Les derniers avis (31877 avis)

Par iannick
Note: 4/5
Couverture de la série Appelle-moi Ferdinand
Appelle-moi Ferdinand

Que feriez-vous si vous apprenez que vous allez bientôt mourir ? J’avais vu un reportage télévisé où plusieurs personnes ont répondu à cette question différemment : certaines disaient qu’ils attendront tranquillement la mort, d’autres qu’ils passeront leurs derniers jours avec leur famille, d’autres encore qu’ils feront tout pour se faire pardonner de leurs mauvais actes avant leur décès et enfin certains avouaient qu’ils profiteront au maximum des derniers instants de leur vie en dépensant tout leur argent pour faire réaliser leurs rêves d’enfance. C’est plus ou moins cette dernière option que Christophe Conty et Christian Durieux ont choisi de nous narrer dans « Appelle-moi Ferdinand ». En fait, les auteurs nous racontent le destin d’Oscar. Cet homme est un bon père de famille bien rangé, un quinquagénaire tranquille et un cadre apprécié de ses collègues de travail…en apparence. La réalité est tout autre, c’est que la femme d’Oscar le trompe régulièrement, c’est que ses filles se moquent éperdument de lui, c’est qu’Oscar s’ennuie fermement dans son train-train quotidien. Alors quand Oscar se met à faire son « American Beauty », ça fait mal ! C’est un récit dur et vachement touchant que nous proposent Christophe Conty et Christian Durieux ! « Appelle-moi Ferdinand » est exactement le genre d’histoire où le lecteur risquera de rester bouché bée pendant plusieurs minutes au dénouement ! Pour ma part, je sui resté interrogatif pendant un bon moment après avoir fini cette lecture ! Non pas parce que la chute est surprenante mais parce que toute la vie d’Oscar aura été un mensonge ! Oscar est vraiment un pauvre type dans cette bd, je trouve à la fois odieux (certains de ses actes sont vraiment dégueulasses après qu’il ait appris la « nouvelle ») et attachant (surtout quand on voit le manque de respect de la part de ses proches avant qu’Oscar ait appris la « nouvelle »). En remontant son enfance et en réalisant ses rêves, Oscar va se rendre compte qu’il a exactement fait l’inverse de qu’il a voulu réaliser dans sa vie ! Et puis, il va se rendre compte aussi que son père qu’il déteste est un vrai enfoiré… Le point fort de cet album est que les auteurs ont réussi le coup de force de rendre crédible ce genre de récit où tout s’écroule autour d’Oscar. Pour arriver à ça, Christophe Conty et Christian Durieux épluchent à mort les rapports entre chaque personnage, tellement même que je me suis gravement intéressé par les péripéties d’Oscar et de son entourage. Au niveau du graphisme, j’ai vraiment adoré le style de Christian Durieux. Je le trouve parfaitement adapté au scénario de Christophe Conty. J’ai apprécié cette mise en couleurs au ton sépia qui apporte de la mélancolie au récit, j’ai aimé aussi l’initiative de Christian Durieux d’insérer des couleurs qui tranchent avec le reste de la bd afin de mettre l’accent sur les détails importants de la vie d’Oscar. Bref, graphiquement, c’est –à mon avis- du très bon boulot ! Finalement, « Appelle-moi Ferdinand » est une bd qui m’a interpelé. J’y ai apprécié sa narration fluide, la complexité des rapports entre les principaux protagonistes et le bon travail graphique de Christian Durieux. J’ai été touché par le personnage d’Oscar qui m’est apparu à la fois haïssable et attachant. Bref, encore une fois, Futuropolis a édité un album qui ne m’a pas laissé indifférent… encore une fois !

08/09/2009 (modifier)
Par Ems
Note: 4/5
Couverture de la série Pachyderme
Pachyderme

Attention, on est bien loin des récits réalistes de Frederik Peeters. Avec "Pachyderme" il s'aventure plus dans le monde des comics du style Black hole. Le dessin est d'ailleurs très soigné mais avec un look rétro et des couleurs classiques de la nouvelle vague. Le scénario est onirique mais surtout très hermétique. J'aimerai avoir des informations pour mieux appréhender ce one shot surprenant. On est perpétuellement dans le flou comme dans la série télé Twin Peaks. En l'état, le bilan est bon. J'ai passé un bon moment mais je n'ai pas saisi tout le contenu du scénario. J'ai la nette impression que cet ovni du 9ème art se révèlera avec d'autres lectures et que l'appréciation personnelle ne fera que s'accroitre. Je vais donc laisser un peu de temps et le jour où je me sentirai prêt, je ne manquerai pas de m'y replonger.

08/09/2009 (modifier)
Par Alix
Note: 4/5
Couverture de la série Le Der des ders
Le Der des ders

Un posteur explique plus bas qu’il a trouvé l’ensemble « assez fouillis et manquant singulièrement de rythme. » Je suis plutôt d’accord, il faut reconnaître que la narration est assez lourde, avec beaucoup de personnages, des dialogues assez conséquents, et peu d’action. Pour tout vous dire, lors de ma première lecture j’ai décroché vers la moitié... J’en suis venu à bout lors d’une deuxième lecture, et je dois avouer que finalement, ça m’a beaucoup plu. L’intrigue policière est bien construite et intéressante, dans le genre collecte d’indices et interrogatoires de suspects. Je vois que certains ont trouvé la fin un peu soudaine, mais moi elle m’a beaucoup plu. De plus je trouve que le background historique est vraiment riche, et apporte un certain charme à l’ensemble. Quelle plaisir aussi de se promener dans un Paris d’après-guerre superbement mis en image. Une lecture un peu éprouvante, mais qui finalement en valait la peine !

08/09/2009 (modifier)
Couverture de la série Gunsmith Cats
Gunsmith Cats

J'ai connu Gunsmith Cats via son adaptation animée il y a bien longtemps, et notamment celle de Riding Bean, le "passeur" charismatique (et éminemment sympathique) que l'on rencontre dans l'œuvre originale. On y trouve du fun, des voitures, de jolies pépées et de plein d'armes. Voitures et armes sont extrêmement bien rendues et ultra bien documentées (ça change un peu du grand n'importe quoi habituel), et ça donne à l'ensemble un cachet plutôt sympathique. Concernant l'histoire, c'est dynamique, violent, amusant, varié et très joliment dessiné. Gunsmith Cats n'est certes pas un indispensable, mais me procure un plaisir indéniable à chaque relecture. Si vous découvrez ce manga aujourd'hui, privilégiez la seconde édition (en 4 gros tomes), où la censure n'est plus de mise (le titre étant résolument adulte, la première édition a eu quelques planches particulièrement osées supprimées).

08/09/2009 (modifier)
Par Sejy
Note: 4/5
Couverture de la série The Red Monkey dans John Wesley Harding
The Red Monkey dans John Wesley Harding

Impression de déjà vu… Tirage en quadrichromie et aplats de couleurs, trait hérité des meilleures écoles de la ligne claire, bulles géométriquement soignées et généreusement emplies de lettrages ordonnés, et un héros sympathique, dans la fleur de l'âge, frappé d’une singularité physique pour le moins distinctive, qui nous embringue dans des périples ébouriffants et audacieux, explorations de décors cartes postales ou de lieux beaucoup plus étranges. Un classicisme établi, dans la forme et dans le fond, qui laisse transpirer les plus convaincantes influences hergéennes. Il ne manque plus qu’un cabot doué de parole et on s’y croirait. Mais comme le proférait une certaine publicité, si ça en a la couleur et presque le gout, ce n’en est pas tout à fait. Joe Daly opère un dépoussiérage astucieux, optant pour une métamorphose radicale dans le ton. Le reporter à houppette bien-pensant (Tintin, pour les plus lents) et son inséparable cabillaud Haddock (je n’ai pas pu m’en empêcher) font place à deux protagonistes beaucoup plus cools et traîne-semelles. Dave, gentil rouquin aux pieds de singe (the red monkey) et Paul, son comparse halluciné, troquent pantalons de golf, pull marin et pipe contre shorts, sandales et pétards à foison. Traversant miraculeusement un scénario farfelu, cocktail de chasse au hamster, d’invasion extra terrestre, de rencontres baroques (inénarrable détective privé aux métaphores exhibitionnistes), d’obscur complot immobilier et d’enquête policière en faux semblant, ils amènent une dérision mesurée et offrent une très grande modernité à cette histoire impossible, au demeurant remarquablement construite, captivante, voire même engagée. Une distance, qui, loin d’un foutage de gueule, prend les allures d’un hommage revendiqué (cherchez bien les multiples clins d’œil parsemés le long du récit) Ceux qui passeront leur lecture au tamis du premier degré demeureront peut-être interrogateurs, risquant même l’emmerdement clinique. Les plus vigilants (les chanceux !) sauront se délecter des dialogues subtilement décalés ou parfois plus chaotiques et « enfumés » et de situations énormes. Baignant dans des atmosphères uniques (j’ai adoré les scènes de nuits), ils se laisseront porter par une hilarante aventure initiatique en flottant dans une légèreté, une agravité fleurant bon la ganja. Le néoclassicisme de la Bd ?

07/09/2009 (modifier)
Par GiZeus
Note: 4/5
Couverture de la série Sin City
Sin City

Après lecture de quelques tomes: Tout comme Guillaume.M, j'ai d'abord fait la connaissance de Sin City par le biais du film, que j'ai bien apprécié. Je n'ai cependant pas apprécié le premier tome de Sin City à sa juste valeur pour deux raisons, la première étant que je n'ai pas réussi à me baigner entièrement de son ambiance, la seconde : des éléments de la trame m'étant restés en tête, je perdais du coup une partie du suspens et le désarroi de Marv, ne sachant pas s'il vivait un rêve éveillé ou bien la réalité. Mais les répliques sous-entendant les sévices sont réellement jouissives. Les tomes suivant de Sin City m'ont incité à revenir sur mon trois étoiles initial (3.5 en fait). En cause une histoire qui n'est pas gâchée par le dévoilement de la fin, ceci dû au visionnage du film. J'ai donc pu profiter d'intrigues très bien bien ficelées, vraiment prenantes et sans prise de tête. Les éléments s'imbriquent parfaitement, l'ambiance noire, renforcée par le dessin magistral de Miller, est très prenante. Pour ne rien gâcher, le panel de personnages est assez hétéroclite, brassant des personnalités diverses et bien travaillées. J'ai également apprécié la narration, à la manière d'un journal intime, où le héros nous livre ses impressions et ses sentiments. Les réflexions intimistes mêlées aux dialogues qui alternent avec les phases d'action offrent un compromis bienvenue sur le rythme général du récit qui évite de s'enliser dans la monotonie. Au final, c'est une lecture vraiment prenante et l'aspect bourrin de l'histoire m'a agréablement surpris.

07/09/2009 (modifier)
Par GiZeus
Note: 4/5
Couverture de la série Figurec
Figurec

Ne connaissant pas l'oeuvre originale de Fabrice Caro qui est assez loin de mes lectures habituelles, c'est sans appréhension mais m'appuyant sur les avis positifs de ce site que j'ai acheté Figurec. A ma première lecture, pas très attentive je l'avoue, j'aurais eu tendance à mettre pas mal, voire un peu moins. Une lecture plus attentionnée m'aura permis de déceler les petites choses qui font de Figurec une BD franchement bien. Le dessin, premier contact pour moi avec De Metter, m'a convaincu. Celui ci, quoique pas très précis et se revendiquant clairement aquarelle, rend cependant une ambiance grisâtre de la vie de notre (anti-)héros. Les illustrations font aussi honneur aux visages des protagonistes, leur donnant des expressions réalistes. Le scénario n'est pas en reste, nous plongeant dans les tourments d'une "victime de la vie" comme on le devinera très tôt. Notre anti-héros découvrira alors le moyen illusoire de se fabriquer une nouvelle vie. Cela n'ira bien entendu pas sans conséquences, et ce sur les plans psychiques et relationnels. J'ai trouvé le récit très réaliste, n'en faisant pas trop pour montrer la déchéance du protagoniste. Je regrette cependant que le refus de la réalité ne soit pas un peu plus mis en exergue par un traitement graphique plus prononcé, lorsque la quasi démence de notre victime est à son paroxysme. Mais rien de bien grave au final, nous avons là une adaptation de qualité qui se paie en plus le luxe de proposer une fin légèrement différente, néanmoins meilleure que celle du roman, selon les dires de l'auteur himself. A lire.

07/09/2009 (modifier)
Couverture de la série Au loup !
Au loup !

Pour ma première BD de F'murr, il faut dire que je ne suis pas déçu ! J'aime beaucoup son humour et il est déraisonnablement hilarant. Bien que simple, son dessin est éloquent et sert très bien l'esprit de ses personnages. Il est à l'image de la noirceur du chaperon rouge et d'un loup qui trompe plus facilement un corbeau (pas dupe pour autant) qu'il ne mange de grand-mère. Les planches se lisent avec un grand plaisir et sont initiatrices de rires et de coups de coude de ma copine qui n'arrive pas à lire à côté de moi. Vous l'avez compris, cet album m'a plu et je le mets aux côtés de mes beaux albums de Franquin.

07/09/2009 (modifier)
Par Pierig
Note: 4/5
Couverture de la série Le Journal de mon père
Le Journal de mon père

Lire cet album dans la foulée de Quartier lointain n’était sans doute pas une initiative des plus heureuses. Ce manga, au demeurant très recommandable, souffre des similitudes avec le chef d’œuvre de Taniguchi et de la comparaison inévitable qui en résulte. La philosophie est la même avec une dimension en moins (celle de pouvoir changer le cours de la vie). On retrouve donc un homme qui renoue avec son passé à l’occasion du décès de son père. C’est l’occasion pour lui de découvrir véritablement qui est son père avec qui il a gardé ses distances depuis le divorce de ses parents. Certaines séquences sont très fortes sur le plan émotionnel. Le terme parfois galvaudé de roman graphique prend ici tout son sens. Le rythme est lent et entrecoupé par des retours sur l’enfance de Yoichi. On se laisse malgré tout porter par ce récit et on ne sort pas déçu de sa lecture. C’est le principal. Côté dessins, c’est du Taniguchi. Tout est dit. Je mets 4/5 car la note doit à mon sens refléter les qualités de la série. Et de ce point de vue, ce manga le mérite réellement. Bref, voici un album très recommandable (je l’ai déjà dit) mais dont le plaisir de lecture est quelque peu émoussé par la lecture récente de Quartier lointain.

07/09/2009 (modifier)
Par Miranda
Note: 4/5
Couverture de la série Mégaron
Mégaron

Voici une lecture très singulière qui sort totalement des conventionnels récits de fantasy. L'histoire commence par une petite parodie de Conan qui peut sembler assez bourrine et sans intérêt, - je m'excuse auprès de fans de Conan - mais cela ne dure que quelques planches et le récit prend assez vite le chemin de la fantasy plus ou moins classique, mais parlons avec prudence de cette bd qui ne ressemble pas aux autres. Elle a ça de singulier qu'elle garde d'un côté un ton très sérieux et d'un autre une ironie affichée qui peut paraître un peu déstabilisante, tout au moins au début. Il suffit juste de renter dans l'univers de cette bd et accepter le ton un peu moqueur qu'emploie souvent Mathieu Sapin. Elle est d'ailleurs très riche en personnages, attachants ou haïssables mais toujours intéressants, et en évènements car il n'y a pas de temps morts. Le personnage de Crispin - étrange petit être - m'a enchantée donnant au récit un petit vent de folie, je regrette d'ailleurs qu'il ne soit pas plus présent dans le second tome, tome qui est nettement plus dense que le premier. La fin de cette histoire est assez surprenante et originale, ce n'est encore une fois, pas une chute que l'on rencontre communément. J'ai aussi beaucoup apprécié le dessin réaliste de Patrick Pion, avec des personnages super expressifs, tant les animaliers que les humains et j'avoue avoir un petit faible pour tous ceux à tête porcine. Les couleurs sont très belles et bien qu'informatisées elles sont parfaitement appliquées. Une suite ne serait pas de refus.

07/09/2009 (modifier)