À la fois humoristique et documentaire, cet ouvrage a fait l’éducation de mes enfants à table, et ils en avaient bien besoin, mes petits porcelets !
Affublé du pseudo du Pr Paul Hitaisse, l’auteur nous dresse un catalogue des bonnes manières à table. Ou plutôt, et c’est ça qui est drôle, un catalogue des mauvaises manières et des cochonneries qu’il vaut mieux éviter si on veut être réinvité, comme il le précise.
Les « fautes » vont du stade du simple malotru à celui de la bête innommable et valent aux enfants un certain nombre de mauvais points. Et bien entendu, les châtiments prévus vont jusqu’à la pendaison par les pieds au balcon sous la huée des passants…
Éducation à l’art de bien se tenir à table et à l’humour noir. Et ça marche.
Les illustrations sont très réussies je trouve. L’ouvrage est d’ailleurs à mi chemin entre la bd et le livre illustré.
Mes enfants ont adoré quand ils étaient petits, à tel point que ma fille me l’a piqué quand elle en a eu besoin pour les siens et que j’ai dû le racheter d’occase pour mon fiston à son tour.
Mais c'est très bien ça !
Cette bd, ça fait bien longtemps que je voulais la lire, parce qu'elle est dans les immanquables bdtheque. Je me souviens que j'étais allé à la bibli, très confiant de trouver cette bd qui faisait la quasi-unanimité sur le site. Que nenni, dans toutes les bibliothèques de Paris, pas de "Légendes des contrées oubliées". J'ai fini par oublier un peu, jusqu'à croiser la série au complet sur une brocante. J'ai donc fini par mettre la main dessus, et ai beaucoup apprécié ma lecture. Une bonne histoire de fantasy, un peu emmêlée parfois, notamment sur la fin, mais qui m'a tenu en haleine tout du long. J'ai apprécié le traitement des personnages, auxquels j'ai fini par m'attacher, que ce soit les héros, ou même les principaux antagonistes. J'ai aussi aimé le mix entre aventure, épopée, mythologie et histoire de ce monde original. J'aime vraiment bien les épopées fantastiques, et celle-là en est une très bonne, bonifiée en plus par cette petite atmosphère des années 80-90, une colorisation à la fois terne et criarde (je sais c'est contradictoire mais c'est la sensation que ce dessin me fait) et un style de dessin assez marqué.
Je l'aime bien d'ailleurs ce dessin. Il est un peu fouillis parfois mais on reconnait bien les personnages, qui ont des caractéristiques particulières pour qu'on les reconnaisse, et on ne peut que saluer l'imagination des deux auteurs, tant au niveau du scénario que de la réalisation au dessin. J'ai apprécié le bestiaire et la faune, et l'ambiance générale de la bande dessinée.
Un classique, difficilement trouvable (en tout cas pour moi) mais qui vaut largement le détour.
Eh bien ! Moi qui ne lit que très (très) peu de SF, là, c'est un coup de maître.
J'ai fini par acheter cette bd après de très nombreux conseils de mon libraire, d'amis, etc. J'ai donc mis la main sur ce beau livre et je ne l'ai pas regretté.
Tout d'abord, il faut bien le dire, cette bande dessinée est magnifique. La couverture en jette, le format imposant en jette et les dessins en jettent. Le style est assez esthétique et les humains et robots sont assez beaux. Inutile de dire que c'est aussi le cas pour les décors, les paysages, les machines etc qui fourmillent de détails. J'ai aussi beaucoup aimé la colorisation un peu terne qui, si elle peut par moment gêner un peu la lecture, car c'est assez sombre et peu lumineux, rend superbement bien l'atmosphère apocalyptique du récit.
Je découvre le style de Bablet sur cette bd et il a tout pour me plaire : il est particulier et donc reconnaissable, et me plait esthétiquement. Les personnages ont cette allure particulière qui les rend dégingandés, et j'aime bien. Autre bon point sur la couleur, j'ai beaucoup aimé ce choix-là qui rend bien l'atmosphère poussiéreuse et un peu apocalyptique de ce monde. Bref, gros coup de cœur graphique.
J'ai aussi apprécié l'histoire, pas forcément le côté robot pur, mais plutôt les questions posées derrière, sur la liberté, la soif de découverte, la soif de survie des deux héros robots, chacun à leur manière. Le côté traversée des temps et des âges est aussi intéressant et sympa à voir, on a envie de savoir comment l'humanité évolue et quels seront les modes de vie et enjeux à chaque époque. Bablet nous propose une ballade très intéressante à travers les âges, sur le dos des deux protagonistes, qui restent les témoins de leurs époques, et un peu plus que ça.
J'ai beaucoup aimé ce livre qui m'a donné envie de découvrir l'œuvre de son auteur, ce que je ne manquerai pas de faire.
Une fois encore, ce sont les Éditions Tanibis qui nous permettent de découvrir l’œuvre de cet auteur américain atypique qu’est Paul Kirchner. Publié pour la première fois aux Pays-Bas en 1984, puis aux États-Unis en 1986, « Meurtre télécommandé » est présenté dans une version noir et blanc. Plus connu pour ses strips de « The Bus » publiés dans la revue américaine « Heavy Metal » ou ses histoires courtes mettant en scène son héros fétiche, « Dope Rider », Kirchner n’est pas ce qu’on peut appeler un auteur de bande dessinée prolifique, sa principale activité étant centrée sur l’illustration. Mais s’il devait être associé à un genre, cela aurait plus à voir avec la mouvance alternative U.S. née à la fin des années 70, mais dans un registre lorgnant vers le surréalisme, à l’instar d’un Charles Burns ou d’un Daniel Clowes.
La couverture de « Meurtre télécommandé » résume parfaitement la teneur de cet album, qui montre un flic, borsalino vissé sur la tête et revolver à la main, doté d’un intrigant troisième œil sur le front. Car si l'ouvrage a toutes les apparences d’un polar classique dans sa forme, la narration va dévier vers une sorte d’univers parallèle.
Le pitch semble avoir été vu mille fois à travers la littérature ou le cinéma : suite à la mort suspecte d’un richissime industriel dans une province où il ne se passe jamais rien habituellement, un inspecteur envoyé par la police d’État va débarquer tel un chien dans un jeu de quilles, mal accueilli par le shérif local et ses collaborateurs. Mais le cliché va s’arrêter là, car très vite le récit va évoluer vers le bizarre, ce qui déconcertera sans doute les amateurs d’enquêtes rationnelles. Quoiqu’on en pense, l’objet intrigue au plus haut point et on sent que l’on a affaire ici à une œuvre tout à fait unique, même s’il est difficile de savoir par quel bout on doit l’appréhender. Une chose est sûre, l’album vaut davantage pour son dessin et l’imagerie fantasmagorique qu’il développe à partir d’un texte paradoxalement plutôt ordinaire.
L’inspecteur va donc mener son enquête auprès des principaux suspects, tous voisins de Jones, aucun n’étant vraiment enclins à regretter sa disparition. Des personnages généralement haut en couleurs : un vieil homme un peu ermite vivant dans la ferme de ses ancêtres, sans doute le plus équilibré de tous ; une jeune femme cultivant amoureusement ses plantes aux vertus magiques dans le jardin de sa grande demeure victorienne ; un genre de tête brûlée vissé en permanence sur sa moto tricyle depuis un grave accident qui l’a laissé handicapé, toujours escorté de deux créatures de rêve ; et enfin un sosie mythomane de Clark Gable dénommé Steve Goodrich qui coule une retraite paisible en compagnie de son majordome dans sa luxueuse villa. Quant à l’inspecteur, il apparaît davantage comme un observateur à la fois détaché et mécanique, peu impliqué dans la résolution du crime, pris dans une sorte d’errance onirique stimulée par son don de double vision que permet son fameux troisième œil. Ses visions délirantes jaillissent à la figure du lecteur en état d’hypnose, fourmillant de mille détails à la symbolique surréaliste matinée de bouddhisme ésotérique, de références chamaniques et de pop-culture, où les contradictions de l’Amérique et ses cauchemars se donnent en spectacle. D’une grande élégance, son trait très réaliste, en apparente contradiction avec le propos, est pourtant totalement assumé par son auteur qui dit lui-même : « J’ai toujours eu l’intention de dessiner les visions avec le même réalisme que tout le reste. Pour moi, traiter l’irréel de façon réelle est l’essence du surréalisme. »
La postface signée par Paul Kirchner lui-même apportera des éléments éclairants pour ceux qui désirent mieux appréhender l’ouvrage. Ce dernier y parle notamment de sa rencontre et de son amitié avec le co-auteur Janwillem van de Wetering, une personnalité hors-normes, peut-être une sorte de condensé des personnages de l’histoire, versé dans la philosophie zen et capable de suspendre dans son salon « une grande maquette en bois de ptérodactyle ».
« Meurtre télécommandé », qui n’a pas été conçu d’un simple claquement de doigt, a nécessité une gestation de plusieurs années. Né de la rencontre de deux hommes, « que les lois de l’univers (…) ont poussé l’un vers l’autre », selon les propres termes de van de Wetering, ce que l’on pourrait qualifier de rêve artistico-éditorial puissant secrété par le subconscient de Paul Kirchner méritera assurément plusieurs lectures, afin d’en capter au mieux toute la richesse intrinsèque.
J’avais découvert il n’y a pas si longtemps ce petit éditeur, et ma foi, les petits albums au format à l’italienne qu’il publie sont vraiment intéressants. Et des 5 que j’ai pu lire, c’est clairement la série qui m’a le plus plu. Le coup de cœur est valable pour l’aspect graphique, mais aussi pour l’histoire elle-même, qui ne paye pas de mine, mais que j’ai trouvée à mon goût.
Esthétiquement, j’ai trouvé le dessin très chouette. Un rendu proche de la carte à gratter, jouant sur toutes les nuances du Noir et Blanc, du gris, avec quelque chose de brumeux, d’évanescent qui conforte l’impression de rêverie dégagée par le récit.
Le récit justement, où se mêlent fantastique, poésie, dans un univers assez riche, mais qui ne livre pas toutes les clés. Il y a un peu de surréalisme dans ces aventures improbables, un peu de de Crécy dans une certaine folie « douce ». Mais Tim Burton ou Bosch peuvent être convoqués au rayon des influences.
Deux mondes s’ignorent, perchés je ne sais où, l’un sur l’autre (dans on ne sait quels nuages ou univers, rien n’est précisément ancré), deux univers qui sont reliés à la fin de ce premier tome lorsqu’un personnage « du dessous » est « remonté » au « dessus ». Quelques touches oppressantes, mais l’imagination est ici à son aise.
Peu de dialogues, pas mal de commentaires en off. L’histoire , comme souvent chez cet éditeur, peut s’adresser à un jeune lectorat. Mais un adulte comme moi y a aussi trouvé son bonheur. J’attends de voir comment cette intrigue va se poursuivre, mais en l’état, c’est un récit que je vous encourage à découvrir.
Je me suis vraiment régalé à la lecture de cette montagne d'amoralité presque jubilatoire de 160 pages. Comme d'habitude, Ayroles a su construire un scénario original et captivant.
Je ne m'appesantirai pas sur la richesse de sa mise en scène au risque de dévoiler l'un des plus forts attraits de l'ouvrage. Je préfère souligner l'équilibre exquis du personnage de Pablos entre empathie et répulsion.
À travers ce personnage mi burlesque mi tragique c'est une métaphore très bien imaginée d'une partie de l'histoire européenne. Cette charge contre la colonisation et ses horreurs, ignominies ou injustices nous rappelle qu'une partie de la richesse de l'Europe s'est faite au détriment de populations qui n'avaient pas mérité cette situation.
Mais le mérite n'a rien à voir avec cela me direz-vous. Bien sûr Ayroles pousse la caricature à son degré extrême et aucun de ses personnages n'a l'âme nécessaire pour adoucir les souffrances de ces pauvres gens. Il faut bien dire que, sous une caricature humoristique, les auteurs sont probablement très proches du profil des soudards qui ont agi dans ces contrées.
L'action se passe au Pérou mais on imagine assez facilement la même chose au Congo, en Australie, en Indonésie ou au Sahara.
Le graphisme de Guarnido sait mettre en valeur la magnificence des paysages andins. Les détails sont nombreux et précis et nous renvoient à une juste description de l'architecture espagnole ou inca de la région de Cuzco.
Mais la force du graphisme est le dynamisme de la gestuelle et des expressions des différents personnages du récit. Entre le comique de certaines situations et le tragique des massacres, les auteurs nous ballotent à leur gré entre des sentiments contradictoires.
C'est vraiment très bien fait.
J'ai une minuscule réserve sur l'épilogue qui par son invraisemblance amoindrit pour moi la démonstration des horreurs possibles. Cet épilogue me renvoie au film Kagemusha d'Akira Kurosawa qui traitait le sujet avec plus de justesse.
Cela reste une lecture très agréable, assez rapide malgré les 160 pages qui proposent aventure et réflexion.
Pour mon 6000ème avis j'avais envie de critiquer une série exceptionnelle et j'ai choisi celle-ci. Je n'irai pas jusqu'à la mettre dans mes séries cultes, mais peut-être qu'elle va le devenir un jour suite à une relecture.
C'est vraiment le genre de série jeunesse qui peut plaire à toute la famille. Ça s'adresse aux enfants et jeunes ados, mais les thèmes sont assez matures pour qu'un adulte soit capable de trouver le récit captivant. On est loin des trucs guimauves et enfantins qui sortent chaque année au rayon jeunesse. On n'est pas dans un truc rempli de clichés du genre "en fait tout le monde est gentil les méchants étaient juste mal compris", c'est de l'aventure pure où les enfants sont réellement en danger. J'ai vraiment pris beaucoup de plaisir à lire cette saga. Le scénario est rapidement captivant et on va de surprise en surprise au fil des tomes. Les personnages sont bien développés, attachants et parfois un peu complexes. Un autre avantage est que les auteurs n'ont pas étiré inutilement la saga qui se termine après 4 tomes.
Le dessin est vraiment excellent, j'aime particulièrement le bestiaire fantastique et aussi les paysage qui sont superbes à regarder. Un must de la BD jeunesse qui j'espère va devenir un classique qu'on va lire durant des décennies.
Une couverture qui claque, Hubert, l'auteur de Les Ogres-Dieux et Peau d'Homme, au scénario, et Vincent Maillié au dessin, dont le style si proche de celui de Loisel l'avait amené à réaliser d'excellents tomes de La Quête de l'Oiseau du Temps - Avant la Quête, voilà tout ce qu'il me fallait pour m'attirer éperdument vers cette BD. Et je n'ai pas été déçu, même si j'aurais espéré une histoire un peu plus intense et développée.
Dans un univers médiéval fantastique empli de créatures surnaturelles inquiétantes, on y troue un chevalier déchu qui cherche à redorer son honneur, une princesse en danger, une puissante magie menaçant un royaume entier, et de mystérieuses intrigantes ; ce sont là les ingrédients d'une intrigue d'apparence conventionnelle qui va rapidement prendre le contre-pied des stéréotypes et se révéler plus moderne qu'il n'y parait.
Le graphisme m'a séduit dès les premières pages... dès la couverture en réalité tant j'aime l'élégance de sa composition, son trait, sa couleur et même la texture de son dessin, comme griffé. Si la colorisation y est plus ordinaire, les planches de l'album ne sont pas en reste. Il y a toujours cette patte proche de celle de Loisel que j'aime tant, dans les personnages et décors, même si le trait et les arrière-plans sont ici plus épurés. Certains paysages sont superbes. Je pense notamment à la tour où est enfermée la princesse mais aussi aux différentes villes et forteresses. Les scènes d'action elles aussi sont très belles, prenant parfois des allures purement épiques. Un vrai plaisir pour les yeux.
L'histoire est bien rythmée, prenante et fluide. Elle révèle rapidement un retournement de situation qui va structurer son intrigue et apporter son originalité. La suite est toutefois plus convenue et attendue mais elle tient la route. On se retrouve au final avec une histoire pas forcément très marquante mais satisfaisante.
De fait, c'est surtout pour le plaisir d'admirer la beauté de ce dessin au style qui me plait tant que j'aime beaucoup cette série, et pas forcément pour son histoire.
Note : 3,5/5
3.5
Un album fascinant avec de très grands moments.
Dans un pays d'Afrique imaginaire, le vieux dictateur est en train de perdre la main et il y a des rumeurs qu'il soit mort. On pourrait croire que l'on va tomber dans un récit rempli de scènes d'action opposant les rebelles au derniers fidèles du maréchal-dictateur, mais les auteurs mettent surtout en avant la psychologie des personnages.
Le scénario est lent et au travers de quelques personnages (le dernier fils du président, ses deux amis et la deuxième femme du président), on voit les travers du régime dictatorial. Tous les travers de l'Afrique post-coloniale (corruption, tribalisme, néo-colonialisme de la part des puissances occidentales) sont décrits dans cet album de manière intelligente. Appollo maîtrise bien son scénario, mélangeant les scènes du présent et du passé sans que cela ne soit confus pour les lecteurs. Le scénario est prenant et j’ai adoré suivre tout doucement les derniers moments d’un régime appelé à disparaitre.
Il y a tout de même quelques défauts. Toutes les scènes plus allégoriques (l'esprit du fleuve, le catch) ne m'ont pas intéressé et la fin est un peu précipitée. Cela reste un bon cru si on est fan des auteurs.
Riad Sattouf m’a fait hurler de rire avec ses 2 films, beaucoup moins avec ses œuvres sur papier même si j’ai trouvé ses dernières productions très intéressantes.
Vincent Lacoste est loin d’être mon acteur préféré mais sa filmographie mérite l’attention (les 2 films de Sattouf, Hippocrate, Lolo, Virginia …). Bref tout ça pour dire que je ne rentrais pas en territoire inconnu.
Le résultat est très bon, j’ai bien apprécié ma lecture. On retrouve la forme que l’auteur utilise dans le, également très bon, L’Arabe du futur, un style fluide et sans fioriture.
Pour le fond, c’est très bien construit. L’auteur démarre et conclut son récit, il y narre ses inspirations, la genèse puis la sortie du film. Pour le coeur du récit, on change de narrateur, il laisse la place belle à Vincent Lacoste, alors jeune collégien qui relate son expérience (enfin on suit comment il l’a vécu).
L’ensemble est intéressant, ça montre différentes étapes de création d’un film et c’est plutôt assez drôle de découvrir le ressenti de l’acteur sur ce rôle et de voir la même scène de 2 visions différentes. En plus de cet aspect making of, l’auteur n’oublie pas de construire autre chose, j’ai bien aimé son amour pour Truffaut et son acteur fétiche J-P Léaud, et le parallèle fait avec sa propre expérience.
Lecture bien sympathique pour ce 1er tome qui s’auto suffit, à voir par la suite.
3,5
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Le Convive comme il faut
À la fois humoristique et documentaire, cet ouvrage a fait l’éducation de mes enfants à table, et ils en avaient bien besoin, mes petits porcelets ! Affublé du pseudo du Pr Paul Hitaisse, l’auteur nous dresse un catalogue des bonnes manières à table. Ou plutôt, et c’est ça qui est drôle, un catalogue des mauvaises manières et des cochonneries qu’il vaut mieux éviter si on veut être réinvité, comme il le précise. Les « fautes » vont du stade du simple malotru à celui de la bête innommable et valent aux enfants un certain nombre de mauvais points. Et bien entendu, les châtiments prévus vont jusqu’à la pendaison par les pieds au balcon sous la huée des passants… Éducation à l’art de bien se tenir à table et à l’humour noir. Et ça marche. Les illustrations sont très réussies je trouve. L’ouvrage est d’ailleurs à mi chemin entre la bd et le livre illustré. Mes enfants ont adoré quand ils étaient petits, à tel point que ma fille me l’a piqué quand elle en a eu besoin pour les siens et que j’ai dû le racheter d’occase pour mon fiston à son tour.
Légendes des Contrées Oubliées
Mais c'est très bien ça ! Cette bd, ça fait bien longtemps que je voulais la lire, parce qu'elle est dans les immanquables bdtheque. Je me souviens que j'étais allé à la bibli, très confiant de trouver cette bd qui faisait la quasi-unanimité sur le site. Que nenni, dans toutes les bibliothèques de Paris, pas de "Légendes des contrées oubliées". J'ai fini par oublier un peu, jusqu'à croiser la série au complet sur une brocante. J'ai donc fini par mettre la main dessus, et ai beaucoup apprécié ma lecture. Une bonne histoire de fantasy, un peu emmêlée parfois, notamment sur la fin, mais qui m'a tenu en haleine tout du long. J'ai apprécié le traitement des personnages, auxquels j'ai fini par m'attacher, que ce soit les héros, ou même les principaux antagonistes. J'ai aussi aimé le mix entre aventure, épopée, mythologie et histoire de ce monde original. J'aime vraiment bien les épopées fantastiques, et celle-là en est une très bonne, bonifiée en plus par cette petite atmosphère des années 80-90, une colorisation à la fois terne et criarde (je sais c'est contradictoire mais c'est la sensation que ce dessin me fait) et un style de dessin assez marqué. Je l'aime bien d'ailleurs ce dessin. Il est un peu fouillis parfois mais on reconnait bien les personnages, qui ont des caractéristiques particulières pour qu'on les reconnaisse, et on ne peut que saluer l'imagination des deux auteurs, tant au niveau du scénario que de la réalisation au dessin. J'ai apprécié le bestiaire et la faune, et l'ambiance générale de la bande dessinée. Un classique, difficilement trouvable (en tout cas pour moi) mais qui vaut largement le détour.
Carbone & Silicium
Eh bien ! Moi qui ne lit que très (très) peu de SF, là, c'est un coup de maître. J'ai fini par acheter cette bd après de très nombreux conseils de mon libraire, d'amis, etc. J'ai donc mis la main sur ce beau livre et je ne l'ai pas regretté. Tout d'abord, il faut bien le dire, cette bande dessinée est magnifique. La couverture en jette, le format imposant en jette et les dessins en jettent. Le style est assez esthétique et les humains et robots sont assez beaux. Inutile de dire que c'est aussi le cas pour les décors, les paysages, les machines etc qui fourmillent de détails. J'ai aussi beaucoup aimé la colorisation un peu terne qui, si elle peut par moment gêner un peu la lecture, car c'est assez sombre et peu lumineux, rend superbement bien l'atmosphère apocalyptique du récit. Je découvre le style de Bablet sur cette bd et il a tout pour me plaire : il est particulier et donc reconnaissable, et me plait esthétiquement. Les personnages ont cette allure particulière qui les rend dégingandés, et j'aime bien. Autre bon point sur la couleur, j'ai beaucoup aimé ce choix-là qui rend bien l'atmosphère poussiéreuse et un peu apocalyptique de ce monde. Bref, gros coup de cœur graphique. J'ai aussi apprécié l'histoire, pas forcément le côté robot pur, mais plutôt les questions posées derrière, sur la liberté, la soif de découverte, la soif de survie des deux héros robots, chacun à leur manière. Le côté traversée des temps et des âges est aussi intéressant et sympa à voir, on a envie de savoir comment l'humanité évolue et quels seront les modes de vie et enjeux à chaque époque. Bablet nous propose une ballade très intéressante à travers les âges, sur le dos des deux protagonistes, qui restent les témoins de leurs époques, et un peu plus que ça. J'ai beaucoup aimé ce livre qui m'a donné envie de découvrir l'œuvre de son auteur, ce que je ne manquerai pas de faire.
Meurtre télécommandé
Une fois encore, ce sont les Éditions Tanibis qui nous permettent de découvrir l’œuvre de cet auteur américain atypique qu’est Paul Kirchner. Publié pour la première fois aux Pays-Bas en 1984, puis aux États-Unis en 1986, « Meurtre télécommandé » est présenté dans une version noir et blanc. Plus connu pour ses strips de « The Bus » publiés dans la revue américaine « Heavy Metal » ou ses histoires courtes mettant en scène son héros fétiche, « Dope Rider », Kirchner n’est pas ce qu’on peut appeler un auteur de bande dessinée prolifique, sa principale activité étant centrée sur l’illustration. Mais s’il devait être associé à un genre, cela aurait plus à voir avec la mouvance alternative U.S. née à la fin des années 70, mais dans un registre lorgnant vers le surréalisme, à l’instar d’un Charles Burns ou d’un Daniel Clowes. La couverture de « Meurtre télécommandé » résume parfaitement la teneur de cet album, qui montre un flic, borsalino vissé sur la tête et revolver à la main, doté d’un intrigant troisième œil sur le front. Car si l'ouvrage a toutes les apparences d’un polar classique dans sa forme, la narration va dévier vers une sorte d’univers parallèle. Le pitch semble avoir été vu mille fois à travers la littérature ou le cinéma : suite à la mort suspecte d’un richissime industriel dans une province où il ne se passe jamais rien habituellement, un inspecteur envoyé par la police d’État va débarquer tel un chien dans un jeu de quilles, mal accueilli par le shérif local et ses collaborateurs. Mais le cliché va s’arrêter là, car très vite le récit va évoluer vers le bizarre, ce qui déconcertera sans doute les amateurs d’enquêtes rationnelles. Quoiqu’on en pense, l’objet intrigue au plus haut point et on sent que l’on a affaire ici à une œuvre tout à fait unique, même s’il est difficile de savoir par quel bout on doit l’appréhender. Une chose est sûre, l’album vaut davantage pour son dessin et l’imagerie fantasmagorique qu’il développe à partir d’un texte paradoxalement plutôt ordinaire. L’inspecteur va donc mener son enquête auprès des principaux suspects, tous voisins de Jones, aucun n’étant vraiment enclins à regretter sa disparition. Des personnages généralement haut en couleurs : un vieil homme un peu ermite vivant dans la ferme de ses ancêtres, sans doute le plus équilibré de tous ; une jeune femme cultivant amoureusement ses plantes aux vertus magiques dans le jardin de sa grande demeure victorienne ; un genre de tête brûlée vissé en permanence sur sa moto tricyle depuis un grave accident qui l’a laissé handicapé, toujours escorté de deux créatures de rêve ; et enfin un sosie mythomane de Clark Gable dénommé Steve Goodrich qui coule une retraite paisible en compagnie de son majordome dans sa luxueuse villa. Quant à l’inspecteur, il apparaît davantage comme un observateur à la fois détaché et mécanique, peu impliqué dans la résolution du crime, pris dans une sorte d’errance onirique stimulée par son don de double vision que permet son fameux troisième œil. Ses visions délirantes jaillissent à la figure du lecteur en état d’hypnose, fourmillant de mille détails à la symbolique surréaliste matinée de bouddhisme ésotérique, de références chamaniques et de pop-culture, où les contradictions de l’Amérique et ses cauchemars se donnent en spectacle. D’une grande élégance, son trait très réaliste, en apparente contradiction avec le propos, est pourtant totalement assumé par son auteur qui dit lui-même : « J’ai toujours eu l’intention de dessiner les visions avec le même réalisme que tout le reste. Pour moi, traiter l’irréel de façon réelle est l’essence du surréalisme. » La postface signée par Paul Kirchner lui-même apportera des éléments éclairants pour ceux qui désirent mieux appréhender l’ouvrage. Ce dernier y parle notamment de sa rencontre et de son amitié avec le co-auteur Janwillem van de Wetering, une personnalité hors-normes, peut-être une sorte de condensé des personnages de l’histoire, versé dans la philosophie zen et capable de suspendre dans son salon « une grande maquette en bois de ptérodactyle ». « Meurtre télécommandé », qui n’a pas été conçu d’un simple claquement de doigt, a nécessité une gestation de plusieurs années. Né de la rencontre de deux hommes, « que les lois de l’univers (…) ont poussé l’un vers l’autre », selon les propres termes de van de Wetering, ce que l’on pourrait qualifier de rêve artistico-éditorial puissant secrété par le subconscient de Paul Kirchner méritera assurément plusieurs lectures, afin d’en capter au mieux toute la richesse intrinsèque.
Similimondes
J’avais découvert il n’y a pas si longtemps ce petit éditeur, et ma foi, les petits albums au format à l’italienne qu’il publie sont vraiment intéressants. Et des 5 que j’ai pu lire, c’est clairement la série qui m’a le plus plu. Le coup de cœur est valable pour l’aspect graphique, mais aussi pour l’histoire elle-même, qui ne paye pas de mine, mais que j’ai trouvée à mon goût. Esthétiquement, j’ai trouvé le dessin très chouette. Un rendu proche de la carte à gratter, jouant sur toutes les nuances du Noir et Blanc, du gris, avec quelque chose de brumeux, d’évanescent qui conforte l’impression de rêverie dégagée par le récit. Le récit justement, où se mêlent fantastique, poésie, dans un univers assez riche, mais qui ne livre pas toutes les clés. Il y a un peu de surréalisme dans ces aventures improbables, un peu de de Crécy dans une certaine folie « douce ». Mais Tim Burton ou Bosch peuvent être convoqués au rayon des influences. Deux mondes s’ignorent, perchés je ne sais où, l’un sur l’autre (dans on ne sait quels nuages ou univers, rien n’est précisément ancré), deux univers qui sont reliés à la fin de ce premier tome lorsqu’un personnage « du dessous » est « remonté » au « dessus ». Quelques touches oppressantes, mais l’imagination est ici à son aise. Peu de dialogues, pas mal de commentaires en off. L’histoire , comme souvent chez cet éditeur, peut s’adresser à un jeune lectorat. Mais un adulte comme moi y a aussi trouvé son bonheur. J’attends de voir comment cette intrigue va se poursuivre, mais en l’état, c’est un récit que je vous encourage à découvrir.
Les Indes fourbes
Je me suis vraiment régalé à la lecture de cette montagne d'amoralité presque jubilatoire de 160 pages. Comme d'habitude, Ayroles a su construire un scénario original et captivant. Je ne m'appesantirai pas sur la richesse de sa mise en scène au risque de dévoiler l'un des plus forts attraits de l'ouvrage. Je préfère souligner l'équilibre exquis du personnage de Pablos entre empathie et répulsion. À travers ce personnage mi burlesque mi tragique c'est une métaphore très bien imaginée d'une partie de l'histoire européenne. Cette charge contre la colonisation et ses horreurs, ignominies ou injustices nous rappelle qu'une partie de la richesse de l'Europe s'est faite au détriment de populations qui n'avaient pas mérité cette situation. Mais le mérite n'a rien à voir avec cela me direz-vous. Bien sûr Ayroles pousse la caricature à son degré extrême et aucun de ses personnages n'a l'âme nécessaire pour adoucir les souffrances de ces pauvres gens. Il faut bien dire que, sous une caricature humoristique, les auteurs sont probablement très proches du profil des soudards qui ont agi dans ces contrées. L'action se passe au Pérou mais on imagine assez facilement la même chose au Congo, en Australie, en Indonésie ou au Sahara. Le graphisme de Guarnido sait mettre en valeur la magnificence des paysages andins. Les détails sont nombreux et précis et nous renvoient à une juste description de l'architecture espagnole ou inca de la région de Cuzco. Mais la force du graphisme est le dynamisme de la gestuelle et des expressions des différents personnages du récit. Entre le comique de certaines situations et le tragique des massacres, les auteurs nous ballotent à leur gré entre des sentiments contradictoires. C'est vraiment très bien fait. J'ai une minuscule réserve sur l'épilogue qui par son invraisemblance amoindrit pour moi la démonstration des horreurs possibles. Cet épilogue me renvoie au film Kagemusha d'Akira Kurosawa qui traitait le sujet avec plus de justesse. Cela reste une lecture très agréable, assez rapide malgré les 160 pages qui proposent aventure et réflexion.
Bergères Guerrières
Pour mon 6000ème avis j'avais envie de critiquer une série exceptionnelle et j'ai choisi celle-ci. Je n'irai pas jusqu'à la mettre dans mes séries cultes, mais peut-être qu'elle va le devenir un jour suite à une relecture. C'est vraiment le genre de série jeunesse qui peut plaire à toute la famille. Ça s'adresse aux enfants et jeunes ados, mais les thèmes sont assez matures pour qu'un adulte soit capable de trouver le récit captivant. On est loin des trucs guimauves et enfantins qui sortent chaque année au rayon jeunesse. On n'est pas dans un truc rempli de clichés du genre "en fait tout le monde est gentil les méchants étaient juste mal compris", c'est de l'aventure pure où les enfants sont réellement en danger. J'ai vraiment pris beaucoup de plaisir à lire cette saga. Le scénario est rapidement captivant et on va de surprise en surprise au fil des tomes. Les personnages sont bien développés, attachants et parfois un peu complexes. Un autre avantage est que les auteurs n'ont pas étiré inutilement la saga qui se termine après 4 tomes. Le dessin est vraiment excellent, j'aime particulièrement le bestiaire fantastique et aussi les paysage qui sont superbes à regarder. Un must de la BD jeunesse qui j'espère va devenir un classique qu'on va lire durant des décennies.
Ténébreuse
Une couverture qui claque, Hubert, l'auteur de Les Ogres-Dieux et Peau d'Homme, au scénario, et Vincent Maillié au dessin, dont le style si proche de celui de Loisel l'avait amené à réaliser d'excellents tomes de La Quête de l'Oiseau du Temps - Avant la Quête, voilà tout ce qu'il me fallait pour m'attirer éperdument vers cette BD. Et je n'ai pas été déçu, même si j'aurais espéré une histoire un peu plus intense et développée. Dans un univers médiéval fantastique empli de créatures surnaturelles inquiétantes, on y troue un chevalier déchu qui cherche à redorer son honneur, une princesse en danger, une puissante magie menaçant un royaume entier, et de mystérieuses intrigantes ; ce sont là les ingrédients d'une intrigue d'apparence conventionnelle qui va rapidement prendre le contre-pied des stéréotypes et se révéler plus moderne qu'il n'y parait. Le graphisme m'a séduit dès les premières pages... dès la couverture en réalité tant j'aime l'élégance de sa composition, son trait, sa couleur et même la texture de son dessin, comme griffé. Si la colorisation y est plus ordinaire, les planches de l'album ne sont pas en reste. Il y a toujours cette patte proche de celle de Loisel que j'aime tant, dans les personnages et décors, même si le trait et les arrière-plans sont ici plus épurés. Certains paysages sont superbes. Je pense notamment à la tour où est enfermée la princesse mais aussi aux différentes villes et forteresses. Les scènes d'action elles aussi sont très belles, prenant parfois des allures purement épiques. Un vrai plaisir pour les yeux. L'histoire est bien rythmée, prenante et fluide. Elle révèle rapidement un retournement de situation qui va structurer son intrigue et apporter son originalité. La suite est toutefois plus convenue et attendue mais elle tient la route. On se retrouve au final avec une histoire pas forcément très marquante mais satisfaisante. De fait, c'est surtout pour le plaisir d'admirer la beauté de ce dessin au style qui me plait tant que j'aime beaucoup cette série, et pas forcément pour son histoire. Note : 3,5/5
T'Zée - Une tragédie africaine
3.5 Un album fascinant avec de très grands moments. Dans un pays d'Afrique imaginaire, le vieux dictateur est en train de perdre la main et il y a des rumeurs qu'il soit mort. On pourrait croire que l'on va tomber dans un récit rempli de scènes d'action opposant les rebelles au derniers fidèles du maréchal-dictateur, mais les auteurs mettent surtout en avant la psychologie des personnages. Le scénario est lent et au travers de quelques personnages (le dernier fils du président, ses deux amis et la deuxième femme du président), on voit les travers du régime dictatorial. Tous les travers de l'Afrique post-coloniale (corruption, tribalisme, néo-colonialisme de la part des puissances occidentales) sont décrits dans cet album de manière intelligente. Appollo maîtrise bien son scénario, mélangeant les scènes du présent et du passé sans que cela ne soit confus pour les lecteurs. Le scénario est prenant et j’ai adoré suivre tout doucement les derniers moments d’un régime appelé à disparaitre. Il y a tout de même quelques défauts. Toutes les scènes plus allégoriques (l'esprit du fleuve, le catch) ne m'ont pas intéressé et la fin est un peu précipitée. Cela reste un bon cru si on est fan des auteurs.
Le Jeune Acteur - Aventures de Vincent Lacoste au cinéma
Riad Sattouf m’a fait hurler de rire avec ses 2 films, beaucoup moins avec ses œuvres sur papier même si j’ai trouvé ses dernières productions très intéressantes. Vincent Lacoste est loin d’être mon acteur préféré mais sa filmographie mérite l’attention (les 2 films de Sattouf, Hippocrate, Lolo, Virginia …). Bref tout ça pour dire que je ne rentrais pas en territoire inconnu. Le résultat est très bon, j’ai bien apprécié ma lecture. On retrouve la forme que l’auteur utilise dans le, également très bon, L’Arabe du futur, un style fluide et sans fioriture. Pour le fond, c’est très bien construit. L’auteur démarre et conclut son récit, il y narre ses inspirations, la genèse puis la sortie du film. Pour le coeur du récit, on change de narrateur, il laisse la place belle à Vincent Lacoste, alors jeune collégien qui relate son expérience (enfin on suit comment il l’a vécu). L’ensemble est intéressant, ça montre différentes étapes de création d’un film et c’est plutôt assez drôle de découvrir le ressenti de l’acteur sur ce rôle et de voir la même scène de 2 visions différentes. En plus de cet aspect making of, l’auteur n’oublie pas de construire autre chose, j’ai bien aimé son amour pour Truffaut et son acteur fétiche J-P Léaud, et le parallèle fait avec sa propre expérience. Lecture bien sympathique pour ce 1er tome qui s’auto suffit, à voir par la suite. 3,5