Kris a l'air de se spécialiser dans les bd de prise de conscience. Dans Un homme est mort, il voulait nous rappeler le difficile combat des syndicats lors d'une immense grève pour sauver ses chantiers. A partir d'un drame humain individuel qui aurait pu être évité, il tire avidement tout son récit... ce qui peut énerver certains lecteurs n'aimant pas les partis pris.
Dans coupures irlandaises, il s'agit de donner une vision beaucoup plus vaste de ce qu'à pû être la vie quotidienne des habitants de Belfast dans les années 80 à partir d'une expérience vécue de voyages scolaires par le biais d'un professeur d'anglais.
L'auteur admet bien volontiers dans un dossier spécial en fin d'ouvrage que la fin du récit est résolument dramatique par rapport à la réalité qu'il avait vécu. Par ce biais et en nous prenant par les sentiments, il voulait nous faire ressentir l'injustice et l'état de guerre permanent qui a embrasé l'Ulster. Je n'ai rien contre ce procédé d'autant que cela paraît tout à fait plausible.
Maintenant, j'ai toujours eu un faible pour les peuples qui défendent leur unité territoriale face à un envahisseur (dixit le Tibet par exemple). L'Irlande est une île dont un petit bout au Nord-Est se trouve sous administration anglaise pour des questions de religion principalement. C'est vrai que je trouve tout à fait ridicule qu'on puisse se battre parce qu'on est catholique ou protestant et qu'un lointain personnage historique à savoir Guillaume d'Orange a mené une bataille victorieuse. C'est totalement absurde ! Je suis véritablement intolérant... face à la guerre.
J'irai même plus loin en indiquant que c'est quand même au peuple de se responsabiliser pour ne pas sombrer dans la haine et la rancoeur. Ces choses là sont impossibles en France car il existe véritablement une unité nationale malgré la diversité. Pourquoi ne pas comprendre qu'il faut respecter son prochain? Non, là-bas, il y a des pasteurs intégristes qui enseignent la haine. Or les différences peuvent constituer une source de richesse pour peu que l'ouverture d'esprit existe.
J'avais sans doute pas besoin personnellement de "coupures irlandaises" pour me faire une idée sur la situation que vît le peuple irlandais. Cependant, ce témoignage vu par des adolescents de 14 ans est tout à fait intéressant et mérite une lecture, voir un achat. Cela provoquera bien des réflexions. Le but tout à fait louable de l'auteur est atteint.
Une histoire noire, très dure, qui nous décrit les faits et réactions psychologiques qui pousseront un jeune homme à commettre l’irréparable. La nature humaine, et en particulier la bêtise, la méchanceté et la cruauté de certains individus (certains ?) nous sont balancés en pleine figure… en fin de récit, on ne sait plus trop qui juger, qui plaindre… un fin dérangeante qui ne connaît que des perdants.
Le dessin d’Alfred se fait discret, et sert parfaitement l’histoire sans pour autant lui piquer le 1er rôle… Une histoire marquante… peut-être pas la plus marquante de son genre, mais que je vous encourage à découvrir si ce type de fable champêtre qui se termine mal vous tente…
Après la lecture du premier tome.
Cette BD fait tout de suite penser à du Delisle.
Je ne suis pas le premier à le faire remarquer mais ça donne au moins un repère.
"Kaboul Disco" est à classer dans les bonnes BD documentaires.
Le pays traité est l'Afghanistan, qui est un pays complexe et instable. Les américains et les ex-soviétiques y sont pour beaucoup.
Le contenu est à découvrir, Wild a une narration plaisante, un sens de l'humour proche de l'ironie et beaucoup d'autodérision.
Même si l'Afghanistan est de plus en plus dans les actualités, on découvre tranquillement les tenants et les aboutissants de la situation locale.
C'est instructif et parfois édifiant.
Futur achat garanti pour ma part.
Excellent one shot qui m'a fait penser à une BD récemment lue : Le Roi invisible.
Duchazeau nous offre une BD dense, rythmée et superbe.
Son dessin N&B semble fait pour ce type de récit.
Le titre résume bien le parcours de Meteor Slim qui plaque tout pour la musique.
Ce parcours ne sera pas une sinécure mais lui apportera la consistance pour développer son blues. Il fera beaucoup de rencontre de musiciens partageant la même passion et la même vie.
Il y a une logique implacable dans le déroulement du récit.
Une fois entamée les premières pages, on est happé par la BD. La narration est fluide et la lecture relativement rapide.
C'est plaisant malgré l'aspect dramatique.
Je tiens à remercier vivement l’immense crapule qui s’est décarcassé, dérangé, a fouillé dans des tonnes de poussières, a menacé de mort des libraires pour me dénicher un exemplaire de « A story of war » ! Qu’il en soit béni à tout jamais !
« A story of war », c’est l’histoire de Peter Wood, un pauvre gus qui va être mobilisé dans l’armée américaine afin de combattre les « jaunes » sur une île de l’océan Pacifique, ça se passe pendant la seconde guerre mondiale.
« A story of war », c’est aussi et surtout un album du talentueux Alec Severin ! Pour ceux qui ne connaissent pas cet auteur, voici un petit résumé de sa biographie et de ses réalisations : Alec Séverin est connu par les bédéphiles pour avoir conçu de A à Z ses bd, c'est-à-dire en les imprimant, reliant et vendant lui-même ! Le résultat donne des albums d’une qualité impressionnante à tous les niveaux !
Alec Séverin est connu également par le monde du 9ème art pour ses capacités visuelles extraordinaires qui lui permettent de dessiner n’importe quels décors, objets et personnages d’une façon très réaliste de mémoire !
Mais revenons sur “A story of war”…
L’album fut paru en 1985, il s’agit de la première « vraie » bd d’Alec Severin. Ce qui frappe le lecteur habitué aux productions de cet auteur, c’est que l’album présente un style de dessin épuré et aux tons grisâtres. Pour la petite histoire, « A story of war » fut réalisée en 9 jours non stop ! 150 pages en 9 jours soit une moyenne quotidienne de 16 planches (Les Lewis Trondheim, Joann Sfar, Boulet et compagnie sont-ils capable de faire de même ?) !
L’histoire est dure, très dure à l’image de la scène finale et de la découverte du « secret » de l’infirmière Muriel Krown. En fait, derrière le destin d’un soldat qui va devenir pacifique, le récit est aussi une belle histoire d’amour et un appel au respect des autres. Les personnages comme Peter Wood et secondaires comme Teddy Barnes me sont apparus attachants. L’histoire est ponctuée de scènes et de dialogues assez marrants qui contrastent avec la dureté du récit.
Quant à la narration, je la trouve très bonne : je n’ai eu à aucun moment des problèmes de compréhension, la lecture fut accrocheuse et intéressante.
Graphiquement, j’aime beaucoup le coup de crayon d’Alec Séverin. Malgré la rapidité à laquelle l’auteur a conçu cet album, de nombreuses planches sont magnifiques comme celle de la page 73 où le lecteur y découvrira le débarquement des troupes. L’emploi de tons gris se justifie par l’atmosphère tendue et guerrière du récit. Cependant et c’est le gros reproche que je fais à ce one-shot, ces « couleurs » me sont apparus la plupart du temps trop foncées (est-ce un problème d’impression ?) : elles noient –à mon avis- l’encrage de l’auteur.
Cet album d’Alec Séverin, je l’ai espéré et attendu pendant de longs mois : le résultat est conforme aux attentes que je plaçais sur ce livre car j’y ai éprouvé beaucoup de plaisirs à le feuilleter tant au niveau de la narration que du dessin (150 pages en 9 jours, le tout avec des planches vraiment magnifiques et adaptées au scénario, vous vous rendez compte !). « A story of war » est un récit qui m’est apparu émouvant et captivant à lire par la présence de personnages marquants et de scènes dures mais terriblement réalistes.
Bref, si un jour, vous arrivez à mettre la main sur un exemplaire de cette bd, ne passez pas à côté ! Acquérez-le !
Après lecture des 3 premiers tomes.
Aya c'est frais et ça sent bon l'Afrique. J'ai découvert toute une culture, notamment au niveau du langage, au fil de cette histoire ! J'ai beaucoup apprécié la façon dont est (je l'imagine) fidèlement retranscrite la vie en Côte Ivoire en ces années 1978-80, avec une mentalité parfois très différentes du blanc et de son esprit très cartésien :)
La description de la vie au quotidien, les rencontres, la drague, le courage et la lâcheté, les tromperies, les espoirs... il y en a pour tous les goûts.
Et d'ailleurs j'ajouterai que justement cela a été écris avec goût et intelligence. On ne tombe pas dans des clichés préétablis, et le scénario n'est pas cousu de fil blanc, il tisse une toile de plus en plus grande au fil des tomes pour finalement couvrir un large panel de situations et personnages tantôt rigolotes tantôt graves.
Un dernier mot pour parler du dessin : il est bien adapté à ce genre de récit, avec des couleurs qui vous mettent à l'aise dès les premières pages.
Bref je ne peux que recommander la lecture de ces chroniques de Yopougon qui m'ont fait passer un très bon moment !
Griffin Dark est la suite de Perdita Queen, dont le premier tome (et unique, malgré un beau "tome 1" écrit sur la couverture) s'appelait... "Griffin Dark". Cet unique tome de cette autre série est en quelque sorte le tome 2 de Perdita Queen, mais il s'intitule "L'Alliance", et il n'y a pas de "tome 1" dessus, cette fois-ci.
Oui, c'est compliqué pour rien, certainement à cause de problème de droits...
Enfin bref, dans cette suite, il n'est plus question de Perdita, ce qui me fait dire que la série aurait dès le début dû s'appeler Griffin Dark. Si vous êtes perdu, relisez bien ce qui précède...
On y retrouver notre chevalier multi-centenaire, ainsi que le grand méchant Griffin Dark, qui change de peau dans ce nouvel opus. Les aventures sont plus axées vers le fantastique que dans le premier tome (surtout le final), plus violentes aussi. Et la fin est une vraie fin cette fois-ci. Donc pas de suite à attendre dans cette série (ou dans une autre d'ailleurs...).
Mon principal reproche concerne le dessin qui n'est plus de Crisse, mais de Stanley, alias Pierre Alary. N'y allons pas par quatre chemins : c'est beaucoup plus brouillon et moins maîtrisé qu'un Crisse en pleine apogée. Mais bon, on s'y fait, et ça passe quand même au final, principalement car on a enfin une vraie fin d'histoire.
En bref : moins bon que la série d'origine, mais plutôt pas mal quand même.
Note : 3,5/5
Une jeune femme prénommée Custer signe un contrat à vie pour être suivie nuit et jour par une caméra, très discrète d'ailleurs car on ne la voit jamais. Comme dans toute bonne émission de type télé-réalité où l'on essaye de tout nous cacher, ici on nous montre clairement les montages, trucages et autres subterfuges qui font croire aux très naïfs spectateurs que tout ce qu'ils voient est réel. C'est très bien vu de la part des auteurs, de ne pas nous prendre, nous lecteurs, pour de sombres crétins.
Une bd d'anticipation bluffante, 23 ans déjà et on peut dire qu'elle est encore en avance sur notre époque. Le devenir de la télé-réalité dans toute sa splendeur, sa stupidité, son cynisme et son voyeurisme. On pourrait croire que c'est un peu exagéré, malheureusement non, car les dérapages sont de plus en plus nombreux dans le monde télévisuel, et les gens en redemandent, du malheur, du scandale, du sang et des tripes.
Les auteurs nous gratifient d'un état des lieux d'une société futuriste - non pas technologique - mais presque uniquement du côté humain, avec une vision où la valeur humaine est réduite à néant, où le suicide et le meurtre sont choses courantes, si ce n'est normales. Mais je vous laisse découvrir cette société en devenir, flippante mais tout à fait réaliste.
Difficile en effet de ne pas penser aux oeuvres de Dillies à la lecture de cette série. Mais, selon moi, la comparaison s’arrête à la musique jazzy et aux personnages animaliers.
"Georges Frog" possède suffisamment de qualités pour ne pas être une simple copie. La première qualité est la simplicité des propos. On suit le quotidien de Mr Rainette qui, en ces temps difficiles des années trente, tente de percer avec sa musique. Ce personnage est des plus touchant. Accompagné de son piano qui lui donne souvent la réplique, notre petite grenouille va aussi connaître l’amour ainsi que la déception. Mais, bien vaillant, Georges ne s’en démonte pas et s’accroche au jazz et à ses convictions musicales. J’ai beaucoup apprécié ma lecture et j’y ai pas mal appris sur la musique mine de rien. Ajoutons une ambiance sympathique et des propos sincères, tout est en place pour passer un bon moment de lecture. Ca se suit donc avec plaisir et on a qu’une hâte, connaître la suite …
Une réussite !
On commence à avoir l’habitude des scénarios tarabiscotés du sieur Gloris donc je n’ai pas été étonné de voir que l’histoire partait dans tous les sens dès le premier tome. On suit un photographe à qui il va arriver pleins de trucs, au Mont Saint-Michel où il va arriver pleins de trucs. Venant d’un autre scénariste, j’aurais trouvé ça trop rapide mais venant de celui de Saint-Germain et de Le Codex angélique, j’accepte en espérant que ça servira une histoire alambiquée mais rapide. Pour l’instant, ça semble être le cas même si il est possible que ce soit une bête histoire d'élu, ce qui serait franchement décevant.
Le dessin est dans un style que j’apprécie. L’artiste semble un peu jeune mais c’est vraiment agréable. La colorisation est un peu criarde mais ça ne m’a pas dérangé autant que d’autres.
La quatrième étoile qui vient se greffer aux trois que mériterait ce démarrage, c’est pour avoir eu le plaisir de retrouver de parfaites reproduction des rues et des lieus du Mont Saint-Michel, site que j’apprécie toujours autant tant qu’on fait abstraction de la machine à touristes et à fric qu’il est devenu. C’est dans le genre d’ambiance qui habite cette bd que j’aimerais retrouver ce lieu plein d’histoire et de magie.
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Coupures irlandaises
Kris a l'air de se spécialiser dans les bd de prise de conscience. Dans Un homme est mort, il voulait nous rappeler le difficile combat des syndicats lors d'une immense grève pour sauver ses chantiers. A partir d'un drame humain individuel qui aurait pu être évité, il tire avidement tout son récit... ce qui peut énerver certains lecteurs n'aimant pas les partis pris. Dans coupures irlandaises, il s'agit de donner une vision beaucoup plus vaste de ce qu'à pû être la vie quotidienne des habitants de Belfast dans les années 80 à partir d'une expérience vécue de voyages scolaires par le biais d'un professeur d'anglais. L'auteur admet bien volontiers dans un dossier spécial en fin d'ouvrage que la fin du récit est résolument dramatique par rapport à la réalité qu'il avait vécu. Par ce biais et en nous prenant par les sentiments, il voulait nous faire ressentir l'injustice et l'état de guerre permanent qui a embrasé l'Ulster. Je n'ai rien contre ce procédé d'autant que cela paraît tout à fait plausible. Maintenant, j'ai toujours eu un faible pour les peuples qui défendent leur unité territoriale face à un envahisseur (dixit le Tibet par exemple). L'Irlande est une île dont un petit bout au Nord-Est se trouve sous administration anglaise pour des questions de religion principalement. C'est vrai que je trouve tout à fait ridicule qu'on puisse se battre parce qu'on est catholique ou protestant et qu'un lointain personnage historique à savoir Guillaume d'Orange a mené une bataille victorieuse. C'est totalement absurde ! Je suis véritablement intolérant... face à la guerre. J'irai même plus loin en indiquant que c'est quand même au peuple de se responsabiliser pour ne pas sombrer dans la haine et la rancoeur. Ces choses là sont impossibles en France car il existe véritablement une unité nationale malgré la diversité. Pourquoi ne pas comprendre qu'il faut respecter son prochain? Non, là-bas, il y a des pasteurs intégristes qui enseignent la haine. Or les différences peuvent constituer une source de richesse pour peu que l'ouverture d'esprit existe. J'avais sans doute pas besoin personnellement de "coupures irlandaises" pour me faire une idée sur la situation que vît le peuple irlandais. Cependant, ce témoignage vu par des adolescents de 14 ans est tout à fait intéressant et mérite une lecture, voir un achat. Cela provoquera bien des réflexions. Le but tout à fait louable de l'auteur est atteint.
Je mourrai pas gibier
Une histoire noire, très dure, qui nous décrit les faits et réactions psychologiques qui pousseront un jeune homme à commettre l’irréparable. La nature humaine, et en particulier la bêtise, la méchanceté et la cruauté de certains individus (certains ?) nous sont balancés en pleine figure… en fin de récit, on ne sait plus trop qui juger, qui plaindre… un fin dérangeante qui ne connaît que des perdants. Le dessin d’Alfred se fait discret, et sert parfaitement l’histoire sans pour autant lui piquer le 1er rôle… Une histoire marquante… peut-être pas la plus marquante de son genre, mais que je vous encourage à découvrir si ce type de fable champêtre qui se termine mal vous tente…
Kaboul Disco
Après la lecture du premier tome. Cette BD fait tout de suite penser à du Delisle. Je ne suis pas le premier à le faire remarquer mais ça donne au moins un repère. "Kaboul Disco" est à classer dans les bonnes BD documentaires. Le pays traité est l'Afghanistan, qui est un pays complexe et instable. Les américains et les ex-soviétiques y sont pour beaucoup. Le contenu est à découvrir, Wild a une narration plaisante, un sens de l'humour proche de l'ironie et beaucoup d'autodérision. Même si l'Afghanistan est de plus en plus dans les actualités, on découvre tranquillement les tenants et les aboutissants de la situation locale. C'est instructif et parfois édifiant. Futur achat garanti pour ma part.
Le Rêve de Meteor Slim
Excellent one shot qui m'a fait penser à une BD récemment lue : Le Roi invisible. Duchazeau nous offre une BD dense, rythmée et superbe. Son dessin N&B semble fait pour ce type de récit. Le titre résume bien le parcours de Meteor Slim qui plaque tout pour la musique. Ce parcours ne sera pas une sinécure mais lui apportera la consistance pour développer son blues. Il fera beaucoup de rencontre de musiciens partageant la même passion et la même vie. Il y a une logique implacable dans le déroulement du récit. Une fois entamée les premières pages, on est happé par la BD. La narration est fluide et la lecture relativement rapide. C'est plaisant malgré l'aspect dramatique.
A Story of war
Je tiens à remercier vivement l’immense crapule qui s’est décarcassé, dérangé, a fouillé dans des tonnes de poussières, a menacé de mort des libraires pour me dénicher un exemplaire de « A story of war » ! Qu’il en soit béni à tout jamais ! « A story of war », c’est l’histoire de Peter Wood, un pauvre gus qui va être mobilisé dans l’armée américaine afin de combattre les « jaunes » sur une île de l’océan Pacifique, ça se passe pendant la seconde guerre mondiale. « A story of war », c’est aussi et surtout un album du talentueux Alec Severin ! Pour ceux qui ne connaissent pas cet auteur, voici un petit résumé de sa biographie et de ses réalisations : Alec Séverin est connu par les bédéphiles pour avoir conçu de A à Z ses bd, c'est-à-dire en les imprimant, reliant et vendant lui-même ! Le résultat donne des albums d’une qualité impressionnante à tous les niveaux ! Alec Séverin est connu également par le monde du 9ème art pour ses capacités visuelles extraordinaires qui lui permettent de dessiner n’importe quels décors, objets et personnages d’une façon très réaliste de mémoire ! Mais revenons sur “A story of war”… L’album fut paru en 1985, il s’agit de la première « vraie » bd d’Alec Severin. Ce qui frappe le lecteur habitué aux productions de cet auteur, c’est que l’album présente un style de dessin épuré et aux tons grisâtres. Pour la petite histoire, « A story of war » fut réalisée en 9 jours non stop ! 150 pages en 9 jours soit une moyenne quotidienne de 16 planches (Les Lewis Trondheim, Joann Sfar, Boulet et compagnie sont-ils capable de faire de même ?) ! L’histoire est dure, très dure à l’image de la scène finale et de la découverte du « secret » de l’infirmière Muriel Krown. En fait, derrière le destin d’un soldat qui va devenir pacifique, le récit est aussi une belle histoire d’amour et un appel au respect des autres. Les personnages comme Peter Wood et secondaires comme Teddy Barnes me sont apparus attachants. L’histoire est ponctuée de scènes et de dialogues assez marrants qui contrastent avec la dureté du récit. Quant à la narration, je la trouve très bonne : je n’ai eu à aucun moment des problèmes de compréhension, la lecture fut accrocheuse et intéressante. Graphiquement, j’aime beaucoup le coup de crayon d’Alec Séverin. Malgré la rapidité à laquelle l’auteur a conçu cet album, de nombreuses planches sont magnifiques comme celle de la page 73 où le lecteur y découvrira le débarquement des troupes. L’emploi de tons gris se justifie par l’atmosphère tendue et guerrière du récit. Cependant et c’est le gros reproche que je fais à ce one-shot, ces « couleurs » me sont apparus la plupart du temps trop foncées (est-ce un problème d’impression ?) : elles noient –à mon avis- l’encrage de l’auteur. Cet album d’Alec Séverin, je l’ai espéré et attendu pendant de longs mois : le résultat est conforme aux attentes que je plaçais sur ce livre car j’y ai éprouvé beaucoup de plaisirs à le feuilleter tant au niveau de la narration que du dessin (150 pages en 9 jours, le tout avec des planches vraiment magnifiques et adaptées au scénario, vous vous rendez compte !). « A story of war » est un récit qui m’est apparu émouvant et captivant à lire par la présence de personnages marquants et de scènes dures mais terriblement réalistes. Bref, si un jour, vous arrivez à mettre la main sur un exemplaire de cette bd, ne passez pas à côté ! Acquérez-le !
Aya de Yopougon
Après lecture des 3 premiers tomes. Aya c'est frais et ça sent bon l'Afrique. J'ai découvert toute une culture, notamment au niveau du langage, au fil de cette histoire ! J'ai beaucoup apprécié la façon dont est (je l'imagine) fidèlement retranscrite la vie en Côte Ivoire en ces années 1978-80, avec une mentalité parfois très différentes du blanc et de son esprit très cartésien :) La description de la vie au quotidien, les rencontres, la drague, le courage et la lâcheté, les tromperies, les espoirs... il y en a pour tous les goûts. Et d'ailleurs j'ajouterai que justement cela a été écris avec goût et intelligence. On ne tombe pas dans des clichés préétablis, et le scénario n'est pas cousu de fil blanc, il tisse une toile de plus en plus grande au fil des tomes pour finalement couvrir un large panel de situations et personnages tantôt rigolotes tantôt graves. Un dernier mot pour parler du dessin : il est bien adapté à ce genre de récit, avec des couleurs qui vous mettent à l'aise dès les premières pages. Bref je ne peux que recommander la lecture de ces chroniques de Yopougon qui m'ont fait passer un très bon moment !
Griffin Dark
Griffin Dark est la suite de Perdita Queen, dont le premier tome (et unique, malgré un beau "tome 1" écrit sur la couverture) s'appelait... "Griffin Dark". Cet unique tome de cette autre série est en quelque sorte le tome 2 de Perdita Queen, mais il s'intitule "L'Alliance", et il n'y a pas de "tome 1" dessus, cette fois-ci. Oui, c'est compliqué pour rien, certainement à cause de problème de droits... Enfin bref, dans cette suite, il n'est plus question de Perdita, ce qui me fait dire que la série aurait dès le début dû s'appeler Griffin Dark. Si vous êtes perdu, relisez bien ce qui précède... On y retrouver notre chevalier multi-centenaire, ainsi que le grand méchant Griffin Dark, qui change de peau dans ce nouvel opus. Les aventures sont plus axées vers le fantastique que dans le premier tome (surtout le final), plus violentes aussi. Et la fin est une vraie fin cette fois-ci. Donc pas de suite à attendre dans cette série (ou dans une autre d'ailleurs...). Mon principal reproche concerne le dessin qui n'est plus de Crisse, mais de Stanley, alias Pierre Alary. N'y allons pas par quatre chemins : c'est beaucoup plus brouillon et moins maîtrisé qu'un Crisse en pleine apogée. Mais bon, on s'y fait, et ça passe quand même au final, principalement car on a enfin une vraie fin d'histoire. En bref : moins bon que la série d'origine, mais plutôt pas mal quand même. Note : 3,5/5
Carnage+
Une jeune femme prénommée Custer signe un contrat à vie pour être suivie nuit et jour par une caméra, très discrète d'ailleurs car on ne la voit jamais. Comme dans toute bonne émission de type télé-réalité où l'on essaye de tout nous cacher, ici on nous montre clairement les montages, trucages et autres subterfuges qui font croire aux très naïfs spectateurs que tout ce qu'ils voient est réel. C'est très bien vu de la part des auteurs, de ne pas nous prendre, nous lecteurs, pour de sombres crétins. Une bd d'anticipation bluffante, 23 ans déjà et on peut dire qu'elle est encore en avance sur notre époque. Le devenir de la télé-réalité dans toute sa splendeur, sa stupidité, son cynisme et son voyeurisme. On pourrait croire que c'est un peu exagéré, malheureusement non, car les dérapages sont de plus en plus nombreux dans le monde télévisuel, et les gens en redemandent, du malheur, du scandale, du sang et des tripes. Les auteurs nous gratifient d'un état des lieux d'une société futuriste - non pas technologique - mais presque uniquement du côté humain, avec une vision où la valeur humaine est réduite à néant, où le suicide et le meurtre sont choses courantes, si ce n'est normales. Mais je vous laisse découvrir cette société en devenir, flippante mais tout à fait réaliste.
Georges Frog
Difficile en effet de ne pas penser aux oeuvres de Dillies à la lecture de cette série. Mais, selon moi, la comparaison s’arrête à la musique jazzy et aux personnages animaliers. "Georges Frog" possède suffisamment de qualités pour ne pas être une simple copie. La première qualité est la simplicité des propos. On suit le quotidien de Mr Rainette qui, en ces temps difficiles des années trente, tente de percer avec sa musique. Ce personnage est des plus touchant. Accompagné de son piano qui lui donne souvent la réplique, notre petite grenouille va aussi connaître l’amour ainsi que la déception. Mais, bien vaillant, Georges ne s’en démonte pas et s’accroche au jazz et à ses convictions musicales. J’ai beaucoup apprécié ma lecture et j’y ai pas mal appris sur la musique mine de rien. Ajoutons une ambiance sympathique et des propos sincères, tout est en place pour passer un bon moment de lecture. Ca se suit donc avec plaisir et on a qu’une hâte, connaître la suite … Une réussite !
Souvenirs d'un Elficologue
On commence à avoir l’habitude des scénarios tarabiscotés du sieur Gloris donc je n’ai pas été étonné de voir que l’histoire partait dans tous les sens dès le premier tome. On suit un photographe à qui il va arriver pleins de trucs, au Mont Saint-Michel où il va arriver pleins de trucs. Venant d’un autre scénariste, j’aurais trouvé ça trop rapide mais venant de celui de Saint-Germain et de Le Codex angélique, j’accepte en espérant que ça servira une histoire alambiquée mais rapide. Pour l’instant, ça semble être le cas même si il est possible que ce soit une bête histoire d'élu, ce qui serait franchement décevant. Le dessin est dans un style que j’apprécie. L’artiste semble un peu jeune mais c’est vraiment agréable. La colorisation est un peu criarde mais ça ne m’a pas dérangé autant que d’autres. La quatrième étoile qui vient se greffer aux trois que mériterait ce démarrage, c’est pour avoir eu le plaisir de retrouver de parfaites reproduction des rues et des lieus du Mont Saint-Michel, site que j’apprécie toujours autant tant qu’on fait abstraction de la machine à touristes et à fric qu’il est devenu. C’est dans le genre d’ambiance qui habite cette bd que j’aimerais retrouver ce lieu plein d’histoire et de magie.