2.5
Une mini-série qui raconte les débuts d'Huntress et qui explique comment elle est devenue une super-héroïne par vengeance lorsque sa famille mafieuse s'est faite assassiner.
Disons que si on ne connait pas trop le personnage, c'est le genre d'album à lire. Quant à moi, je n'ai pas appris grand chose de nouveau sur la vie d'Huntress vu que j'avais déjà lu ''Batman : Huntress - Cry for blood'' que je trouve bien mieux. Je ne dis pas que c'était mauvais, il y a de bons moments, surtout à partir du moment où Huntress va se confronter à Batman et Batgirl, c'est juste que j'avais l'impression de lire du déjà vu. La vie d'Huntress est beaucoup mieux racontée dans Cry for blood. En plus, le dessin est typique du dessin des comics des années 2010, à savoir un style sans saveur, froid et sans personnalité.
Alors si on connait pas trop les comics et qu'on aime les thrillers, cela pourrait vous plaire, mais je conseille plus l'autre album sur Huntress que j'ai nommé plus haut.
Quand on m'évoque Voltaire, je pense aussitôt à un philosophe âgé au visage émacié et je ne me l'imagine pas tel qu'il aurait pu être jeune. C'est pourtant bien à cela que nous invite cette série.
Ce fut instructif pour moi de découvrir le personnage qu'il a été ou aurait bien pu être. On l'y découvre comme un jeune bravache, assez insouciant et plutôt imbu de sa personne. On le voit cavaler dans toutes les directions, que ce soit pour mettre en scène ses pièces de théâtre, faire publier ses ouvrages ou plaire à certaines femmes. On le voit aussi subir les conséquences de ses actes parfois inconsidérés envers de plus puissants que lui. Certes il fait preuve de beaucoup d'esprit et de sens de la répartie, mais tel qu'il est présenté ici, il a davantage des allures de jeune chien fou que du vénérable penseur des lumières que l'on connait dans les livrets scolaires.
C'est intéressant et raconté de manière vivante et plutôt rythmé. Le graphisme est également agréable, même s'il n'est pas exactement ma tasse de thé. L'ensemble donne vie de manière plaisante à l'Europe du début du 18e siècle.
Pour autant, je ne me suis pas attaché au personnage de Voltaire dans cette série. Il est trop égocentrique et souvent agaçant. Je peine aussi parfois à comprendre ses motivations qui partent dans trop de directions à la fois. Il ne s'en dégage avant tout qu'un orgueil un peu trop pressant. De même, la structure du récit est finalement confuse et il ne ressort pas de trame claire de son intrigue au bout des deux tomes actuellement parus. Cela ressemble plus à une suite d'événements et de nouvelles situations, sans réel fil rouge narratif. Du coup, je lirais la suite si elle me tombe entre les mains, mais sans réelle motivation.
Nous sommes ici face à une trilogie tout ce qu'il y a de plus sympathique qui ne va pas révolutionner le genre. Ce qui fait son intérêt principal c'est qu'elle part du postulat que dans ce monde la magie a disparu. Avouons-le, c'est tout de même le comble pour de la fantasy. Un duo d'enquêteurs plutôt atypique entouré par une galerie de trognes toutes plus jouissives les unes que les autres.
Un humour assez bien vu, mais pas non plus à se faire péter la rate. L'ensemble est divertissant et le ton en fait des albums sans doute plus destinés à un public ado qu'adulte. C'est d'ailleurs le seul reproche que je ferais, l'auteur hésitant entre ces deux cibles. Au final, il manque un petit je ne sais quoi qui aurait pu lui valoir de ma part une étoile supplémentaire.
À lire en emprunt avant d'envisager un achat.
J’ai lu les 6 premiers tomes de cette série. Elle nous raconte les aventures rocambolesques d’une aviatrice américaine entre les deux guerres. L’influence est clairement à aller rechercher du côté de Tintin, tant au niveau du dessin en ligne claire que du côté des scénarios.
Des clins d’œil sont fréquents, à Tintin, bien sûr mais aussi à d’autres séries (comme Lucky Luke dans le tome 4). Ces clins d’œil confèrent à la série un côté « série B » voire parodique qui lui convient parfaitement.
Les histoires sont assez diversifiées et mêlent aventure et exotisme à des contextes historiques plus tangibles (montée du nazisme, guerre d’Espagne, Hollywood des années ’30, etc…) Ce mélange est parfois heureux (Le Scénario Pinkerton) et parfois plus lourdingue (Les Cornes du Taureau). Des albums que j’ai lus, les trois premiers sont ceux qui se rapprochent le plus de l’esprit des premiers Tintin (le diptyque « Le Crane de Mkwawa »/ « Le Trésor du Roi Salomon » multiplie d’ailleurs les références à l’album « Les cigares du pharaon » de Tintin). Les autres, sans renier la filiation assumée, s’affranchissent quelque peu et essayent de doter la série d’un ton plus personnel.
On retrouve dans ces récits quelques poncifs du genre. January Jones est affublée d’un jeune mécanicien très débrouillard. Un mystérieux agent secret la force à accepter des missions d’espionnage, ou apparaît au moment opportun pour la sortir d’un mauvais pas. Une méchante récurrente, pilote émérite du Reich, ne cesse de ressusciter d’histoires en histoires malgré quelques crashs mémorables. Ces stéréotypes passent plutôt bien car le ton franchement naïf de la série ne laisse pas de doute quant aux intentions des auteurs : faire de la bd comme celle qui a enchanté leur enfance.
Deux gros reproches :
- La traduction est parfois médiocre et, par conséquent, certains dialogues deviennent surréalistes avec des phrases dont on se demande ce qu’elles viennent faire là ;
- L’orthographe est elle aussi loin d’être parfaite et ces fautes sont autant de petites gènes qui, mises bout à bout, finissent par quelque peu m’exaspérer.
C’est dommage car j’ai le sentiment que BD Must s’est vraiment donné corps et âmes pour nous offrir une édition de qualité (grand format agréable, ex-libris offerts, couvertures plaisantes). Or ces erreurs et fautes dotent l’édition d’une touche d’amateurisme déplaisant.
Donc voilà, si vous êtes fan de ligne claire, si vous avez aimé « Les Aventures de Tintin », « Jo, Zette et Jocko », « Barelli » et autres « Johan et Stephan (Oncle Zigomar) », si vous êtes prêts à pardonner quelques approximations de traduction et d’orthographe, et si vous acceptez de vous amuser de certains stéréotypes de ce genre de bande dessinée, January Jones est, en fait, une petite perle. Pas parfaite (je dirais même avec plein de petits défauts) mais faite avec une telle envie de s’amuser en reproduisant ces récits naïfs de notre enfance qu’il serait dommage de ne pas au moins l’essayer (de préférence via les quatre premiers tomes qui sont à mes yeux les plus réussis).
Venise est un petit polar pas déplaisant à lire mais pas spécialement marquant non plus. La faute à une présence trop importante de la narration qui étouffe trop souvent les planches à force de bavardages pas toujours nécessaires et de circonvolutions pas toujours utiles et à un découpage parfois trop serré qui a tendance à multiplier inutilement les cases. Deux défauts de jeunesse, serais-je tenté de dire, pour un Nicolaï Pinheiro qui a fait mieux depuis (voir La Drôle de vie de Bibow Bradley).
Au niveau de l’intrigue en elle-même, ce récit offre quelques idées déjà maintes fois lues (dont la moindre n’est certainement pas celle du anti-héros qui retourne se planquer dans le village de son enfance) et un final prévisible dès l’entame des hostilités. Entre les deux, et si on fait abstraction des petits soucis techniques évoqués ci-dessus, l’intrigue tient le lecteur en haleine mais sans réellement le surprendre. C’est bien construit, bien mené mais un peu trop balisé… à une trouvaille près que j’ai, elle, beaucoup aimée (qui concerne les raisons du comportement du père du personnage central et qui explique par la même occasion les raisons du titre de la série).
Côté dessin, pas de remarques à faire. Le style de Nicolaï Pinheiro est agréable à l’œil et convient bien à ce genre de polar mais n’offre pas de planche remarquable (du genre que l’on afficherait dans sa chambre tellement on trouverait ça bien fichu). C’est un dessin au service de l’histoire et ça me convient parfaitement.
A emprunter à l’occasion si vous êtes en quête d’un petit polar classique (les 80 pages qui constituent la série se lisent sans déplaisir) mais un peu léger pour vous encourager à l’achat.
Cette lecture peut se scinder en deux cycles de deux tomes. Chaque cycle a pour thématique un sujet assez classique du genre : un trésor des confédérés à retrouver pour le premier cycle, et une voie ferrée, enjeu de troubles jeux d’influences dans le deuxième. Ces deux cycles sont reliés par les principaux protagonistes dont on suit le destin tout au long de la série.
J’ai beaucoup aimé le premier tome et, dans l’ensemble, le premier cycle m’a plus séduit que le deuxième. Mais c’est une chouette série western pour qui aime ce genre de récit assez classique. Les intrigues sont bien menées et il y a plus d’une trouvaille qui nous sort du déjà mille fois rabâché (pour n’en citer qu’une : le saturnisme évoqué dans le second cycle). Le dessin est classique et plutôt agréable même si j’ai trouvé les derniers tomes moins riches que les premiers. La colorisation est conforme aux attentes pour le genre western et le changement de coloriste sur le dernier tome ne se fait pas spécialement sentir.
Je regrette juste que les différents personnages ne sont finalement pas autant exploités qu’ils l’auraient pu. J’ai quand même ce sentiment que la série avait été pensée pour contenir plus que deux cycles. Les trois dernières pages (dans lesquelles on évoque le destin de certains des protagonistes) le laissent en tous les cas penser fortement. Voilà, c’est le seul gros bémol que je mets et qui m’inciter à ne pas monter plus haut qu’un simple « pas mal ». Mais c’est un bon western classique qui a le mérite de proposer une fin satisfaisante.
PS : cette série offre peut-être un des « méchants » les plus surprenants qu’il m’ait été donné de voir, tant celui-ci est honnête et droit (mais quand même implacable).
Le début de l’album est déroutant, avec ces dessins griffonnés, qui donnent l’impression de lire un synopsis (l’entame est du coup un peu rebutante – comme d’autres passages ou la conclusion d’ailleurs, qui reprennent ce procédé). Puis rapidement on revient à quelque chose de plus classique, avec l’utilisation d’un Noir et Blanc tranché, assez gras.
Wazem se rapproche alors du travail de Pratt sur le même thème (la guerre en Afrique du nord), dans Les Scorpions du désert (qu’il avait en partie repris d’ailleurs), ou Récits de guerre par exemple.
L’histoire est en fait un long flash-back, revenant sur l’engagement de quelques hommes durant la seconde guerre mondiale, en particulier celui qui apparaissait au début et qui recevait une décoration pour ses états de service.
Nous suivons donc quelques aviateurs des FFL, dans une mission qui se termine en fiasco – avec une action qui finalement se déroule essentiellement au sol, dans un coin perdu du désert (avec un petit air de « Un taxi pour Tobrouk »). Intrigue qui me laisse perplexe quant au titre (les quelques images en fin d’album n’expliquant pas vraiment ce choix surprenant – on est loin ici des plages bretonnes !
L’histoire se laisse lire, mais sans être inoubliable en tout cas. Un emprunt sympathique, sans plus en ce qui me concerne.
Avant de commencer cet album, je vous invite à (re)écouter Joan Baez, ballad of Sacco et Vanzetti. Ca y est vous êtes dans l’ambiance !
En 1971 j’avais été marqué au plus profond de moi par le film réalisé par Giuliano Montaldo et présenté au festival de Cannes. Il retrace l'histoire de l'affaire Sacco et Vanzetti survenue dans les années 1920. Un hold-up sanglant est commis le 15 avril 1920, dans le Massachusetts. Deux anarchistes d'origine italienne, Nicola Sacco et Bartolomeo Vanzetti sont arrêtés. Malgré le manque de preuves formelles, ils sont condamnés à mort et envoyés à la chaise électrique.
J’attendais avec cet album hommage à ces deux immigrés italiens, de ressentir les mêmes émotions qu’au visionnage du film. C’est pas mal mais bien loin des sensations espérées. Florent Calvez tente d’expliquer le contexte social et syndical de l’époque, de montrer les injustices flagrantes et de faire transpirer les émois suscités par la condamnation à mort de Sacco et Vanzetti alors que les preuves sont minces voire inexistantes. Difficile de transcrire le désarroi de ces hommes pour une condamnation injuste suite à un procès clairement inique.
Le dessin sombre et réaliste, tout en lignes verticales est plutôt adapté pour décrire cette atmosphère angoissante et destructrice de l’époque.
La justice américaine va reconnaitre, à travers l’état du Massachussetts en 1977, une erreur judiciaire. Une réhabilitation bien trop tardive.
Que vous soyez pour ou contre la peine de mort, Florent Calvez a le mérite d’aborder le sujet. Un album pour apaiser les tensions. Un récit sur la liberté, le respect, l’indulgence et l’espoir.
Bravo pour sa double page de fin, de la statue de la liberté. Un symbole, ça ment toujours.
Here's to you Nicola and Bart, rest forever here in our hearts, the last and final moment is yours, that agony is your triumph ! « Joan Baez »
C’est je crois la première fois que je lis une série dans laquelle Bess est seul aux commandes. Il accompagnait les scénarios/délires de Jodorowsky sur les trois séries que j’ai déjà lues de lui.
Bon, commençons d’abord par ce qui saute aux yeux – et a déjà été salué par tous, à savoir le travail graphique de Bess, en tous points remarquable. Son utilisation d’un Noir et Blanc tranché donne un résultat très chouette. Le dessin lui-même, classique, est très bon. Le découpage des planches m’a fait penser à Druillet. On a en tout cas là quelque chose de réussi, la mise en page permettant d’éviter l’écueil de l’académisme.
C’est ce qui m’a attiré vers cet album, alors que le sujet, c’est-à-dire l’histoire de Dracula, ne m’attirait pas plus que ça au départ (il faut dire que le sujet a déjà de multiples fois été traité).
Et le fait est que Bess fait ici une adaptation sérieuse, presque trop sage, de ce roman. Je m’attendais à quelque chose de plus baroque, torturé (et, partant, de plus « personnel », plus surprenant) – comme aurait pu le faire Druillet justement. Et du coup, je reste un chouia sur ma faim pour cet aspect.
Mais ça n’en reste pas moins un bel album (beau travail éditorial de toute façon), une histoire très lisible, et un dessin d’une grande pureté.
Note réelle 3,5/5.
Pour ce qui est du visuel et de la narration, les amateurs de Jason (dont je suis) ne sont pas surpris ici. En effet, on retrouve ses personnages animaliers peu expressifs, un minimalisme global (peu de décors, de mouvement, d’action), renforcé par l’utilisation d’une bichromie (où le rouge domine). Un ensemble assez froid donc (normal me direz-vous pour un auteur norvégien !) qui se trouve être raccord avec l’intrigue.
Si beaucoup de choses me sont donc familières dans cet album de Jason, c’est je crois la première fois que je le vois se lancer dans un polar (il faut dire qu’il a touché à tous les genres !).
C’est l’adaptation d’un auteur que je ne connais pas, une histoire finalement assez classique, un peu sèche, mais que Jason prend bien en main. Rien de révolutionnaire, mais cela se laisse lire agréablement – et rapidement, car peu de dialogues, et une intrigue qui ne s’embarrasse pas de détours. C’est d’ailleurs le principal reproche à faire à cette histoire, son côté sans doute un peu trop simple, comme si on avait ôté à une intrigue d’Agatha Christie les leurres et sous-intrigues qui tentent de perdre le lecteur avant la résolution finale.
Même si j’ai davantage apprécié d’autres albums de Jason, celui-ci reste quand même une lecture sympathique.
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Birds of Prey – Huntress
2.5 Une mini-série qui raconte les débuts d'Huntress et qui explique comment elle est devenue une super-héroïne par vengeance lorsque sa famille mafieuse s'est faite assassiner. Disons que si on ne connait pas trop le personnage, c'est le genre d'album à lire. Quant à moi, je n'ai pas appris grand chose de nouveau sur la vie d'Huntress vu que j'avais déjà lu ''Batman : Huntress - Cry for blood'' que je trouve bien mieux. Je ne dis pas que c'était mauvais, il y a de bons moments, surtout à partir du moment où Huntress va se confronter à Batman et Batgirl, c'est juste que j'avais l'impression de lire du déjà vu. La vie d'Huntress est beaucoup mieux racontée dans Cry for blood. En plus, le dessin est typique du dessin des comics des années 2010, à savoir un style sans saveur, froid et sans personnalité. Alors si on connait pas trop les comics et qu'on aime les thrillers, cela pourrait vous plaire, mais je conseille plus l'autre album sur Huntress que j'ai nommé plus haut.
Voltaire amoureux
Quand on m'évoque Voltaire, je pense aussitôt à un philosophe âgé au visage émacié et je ne me l'imagine pas tel qu'il aurait pu être jeune. C'est pourtant bien à cela que nous invite cette série. Ce fut instructif pour moi de découvrir le personnage qu'il a été ou aurait bien pu être. On l'y découvre comme un jeune bravache, assez insouciant et plutôt imbu de sa personne. On le voit cavaler dans toutes les directions, que ce soit pour mettre en scène ses pièces de théâtre, faire publier ses ouvrages ou plaire à certaines femmes. On le voit aussi subir les conséquences de ses actes parfois inconsidérés envers de plus puissants que lui. Certes il fait preuve de beaucoup d'esprit et de sens de la répartie, mais tel qu'il est présenté ici, il a davantage des allures de jeune chien fou que du vénérable penseur des lumières que l'on connait dans les livrets scolaires. C'est intéressant et raconté de manière vivante et plutôt rythmé. Le graphisme est également agréable, même s'il n'est pas exactement ma tasse de thé. L'ensemble donne vie de manière plaisante à l'Europe du début du 18e siècle. Pour autant, je ne me suis pas attaché au personnage de Voltaire dans cette série. Il est trop égocentrique et souvent agaçant. Je peine aussi parfois à comprendre ses motivations qui partent dans trop de directions à la fois. Il ne s'en dégage avant tout qu'un orgueil un peu trop pressant. De même, la structure du récit est finalement confuse et il ne ressort pas de trame claire de son intrigue au bout des deux tomes actuellement parus. Cela ressemble plus à une suite d'événements et de nouvelles situations, sans réel fil rouge narratif. Du coup, je lirais la suite si elle me tombe entre les mains, mais sans réelle motivation.
Hardland
Nous sommes ici face à une trilogie tout ce qu'il y a de plus sympathique qui ne va pas révolutionner le genre. Ce qui fait son intérêt principal c'est qu'elle part du postulat que dans ce monde la magie a disparu. Avouons-le, c'est tout de même le comble pour de la fantasy. Un duo d'enquêteurs plutôt atypique entouré par une galerie de trognes toutes plus jouissives les unes que les autres. Un humour assez bien vu, mais pas non plus à se faire péter la rate. L'ensemble est divertissant et le ton en fait des albums sans doute plus destinés à un public ado qu'adulte. C'est d'ailleurs le seul reproche que je ferais, l'auteur hésitant entre ces deux cibles. Au final, il manque un petit je ne sais quoi qui aurait pu lui valoir de ma part une étoile supplémentaire. À lire en emprunt avant d'envisager un achat.
January Jones (Jennifer Jones)
J’ai lu les 6 premiers tomes de cette série. Elle nous raconte les aventures rocambolesques d’une aviatrice américaine entre les deux guerres. L’influence est clairement à aller rechercher du côté de Tintin, tant au niveau du dessin en ligne claire que du côté des scénarios. Des clins d’œil sont fréquents, à Tintin, bien sûr mais aussi à d’autres séries (comme Lucky Luke dans le tome 4). Ces clins d’œil confèrent à la série un côté « série B » voire parodique qui lui convient parfaitement. Les histoires sont assez diversifiées et mêlent aventure et exotisme à des contextes historiques plus tangibles (montée du nazisme, guerre d’Espagne, Hollywood des années ’30, etc…) Ce mélange est parfois heureux (Le Scénario Pinkerton) et parfois plus lourdingue (Les Cornes du Taureau). Des albums que j’ai lus, les trois premiers sont ceux qui se rapprochent le plus de l’esprit des premiers Tintin (le diptyque « Le Crane de Mkwawa »/ « Le Trésor du Roi Salomon » multiplie d’ailleurs les références à l’album « Les cigares du pharaon » de Tintin). Les autres, sans renier la filiation assumée, s’affranchissent quelque peu et essayent de doter la série d’un ton plus personnel. On retrouve dans ces récits quelques poncifs du genre. January Jones est affublée d’un jeune mécanicien très débrouillard. Un mystérieux agent secret la force à accepter des missions d’espionnage, ou apparaît au moment opportun pour la sortir d’un mauvais pas. Une méchante récurrente, pilote émérite du Reich, ne cesse de ressusciter d’histoires en histoires malgré quelques crashs mémorables. Ces stéréotypes passent plutôt bien car le ton franchement naïf de la série ne laisse pas de doute quant aux intentions des auteurs : faire de la bd comme celle qui a enchanté leur enfance. Deux gros reproches : - La traduction est parfois médiocre et, par conséquent, certains dialogues deviennent surréalistes avec des phrases dont on se demande ce qu’elles viennent faire là ; - L’orthographe est elle aussi loin d’être parfaite et ces fautes sont autant de petites gènes qui, mises bout à bout, finissent par quelque peu m’exaspérer. C’est dommage car j’ai le sentiment que BD Must s’est vraiment donné corps et âmes pour nous offrir une édition de qualité (grand format agréable, ex-libris offerts, couvertures plaisantes). Or ces erreurs et fautes dotent l’édition d’une touche d’amateurisme déplaisant. Donc voilà, si vous êtes fan de ligne claire, si vous avez aimé « Les Aventures de Tintin », « Jo, Zette et Jocko », « Barelli » et autres « Johan et Stephan (Oncle Zigomar) », si vous êtes prêts à pardonner quelques approximations de traduction et d’orthographe, et si vous acceptez de vous amuser de certains stéréotypes de ce genre de bande dessinée, January Jones est, en fait, une petite perle. Pas parfaite (je dirais même avec plein de petits défauts) mais faite avec une telle envie de s’amuser en reproduisant ces récits naïfs de notre enfance qu’il serait dommage de ne pas au moins l’essayer (de préférence via les quatre premiers tomes qui sont à mes yeux les plus réussis).
Venise
Venise est un petit polar pas déplaisant à lire mais pas spécialement marquant non plus. La faute à une présence trop importante de la narration qui étouffe trop souvent les planches à force de bavardages pas toujours nécessaires et de circonvolutions pas toujours utiles et à un découpage parfois trop serré qui a tendance à multiplier inutilement les cases. Deux défauts de jeunesse, serais-je tenté de dire, pour un Nicolaï Pinheiro qui a fait mieux depuis (voir La Drôle de vie de Bibow Bradley). Au niveau de l’intrigue en elle-même, ce récit offre quelques idées déjà maintes fois lues (dont la moindre n’est certainement pas celle du anti-héros qui retourne se planquer dans le village de son enfance) et un final prévisible dès l’entame des hostilités. Entre les deux, et si on fait abstraction des petits soucis techniques évoqués ci-dessus, l’intrigue tient le lecteur en haleine mais sans réellement le surprendre. C’est bien construit, bien mené mais un peu trop balisé… à une trouvaille près que j’ai, elle, beaucoup aimée (qui concerne les raisons du comportement du père du personnage central et qui explique par la même occasion les raisons du titre de la série). Côté dessin, pas de remarques à faire. Le style de Nicolaï Pinheiro est agréable à l’œil et convient bien à ce genre de polar mais n’offre pas de planche remarquable (du genre que l’on afficherait dans sa chambre tellement on trouverait ça bien fichu). C’est un dessin au service de l’histoire et ça me convient parfaitement. A emprunter à l’occasion si vous êtes en quête d’un petit polar classique (les 80 pages qui constituent la série se lisent sans déplaisir) mais un peu léger pour vous encourager à l’achat.
Gibier de potence
Cette lecture peut se scinder en deux cycles de deux tomes. Chaque cycle a pour thématique un sujet assez classique du genre : un trésor des confédérés à retrouver pour le premier cycle, et une voie ferrée, enjeu de troubles jeux d’influences dans le deuxième. Ces deux cycles sont reliés par les principaux protagonistes dont on suit le destin tout au long de la série. J’ai beaucoup aimé le premier tome et, dans l’ensemble, le premier cycle m’a plus séduit que le deuxième. Mais c’est une chouette série western pour qui aime ce genre de récit assez classique. Les intrigues sont bien menées et il y a plus d’une trouvaille qui nous sort du déjà mille fois rabâché (pour n’en citer qu’une : le saturnisme évoqué dans le second cycle). Le dessin est classique et plutôt agréable même si j’ai trouvé les derniers tomes moins riches que les premiers. La colorisation est conforme aux attentes pour le genre western et le changement de coloriste sur le dernier tome ne se fait pas spécialement sentir. Je regrette juste que les différents personnages ne sont finalement pas autant exploités qu’ils l’auraient pu. J’ai quand même ce sentiment que la série avait été pensée pour contenir plus que deux cycles. Les trois dernières pages (dans lesquelles on évoque le destin de certains des protagonistes) le laissent en tous les cas penser fortement. Voilà, c’est le seul gros bémol que je mets et qui m’inciter à ne pas monter plus haut qu’un simple « pas mal ». Mais c’est un bon western classique qui a le mérite de proposer une fin satisfaisante. PS : cette série offre peut-être un des « méchants » les plus surprenants qu’il m’ait été donné de voir, tant celui-ci est honnête et droit (mais quand même implacable).
Bretagne
Le début de l’album est déroutant, avec ces dessins griffonnés, qui donnent l’impression de lire un synopsis (l’entame est du coup un peu rebutante – comme d’autres passages ou la conclusion d’ailleurs, qui reprennent ce procédé). Puis rapidement on revient à quelque chose de plus classique, avec l’utilisation d’un Noir et Blanc tranché, assez gras. Wazem se rapproche alors du travail de Pratt sur le même thème (la guerre en Afrique du nord), dans Les Scorpions du désert (qu’il avait en partie repris d’ailleurs), ou Récits de guerre par exemple. L’histoire est en fait un long flash-back, revenant sur l’engagement de quelques hommes durant la seconde guerre mondiale, en particulier celui qui apparaissait au début et qui recevait une décoration pour ses états de service. Nous suivons donc quelques aviateurs des FFL, dans une mission qui se termine en fiasco – avec une action qui finalement se déroule essentiellement au sol, dans un coin perdu du désert (avec un petit air de « Un taxi pour Tobrouk »). Intrigue qui me laisse perplexe quant au titre (les quelques images en fin d’album n’expliquant pas vraiment ce choix surprenant – on est loin ici des plages bretonnes ! L’histoire se laisse lire, mais sans être inoubliable en tout cas. Un emprunt sympathique, sans plus en ce qui me concerne.
American Tragedy - L'histoire de Sacco et Vanzetti
Avant de commencer cet album, je vous invite à (re)écouter Joan Baez, ballad of Sacco et Vanzetti. Ca y est vous êtes dans l’ambiance ! En 1971 j’avais été marqué au plus profond de moi par le film réalisé par Giuliano Montaldo et présenté au festival de Cannes. Il retrace l'histoire de l'affaire Sacco et Vanzetti survenue dans les années 1920. Un hold-up sanglant est commis le 15 avril 1920, dans le Massachusetts. Deux anarchistes d'origine italienne, Nicola Sacco et Bartolomeo Vanzetti sont arrêtés. Malgré le manque de preuves formelles, ils sont condamnés à mort et envoyés à la chaise électrique. J’attendais avec cet album hommage à ces deux immigrés italiens, de ressentir les mêmes émotions qu’au visionnage du film. C’est pas mal mais bien loin des sensations espérées. Florent Calvez tente d’expliquer le contexte social et syndical de l’époque, de montrer les injustices flagrantes et de faire transpirer les émois suscités par la condamnation à mort de Sacco et Vanzetti alors que les preuves sont minces voire inexistantes. Difficile de transcrire le désarroi de ces hommes pour une condamnation injuste suite à un procès clairement inique. Le dessin sombre et réaliste, tout en lignes verticales est plutôt adapté pour décrire cette atmosphère angoissante et destructrice de l’époque. La justice américaine va reconnaitre, à travers l’état du Massachussetts en 1977, une erreur judiciaire. Une réhabilitation bien trop tardive. Que vous soyez pour ou contre la peine de mort, Florent Calvez a le mérite d’aborder le sujet. Un album pour apaiser les tensions. Un récit sur la liberté, le respect, l’indulgence et l’espoir. Bravo pour sa double page de fin, de la statue de la liberté. Un symbole, ça ment toujours. Here's to you Nicola and Bart, rest forever here in our hearts, the last and final moment is yours, that agony is your triumph ! « Joan Baez »
Dracula (Bess)
C’est je crois la première fois que je lis une série dans laquelle Bess est seul aux commandes. Il accompagnait les scénarios/délires de Jodorowsky sur les trois séries que j’ai déjà lues de lui. Bon, commençons d’abord par ce qui saute aux yeux – et a déjà été salué par tous, à savoir le travail graphique de Bess, en tous points remarquable. Son utilisation d’un Noir et Blanc tranché donne un résultat très chouette. Le dessin lui-même, classique, est très bon. Le découpage des planches m’a fait penser à Druillet. On a en tout cas là quelque chose de réussi, la mise en page permettant d’éviter l’écueil de l’académisme. C’est ce qui m’a attiré vers cet album, alors que le sujet, c’est-à-dire l’histoire de Dracula, ne m’attirait pas plus que ça au départ (il faut dire que le sujet a déjà de multiples fois été traité). Et le fait est que Bess fait ici une adaptation sérieuse, presque trop sage, de ce roman. Je m’attendais à quelque chose de plus baroque, torturé (et, partant, de plus « personnel », plus surprenant) – comme aurait pu le faire Druillet justement. Et du coup, je reste un chouia sur ma faim pour cet aspect. Mais ça n’en reste pas moins un bel album (beau travail éditorial de toute façon), une histoire très lisible, et un dessin d’une grande pureté. Note réelle 3,5/5.
Le Char de fer
Pour ce qui est du visuel et de la narration, les amateurs de Jason (dont je suis) ne sont pas surpris ici. En effet, on retrouve ses personnages animaliers peu expressifs, un minimalisme global (peu de décors, de mouvement, d’action), renforcé par l’utilisation d’une bichromie (où le rouge domine). Un ensemble assez froid donc (normal me direz-vous pour un auteur norvégien !) qui se trouve être raccord avec l’intrigue. Si beaucoup de choses me sont donc familières dans cet album de Jason, c’est je crois la première fois que je le vois se lancer dans un polar (il faut dire qu’il a touché à tous les genres !). C’est l’adaptation d’un auteur que je ne connais pas, une histoire finalement assez classique, un peu sèche, mais que Jason prend bien en main. Rien de révolutionnaire, mais cela se laisse lire agréablement – et rapidement, car peu de dialogues, et une intrigue qui ne s’embarrasse pas de détours. C’est d’ailleurs le principal reproche à faire à cette histoire, son côté sans doute un peu trop simple, comme si on avait ôté à une intrigue d’Agatha Christie les leurres et sous-intrigues qui tentent de perdre le lecteur avant la résolution finale. Même si j’ai davantage apprécié d’autres albums de Jason, celui-ci reste quand même une lecture sympathique.