Pfiouu...
Longtemps que la poésie d'un tel imaginaire ne m'avait pas autant touché !
"Clandestine" nous propose à travers le récit autobiographique d'une enfant abandonnée par sa mère une immersion dans l'imaginaire enfantin et leur vision du monde, avec un cadre familial bien particulier. Ça parait pompeux et un rien resucé tout ça, mais Virginie Cady a su trouver un fil simple, tout en poésie, pour nous narrer son histoire.
Et ce récit prend toute sa grandeur grâce au coup de crayon magistral de Marc-Renier. C'est simple, épuré (dessin aplat en noir & blanc), mais quelle sensibilité et expressivité ! Rien d'original sous ce coup de patte, mais seulement le trait juste qui sait exprimer à merveille ce que la scénariste veut nous exprimer.
Car c'est un véritable travail d'interprétation graphique que nous propose Marc-Renier. Amusez vous à ne reprendre que le texte et essayez d'illustrer ces propos... On se demande comment ont pu germer toutes ces idées qui collent parfaitement à ce que ressent notre petite Virginie !
Une BD d'une immense sensibilité, qui a su éviter le ton larmoyant qui aurait été facile au vu de la vie de notre jeune héroïne, et qui ne demande qu'à confirmer l'immense talent présenté par nos deux auteurs dans un second tome que j'attends avec impatience.
*****
La série ayant finalement été abandonnée, j'en déconseille finalement malheureusement l'achat, car cette série si bien parti ne connaitra finalement pas de dénouement. Dommage.
Cet avis concerne les tomes 1 à 4
Quelle incroyable univers développé sous nos yeux avec humour tout d’abord, puis avec inventivité et enfin avec profondeur !
Le premier tome édité en format souple chez AUDIE en 1978 se lit en noir et blanc. Les cases sont petites, le dessin déjà fouillé noircit la page d’un monde d’étranges « bestioles ». si certains comportements font écho à un boulot-métro-dodo qui rappelle quelque chose, les merdouzils sont crus (comme la couverture le montre) mais attachants. L’histoire avance sans que l’on comprenne où nous allons parvenir, la simple volonté de connaitre autre chose va mener nos petits aventuriers vers une mine de connaissance et l’album se finit sur une sorte de réflexion sur l’utilité de la connaissance pour la vie quotidienne. Honnêtement à ce stade, les planches sont confuses à cause de leur taille, on devine une quête initiatique avec la découverte d’autres mondes, mais nos bestioles paraissent très immatures et trop enfantines pour élever le débat, il est très difficile d’y voir une pépite de la BD ! La réédition chez Dargaud changera la couverture, le format plus grand permettra au blanc d’encadrer les planches ce qui les rend plus lisibles.
Le second tome passe en couleur chez Dargaud, les planches sont plus aérées et nos bestioles ont changé de monde grâce à une « porte » non sans avoir découvert des personnages qui les accompagnent ou les aident dans leur quête. Car il s’agit bien d’une quête désormais, même si on ne sait pas de quoi, nos merdouzils sont tout simplement curieux et ouverts au monde quitte à en braver les dangers. Le premier tome nous avait fait découvrir cette affreuse bestiole que la Jôle qui répète tout jusqu’à faire devenir fou, le second nous fera découvrir le terrible danger que représente l’anti-jôle qui fait dormir et oublier. Finalement chaque monde connait des gens de bonnes volontés au milieu d’un troupeau d’êtres suivant le risque majeur représenté par ces animaux aux pouvoirs grotesques. Seuls quelques esprits indépendants arrivent par subterfuges au prix de grands dangers à lutter. Nos aventuriers découvrent les chenapouilles qui chatouillent. L’humour se fait plus subtil, les couleurs se mettent en place en douceur : que ce monde est passionnant !
Le troisième tome montre une couleur désormais maîtrisée, ces inquiétantes bestioles que nous rencontrons paraissent étrangement serviable dans des mondes généralement hostiles, aurions nous enfin trouvé un monde accueillant ? Evidemment sans champignons magiques la réalité est moins agréable… La découverte du feu et du personnage du rêveur font définitivement basculer le récit dans la quête initiatique, sauf que dorénavant le but est enfin connu, nos héros ont désormais un but ! Le bestiaire fabuleux n’en finit plus de nous surprendre et de nous faire rêver, et enfin nous arrivons au thème sous jacent depuis le début de la série : la réalité, sa stabilité et le prix à payer pour l’existence… Les démons majeurs sont inquiétants, et quelle est donc cette crognote rieuse qui semble être la clé ?
Le dernier opus du premier cycle valide les questions en suspend, non sans nous avoir fait découvrir cette sorte de taupe qui gratouille et permet de traverser l’espace temps. Il est question ici de vie et de mort l’équilibre s’est détruit par l’orgueil des démons majeurs, il faudra à tous un sacrifice pour pouvoir continuer d’exister, les uns comprennent leur chimère, les autres tentent de s’accrocher à une réalité trompeuse, au milieu de tout ça nos trois héros participeront à la renaissance du monde, tout en étant désormais bloqués. Cette fin me va même si je serai ravi de lire la suite dès que possible.
Une réédition aux Humanoïdes en 1990 ne changera pas l’équilibre, se contentant de modifier les couvertures.
Vous l’aurez compris : ne vous arrêtez pas à une première impression si vous croisez cette série, elle vaut le coup ! Il ne s’agit pas d’en faire un ouvrage initiatique sur les vérités cachées de notre civilisation, mais les aventures de nos héros sont d’une poésie déroutante. La question de la réalité de l’existence se fait au cœur de chaque personnage, chaque personnage « évolué » se perd dans des chimères tandis que seuls les faibles permettent de dépasser leurs problèmes. Le feu, l’épouse, le pouvoir sont autant de chimères qui fragilisent le rêveur, l’humain et les démons majeurs, personnages les plus puissants du monde narré. Enfin le sacrifice final permettant la renaissance du monde est presque un message Christique associé au pouvoir du faible… L’univers dévoilé petit à petit montre une richesse incroyable, quelle évolution entre nos antihéros un peu scato du premier tome et ces êtres volontaires agissant pour un but donné dans le 4 ème !
Quelle claque et quelle découverte que cette série vieille de 30 ans ! Derrière un début poussif se cachent une imagination débordante et une structure crescendo pour une série bluffante qui mériterait plus grande exposition !
(j’ai hâte de trouver la suite pour compléter cet avis !)
Philippe Jarbinet nous propose une histoire de guerre (en 2 volumes) des plus intéressantes.
Le récit se déroule en hivers 44, lors de la bataille des Ardennes, et met en scène un petit groupe de G.I.'s égarés derrière les lignes allemandes. Sur leur route, ils vont croiser le chemins de deux jeunes orphelins juifs, d'une belle jeune femme et d'un déserteur allemand qui détient un secret si mortel pour tous les dignitaires nazis qu'il est activement recherché par tous les SS du coin !
Le sujet est parfaitement maîtrisé par l'auteur qui a visiblement fait d'importantes recherches sur cette période, notamment pour ce qui touche à l'uniformologie, les armes, le matériel, etc.
Le scénario tient parfaitement la route. Le récit est fluide et agréable. Le passage sur les sinistres Einsatz Kommandos est particulièrement instructif et bouleversant...
Les dessins à l'aquarelle sont eux aussi plutôt réussis. Bref, j'ai beaucoup aimé ce diptyque.
Mes notes :
Scénario : 4/5
Dessins : 4/5
Couleurs : 4/5
Bien au chaud dans ma courtepointe, j’entame la lecture de ce recueil d’histoires courtes.
Tout comme mes prédécesseurs, j’ai été séduit par le ton simple et vrai de ces récits intimistes. Ici, point de héros. Juste une tranche de vie d’hommes, de femmes, jeunes ou âgés, qu’on suit dans la peau d’un observateur externe. Ca tient un peu du voyeurisme. Mais il n’est pas malsain. Au contraire, ces récits anodins de prime abord laissent un goût de quiétude et de sérénité même s’ils ne sont pas tous gai. Pour illustrer cette belle diversité de récits, Zidrou s’est adjoint les services de dessinateurs qui me sont inconnus pour la plupart. Un pari osé et . . . réussi ! Parmi ces auteurs prometteurs, je retiens le trait de Jordi Lafebre qui présente une belle maturité (dans la veine d’un Cyril Pedrosa).
Assurément un beau recueil.
Deux monuments de la bd d’Amérique latine s’associent pour fournir un album exemplaire, tant dans le trait que dans la narration.
Le titre est des plus explicites. Se passer de bulles rend la tâche plus ardue car tout repose alors sur le visuel. Heureusement que Mandrafina n’est pas un manche pour tenir son crayon ! Trillo, comme souvent, glisse une pointe de cynisme dans ses récits, ne laissant que peu de chances à ses héros éphémères d’en réchapper. C’est interpellant, bien vu en général. La qualité des histoires est au rendez-vous. Certaines m’ont davantage marquées ("la porte", "la pomme", "les photos", "le suicide" et "le facteur"). D’autres m'ont paru plus nébuleuses comme celle avec ce cheminot, brûle-gueule en bouche, qui renvient en gare chercher une passagère esseulée.
A lire ! Surtout que cet album se déniche pour une bouchée de pain en solderie.
Il aurait pu être un John, figure mythique du cowboy courageux et intègre. Un Billy ou un Jesse, au panthéon des outlaws légendaires. Ou bien encore un Clint, héros de western crépusculaire, froid et viril, juste, mais impitoyable. Dans un terrain de jeu aussi fabuleux, il n’y avait que l’embarras. Il a choisi d’être Lincoln. D’abord parce qu‘il lui fallait dégotter un nom autre que ce « crâne de bois » dont on l’avait affublé gamin et que ce gars-là lui plaisait bien : « quand il parlait, les autres autour fermaient leurs clapets et seule une balle avait réussi à le faire taire ». Mais aussi, parce que né bâtard, puis enfant délaissé, il ne pouvait fatalement que devenir lui, ce type solitaire et blasé de la vie qui en voudrait à la terre entière.
Lincoln ! L’anti mythe incarné. Depuis sa naissance, il tire la tronche. Ce qui lui vaut certainement ses sourcils tombants et sa mâchoire si basse. Nihiliste tire au flanc, pochard cabochard, bougon cynique et atrabilaire misanthrope (j’en oublie surement) , cet adepte du je-m’en-foutisme et du tout pour ma gueule est néanmoins outillé d’un esprit incisif, d’une verve qui étouffe l’ennemi sous les piques et les jurons les plus inventifs. Malheureusement, quand on n’a pas le physique de sa grande bouche, ça finit toujours par des baffes et des gnons en travers du museau ou des barres de fer qui vous mettent la citrouille en travaux. Mais il est comme ça Lincoln, il n’arrive pas à la fermer, ce qui lui vaut d’être viré d’un peu partout, et souvent avec de l’élan au postérieur. Alors, il vivote, vagabonde, boit, joue, vole, se laisse porter au gré des vents… L’antihéros le plus irrécupérable du Far West et de la bande dessinée (j’ai eu beau fouiner parmi les cinq généreuses colonnes de ma Billyothèque scandinave, je n’ai pas trouvé pire).
Et pourtant, il y en a encore un qui y croit. Le vieux, là-haut, qui va débouler en cours d’aventure. Version papy rase-moquette, looké poncho sur les épaules et sombrero vissé sur la tête. Mais qu’est-ce qui peut bien trotter dans le carafon du Très-Haut ? Non !? Il ne veut quand même pas faire de ce dégénéré un élu, un rédempteur, un… mais si ! Il s’improvise Sancho d’un futur Don Quichotte en stetson, un chevalier à la triste figure, qui, il l’espère, ramènera un peu de bien, d’humanité et de sens moral à cette époque turbulente. Malgré sa brouette de défauts, c’est vrai qu’il est attachant le Lincoln, mais, même s’il démontre quelques belles dispositions dans la multiplication des pains, y’aurait pas comme une erreur de casting ? Un peu naïf et inconscient le barbu ! Surtout que dans son élan d’apprenti sorcier, il lui offre… l’immortalité (certes, les voies du Seigneur sont impénétrables, mais là, j’en connais un qui ne va pas tarder à regretter sa connerie).
D’autant que Lincoln, lui s’en tape. Ni étonné, ni émerveillé par cette descente céleste, il veut juste qu’on lui lâche les bottes (et autres choses). À peine profite-t-il de la faveur divine pour se montrer un peu plus provocateur et bagarreur. Et quand il enfile, bien malgré lui, le costume de justicier, c’est vraiment qu’il n’y a guère d’autres choix, qu’il en a un peu ras le bocal ou qu’il y a un truc à récupérer au bout. Dieu désabusé, c’est son clone antipodal qui entre en scène. Un cornu aux approches méphistophéliques beaucoup moins subtiles. Après tout, son métier, c’est emmerder les gens. Et avec Lincoln, il tenait le bon gus. Mais si notre héros refuse de bêler en mouton de Dieu, ce n’est pas pour roucouler en pigeon du diable.
Et c’est donc coincé entre bien et mal que notre cowboy traverse les tableaux et enchaîne les pérégrinations. Village bouseux et expédition punitive, bas-fonds new-yorkais, péons exploités et Mexique en révolution… Subissant son destin, toujours aussi chieur et teigneux, même si on le sent légèrement évoluer, laissant les évènements moduler sa personnalité et montrant un peu plus d’implication. Mais il ne faudra pas s’attendre à un miracle. Une bonne centaine d’albums seraient nécessaires avant de le voir canonisé. Peut-être la jolie rebelle Mexicaine réussira-t-elle là où les deux autres ont échoué ?
On se délecte de l’humour grinçant et omniprésent derrière lequel se tapissent quelques sujets un peu plus sérieux. Une petite réflexion sur le sens de la vie, des questionnements plus divers sur la ségrégation ou la peine de mort. Le dessin est superbe, même s’il varie d’un tome à l’autre, s’exposant plus ou moins crayonné. Les décors peu fouillés laissent la part belle à l’ambiance et la narration. Les dialogues, eux, sont monstrueux. De la vanne premier degré aux échanges beaucoup plus philosophiques, il y a une telle variété dans la tonalité et le cynisme. Certaines répliques sont fulgurantes, d’autres à se pisser dessus. Un must.
Furieusement intelligent et rafraîchissant.
Et si ça ne vous plait pas, j’en ai rien à secouer. Chier… Merde… Putain…
Après Tirésias, je retrouve les mêmes auteurs dans La Gloire d'Héra. Averti qu'il était un cran en dessous, je n'en ai pas moins apprécié la lecture. Le but de cette BD, en plus de nous divertir, est de nous conter les instants d'Hercules (ou Herakles) avant qu'on ne le connaisse sous ce nom.
Je n'attendais pas grand chose de La Gloire d'Hera au niveau du scénario. Mais c'est surtout le dessin qui m'a surpris. Pas aussi beau que dans Tirésias, il fait même pâle figure devant son successeur. Cependant, le trait est suffisamment expert au niveau des expressions des visages.
Côté scénario, c'est du bon. Les personnages ne sont pas aussi attachants que dans Tirésias mais bénéficient d'une bonne psychologie. Le ton est plus humoristique que son cadet, ce qui n'est pas déplaisant mais un peu dérangeant sachant que le dénouement ne sera pas très réjouissant. Certains personnages perdent ainsi en crédibilité, je pense en priorité au centaure Agrios. Le ton aurait gagné à être plus solennel.
Le rythme est soutenu, pas de temps mort inutile. La narration fluide. Le Tendre s'en sort bien en réussissant à présenter les personnages et à exposer les enjeux dès le départ (pourtant y'a pas mal de persos présents dans la même scène au début).
J'ai un bémol à opposer au scénario: l'idéalisme aveugle d'Alcée aurait pu être un peu plus développé.
Bon je vous laisse, faut que j'aille modifier Tirésias en culte.
Cela faisait longtemps que je n'avais pas lu de la ligne claire... Du coup, j'ai été un peu dérouté au début, mais l'oeil s'y fait rapidement et à vrai dire je n'ai pas été déçu par ce premier album. On entre très vite dans l'histoire. Le scénario, même s'il est simple, tient parfaitement la route et on passe un agréable moment. Les amateurs de films d'espionnage des années 50-60 y trouveront certainement leur bonheur.
Espérons que les albums suivants seront de la même valeur... voire mieux ! Qui sait ?
Autre côté positif, le fait que chaque album raconte une histoire différente. Un peu marre des séries à rallonge !
Originellement publiée chez Soleil sous le nom de Starbood, cette série aurait franchement mérité d'aller plus loin que deux albums.
Le dessin est signé Serge Fino, déjà à l'époque auteur des séries Les Soleils Rouges de l'Eden et du "Chant du Phaéton". Sur cette nouvelle série, le jeune dessinateur prouvait toute l'étendue de son talent. Cet univers SF concocté par Simon Rocca, alias Georges Ramaioli, lui colle comme un gant, et lui permet de donner toute la mesure à son trait, en sortant des éternelles aventures d'héroic fantasy dans lesquelles il était cantonné à l'époque. Simon Rocca quant à lui est surtout connu du grand public pour des séries historiques comme Zoulouland, Vae Victis et La saga de Bas de cuir. Ici, il surprend agréablement ses lecteurs en s'écartant radicalement des récits qui ont fait sa notoriété avec ce polar futuriste très soigné. Comme tout récit à suspens qui se respecte, le scénario tient en haleine tout au long des deux albums.
Si vous aimez les histoires policières, de SF, ou tout simplement les bouquins bien fichus, cette mini-série est pour vous !
Une bonne surprise que Lucille. Emprunté complètement au hasard, je dois dire que je l'ai choisi en précipitation et uniquement sur la renommée de l'éditeur, que je ne connais pas encore beaucoup.
Je vais commencer par les reproches que je fais à ce premier tome. Ce gros pavé aborde de nombreux thème sans véritablement les traiter. Certains thèmes semblent être présents seulement pour faire avancer l'histoire. Bref, il y avait matière à traiter plus en profondeur certains sujets. D'autre part, j'ai eu un peu de mal à entrer dans l'histoire. J'ai eu plus de plaisir à suivre la partie sur Lucille que sur Arthur.
Mais l'histoire prend une tournure très sympathique lors de la rencontre de nos deux adolescents. Une jolie histoire d'amour va naître entre les deux moitiés et s'amplifier tout au long de l'histoire. Malgré mes réticences du début, dues au fait que c'est mon premier "livre d'auteur", j'ai été aspiré par cette BD, notamment quand je me suis laissé porter et dépayser par la narration originale.
Les personnages ne sont pas en reste puisqu'ils sont très attachants; je me suis senti très impliqué par leurs aventures et mésaventures.
En l'occurrence, un très bon premier tome qui place la barre haute et dont la suite est attendue de pied ferme.
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Clandestine
Pfiouu... Longtemps que la poésie d'un tel imaginaire ne m'avait pas autant touché ! "Clandestine" nous propose à travers le récit autobiographique d'une enfant abandonnée par sa mère une immersion dans l'imaginaire enfantin et leur vision du monde, avec un cadre familial bien particulier. Ça parait pompeux et un rien resucé tout ça, mais Virginie Cady a su trouver un fil simple, tout en poésie, pour nous narrer son histoire. Et ce récit prend toute sa grandeur grâce au coup de crayon magistral de Marc-Renier. C'est simple, épuré (dessin aplat en noir & blanc), mais quelle sensibilité et expressivité ! Rien d'original sous ce coup de patte, mais seulement le trait juste qui sait exprimer à merveille ce que la scénariste veut nous exprimer. Car c'est un véritable travail d'interprétation graphique que nous propose Marc-Renier. Amusez vous à ne reprendre que le texte et essayez d'illustrer ces propos... On se demande comment ont pu germer toutes ces idées qui collent parfaitement à ce que ressent notre petite Virginie ! Une BD d'une immense sensibilité, qui a su éviter le ton larmoyant qui aurait été facile au vu de la vie de notre jeune héroïne, et qui ne demande qu'à confirmer l'immense talent présenté par nos deux auteurs dans un second tome que j'attends avec impatience. ***** La série ayant finalement été abandonnée, j'en déconseille finalement malheureusement l'achat, car cette série si bien parti ne connaitra finalement pas de dénouement. Dommage.
Dans les villages
Cet avis concerne les tomes 1 à 4 Quelle incroyable univers développé sous nos yeux avec humour tout d’abord, puis avec inventivité et enfin avec profondeur ! Le premier tome édité en format souple chez AUDIE en 1978 se lit en noir et blanc. Les cases sont petites, le dessin déjà fouillé noircit la page d’un monde d’étranges « bestioles ». si certains comportements font écho à un boulot-métro-dodo qui rappelle quelque chose, les merdouzils sont crus (comme la couverture le montre) mais attachants. L’histoire avance sans que l’on comprenne où nous allons parvenir, la simple volonté de connaitre autre chose va mener nos petits aventuriers vers une mine de connaissance et l’album se finit sur une sorte de réflexion sur l’utilité de la connaissance pour la vie quotidienne. Honnêtement à ce stade, les planches sont confuses à cause de leur taille, on devine une quête initiatique avec la découverte d’autres mondes, mais nos bestioles paraissent très immatures et trop enfantines pour élever le débat, il est très difficile d’y voir une pépite de la BD ! La réédition chez Dargaud changera la couverture, le format plus grand permettra au blanc d’encadrer les planches ce qui les rend plus lisibles. Le second tome passe en couleur chez Dargaud, les planches sont plus aérées et nos bestioles ont changé de monde grâce à une « porte » non sans avoir découvert des personnages qui les accompagnent ou les aident dans leur quête. Car il s’agit bien d’une quête désormais, même si on ne sait pas de quoi, nos merdouzils sont tout simplement curieux et ouverts au monde quitte à en braver les dangers. Le premier tome nous avait fait découvrir cette affreuse bestiole que la Jôle qui répète tout jusqu’à faire devenir fou, le second nous fera découvrir le terrible danger que représente l’anti-jôle qui fait dormir et oublier. Finalement chaque monde connait des gens de bonnes volontés au milieu d’un troupeau d’êtres suivant le risque majeur représenté par ces animaux aux pouvoirs grotesques. Seuls quelques esprits indépendants arrivent par subterfuges au prix de grands dangers à lutter. Nos aventuriers découvrent les chenapouilles qui chatouillent. L’humour se fait plus subtil, les couleurs se mettent en place en douceur : que ce monde est passionnant ! Le troisième tome montre une couleur désormais maîtrisée, ces inquiétantes bestioles que nous rencontrons paraissent étrangement serviable dans des mondes généralement hostiles, aurions nous enfin trouvé un monde accueillant ? Evidemment sans champignons magiques la réalité est moins agréable… La découverte du feu et du personnage du rêveur font définitivement basculer le récit dans la quête initiatique, sauf que dorénavant le but est enfin connu, nos héros ont désormais un but ! Le bestiaire fabuleux n’en finit plus de nous surprendre et de nous faire rêver, et enfin nous arrivons au thème sous jacent depuis le début de la série : la réalité, sa stabilité et le prix à payer pour l’existence… Les démons majeurs sont inquiétants, et quelle est donc cette crognote rieuse qui semble être la clé ? Le dernier opus du premier cycle valide les questions en suspend, non sans nous avoir fait découvrir cette sorte de taupe qui gratouille et permet de traverser l’espace temps. Il est question ici de vie et de mort l’équilibre s’est détruit par l’orgueil des démons majeurs, il faudra à tous un sacrifice pour pouvoir continuer d’exister, les uns comprennent leur chimère, les autres tentent de s’accrocher à une réalité trompeuse, au milieu de tout ça nos trois héros participeront à la renaissance du monde, tout en étant désormais bloqués. Cette fin me va même si je serai ravi de lire la suite dès que possible. Une réédition aux Humanoïdes en 1990 ne changera pas l’équilibre, se contentant de modifier les couvertures. Vous l’aurez compris : ne vous arrêtez pas à une première impression si vous croisez cette série, elle vaut le coup ! Il ne s’agit pas d’en faire un ouvrage initiatique sur les vérités cachées de notre civilisation, mais les aventures de nos héros sont d’une poésie déroutante. La question de la réalité de l’existence se fait au cœur de chaque personnage, chaque personnage « évolué » se perd dans des chimères tandis que seuls les faibles permettent de dépasser leurs problèmes. Le feu, l’épouse, le pouvoir sont autant de chimères qui fragilisent le rêveur, l’humain et les démons majeurs, personnages les plus puissants du monde narré. Enfin le sacrifice final permettant la renaissance du monde est presque un message Christique associé au pouvoir du faible… L’univers dévoilé petit à petit montre une richesse incroyable, quelle évolution entre nos antihéros un peu scato du premier tome et ces êtres volontaires agissant pour un but donné dans le 4 ème ! Quelle claque et quelle découverte que cette série vieille de 30 ans ! Derrière un début poussif se cachent une imagination débordante et une structure crescendo pour une série bluffante qui mériterait plus grande exposition ! (j’ai hâte de trouver la suite pour compléter cet avis !)
Airborne 44
Philippe Jarbinet nous propose une histoire de guerre (en 2 volumes) des plus intéressantes. Le récit se déroule en hivers 44, lors de la bataille des Ardennes, et met en scène un petit groupe de G.I.'s égarés derrière les lignes allemandes. Sur leur route, ils vont croiser le chemins de deux jeunes orphelins juifs, d'une belle jeune femme et d'un déserteur allemand qui détient un secret si mortel pour tous les dignitaires nazis qu'il est activement recherché par tous les SS du coin ! Le sujet est parfaitement maîtrisé par l'auteur qui a visiblement fait d'importantes recherches sur cette période, notamment pour ce qui touche à l'uniformologie, les armes, le matériel, etc. Le scénario tient parfaitement la route. Le récit est fluide et agréable. Le passage sur les sinistres Einsatz Kommandos est particulièrement instructif et bouleversant... Les dessins à l'aquarelle sont eux aussi plutôt réussis. Bref, j'ai beaucoup aimé ce diptyque. Mes notes : Scénario : 4/5 Dessins : 4/5 Couleurs : 4/5
La Vieille Dame qui n'avait jamais joué au tennis et autres nouvelles qui font du bien
Bien au chaud dans ma courtepointe, j’entame la lecture de ce recueil d’histoires courtes. Tout comme mes prédécesseurs, j’ai été séduit par le ton simple et vrai de ces récits intimistes. Ici, point de héros. Juste une tranche de vie d’hommes, de femmes, jeunes ou âgés, qu’on suit dans la peau d’un observateur externe. Ca tient un peu du voyeurisme. Mais il n’est pas malsain. Au contraire, ces récits anodins de prime abord laissent un goût de quiétude et de sérénité même s’ils ne sont pas tous gai. Pour illustrer cette belle diversité de récits, Zidrou s’est adjoint les services de dessinateurs qui me sont inconnus pour la plupart. Un pari osé et . . . réussi ! Parmi ces auteurs prometteurs, je retiens le trait de Jordi Lafebre qui présente une belle maturité (dans la veine d’un Cyril Pedrosa). Assurément un beau recueil.
Histoires sans paroles
Deux monuments de la bd d’Amérique latine s’associent pour fournir un album exemplaire, tant dans le trait que dans la narration. Le titre est des plus explicites. Se passer de bulles rend la tâche plus ardue car tout repose alors sur le visuel. Heureusement que Mandrafina n’est pas un manche pour tenir son crayon ! Trillo, comme souvent, glisse une pointe de cynisme dans ses récits, ne laissant que peu de chances à ses héros éphémères d’en réchapper. C’est interpellant, bien vu en général. La qualité des histoires est au rendez-vous. Certaines m’ont davantage marquées ("la porte", "la pomme", "les photos", "le suicide" et "le facteur"). D’autres m'ont paru plus nébuleuses comme celle avec ce cheminot, brûle-gueule en bouche, qui renvient en gare chercher une passagère esseulée. A lire ! Surtout que cet album se déniche pour une bouchée de pain en solderie.
Lincoln
Il aurait pu être un John, figure mythique du cowboy courageux et intègre. Un Billy ou un Jesse, au panthéon des outlaws légendaires. Ou bien encore un Clint, héros de western crépusculaire, froid et viril, juste, mais impitoyable. Dans un terrain de jeu aussi fabuleux, il n’y avait que l’embarras. Il a choisi d’être Lincoln. D’abord parce qu‘il lui fallait dégotter un nom autre que ce « crâne de bois » dont on l’avait affublé gamin et que ce gars-là lui plaisait bien : « quand il parlait, les autres autour fermaient leurs clapets et seule une balle avait réussi à le faire taire ». Mais aussi, parce que né bâtard, puis enfant délaissé, il ne pouvait fatalement que devenir lui, ce type solitaire et blasé de la vie qui en voudrait à la terre entière. Lincoln ! L’anti mythe incarné. Depuis sa naissance, il tire la tronche. Ce qui lui vaut certainement ses sourcils tombants et sa mâchoire si basse. Nihiliste tire au flanc, pochard cabochard, bougon cynique et atrabilaire misanthrope (j’en oublie surement) , cet adepte du je-m’en-foutisme et du tout pour ma gueule est néanmoins outillé d’un esprit incisif, d’une verve qui étouffe l’ennemi sous les piques et les jurons les plus inventifs. Malheureusement, quand on n’a pas le physique de sa grande bouche, ça finit toujours par des baffes et des gnons en travers du museau ou des barres de fer qui vous mettent la citrouille en travaux. Mais il est comme ça Lincoln, il n’arrive pas à la fermer, ce qui lui vaut d’être viré d’un peu partout, et souvent avec de l’élan au postérieur. Alors, il vivote, vagabonde, boit, joue, vole, se laisse porter au gré des vents… L’antihéros le plus irrécupérable du Far West et de la bande dessinée (j’ai eu beau fouiner parmi les cinq généreuses colonnes de ma Billyothèque scandinave, je n’ai pas trouvé pire). Et pourtant, il y en a encore un qui y croit. Le vieux, là-haut, qui va débouler en cours d’aventure. Version papy rase-moquette, looké poncho sur les épaules et sombrero vissé sur la tête. Mais qu’est-ce qui peut bien trotter dans le carafon du Très-Haut ? Non !? Il ne veut quand même pas faire de ce dégénéré un élu, un rédempteur, un… mais si ! Il s’improvise Sancho d’un futur Don Quichotte en stetson, un chevalier à la triste figure, qui, il l’espère, ramènera un peu de bien, d’humanité et de sens moral à cette époque turbulente. Malgré sa brouette de défauts, c’est vrai qu’il est attachant le Lincoln, mais, même s’il démontre quelques belles dispositions dans la multiplication des pains, y’aurait pas comme une erreur de casting ? Un peu naïf et inconscient le barbu ! Surtout que dans son élan d’apprenti sorcier, il lui offre… l’immortalité (certes, les voies du Seigneur sont impénétrables, mais là, j’en connais un qui ne va pas tarder à regretter sa connerie). D’autant que Lincoln, lui s’en tape. Ni étonné, ni émerveillé par cette descente céleste, il veut juste qu’on lui lâche les bottes (et autres choses). À peine profite-t-il de la faveur divine pour se montrer un peu plus provocateur et bagarreur. Et quand il enfile, bien malgré lui, le costume de justicier, c’est vraiment qu’il n’y a guère d’autres choix, qu’il en a un peu ras le bocal ou qu’il y a un truc à récupérer au bout. Dieu désabusé, c’est son clone antipodal qui entre en scène. Un cornu aux approches méphistophéliques beaucoup moins subtiles. Après tout, son métier, c’est emmerder les gens. Et avec Lincoln, il tenait le bon gus. Mais si notre héros refuse de bêler en mouton de Dieu, ce n’est pas pour roucouler en pigeon du diable. Et c’est donc coincé entre bien et mal que notre cowboy traverse les tableaux et enchaîne les pérégrinations. Village bouseux et expédition punitive, bas-fonds new-yorkais, péons exploités et Mexique en révolution… Subissant son destin, toujours aussi chieur et teigneux, même si on le sent légèrement évoluer, laissant les évènements moduler sa personnalité et montrant un peu plus d’implication. Mais il ne faudra pas s’attendre à un miracle. Une bonne centaine d’albums seraient nécessaires avant de le voir canonisé. Peut-être la jolie rebelle Mexicaine réussira-t-elle là où les deux autres ont échoué ? On se délecte de l’humour grinçant et omniprésent derrière lequel se tapissent quelques sujets un peu plus sérieux. Une petite réflexion sur le sens de la vie, des questionnements plus divers sur la ségrégation ou la peine de mort. Le dessin est superbe, même s’il varie d’un tome à l’autre, s’exposant plus ou moins crayonné. Les décors peu fouillés laissent la part belle à l’ambiance et la narration. Les dialogues, eux, sont monstrueux. De la vanne premier degré aux échanges beaucoup plus philosophiques, il y a une telle variété dans la tonalité et le cynisme. Certaines répliques sont fulgurantes, d’autres à se pisser dessus. Un must. Furieusement intelligent et rafraîchissant. Et si ça ne vous plait pas, j’en ai rien à secouer. Chier… Merde… Putain…
La Gloire d'Héra
Après Tirésias, je retrouve les mêmes auteurs dans La Gloire d'Héra. Averti qu'il était un cran en dessous, je n'en ai pas moins apprécié la lecture. Le but de cette BD, en plus de nous divertir, est de nous conter les instants d'Hercules (ou Herakles) avant qu'on ne le connaisse sous ce nom. Je n'attendais pas grand chose de La Gloire d'Hera au niveau du scénario. Mais c'est surtout le dessin qui m'a surpris. Pas aussi beau que dans Tirésias, il fait même pâle figure devant son successeur. Cependant, le trait est suffisamment expert au niveau des expressions des visages. Côté scénario, c'est du bon. Les personnages ne sont pas aussi attachants que dans Tirésias mais bénéficient d'une bonne psychologie. Le ton est plus humoristique que son cadet, ce qui n'est pas déplaisant mais un peu dérangeant sachant que le dénouement ne sera pas très réjouissant. Certains personnages perdent ainsi en crédibilité, je pense en priorité au centaure Agrios. Le ton aurait gagné à être plus solennel. Le rythme est soutenu, pas de temps mort inutile. La narration fluide. Le Tendre s'en sort bien en réussissant à présenter les personnages et à exposer les enjeux dès le départ (pourtant y'a pas mal de persos présents dans la même scène au début). J'ai un bémol à opposer au scénario: l'idéalisme aveugle d'Alcée aurait pu être un peu plus développé. Bon je vous laisse, faut que j'aille modifier Tirésias en culte.
Kaplan & Masson
Cela faisait longtemps que je n'avais pas lu de la ligne claire... Du coup, j'ai été un peu dérouté au début, mais l'oeil s'y fait rapidement et à vrai dire je n'ai pas été déçu par ce premier album. On entre très vite dans l'histoire. Le scénario, même s'il est simple, tient parfaitement la route et on passe un agréable moment. Les amateurs de films d'espionnage des années 50-60 y trouveront certainement leur bonheur. Espérons que les albums suivants seront de la même valeur... voire mieux ! Qui sait ? Autre côté positif, le fait que chaque album raconte une histoire différente. Un peu marre des séries à rallonge !
John Sorrow (Starblood)
Originellement publiée chez Soleil sous le nom de Starbood, cette série aurait franchement mérité d'aller plus loin que deux albums. Le dessin est signé Serge Fino, déjà à l'époque auteur des séries Les Soleils Rouges de l'Eden et du "Chant du Phaéton". Sur cette nouvelle série, le jeune dessinateur prouvait toute l'étendue de son talent. Cet univers SF concocté par Simon Rocca, alias Georges Ramaioli, lui colle comme un gant, et lui permet de donner toute la mesure à son trait, en sortant des éternelles aventures d'héroic fantasy dans lesquelles il était cantonné à l'époque. Simon Rocca quant à lui est surtout connu du grand public pour des séries historiques comme Zoulouland, Vae Victis et La saga de Bas de cuir. Ici, il surprend agréablement ses lecteurs en s'écartant radicalement des récits qui ont fait sa notoriété avec ce polar futuriste très soigné. Comme tout récit à suspens qui se respecte, le scénario tient en haleine tout au long des deux albums. Si vous aimez les histoires policières, de SF, ou tout simplement les bouquins bien fichus, cette mini-série est pour vous !
Lucille
Une bonne surprise que Lucille. Emprunté complètement au hasard, je dois dire que je l'ai choisi en précipitation et uniquement sur la renommée de l'éditeur, que je ne connais pas encore beaucoup. Je vais commencer par les reproches que je fais à ce premier tome. Ce gros pavé aborde de nombreux thème sans véritablement les traiter. Certains thèmes semblent être présents seulement pour faire avancer l'histoire. Bref, il y avait matière à traiter plus en profondeur certains sujets. D'autre part, j'ai eu un peu de mal à entrer dans l'histoire. J'ai eu plus de plaisir à suivre la partie sur Lucille que sur Arthur. Mais l'histoire prend une tournure très sympathique lors de la rencontre de nos deux adolescents. Une jolie histoire d'amour va naître entre les deux moitiés et s'amplifier tout au long de l'histoire. Malgré mes réticences du début, dues au fait que c'est mon premier "livre d'auteur", j'ai été aspiré par cette BD, notamment quand je me suis laissé porter et dépayser par la narration originale. Les personnages ne sont pas en reste puisqu'ils sont très attachants; je me suis senti très impliqué par leurs aventures et mésaventures. En l'occurrence, un très bon premier tome qui place la barre haute et dont la suite est attendue de pied ferme.