Après la lecture des 6 tomes.
Sfar a un don pour la narration et des idées à revendre.
Cette fausse biographie est une pure fiction, pourtant l'ambiance semble des plus réelles.
Le personnage principal, Pascin, est un peintre aux moeurs marginales. Il n'est pas à plaindre financièrement et en profite au maximum. C'est un vrai épicurien qui semble vivre au jour le jour sans jamais rien construire de concret. Malgré ses nombreuses relations très diverses et ses conquêtes, il reste un homme seul mais très indépendant.
Il fait preuve de non-chalance et vit selon ses humeurs.
Le scénario est une suite de récits parfois sans liens apparents mais ils relatent le quotidien de Pascin ou de ses proches.
L'ensemble se lit avec un réel plaisir. On arrive vite au bout des 6 tomes sans s'en rendre compte !!!
Sfar est vraiment un auteur surdoué aux multiples talents. En effet, son dessin bien que simpliste au premier abord, est expressif et doté d'un charme important. Son trait est maitrisé et vif.
Je conseille vivement la lecture de cette série qui fait partie des meilleures productions de Sfar.
J'ai lu cette série malgré le fait que je n'ai pas lu la série originale (malheureusement non-disponible à la bibliothèque où je vais). J'avais un peu peur au début d'être perdu, mais heureusement ce ne fut pas le cas. Je dois avouer qu'au début j'avais un peu de difficulté à m'intéresser à l'histoire. Puis, petit à petit, j'ai commencé à trouver certaines scènes intéressantes et finalement, vers la fin du tome 1, j'étais littéralement captivé par ce que je lisais. Ensuite, j'ai dévoré le tome 2 du début jusqu'à la fin ! L'intrigue est passionnante et les personnages intéressants ! Vivement la suite !
La lecture de quelques avis déçus m'avait un peu inquiété avant d'entamer cette BD. En effet, le scénario est très classique, une histoire presque déjà vue de vampires au 19e siècle, bref très loin de l'originalité des autres scénarios d'Alain Ayroles et bien sûr de Garulfo des deux mêmes auteurs. Néanmoins, j'ai véritablement accroché à la lecture.
Premièrement, il y a le dessin de Maiorana. C'est le même dessin très travaillé que pour Garulfo, avec la touche humoristique de ce dernier atténuée pour mieux coller à l'atmosphère du présent récit. C'est beau et plaisant à lire. Je n'ai regretté que la colorisation de certaines scènes nocturnes qui aplatissait les détails et rendait difficilement discernables certaines cases comme la toute première de l'album notamment.
Quant au récit, il tire surtout sa force de ses personnages. Autant le vampire a ici les allures d'un blanc-bec arrogant et détestable, autant sa Nemesis, le Van Helsing de service, est très charismatique. Le fait d'introduire ce personnage de grand explorateur est très réussi. Il est aussi impressionnant qu'un fauve instinctif lâché au coeur de la bergerie londonienne tout en étant aussi gentleman sensible et amoureux comme un adolescent de la proie du vampire. C'est un bon personnage, crédible et aux côtés duquel on a très envie de chasser le vampire quand vient le moment.
L'intrigue est dense et bien construite. J'ai pris plaisir à me plonger dans ce récit à la fois classique mais intense. Et surtout, j'attends la suite pour savoir qui gagnera, du guerrier humain ou du dandy vampire.
Amusante et originale, cette petite perle du duo Will-Desberg a de quoi séduire plus d’un bédéphile.
Au menu : trois contes fantastiques gentiment érotiques, à la narration fluide et au dessin tout en rondeur. Il est vrai que la courbe était on ne peut plus adéquate pour illustrer ces coquines aventures. Attention, il s’agit bien ici d’un érotisme soft, l’accent étant bien plus mis sur le côté fantastique et ironique de ces contes.
On peut regretter que deux de ceux-ci reprennent la même idée de base (la transformation d’un homme en animal, et inversement), mais le développement est bien différent et l’album ne souffre finalement pas de ces maladroites similitudes.
La morale de l’histoire est originale, et apporte une dimension ironique de bon aloi.
Le style de Will est toujours aussi personnel. Il pourrait paraître simpliste, je le trouve avant tout d’une grande précision, qui l’autorise à se dépouiller de bien des artifices. Aucun trait n’est inutile, aucune hachure n’est nécessaire, ce dessin va à l’essentiel … et atteint sa cible avec une déconcertante facilité.
La colorisation est soignée. Elle m’aura particulièrement séduit dans ses passages les plus lumineux. Une belle réussite à mes yeux.
J’aurai donc souvent souri à cette séduisante et originale lecture. Un album auquel je ne m’attendais pas, moins gratuitement érotique et plus créatif que je me l’imaginais pour une maison d’édition à la production rarement transcendante.
Franchement bien !
A acheter en occasion, car le prix à l'état neuf est excessif.
Mais quelle excellente surprise ! Moi qui suis (très) difficile en matière d’humour, j’ai trouvé en cette nouvelle série (tirée d’un blog) un esprit qui me convient tout à fait. Le canevas est simple : un gars qui veut se suicider crie sa colère, son incompréhension, et la voix de Dieu lui répond : « Ta gueule ! ». Ca démarre fort, et le reste de l’album est du même tonneau. Tout est passé à la moulinette par Marc Dubuisson : les dogmes sont tournés en ridicule, le clergé réduit à des dealers distribuant leur came tout en cultivant l’hypocrisie, les extrémismes de tous bords en prennent plein la gueule...
Le récit est un dialogue entre le super loser et Dieu, entrecoupé de témoignages de « stars de la Bible ». L’ensemble est largement jouissif, les répliques fusant à toute allure. Il y a juste une rupture dans cet enchaînement que je n’ai pas tout à fait compris, mais c’est bien tout ce que j’ai à reprocher à cette BD. Le graphisme de Dubuisson est épuré, répétitif, mais en même temps très expressif : le style parfait pour une satire universelle.
Jouissif.
Outre la qualité générale des trois premiers tomes, je suis particulièrement éblouie devant l'expressivité des personnages malgré ou à cause de leurs apparences animales. Le dessinateur sait merveilleusement bien en jouer. Par ailleurs, l'angle des dessins est stupéfiant.
Quant aux intrigues et au charisme des protagonistes, rien à redire : c'est impec.
Excellente petite série que ce Green Manor.
Promené par un étrange narrateur, qui s’identifie au fameux manoir, j’ai découvert au fil des pages de bien ironiques histoires de meurtres. Chacune fait l’objet d’un chapitre séparé et parvient sur un nombre limité de planches à développer une histoire bien souvent dense et originale.
Le ton ironique, caustique et détaché est LE point fort de cette série … so british.
Le dessin de Denis Bodart est classique du genre humoristique franco-belge. Assez anguleux et très dynamique (au niveau des expressions du visage, notamment), il plaira à un grand nombre de lecteurs mais ne possède pas de véritable personnalité (ce qui ne veut pas dire qu’il est dénué de qualités).
Au final, si la série est caustique, elle n’est pas toujours vraiment humoristique. Comprenez par là qu’il n’y a pas de véritables gags et que bien des crimes sont réellement ignobles. Il faut donc une bonne part de cynisme pour rire de ces aventures.
Cela tombe bien ! C’est mon cas …
De « Conan le Barbare » à « Ken le survivant », la BD populaire regorge de figures ultra-viriles bourrées de testostérone, que nous nommerons par la suite les « grosbourrins ».
Outre sa force surhumaine (et la musculature à faire pâlir Schwarzenegger qui va avec), et sa tendance à massacrer à tout va, le grosbourrin possède généralement au moins l'une des caractéristiques suivantes :
- il œuvre pour un monde plus juste (selon lui) et défend la veuve et l'orphelin, et le villageois opprimé, en défonçant la tête de toutes les brutes qu'il croise,
- toutes les femmes sont folles de son corps et rêvent de s'accoupler avec lui,
- il est grand, beau, fort, intelligent, résolument hétéro... et macho.
Bref, le grosbourrin incarne une sorte d'idéal viril pour l'adolescent prépubère en manque de repères.
A première vue, Guts, le héros de Berserk, a tout de ce grosbourrin-type. Sa ressemblance physique avec Ken le survivant saute d'ailleurs aux yeux : mêmes cheveux noirs courts en brosse, même tenue noire, même gueule qui tire la tronche à longueur de page.
Et pourtant, la ressemblance s'arrête là. Car Berserk, c'est la BD de grosbourrin à l'age adulte. Et c'est du coup diablement plus intéressant...
Car Guts n'a rien d'un justicier. S'il massacre à tour de bras, c'est parce que c'est à peu près la seule chose qu'il sache faire... ses motivations varient au cours de l'histoire, mais c'est toujours son instinct de survie surdéveloppé qui l'anime. En fait, Guts n'est pas loin d'être une bête sauvage, un animal violent animé par une rage inextinguible, et qui a besoin d'étriper du démon en guise d'exutoire. Un des aspects passionnant du manga est justement le combat entre l'animal et l'humain en lui, et qui le rend attachant malgré son aspect très primaire...
Guts n'a rien non plus d'un grand séducteur. Son premier grand amour est avant tout sa gigantesque épée à deux mains avec laquelle il entretient une relation quasiment onaniste. Vient ensuite Casca, bien sûr, la seule femme qui ait réussi à susciter son intérêt, dont le destin est lié au sien, et qui n'a rien d'un simple faire-valoir. Et, enfin, Griffith, son antagoniste parfait, son parfait opposé tant sur le plan du physique que de la personnalité, avec qui il a une relation mêlée d'amour et de haine, non dénuée de sous-entendus homosexuels.
Berserk n'a rien d'un manga macho non plus, ce qui, pour un manga de grosbourrin, est assez étonnant il faut avouer : les personnages féminins sont traités sur un strict plan d'égalité avec les hommes. Il y en a des intelligentes, des idiotes, des naïves, des courageuses, des lâches, des réalistes, des fortes et des faibles... de très beaux portraits de femme émaillent le manga tout du long.
Bref, Berserk est en beaucoup de points un manga tout à fait passionnant, glauque et extrêmement violent, certes, mais adulte en même temps (et je ne parle pas que des scènes de cul qui jalonnent le manga...), avec des personnages fouillés, des histoires noires et passionnantes, et un fond psychanalytique tout à fait fascinant.
J'aurais mis sans hésiter 5 étoiles s'il n'avait eu des défauts rédhibitoires à mes yeux : tout d'abord et avant tout, la complaisance crasse de certaines scènes, notamment de viol, à laquelle j'ai fini par m'habituer mais qui m'avaient franchement choquées en première lecture. Et, de façon plus anecdotique, l'intérêt très inégal des différentes phases du manga : les tomes 1 et 2 sont nullissimes, et à partir du tome 24 on tombe dans de l'AD&D de base, sans la moindre originalité, comme si son cœur de cible avait rajeuni de 10 ans.
Mais, entre les tomes 3 et 23, il y a vraiment quelque chose qui fait que Berserk n'est pas un manga de grosbourrins comme les autres...
1001 nuits de Neige est un opus « Spécial » de la série Fables. Une série justement fabuleuse qui mérite bien ce beau recueil de différents et talentueux artistes.
Je n'ai trouvé que des qualités dans ce recueil : Une narration superbe, une trame cohérente, des styles graphiques qui s'associent à merveille, le plaisir de trouver les personnages de cet univers dans des circonstances nouvelles
1001 nuits de Neige est un véhicule qui transporte le lecteur au pays onirique des Fables. Vu sous un autre jour les personnages gagnent de la profondeur et de belles révélations sont apportées sur l'univers des Fables de Bill Willingham.
Je parle de différences de style entre les artistes, le tout est visuellement très agréable et cela fait toujours plaisir de voir tant de brio dans les planches. Sans les citer tous j'ai particulièrement apprécié de voir des dessins de Michael W. Kaluta, Charles Vess ou John Bolton. Mon coup de cœur pour Brian Bolland, qui apparait de manière fugace, mais les deux planches qu'il offre à ce monde sont absolument magnifiques.
J'en viens au point gênant qui me dérange concernant cet album. Bill Willingham a beau accueillir tous les lecteurs dans sa préface, qu'ils connaissent Fables ou pas, je pense pour ma part qu'il y a une différence notable entre ces deux populations de lecteurs.
Je pense que le coutumier de la série sera immanquablement séduit par le beau et riche livre qu'est 1001 nuits de Neige, en terrain différent mais en univers connu il en appréciera toute la délicieuse substance.
Alors qu'à mon avis le lecteur découvrant 1001 nuits de Neige appréciera un livre de contes magnifique, illustré de main de maitre. Un joli livre d'image de qualité, fort appréciable en tant que tel mais auquel il manquera la résonance de la série fondatrice, cela n'enlève rien aux qualités intrinsèques du recueil mais il est dommage d'amoindrir l'impact d'une œuvre si jolie.
Il m'est impossible de dissocier 1001 nuits de Neige des Fables... de la même manière qu'il m'est impossible de dissocier Sandman de certains de ses épisodes.
Lecteur, si tu veux découvrir l'univers de Bill Willingham, commence par faire un tour par le Fableville de la série régulière et ensuite dévore cet album, le plaisir sera plus grand...
JJJ
Très beau one shot de Bruno LE FLOC'H, plus intimiste et personnel que ses anciennes productions.
L'histoire débute avec Alexis, saxophoniste surdoué, qui a la fâcheuse habitude de terminée ses soirées musicales par des afters bien arrosés.
Pour cette raison, Mary, sa petite amie, ne sera plus au domicile à un retour de virée.
Il s'en suit un road movie sensible où Alexis, jeune prétentieux et égocentrique, va évoluer au gré des rencontres. Sa seule piste pour retrouver Mary lui est fournie par un ami : une maison familiale à Dinan en Bretagne.
Il va alors prendre son saxophone, un peu d'alcool et sauter dans sa 203 pour aller la rechercher. Il n'a alors qu'un numéro de téléphone.
Cette expérience va le faire tranquillement évoluer et murir. Elle va lui ouvrir d'autres perspectives que celles que lui offre son milieu bourgeois.
Il va rencontrer des personnages riches en couleur, des femmes aux comportements étranges, et prendre le temps de se retrouver.
J'en ai presque trop dit sur ce récit. Au début, je ne supportais pas Alexis, mais au fil des pages sa personnalité s'est avérée moins superficielle et plus attachante.
Ceux qui connaissent Bruno LE FLOC'H ne seront pas surpris par le dessin dans la même lignée que ses anciennes BD. Les couleurs sont toujours aussi belles et douces.
Seul le format change et a grandi. C'est peut être le seul bémol que je ferai : je trouve que le format de la collection Mirage de Delcourt, plus petit, convient mieux à son trait. Mais il s'agit là d'une question de goût.
Au final, on a une très belle BD d'ambiance offrant un beau moment de lecture.
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Pascin
Après la lecture des 6 tomes. Sfar a un don pour la narration et des idées à revendre. Cette fausse biographie est une pure fiction, pourtant l'ambiance semble des plus réelles. Le personnage principal, Pascin, est un peintre aux moeurs marginales. Il n'est pas à plaindre financièrement et en profite au maximum. C'est un vrai épicurien qui semble vivre au jour le jour sans jamais rien construire de concret. Malgré ses nombreuses relations très diverses et ses conquêtes, il reste un homme seul mais très indépendant. Il fait preuve de non-chalance et vit selon ses humeurs. Le scénario est une suite de récits parfois sans liens apparents mais ils relatent le quotidien de Pascin ou de ses proches. L'ensemble se lit avec un réel plaisir. On arrive vite au bout des 6 tomes sans s'en rendre compte !!! Sfar est vraiment un auteur surdoué aux multiples talents. En effet, son dessin bien que simpliste au premier abord, est expressif et doté d'un charme important. Son trait est maitrisé et vif. Je conseille vivement la lecture de cette série qui fait partie des meilleures productions de Sfar.
La Guerre des Sambre - Hugo & Iris
J'ai lu cette série malgré le fait que je n'ai pas lu la série originale (malheureusement non-disponible à la bibliothèque où je vais). J'avais un peu peur au début d'être perdu, mais heureusement ce ne fut pas le cas. Je dois avouer qu'au début j'avais un peu de difficulté à m'intéresser à l'histoire. Puis, petit à petit, j'ai commencé à trouver certaines scènes intéressantes et finalement, vers la fin du tome 1, j'étais littéralement captivé par ce que je lisais. Ensuite, j'ai dévoré le tome 2 du début jusqu'à la fin ! L'intrigue est passionnante et les personnages intéressants ! Vivement la suite !
D
La lecture de quelques avis déçus m'avait un peu inquiété avant d'entamer cette BD. En effet, le scénario est très classique, une histoire presque déjà vue de vampires au 19e siècle, bref très loin de l'originalité des autres scénarios d'Alain Ayroles et bien sûr de Garulfo des deux mêmes auteurs. Néanmoins, j'ai véritablement accroché à la lecture. Premièrement, il y a le dessin de Maiorana. C'est le même dessin très travaillé que pour Garulfo, avec la touche humoristique de ce dernier atténuée pour mieux coller à l'atmosphère du présent récit. C'est beau et plaisant à lire. Je n'ai regretté que la colorisation de certaines scènes nocturnes qui aplatissait les détails et rendait difficilement discernables certaines cases comme la toute première de l'album notamment. Quant au récit, il tire surtout sa force de ses personnages. Autant le vampire a ici les allures d'un blanc-bec arrogant et détestable, autant sa Nemesis, le Van Helsing de service, est très charismatique. Le fait d'introduire ce personnage de grand explorateur est très réussi. Il est aussi impressionnant qu'un fauve instinctif lâché au coeur de la bergerie londonienne tout en étant aussi gentleman sensible et amoureux comme un adolescent de la proie du vampire. C'est un bon personnage, crédible et aux côtés duquel on a très envie de chasser le vampire quand vient le moment. L'intrigue est dense et bien construite. J'ai pris plaisir à me plonger dans ce récit à la fois classique mais intense. Et surtout, j'attends la suite pour savoir qui gagnera, du guerrier humain ou du dandy vampire.
L'Appel de l'Enfer
Amusante et originale, cette petite perle du duo Will-Desberg a de quoi séduire plus d’un bédéphile. Au menu : trois contes fantastiques gentiment érotiques, à la narration fluide et au dessin tout en rondeur. Il est vrai que la courbe était on ne peut plus adéquate pour illustrer ces coquines aventures. Attention, il s’agit bien ici d’un érotisme soft, l’accent étant bien plus mis sur le côté fantastique et ironique de ces contes. On peut regretter que deux de ceux-ci reprennent la même idée de base (la transformation d’un homme en animal, et inversement), mais le développement est bien différent et l’album ne souffre finalement pas de ces maladroites similitudes. La morale de l’histoire est originale, et apporte une dimension ironique de bon aloi. Le style de Will est toujours aussi personnel. Il pourrait paraître simpliste, je le trouve avant tout d’une grande précision, qui l’autorise à se dépouiller de bien des artifices. Aucun trait n’est inutile, aucune hachure n’est nécessaire, ce dessin va à l’essentiel … et atteint sa cible avec une déconcertante facilité. La colorisation est soignée. Elle m’aura particulièrement séduit dans ses passages les plus lumineux. Une belle réussite à mes yeux. J’aurai donc souvent souri à cette séduisante et originale lecture. Un album auquel je ne m’attendais pas, moins gratuitement érotique et plus créatif que je me l’imaginais pour une maison d’édition à la production rarement transcendante. Franchement bien ! A acheter en occasion, car le prix à l'état neuf est excessif.
La Nostalgie de Dieu
Mais quelle excellente surprise ! Moi qui suis (très) difficile en matière d’humour, j’ai trouvé en cette nouvelle série (tirée d’un blog) un esprit qui me convient tout à fait. Le canevas est simple : un gars qui veut se suicider crie sa colère, son incompréhension, et la voix de Dieu lui répond : « Ta gueule ! ». Ca démarre fort, et le reste de l’album est du même tonneau. Tout est passé à la moulinette par Marc Dubuisson : les dogmes sont tournés en ridicule, le clergé réduit à des dealers distribuant leur came tout en cultivant l’hypocrisie, les extrémismes de tous bords en prennent plein la gueule... Le récit est un dialogue entre le super loser et Dieu, entrecoupé de témoignages de « stars de la Bible ». L’ensemble est largement jouissif, les répliques fusant à toute allure. Il y a juste une rupture dans cet enchaînement que je n’ai pas tout à fait compris, mais c’est bien tout ce que j’ai à reprocher à cette BD. Le graphisme de Dubuisson est épuré, répétitif, mais en même temps très expressif : le style parfait pour une satire universelle. Jouissif.
Blacksad
Outre la qualité générale des trois premiers tomes, je suis particulièrement éblouie devant l'expressivité des personnages malgré ou à cause de leurs apparences animales. Le dessinateur sait merveilleusement bien en jouer. Par ailleurs, l'angle des dessins est stupéfiant. Quant aux intrigues et au charisme des protagonistes, rien à redire : c'est impec.
Green Manor
Excellente petite série que ce Green Manor. Promené par un étrange narrateur, qui s’identifie au fameux manoir, j’ai découvert au fil des pages de bien ironiques histoires de meurtres. Chacune fait l’objet d’un chapitre séparé et parvient sur un nombre limité de planches à développer une histoire bien souvent dense et originale. Le ton ironique, caustique et détaché est LE point fort de cette série … so british. Le dessin de Denis Bodart est classique du genre humoristique franco-belge. Assez anguleux et très dynamique (au niveau des expressions du visage, notamment), il plaira à un grand nombre de lecteurs mais ne possède pas de véritable personnalité (ce qui ne veut pas dire qu’il est dénué de qualités). Au final, si la série est caustique, elle n’est pas toujours vraiment humoristique. Comprenez par là qu’il n’y a pas de véritables gags et que bien des crimes sont réellement ignobles. Il faut donc une bonne part de cynisme pour rire de ces aventures. Cela tombe bien ! C’est mon cas …
Berserk
De « Conan le Barbare » à « Ken le survivant », la BD populaire regorge de figures ultra-viriles bourrées de testostérone, que nous nommerons par la suite les « grosbourrins ». Outre sa force surhumaine (et la musculature à faire pâlir Schwarzenegger qui va avec), et sa tendance à massacrer à tout va, le grosbourrin possède généralement au moins l'une des caractéristiques suivantes : - il œuvre pour un monde plus juste (selon lui) et défend la veuve et l'orphelin, et le villageois opprimé, en défonçant la tête de toutes les brutes qu'il croise, - toutes les femmes sont folles de son corps et rêvent de s'accoupler avec lui, - il est grand, beau, fort, intelligent, résolument hétéro... et macho. Bref, le grosbourrin incarne une sorte d'idéal viril pour l'adolescent prépubère en manque de repères. A première vue, Guts, le héros de Berserk, a tout de ce grosbourrin-type. Sa ressemblance physique avec Ken le survivant saute d'ailleurs aux yeux : mêmes cheveux noirs courts en brosse, même tenue noire, même gueule qui tire la tronche à longueur de page. Et pourtant, la ressemblance s'arrête là. Car Berserk, c'est la BD de grosbourrin à l'age adulte. Et c'est du coup diablement plus intéressant... Car Guts n'a rien d'un justicier. S'il massacre à tour de bras, c'est parce que c'est à peu près la seule chose qu'il sache faire... ses motivations varient au cours de l'histoire, mais c'est toujours son instinct de survie surdéveloppé qui l'anime. En fait, Guts n'est pas loin d'être une bête sauvage, un animal violent animé par une rage inextinguible, et qui a besoin d'étriper du démon en guise d'exutoire. Un des aspects passionnant du manga est justement le combat entre l'animal et l'humain en lui, et qui le rend attachant malgré son aspect très primaire... Guts n'a rien non plus d'un grand séducteur. Son premier grand amour est avant tout sa gigantesque épée à deux mains avec laquelle il entretient une relation quasiment onaniste. Vient ensuite Casca, bien sûr, la seule femme qui ait réussi à susciter son intérêt, dont le destin est lié au sien, et qui n'a rien d'un simple faire-valoir. Et, enfin, Griffith, son antagoniste parfait, son parfait opposé tant sur le plan du physique que de la personnalité, avec qui il a une relation mêlée d'amour et de haine, non dénuée de sous-entendus homosexuels. Berserk n'a rien d'un manga macho non plus, ce qui, pour un manga de grosbourrin, est assez étonnant il faut avouer : les personnages féminins sont traités sur un strict plan d'égalité avec les hommes. Il y en a des intelligentes, des idiotes, des naïves, des courageuses, des lâches, des réalistes, des fortes et des faibles... de très beaux portraits de femme émaillent le manga tout du long. Bref, Berserk est en beaucoup de points un manga tout à fait passionnant, glauque et extrêmement violent, certes, mais adulte en même temps (et je ne parle pas que des scènes de cul qui jalonnent le manga...), avec des personnages fouillés, des histoires noires et passionnantes, et un fond psychanalytique tout à fait fascinant. J'aurais mis sans hésiter 5 étoiles s'il n'avait eu des défauts rédhibitoires à mes yeux : tout d'abord et avant tout, la complaisance crasse de certaines scènes, notamment de viol, à laquelle j'ai fini par m'habituer mais qui m'avaient franchement choquées en première lecture. Et, de façon plus anecdotique, l'intérêt très inégal des différentes phases du manga : les tomes 1 et 2 sont nullissimes, et à partir du tome 24 on tombe dans de l'AD&D de base, sans la moindre originalité, comme si son cœur de cible avait rajeuni de 10 ans. Mais, entre les tomes 3 et 23, il y a vraiment quelque chose qui fait que Berserk n'est pas un manga de grosbourrins comme les autres...
Fables - 1001 Nuits de Neige
1001 nuits de Neige est un opus « Spécial » de la série Fables. Une série justement fabuleuse qui mérite bien ce beau recueil de différents et talentueux artistes. Je n'ai trouvé que des qualités dans ce recueil : Une narration superbe, une trame cohérente, des styles graphiques qui s'associent à merveille, le plaisir de trouver les personnages de cet univers dans des circonstances nouvelles 1001 nuits de Neige est un véhicule qui transporte le lecteur au pays onirique des Fables. Vu sous un autre jour les personnages gagnent de la profondeur et de belles révélations sont apportées sur l'univers des Fables de Bill Willingham. Je parle de différences de style entre les artistes, le tout est visuellement très agréable et cela fait toujours plaisir de voir tant de brio dans les planches. Sans les citer tous j'ai particulièrement apprécié de voir des dessins de Michael W. Kaluta, Charles Vess ou John Bolton. Mon coup de cœur pour Brian Bolland, qui apparait de manière fugace, mais les deux planches qu'il offre à ce monde sont absolument magnifiques. J'en viens au point gênant qui me dérange concernant cet album. Bill Willingham a beau accueillir tous les lecteurs dans sa préface, qu'ils connaissent Fables ou pas, je pense pour ma part qu'il y a une différence notable entre ces deux populations de lecteurs. Je pense que le coutumier de la série sera immanquablement séduit par le beau et riche livre qu'est 1001 nuits de Neige, en terrain différent mais en univers connu il en appréciera toute la délicieuse substance. Alors qu'à mon avis le lecteur découvrant 1001 nuits de Neige appréciera un livre de contes magnifique, illustré de main de maitre. Un joli livre d'image de qualité, fort appréciable en tant que tel mais auquel il manquera la résonance de la série fondatrice, cela n'enlève rien aux qualités intrinsèques du recueil mais il est dommage d'amoindrir l'impact d'une œuvre si jolie. Il m'est impossible de dissocier 1001 nuits de Neige des Fables... de la même manière qu'il m'est impossible de dissocier Sandman de certains de ses épisodes. Lecteur, si tu veux découvrir l'univers de Bill Willingham, commence par faire un tour par le Fableville de la série régulière et ensuite dévore cet album, le plaisir sera plus grand... JJJ
Saint-Germain, puis rouler vers l'Ouest
Très beau one shot de Bruno LE FLOC'H, plus intimiste et personnel que ses anciennes productions. L'histoire débute avec Alexis, saxophoniste surdoué, qui a la fâcheuse habitude de terminée ses soirées musicales par des afters bien arrosés. Pour cette raison, Mary, sa petite amie, ne sera plus au domicile à un retour de virée. Il s'en suit un road movie sensible où Alexis, jeune prétentieux et égocentrique, va évoluer au gré des rencontres. Sa seule piste pour retrouver Mary lui est fournie par un ami : une maison familiale à Dinan en Bretagne. Il va alors prendre son saxophone, un peu d'alcool et sauter dans sa 203 pour aller la rechercher. Il n'a alors qu'un numéro de téléphone. Cette expérience va le faire tranquillement évoluer et murir. Elle va lui ouvrir d'autres perspectives que celles que lui offre son milieu bourgeois. Il va rencontrer des personnages riches en couleur, des femmes aux comportements étranges, et prendre le temps de se retrouver. J'en ai presque trop dit sur ce récit. Au début, je ne supportais pas Alexis, mais au fil des pages sa personnalité s'est avérée moins superficielle et plus attachante. Ceux qui connaissent Bruno LE FLOC'H ne seront pas surpris par le dessin dans la même lignée que ses anciennes BD. Les couleurs sont toujours aussi belles et douces. Seul le format change et a grandi. C'est peut être le seul bémol que je ferai : je trouve que le format de la collection Mirage de Delcourt, plus petit, convient mieux à son trait. Mais il s'agit là d'une question de goût. Au final, on a une très belle BD d'ambiance offrant un beau moment de lecture.