Les derniers avis (31897 avis)

Par Ro
Note: 4/5
Couverture de la série Cinq branches de coton noir
Cinq branches de coton noir

C'est l'histoire d'un petit commando de soldats noir-américains lancé dans l'Europe de la seconde guerre mondiale à la poursuite d'une ancienne relique, le tout premier drapeau des Etats-Unis d'Amérique. Mais derrière cette quête, il y en a une motivation bien spécifique car ce drapeau cache un secret depuis deux siècles, un symbole qui pourrait bouleverser la vision alors encore très raciste des américains de l'époque. Cinq branches de coton noir est un bel album, grand et épais, de plus de 170 pages. Le dessin de Steve Cuzor y est très classe. Son trait soigné, précis et en même temps dynamique m'y fait penser au style de Ralph Meyer (Berceuse assassine, Undertaker...) que j'aime beaucoup. C'est un dessin fait pour le noir et blanc ce à quoi la colorisation s'adapte en étant ici réalisée dans des teintes monochromes, avec globalement une teinte spécifique par chapitre. Même s'il en ressort une ambiance un peu triste, cela donne aux planches une réelle élégance à l'ancienne. Le scénario aborde avec un œil neuf la problématique du racisme anti-noir aux Etats-Unis. On le découvre tel qu'il existait en 1776 à l'époque de la guerre d'Indépendance, tel qu'il demeurait dans l'Amérique moderne de 1944, mais aussi tel qu'il apparaissait dans l'armée américaine en guerre en Europe et évidemment tel qu'il était incisif chez les nazis allemands de leur côté également. L'intrigue est basée sur une idée originale et donne une motivation bien particulière aux héros du récit. J'avoue qu'avec les yeux d'un lecteur des années 2000, de les voir ainsi risquer leur vie pour ce qui au final n'est qu'un simple symbole, parait un peu difficile à appréhender. Mais j'imagine que dans le contexte de l'époque et pour le combat pour l'égalité entre noirs et blancs, cette motivation pouvait suffire à expliquer tous les sacrifices. Seule la fin très amère m'a légèrement déçu. J'ai trouvé qu'il n'était pas utile d'en faire davantage et l'un des éléments de cette conclusion m'a paru en rajouter un peu trop en matière de tragédie fataliste. Dans l'ensemble, l'histoire est dense et très bien menée. Tout y est crédible, à la fois enrichissant et prenant. Les personnages sont bons et on s'y attache facilement. Et il y a toute cette atmosphère visuelle et narrative d'un grand récit d'aventure à l'ancienne qui donne une vraie saveur au récit. Un bel album.

25/01/2018 (modifier)
Couverture de la série Mattéo
Mattéo

Malgré certains défauts – et certains regrets de ma part – cette série est plutôt chouette, et mérite vraiment d’être suivie. En tout cas, aucun des quatre albums déjà parus ne m’a déçu. Le dessin de Gibrat est vraiment beau, très réussi. Pas parfait, c’est sûr (son style réaliste s’accommode fort bien de certaines libertés), mais c’est clairement un plus pour le lecteur. Le travail à l’aquarelle visiblement joue sur des teintes chaudes, et une colorisation assez « retenue », comme l’est finalement Mattéo par rapport aux flots de l’Histoire qui le happent, ou même par rapport à ceux de l’amour qui l’attirent. Mattéo est un Ulysse dont le voyage parsemé de danger est long : mais son épopée est bien plus calme que celle de son illustre prédécesseur d’Ithaque. Personnage central et catalyseur, Mattéo traverse la première moitié du vingtième siècle un peu comme un somnambule (c’est un peu le reproche que je ferais à Gibrat). En effet, s’il semble être partie prenante des convulsions de l’époque (il participe à la boucherie de la Grande guerre, à la Révolution russe, aux guerres civiles espagnoles, voire aux débats autour du Front populaire français), tout ceci ne m’a semblé n’être que décors. Même si Gibrat semble s’être documenté sur la Révolution russe, avec les débats et guerres internes opposant les différents courants révolutionnaires, il ne va pas jusqu’au bout. Moi qui suis plus qu’intéressé par l’anarchisme, j’aurais bien aimé le voir davantage éclairé (par exemple la référence à Makhno en Russie, ou par les différences entre Staliniens, POUM et anarchistes en Espagne), d’autant plus que c’est vers ce courant de pensée que penche Mattéo (Gibrat semble d’ailleurs moins familier avec ces idées…). Les différentes ellipses (chaque album ne traite que quelques mois, et est virtuellement espacé dans le temps de plusieurs années, même si les deux derniers s’enchaînent, et que le cinquième suivra sans coupure temporelle visiblement) accentuent sans doute ce côté pointilliste, au détriment d’une vue plus « générale » et théorique. Et ce n’était sans doute pas la priorité de Gibrat. Du coup, je regrette aussi que le dessin ne prenne pas suffisamment en compte ce temps qui passe, les personnages ne semblant pas vieillir au rythme que l’on pourrait imaginer. Mais, malgré ces regrets, l’histoire se laisse lire très agréablement ! Le Lecteur est emporté par la petite histoire comme Mattéo l’est par la grande. Au cœur (sans jeu de mot – quoi que…) des pérégrinations de Mattéo, trois femmes occupent une place importante. Il les croise, en France, en Russie, en Espagne et, qu’elle soit premier amour (et bien souvent boussole), passionaria russe, républicaine polonaise ou belle infirmière française (mais qui soigne les maux du cœur même après la fin des conflits – et qui pour le moment n’est qu’un amour platonique !) ces femmes aiguillent Mattéo quand le moral ou la raison semblent rendre les armes. Comme je l’ai déjà dit sur d’autres séries, Gibrat a un très beau coup de crayon, particulièrement pour les femmes ! Même si elles ont un très joli minois, leurs visages ont un peu tendance à se ressembler (voir aussi ceux des héroïnes des série Le Sursis et Le Vol du Corbeau - qui rappellent au passage l’attirance de l’auteur pour les années 1930-40). Mais bon, je préfère quand même les résultats de cette manie pour les visages féminins à celle des « Cromagnonnes » d’Hermann, hein ! Même si j’ai trouvé le quatrième album un peu moins dense et un chouia moins captivant, c’est en tout cas une bien belle série, que je vous encourage à découvrir si ce n’est déjà fait !

24/01/2018 (modifier)
Par Ro
Note: 4/5
Couverture de la série Isabella Bird, femme exploratrice
Isabella Bird, femme exploratrice

Isabella Bird, c'est le récit de la traversée en 1878 du Nord du Japon par une exploratrice anglaise et son guide japonais. C'est l'occasion d'une part de rendre hommage à cette femme aventurière et écrivaine, et d'autre part de mettre en scène le Japon traditionnel de l'époque, un aspect de sa civilisation qui était alors précisément en train de disparaître sous le raz-de-marée de la modernisation de l'ère Meiji. C'est une très bonne série, aussi belle qu'enrichissante. Le dessin est particulièrement beau et soigné. Le souci apporté au détail et à la documentation est manifeste. Les décors, costumes et autres éléments historiques sont parfaitement rendus et valent le coup d’œil. Alors qu'il s'agit d'un seinen, les visages des personnages par contre sont plus proches du genre manga shojo et présente quelques défauts inhérents à ses tics de production. Les expressions faciales de l'héroïne notamment sont un peu trop exagérées, yeux brillants et bouche grande ouverte, comme si elle était en permanence stupéfiée et admirative. C'est rapidement pénible et il faut réussir à passer outre. Les personnages ont également presque tous l'air de sortir à peine de l'adolescence. Telle quelle est dessinée, on dirait qu'Isabella Bird avait une vingtaine d'années tout au plus au moment de ce voyage alors qu'elle approchait de la cinquantaine à l'époque. Son guide, lui, avait véritablement 20 ans ce qui colle bien avec son aspect visuel dans le manga, mais là où ça cloche, c'est quand l'auteur lui donne dans le récit un CV long comme le bras avant de rencontrer Isabella, ce qui parait peu réaliste du coup. Mais voilà, j'ai fait là le tour des petits défauts de ce manga car pour le reste je l'ai beaucoup apprécié. Le rythme est bon, le sujet très intéressant, le récit bien raconté, on ne s'ennuie pas une seconde tout en apprenant beaucoup de choses sur la civilisation traditionnelle japonaise de la fin 19e siècle et sur les conditions de voyage dans le pays à l'époque.

23/01/2018 (modifier)
Par gruizzli
Note: 4/5
Couverture de la série Happy!
Happy!

Là je m'inquiète, parce qu'en voyant l'avis de Gaston je me suis rendu compte que je n'ai pas publié mon avis, ce dont j'étais certain. Mais trêve de divagations incessantes sur ma mémoire, parlons plutôt de cette très jolie série qu'est Happy!, une série que j'ai savouré tout au long de sa publication. Car c'est le genre de série dont on apprécie la découverte progressive d'un tome à l'autre, les petits suspenses dont l'auteur nous régale à chaque fin de chapitre donnant envie de découvrir la suite. L'histoire est moins en force lorsqu'on la lit d'une traite, je pense. D'ailleurs je préfère encore la relire par petite touche. Le dessin est toujours dans la veine de ce que fait Ursawa, même si je le trouve moins soigné que dans Monster. Il dégage cependant un petit quelque chose, à la fois léger et enfantin. C'est probablement lié au ton de la série, bien loin de la gravité de Monster, bien que toujours dans une veine assez réaliste. D'ailleurs, c'est ce que j'ai apprécié dans cette BD : le ton mélangé entre le sérieux du fond (histoire de Yakuza, de famille endeuillé, de dettes et d'odieux connards) et la forme très légère et humoristique. L'alternance des deux à quelque chose de très décalé, donnant encore plus de piquant à l'histoire. On ne sait jamais si le chapitre va basculer dans le propos humoristique ou le propos sérieux. L'idée du héros (ou de l'héroïne) qui cherche à tout prix à monter au meilleur niveau de sa discipline, c'est du déjà vu et ressassé, certes. Mais là, on a quelque chose de différent : directement dans le bain (la joueuse est déjà excellente), pas de visée progressive (elle cherche à devenir première mondiale dès le début), et surtout des personnages très atypiques : un coach alcoolique et pervers, une rivale absolument horrible en plus d'être excellente joueuse, des acolytes très peu conventionnels (j'adore le Yakuza notamment) ... C'est pas forcément ce qu'on imaginerait d'une telle série : l'héroïne ne se fait pas aider par le pouvoir de l'amitié (en vrai elle se fait une seule amie de tout le manga !) et c'est bien plus réaliste sur les dures conditions des circuits professionnels. On joue plus pour les sponsors et les placements que pour le réel niveau. Par contre, je dois reconnaitre un bémol à la BD : l'héroïne est ... très peu intéressante. Elle devient rapidement personnage secondaire de sa propre histoire, tant elle connait peu d'évolution : toujours forte et souriante, excellente et battante. En soi, ce sont les personnages autour d'elles qui vont connaitre une véritable évolution (avec en tête le Yakuza, Choko et son sempaï), ce qui est un peu dommage pour un tel genre de BD. Mais ne boudons pas notre plaisir : pour une série de ce style, avec une héroïne de ce calibre (l'auteur aime bien faire des filles fortes et ça fait plaisir !) et une histoire qui tient sur les quinze tomes, c'est du bon ! J'ai toujours un peu de tendresse pour cette BD qui m'a beaucoup plu au moment de sa sortie et pour laquelle j'ai toujours une certaine tendresse, notamment avec sa fin absolument épique après tout ces volumes dans lequel on voit un personnage se faire autant haïr ... Il y a un vrai plaisir dans la montée progressive, et ça fait du bien de voir des fins comme ça. C'est un manga que j'aime pour son titre, qui est bien résumé : c'est une histoire très heureuse !

23/01/2018 (modifier)
Par Ro
Note: 4/5
Couverture de la série The Dream
The Dream

Sur la forme, cette BD rappelle fortement Monika, du même dessinateur. Le même graphisme, les mêmes teintes un peu néon, les mêmes personnages aux corps sculpturaux et sensuels, le même cadre du milieu interlope de la nuit et la même ambiance froide et sophistiquée. Et il faut dire que sur le plan graphique, c'est beau. On pourra reprocher un côté irréel et fantasmé, avec une profusion des femmes superbes et sexy, et un héros au corps parfait. On pourra aussi reprocher le côté racoleur de cette succession de scènes semi-érotiques et de corps dénudés. Mais il ne fait que refléter le même univers fantasmé que le scénario nous présente. Et comme on peut s'en rendre compte au fil de la lecture, rien n'y vraiment gratuit et toute cette ambiance visuelle travaille de concert avec le fond de l'intrigue en elle-même. Car, malgré une réticence initiale, c'est sur l'association de la forme et du fond que le premier tome de cette série a finalement su me convaincre. Je craignais d'y trouver un récit polar au cadre esthétisant et artificiellement aguicheur. Je craignais de m'y agacer devant un univers faux et irréaliste, des poupées de plastique dominatrices ou dominées, d'arrogants mafieux de cinéma et une fascination malsaine pour la violence et le sexe. Mais le scénario va au-delà de cela en visant précisément le niveau au-dessus, car comme le dit l'une des protagonistes à un moment donné, "on trouve toujours plus tordu". Le doute persiste tout au long de ce premier album sur le fait qu'on ait dépassé ou non la limite du genre fantastique. Est-ce que tous ces éléments sulfureux et démoniaques sont vraiment au final d'origine... démoniaque ? Est-ce que cette superbe femme au charme digne d'un(e) Desire de Sandman est véritablement un(e) succube ? Ce qu'il se passe dans cette boite de nuit n'est-il qu'une mise en scène ? Qui se cache vraiment derrière cette mystérieuse Invisible Art Production ? Est-on finalement dans une intrigue digne du jeu de rôle In Nomine Satanis ? Simple allégorie ou vrai récit fantastique, l'histoire se révèle en tout cas une vision sombre et sournoise de l'Amérique rêvée, celle du fric et du show-business. Mais elle apparaît aussi à la fois envoûtante et inquiétante. Je ne sais pas comment se présentera la suite de la série, s'il s'agira d'une série à suivre ou d'histoires en un tome puisque le premier peut éventuellement se suffire à lui-même. Mais ma curiosité et mon intérêt ont vraiment été attisés et j'ai une réelle envie d'en savoir plus sur l'IAP et ce qui se cache derrière le voile de ce monde troublant.

22/01/2018 (modifier)
Par Gaston
Note: 4/5
Couverture de la série Happy!
Happy!

3.5 La dernière série d'Urasawa paru en français qui me restait à lire. Je n'aime pas généralement les mangas de sport hormis quelques exception (Ashita No Joe et les mangas d'Adachi entre autre) et j'ai eu un peu peur de m'ennuyer. Heureusement, j'ai vite embarqué dans le récit. Un point positif c'est que l’héroïne a déjà fait du tennis avant les événements qui commencent l'histoire du coup on a pas droit au cliché chiant du personnage principal qui se découvre un grand talent dans un sport auquel il n'a jamais joué avant. L'ambiance de la série me rappelle les vieux shojos du type avec son héroïne naïve et ses méchants riches dont une qui est sa rivale durant tout le long du manga. Le récit est prenant et la plupart des personnages sont attachants quoique certaines choses m'ont fait sourcillé. L’héroïne est attachante et gentille, mais aussi terriblement naïve (elle ne se rend pas compte que la méchante fille riche l'aime pas et fait tout pour détruire sa vie même lorsque ça se voit gros comme un camion que la méchante fille riche est manipulatrice) et passe son temps à dire que tout est de sa faute même lorsque ce n'est pas le cas. Il y a des répétitions dans le scénario qui ont fini par m'énerver un peu. Par exemple, pratiquement tout le monde est contre l’héroïne qui obtient une mauvaise réputation et on la blâme pour n'importe quoi (c'est de sa faute si une adversaire marche sur une balle et se casse la jambe, c'est de sa faute si un type qui parie contre elle est ruiné et c'est probablement de sa faute si la deuxième guerre mondiale a eu lieu tant qu'on y est). Aussi, il y a la vieille riche qui ne l'aime pas trop et qui va passer les premiers tomes à la prendre dans son club puis à la renvoyer pour finalement la reprendre. Vers les deux dernières fois que cela arrivait, j'en avais un peu marre. Il y aussi l'humour qui marche parfois et qui parfois est franchement lourd. La fin n'est pas mauvaise, mais il arrive des trucs à trois personnages durant les derniers chapitres et je fus surpris de leurs situations finales. C'est dur d'expliquer sans spoiler, mais je pense que ceux qui ont lu la série au complet vont comprendre de quoi je parle. Donc c'est un bon manga, mais avec des défauts et des moments moins passionnant (ce qui me semble un peu normal pour un manga avec autant de chapitres). Même si je conseille l'achat, je pense qu'il faut mieux emprunter les deux ou trois premiers tomes pour voir si on aime ou pas.

22/01/2018 (modifier)
Couverture de la série Ultimex
Ultimex

Ultimex, tu peux pas test. On côtoie là le summum de l’humour graveleux no limit et sans complexe. Je l’ai découvert la première fois il y a un paquet d’années via son blog qui existe toujours et d'où sont tirés les strip gag des albums. Je ne sais pas trop ce que j’ai dû lire mais en gros ça doit représenter la moitié de la production. Ultimex s’adresse à tous ceux qui ont du mal à tendre les muscles zygomatiques devant la majorité des humoristes actuels qu’on voit dans tous les médias avec leurs sketchs inoffensifs pour le grand public, à tous ceux qui ne se marrent que lorsque ça dérange avec des vannes aussi corrosives que l’acide. Ultimex se fout de tout et tous, des riches, des pauvres, des hominidés, il crame des églises, bute des gosses, il est pété de tune, égocentrique et mégalo, obsédé violeur misogyne, la liste est longue et il n’y a pas de frontière au déglingage mais il fait tout ça avec une certaine « classe » à coups de punch line cultes. Et son pote faire-valoir Steve n’est pas en reste lui non plus. C’est de l’humour absurde hyper 15ème degré. De toute façon c’est souvent du gros n’importe quoi, je me suis tapé des barres des rire pendant des heures avec ces conneries. On pourra cependant regretter le mauvais côté du blog qui fait qu’on a souvent qu’une succession de blagues sans réelle narration. Graphiquement on dirait que c’est fait sous paint mais j’imagine que c’est moins pour des questions d’esthétisme que de rapidité d’exécution. Ça passe bien de mon côté.

21/01/2018 (modifier)
Par gruizzli
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série Ces jours qui disparaissent
Ces jours qui disparaissent

Wouah, et Wouah, et Wouah encore. Vraiment, je suis soufflé. C'est assez étrange comme certaine BD peuvent vous attraper parfois, sans vous lâcher, et vous laisser ensuite quelque chose en tête que vous ne parvenez pas à déloger. Comme une pensée qui revient vous démanger la réflexion pendant deux semaines. Voila plus ou moins l'état d'esprit dans lequel je suis depuis cette lecture. Ce qui est curieux, c'est que je n'ai pas vraiment été pris au début, trouvant le style de dessin très proche (trop proche) de Bastien Vives. L'idée de base me rappelait d'autres scénaris ... Bref on partait sur des mauvaises bases. Mais à partir du moment où l'histoire enclenche son rythme ... J'ai été vraiment sur le cul. C'est très rare de trouver ce genre d'histoires, où l'on suivra le "perdant" et l'enfer qu'il connaitra, voyant sa vie disparaitre au fur et à mesure du temps. Et alors qu'on pourrait se dire qu'il n'y a pas grand-chose à en tirer ... C'est bluffant. Je n'ai pas vraiment les mots pour dire ce qui s'est passé à la lecture, mais l'auteur a réussi un tour de force narratif incroyablement réussi. On peut être réfractaire à la façon qu'il a de représenter le futur (j'avoue avoir été un peu réticent sur certains points également), mais globalement c'est surtout pour le propos humain qu'il faut lire cette BD. Parce qu'elle pose des questions justes, et efficaces. Des petites pointes de réflexions, mais aussi de tristesse et quelque chose d'assez mélancolique. On peut y lire un adieu à l'adolescence, une façon de considérer le temps qui passe, un regard sur la vieillesse ... J'y vois surtout quelque chose sur la mort et la mémoire, sur ce qui fait de nous un être humain. Et un superbe regard sur la vie. Sur la vie qui avance malgré tout, et bien qu'elle soit une salope, elle reste incroyablement belle. C'est très difficile de parler de cette BD sans faire de digressions ou d'extrapolations, et surtout sans dévoiler le dernier tiers de la BD qui donne toute la saveur à l'ensemble, alors je me contenterais de vous la recommander chaudement. Parce que c'est une surprise, une grosse surprise et que j'ai vraiment été pris dans l'histoire. Et parce que quand une BD vous trotte en tête pendant aussi longtemps après la lecture, c'est qu'il doit y avoir quelque chose, non ?

21/01/2018 (modifier)
Par gruizzli
Note: 4/5
Couverture de la série Lady Mechanika
Lady Mechanika

En grand amateur de cosplay et d'univers fantastique que je suis, je ne pouvais qu'aimer cette BD ! Je surnote peut-être un poil, mais ça fait vraiment plaisir de voir une BD sortir sur du Steampunk où l’héroïne (car c'est un genre qui le privilégie souvent) n'est pas une simple paire de seins bien exposée par le décolleté plongeant. Bon, certes elle a une devanture bien aérée, mais l'essentiel de la BD ne se base pas dessus. L’héroïne est ici une femme forte et indépendante, cherchant pour son propre compte dans les mystérieuses découvertes. Ce que j'ai apprécié, outre le soin évident apporté aux dessins par un auteur visiblement enthousiaste, c'est les incartades dans les différents domaines, de l'Afrique au Mexique, avec chaque fois d'autres représentations de costumes qui font plaisir à voir. Rien que ce style visuel est tout à l'honneur de la BD. Niveau histoire on reste sur quelque chose de classique, mais d'efficace. Je ne me consume pas d'impatience pour lire la suite, mais j'ai bien envie de découvrir le prochain tome à sa sortie. Actuellement c'est plutôt rare pour des sorties récentes, et je tiens à le préciser. J'ai bien envie de découvrir ce qu'il va en être de cette Lady Mechanika. Une série qui reste dans les codes du genre, mais qui exploite très bien le steampunk et est un vrai régal visuel pour toute personne adepte du genre. Pour un peu, ça donne envie de se remettre à sa machine à coudre pour en faire un cosplay. Bref, une série que j'ai bien aimé !

21/01/2018 (modifier)
Par Mandelli
Note: 4/5
Couverture de la série Da Qin
Da Qin

Très bonne série. Bien dessinée. Elle est surtout bien documentée. Agréable à lire, elle m a permis de me documenter sur le pont, les galantes scythe sur et autres peuples. Que du bonheur.

20/01/2018 (modifier)