The Grocery

Note: 3.71/5
(3.71/5 pour 7 avis)

Guerre des gangs chez les corner boys...


Ankama Label 619 Les meilleures séries terminées en 2016 [USA] - Nord Est

Lorsqu’il arrive dans ce quartier de Baltimore où son père vient de reprendre une épicerie, Elliott se demande s’il saura s’y faire de nouveaux amis… Mais il s’adapte à son nouvel environnement bien plus vite qu’il ne s’y attendait et se noue avec Sixteen et son gang de gamins dealer de dope ; Washington, un marine désespéré par son retour d’Irak ; ou encore Ellis One, l’ancien caïd du quartier qui cherche à reprendre ses droits sur son territoire… Ca va péter...

Scénario
Dessin
Couleurs
Editeur / Collection
Genre / Public / Type
Date de parution 27 Octobre 2011
Statut histoire Série terminée (terminée au tome 4 + un tome 0) 5 tomes parus

Couverture de la série The Grocery © Ankama Editions 2011
Les notes
Note: 3.71/5
(3.71/5 pour 7 avis)
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01/11/2011 | Spooky
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Par karibou79
Note: 4/5
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Le label 619 récidive avec une plongée dans les thug subburbs californiennes. Je n'ai pas accorché à Mutafukaz mais là je donne un coup de tampon "j'aime". Si le quotidien de ce quartier rongé par la violence et les gangs n'est pas folichon, ses protagonistes sont attachants (sauf les pervers psychopates ça et là) par leur amitié et leur naïveté (palme d'or au propriétaire de la fameuse grocery). Et en plus on apprend de façon ludique plein de choses sur le monde fantastique des dealers, taulards etc. façon fiche pratique du journal de Mickey. Le charadesign pourra rebuté, je l'accepte comme renforcement de l'originalité de cette sortie dont le petit prix de l'intégrale ne donnera aucune raison de ne pas l'acheter si vous l'appréciez.

16/06/2022 (modifier)
Par Jetjet
Note: 4/5
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Curieux des productions Ankama, The Grocery a fait dès sa sortie office d’OLMI, objet littéraire mal identifié. Car si Singelin ne m’avait guère impressionné avec l’opus le plus faiblard des trois histoires de Doggybags, son cursus et son univers ne m’étaient pas pour autant étrangers. Le fait de traiter un thème que j’affectionne par ailleurs sur d’autres médias comme le cinéma ou le petit écran par le biais d’une œuvre bigarrée avec des êtres tordus en guise de métaphore sur les guerres de quartiers populaires est suffisamment intriguant pour en faire l’impasse. Comme rapporté par Spooky dans son excellent avis à lire ci-dessous, il ne faut pas se fier au style faussement naïf et enfantin des dessins qui portent le scénario de cette chronique prévue en 3 tomes sous un éclairage nouveau et inédit. The Grocery du titre c’est la petite épicerie d’un quartier d’une cité américaine où se côtoient jeunes dealers et clodos spirituels. Un peu le centre d’un nulle part, dernier rempart social d’une communauté en sursis dont Elliott fera le trait d’union sans être non plus forcément le héros unique de cette chronique. Elliott, c’est le fils de l’épicier justement. Son petit gabarit et sa récente arrivée dans le quartier ne l’empêcheront pas de se créer rapidement des amis grâce à sa gouaille et à sa bonne humeur ambiante, un peu le « boy next door » que tout le monde aimerait avoir comme voisin. Il est cultivé et pourrait aussi très bien se contenter de ses bons résultats scolaires mais l’appel de la rue et de ses facilités ne le prive pas de quelques magouilles en bande avec Lefty, Sixteen et les autres copains du quartier. Puis il y a aussi cet ex G.I. revenu de la guerre du Koweït pour y retrouver un monde qu’il ne reconnait pas et à qui les subprimes ont tout volé… Tout cela pourrait en rester là si un psychopathe ne tenait pas à faire main basse sur le quartier de la façon la plus vile et la plus violente qu’il soit… Tout ce beau monde risque de « collapser » à un moment ou un autre… The Grocery c’est cela et rien d’autre finalement mais comme toute chronique sociale la série entière est passionnante à lire et on ne lâche pas le bouquin jusqu’à sa conclusion. Les dessins ont leur style et il est intéressant que les auteurs aient choisi le parti pris de ne pas représenter les protagonistes par des animaux mais des formes humanoïdes inédites et parfaitement identifiables à la fois. Les couleurs pastel sont superbes également et semblent faites à la main dans un style faussement amateur qui ravit les pupilles pour peu que l’on ne soit pas réticent à toute cette charte graphique. Il y a quelques beaux moments où la violence s'arrête ou prend des formes plus subtiles comme dans l'indispensable tome 0 relatant des histoires se déroulant "avant" et également dans la trame principale. On ressent plusieurs amitiés indéfectibles palpable mais on attend vivement la bombe mécanique ou humaine qui fera éclater le tout dans une mise en scène propre et impeccable dès la page suivante. Cette absence de manichéisme et ce panaché de scènes violentes face à quelques traits d’humour (les clodos et leurs réflexions m’ont rappelé le duo intello des tueurs de Sin City) fait la force d'un récit qui ose tout et beaucoup comme l’aménagement d'une "cloture" dès le troisième tome. Il faut reconnaitre à Singelin un certain talent pour rendre ses personnages atypiques plus réels que des humains et à Ducoudray une grande maitrise du découpage à la "The Wire" pour mieux disperser et réunir ses personnages… On sent une réelle empathie des auteurs pour TOUS leurs personnages, des principaux aux secondaires. Enfin la fin qui reprend avec succès une conclusion très célèbre d'une autre série marquante des années 90, "Six Feet Under" pour ne pas la citer marque d'un trait indélébile le mot FIN et imprime nos rétines de tous ces personnages pas fréquentables mais ô combien mémorables. Une grande oeuvre à lire et à relire. Merci à vous.

12/01/2012 (MAJ le 12/04/2016) (modifier)
Par Spooky
Note: 3/5 Coups de coeur expiré
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Chez Ankama on prépare l'après-Mutafukaz, ou alors on essaie de trouver une seconde locomotive éditoriale (en-dehors de l'univers Dofus, bien sûr, qui est à part). C'est ce qu'on pourrait dire en découvrant les visuels très branchés Do the right thing qui accompagnent la sortie du premier opus de cette nouvelle série. Surtout, surtout, ne vous fiez pas à l'aspect faussement enfantin des dessins, au côté kawaii que peuvent avoir des animaux (difficilement déterminables, d'ailleurs) humanisés. Si le style graphique fait un peu penser à celui de Phicil sur Georges Frog, la comparaison s'arrête là, même si le souci de l'aspect social est lui aussi présent. Car "The Grocery" comporte vraiment une dimension sociale, mais dans ce qu'elle a de plus cru, de plus virulent, et la suite me donne raison, car on verse dans la prospective, l'anticipation dans le tome 3. Ainsi cet album comporte-t-il son content de gunfights, avec assaut d'un poste de police et ratiboisage en règle d'un video-club et de tout ce qui l'entoure. Ça charcle bien, le langage n'est pas en reste, visiblement Ducoudray s'est bien lâché, en essayant de respecter l'esprit des corner boys des centre-villes américains. Le centre de cet univers est une bande de petits dealers, des gars pas forcément mauvais, un groupe dans lequel se greffe le fils d'un épicier, très cultivé et en manque d'amitié. Les relations entre les personnages me semblent sonner à peu près juste, même si je trouve que ça manque de personnages féminins (mis à part la philanthrope qui doit cacher quelque chose de pas catholique). Il ne faut pas oublier non plus cet ex-marine, qui comme tant d'anciens combattants, se retrouve sans le sou en rentrant d'Irak, qui n'a plus rien à attendre de sa hiérarchie mais serait probablement prêt à faire une grosse connerie pour celui ou celle qui l'aidera un peu. Le second tome continue sur la même lancée, la violence est omniprésente, les personnages s'affirment ou se dévoilent, et je suis vraiment accroché. Par contre je n'ai pas trop compris l'histoire de Marnie Adams, j'ai l'impression d'avoir manqué un petit épisode... Le récit est complexe, on a plusieurs fils narratifs, à voir comment tout ça va se dénouer... Dans le tome 3 la violence monte de plusieurs crans, et comme je l'écrivais précédemment Ducoudray va encore plus loin dans la prospective sociale, amenant Baltimore dans une situation très particulière, dont je ne dirai rien sauf qu'elle est plausible, hélas. Là encore il y a beaucoup de scènes choc, et même une, vers la fin, proche de l'insoutenable... Dans le tome 4 nous arrivons au terme de la série. et Ducoudray ne nous épargne rien, ou presque, entre campagne politique putassière ou déchéance morale, on a droit encore à de sacrés moments. Le réalisme est présent, jusqu'au bout. Aurélien Ducoudray offre à ses lecteurs un tome 0, intitulé Before the Grocery, mettant en scène certains personnages secondaires de la série et des aventures préliminaires de ceux qui la font vivre. J'ai particulièrement aimé celle sur Rosa Parks, vraiment bien écrite. A noter que ces récits courts sont dessinés par Run, Boris Mirroir, Mikkel Sommer, Valentin Seiche et toujours Singelin. Rien n'est tout blanc ou tout noir, même l'espèce de monstre qui sort de la ligne verte avec une réputation d'immortel peut se montrer... disons poli. Ma note reste à 3/5, avec un coup de coeur. Je ne mets pas un 4, malgré toutes ses qualités, car la série se perd un peu dans certains méandres parfois.

01/11/2011 (MAJ le 05/02/2016) (modifier)
Par sloane
Note: 3/5
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De bonnes choses et d'autres qui le sont moins. Au chapitre des bonnes nouvelles une peinture sociale finement observée et retranscrite d'une manière qui claque et sans concession. Ici nous sommes loin d'un politiquement correct qui abreuve par ailleurs certaines bandes. La description de cette petite bande de glandeurs professionnels en mal de vivre est tout bonnement parfaite. Rien ne nous est épargné des galères, petits tracas de la vie quotidienne. La drogue, les armes, la violence et les coups fourrés sont à des kilomètres de l'imagerie d'Epinal véhiculée par Hollywood. Le passage qui nous montre l'ancien marine revenu d'Irak est à mes yeux grandiose. Du côté des moins bonnes nouvelles : le dessin, j'ai suivi les conseils de Spooky et tenté de passer outre mais la chose a été pour moi impossible. Le faussement naïf, ça l'a pas fait, j'ajouterais que j'ai aussi eu beaucoup de mal à me mettre la tête des personnages à l'esprit ce qui fait que bien souvent je ne savais pas à qui j'avais affaire. Dispensable pour moi et à moins d'un concours de circonstances la suite se fera sans moi.

01/05/2015 (modifier)
Par GOUNOUY
Note: 5/5 Coups de coeur expiré

Cette BD est tout simplement culte, Dans une atmosphère ghetto, le récit servi par un dessin pastel déjanté dépeint avec justesse la rudesse de la réalité américaine. Les clins d’œil à la série TV the Wire sont nombreux et subtils. Énergique, drôle et réalistic. à quand le T3?

26/08/2013 (modifier)
Par PAco
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
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AHhhhhhhhhhhhh ! LA VOILA, la bonne surprise de ce début d'année !!! Merci Jetjet pour ton avis sur cette série qui avait su me mettre l'eau à la bouche et titiller ma curiosité. Un tour sur le stand Ankama à Angoulême pour voir ce que nous réservait le Label 619 a fini de me décider : me voilà reparti avec le tome 1 de "The Grocery" sous le bras ! Et c'est du tout bon, du tout cuit... ou plutôt du tout cru ! Car derrière cette première fausse impression de dessin pour gamin, ça balance sévère derrière ! Etrange mais EXCELLENT parti pris graphique que celui choisit par Guillaume Singelin. Lui qui m'avait accroché mais pas emballé dans le premier récit de Doggybags, m'a ici laissé sur le cul ! J'ai ADORE son graphisme simple, nerveux, expressif et faussement naïf qui tranche, contraste et accentue les péripéties (doux euphémisme) de notre bande de potes. Ici, fi du manichéisme ! Les personnages sont entiers mais pas caricaturaux. Pas de ligne blanche (un rail ou deux à la rigueur...) infranchissable, plutôt des lignes pointillées entre lesquelles chacun slalome tant bien que mal pour échapper à l'ennui, sauver sa peau ou reconquérir ce qu'il a perdu. La guerre des gangs reprend du service, mais d'une façon des plus originales ! Ajoutez à cela, une trame sociale de l'Amérique dissolue actuelle, où pointent en ligne de mire les conflits armés et le système économique des subprimes qui laissent sur le carreau une frange non négligeable de la société américaine, et vous obtenez en filigrane de cette histoire déjantée, un cliché à vif de l'Amérique actuelle. Bravo à Aurélien Ducoudray qui nous tisse ici une histoire pour l'instant très bien ficelée et qui nous mets plus qu'en appétit pour une suite que j'attends plus qu'avec impatience ! Alors si comme moi Mutafukaz vous a fait délirer, je ne peux que vous conseiller cette nouvelle série de chez Ankama, qui s'annonce tout aussi originale, efficace, déjantée et délirante ! A lire impérativement pour les amateurs du genre ! ****Lecture du tome 2**** Et c'est reparti pour un tour ! Angoulême, le retour, avec dans mes sacoches le second tome de "The Grocery" sorti là-bas en avant première ! Petit périple des plus intéressant, car il fut l'occasion d'un interview de Run et Guillaume Singelin (bientôt en ligne sur votre site préféré :p), qui m'a permis d'encore mieux apprécier le travail de nos bargeots de service. Car après un premier tome des plus percutant, restait à transformer l'essai... Et c'est haut la main que ce deuxième opus remplit son office en déroulant tranquillement et balayant large devant son passage : home run finger in the noze en vue ! (Bon, j'm'emballe un peu, mais y'a de quoi !) Le duo Ducoudray Singelin prends de l’assurance et monte en puissance ! L’histoire avance, rivée sur les rails d’une narration toujours aussi fluide, cinglante et efficace, et nos personnages s’étoffent au fil des pages en prenant de la profondeur. Bref, on n’est pas déçu ! Surtout que les nouveaux venus dans cette danse autour de ce corner ne font pas non plus dans la dentelle ! Le dessin de Guillaume Singelin toujours aussi mordant et original s’impose tranquillement. C’est impressionnant l’expressivité que ses gueules de Muppet arrivent à dégager ! Et le contraste entre ce dessin faussement simpliste et ce récit violent n’en est que plus marqué. Du tout bon ! Bref, le seul problème avec ce genre de BD, c’est qu’on est maintenant bon pour baver quelques temps avant d’avoir une suite à se mettre sous la dent. Attention, la méta’ de The Grocery, c’est de la bonne, tu tombes accroc direct !

09/02/2012 (MAJ le 22/02/2013) (modifier)
Par Gaston
Note: 3/5
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J'aime bien la critique sociale de la société (surtout sur une société que je n'aime pas) et dans le genre 'The Grocery' est pas mal. Au début, je ne savais pas ce que j'aillais lire et je m'attendais à un truc gentil en me fiant uniquement sur le dessin qui ne laisse pas deviner qu'on ne va pas lire un truc enfantin. Le scénario est prenant et les personnages sont intéressants car leurs actions sont imprévisibles. Il y a toutefois un truc qui m'a dérangé s'est le rythme. Il manque un petit quelque chose pour que je sois captivé du début jusqu'à la fin par le scénario. Je trouve certains passages un peu moins palpitant et je trouve que cela mets un peu de temps à devenir intéressant, mais c'est peut-être parce que je ne savais pas ce que j'aillais lire et qu'il m'a fallu un peu de temps pour comprendre quelle genre d'histoire raconte cette série.

11/08/2012 (modifier)