Batman est un des rares, si ce n’est le seul, super héros dont le mérite de ses actions ne revient qu’à lui-même. Il ne peut pas voler ou voir à travers les murs ou encore se transformer en torche humaine… non… il n’a pour lui que son entraînement, son argent et surtout son cerveau capable de résoudre toutes les énigmes ! Même si ses aventures tombent dans le fantastique, il n’empêche que Batman est le super héros le plus crédible. Il est également l’un des plus sombres de par son histoire et sa façon « d’aborder » les criminels.
Devant les bonnes critiques du présent site, je me suis lancé dans la lecture de cet album. Je dis cet album car je l’ai commandé en anglais (édition 1 volume de DC Comics). En effet, il ne semble pas que la version française soit toujours éditée… dommage !
Je me suis donc retrouvé plongé dans Gotham City. Le scénario suit les traces d’un bon thriller bien noir et tortueux. La narration est répétitive. Point positif car Batman, en se posant continuellement les mêmes questions, résonne comme un enquêteur. Il retrace dans sa tête les pistes découvertes. Il confronte ses certitudes aux faits. Il s’interroge et vous le faites avec lui car l’enquête que nous propose « Batman - Un Long Halloween » est très mystérieuse. Pas moyen de découvrir qui est le tueur avant la révélation finale. Le récit est très poignant et malgré sa noirceur se lit facilement. Il est également intéressant de centrer le récit sur la famille mafieuse des Falcone. Cela me rappelle le film « Batman Begins » pour ceux qui l’ont vu.
Le dessin est, quant à lui, très réussi. Il appuie parfaitement le scénario et retranscrit à merveille l’ambiance noire du récit. Tous les personnages ont un design très soigné retranscrivant à merveille leur mentalité et caractère.
Au final, « Batman - Un Long Halloween » a de grande chance de vous plaire. Notez que cette série constitue le premier volet d’une histoire qui se poursuit dans « Batman - Dark Victory ». Il faut donc respecter l’ordre de lecture pour mieux apprécier l’histoire et éviter les spoilers.
Après le très beau Litost, Domas nous propose sa suite ; suite à une nouvelle désillusion, Max se retrouve à nouveau attiré par une jeune femme. Comme dans son opus précédent, le récit entremêle dessins classiques (encore que... mais je vais y revenir), hyper-texte dessiné où un homme, isolé sur la lune, se décide à plonger dans la mer) et mots qui parfois suivent les courbes du dessin. Et puis toujours cette touche de couleur dans l'encrage, pour souligner les éléments actifs sur une scène donnée.
J’adore, tout simplement.
Le dessin de Domas est parfois fait de grandes illustrations pleine page avec de grands vides, mais il y a un équilibre, une poésie, une envolée qui le rendent extrêmement plaisant, ce qui fait qu’en ce qui me concerne, j’ai lu cet album avec un sourire aux lèvres. Pour tout vous dire j’ai scanné la page 54 pour en faire un poster. Il y a un peu de longueurs, mais rien d’insurmontable. Les grincheux diront qu’il s’agit d’une redite de Litost, mais vu que c’est la suite, cela ne me gêne pas.
On a besoin de respirations comme ça, d’épiphanies dessinées, de bouffées de fraîcheur avec des brins de romantisme dedans. C’est vital.
Péchés mignons, une série qui m'était totalement inconnue, puis par hasard, je lis les premières planches.
Et là, les personnages tout mignon me font craquer, leurs yeux tellement expressifs, les courbes si parfaites de ces petits péchés, les situations cocasses et sexys si subtiles et savoureuses. Bref, les dessins d'Arthur de Pins sont une réussite et ils ne sont pas sans rappeler une certaine Betty Boop...
Mais cela ne s'arrête pas là. Toutes les situations aussi drôles soient elles, restent possibles dans la vie de tous les jours, ce qui rend le résultat d'autant plus hilarant !
Sexys, drôles, attachant(es), autant d'adjectifs qualificatifs qui peuvent qualifier l'œuvre d'Arthur de Pins. Mais puisqu'il faut trouver un défaut, je dirais que les albums se lisent bien trop rapidement et c'est dommage car on souhaiterait que cela continue encore et encore.
Mon Dieu, qu'il est bon de pêcher !
Les deux premiers tomes sont tout simplement formidables. Tome nous sert un polar noir de chez noir, animé par des personnages détestables d’aigreur, de rancœur et de lâcheté. Le pire (et c’est tout le talent du scénariste), c’est que ces ignobles individus parviennent à m’émouvoir, et Télenko en particulier. Cet aspect n’est rendu possible que grâce à cette merveilleuse narration, qui nous permet de partager les pensées des différents protagonistes en fonction du tome lu (Télenko dans le premier, son épouse dans le deuxième).
La structure du récit s’assimile à du travail d’orfèvre. En effet, chaque tome débute au même moment et nous retrace donc la même histoire, mais vu sous un autre angle. Seules, les dernières pages du tome 2 dévoilent quelques minutes du dénouement final (mais il n’y a pas de redondance, car toutes les pages nourrissent l’aspect psychologique de l’intrigue).
Le troisième tome utilise le même procédé, jusqu’au dénouement final (qui demeure un point d’interrogation) mais se présente sous un aspect moins déprimant, moins pessimiste. Il fait appel aux bons sentiments du lecteur et se teinte de chamanisme indien. Cet aspect m’a quelque peu dérangé lors de ma première lecture, tant je me délectais du côté sombre de l’histoire. Je dois cependant avouer qu’en relecture, la dimension philosophique de ce dernier opus ne me dérange plus. Je dirais même plus : elle est justifiée et clôt d’une manière étonnante mais adéquate cette berceuse assassine.
Au niveau graphique, le style de Ralph Meyer est agréable et en symbiose avec le récit. Je le situerais entre Will Eisner et … Dany (dans le style le plus réaliste de ce dernier). La colorisation en noir et blanc rehaussée de jaune « taxi newyorkais» apporte un style à l’ensemble et le singularise de la production habituelle. C’est une réussite totale, à mon goût.
Au final : une grande réussite, malgré ce troisième tome déroutant.
Œuvre d’Andreae, "Terre mécanique" est une fable d’anticipation dans laquelle l’artiste fait toujours montre d’une énorme maîtrise graphique. Je regrette d’avoir acquis l’objet en petit format tant la perte en qualité est manifeste. D’ailleurs, ce dessin est si envoutant qu’un format d’1,20 mètre sur 80 cm me paraîtrait tout à fait adéquat (mais n’arrangerait pas mes problèmes de stockage).
Comment qualifier ce dessin ? Lumineux, limpide, riche, poétique, créatif seront les premiers mots qui me viendraient à l’esprit. Mais cela me parait encore réducteur. La colorisation ne manque pas de subtilité et apporte une dimension de tendresse de bon aloi. La mise en page est par contre assez classique, mais de qualité.
Au niveau du scénario, je serai plus nuancé. Certes, l’histoire est agréable à lire et riche en rebondissements. Toutefois, le script m’a semblé cousu de fil blanc et je n’ai jamais réellement été surpris par ces multiples péripéties. L’univers mis en place ne manque toutefois pas de charme et m’aura rappelé La Nef des fous ou, mieux encore, Eden (Paquet).
Cette série se lit donc avec plaisir mais m’aura bien plus charmé par son dessin et son univers que par l’intrigue cousue de fil blanc qui lui sert de fil conducteur. Une belle aventure, dans le sens premier du terme, pour un petit 4/5.
« le Camp-Volant » regroupe les petites légendes que la grand-mère de l’artiste lui racontait dans sa jeunesse. Hausman a eu l’intelligence (et le talent) de les relier en une seule et unique histoire dont le personnage central fait à la fois office de sujet et de verbe.
De sujet, car toute l’intrigue du présent récit tourne autour de sa personnalité.
De verbe, car il n’est pas en reste pour raconter lui-même histoires et légendes.
J’ai retrouvé avec grand plaisir énormément de mon patrimoine imaginaire dans ces multiples scénettes. Celles-ci débordent de fantaisie tout en faisant partie de notre mémoire collective.
On peut certes reprocher l’aspect somme toute assez décousu du script mais je trouve que René Hausman s’en sort plutôt bien, lui qui d’habitude n’excelle pas dans l’art du scénario. L’album se lit d’une traite sans qu’une transition trop abrupte ne nous coupe de ce récit. Cependant, il n’y a pas de réelle intrigue et cela pourra déstabiliser certains lecteurs.
Au niveau graphique, et bien … on est proche du chef-d’œuvre, à condition d’aimer ce trait si singulier (ce qui est mon cas). Entre dessin d’illustration pour enfant et bande dessinée adulte, René Hausman s’est inventé un style qui n’appartient qu’à lui, et que je trouve magnifique tant je peux longuement m’attarder sur ses planches. La mise en forme est réfléchie et un simple repas de famille donne lieu à une image d’Epinal au graphisme caricatural et sans concession. Un phénomène que je n’arrive pas à m’expliquer est que les personnages féminins de l’artiste ont beau souvent être potelés et posséder un appendice nasal proche du groin, elles n’en possèdent pas moins un certain charme (singulier, cela va sans dire).
Au final, René Hausman a réussi un album qui transpire de la magie des histoires d’autrefois. C’est là le plus bel hommage qu’il pouvait rendre à la merveilleuse conteuse que dut être sa grand-mère, la joliment prénommée Philomène.
Peut-être trop local pour plaire à tous, cet album peut cependant compter sur ma personne pour le défendre avec acharnement.
Les histoires d’amour finissent mal en général, chantaient les Rita Mitsouko… Céline Wagner nous dépeint, dans une bande dessinée en couleur directe, l’amour d’une jeune fille pour un garçon toxicomane... Une histoire à la fois sombre et lumineuse…
Ce qui frappe en premier chef à la lecture de cet album, c’est la réalisation graphique : Toutes les planches sont peintes - à l’acrylique - (Céline a mis deux ans à réaliser cet album) avec des couleurs sombres et lumineuses, flamboyantes même, en rapport avec le sujet brulant... Sujet brulant car le garçon dont est amoureuse l’héroïne est toxicomane… Elle, ne touche pas à la drogue mais son quotidien est malgré tout devenu également un enfer. La force vitale et artistique qui la pousse fera qu’elle sera attirée vers la lumière plutôt que vers l’échec.
Par ailleurs, à travers les différentes références picturales disséminées tout au long du livre (tableaux de Francesca, Tiepolo, Michel-Ange, etc…), Céline Wagner nous exprime le fait que les histoires d’amour sont intemporelles ; ses personnages (aussi bien que nous-mêmes) se retrouvent dans ces figures du passé… C’est un repère, un phare, qui permet de relativiser le présent…
La dernière partie du livre est un épilogue qui fait le bilan après que l’histoire se soit finie… La jeune fille vit d’autres histoires d’amour et exprime la souffrance, déjà à l’époque, pour une jeune femme de vivre en banlieue (« Mes premières amours et celles qui les ont suivies ont gardé avec le temps un parfum d’HLM, une couleur de cage d’escaliers. ») ; et qu’il lui faut, si elle veut vivre normalement, s’extirper du ghetto.
Le récit étant en partie autobiographique, l’art semble être pour Céline Wagner une puissante force motrice. Elle a commencé sous l’influence de Edmond Baudoin (2003 - Les yeux dans le mur chez Dupuis, 2006 - La patience du grand singe chez Tartamudo), mais aujourd’hui elle vole de ses propres ailes et ne doit plus rien au maître…
Zeste est un album d’une grande force, réaliste (le thème de la drogue est traité sans complaisance, mais sans jugement moral inadapté au propos ; l’histoire raconte avant tout une histoire d’amour.) et très beau graphiquement… Céline Wagner, auteure complète (scénario, dessin, couleurs), même si son style n’est pas un style très commercial adapté au plus grand nombre, ira loin, soyons en sûrs… C’est en tout cas une grande artiste.
Que diriez-vous d’une petite balade à la campagne ? C’est ce que nous propose Arnaud Quéré dans ce livre autobiographique plein d’air frais qui nous plonge dans les souvenirs heureux de son enfance.
Arnaud Quéré change de style avec cet album, nous offrant un très beau roman graphique en noir et blanc préfacé par Edmond Baudoin lui-même.
C’est avec un graphisme en noir et blanc, qui au premier abord peut nous faire penser effectivement à celui de Baudoin, fait de « tâches » ombragées et de traits d’une grande finesse, qu’Arnaud Quéré nous dépeint les décors champêtres de ses jeux d’enfance passés avec ses frères et sa famille.
Le texte est raconté à la première personne dans des cadres, il n’y a aucune bulle. Cela pourrait paraître austère à certains, mais il n’en est rien ; nous sommes happés par la lecture qui ne nous lache plus jusqu’à la fin.
Nous nous retrouvons tous quelque part dans les souvenirs d’Arnaud ; les souvenirs heureux et insouciants de l’enfance étant quelque chose de relativement universel même si l’on peut constater que Arnaud a été particulièrement privilégié.
Au delà de ces jeux d’enfants, nous découvrons la vie familiale, la vie à la ferme avec ses animaux (vie campagnarde qui tend à disparaître aujourd’hui), et la vie autour du petit commerce que tenaient les grands-parents d’Arnaud. Il y a donc beaucoup de vie dans cet album. Les témoignages et photos recueillis dans un cahier spécial à la fin de l’ouvrage renforcent cet aspect d’authenticité et sont touchants comme l’est au final ce très joli livre.
Difficile de classer cette BD.
Elle débute comme un roman graphique hip hop franco belge, puis vire au fantastique mi comics mi manga !!!
La première impression : vraiment bien. Ce one shot se révèle être une bonne surprise.
L'univers mis en place est futuriste mais très proche des ghettos des mégalopoles.
Le récit est assez pessimiste car le personnage principal n'est pas un "bon" mais un dealer sans scrupules.
J'ai adoré la dernière page. Je vous en laisse la surprise.
Pour une première BD, l'auteur fait fort. Le dessin est vraiment maîtrisé. Il a beau être informatisé, je lui ai trouvé une force certaine et une belle perspective. La colorisation est sobre pour les personnages et travaillée pour les décors. Graphiquement, c'est tout bon.
Je ferai quand même une petite remarque : j'ai été surpris sur la première page de l'introduction, où se trouve une énorme faute d'orthographe : ses locataire : il manque le "s"
Il doit pourtant y avoir des personnes qui relisent et corrigent !!!
Ce petit défaut n'est rien par rapport à la qualité de l'ensemble.
Ce récit a tout pour plaire.
Deux frères pêcheurs, une mère qui vit enfermée chez elle, un père pris par la mer, une jeune fille, un fou de bassan et... la mer.
Cette histoire simple au demeurant est plus riche qu'elle n'y paraît.
Les liens qui lient les protagonistes sont profonds et parfois complexes.
L'histoire se passe sur la pointe du Raz en Bretagne.
Séra retranscrit avec brio la force des éléments, le mouvement de la mer, les oiseaux dans le ciel et les décors traditionnels. On approche de l'illustration, c'est un régal pour les yeux.
Le scénario ne joue pas avec les lecteurs, il est direct comme le sont les personnages.
Seul le rapport de Gaël avec le fou de bassan apporte un petit côté léger et surnaturel. D'ailleurs, il ne faut pas se méprendre, c'est cette relation qui donne son titre à cette BD.
Si je devais faire un petit reproche, ce serait pour les visages qui sont un peu moins réussis que le reste des dessins. C'est bien peu au regard des qualités de ce one shot.
Je ne suis peut être pas objectif car je connais bien ce contexte, ces lieux, ces habitants, etc.
Mais je ne doute pas que l'ensemble plaira par son histoire sincère et passionnée, ainsi que par ces somptueux dessins qui respirent l'air du large.
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Batman - Un long Halloween
Batman est un des rares, si ce n’est le seul, super héros dont le mérite de ses actions ne revient qu’à lui-même. Il ne peut pas voler ou voir à travers les murs ou encore se transformer en torche humaine… non… il n’a pour lui que son entraînement, son argent et surtout son cerveau capable de résoudre toutes les énigmes ! Même si ses aventures tombent dans le fantastique, il n’empêche que Batman est le super héros le plus crédible. Il est également l’un des plus sombres de par son histoire et sa façon « d’aborder » les criminels. Devant les bonnes critiques du présent site, je me suis lancé dans la lecture de cet album. Je dis cet album car je l’ai commandé en anglais (édition 1 volume de DC Comics). En effet, il ne semble pas que la version française soit toujours éditée… dommage ! Je me suis donc retrouvé plongé dans Gotham City. Le scénario suit les traces d’un bon thriller bien noir et tortueux. La narration est répétitive. Point positif car Batman, en se posant continuellement les mêmes questions, résonne comme un enquêteur. Il retrace dans sa tête les pistes découvertes. Il confronte ses certitudes aux faits. Il s’interroge et vous le faites avec lui car l’enquête que nous propose « Batman - Un Long Halloween » est très mystérieuse. Pas moyen de découvrir qui est le tueur avant la révélation finale. Le récit est très poignant et malgré sa noirceur se lit facilement. Il est également intéressant de centrer le récit sur la famille mafieuse des Falcone. Cela me rappelle le film « Batman Begins » pour ceux qui l’ont vu. Le dessin est, quant à lui, très réussi. Il appuie parfaitement le scénario et retranscrit à merveille l’ambiance noire du récit. Tous les personnages ont un design très soigné retranscrivant à merveille leur mentalité et caractère. Au final, « Batman - Un Long Halloween » a de grande chance de vous plaire. Notez que cette série constitue le premier volet d’une histoire qui se poursuit dans « Batman - Dark Victory ». Il faut donc respecter l’ordre de lecture pour mieux apprécier l’histoire et éviter les spoilers.
3 minutes
Après le très beau Litost, Domas nous propose sa suite ; suite à une nouvelle désillusion, Max se retrouve à nouveau attiré par une jeune femme. Comme dans son opus précédent, le récit entremêle dessins classiques (encore que... mais je vais y revenir), hyper-texte dessiné où un homme, isolé sur la lune, se décide à plonger dans la mer) et mots qui parfois suivent les courbes du dessin. Et puis toujours cette touche de couleur dans l'encrage, pour souligner les éléments actifs sur une scène donnée. J’adore, tout simplement. Le dessin de Domas est parfois fait de grandes illustrations pleine page avec de grands vides, mais il y a un équilibre, une poésie, une envolée qui le rendent extrêmement plaisant, ce qui fait qu’en ce qui me concerne, j’ai lu cet album avec un sourire aux lèvres. Pour tout vous dire j’ai scanné la page 54 pour en faire un poster. Il y a un peu de longueurs, mais rien d’insurmontable. Les grincheux diront qu’il s’agit d’une redite de Litost, mais vu que c’est la suite, cela ne me gêne pas. On a besoin de respirations comme ça, d’épiphanies dessinées, de bouffées de fraîcheur avec des brins de romantisme dedans. C’est vital.
Péchés mignons
Péchés mignons, une série qui m'était totalement inconnue, puis par hasard, je lis les premières planches. Et là, les personnages tout mignon me font craquer, leurs yeux tellement expressifs, les courbes si parfaites de ces petits péchés, les situations cocasses et sexys si subtiles et savoureuses. Bref, les dessins d'Arthur de Pins sont une réussite et ils ne sont pas sans rappeler une certaine Betty Boop... Mais cela ne s'arrête pas là. Toutes les situations aussi drôles soient elles, restent possibles dans la vie de tous les jours, ce qui rend le résultat d'autant plus hilarant ! Sexys, drôles, attachant(es), autant d'adjectifs qualificatifs qui peuvent qualifier l'œuvre d'Arthur de Pins. Mais puisqu'il faut trouver un défaut, je dirais que les albums se lisent bien trop rapidement et c'est dommage car on souhaiterait que cela continue encore et encore. Mon Dieu, qu'il est bon de pêcher !
Berceuse assassine
Les deux premiers tomes sont tout simplement formidables. Tome nous sert un polar noir de chez noir, animé par des personnages détestables d’aigreur, de rancœur et de lâcheté. Le pire (et c’est tout le talent du scénariste), c’est que ces ignobles individus parviennent à m’émouvoir, et Télenko en particulier. Cet aspect n’est rendu possible que grâce à cette merveilleuse narration, qui nous permet de partager les pensées des différents protagonistes en fonction du tome lu (Télenko dans le premier, son épouse dans le deuxième). La structure du récit s’assimile à du travail d’orfèvre. En effet, chaque tome débute au même moment et nous retrace donc la même histoire, mais vu sous un autre angle. Seules, les dernières pages du tome 2 dévoilent quelques minutes du dénouement final (mais il n’y a pas de redondance, car toutes les pages nourrissent l’aspect psychologique de l’intrigue). Le troisième tome utilise le même procédé, jusqu’au dénouement final (qui demeure un point d’interrogation) mais se présente sous un aspect moins déprimant, moins pessimiste. Il fait appel aux bons sentiments du lecteur et se teinte de chamanisme indien. Cet aspect m’a quelque peu dérangé lors de ma première lecture, tant je me délectais du côté sombre de l’histoire. Je dois cependant avouer qu’en relecture, la dimension philosophique de ce dernier opus ne me dérange plus. Je dirais même plus : elle est justifiée et clôt d’une manière étonnante mais adéquate cette berceuse assassine. Au niveau graphique, le style de Ralph Meyer est agréable et en symbiose avec le récit. Je le situerais entre Will Eisner et … Dany (dans le style le plus réaliste de ce dernier). La colorisation en noir et blanc rehaussée de jaune « taxi newyorkais» apporte un style à l’ensemble et le singularise de la production habituelle. C’est une réussite totale, à mon goût. Au final : une grande réussite, malgré ce troisième tome déroutant.
Terre mécanique
Œuvre d’Andreae, "Terre mécanique" est une fable d’anticipation dans laquelle l’artiste fait toujours montre d’une énorme maîtrise graphique. Je regrette d’avoir acquis l’objet en petit format tant la perte en qualité est manifeste. D’ailleurs, ce dessin est si envoutant qu’un format d’1,20 mètre sur 80 cm me paraîtrait tout à fait adéquat (mais n’arrangerait pas mes problèmes de stockage). Comment qualifier ce dessin ? Lumineux, limpide, riche, poétique, créatif seront les premiers mots qui me viendraient à l’esprit. Mais cela me parait encore réducteur. La colorisation ne manque pas de subtilité et apporte une dimension de tendresse de bon aloi. La mise en page est par contre assez classique, mais de qualité. Au niveau du scénario, je serai plus nuancé. Certes, l’histoire est agréable à lire et riche en rebondissements. Toutefois, le script m’a semblé cousu de fil blanc et je n’ai jamais réellement été surpris par ces multiples péripéties. L’univers mis en place ne manque toutefois pas de charme et m’aura rappelé La Nef des fous ou, mieux encore, Eden (Paquet). Cette série se lit donc avec plaisir mais m’aura bien plus charmé par son dessin et son univers que par l’intrigue cousue de fil blanc qui lui sert de fil conducteur. Une belle aventure, dans le sens premier du terme, pour un petit 4/5.
Le Camp-Volant
« le Camp-Volant » regroupe les petites légendes que la grand-mère de l’artiste lui racontait dans sa jeunesse. Hausman a eu l’intelligence (et le talent) de les relier en une seule et unique histoire dont le personnage central fait à la fois office de sujet et de verbe. De sujet, car toute l’intrigue du présent récit tourne autour de sa personnalité. De verbe, car il n’est pas en reste pour raconter lui-même histoires et légendes. J’ai retrouvé avec grand plaisir énormément de mon patrimoine imaginaire dans ces multiples scénettes. Celles-ci débordent de fantaisie tout en faisant partie de notre mémoire collective. On peut certes reprocher l’aspect somme toute assez décousu du script mais je trouve que René Hausman s’en sort plutôt bien, lui qui d’habitude n’excelle pas dans l’art du scénario. L’album se lit d’une traite sans qu’une transition trop abrupte ne nous coupe de ce récit. Cependant, il n’y a pas de réelle intrigue et cela pourra déstabiliser certains lecteurs. Au niveau graphique, et bien … on est proche du chef-d’œuvre, à condition d’aimer ce trait si singulier (ce qui est mon cas). Entre dessin d’illustration pour enfant et bande dessinée adulte, René Hausman s’est inventé un style qui n’appartient qu’à lui, et que je trouve magnifique tant je peux longuement m’attarder sur ses planches. La mise en forme est réfléchie et un simple repas de famille donne lieu à une image d’Epinal au graphisme caricatural et sans concession. Un phénomène que je n’arrive pas à m’expliquer est que les personnages féminins de l’artiste ont beau souvent être potelés et posséder un appendice nasal proche du groin, elles n’en possèdent pas moins un certain charme (singulier, cela va sans dire). Au final, René Hausman a réussi un album qui transpire de la magie des histoires d’autrefois. C’est là le plus bel hommage qu’il pouvait rendre à la merveilleuse conteuse que dut être sa grand-mère, la joliment prénommée Philomène. Peut-être trop local pour plaire à tous, cet album peut cependant compter sur ma personne pour le défendre avec acharnement.
Zeste
Les histoires d’amour finissent mal en général, chantaient les Rita Mitsouko… Céline Wagner nous dépeint, dans une bande dessinée en couleur directe, l’amour d’une jeune fille pour un garçon toxicomane... Une histoire à la fois sombre et lumineuse… Ce qui frappe en premier chef à la lecture de cet album, c’est la réalisation graphique : Toutes les planches sont peintes - à l’acrylique - (Céline a mis deux ans à réaliser cet album) avec des couleurs sombres et lumineuses, flamboyantes même, en rapport avec le sujet brulant... Sujet brulant car le garçon dont est amoureuse l’héroïne est toxicomane… Elle, ne touche pas à la drogue mais son quotidien est malgré tout devenu également un enfer. La force vitale et artistique qui la pousse fera qu’elle sera attirée vers la lumière plutôt que vers l’échec. Par ailleurs, à travers les différentes références picturales disséminées tout au long du livre (tableaux de Francesca, Tiepolo, Michel-Ange, etc…), Céline Wagner nous exprime le fait que les histoires d’amour sont intemporelles ; ses personnages (aussi bien que nous-mêmes) se retrouvent dans ces figures du passé… C’est un repère, un phare, qui permet de relativiser le présent… La dernière partie du livre est un épilogue qui fait le bilan après que l’histoire se soit finie… La jeune fille vit d’autres histoires d’amour et exprime la souffrance, déjà à l’époque, pour une jeune femme de vivre en banlieue (« Mes premières amours et celles qui les ont suivies ont gardé avec le temps un parfum d’HLM, une couleur de cage d’escaliers. ») ; et qu’il lui faut, si elle veut vivre normalement, s’extirper du ghetto. Le récit étant en partie autobiographique, l’art semble être pour Céline Wagner une puissante force motrice. Elle a commencé sous l’influence de Edmond Baudoin (2003 - Les yeux dans le mur chez Dupuis, 2006 - La patience du grand singe chez Tartamudo), mais aujourd’hui elle vole de ses propres ailes et ne doit plus rien au maître… Zeste est un album d’une grande force, réaliste (le thème de la drogue est traité sans complaisance, mais sans jugement moral inadapté au propos ; l’histoire raconte avant tout une histoire d’amour.) et très beau graphiquement… Céline Wagner, auteure complète (scénario, dessin, couleurs), même si son style n’est pas un style très commercial adapté au plus grand nombre, ira loin, soyons en sûrs… C’est en tout cas une grande artiste.
Un Air de paradis
Que diriez-vous d’une petite balade à la campagne ? C’est ce que nous propose Arnaud Quéré dans ce livre autobiographique plein d’air frais qui nous plonge dans les souvenirs heureux de son enfance. Arnaud Quéré change de style avec cet album, nous offrant un très beau roman graphique en noir et blanc préfacé par Edmond Baudoin lui-même. C’est avec un graphisme en noir et blanc, qui au premier abord peut nous faire penser effectivement à celui de Baudoin, fait de « tâches » ombragées et de traits d’une grande finesse, qu’Arnaud Quéré nous dépeint les décors champêtres de ses jeux d’enfance passés avec ses frères et sa famille. Le texte est raconté à la première personne dans des cadres, il n’y a aucune bulle. Cela pourrait paraître austère à certains, mais il n’en est rien ; nous sommes happés par la lecture qui ne nous lache plus jusqu’à la fin. Nous nous retrouvons tous quelque part dans les souvenirs d’Arnaud ; les souvenirs heureux et insouciants de l’enfance étant quelque chose de relativement universel même si l’on peut constater que Arnaud a été particulièrement privilégié. Au delà de ces jeux d’enfants, nous découvrons la vie familiale, la vie à la ferme avec ses animaux (vie campagnarde qui tend à disparaître aujourd’hui), et la vie autour du petit commerce que tenaient les grands-parents d’Arnaud. Il y a donc beaucoup de vie dans cet album. Les témoignages et photos recueillis dans un cahier spécial à la fin de l’ouvrage renforcent cet aspect d’authenticité et sont touchants comme l’est au final ce très joli livre.
Manioka
Difficile de classer cette BD. Elle débute comme un roman graphique hip hop franco belge, puis vire au fantastique mi comics mi manga !!! La première impression : vraiment bien. Ce one shot se révèle être une bonne surprise. L'univers mis en place est futuriste mais très proche des ghettos des mégalopoles. Le récit est assez pessimiste car le personnage principal n'est pas un "bon" mais un dealer sans scrupules. J'ai adoré la dernière page. Je vous en laisse la surprise. Pour une première BD, l'auteur fait fort. Le dessin est vraiment maîtrisé. Il a beau être informatisé, je lui ai trouvé une force certaine et une belle perspective. La colorisation est sobre pour les personnages et travaillée pour les décors. Graphiquement, c'est tout bon. Je ferai quand même une petite remarque : j'ai été surpris sur la première page de l'introduction, où se trouve une énorme faute d'orthographe : ses locataire : il manque le "s" Il doit pourtant y avoir des personnes qui relisent et corrigent !!! Ce petit défaut n'est rien par rapport à la qualité de l'ensemble. Ce récit a tout pour plaire.
Mon frère, le fou
Deux frères pêcheurs, une mère qui vit enfermée chez elle, un père pris par la mer, une jeune fille, un fou de bassan et... la mer. Cette histoire simple au demeurant est plus riche qu'elle n'y paraît. Les liens qui lient les protagonistes sont profonds et parfois complexes. L'histoire se passe sur la pointe du Raz en Bretagne. Séra retranscrit avec brio la force des éléments, le mouvement de la mer, les oiseaux dans le ciel et les décors traditionnels. On approche de l'illustration, c'est un régal pour les yeux. Le scénario ne joue pas avec les lecteurs, il est direct comme le sont les personnages. Seul le rapport de Gaël avec le fou de bassan apporte un petit côté léger et surnaturel. D'ailleurs, il ne faut pas se méprendre, c'est cette relation qui donne son titre à cette BD. Si je devais faire un petit reproche, ce serait pour les visages qui sont un peu moins réussis que le reste des dessins. C'est bien peu au regard des qualités de ce one shot. Je ne suis peut être pas objectif car je connais bien ce contexte, ces lieux, ces habitants, etc. Mais je ne doute pas que l'ensemble plaira par son histoire sincère et passionnée, ainsi que par ces somptueux dessins qui respirent l'air du large.