Un après-midi un peu couvert

Note: 3.44/5
(3.44/5 pour 9 avis)

Quand Pierre rejoint Catherine à la station ornithologique où elle travaille depuis peu, il s'attend à passer la journée en couple. Mais, suite à un contretemps, celle-ci doit s'éclipser et le laisse seul pour l'après-midi. Il décide de parcourir cette petite île de Bretagne et découvre les particularités de ses habitants, en proie à diverses tensions, exacerbées par d'anciennes rancunes et un lourd passé. Pierre, un moment désarçonné par ce qu'il apprend, donnera finalement sens aux rencontres et aux découvertes faites durant cet après-midi, un peu couvert...


Bretagne Mirages

Quand Pierre rejoint Catherine à la station ornithologique où elle travaille depuis peu, il s'attend à passer la journée en couple. Mais, suite à un contretemps, celle-ci doit s'éclipser et le laisse seul pour l'après-midi. Il décide de parcourir cette petite île de Bretagne et découvre les particularités de ses habitants, en proie à diverses tensions, exacerbées par d'anciennes rancunes et un lourd passé. Pierre, un moment désarçonné par ce qu'il apprend, donnera finalement sens aux rencontres et aux découvertes faites durant cet après-midi, un peu couvert...

Scénario
Dessin
Editeur / Collection
Genre / Public / Type
Date de parution 10 Septembre 2008
Statut histoire One shot 1 tome paru

Couverture de la série Un après-midi un peu couvert © Delcourt 2008
Les notes
Note: 3.44/5
(3.44/5 pour 9 avis)
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31/01/2009 | cac
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Par gruizzli
Note: 4/5
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J'avais un mauvais souvenir de ma lecture, mais en le relisant je me suis rendu compte que j'apprécie beaucoup plus que je ne le pensais ! Squarzoni fait dans l'exercice du roman graphique, lui que je connais surtout pour ses documentaires de qualité. La Bd s'ouvre sur une arrivée dans une île bretonne qui sera le cadre fermée de toute l'histoire se déroulant le temps d'un après-midi. Une simple promenade forcée, une exploration de l'île et de beaucoup de choses cachées sous la surface. Comme souvent chez Squarzoni, ce n'est pas la diversité au niveau dessin qu'il faut chercher. Il reste dans son style de dessin assez typé dans des cases en gaufrier marqué, mais ce n'est pas le genre de BD qui brise les codes ou les règles. C'est surtout une utilisation de cette rigidité pour pouvoir appuyer le temps qui passe et découper en instant, ce qui convient à merveille au récit dans ce genre. Le temps découpé de l'histoire, c'est les non-dits qui sont nombreux. Les soucis de chacun, les petites discussions avec tout les gens qu'il croise, les questionnements qui l'habite et qu'il a soigneusement évité. Je ne suis pas assez expert de l’œuvre de Matthew Barry pour voir les références à Peter Pan qui sont disséminées, mais l'histoire est parfaitement compréhensible sans ça. Et son ton mélancolique, ce spleen que transporte le personnage sans que l'on comprenne vraiment pourquoi est prenant. C'est le genre d'histoire qui ne va jamais jusqu'au nuées mais transporte paisiblement dans son ton, nous promenant jusqu'à une fin tout à fait satisfaisante. Le genre de BD que j'aime bien et que je relirais avec plaisir.

02/05/2024 (modifier)
Par PAco
Note: 4/5
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Bah voilà, il faut parfois des concomitances et concours de circonstances pour découvrir le travail d'un auteur. Et c'est ce qui m'arrive avec Philippe Squarzoni que je dois accueillir, suite à une proposition de mon libraire BD préféré. Du coup, je me plonge dans son œuvre, et c'est jusqu'ici assez jouissif. Alors, j'ouvre le bal avec "Un après-midi un peu couvert" : immersion hors continent sur une petite île bretonne. Tient, c'est marrant, ça me rappelle mes nombreuses excursions sur l'île de Groix d'il y a quelques années. Car Squarzoni a vraiment su rendre cette âme bretonne insulaire à travers son langage et ses expressions ; c'est pas forcé ni trop marqué, juste perceptible pour celui qui connaît. Dans ce récit, tout se joue en subtilités, dans les suggestions. Tout est posé pour que nous percevions, que nous ressentions ce microcosme isolé, qui résume à lui seul un concentré de notre société. Ajoutez à cela de fines réflexions plus ou moins personnelles lancées par l'auteur, et vous obtenez un récit d'une rare richesse avec "si peu". Le dessin réaliste est du même allant. C'est subtil, posé, cadré, expressif, très contemplatif. Ça m'a même fait penser à du Taniguchi par moments. Le choix du sépia comme couleur unique est aussi judicieux et renforce le caractère et l'esprit qu’instille Squarzoni. Alors, un seul conseil à ceux qui (comme moi) ne connaissaient pas cet auteur : foncez !

18/04/2012 (modifier)
Par Ems
Note: 4/5

Je tournais autour de cette BD depuis longtemps, mais les divers feuilletages ne m'avaient pas poussé à l'achat. Par bonheur, ma bibliothèque vient de l'acquérir. Je ferai de même car j'ai été séduit par ce one shot où Squarzoni fait preuve d'une rare observation et livre un récit poignant. On peut commencer par parler de cette île bretonne imaginaire mais si réelle : ses habitants sont décortiqués avec justesse. Les rapports humains sont complexes et difficiles dans ces micros sociétés. Ensuite le personnage principal va rencontrer plusieurs personnes lors de sa promenade en attendant que son amie sorte de réunion. J'ai l'impression que Squarzoni intègre à ce récit intimiste des sujets qui lui sont chers. Il aborde notamment celui de la paternité faisant peur à son personnage de 38 ans. Est ce du vécu ? En tout cas, il est préférable de lire ce joli récit. Il est si riche qu'il est inapproprié de le résumer au risque de le saborder. Les sujets abordés sont traités avec finesse et recul, les personnages sont authentiques. Cette BD est bien plus riche qu'elle n'y paraît.

31/07/2009 (modifier)
Par Erik
Note: 3/5
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Cela fait du bien quelquefois de lire des récits un peu intimistes loin des grandes batailles qui jalonnent le monde et autres histoires à sensation. Nous sommes ici en compagnie de Pierre sur une île bretonne un peu isolé. Lui qui voulait passer une journée avec sa compagne, une ornithologue, c'est raté ! Il va alors parcourir cette petite île par un après-midi maussade et faire des tas de rencontres avec les locaux. La plupart sont vraiment intéressantes. Non pas que cela sonne authentique. C'est plus que cela. On part vraiment sur des réflexions sur le sens de la vie qui donnent à réfléchir. Généralement, je déteste cela car c'est pompeux à souhait. Ici, tout semble couler de source. C'est plutôt salvateur. Je n'ai pas trop aimé la calligraphie du texte qui ne me semble pas appropriée. Par contre, l'ambiance est très bien rendue graphiquement grâce à cette tonalité bichrome. On suivra avec plaisir cette chronique intimiste le temps d'une évasion sur une île... le temps d'un après-midi même maussade.

30/07/2009 (modifier)
Par herve
Note: 4/5
L'avatar du posteur herve

Ce n'est certes pas un chef d'oeuvre mais il se dégage de cette lecture comme une petite pointe de nostalgie. Squarzoni a su, avec talent, nous retranscrire l'atmosphère d'une ile bretonne, vidée de ses touristes mais remplie de rancoeurs et de non dits. Car il y a beaucoup de non dits, de problèmes de communication dans ce milieu complètement coupé de l'extérieur (pas de portable, pas de voiture) J'ai été très vite séduit par le dessin réaliste de Philippe Squarzoni. Une belle chronique, donc ; une tranche de vie qui m'a ému.

30/05/2009 (modifier)
Par L'Ymagier
Note: 3/5

Je me suis résumé l’album : un homme, un après-midi, qui se promène sur une île de Bretagne et qui, au hasard de ses pas, va rencontrer des gens. Et les écouter. C’est tout ?… c’est tout !.. Mais qu’est-ce que c’est bien fait. Ben oui, j’ai lu une histoire faussement simple, une histoire « calme » renforcée par une colorisation sépia qui –vraiment- l’embellit dans cette uniformité de ton. J’ai aussi apprécié le graphisme au trait faussement simplifié. Car, par quelques lignes, Squarzoni est parvenu à me montrer, me confier son ressenti des choses, des gens, des situations. Par quelques traits, quelques, il crée des ambiances que l’on se plaît d’imaginer chacun à sa façon. Comme Pierre j’ai déambulé sur cette île, ressentant le vécu des gens, laissant mes pas me guider pour nulle part peut-être ; segments d’une fausse errance limitée aux contours de la terre… ou de l’eau ?… Un album un peu hors du temps, qui se raconte comme vont les choses, qui raconte comment vont les chose ; sans vous dire ce qu’elles sont réellement, vous laissant libre de les imaginer. Un album qui, une fois refermé, laisse encore en vous un peu de l’esprit de l’auteur. Et c’est plutôt rare.

29/04/2009 (modifier)
Par Spooky
Note: 3/5
L'avatar du posteur Spooky

On avait connu Squarzoni polémiste, il devient intimiste. Il nous raconte ici une histoire qui touche aux choses les plus secrètes chez les gens. Et, ô surprise, il le fait plutôt bien. Là encore, le sujet est la crise de la trentaine, celui du couple, de la paternité. Le cadre d'une petite communauté avec ses secrets, ses problèmes, est bien choisi, mais Squarzoni évite pas mal d'écueils inhérents à ce cadre, comme de considérer tous les membres de la communauté comme ayant un pet de travers. Ici il y a quelques problèmes, mais il y a également beaucoup de gens "normaux", des gens avec lesquels le personnage principal se découvre des affinités. Ce n'est pas trop mal fait, simplement je trouve que ces affinités se traduisent très vite par une presque amitié. Je ne me vois pas raconter mes problèmes de couple comme ça à des gens rencontrés 20 minutes plus tôt, fussent-ils extrêmement gentils et compréhensifs. Un petit excès de naïveté qui me déçoit un peu, et m'empêche de considérer ce récit - parfaitement lisible par le dessin par ailleurs - comme étant mieux que "pas mal".

01/03/2009 (modifier)
L'avatar du posteur Mac Arthur

Quand Pierre rejoint son amie sur l'île où elle travaille, il espère passer l'après-midi avec elle. Mais un rendez-vous professionnel bouleverse ce programme et oblige Pierre à meubler cet après-midi en se promenant sur l'île. Au fil des rencontres, Pierre va découvrir le climat tendu qui règne sur cette île et, au travers des problèmes rencontrés par les habitants, s'interroger sur ses propres faiblesses. Si j'apprécie la progression narrative de cette bd, je regrette la facilité avec laquelle le héros parvient à entrer en contact avec les îliens. En effet, que de rencontres en une seule après-midi ! Hormis cet aspect, un autre détail m'a déçu. Le dessin, réaliste mais très simple est parfois réellement trop sommaire et certain visages en arrière plan ne sont carrément pas détaillés. Manque de temps ? Volonté de centrer la lecture sur le héros ? Fainéantise ? Je ne sais pas mais ce manque de finition nuit à la qualité d'ensemble. Et c'est d'autant plus regrettable que Philippe Squarzoni a un joli coup de plume. Passons au positif (et il y en a !). La psychologie du héros est bien présentée et la progression du récit est très intéressante, pour arriver à une conclusion que rien ne laisse présager dans les premières pages. On se laisse réellement emporter par ce récit en se demandant où l'auteur veut nous mener. Le climat, très bien rendu par les couleurs sépia, correspond tout à fait au titre du livre et cette ambiance douce amère m'a plu. La mentalité qu'il peut régner sur une île est très bien résumée en peu de mots et en beaucoup de non-dits. Les seconds rôles semblent avoir réellement de la matière, ils ne sont pas superficiels et apportent une vraie profondeur au récit. En résumé, ce bon récit, servit par un bon dessin et desservi par quelques facilités, tant narratives que graphiques, plaira sans doute au jeune adulte mélancolique qui sommeille en nous.

02/02/2009 (modifier)
Par cac
Note: 3/5
L'avatar du posteur cac

Je connaissais Philippe Squarzoni par ses récits politiquement engagés, ici il s'agit bien d'une fiction (avec une petite allusion à Sarkozy quand même, ça doit le démanger :-)). Pierre, parisien, va passer voir sa femme sur une petite île bretonne par un après-midi un peu couvert, mais sans pluie car il ne pleut jamais en Bretagne comme chacun sait. L'île est petite donc, sa population vieillissante et en diminution, méfiante vis à vis des étrangers du "continent". Même entre les gens de terre et ceux des mers existe une animosité latente. Les lieux sont par ailleurs envahis quelques mois par an par les touristes et les résidents secondaires. Un scandale éclate avec l'instituteur qui aurait été un peu trop intime avec ses élèves. Pierre n'est là qu'une après-midi mais en apprend long dans ses rencontres auprès des habitants. On se demande même pourquoi autant de confession, c'est peut-être la faiblesse principale de l'histoire. Les dessins sont assez réussis, et j'y apprécie surtout les couleurs sépias qui donnent une jolie ambiance crépusculaire à ce récit. Pas vraiment de début ni de fin à ce très long après-midi. Un bon one-shot, dans une collection qui a globalement de bons crus dont plusieurs sur des thèmes un peu délicats liés à l'enfance.

31/01/2009 (modifier)