J'avais peur de relire une aventure du style Tout seul ou Le Gardien du feu. Bref, le sujet des phares contient déjà pas mal de publication en bande dessinée. Visiblement, cela fascine les auteurs au point d'être une grande source d'inspiration.
J'ai été séduit par cette histoire originale dont l'action se situe vers la fin de la guerre d'Espagne opposant les républicains aux fascistes. Un jeune garçon va réussir à s'éloigner pour un temps de la guerre en se retrouvant dans un phare désaffecté.
Un vieil homme lui raconte des histoires extraordinaires. Il y a encore une part de rêve qui ne s'est jamais éteint chez cet homme. Cela tranche avec la jeunesse qui a déjà beaucoup trop vécu de choses affreuses pour pouvoir prétendre à se laisser divaguer. Cette rencontre entre ces deux êtres opposés va réserver des surprises. Le final est également réussi tant par l'intensité dramatique que par le message délivré.
Myrkos est tout à fait le style d'histoire que j'aime bien. Je suis particulièrement attiré par le sujet : le dessin qui peut changer la perspective du monde. Par ailleurs, c'est original de réinventer un monde antique situé un peu entre la Grèce, l'Egypte et l'Empire romain.
La préface signée par Léo qu'on ne présente plus m'a quelque peu interpellé. Il raconte la singulière histoire de son compatriote brésilien Miguel de Lalor Imbirira qui est le dessinateur de la présente série. Il fait ses débuts en France avec cette série après quelques déboires. J'ai été surpris d'apprendre qu'un scénariste de renom l'avait totalement planté au beau milieu de son travail à cause d'une crise personnelle existentialiste.
Bref, il quitte son pays avec sa famille pour venir travailler et se retrouve le bec dans l'eau. J'aurais bien aimé savoir par simple curiosité de qui il s'agissait. C'est courageux de la part de Léo de dénoncer cela. Quand on fait un travail d'équipe, il faut aller jusqu'au bout. Le monde des auteurs ne doit pas tous les jours être rose bonbon comme on nous le présente allégrement. C'est plutôt le combat d'individualités prêtes à tout pour réussir.
Je vais faire sans doute encore hurler beaucoup de lecteurs en affirmant que le travail d'un dessinateur est quelquefois plus important que celui d'un scénariste dans une bd. Beaucoup de personnes peuvent s'improviser scénariste (à commencer par moi-même) et rechercher sur des sites le boy à tout faire qui illustrera leurs idées plus ou moins farfelues. Bien entendu, il y a les scénaristes de talents, ceux qui sortent du lot et qui sont unanimement reconnus.
Je souhaite en tout cas beaucoup de réussite à ce dessinateur qui le mérite. Son graphisme m'a tout de suite enchanté. Oui, il est dans de bonnes mains avec Kraehn qui nous livre un beau scénario sur le thème de la lutte contre l'obscurantisme et les traditions et pour le changement et la liberté d'expression. Je suis tellement attaché à cette liberté que je me reconnais dans le combat de Myrkos.
Je suis tellement déçu d'apprendre que cette série a été abandonnée suite à un échec commercial. Ce n'était absolument pas mérité. Aussi, je change ma préconisation concernant l'achat car mon principe est de ne pas conseiller les séries finalement abandonnée.
Belle bande dessinée, vraiment.
Riff Reb's nous embarque sur les pas de Pierre Mac Orlan à bord de ce vaisseau pirate. Dans un cadre historique distant mais tout de même présent, il s'agit d'une succession d'aventures ou de récits mettant en scène ces hommes durs, mais aussi parfois surprenants. Ce que j'ai apprécié avant tout, c'est la narration, impeccable, fluide, servie par un dessin de grande qualité, aux ambiances différenciées mais incontestablement réussies. Par contre je m'attendais à des choses un peu plus spectaculaires pour une histoire de pirates. Même si le récit brasse large dans la diversité des sujets, il n'en reste pas moins assez sage. C'est dommage car le talent de l'adaptateur s'y prêtait...
Au final, un 3,5/5 mérité.
Une très bonne série romanesque. Les personnages sont ignobles et/ou torturés comme je les aime. J'adore quand les personnages sont victimes d'un destin cruel où ils sont impuissants ! L'histoire m'a captivé du début jusqu'à la fin. Il était impossible pour moi d'arrêter ma lecture ! Les dessins de Yslaire sont magnifiques à regarder et cette couleur... sublime !
Le seul défaut de la série c'est que l'auteur prend bien son temps. Ce n'est pas une mauvaise qualité, mais aucun album n'est sorti depuis 2003 et j'ai peur de devoir patienter encore un peu pour lire la suite.
Loin d'être fan de HF mais ayant lu Lanfeust il a quelques années de cela, je me souviens que j'avais bien accroché. Un ami accepte de me les prêter et je redécouvre avec plaisir le monde de Troy plus quelques subtilités qui m'avaient échappées étant ado.
Disons-le tout de suite, l'humour est omniprésent dans cette série. Que ce soit par l'intermédiaire de cette aguicheuse de Cixi, ce bourrin d'Hébus ou des quelques contrepèteries bien senties, nous avons droit à un cocktail détonnant qui fait le plus souvent mouche. Petit bémol, les deux derniers tomes sont particulièrement lourds dans les références à Zorro et ternissent le plaisir.
Mais l'humour seul ne suffit pas pour réaliser une histoire digne de ce nom. Arleston nous sert heureusement une bonne histoire riche en rebondissements (trop parfois ? ). Les personnages sont crédibles dans leurs rôles respectifs, la narration est fluide, l'histoire n'est pas tarabiscotée, bref c'est du bon.
Le dessin pêche cependant au début de la série par un visuel trop brouillon. Tarquin se rattrape bien par la suite et on peut enfin profiter d'un joli dessin servi par des teintes chatoyantes.
Donc si vous recherchez une histoire de HF sympathique, sans prise de tête et plutôt marrante dans l'ensemble, Lanfeust est fait pour vous. Si vous souhaitez seulement une histoire sympathique et sans prise de tête, Lanfeust est également fait pour vous.
Il est difficile de parler d’une telle œuvre allégorique qui place chacun devant son propre vécu.
Pour la forme d’abord, l’album se compose des planches au format original des dessins de Moebius. Un dessin par page (format horizontal) et uniquement sur le recto. Il s’agit donc presque d’un livre d’illustrations. Illustrations des rêveries d’un homme en retraite dans un désert. Pourtant la série des images pose une vraie question de continuité au lecteur. Il y a visiblement un fil conducteur, au lecteur de le retrouver ou d’interpréter les images proposées.
Les seuls ingrédients tangibles qui puissent signaliser cet univers mystique sont deux mots : « Isabelle » écrit en petites lettre sur des cailloux sur l’une des images de l’homme en méditation et Jodoro gravé sur un monument lors d’une vision en fin d’opus. On peut lire également un pour Isabelle en début de tome avant les illustrations.
Ce sont les deux seuls éléments concrets qui nous raccrochent à la réalité lorsque l’on parcourt cette rêverie initiatique. Charge à chacun de découvrir ce qui se cache dans chaque illustration tout en ayant conscience que l’auteur lui-même avait d’autres symboliques. Pour ma part j’y trouve une critique de l’amour charnel qui semble toujours perturber la sérénité par des faux plaisirs illusoires, j’y vois le besoin de solitude de l’ermite admiré mais incompris par la masse moyenne de l’humanité. J’y vois également le paradoxe de la mort comme don d’amour et de la fécondité donc de la vie. Je pense y lire également une critique de tous ces événements purement humain (voire commerciaux) qui viennent polluer une idée, une vie, un concept. Je pense également y lire une réflexion sur la vie dans la ligne pour la représentation graphique.
Bref nous avons ici une expérience fondatrice d’un homme qui la décrit pour servir de base à d’autres hommes. Celle-ci est décrite avec symbolisme ce qui lui confère une portée universelle aux lectures multiples.
La qualité du trait est inimaginable. Le dessin se fait dans la seule existence de la ligne, Moebius prouve ici une maîtrise inouïe dans le dessin. Avec de simples lignes il retranscrit des univers fantastiques aussi divers que riches, aussi fantastiques que réels. Le tout sans ombre, sans couleur, avec la seule ligne fine comme ingrédient.
Tout cela en fait un opus inouï. Oui, mais… A trop vouloir être elliptique on finit par ce demander si nous ne cherchons pas nous même des réponses là où il n’y a pas de question. Plus simplement, ne cherchons nous pas un sens à ces dessins pour nous même, tout comme ces psychologues attendant notre réaction devant des taches d’encre ? De fait l’exercice est un peu plus facile puisque même vide pour l’auteur, les images se rempliront de sens par nous même. Cette impression de vide renvoyé par les images, non pas vides en elles mêmes, mais muettes en réaction au regard que j’y porte, me font voir cet album comme un très bon ouvrage, mais qui ne peut être culte que dans la mesure où chacun est capable de s’attribuer la démarche de l’auteur et de la faire vivre en ses sens. Or ceci je doute qu'une majorité d’énergumènes soient prêts à le faire ; ce qui ne fait pas de l’album un opus culte (quand bien même nous en serions à ce jour à la 4ème Edition).
A tenter.
Chaque nouvel opus de Frederik Peeters est un enchantement. Loin de se répéter, il explore sans cesse de nouveaux genres. Dans "pachyderme", ce sera une histoire à la Lynch, période "Mullholland drive" : une histoire sans queue ni tête en apparence mais qui prend forme une fois que le lecteur a ramassé toutes les pièces du puzzle. S'il y avait un reproche à faire à cet opus d'ailleurs ce serait, justement, de trop ressembler dans ses mécanismes à son modèle de cinéma.
Dans Pachyderme, on suit les errements d'une femme, et on comprend assez vite qu'il s'agit d'un rêve, ou d'une exploration de son inconscient. La narration de Peeters est comme d'habitude parfaite et c'est délice de se laisser porter dans cet étrange voyage.
Certains passages sont de véritables bijoux de narration et d'intelligence, comme cette scène où on fait connaissance avec le chirurgien... Pas de dialogues, quelques entrechats, une bouteille d'alcool, et on en sait déjà plus sur le personnage qu'avec un long descriptif.
L'interprétation ne me parait en revanche pas forcément évidente. Autant tout ce qui se rapporte à Carice me semble relativement limpide, autant je ne sais trop comment situer l'histoire avec le chirurgien. Il faudra que je relise, il y a clairement certains détails qui m'ont échappés.
Mais, même sans la "solution", cet album est un régal à lire.
Je suis tombée sur cette bd par hasard, je l'ai ouverte, j'ai vu les trognes des personnages et j'ai immédiatement su qu'il me fallait la lire. Encore une production de Stéphane Créty sublimement mise en valeur par le coloriste Simon Champelovier qui fait ici un travail de maître. Les dégradés de couleurs, les ombres, les jeux de lumières, le moindre petit détail est colorisé avec minutie, rien ne lui échappe et il donne vie au dessin avec maestria. Les décors sont fabuleux et grandioses, on ne se lasse pas de regarder les magnifiques planches.
Le scénario est riche et d'une grande variété de personnages, humains pour la plupart et animaliers en moindre nombre. La magie a une grande importance dans ce monde en sursis, une liche menace le royaume de l'Anspech, seul les fléaux d'Anharma peuvent peut-être le sauver. Mais la petite troupe qui se présente sous ce nom n'est autre qu'une bande d'imposteurs et rien n'est moins sûr que leur réussite, il est fort probable qu'ils aient mis les pieds dans des événements qui les dépassent, quoi qu'il en soit ils font de leur mieux pour ne pas y laisser leur peau. L'histoire ne traîne pas, il n'y a aucun temps mort et les batailles ont une belle place. Notre petit groupe d'aventurier est très attachant et c'est grâce à eux que l'on a droit à quelques drôleries. De plus ce premier tome est de 62 planches, une belle et longue lecture donc.
Mise à jour
Série abandonnée, je n'ai pas le courage de lire le tome 2 dans ces conditions.
Comme elles l'avaient fait pour les Trois Mousquetaires, les éditions Delcourt publient dans leur collection Ex-Libris une nouvelle adaptation d'un classique de la littérature en bande dessinée : Le Capitaine Fracasse, de Théophile Gautier. L'histoire en quelques mots : le baron de Sigognac, ruiné, se morfond dans son château de la misère. Mais un soir, des comédiens viennent frapper à sa porte, et le château va sembler reprendre vie. Sigognac va décider de suivre les comédiens à Paris, ne serait-ce qu'à cause des beaux yeux de la comédienne Isabelle. En chemin, il va se trouver amené à remplacer le matamore de la troupe, décédé à cause d'un hiver rude, et il deviendra le Capitaine Fracasse...
Le dessin de Kyko Duarte colle vraiment bien à l'histoire. Un peu cartoon (mais bien moins que celui de Rubén sur Les Trois Mousquetaires), il retranscrit à la perfection les expressions faciales exagérées que l'on attend de la part de comédiens. La colorisation est elle aussi très réussie.
Le scénario, quant à lui, est très fidèle au roman d'origine. Mathieu Mariolle a fait un excellent travail d'adaptation, conservant pour les dialogues le langage fleuri typique des romans de cape et d'épée. Ceux qui avaient fui le roman à cause des très nombreuses descriptions de Gautier pourront se replonger avec plaisir dans l'histoire, palpitante : duels, amours, enlèvements sont au rendez-vous...
Il s'agit de la meilleur adaptation à ce jour du roman de Gautier en bande dessinée, alors ne boudons pas notre plaisir.
Vilebrequin est un petit bijou de lecture. J’ai adoré cette lecture qui fait passer le cambriolage pour un art. C’est quand même fort quand on y pense sérieusement !
La lecture a été très agréable dans l’ensemble. La narration est quasi-parfaite car elle nous met dans les réflexions intimes du personnage principal. On ne s’ennuie pas une seconde en suivant les aventures de ce cambrioleur gentleman.
J’ai juste été un peu surpris par une incohérence que je ne dévoilerais pas totalement pour éviter un spoiler. La question serait quand même la suivante : le coffre à l’éponge unique est-il celui d’une 3ème zone ou celui d’un ministre ? Si c’est le dernier cas, cela va en contradiction avec ce qui avait été annoncé auparavant par l’auteur. Ce n’est pas bien grave…
Au final, je conseille vivement la lecture voire l’achat de ce one-shot de qualité.
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Le Phare
J'avais peur de relire une aventure du style Tout seul ou Le Gardien du feu. Bref, le sujet des phares contient déjà pas mal de publication en bande dessinée. Visiblement, cela fascine les auteurs au point d'être une grande source d'inspiration. J'ai été séduit par cette histoire originale dont l'action se situe vers la fin de la guerre d'Espagne opposant les républicains aux fascistes. Un jeune garçon va réussir à s'éloigner pour un temps de la guerre en se retrouvant dans un phare désaffecté. Un vieil homme lui raconte des histoires extraordinaires. Il y a encore une part de rêve qui ne s'est jamais éteint chez cet homme. Cela tranche avec la jeunesse qui a déjà beaucoup trop vécu de choses affreuses pour pouvoir prétendre à se laisser divaguer. Cette rencontre entre ces deux êtres opposés va réserver des surprises. Le final est également réussi tant par l'intensité dramatique que par le message délivré.
Myrkos
Myrkos est tout à fait le style d'histoire que j'aime bien. Je suis particulièrement attiré par le sujet : le dessin qui peut changer la perspective du monde. Par ailleurs, c'est original de réinventer un monde antique situé un peu entre la Grèce, l'Egypte et l'Empire romain. La préface signée par Léo qu'on ne présente plus m'a quelque peu interpellé. Il raconte la singulière histoire de son compatriote brésilien Miguel de Lalor Imbirira qui est le dessinateur de la présente série. Il fait ses débuts en France avec cette série après quelques déboires. J'ai été surpris d'apprendre qu'un scénariste de renom l'avait totalement planté au beau milieu de son travail à cause d'une crise personnelle existentialiste. Bref, il quitte son pays avec sa famille pour venir travailler et se retrouve le bec dans l'eau. J'aurais bien aimé savoir par simple curiosité de qui il s'agissait. C'est courageux de la part de Léo de dénoncer cela. Quand on fait un travail d'équipe, il faut aller jusqu'au bout. Le monde des auteurs ne doit pas tous les jours être rose bonbon comme on nous le présente allégrement. C'est plutôt le combat d'individualités prêtes à tout pour réussir. Je vais faire sans doute encore hurler beaucoup de lecteurs en affirmant que le travail d'un dessinateur est quelquefois plus important que celui d'un scénariste dans une bd. Beaucoup de personnes peuvent s'improviser scénariste (à commencer par moi-même) et rechercher sur des sites le boy à tout faire qui illustrera leurs idées plus ou moins farfelues. Bien entendu, il y a les scénaristes de talents, ceux qui sortent du lot et qui sont unanimement reconnus. Je souhaite en tout cas beaucoup de réussite à ce dessinateur qui le mérite. Son graphisme m'a tout de suite enchanté. Oui, il est dans de bonnes mains avec Kraehn qui nous livre un beau scénario sur le thème de la lutte contre l'obscurantisme et les traditions et pour le changement et la liberté d'expression. Je suis tellement attaché à cette liberté que je me reconnais dans le combat de Myrkos. Je suis tellement déçu d'apprendre que cette série a été abandonnée suite à un échec commercial. Ce n'était absolument pas mérité. Aussi, je change ma préconisation concernant l'achat car mon principe est de ne pas conseiller les séries finalement abandonnée.
A bord de l'Etoile Matutine
Belle bande dessinée, vraiment. Riff Reb's nous embarque sur les pas de Pierre Mac Orlan à bord de ce vaisseau pirate. Dans un cadre historique distant mais tout de même présent, il s'agit d'une succession d'aventures ou de récits mettant en scène ces hommes durs, mais aussi parfois surprenants. Ce que j'ai apprécié avant tout, c'est la narration, impeccable, fluide, servie par un dessin de grande qualité, aux ambiances différenciées mais incontestablement réussies. Par contre je m'attendais à des choses un peu plus spectaculaires pour une histoire de pirates. Même si le récit brasse large dans la diversité des sujets, il n'en reste pas moins assez sage. C'est dommage car le talent de l'adaptateur s'y prêtait... Au final, un 3,5/5 mérité.
Sambre
Une très bonne série romanesque. Les personnages sont ignobles et/ou torturés comme je les aime. J'adore quand les personnages sont victimes d'un destin cruel où ils sont impuissants ! L'histoire m'a captivé du début jusqu'à la fin. Il était impossible pour moi d'arrêter ma lecture ! Les dessins de Yslaire sont magnifiques à regarder et cette couleur... sublime ! Le seul défaut de la série c'est que l'auteur prend bien son temps. Ce n'est pas une mauvaise qualité, mais aucun album n'est sorti depuis 2003 et j'ai peur de devoir patienter encore un peu pour lire la suite.
Lanfeust de Troy
Loin d'être fan de HF mais ayant lu Lanfeust il a quelques années de cela, je me souviens que j'avais bien accroché. Un ami accepte de me les prêter et je redécouvre avec plaisir le monde de Troy plus quelques subtilités qui m'avaient échappées étant ado. Disons-le tout de suite, l'humour est omniprésent dans cette série. Que ce soit par l'intermédiaire de cette aguicheuse de Cixi, ce bourrin d'Hébus ou des quelques contrepèteries bien senties, nous avons droit à un cocktail détonnant qui fait le plus souvent mouche. Petit bémol, les deux derniers tomes sont particulièrement lourds dans les références à Zorro et ternissent le plaisir. Mais l'humour seul ne suffit pas pour réaliser une histoire digne de ce nom. Arleston nous sert heureusement une bonne histoire riche en rebondissements (trop parfois ? ). Les personnages sont crédibles dans leurs rôles respectifs, la narration est fluide, l'histoire n'est pas tarabiscotée, bref c'est du bon. Le dessin pêche cependant au début de la série par un visuel trop brouillon. Tarquin se rattrape bien par la suite et on peut enfin profiter d'un joli dessin servi par des teintes chatoyantes. Donc si vous recherchez une histoire de HF sympathique, sans prise de tête et plutôt marrante dans l'ensemble, Lanfeust est fait pour vous. Si vous souhaitez seulement une histoire sympathique et sans prise de tête, Lanfeust est également fait pour vous.
40 days dans le désert B
Il est difficile de parler d’une telle œuvre allégorique qui place chacun devant son propre vécu. Pour la forme d’abord, l’album se compose des planches au format original des dessins de Moebius. Un dessin par page (format horizontal) et uniquement sur le recto. Il s’agit donc presque d’un livre d’illustrations. Illustrations des rêveries d’un homme en retraite dans un désert. Pourtant la série des images pose une vraie question de continuité au lecteur. Il y a visiblement un fil conducteur, au lecteur de le retrouver ou d’interpréter les images proposées. Les seuls ingrédients tangibles qui puissent signaliser cet univers mystique sont deux mots : « Isabelle » écrit en petites lettre sur des cailloux sur l’une des images de l’homme en méditation et Jodoro gravé sur un monument lors d’une vision en fin d’opus. On peut lire également un pour Isabelle en début de tome avant les illustrations. Ce sont les deux seuls éléments concrets qui nous raccrochent à la réalité lorsque l’on parcourt cette rêverie initiatique. Charge à chacun de découvrir ce qui se cache dans chaque illustration tout en ayant conscience que l’auteur lui-même avait d’autres symboliques. Pour ma part j’y trouve une critique de l’amour charnel qui semble toujours perturber la sérénité par des faux plaisirs illusoires, j’y vois le besoin de solitude de l’ermite admiré mais incompris par la masse moyenne de l’humanité. J’y vois également le paradoxe de la mort comme don d’amour et de la fécondité donc de la vie. Je pense y lire également une critique de tous ces événements purement humain (voire commerciaux) qui viennent polluer une idée, une vie, un concept. Je pense également y lire une réflexion sur la vie dans la ligne pour la représentation graphique. Bref nous avons ici une expérience fondatrice d’un homme qui la décrit pour servir de base à d’autres hommes. Celle-ci est décrite avec symbolisme ce qui lui confère une portée universelle aux lectures multiples. La qualité du trait est inimaginable. Le dessin se fait dans la seule existence de la ligne, Moebius prouve ici une maîtrise inouïe dans le dessin. Avec de simples lignes il retranscrit des univers fantastiques aussi divers que riches, aussi fantastiques que réels. Le tout sans ombre, sans couleur, avec la seule ligne fine comme ingrédient. Tout cela en fait un opus inouï. Oui, mais… A trop vouloir être elliptique on finit par ce demander si nous ne cherchons pas nous même des réponses là où il n’y a pas de question. Plus simplement, ne cherchons nous pas un sens à ces dessins pour nous même, tout comme ces psychologues attendant notre réaction devant des taches d’encre ? De fait l’exercice est un peu plus facile puisque même vide pour l’auteur, les images se rempliront de sens par nous même. Cette impression de vide renvoyé par les images, non pas vides en elles mêmes, mais muettes en réaction au regard que j’y porte, me font voir cet album comme un très bon ouvrage, mais qui ne peut être culte que dans la mesure où chacun est capable de s’attribuer la démarche de l’auteur et de la faire vivre en ses sens. Or ceci je doute qu'une majorité d’énergumènes soient prêts à le faire ; ce qui ne fait pas de l’album un opus culte (quand bien même nous en serions à ce jour à la 4ème Edition). A tenter.
Pachyderme
Chaque nouvel opus de Frederik Peeters est un enchantement. Loin de se répéter, il explore sans cesse de nouveaux genres. Dans "pachyderme", ce sera une histoire à la Lynch, période "Mullholland drive" : une histoire sans queue ni tête en apparence mais qui prend forme une fois que le lecteur a ramassé toutes les pièces du puzzle. S'il y avait un reproche à faire à cet opus d'ailleurs ce serait, justement, de trop ressembler dans ses mécanismes à son modèle de cinéma. Dans Pachyderme, on suit les errements d'une femme, et on comprend assez vite qu'il s'agit d'un rêve, ou d'une exploration de son inconscient. La narration de Peeters est comme d'habitude parfaite et c'est délice de se laisser porter dans cet étrange voyage. Certains passages sont de véritables bijoux de narration et d'intelligence, comme cette scène où on fait connaissance avec le chirurgien... Pas de dialogues, quelques entrechats, une bouteille d'alcool, et on en sait déjà plus sur le personnage qu'avec un long descriptif. L'interprétation ne me parait en revanche pas forcément évidente. Autant tout ce qui se rapporte à Carice me semble relativement limpide, autant je ne sais trop comment situer l'histoire avec le chirurgien. Il faudra que je relise, il y a clairement certains détails qui m'ont échappés. Mais, même sans la "solution", cet album est un régal à lire.
Les Fléaux d'Enharma
Je suis tombée sur cette bd par hasard, je l'ai ouverte, j'ai vu les trognes des personnages et j'ai immédiatement su qu'il me fallait la lire. Encore une production de Stéphane Créty sublimement mise en valeur par le coloriste Simon Champelovier qui fait ici un travail de maître. Les dégradés de couleurs, les ombres, les jeux de lumières, le moindre petit détail est colorisé avec minutie, rien ne lui échappe et il donne vie au dessin avec maestria. Les décors sont fabuleux et grandioses, on ne se lasse pas de regarder les magnifiques planches. Le scénario est riche et d'une grande variété de personnages, humains pour la plupart et animaliers en moindre nombre. La magie a une grande importance dans ce monde en sursis, une liche menace le royaume de l'Anspech, seul les fléaux d'Anharma peuvent peut-être le sauver. Mais la petite troupe qui se présente sous ce nom n'est autre qu'une bande d'imposteurs et rien n'est moins sûr que leur réussite, il est fort probable qu'ils aient mis les pieds dans des événements qui les dépassent, quoi qu'il en soit ils font de leur mieux pour ne pas y laisser leur peau. L'histoire ne traîne pas, il n'y a aucun temps mort et les batailles ont une belle place. Notre petit groupe d'aventurier est très attachant et c'est grâce à eux que l'on a droit à quelques drôleries. De plus ce premier tome est de 62 planches, une belle et longue lecture donc. Mise à jour Série abandonnée, je n'ai pas le courage de lire le tome 2 dans ces conditions.
Le Capitaine Fracasse de Théophile Gautier
Comme elles l'avaient fait pour les Trois Mousquetaires, les éditions Delcourt publient dans leur collection Ex-Libris une nouvelle adaptation d'un classique de la littérature en bande dessinée : Le Capitaine Fracasse, de Théophile Gautier. L'histoire en quelques mots : le baron de Sigognac, ruiné, se morfond dans son château de la misère. Mais un soir, des comédiens viennent frapper à sa porte, et le château va sembler reprendre vie. Sigognac va décider de suivre les comédiens à Paris, ne serait-ce qu'à cause des beaux yeux de la comédienne Isabelle. En chemin, il va se trouver amené à remplacer le matamore de la troupe, décédé à cause d'un hiver rude, et il deviendra le Capitaine Fracasse... Le dessin de Kyko Duarte colle vraiment bien à l'histoire. Un peu cartoon (mais bien moins que celui de Rubén sur Les Trois Mousquetaires), il retranscrit à la perfection les expressions faciales exagérées que l'on attend de la part de comédiens. La colorisation est elle aussi très réussie. Le scénario, quant à lui, est très fidèle au roman d'origine. Mathieu Mariolle a fait un excellent travail d'adaptation, conservant pour les dialogues le langage fleuri typique des romans de cape et d'épée. Ceux qui avaient fui le roman à cause des très nombreuses descriptions de Gautier pourront se replonger avec plaisir dans l'histoire, palpitante : duels, amours, enlèvements sont au rendez-vous... Il s'agit de la meilleur adaptation à ce jour du roman de Gautier en bande dessinée, alors ne boudons pas notre plaisir.
Vilebrequin
Vilebrequin est un petit bijou de lecture. J’ai adoré cette lecture qui fait passer le cambriolage pour un art. C’est quand même fort quand on y pense sérieusement ! La lecture a été très agréable dans l’ensemble. La narration est quasi-parfaite car elle nous met dans les réflexions intimes du personnage principal. On ne s’ennuie pas une seconde en suivant les aventures de ce cambrioleur gentleman. J’ai juste été un peu surpris par une incohérence que je ne dévoilerais pas totalement pour éviter un spoiler. La question serait quand même la suivante : le coffre à l’éponge unique est-il celui d’une 3ème zone ou celui d’un ministre ? Si c’est le dernier cas, cela va en contradiction avec ce qui avait été annoncé auparavant par l’auteur. Ce n’est pas bien grave… Au final, je conseille vivement la lecture voire l’achat de ce one-shot de qualité.