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Couverture de la série Pacush Blues
Pacush Blues

Pacush Blues est à mon avis une excellente série dans laquelle Ptiluc parvient à recréer une société cohérente empruntant beaucoup d’éléments de la nôtre et en les intégrant dans un univers original. Après deux premiers tomes plutôt expérimentaux, la qualité va aller crescendo pour atteindre les sommets dès « le Mal de Mer », un album culte à mes yeux (tout comme le suivant, d’ailleurs). Après ce très haut pic, la série se maintient à un très bon niveau malgré une certaine perte d’originalité (mais n’est-ce pas dû à ma propre lassitude ?) La grande force des scénarios de Ptiluc tient dans son art de la fusion des genres. De l’humour, des drames, une réflexion sur notre propre société, un univers à part, un ton décalé, tous ces éléments se retrouvent constamment entremêlés dans ses histoires. L’auteur n’hésite pas à se mettre lui-même en scène dans « la logique du pire », critique acide du monde de la création et de l’édition. Le trait de l’artiste est excellent dans son genre. Très expressif et lisible malgré une première impression un peu brouillonne, ce style permet de doter chaque acteur d’une personnalité propre et de parer les décors d’une grande profondeur. J’adore cet univers, car je ne sais jamais vers quoi l’auteur va m’emmener mais je suis toujours sûr d’y retrouver une critique pertinente et très cynique de notre propre société. Mais cette critique, souvent acerbe voire agressive ne me rebute jamais car Ptitluc prend toujours soin de l’enrober avec beaucoup d’humour en la présentant sur un ton totalement décalé. Original, distrayant et interpellant dans ses meilleurs tomes, ce Pacush Blues mérite vraiment toute votre attention !

14/10/2009 (modifier)
Par iannick
Note: 4/5
Couverture de la série Martha Jane Cannary
Martha Jane Cannary

C’est tout un pan de l’histoire de la conquête de l’ouest que nous dévoilent Christian Perrissin et Matthieu Blanchin à travers le destin de Martha Jane Cannary qui va devenir célèbre sous le pseudonyme de Calamity Jane ! Le scénariste a réalisé cette histoire à partir de plusieurs livres de référence sur Martha Jane Cannary. Le résultat donne une bd biographique assez réaliste où seuls quelques passages sur sa jeunesse ont été « inventés » faute d’informations crédibles (mais les auteurs ont eu au moins l’honnêteté de nous en faire part). Ainsi, dans ce premier tome, les lecteurs sont invités à suivre la jeunesse et l’adolescence d’une jeune fille, Martha, née dans une famille mormone pauvre de six enfants dont elle est l’aînée. Pour fuir cette misère, ses parents entreprennent de relier l’ouest du nouveau continent à la recherche d’une meilleure vie. Elle n’aura que treize ans lorsqu’elle se retrouvera seule à éduquer ses frères et sœurs suite au décès de ses parents… Pour cette série, les auteurs prennent le parti de nous faire partager les moments intimes de Martha, séquences certes imaginaires mais qui contribuent à nous attacher davantage à ce personnage qui va avoir plus tard une réputation de femme dure. En fait, par sa façon d’aborder le destin de cette femme, la série ressemble plus à un récit d’aventure qu’à un roman graphique. Cependant, et c’est le seul reproche que je ferais envers cette bd, je n’ai pas trop aimé les bavardages incessants de Martha avec son cheval Pilgrim où des passages silencieux (et plus expressifs) auraient été – à mon avis - plus préférables. Pour le reste, la narration est accrocheuse et je n’ai pas ressenti d’ennui lors de cette lecture. En fait, ce qui m’a le plus intéressé dans ce premier tome, c’est qu’en suivant les péripéties de Martha, j’ai découvert non seulement une partie de la géographie des États-unis mais aussi et surtout l’histoire de ce pays avec la ruée vers l’ouest (notamment l’Oregon et la Californie), la construction de la ligne de chemin de fer, les difficiles relations entre l’homme blanc et les indiens, les faits divers politiques et autres coups d’état… et j’en passe ! Pour un fan d’histoire comme moi, je me suis régalé ! Graphiquement, le trait de Matthieu Blanchin est assez bizarre. Je veux dire par là qu’il m’est apparu au premier abord brouillon (d’ailleurs, certaines cases le sont un peu trop à mon goût !). Cependant, de superbes planches avec des vues splendides dans les montagnes rocheuses égayent la bd ! Certes, il faut aimer le dessin fait de dégradés en noir et gris (technique du lavis), je pense qu’à cause de ça de nombreux lecteurs risquent d’être réticents à lire cette série. A mon avis, son style a le mérite d’être au moins dynamique. Abordée comme un récit d’aventure et dessinée par un trait certes brouillon mais surtout dynamique, j’ai énormément apprécié ce premier tome de « Martha Jane Cannary » d’autant plus qu’indirectement c’est une partie de l’histoire de l’Amérique que j’ai découvert en suivant les péripéties de cette sacrée bonne femme ! Quel dommage que le prix des bds de Futuropolis dépasse la plupart du temps les 20.00 € (22.00 € pour le premier tome de « Martha Jane Cannary » avec – il est vrai – une qualité d’impression excellente) car ça m’empêche hautement d’acheter leurs albums que j’apprécie tant !

23/01/2008 (MAJ le 13/10/2009) (modifier)
Couverture de la série Lloyd Singer (Makabi)
Lloyd Singer (Makabi)

Ma note est plus proche de 3.5/5, mais j'arrondis au-dessus car au final, l'impression est positive. Je n'ai lu que les 3 premiers tomes qui forment un cycle. L'ensemble est tout à fait distrayant, avec une bonne intrigue, des personnages attachants, ce qu'il faut d'action / réflexion / suspens, voire même d'humour ou au moins de légèreté. Le point fort est la fluidité du scénario, ça se lit très bien, les enchaînements sont de qualité. La ficelle du héros masqué est un peu grosse à avaler, mais c''est utilisé avec une relative parcimonie. Le dessin n'est pas exceptionnel, les personnages assez caricaturaux, j'ai été gêné par quelques cases, mais rien de rebutant. Au final, une série à lire au minimum, à acheter si vous aimez les scénarios de Brunschwig comme c'est mon cas.

13/10/2009 (modifier)
Par Eckmül
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série L'Assassin Royal
L'Assassin Royal

Je n'ai pas non plus lu le roman et je pense que cela aide à aimer la série en bande dessinée. On sent qu'il y a des raccourcis qui doivent avoir été pris mais cela n'empêche pas de comprendre l'histoire dans son ensemble. J'ai bien l'effet de style de faire le fond des planches noires quand l'action se déroulait la nuit. Cela donne vraiment une bonne mise en situation. Les dessins sont somme toute assez plaisants. Les plans sont souvent très rapprochés, ce qui rajoute à l'ambiance très noire de l'histoire. L'inconvénient, ce que nous avons peu de plans d'ensemble qui pourraient laisser apprécier des paysages.

13/10/2009 (modifier)
Par Alix
Note: 4/5
Couverture de la série En chemin elle rencontre...
En chemin elle rencontre...

Difficile de noter une BD telle que « En chemin elle rencontre... ». Elle fait partie de ces ouvrages engagés sur un sujet sensible et dérangeant, et on se retrouve donc à parler du sujet en question plutôt que de la BD elle-même (je me vois mal parler du trait du dessin, de la narration ou de la reliure !). Comment rester insensible aux différentes histoires de ce recueil ? Elles ont provoqué en moi une multitude d’émotions : colère, honte, incompréhension, dégout. Comment ne pas se révolter contre ces pratiques barbares et ancestrales que sont l’excision et les crimes d’honneur ? Comment ne pas avoir honte en tant qu’homme quand on sait que nous sommes les seuls à violer, et que le trafic de prostitution organisé est la conséquence directe d’une demande sur un marché lugubre mais bien réel ? Alors la BD apporte-t-elle des solutions ? Je ne sais pas… (le sujet de la légalisation de la prostitution n’est pas abordé par exemple) Eduque-t-elle ? Sans doute, même si on peut se poser des questions sur sa portée (combien de personnes vont la lire ?). Mais elle m’a fait bigrement réfléchir, et m’a fait me poser toutes sortes de questions sur ce fléau, ce qui en soi est un énorme point positif. M’a-t-elle aidé à mieux le comprendre ? En partie... mais la dernière histoire m’a frustré. Elle n’explique pas vraiment le changement d’attitude de Nardine, jeune homme adorable qui devient subitement violent envers sa compagne, sans raisons apparentes (ou alors j’ai raté quelque chose ?). J’aurais aimé comprendre ce qui pousse un homme à taper sur sa femme. Le monde souffre de nombreux maux (guerres, famines, racisme, corruption, réchauffement climatique)... la violence contre les femmes en est un de plus, qui vient s’ajouter à une bien triste collection. Je ne le comprends pas vraiment, mais je suis soulagé de savoir que des gens se mobilisent et militent pour faire changer les choses. Je leur souhaite bien du courage, et applaudis ce collectif des deux mains, ne serait-ce que parce qu’il ajoute sa pierre à l’édifice, aussi petite soit-elle.

13/10/2009 (modifier)
Par laikikou
Note: 4/5
Couverture de la série Les Aigles de Rome
Les Aigles de Rome

J'adore l'ancienne Rome et cette BD m'a donc attirée. Je ne regrette pas du tout. Un très bon début dans le monde des auteurs pour Marini, dont le dessin ne finit pas d'épater. J'ai surtout bien aimé la fin : retour dans le passé et ça relance toute l'histoire. 17/20

12/10/2009 (modifier)
Par Gaston
Note: 4/5
Couverture de la série Long John Silver
Long John Silver

L'ile au trésor n'a jamais été un récit qui m'a beaucoup captivé, mais j'ai toujours pensé que Long John Silver était un bon méchant et cette série nous le prouve. Le scénario est solide et dégage une atmosphère noire comme je les aime. Les personnages principaux ont une personnalité forte et on ne sait jamais vraiment ce qu'ils vont faire car ils sont totalement imprévisibles. J'adore ! Le dessin est vraiment très beau et complète parfaitement le scénario. J'ai toutefois été un peu déçu par la manière dont Silver est dessiné. En voyant la couverture du premier tome, je m'attendais à rencontrer un type à l'allure mystérieuse alors qu'en fait il est dessiné comme n'importe quel autre pirate...

12/10/2009 (modifier)
Par Miranda
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série Elias le maudit
Elias le maudit

Lorsque au hasard de mes fouilles sur les étagères de ma librairie je suis tombée sur cette série, j'ai été immédiatement conquise par son graphisme assez particulier et peu habituel, ayant un petit côté Risso, un trait assez fin et anguleux. Le plus original reste le mélange des styles : la ressemblance entre Evengèle et la princesse Leia, ainsi que l'appareil que porte Elias sur la tête donnent un petit côté science-fiction à l'ensemble ; le zwerg Bertil est un lutin d'inspiration très manga ; il y a aussi des personnages animaliers tels que les woloofs, sorte de loups humanisés ; quelques bêtes fantastiques, comme les chauves-souris géantes ou encore le cheval-gorille, au mixage très intéressant, rappellent les univers de fantasy. Tous ces genres si différents se retrouvent dans un monde médiéval qui mélange lui aussi les styles : européen et asiatique, surtout au niveau des costumes. Énumérés de la sorte tous ces ingrédients pourraient sembler incongrus mais le résultat est véritablement excellent, tout s'imbrique à la perfection, et les couleurs sobres harmonisent encore plus cet univers captivant. Côté scénario il est vrai qu'on n'est pas dans la nouveauté absolue, on y trouve quelques petites situations peut-être déjà-vues. La magie est de mise et souvent elle arrange bien nos personnages lorsqu'ils se retrouvent dans des situations délicates, mais sans pour autant tomber dans la facilité. Cela dit l'intérêt du récit est ailleurs, tous les ingrédients sont extrêmement bien dosés, on y trouve juste ce qu'il faut d'humour, de drame et d'aventure, dans un équilibre presque parfait. L'association du fantastique avec la médecine traditionnelle est aussi très originale. Les personnages sont très attachants, même Elias qui se montre assez odieux au début, se révèle être beaucoup moins détestable. J'ai un coup de cœur particulier pour Bertil, sa monture et Aranéo le géant. La seule chose qui me chagrine c'est de ne pas savoir s'il y aura un second cycle, car même si ce premier peut se suffire à lui-même, j'ai hâte de me retrouver en compagnie de tout ce petit monde. Une aventure coup de cœur.

12/10/2009 (modifier)
Par montane
Note: 4/5
Couverture de la série Bouncer
Bouncer

Difficile de renouveler le genre du western, superbement exploité avant lui entre autres par des auteurs tels que Jijé, Hermann et Giraud. Boucq a pourtant superbement relevé le pari en réalisant un western original qui renouvelle le genre. L'originalité tient d'abord au héros, un videur de saloon manchot, dont le père était indien et la mère une prostituée. Un héros qui n'est d'ailleurs pas forcément toujours le personnage central du récit puisque sa mère dans les 2 premiers tomes et son père dans les trois suivants sont des personnages tout aussi centraux. Boucq développe ses histoires sans aucune contrainte au niveau de la pagination puisque la première histoire est développée sur deux tomes et la seconde sur trois, ce qui permet à l'auteur de développer l'histoire à sa guise en prenant le temps nécessaire pour décrire la psychologie des personnages et des scènes de bagarres qui s'étalent parfois sur plusieurs pages. On s'aperçoit au fil des épisodes que le trait de Boucq devient plus épuré, un peu comme cela a pu être le cas pour Giraud dans Blueberry. Le dessin est également bien servi par de jolies couleurs. Une série violente, forte, à posséder absolument pour les fans de Western.

12/10/2009 (modifier)
Par Spooky
Note: 4/5
Couverture de la série Gildwin
Gildwin

Cette nouvelle série s’adresse à deux sortes de public : d’une part les amateurs de Percevan, fantastique série de médiéval fantastique dont Luguy est le créateur, l’âme et le dessinateur, ainsi que les amateurs de légendes bretonnes. En marge de sa série principale, le dessinateur granvillais propose des séries « annexes », comme Karolyn (Cyril) et Sylvio, où il peut également explorer d’autres facettes de son talent. Gildwin est clairement une nouvelle déclinaison des légendes celtiques ; ainsi dans ce premier tome on a une explication aux alignements de Carnac, on a un aperçu de la cité de Dirac, qui abrite les Morvanes, et on croise le Scoul, ce capitaine transformé en corbeau. Même si la volonté est bonne, l’histoire manque un peu de liant pour que s’enchaînent naturellement les séquences. Séquences de bravoure pour la plupart, Luguy laissant parler son trait formidable, parfois sur des pleines pages ou des doubles pages de toute beauté, réhaussées par les belles couleurs d’Antoine Lecocq, qui accompagne Luguy dans ses aventures graphiques depuis quelques années déjà. Enfin, trait formidable lorsqu’on est sensible à son style semi-réaliste, ce qui est mon cas. J’ai été littéralement soufflé par la pleine page nous montrant l’extérieur d’une auberge végétale. Tiens d’ailleurs, à propos de cette auberge, elle est le théâtre d’un double clin d’œil : d’abord on voit Percevan et son fidèle compagnon Kervin, dans un aparté destiné à leur fan ; à côté d’eux, deux autres personnages fameux, issus d’une œuvre encore plus célèbre ; mais je n’en dirai pas plus, mais si vous connaissez mes goûts en matière de fantasy, vous en avez une idée. Petit bémol sur les personnages principaux, tels Gildwin ou Peulvan, moins réussis à mon goût –en termes graphiques- que les créatures néfastes qu’ils affrontent… En résumé, je n’ai pas trouvé l’histoire d’un grand dynamisme, mais c’est l’occasion pour moi de recroiser un dessinateur dont j’admire grandement le travail, et encore une fois il ne m’a pas déçu.

12/10/2009 (modifier)