J'adore le trait de Berlion, je l'ai découvert dans Histoires d'en ville et encore apprécié dans les premiers tomes de Sales mioches ! et je ne me lasse pas de son style et en particulier de sa mise en couleurs qui est d'une authenticité et d'une luminosité incroyables. Ici encore, j'en ai pris plein les yeux : ce n'est pas parfait, je regrette parfois que les contours des visages ne soient pas moins appuyés, mais pour le reste c'est très réussi.
Au scénario, Eric Corbeyran, dont je connais assez peu la production en fin de compte, nous a concocté un petit polar bien ficelé et surtout, construit de telle manière qu'il est bien difficile de décrocher avant la fin. Les sauts dans le temps entre les différentes époques sont bien choisis et millimétrés juste comme il faut. Le tome 2 nous donne les clés au compte-goutte et fait progressivement la lumière sur cette mauvaise rencontre. J'ai beaucoup aimé le personnage de Mathias, ex gendarme un peu pourri sur les bords, et le fait que ses pensées et interrogations constituent la partie narrative de l'histoire. Les autres personnages masculins sont un peu moins charismatiques et marquants mais constituent une palette de sales types tout à fait crédible.
Une bonne surprise empruntée à la bibliothèque mais que dont je n'aurais sans aucun doute pas regretté l'achat !
Marini j'adore.... Je me suis plongé dans les Aigles de Rome comme on se plonge dans un bain chaud un pied avant pour être sur de ne pas se brûler, et je me suis imprégné petit à petit de l'histoire de ces deux garçons que rien ne pouvait rapprocher, un étant Germain et l'autre Romain puis au fil des pages deviennent des frères de sang, oui j'ai trouvé le scénario très intéressant, sans oublier les dessins et les couleurs de ce titre, chaque case est un régal pour les yeux.
Je relève ma note après le tome 3.
Ah De Crecy...! Je viens de découvrir cette série et je dois dire que je suis vraiment enthousiaste! Quelle jolie histoire! Fan de la première heure de Léon La Came, "Super Monsieur Fruit" et autre Bibendum céleste, j'ai redécouvert mon auteur préféré. Redécouvert parce qu'avec Journal d'un fantôme j'avais été déçu, mais vraiment déçu...
Dans cette série, on suit le parcours d'un chien garagiste misanthrope qui vole des pièces de voitures à ses clients (qui se déplacent tout en haut d'une montagne, là ou vit notre ami) afin de construire un super méga véhicule. Tout ceci dans le but de retrouver son seul et unique amour. Ah les histoires d'amour...
Un trait caractéristique de l'auteur, un léger sens du décalage, la route, les phrases poétiques, les concepts philosophiques...Tout y est pour une excellente bd !
Un vrai coup de cœur !
Un manga comme je les aime ! De la SF d'anticipation qui dépeint une société qui condamne 0.1% de sa jeunesse pour que le reste de la population redécouvre "la valeur de la vie".
Voici une société "bureaucratique totalitaire douce" qui sous couvert de ses couches successives de technocratie et de bonheur à tout prix (surtout économique...) a su rendre normale et acceptée une des choses les pires que l'on puisse concevoir : une peine de mort aléatoire pour des innocents pleinement accepté par sa population. Ou comment mettre en exergue le concept sociologique du monopole légitime de la violence physique par l'État...
C'est donc l'histoire d'un de ces jeunes bureaucrates chargés d'aller remettre ces fameux ikigami aux "heureux élus" pour leur signifier qu'il ne leur reste plus que 24h à vivre. Chaque tome nous propose deux histoires mettant en scène les réactions diverses de ces jeunes mis au pied du mur.
Passé la surprise de cette terrible idée, on pourrait avoir peur de tourner rapidement en rond. Mais Motorô Mase sait rebondir à merveille, faire évoluer son passeur de témoin (que l'on ne voit d'ailleurs que très peu), et surtout nous pousser vers l'empathie envers chacun de ses personnages. On les comprend. On les plaint. On s'imagine à leur place. On s'interroge à leur place : et MOI, je ferais quoi de ces dernière 24 heures ???
Côté dessin, on retrouve son trait fin et précis, que j'avais apprécié dans Heads, qui donne lieu à certaines planches magnifiques ! Certaines des doubles pages donnent une force au récit ! Et puis le découpage est d'une grande lisibilité. Bref, ça se lit tout seul !
Alors espérons que la suite soit du même tenant et nous donne à lire jusqu'à la lie un grand cru côté manga.
Je continue ma découverte des oeuvres de ce mangaka célébrissime qu'est Tezuka avec cette fois ci Demain les Oiseaux. Le titre annonce clairement la couleur de ce manga. La société humaine contemporaine serait balayée radicalement par les oiseaux qui auraient mystérieusement et soudainement acquis la capacité de penser et se font maîtres de la Terre. Ce sera le point de départ d'une critique acerbe sur la société et la nature humaine, avec un joli bonus pour la fin.
Ce manga se décompose en 19 chapitres qui sont l'occasion de découvrir la réflexion de Tezuka sur ses semblables, contemporains et passés. Dans un premier temps, la confrontation humains-oiseaux met en exergue les défauts de l'espèce humaine. La seconde partie, plus axée sur la société oiseau, sera le théâtre de la décadence de nos sociétés, l'intolérance qui devient reine au fil du temps. Les thèmes sont traités habilement, de sorte que l'histoire peut se suffire à elle-même si vous souhaitez seulement lire une ancienne histoire futuriste.
Les personnages restent certes un peu basiques, la psychologie n'étant pas toujours développée. Cela s'explique par le fait que l'on ne retrouve pas les mêmes personnages d'une aventure à l'autre. On sent qu'elles ont pris un petit coup de vieux, mais la narration de Tezuka est suffisamment bonne pour rendre les scenarii attractifs.
Le dessin tout en rondeur, caractéristique de l'auteur, ferait passer au premier regard ce manga pour un récit à destination de la jeunesse. Bien entendu il n'en est rien, et malgré son caractère vieillot ce manga reste d'actualité.
Féérique … et cauchemardesque à la fois.
Ce triptyque m’a totalement convaincu et sans une petite baisse de qualité dans le deuxième tome, et avec une conclusion plus marquante je l’aurai sans doute qualifié de « culte ».
Tout d’abord, la beauté graphique des personnages est indiscutable. Mais les auteurs ont également réussi à créer un ensemble architectural très réussi. Pour ces décors, je comparerais la série avec « Le Réseau Bombyce », mais pour ses personnages, je songerais plus facilement à « MangeCoeur ». Quoiqu’il en soit, c’est tout simplement excellent. D’autant plus que la composition des planches est également inventive et très bien pensée.
L’histoire est, par contre, un peu plus conventionnelle, mais très émouvante. Je me suis rapidement attaché aux personnages, et à leur histoire d’amour. J’aurais cependant apprécié un peu plus de profondeur pour l’aspect général de l’univers créé. Le deuxième tome, en dehors du couple vedette, ne nous offre finalement qu’une longue poursuite trop prévisible, alors que les auteurs bénéficiaient alors de suffisamment d’espace pour densifier leur univers. C’est le seul (petit) reproche que je peux leur faire.
Le troisième tome est étonnamment bon. Je craignais le pire du fait du changement de dessinateur, mais la transition se fait en douceur, sans réelle perte de qualité. La conclusion est prévisible mais satisfaisante, et n’aura pas rompu le charme dans mon cas.
Franchement bien ! Vraiment !
Cet album constituait à mes yeux ma dernière tentative dans le domaine du manga. J’avais pris soin de sélectionner un récit qui avait tout pour me plaire. Un récit intimiste servi par un trait simple et précis et présenté sous sa forme occidentale (lecture de gauche à droite). S’il ne m’avait pas convaincu, j’aurais pu faire un deuil de ce genre littéraire.
Résultat du test ? C’est franchement bien … malgré quelques détails.
Avant toutes choses, et c’est finalement ce que je retiens le mieux de ma lecture, c’est la sensibilité, l’émotion, la pudeur et le ressenti qui se dégagent de ce récit. Jiro Taniguchi a réussi à installer un climat à la fois serein et lourd en émotion qui, après une vingtaine de planches d’acclimatation (ben, oui …) a réussi à me happer au point que je n’ai plus quitté l’album. La progression narrative est excellente et nous permet de saisir la profondeur du thème proposé. Ce thème du ressentiment expliqué a posteriori était un vrai challenge, parfaitement réussi par l’artiste.
Chapeau, monsieur Taniguchi !
Restent les détails qui ennuient, ces petits riens qui, au bout du compte forment comme une petite gêne, pour citer un immense écrivain.
Le premier détail est l’ordre de lecture des phylactères. Il n’est pas toujours évident de savoir par lequel commencer, tantôt c’est celui de gauche (mais en bas), tantôt c’est celui en haut (mais à droite). Ce détail n’est pas essentiel, certes, mais tout de même gênant en première lecture.
Ensuite, Taniguchi use dans son récit d’une photographie aussi admirable qu’impossible (sans mise en scène). Je croyais ce récit autobiographique et mon premier réflexe fût de ne pas pardonner cette fantaisie (j’avais le sentiment que l’auteur me mentait). Heureusement, dans son postface, l’artiste explique que ce récit est une fiction. De mensonge, la photo devient une simple erreur technique et est par conséquent bien plus pardonnable. Maintenant j’invite monsieur Taniguchi à prendre en photo de trois quart arrière et avec du recul deux coiffeurs et leurs clients travaillant sur deux fauteuils séparés d’environs un mètre cinquante, et d’avoir leurs reflets dans la glace. C’est techniquement impossible car, pour avoir ce reflet dans la glace, le coiffeur ne peut pas être en face du miroir. Ce genre de composition demande donc une mise en scène qui exclu toute spontanéité, or l’auteur prétend que cette photo a été prise sur le vif, raison de ma gêne.
Enfin, s’il est élégant, réaliste et très lisible, le noir et blanc de Taniguchi ne figure pas parmi mes préférés. La composition des planches est sobre mais peu imaginative. Ce trait est bien plus au service de l’histoire qu’un élément artistique supplémentaire. En clair, on est loin des Andreas et autres Comès, et ce style se justifie plus par des soucis de productivité que par une démarche artistique.
Mais je veux avant tout retenir les meilleurs aspects de ce récit sensible, humain, pudique et propice à l’empathie du lecteur que je suis.
Franchement bien ! (et puis c’est tout !)
Que de qualités dans cette œuvre...
Commençons par l'aspect de l'objet, il s'agit d'un livre sensiblement différent des piles d'albums lambda qui font crouler les étals de librairie, à peine plus grand que le format habituellement usité, doté d'un dos joliment arrondi, paré d'une illustration respirant la sensualité. Noir Tango attire l'œil, titille et intrigue. C'est du travail éditorial beau et soigné, qui annonce un contenu hors normes.
Et effectivement, les premières planches nous font sentir que l'on est plongé dans une histoire peu ordinaire. Très classique dans le fond, originale de par son traitement.
C’est un drame familial, une histoire d'amour impossible, représentée par un visuel marquant, racontée sur un ton chaloupé comme le tango.
C'est surprenant, à tel point qu'il faut en lire quelques pages en hésitant avant d'être happé puis séduit par la maestria graphique de Philibert.
Car dans cet album, le visuel prime. Des cases lumineuses habitées de personnages déformés par les mouvements, de personnages souples sans angles abrupts, de personnages dansants, aimants et tellement vivants. Les couleurs sont magnifiques, c'est du grand art.
Quand le texte sobre et juste donne la mesure aux dessins, que la narration s'en trouve sublimée, c'est beau comme un pas de danse, c'est l'élégance pure due au talent de deux auteurs travaillant en parfaite symbiose, c'est Noir Tango
Oui le scénario est classique, déjà vu maintes fois même, il est inutile de parcourir la moitié de l'album pour en déceler les tenants et aboutissants. Ce terrain connu permet une immersion immédiate dans l'ambiance chaleureuse que diffusent doucement les pages.
Le héros, Miguel, a une belle gueule, un peu trop belle peut-être et sûrement trop grande. Homme du peuple, il s'oppose aux dictats imposés par sa belle famille, les puissants Sendoval. Isabel aime Miguel, mais ils ne peuvent s'épanouir que sur une piste de danse, endroit ou ils ne font qu'un, lieu où les barrières sociales n'existent plus... tout le reste les sépare.
Isabel est une terrienne qui souffre en silence, Miguel rêve de voyages et tente d'oublier son destin en passant son temps au lit de Maria quand il ne se bagarre pas.
Comme une danse, comme une transe, ce récit ne cesse de gagner en intensité au fil des pages.
Noir Tango est une œuvre dramatique mais non dénuée d'espoir, à l'image de la fin de l'histoire, la dernière planche est magnifique. Un cahier de croquis est là, en toute fin d'album, pour prolonger un peu le plaisir.
Cette œuvre est forte, cette œuvre est différente, cette œuvre est à lire, il ne reste qu'à oser le faire...
JJJ
Le 1er tome est intéressant avec de belles planches et une intrigue qui se met en place doucement. Je me demande cependant comment le scénariste va pouvoir achever le 1er cycle en 2 tomes. J'aurais plutôt vu une histoire en 4 ou 5 tomes... Attendons la suite :)
Un thriller rondement bien mené, Giroud étant un roi en matière d'intrigue palpitante ! Le graphisme est superbe et se marie bien au texte. Oui j'ai été séduite, même si les thèmes ne sont pas nouveaux (le monstre qui rencontre une belle femme à qui il peut plaire... le secret de famille qui brise des vies ... le pauvre qui devient riche...). Je comparerais les deux tomes à une bonne série américaine (au sens positif bien sûr).
Le contexte est accrocheur aussi, Paris aux alentours de la Commune, Paris pendant l'Exposition Universelle, Paris la belle et la mystérieuse...
Les personnages sont parfois légèrement caricaturés mais, c'est pour mieux nous plaire !
Donc, rien de neuf mais des trucs qui marchent, des recettes qui font mouche !
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Garrigue
J'adore le trait de Berlion, je l'ai découvert dans Histoires d'en ville et encore apprécié dans les premiers tomes de Sales mioches ! et je ne me lasse pas de son style et en particulier de sa mise en couleurs qui est d'une authenticité et d'une luminosité incroyables. Ici encore, j'en ai pris plein les yeux : ce n'est pas parfait, je regrette parfois que les contours des visages ne soient pas moins appuyés, mais pour le reste c'est très réussi. Au scénario, Eric Corbeyran, dont je connais assez peu la production en fin de compte, nous a concocté un petit polar bien ficelé et surtout, construit de telle manière qu'il est bien difficile de décrocher avant la fin. Les sauts dans le temps entre les différentes époques sont bien choisis et millimétrés juste comme il faut. Le tome 2 nous donne les clés au compte-goutte et fait progressivement la lumière sur cette mauvaise rencontre. J'ai beaucoup aimé le personnage de Mathias, ex gendarme un peu pourri sur les bords, et le fait que ses pensées et interrogations constituent la partie narrative de l'histoire. Les autres personnages masculins sont un peu moins charismatiques et marquants mais constituent une palette de sales types tout à fait crédible. Une bonne surprise empruntée à la bibliothèque mais que dont je n'aurais sans aucun doute pas regretté l'achat !
Les Aigles de Rome
Marini j'adore.... Je me suis plongé dans les Aigles de Rome comme on se plonge dans un bain chaud un pied avant pour être sur de ne pas se brûler, et je me suis imprégné petit à petit de l'histoire de ces deux garçons que rien ne pouvait rapprocher, un étant Germain et l'autre Romain puis au fil des pages deviennent des frères de sang, oui j'ai trouvé le scénario très intéressant, sans oublier les dessins et les couleurs de ce titre, chaque case est un régal pour les yeux. Je relève ma note après le tome 3.
Salvatore
Ah De Crecy...! Je viens de découvrir cette série et je dois dire que je suis vraiment enthousiaste! Quelle jolie histoire! Fan de la première heure de Léon La Came, "Super Monsieur Fruit" et autre Bibendum céleste, j'ai redécouvert mon auteur préféré. Redécouvert parce qu'avec Journal d'un fantôme j'avais été déçu, mais vraiment déçu... Dans cette série, on suit le parcours d'un chien garagiste misanthrope qui vole des pièces de voitures à ses clients (qui se déplacent tout en haut d'une montagne, là ou vit notre ami) afin de construire un super méga véhicule. Tout ceci dans le but de retrouver son seul et unique amour. Ah les histoires d'amour... Un trait caractéristique de l'auteur, un léger sens du décalage, la route, les phrases poétiques, les concepts philosophiques...Tout y est pour une excellente bd ! Un vrai coup de cœur !
Ikigami - Préavis de mort
Un manga comme je les aime ! De la SF d'anticipation qui dépeint une société qui condamne 0.1% de sa jeunesse pour que le reste de la population redécouvre "la valeur de la vie". Voici une société "bureaucratique totalitaire douce" qui sous couvert de ses couches successives de technocratie et de bonheur à tout prix (surtout économique...) a su rendre normale et acceptée une des choses les pires que l'on puisse concevoir : une peine de mort aléatoire pour des innocents pleinement accepté par sa population. Ou comment mettre en exergue le concept sociologique du monopole légitime de la violence physique par l'État... C'est donc l'histoire d'un de ces jeunes bureaucrates chargés d'aller remettre ces fameux ikigami aux "heureux élus" pour leur signifier qu'il ne leur reste plus que 24h à vivre. Chaque tome nous propose deux histoires mettant en scène les réactions diverses de ces jeunes mis au pied du mur. Passé la surprise de cette terrible idée, on pourrait avoir peur de tourner rapidement en rond. Mais Motorô Mase sait rebondir à merveille, faire évoluer son passeur de témoin (que l'on ne voit d'ailleurs que très peu), et surtout nous pousser vers l'empathie envers chacun de ses personnages. On les comprend. On les plaint. On s'imagine à leur place. On s'interroge à leur place : et MOI, je ferais quoi de ces dernière 24 heures ??? Côté dessin, on retrouve son trait fin et précis, que j'avais apprécié dans Heads, qui donne lieu à certaines planches magnifiques ! Certaines des doubles pages donnent une force au récit ! Et puis le découpage est d'une grande lisibilité. Bref, ça se lit tout seul ! Alors espérons que la suite soit du même tenant et nous donne à lire jusqu'à la lie un grand cru côté manga.
Demain les Oiseaux
Je continue ma découverte des oeuvres de ce mangaka célébrissime qu'est Tezuka avec cette fois ci Demain les Oiseaux. Le titre annonce clairement la couleur de ce manga. La société humaine contemporaine serait balayée radicalement par les oiseaux qui auraient mystérieusement et soudainement acquis la capacité de penser et se font maîtres de la Terre. Ce sera le point de départ d'une critique acerbe sur la société et la nature humaine, avec un joli bonus pour la fin. Ce manga se décompose en 19 chapitres qui sont l'occasion de découvrir la réflexion de Tezuka sur ses semblables, contemporains et passés. Dans un premier temps, la confrontation humains-oiseaux met en exergue les défauts de l'espèce humaine. La seconde partie, plus axée sur la société oiseau, sera le théâtre de la décadence de nos sociétés, l'intolérance qui devient reine au fil du temps. Les thèmes sont traités habilement, de sorte que l'histoire peut se suffire à elle-même si vous souhaitez seulement lire une ancienne histoire futuriste. Les personnages restent certes un peu basiques, la psychologie n'étant pas toujours développée. Cela s'explique par le fait que l'on ne retrouve pas les mêmes personnages d'une aventure à l'autre. On sent qu'elles ont pris un petit coup de vieux, mais la narration de Tezuka est suffisamment bonne pour rendre les scenarii attractifs. Le dessin tout en rondeur, caractéristique de l'auteur, ferait passer au premier regard ce manga pour un récit à destination de la jeunesse. Bien entendu il n'en est rien, et malgré son caractère vieillot ce manga reste d'actualité.
Fée et tendres Automates
Féérique … et cauchemardesque à la fois. Ce triptyque m’a totalement convaincu et sans une petite baisse de qualité dans le deuxième tome, et avec une conclusion plus marquante je l’aurai sans doute qualifié de « culte ». Tout d’abord, la beauté graphique des personnages est indiscutable. Mais les auteurs ont également réussi à créer un ensemble architectural très réussi. Pour ces décors, je comparerais la série avec « Le Réseau Bombyce », mais pour ses personnages, je songerais plus facilement à « MangeCoeur ». Quoiqu’il en soit, c’est tout simplement excellent. D’autant plus que la composition des planches est également inventive et très bien pensée. L’histoire est, par contre, un peu plus conventionnelle, mais très émouvante. Je me suis rapidement attaché aux personnages, et à leur histoire d’amour. J’aurais cependant apprécié un peu plus de profondeur pour l’aspect général de l’univers créé. Le deuxième tome, en dehors du couple vedette, ne nous offre finalement qu’une longue poursuite trop prévisible, alors que les auteurs bénéficiaient alors de suffisamment d’espace pour densifier leur univers. C’est le seul (petit) reproche que je peux leur faire. Le troisième tome est étonnamment bon. Je craignais le pire du fait du changement de dessinateur, mais la transition se fait en douceur, sans réelle perte de qualité. La conclusion est prévisible mais satisfaisante, et n’aura pas rompu le charme dans mon cas. Franchement bien ! Vraiment !
Le Journal de mon père
Cet album constituait à mes yeux ma dernière tentative dans le domaine du manga. J’avais pris soin de sélectionner un récit qui avait tout pour me plaire. Un récit intimiste servi par un trait simple et précis et présenté sous sa forme occidentale (lecture de gauche à droite). S’il ne m’avait pas convaincu, j’aurais pu faire un deuil de ce genre littéraire. Résultat du test ? C’est franchement bien … malgré quelques détails. Avant toutes choses, et c’est finalement ce que je retiens le mieux de ma lecture, c’est la sensibilité, l’émotion, la pudeur et le ressenti qui se dégagent de ce récit. Jiro Taniguchi a réussi à installer un climat à la fois serein et lourd en émotion qui, après une vingtaine de planches d’acclimatation (ben, oui …) a réussi à me happer au point que je n’ai plus quitté l’album. La progression narrative est excellente et nous permet de saisir la profondeur du thème proposé. Ce thème du ressentiment expliqué a posteriori était un vrai challenge, parfaitement réussi par l’artiste. Chapeau, monsieur Taniguchi ! Restent les détails qui ennuient, ces petits riens qui, au bout du compte forment comme une petite gêne, pour citer un immense écrivain. Le premier détail est l’ordre de lecture des phylactères. Il n’est pas toujours évident de savoir par lequel commencer, tantôt c’est celui de gauche (mais en bas), tantôt c’est celui en haut (mais à droite). Ce détail n’est pas essentiel, certes, mais tout de même gênant en première lecture. Ensuite, Taniguchi use dans son récit d’une photographie aussi admirable qu’impossible (sans mise en scène). Je croyais ce récit autobiographique et mon premier réflexe fût de ne pas pardonner cette fantaisie (j’avais le sentiment que l’auteur me mentait). Heureusement, dans son postface, l’artiste explique que ce récit est une fiction. De mensonge, la photo devient une simple erreur technique et est par conséquent bien plus pardonnable. Maintenant j’invite monsieur Taniguchi à prendre en photo de trois quart arrière et avec du recul deux coiffeurs et leurs clients travaillant sur deux fauteuils séparés d’environs un mètre cinquante, et d’avoir leurs reflets dans la glace. C’est techniquement impossible car, pour avoir ce reflet dans la glace, le coiffeur ne peut pas être en face du miroir. Ce genre de composition demande donc une mise en scène qui exclu toute spontanéité, or l’auteur prétend que cette photo a été prise sur le vif, raison de ma gêne. Enfin, s’il est élégant, réaliste et très lisible, le noir et blanc de Taniguchi ne figure pas parmi mes préférés. La composition des planches est sobre mais peu imaginative. Ce trait est bien plus au service de l’histoire qu’un élément artistique supplémentaire. En clair, on est loin des Andreas et autres Comès, et ce style se justifie plus par des soucis de productivité que par une démarche artistique. Mais je veux avant tout retenir les meilleurs aspects de ce récit sensible, humain, pudique et propice à l’empathie du lecteur que je suis. Franchement bien ! (et puis c’est tout !)
Noir Tango
Que de qualités dans cette œuvre... Commençons par l'aspect de l'objet, il s'agit d'un livre sensiblement différent des piles d'albums lambda qui font crouler les étals de librairie, à peine plus grand que le format habituellement usité, doté d'un dos joliment arrondi, paré d'une illustration respirant la sensualité. Noir Tango attire l'œil, titille et intrigue. C'est du travail éditorial beau et soigné, qui annonce un contenu hors normes. Et effectivement, les premières planches nous font sentir que l'on est plongé dans une histoire peu ordinaire. Très classique dans le fond, originale de par son traitement. C’est un drame familial, une histoire d'amour impossible, représentée par un visuel marquant, racontée sur un ton chaloupé comme le tango. C'est surprenant, à tel point qu'il faut en lire quelques pages en hésitant avant d'être happé puis séduit par la maestria graphique de Philibert. Car dans cet album, le visuel prime. Des cases lumineuses habitées de personnages déformés par les mouvements, de personnages souples sans angles abrupts, de personnages dansants, aimants et tellement vivants. Les couleurs sont magnifiques, c'est du grand art. Quand le texte sobre et juste donne la mesure aux dessins, que la narration s'en trouve sublimée, c'est beau comme un pas de danse, c'est l'élégance pure due au talent de deux auteurs travaillant en parfaite symbiose, c'est Noir Tango Oui le scénario est classique, déjà vu maintes fois même, il est inutile de parcourir la moitié de l'album pour en déceler les tenants et aboutissants. Ce terrain connu permet une immersion immédiate dans l'ambiance chaleureuse que diffusent doucement les pages. Le héros, Miguel, a une belle gueule, un peu trop belle peut-être et sûrement trop grande. Homme du peuple, il s'oppose aux dictats imposés par sa belle famille, les puissants Sendoval. Isabel aime Miguel, mais ils ne peuvent s'épanouir que sur une piste de danse, endroit ou ils ne font qu'un, lieu où les barrières sociales n'existent plus... tout le reste les sépare. Isabel est une terrienne qui souffre en silence, Miguel rêve de voyages et tente d'oublier son destin en passant son temps au lit de Maria quand il ne se bagarre pas. Comme une danse, comme une transe, ce récit ne cesse de gagner en intensité au fil des pages. Noir Tango est une œuvre dramatique mais non dénuée d'espoir, à l'image de la fin de l'histoire, la dernière planche est magnifique. Un cahier de croquis est là, en toute fin d'album, pour prolonger un peu le plaisir. Cette œuvre est forte, cette œuvre est différente, cette œuvre est à lire, il ne reste qu'à oser le faire... JJJ
Caravane
Le 1er tome est intéressant avec de belles planches et une intrigue qui se met en place doucement. Je me demande cependant comment le scénariste va pouvoir achever le 1er cycle en 2 tomes. J'aurais plutôt vu une histoire en 4 ou 5 tomes... Attendons la suite :)
Secrets - L'écorché
Un thriller rondement bien mené, Giroud étant un roi en matière d'intrigue palpitante ! Le graphisme est superbe et se marie bien au texte. Oui j'ai été séduite, même si les thèmes ne sont pas nouveaux (le monstre qui rencontre une belle femme à qui il peut plaire... le secret de famille qui brise des vies ... le pauvre qui devient riche...). Je comparerais les deux tomes à une bonne série américaine (au sens positif bien sûr). Le contexte est accrocheur aussi, Paris aux alentours de la Commune, Paris pendant l'Exposition Universelle, Paris la belle et la mystérieuse... Les personnages sont parfois légèrement caricaturés mais, c'est pour mieux nous plaire ! Donc, rien de neuf mais des trucs qui marchent, des recettes qui font mouche !