Bon, ben voilà une série qui ne déborde pas d’optimisme et de joie de vivre ! Déprimés s’abstenir.
Pour les autres, une fois entré dans l’intrigue et le côté graphique (tous les deux ne s’appréhendent pas facilement), on est happé par cette histoire très noire, autour d’un pauvre type qui traine sa lose et son mal être depuis longtemps et qui, subitement, va commencer à reprendre du poil de la bête, au fur et à mesure qu’un ange exterminateur s’en prend à ceux qui le font souffrir.
Il y a une intrigue polar, autour de plusieurs meurtres sauvages. Mais l’essentiel est ailleurs. Tout tourne vraiment autour de ce type, Alex/Terry, ses coups de blues, ses angoisses, la violence de son amertume.
Le dessin est haché, torturé – pas toujours très lisible. Et ce d’autant plus que la mise en page est elle aussi très déstructurée. A cela s’ajoute un travail sur les couleurs qui accompagne très bien le rythme saccadé et la violence des sentiments exprimés.
Plus que l’intrigue elle-même (qui n’est pas désagréable), c’est l’ambiance noire et corrosive qui est le point fort de cette série. Les trois albums se lisent rapidement (peu de textes), et on en ressort comme après une longue apnée, content de respirer normalement un air relativement pur, au calme.
Note réelle 3,5/5.
Le 1er album paru de ce que j’apparente (vision toute personnelle) à la trilogie western de Delcourt avec 500 fusils et Angela.
Pas un très grand western comme annoncé dans la description, on reste loin des classiques type Blueberry, cependant un album plein de charme malgré les stéréotypes : le héros, la blonde, la brune et le bad guy.
Je ne suis pas fou de l’histoire mais la réalisation assure derrière rendant le tout très attractif, ça va vite avec pas mal de péripéties, c’est fluide, on alterne entre passé présent, les personnages sont sympathiques et bien croqués … dessins, narration et couleurs assurent toujours bien malgré le poids des âges, une bd qui a de la gueule et qui conserve son énergie.
Si vous aimez le genre, franchement ne vous privez pas, un bon petit moment de lecture, pas bien profond mais fun. Mon album préféré de cette « trilogie ».
C'est avec le manga La Déchéance d'un homme que j'ai découvert le travail de Junji Ito. Un trait unique, fin et fouillé, des thématiques souvent dures avec cette touche d'horreur qui fait sa marque de fabrique : voilà un auteur qui aura su construire un univers singulier et reconnaissable dès la première page !
Histoires courtes ne déroge pas à ce constat ; dès les premières pages en couleur que nous propose cette très belle édition de Delcourt, on reconnait le trait précis de Junji Ito. Ce sont ensuite 10 courtes nouvelles horrifiques qui vont s'enchaîner.
Comme dans tout exercice du genre, ces dernières ne seront pas toutes de même intensité, mais l'ensemble est de bonne facture et tient plutôt bien la route, certaines sortant clairement du lot à mon goût.
Voilà en tout cas je pense un album qui permettra aux curieux qui ne connaissent pas l'auteur de le découvrir et de se tourner vers d'autres séries plus développées s'ils adhèrent au savoir faire de Junji Ito.
Le Dieu vagabond est l’antithèse de la série Les Prométhéens (avisée il y a peu). Si j’en parle et que je fais le rapprochement rapide entre ces 2 séries, c’est qu’elles partagent une même idée de base, à savoir la présence des Dieux antiques à notre époque contemporaine, sauf qu’ici le traitement proposé est bien bien différent.
C’est bien simple, j’aime tout dans le présent album, à mes yeux une franche réussite sur bien des points.
Jusqu’à maintenant je ne l’ai lu qu’à travers divers emprunts mais à la moindre occasion je coche l’option achat direct.
L’histoire, la quête d’Eustis le satyre, est super sympa à suivre, c’est fluide et bien chapitré, des personnages et des péripéties attachants. L’intégration de la part antique à ce monde moderne est très bien gérée et possède beaucoup d’originalité.
L’aventure est sublimée par le graphisme de Fabrizio Dori, spécial au premier abord (les 1ères planches dans la galerie ne donnent pas envie) mais envoûtant sur la longueur, avec mention pour les couleurs.
Un très bel album, bravo à l’auteur et à l’éditeur.
Pour le moment c'est l'album de la collection des Grands Classiques de la Littérature que j'ai préféré. Il faut dire que le roman de Théophile Gautier se prète très bien à une adaptation en BD pour tout public.
On y trouve de l'aventure, des combats qui finissent bien, des grands sentiments ,des gentils qui gagnent et des méchants qui deviennent gentils. D'aucun pourrait trouver cela guimauve et gnangnan, mais c'est proposé avec un tel brio littéraire que j'ai trouvé cette description pittoresque de la noblesse de Louis XIII récréative et charmante.
Si le scénario est cadré par l'oeuvre originale, il faut souligner que Djian et Chanoinat ont su préservé l'esprit du roman dans le dynamisme des actions et la psychologie entière des personnages. Je donne une mention à l'excellence des dialogues qui par leurs précisions apportent à la vivacité du récit.
J'ai bien aimé le graphisme de Bruno Marivain qui a su soigner par la finesse de son trait à la fois la posture des intervenants et la richesse des extérieurs costumes , auberges et châteaux.
On se retrouve dans une ambiance chaleureuse à la Jean Marais dans Le Bossu. Cela donne une lecture de vrai détente pour tous les publics.
Vasco est une série que j'ai bien apprécié quand je l'ai lue avec mes enfants. Sa précision graphique et son côté historique prononcé permettaient d'imager un peu les arides cours d'histoire sur cette fin du Moyen-Âge avec une vision autre .
Les tribulations du beau Siennois chargé de mission par son riche oncle banquier proposent un point de vue autre de cette période en montrant sa richesse d'innovations et de cultures. Les scenarii sont souvent très fouillés avec des complots compliqués ce qui alourdit la lecture.
L'introduction de personnages historiques ayant existé empeche l'auteur de partir dans trop de fantaisie, ce qui donne cette ambiance sérieuse à la série.
Je trouve donc que les personnages ,Vasco le premier, manquent un peu de chaleur et d'empathie. Le graphisme de Gilles Chaillet vaut surtout pour la précision de ses décors extérieurs qui sont une invitation au voyage dans un monde médiéval pas si rustique que cela.
L'abondance des détails fait de chaque case une étude sur les costumes, l'architecture ou les échanges de l'époque.
Malgré mes petites réserves je relis avec plaisir les premiers numéros. 3.5
Je ne suis pas un grand fan du genre isekai parce que je trouve que la plupart des séries provenant de ce genre sont au mieux moyennes. Toutefois, lorsqu'il s'agit d'isekai humoristique, la plupart du temps j'accroche mieux et c'est encore le cas ici.
Alors encore une fois il y a des Japonais qui sont choisis pour aller faire le bien dans un monde de médiévale fantasy et le twist est que l'un d'eux devient une belle femme. En plus, ils finissent dans un monde rempli de personnages bizarres. Les auteurs prennent les clichés du genre (les elfes, le Japonais lui aussi réincarné qui est un rival pour les héros, etc) et font n'importe quoi avec. Il y aussi un peu de sérieux, ce qui selon moi fait mieux ressortir l'humour que si c'était un manga où tout est délirant 100% du temps. Le duo principal fonctionne, un étant totalement stoïque et essaie de garder son sérieux alors que notre nouvelle femme fait n'importe quoi et est plutôt immature. Le dessin est vraiment bon.
Si vous aimez ce manga, je conseille l'adaptation anime qui est aussi très réussi. Les voix japonaises sont très drôles.
J’ai lu il n’y a pas longtemps Nous aurons toujours 20 ans, auquel cet album fait écho, dans le titre et pour l’histoire. Alors que le premier traitait de la jeunesse et de l’entrée dans la vie de bédéiste de Jaime Martin, « Jamais je n’aurai 20 ans » traite de la vie de ses grands parents (plusieurs fois évoqués dans le premier album que j’avais lu). Lire les albums de la biographie familiale de Martin dans le désordre ne pose pas de problème, chacun pouvant se lire séparément.
J’ai retrouvé dans cet album les qualités repérées dans Nous aurons toujours 20 ans. A savoir un dessin classique très agréable. Mais aussi une propension à très bien mêler la petite histoire familiale à la grande Histoire sociale et politique de l’Espagne. Il faut dire que les grands parents de Martin ont été impliqués – dans le camp républicain – à la guerre d’Espagne, et à la dictature franquiste qui s’en est suivi, le tout étant forcément dur à encaisser pour des gens à la conscience politique très à gauche, et qui ont à plusieurs reprises échappé de justesse à la mort.
Au côté de certains albums de Carlos Gimenez par exemple, on a là une belle chronique sociale, politique, d’une période triste de l’Espagne (un dossier final ajoute une chronologie bien fichue et pas mal de reproductions de documents d’époque).
Une lecture instructive et intéressante, avec un travail sans esbroufe de Martin, mais qui réussit en tant qu’auteur à rendre un bel hommage à ses grands-parents, sans que pathos et empathie « filiale » ne dénaturent trop la réalité.
Note réelle 3,5/5.
Comme pour Maïté Robert et sa bd Procrastination écologique, j'ai découvert Bobika sur Internet, et sa mini-série "Le cœur des Zobs" avec. Pour le coup j'ai trouvé plus d'ajouts par rapport à ce qui avait été publié sur le net dans la version papier, mais c'est aussi peut-être des strips que je n'avais pas vu/lu.
Cette bd traite donc d'un sujet pas si médiatisé que cela, la contraception masculine. Nous suivons le cheminement du héros auteur, Bobika, dans sa route vers la contraception masculine. Nous suivons ses pas du début de la réflexion à son utilisation de la contraception en passant par les choix de ladite contraception.
Je trouve personnellement ce sujet très intéressant et important, la charge de la contraception étant quasi exclusivement à la charge des femmes. Relativement ignorant sur le sujet, cela m'a permis de découvrir plusieurs moyens de contraception, et le fait de suivre le parcours de quelqu'un qui est parti de zéro, c'est toujours assez sympa. J'ai donc beaucoup apprécié le fond de cette bd. Mais on ne se le cache pas, 144 pages uniquement sur la contraception masculine, ça aurait pu être vite assez chiant. Ce n'est pas le cas. D'abord grâce au format (4 cases par page grosso modo) et, ensuite, grâce au parti pris scénaristique. Bobika ne se contente pas d'expliquer sa démarche et sa découverte de la contraception masculine de façon clinique et réaliste. Il utilise l'humour, les comparaisons, etc. Il y a plein de petites scénettes imagées qui retracent son parcours, par exemple la rencontre avec ses moi intérieurs, le rodéo sur des paires de testicules, etc. Ça permet de rire un peu et de garder de la légèreté. J'ai beaucoup aimé le traitement de la bd, je n'ai trouvé ça rébarbatif à aucun moment, l'auteur enchaine entre ses entretiens et rencontres avec des personnes averties sur le sujet, des explications et des dessins ou il illustre ses propres réflexions internes.
En ce qui concerne le dessin, ça fait le job, les différents personnages sont bien reconnaissables et même si ce n'est pas hyper fouillé, j'aime bien le style et la bouille des personnages ainsi que les expressions du personnage principal. La colorisation à dominante rose est elle aussi pas désagréable, jouant sur les clichés associés à cette couleur "fille".
À la fois humoristique et documentaire, cet ouvrage a fait l’éducation de mes enfants à table, et ils en avaient bien besoin, mes petits porcelets !
Affublé du pseudo du Pr Paul Hitaisse, l’auteur nous dresse un catalogue des bonnes manières à table. Ou plutôt, et c’est ça qui est drôle, un catalogue des mauvaises manières et des cochonneries qu’il vaut mieux éviter si on veut être réinvité, comme il le précise.
Les « fautes » vont du stade du simple malotru à celui de la bête innommable et valent aux enfants un certain nombre de mauvais points. Et bien entendu, les châtiments prévus vont jusqu’à la pendaison par les pieds au balcon sous la huée des passants…
Éducation à l’art de bien se tenir à table et à l’humour noir. Et ça marche.
Les illustrations sont très réussies je trouve. L’ouvrage est d’ailleurs à mi chemin entre la bd et le livre illustré.
Mes enfants ont adoré quand ils étaient petits, à tel point que ma fille me l’a piqué quand elle en a eu besoin pour les siens et que j’ai dû le racheter d’occase pour mon fiston à son tour.
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Une Âme à l'amer
Bon, ben voilà une série qui ne déborde pas d’optimisme et de joie de vivre ! Déprimés s’abstenir. Pour les autres, une fois entré dans l’intrigue et le côté graphique (tous les deux ne s’appréhendent pas facilement), on est happé par cette histoire très noire, autour d’un pauvre type qui traine sa lose et son mal être depuis longtemps et qui, subitement, va commencer à reprendre du poil de la bête, au fur et à mesure qu’un ange exterminateur s’en prend à ceux qui le font souffrir. Il y a une intrigue polar, autour de plusieurs meurtres sauvages. Mais l’essentiel est ailleurs. Tout tourne vraiment autour de ce type, Alex/Terry, ses coups de blues, ses angoisses, la violence de son amertume. Le dessin est haché, torturé – pas toujours très lisible. Et ce d’autant plus que la mise en page est elle aussi très déstructurée. A cela s’ajoute un travail sur les couleurs qui accompagne très bien le rythme saccadé et la violence des sentiments exprimés. Plus que l’intrigue elle-même (qui n’est pas désagréable), c’est l’ambiance noire et corrosive qui est le point fort de cette série. Les trois albums se lisent rapidement (peu de textes), et on en ressort comme après une longue apnée, content de respirer normalement un air relativement pur, au calme. Note réelle 3,5/5.
Trio Grande - Adios Palomita
Le 1er album paru de ce que j’apparente (vision toute personnelle) à la trilogie western de Delcourt avec 500 fusils et Angela. Pas un très grand western comme annoncé dans la description, on reste loin des classiques type Blueberry, cependant un album plein de charme malgré les stéréotypes : le héros, la blonde, la brune et le bad guy. Je ne suis pas fou de l’histoire mais la réalisation assure derrière rendant le tout très attractif, ça va vite avec pas mal de péripéties, c’est fluide, on alterne entre passé présent, les personnages sont sympathiques et bien croqués … dessins, narration et couleurs assurent toujours bien malgré le poids des âges, une bd qui a de la gueule et qui conserve son énergie. Si vous aimez le genre, franchement ne vous privez pas, un bon petit moment de lecture, pas bien profond mais fun. Mon album préféré de cette « trilogie ».
Histoires courtes - Intégrale
C'est avec le manga La Déchéance d'un homme que j'ai découvert le travail de Junji Ito. Un trait unique, fin et fouillé, des thématiques souvent dures avec cette touche d'horreur qui fait sa marque de fabrique : voilà un auteur qui aura su construire un univers singulier et reconnaissable dès la première page ! Histoires courtes ne déroge pas à ce constat ; dès les premières pages en couleur que nous propose cette très belle édition de Delcourt, on reconnait le trait précis de Junji Ito. Ce sont ensuite 10 courtes nouvelles horrifiques qui vont s'enchaîner. Comme dans tout exercice du genre, ces dernières ne seront pas toutes de même intensité, mais l'ensemble est de bonne facture et tient plutôt bien la route, certaines sortant clairement du lot à mon goût. Voilà en tout cas je pense un album qui permettra aux curieux qui ne connaissent pas l'auteur de le découvrir et de se tourner vers d'autres séries plus développées s'ils adhèrent au savoir faire de Junji Ito.
Le Dieu vagabond
Le Dieu vagabond est l’antithèse de la série Les Prométhéens (avisée il y a peu). Si j’en parle et que je fais le rapprochement rapide entre ces 2 séries, c’est qu’elles partagent une même idée de base, à savoir la présence des Dieux antiques à notre époque contemporaine, sauf qu’ici le traitement proposé est bien bien différent. C’est bien simple, j’aime tout dans le présent album, à mes yeux une franche réussite sur bien des points. Jusqu’à maintenant je ne l’ai lu qu’à travers divers emprunts mais à la moindre occasion je coche l’option achat direct. L’histoire, la quête d’Eustis le satyre, est super sympa à suivre, c’est fluide et bien chapitré, des personnages et des péripéties attachants. L’intégration de la part antique à ce monde moderne est très bien gérée et possède beaucoup d’originalité. L’aventure est sublimée par le graphisme de Fabrizio Dori, spécial au premier abord (les 1ères planches dans la galerie ne donnent pas envie) mais envoûtant sur la longueur, avec mention pour les couleurs. Un très bel album, bravo à l’auteur et à l’éditeur.
Le Capitaine Fracasse
Pour le moment c'est l'album de la collection des Grands Classiques de la Littérature que j'ai préféré. Il faut dire que le roman de Théophile Gautier se prète très bien à une adaptation en BD pour tout public. On y trouve de l'aventure, des combats qui finissent bien, des grands sentiments ,des gentils qui gagnent et des méchants qui deviennent gentils. D'aucun pourrait trouver cela guimauve et gnangnan, mais c'est proposé avec un tel brio littéraire que j'ai trouvé cette description pittoresque de la noblesse de Louis XIII récréative et charmante. Si le scénario est cadré par l'oeuvre originale, il faut souligner que Djian et Chanoinat ont su préservé l'esprit du roman dans le dynamisme des actions et la psychologie entière des personnages. Je donne une mention à l'excellence des dialogues qui par leurs précisions apportent à la vivacité du récit. J'ai bien aimé le graphisme de Bruno Marivain qui a su soigner par la finesse de son trait à la fois la posture des intervenants et la richesse des extérieurs costumes , auberges et châteaux. On se retrouve dans une ambiance chaleureuse à la Jean Marais dans Le Bossu. Cela donne une lecture de vrai détente pour tous les publics.
Vasco
Vasco est une série que j'ai bien apprécié quand je l'ai lue avec mes enfants. Sa précision graphique et son côté historique prononcé permettaient d'imager un peu les arides cours d'histoire sur cette fin du Moyen-Âge avec une vision autre . Les tribulations du beau Siennois chargé de mission par son riche oncle banquier proposent un point de vue autre de cette période en montrant sa richesse d'innovations et de cultures. Les scenarii sont souvent très fouillés avec des complots compliqués ce qui alourdit la lecture. L'introduction de personnages historiques ayant existé empeche l'auteur de partir dans trop de fantaisie, ce qui donne cette ambiance sérieuse à la série. Je trouve donc que les personnages ,Vasco le premier, manquent un peu de chaleur et d'empathie. Le graphisme de Gilles Chaillet vaut surtout pour la précision de ses décors extérieurs qui sont une invitation au voyage dans un monde médiéval pas si rustique que cela. L'abondance des détails fait de chaque case une étude sur les costumes, l'architecture ou les échanges de l'époque. Malgré mes petites réserves je relis avec plaisir les premiers numéros. 3.5
Reincarnated as a Pretty Fantasy Girl
Je ne suis pas un grand fan du genre isekai parce que je trouve que la plupart des séries provenant de ce genre sont au mieux moyennes. Toutefois, lorsqu'il s'agit d'isekai humoristique, la plupart du temps j'accroche mieux et c'est encore le cas ici. Alors encore une fois il y a des Japonais qui sont choisis pour aller faire le bien dans un monde de médiévale fantasy et le twist est que l'un d'eux devient une belle femme. En plus, ils finissent dans un monde rempli de personnages bizarres. Les auteurs prennent les clichés du genre (les elfes, le Japonais lui aussi réincarné qui est un rival pour les héros, etc) et font n'importe quoi avec. Il y aussi un peu de sérieux, ce qui selon moi fait mieux ressortir l'humour que si c'était un manga où tout est délirant 100% du temps. Le duo principal fonctionne, un étant totalement stoïque et essaie de garder son sérieux alors que notre nouvelle femme fait n'importe quoi et est plutôt immature. Le dessin est vraiment bon. Si vous aimez ce manga, je conseille l'adaptation anime qui est aussi très réussi. Les voix japonaises sont très drôles.
Jamais je n'aurai 20 ans
J’ai lu il n’y a pas longtemps Nous aurons toujours 20 ans, auquel cet album fait écho, dans le titre et pour l’histoire. Alors que le premier traitait de la jeunesse et de l’entrée dans la vie de bédéiste de Jaime Martin, « Jamais je n’aurai 20 ans » traite de la vie de ses grands parents (plusieurs fois évoqués dans le premier album que j’avais lu). Lire les albums de la biographie familiale de Martin dans le désordre ne pose pas de problème, chacun pouvant se lire séparément. J’ai retrouvé dans cet album les qualités repérées dans Nous aurons toujours 20 ans. A savoir un dessin classique très agréable. Mais aussi une propension à très bien mêler la petite histoire familiale à la grande Histoire sociale et politique de l’Espagne. Il faut dire que les grands parents de Martin ont été impliqués – dans le camp républicain – à la guerre d’Espagne, et à la dictature franquiste qui s’en est suivi, le tout étant forcément dur à encaisser pour des gens à la conscience politique très à gauche, et qui ont à plusieurs reprises échappé de justesse à la mort. Au côté de certains albums de Carlos Gimenez par exemple, on a là une belle chronique sociale, politique, d’une période triste de l’Espagne (un dossier final ajoute une chronologie bien fichue et pas mal de reproductions de documents d’époque). Une lecture instructive et intéressante, avec un travail sans esbroufe de Martin, mais qui réussit en tant qu’auteur à rendre un bel hommage à ses grands-parents, sans que pathos et empathie « filiale » ne dénaturent trop la réalité. Note réelle 3,5/5.
Le Cœur des zobs
Comme pour Maïté Robert et sa bd Procrastination écologique, j'ai découvert Bobika sur Internet, et sa mini-série "Le cœur des Zobs" avec. Pour le coup j'ai trouvé plus d'ajouts par rapport à ce qui avait été publié sur le net dans la version papier, mais c'est aussi peut-être des strips que je n'avais pas vu/lu. Cette bd traite donc d'un sujet pas si médiatisé que cela, la contraception masculine. Nous suivons le cheminement du héros auteur, Bobika, dans sa route vers la contraception masculine. Nous suivons ses pas du début de la réflexion à son utilisation de la contraception en passant par les choix de ladite contraception. Je trouve personnellement ce sujet très intéressant et important, la charge de la contraception étant quasi exclusivement à la charge des femmes. Relativement ignorant sur le sujet, cela m'a permis de découvrir plusieurs moyens de contraception, et le fait de suivre le parcours de quelqu'un qui est parti de zéro, c'est toujours assez sympa. J'ai donc beaucoup apprécié le fond de cette bd. Mais on ne se le cache pas, 144 pages uniquement sur la contraception masculine, ça aurait pu être vite assez chiant. Ce n'est pas le cas. D'abord grâce au format (4 cases par page grosso modo) et, ensuite, grâce au parti pris scénaristique. Bobika ne se contente pas d'expliquer sa démarche et sa découverte de la contraception masculine de façon clinique et réaliste. Il utilise l'humour, les comparaisons, etc. Il y a plein de petites scénettes imagées qui retracent son parcours, par exemple la rencontre avec ses moi intérieurs, le rodéo sur des paires de testicules, etc. Ça permet de rire un peu et de garder de la légèreté. J'ai beaucoup aimé le traitement de la bd, je n'ai trouvé ça rébarbatif à aucun moment, l'auteur enchaine entre ses entretiens et rencontres avec des personnes averties sur le sujet, des explications et des dessins ou il illustre ses propres réflexions internes. En ce qui concerne le dessin, ça fait le job, les différents personnages sont bien reconnaissables et même si ce n'est pas hyper fouillé, j'aime bien le style et la bouille des personnages ainsi que les expressions du personnage principal. La colorisation à dominante rose est elle aussi pas désagréable, jouant sur les clichés associés à cette couleur "fille".
Le Convive comme il faut
À la fois humoristique et documentaire, cet ouvrage a fait l’éducation de mes enfants à table, et ils en avaient bien besoin, mes petits porcelets ! Affublé du pseudo du Pr Paul Hitaisse, l’auteur nous dresse un catalogue des bonnes manières à table. Ou plutôt, et c’est ça qui est drôle, un catalogue des mauvaises manières et des cochonneries qu’il vaut mieux éviter si on veut être réinvité, comme il le précise. Les « fautes » vont du stade du simple malotru à celui de la bête innommable et valent aux enfants un certain nombre de mauvais points. Et bien entendu, les châtiments prévus vont jusqu’à la pendaison par les pieds au balcon sous la huée des passants… Éducation à l’art de bien se tenir à table et à l’humour noir. Et ça marche. Les illustrations sont très réussies je trouve. L’ouvrage est d’ailleurs à mi chemin entre la bd et le livre illustré. Mes enfants ont adoré quand ils étaient petits, à tel point que ma fille me l’a piqué quand elle en a eu besoin pour les siens et que j’ai dû le racheter d’occase pour mon fiston à son tour.