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Couverture de la série Plagiat !
Plagiat !

A l’image de ses autres œuvres (Le Théorème de Morcom, Northreed project), Goffin utilise une ligne claire extrêmement rectiligne pour illustrer le présent ouvrage. Ce trait présente le grave défaut d’être d’une raideur absolue. Cependant, dans le cas présent (à l’image des autres albums de l’auteur, d’ailleurs, en y réfléchissant), ce style singulier ne m’a pas dérangé, car il s’adapte parfaitement au scénario de Schuiten et Peeters. A titre d’exemple, les peintures des différents personnages de ce « Plagiat ! » sont réalisées dans un style cubiste en ligne claire, ce qui convient tout à fait au savoir-faire de l’artiste. Le scénario du duo de Les Cités obscures est, je trouve, très réussi. Malgré la froideur narrative, les personnages sont réalistes, jusqu’à ce Chris Van Meer, artiste suffisant et vaniteux qui se fera plagier pour son plus grand malheur. Le monde de la peinture y est décrit comme un milieu d’opportunistes prêts à brûler le lendemain celui qu’ils ont encensé la veille. C’est, je pense, assez proche de la vérité. La progression de l’intrigue n’est pas en reste. Elle peut, de prime abord, sembler linéaire mais la fin du récit dément totalement cette impression. De plus, un cahier explicatif présentant, entre autres, une fausse biographie du peintre dont il est question jette le trouble quant à la réalité de cet artiste. Enfin ! Un trouble très léger puisque l’album, réalisé dans les années ’80 présente une histoire qui se termine en 2004. Cet album m’aura donc finalement bien plu, malgré ce trait si singulier … à moins que ce soit, au contraire, grâce à lui et à son adéquation avec le sujet traité. Une étrange réussite, selon moi. Et un album qui ne fera certainement jamais l’unanimité.

15/05/2009 (modifier)
Couverture de la série Juan Solo
Juan Solo

Juan Solo, ce bien nommé fils de flingue, plaira sans nul doute aux fans de Cuervos. Du moins durant ses deux premiers tomes. En effet, ceux-ci racontent l’ascension d’un pistolero sorti des poubelles par une mère adoptive … particulière, et qui deviendra le garde du corps attitré d’un ministre corrompu et paranoïaque. Les tomes suivant prennent une dimension mystique qui risque d’en dérouter plus d’un. Toutefois les habitués du duo ne seront pas surpris de cette orientation, finalement fort semblable à celle observée dans Le Lama blanc. Le scénario dans son ensemble est très bien pensé, et la dimension mystique observée en fin de cycle était bel et bien prévue dès le départ (voir les premières planches), tout bénéfice pour la cohérence de la série. Notre héros passera donc de l’ascension à la rédemption en passant par la déchéance et l’introspection. Le dessin de Bess n’est pas parmi mes préférés. Il manque de détails au niveau des décors et le grand format de cette série accentue par moment cette impression de vide. Toutefois, je le trouve très bon pour les personnages et les scènes d’action (mouvements fluides). La colorisation est un autre sujet de déception, même si je savais à quoi m’attendre après la lecture du blanc Lama. Allergiques aux teintes vives, accrochez-vous ! Car les couleurs ici proposées sont tout sauf sobres et réalistes. Ces quelques défauts n’auront toutefois pas gâché le plaisir que j’ai pris à la lecture de cette série, dont la force réside avant tout dans la galerie des personnages (bien gratinée) et un scénario bien équilibré. Bien, vraiment bien …

14/05/2009 (modifier)
Par Ems
Note: 4/5
Couverture de la série La bombe familiale
La bombe familiale

Quand David B fait dans l'humour, il faut s'attendre à de l'humour noir. Cette fiction est bien très bien développée et étonnante au départ. La fin est plus logique vu le thème. Si je n'avais pas vu le nom de David B sur la couverture, j'aurai eu du mal à reconnaitre son trait si différent de ses autres productions. Dans le cas présent, le dessin est moins original et personnel comme si il avait souhaité mettre en avant l'histoire et sa lisibilité. Vu les contraintes de cette collection, ce one shot est une franche réussite.

13/05/2009 (modifier)
Par Ems
Note: 4/5
Couverture de la série La bête à cinq doigts
La bête à cinq doigts

Si l'on met de côté le temps de lecture (1 minute), j'ai vraiment apprécié cette BD. L'histoire est simple : un prisonnier condamné à la chaise électrique. L'histoire commence par sa dernière cigarette dans sa cellule puis se termine après sa mort. L'originalité vient de la narration : aucun dialogue, que des plans serrés sur une ou des mains. Avec si peu, on comprend bien les moments retranscris au point que l'on oublie le fait que les dessins ne représentent que des détails : la force de suggestion est remarquable. Le dessin est également très original car si il s'agit d'un N&B relativement gras et hachuré, Ott a permuté les couleurs. Il a dessiné les traits en blanc sur des fonds noirs. L'effet est troublant au début pour devenir efficace car son dessin obtient une personnalité unique. A découvrir.

13/05/2009 (modifier)
Couverture de la série Billy James
Billy James

Cet album est une pièce de collection (coté actuellement 80€ !), pourtant il ne vaut pas que pour son côté rarissime. Le matériel est la traditionnelle édition cartonnée, 94 planches de pur bonheur. L’ensemble est pourtant fragile et il est déjà très rare d’en voir des exemplaires, mais des exemplaires en bon état, là c’est un miracle ! La préface est un joli exemple de cet esprit pionnier des humano des années 80, humour et décalage avec un ton libre. Puis viennent une trentaine de planches de magnifiques pastels de Pratt. Issues de son travail pour fort Wheeling, ils sont accompagnés d’un texte en prose sur la guerre et l’absurdité de ses multiples belligérants aux multiples couleurs ne trouvant que la mort comme issue. Qu’ils soient indiens de l’Ohio, colons français, troupe anglaise, indiens indépendants, brigands, milices, colons britanniques, de toutes cultures, tous sont croqués avec beauté. Après ce moment de poésie viennent quelques contes indiens, le dessin noir et blanc direct de Pratt fait merveille dans l’exercice. Le scénario des contes est souvent simple, ils tiennent en deux planches, et il s’agit plus d’un texte illustré que d’une BD. Dans les 6 contes présentés quelques uns sont pourtant très bien présentés (en particulier celui de l’esprit du vent ou celui des bisons). Une différence dans l’illustration peut laisser penser que Pratt a réalisé ces planches a des moments différents de son évolution car certaines sont figées graphiquement (comme celui du joueur de flute) alors que d’autre sont très belles (esprit du vent) Enfin vient l’histoire, la grosse, et là quelle claque ! à un dessin somptueux s’ajoute un scénario prenant même s’il est sans surprise sur la fin. L’environnement de ces terres est magistralement rendu, l’environnement historique est comme d’habitude chez Pratt parfait. Certes le héros est un peu trop « chevalier blanc » pour nous aujourd’hui, quoique n’est ce pas agréable de voir de beaux héros, honnêtes, un peu naïfs et courageux? En revanche les autres personnages secondaires importants sont très soignés vont au-delà du cliché et montrent leur complexité. J’adore les fresques historiques quand on s’y retrouve, que l’on sent ses pieds humides lors des ballades en canoë, que l’on est essoufflé des courses en sous bois, que l’on craint cet officier anglais qui nous prend pour un espion, que l’on se méfie de ce brigand avec qui on est obligé de traiter… La seule petite faiblesse réside à mon sens dans un scénario attendu au-delà du second tiers et dans certains nœuds du scénario qui se résolvent un peu trop vite. Cela dit l’ensemble est un bijou très cohérent de l’esprit de Pratt, des aquarelles en couleur, quelques pensées humanistes illustrés et une magnifique aventure au sein d’un conflit historique en encre de chine. Tout est là, et il me faut vraiment me retenir pour ne pas mettre la note maximale ! A lire et posséder (pour les chanceux dont je fais partie).

13/05/2009 (modifier)
Couverture de la série Dans la nuit
Dans la nuit

Une très bonne série d’épouvante. Pourtant ce style s’avère rarement efficace (à mes yeux) en matière de bande dessinée. Mais les auteurs ont l’intelligence de privilégier l’ambiance au détriment des effets gores. Il n’y a donc pas profusion de cadavres (5 ou 6 par tome au grand maximum), et c’est tout profit pour le climat général, angoissant au possible. Chaque tome peut se lire séparément. Le seul point commun entre eux réside dans la présence du Bon Samaritain, un animateur radio dont l’émission nocturne est écoutée et animée (sous la forme d’une participation téléphonique) par les différents acteurs de ces one-shots. La construction de ces histoires répond par contre toujours au même principe : on sombre de plus en plus dans l’angoisse et l’horreur, à la manière d’un film d’Hitchcock. Le fantastique ne pointe le bout de son nez qu’après quelques planches pour être, au fur et à mesure de l’histoire, de plus en plus présent, jusqu’à une conclusion souvent sanglante. Le dessin de Denys convient bien à cette série. Il est froid, net et excelle dans les regards, qui y gagnent une profondeur angoissante (et tout particulièrement dans le troisième tome). La colorisation assez terne convient elle aussi à la série même si j’aurais aimé de temps à autre un contraste pour la conclusion finale (un beau ciel bleu ou un levé de soleil, qui nous ferait comprendre de manière symbolique que la nuit se termine, à tous points de vue). Le tome 3 s’y essaie d’ailleurs mais reste dans des teintes maussades. Si vous éprouvez des problèmes pour vous endormir, lisez donc cette série. Au moins, vous en connaitrez la cause (et vous en profiterez pour vérifier en dessous de votre lit l’éventuelle présence de … poussière ( ?)). A lire. Et à acheter par les amateurs du genre.

13/05/2009 (modifier)
Par Kud
Note: 4/5
Couverture de la série Il était une fois en France
Il était une fois en France

J'ai vraiment bien accroché à cette bd qui mêle histoire, fiction, romance de belle manière. Le personnage principal est vraiment ambigu ce qui donne toujours envie de connaitre la suite, savoir comment il va se comporter, etc... On peut ensuite justifier ou non son attitude plutôt amorale comme mentionné dans certains commentaires mais j'ai trouvé que c'était bien expliqué, bien amené. On peut être plus perplexe sur le personnage de Lucie-Fer qui, je trouve, n'est pas assez détaillé dans ses motivations (l'amour qu'elle semble porter au héros est-il suffisant pour justifier cette obéissance aveugle aux moindres décisions de Joano ? Ce qu'elle accepte de subir pour lui également ? C'est traité un peu superficiellement à mon goût et trop rapidement (son embauche)) Niveau dessin, j'ai apprécié même si niveau couleur c'est un peu sombre (la période historique n'aidant pas à vouloir créer une atmosphère chatoyante cela dit) J'achèterai la suite sans hésiter en tout cas car on veut savoir comment ça finit (gagne-t-on la guerre ??)

13/05/2009 (modifier)
Couverture de la série Batman - Amère victoire (Dark Victory)
Batman - Amère victoire (Dark Victory)

« Batman - Dark Victory » est la suite et fin de l’histoire commencée dans « Batman - Un Long Halloween ». Même si chacune de ces séries se suffit à elle-même, leur lecture combinée vous permettra une meilleure compréhension de l’univers, créé par Jeph Loeb et Tim Sales. Votre plaisir à la lecture n’en sera que plus grand. Nous retrouvons donc Batman là où nous l’avions laissé dans « Batman - Un Long Halloween ». Le tueur Holiday a été arrêté… mais une autre série de meurtre commence alors… Une fois encore, le scénario est solide. L’enquête est sombre et mystérieuse. Jamais, non jamais, vous ne parviendrez à découvrir qui est le tueur au pendu… les fausses pistes sont savamment distillées et vous conduiront, tout comme Batman, dans des impasses. Dans cette série, la quasi-totalité des ennemis jurés de Batman sont présents : les Falcone, le Joker, Pile ou Face, le Chapelier Toqué, Catwoman, l’Epouvantail, Poison Ivy, Mister Freeze, etc. Point positif et négatif à la fois. Positif car, c’est toujours un plaisir de découvrir ces grands méchants. Ils sont vicieux, fous, malades, logiques dans leur irrationalité… un régal. Négatif car je ne pense pas qu’il était nécessaire de tous les faire intervenir. Certains étaient dispensables au scénario. Je vous rassure, ce n’est qu’une légère ombre au tableau ! Cette série est un pur régal ! Comme pour « Batman - Un Long Halloween », le dessin est excellent. Chaque personnage représente physiquement sa psychologie. Le noir est utilisé à haute dose renforçant l’atmosphère lourde de cet excellent thriller. Peut être un ton en dessous de « Batman - Un Long Halloween », cette série devrait tout de même vous plaire. Moi j’ai adoré !

13/05/2009 (modifier)
Couverture de la série Batman - Un long Halloween
Batman - Un long Halloween

Batman est un des rares, si ce n’est le seul, super héros dont le mérite de ses actions ne revient qu’à lui-même. Il ne peut pas voler ou voir à travers les murs ou encore se transformer en torche humaine… non… il n’a pour lui que son entraînement, son argent et surtout son cerveau capable de résoudre toutes les énigmes ! Même si ses aventures tombent dans le fantastique, il n’empêche que Batman est le super héros le plus crédible. Il est également l’un des plus sombres de par son histoire et sa façon « d’aborder » les criminels. Devant les bonnes critiques du présent site, je me suis lancé dans la lecture de cet album. Je dis cet album car je l’ai commandé en anglais (édition 1 volume de DC Comics). En effet, il ne semble pas que la version française soit toujours éditée… dommage ! Je me suis donc retrouvé plongé dans Gotham City. Le scénario suit les traces d’un bon thriller bien noir et tortueux. La narration est répétitive. Point positif car Batman, en se posant continuellement les mêmes questions, résonne comme un enquêteur. Il retrace dans sa tête les pistes découvertes. Il confronte ses certitudes aux faits. Il s’interroge et vous le faites avec lui car l’enquête que nous propose « Batman - Un Long Halloween » est très mystérieuse. Pas moyen de découvrir qui est le tueur avant la révélation finale. Le récit est très poignant et malgré sa noirceur se lit facilement. Il est également intéressant de centrer le récit sur la famille mafieuse des Falcone. Cela me rappelle le film « Batman Begins » pour ceux qui l’ont vu. Le dessin est, quant à lui, très réussi. Il appuie parfaitement le scénario et retranscrit à merveille l’ambiance noire du récit. Tous les personnages ont un design très soigné retranscrivant à merveille leur mentalité et caractère. Au final, « Batman - Un Long Halloween » a de grande chance de vous plaire. Notez que cette série constitue le premier volet d’une histoire qui se poursuit dans « Batman - Dark Victory ». Il faut donc respecter l’ordre de lecture pour mieux apprécier l’histoire et éviter les spoilers.

13/05/2009 (modifier)
Par Spooky
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série 3 minutes
3 minutes

Après le très beau Litost, Domas nous propose sa suite ; suite à une nouvelle désillusion, Max se retrouve à nouveau attiré par une jeune femme. Comme dans son opus précédent, le récit entremêle dessins classiques (encore que... mais je vais y revenir), hyper-texte dessiné où un homme, isolé sur la lune, se décide à plonger dans la mer) et mots qui parfois suivent les courbes du dessin. Et puis toujours cette touche de couleur dans l'encrage, pour souligner les éléments actifs sur une scène donnée. J’adore, tout simplement. Le dessin de Domas est parfois fait de grandes illustrations pleine page avec de grands vides, mais il y a un équilibre, une poésie, une envolée qui le rendent extrêmement plaisant, ce qui fait qu’en ce qui me concerne, j’ai lu cet album avec un sourire aux lèvres. Pour tout vous dire j’ai scanné la page 54 pour en faire un poster. Il y a un peu de longueurs, mais rien d’insurmontable. Les grincheux diront qu’il s’agit d’une redite de Litost, mais vu que c’est la suite, cela ne me gêne pas. On a besoin de respirations comme ça, d’épiphanies dessinées, de bouffées de fraîcheur avec des brins de romantisme dedans. C’est vital.

13/05/2009 (modifier)