Gimenez est un bon, voire très bon dessinateur, et ça se voit encore ici. J’aime vraiment beaucoup son travail. Même si son univers SF est assez classique – et dans cet album cela ne sort pas trop de ce qu’il a fait ailleurs dans de nombreuses séries du genre, c’est du bon boulot. Seule la colorisation, un peu datée sur certaines histoires, m’a un peu laissé sur ma faim.
Au niveau scénario, c’est un peu moins bon, il manque clairement un petit quelque chose à la plupart des histoires (humour, noirceur, profondeur – mais là la faible pagination de chacune bride un peu l’imagination). Mais ça n’en reste pas moins un album agréable à lire, que les amateurs du genre – et de l’époque (années 1980) peuvent apprécier, à l’occasion d’un emprunt.
Certaines auraient mérité un plus ample développement (Antoinette par exemple, qui aurait pu davantage jouer sur l’érotisme et/ou l’humour).
Note réelle 2,5/5.
Voilà un album très représentatif du travail de Juan Gimenez, des univers qu’il développe (on retrouve d’ailleurs ici des liens avec Le Quatrième pouvoir - en particulier le personnage de Gal).
Comme souvent chez Gimenez, le scénario est lisible, sans être extraordinaire. Mais c’est de la bonne SF, sympa, avec de la baston, de l’action. Je reste juste sur ma faim à propos de la conclusion de l’histoire, un peu rapide, expédiée, c’est dommage.
Pour le reste, le dessin de Gimenez est plutôt chouette, les combats dans l’espace et sur le sol ferme sont très bien rendus (même si certaines cases, très chargées, ne sont pas toujours suffisamment lisibles).
C’est du même niveau que la série Le Quatrième pouvoir, et les amateurs du genre et de l'auteur y trouveront leur compte je pense. J’ai en tout cas trouvé la lecture distrayante. Rapide, mais agréable, et donc recommandée.
Un dernier avis pour terminer cette année 2020 chaotique, pour se détendre et oublier tout l'espace d'un instant de lecture. Il s'agit de vieux récits (enfin vieux, c'est relatif, pour moi ce qui est "vieux" date de l'après-guerre), des récits courts que j'ai retrouvé dans des numéros de l'Echo des Savanes première formule, puis dans Métal Hurlant ; ces récits ont été publiés entre 1977 et 1979 dans ces 2 revues. Et ça a donné cet album "Vers la Ligne Claire", le second de Ted Benoit, autant dire qu'on est à ses tout débuts et c'est intéressant parce que ça permet de voir l'évolution de son style graphique.
Ses débuts sont marqués par l'influence de l'Underground américain, surtout Crumb, on y reconnait quelques airs crumbiens au détour des pages, qu'il mélange habilement avec une Ligne Claire qui rappelle celle de Tardi à cette époque ; curieusement, Ted Benoit ne versera pas dans le maniérisme des suiveurs de l'école hergéenne, il en adopte quelques attraits, mais il se forge un style à lui, une approche post-moderne avec un refus des codes classiques, on y voit non seulement des ombres par endroits, mais disons que c'est un style qui hésite entre l'atome et le classique hergéen. Le dessin de Ted Benoit est en pleine mutation, ses influences Underground vont rapidement évoluer vers un traité très proche du style de Hergé mais qu'il peaufinera un peu moins que Hergé, ça sera volontairement beaucoup moins net tout en étant épuré. Dans les derniers récits, c'est plus flagrant lorsqu'apparait son héros fétiche Ray Banana (qu'il avait introduit entretemps dans un premier récit en 1980, Berceuse électrique publié dans A Suivre).
Au niveau narratif, c'est aussi un refus d'adopter la technique Ligne Claire totale, car Ted Benoit a une façon bien à lui de construire un univers artificiel où les personnages comme les décors ne sont que prétextes à faire jouer un système de références. Dans Ray Banana, c'est flagrant. Cette compilation de premiers travaux est donc une approche vers ce style narratif et graphique, ils sont assez inégaux mais pas déplaisants, et surtout retracent le parcours de Ted Benoit et du cheminement de son trait depuis l'Underground US jusqu'au graphisme épuré et linéaire de l'école de Bruxelles, style qu'il ne quittera plus et dont il sera un des pourvoyeurs aux côtés d'auteurs comme Chaland, Floc'h ou Joost Swarte et quelques autres. C'est donc une sorte de document, un véritable manifeste graphique des années 80.
Robilar ou le Maistre chat botté. On découvre dans le premier tome une revisite du chat botté plus "trash", plus sombre et tragique.
L'histoire met du temps à démarrer. Je n'ai pas bien compris l'intérêt de donner comme origine à Robilar un passé de gros matou à sa maman, surtout quand on voit ce qu'il devient par la suite. Passée l'introduction, on rentre vite dans le vif du sujet avec un chat sournois et prêt à tout pour se venger et arriver à ses fins. On est loin du conte pour enfant et c'est tant mieux !
Le récit est agrémenté de nombreuses références à des comptines et autres contes pour enfants, il suffit d'être attentif aux planches (ce sont parfois de très petits détails).
En parlant des planches, les dessins sont vraiment beaux, on ressent bien l'aspect "conte coloré" tout en gardant un ton adulte et sérieux.
Le grand point fort de la bd selon moi, est sans aucun doute la qualité des dialogues agrémentés de vieux français.
Plus qu'à attendre la suite qui se fera en 3 tomes si j'ai bien compris.
3 étoiles.
MAUPERTUIS, OSE ET RIT !
J’ai eu du mal à entrer dans l’histoire. La faute à un dessin que je trouvais hésitant, pas exempt de reproches, et à une intrigue qui me paraissait lente à se développer et qui manquait d’originalité.
Mais, finalement, j’ai fini ma lecture satisfait. D’une part parce que je me suis fait au trait d’Alarcon – même si certains passages (rares heureusement) louchaient vers un style manga. Une sorte de ligne claire moderne, avec une colorisation sans nuance qui passe bien.
L’histoire elle-même – quelques rebelles/grains de sable luttant contre une société totalitaire et aseptisée (interdisant les représentations imagées donc les œuvres d’art, luttant contre tout aspect érotique et ayant fait perdre le souvenir même de l’acte sexuel) n’est pas forcément hyper originale. Mais la narration est fluide, et les divers retournements qui ponctuent la fin sont eux plus surprenants.
Au final, c’est une lecture que j'ai trouvé agréable, malgré mes préventions de départ.
Je ne sais pas très bien quoi penser de cette lecture qui alterne le bon et le un peu moins bon. C'est plutôt pas mal dans l'ensemble, mais assez inégal.
Côté dessin il y a de très belles choses. De magnifiques décors enneigés dans le Dakota. De magnifiques paysages rocheux au sud des États-Unis. On se croirait dans les grands parcs nationaux américains qui font la légende de bon nombre de westerns, type Monument Valley. Les grandes cases pleines planches sont également superbes. Bref c'est un plaisir de voyager au fil du périple de notre cow-boy. Par contre à côté de ça, n'essayez pas de reconnaitre qui est qui dans une scène d'action où plusieurs personnages se tirent dessus, depuis leur cheval au milieu de la poussière. Tenues similaires jusque dans les coloris, visages proches, des scènes assez peu lisibles globalement.
Du bon et du moins bon.
Coté scénario, idem. Notre héros va traverser le pays à la recherche de sa fille perdue. Un road-trip à cheval qui va le conduire dans différentes régions, des plaines sauvages aux petites villes où il sera plus ou moins bienvenu. Souvent moins que plus. Par moment ça traine un peu et c'est pas très palpitant. Je ne sais pas si la demie cécité du héros et ses rhumatismes avancés sont d'un grand intérêt au final. J'ai préféré la dernière partie où il approche du but, on sent que sa fille n'est pas loin, qu'il est sur la bonne piste et qu'il y a enfin un peu de suspense.
Du bon et du moins bon.
Je n'y connais strictement rien au go. Je ne savais même pas que cela existait. Et pourtant j'ai dévoré tout de A à Z.
Après la lecture de l'intégralité, j'ai quelques notions sur les règles du jeu mais je suis incapable de jouer une partie.
Cela ne m'a pas empêché de prendre beaucoup de plaisir à lire ce manga. On se retrouve dans un shonen assez classique, où Hikaru devient de plus en plus fort et tout le monde est impressionné par le héros plus le temps passe, avec le rival bien entendu.
Cependant, on a pas de grand méchant comme on a l'habitude de voir, et cela fait du bien. On est dans un récit sain, sans haine de l'autre (juste un peu de jalousie). Les scènes de "combat" , si on peut appeler ainsi les parties de go, sont prenantes et diversifiées ; je n'ai jamais été lassé par une seule partie sur les 23 tomes. J'ai également apprécié que le héros et ses alliés ne gagnent pas toujours et ne suis pas spécialement le chemin que j'aurai imaginé. Il y a donc quelques bonnes surprises dans le scénario.
Cependant, j'ai été vraiment déçu par la fin du premier cycle. Sans spoiler, le tome 17, qui clôture le premier cycle, connait une fin tragique et déchirante (je n'en suis toujours pas remis) qu'on ne voit pas spécialement arriver ( du moins avant le tome 15). A mes yeux, cette fin n'apporte pas grand chose aux héros et à l'histoire ou du moins c'est trop tôt.
Le tome 18, qui est une parenthèse dans le récit, est à mes yeux complètement inutile et superflu.
Les 5 derniers tomes sont sympas mais sans plus. Sans doute du à la fin tragique du tome 17, il manque en effet quelque chose.
Le manga se conclut sur une fin correcte mais sans plus également.
En bref, ce manga vaut vraiment le détour jusqu'au tome 17.
Tome 1 à 17: 4 étoiles
Tome 18: 1 étoile
Tome 19 à 23: 2 étoiles
Note globale: 3 étoiles ( virgule 43478260869 pour être précis)
MAUPERTUIS OSE ET RIT !
Cela faisait quelques temps que Thomas Ott n’avait pas publié d’album, et j’étais curieux – comme toujours avec les productions de cet auteur suisse – de voir ce qu’il allait nous montrer chez ce nouvel éditeur. Éditeur que je découvre donc, et qui inaugure ici une collection avec un cahier des charges des plus sévères : une histoire muette de 25 pages, avec une image par page. A voir ce que cela pourra donner par la suite avec d’autres auteurs (un autre opus au moins est d'ors et déjà prévu).
En tout cas, c’est clairement un bel objet (voir description dans la fiche de l’album), et on ne peut que saluer le très beau travail éditorial !
L’histoire est forcément rapide à résumer (comme à lire d’ailleurs !) : nous suivons un enfant, qui traverse une forêt, passe outre ses peurs, dans ce décor propice à les faire surgir, puis qui revient chez lui, alors qu’on semble enterrer son grand-père. Sa « balade » l’a rasséréné, lui a donné confiance en lui, et lui a donné la force de surmonter certaines douleurs – comme la mort de ce grand père semble-t-il.
Ce récit vaut surtout pour le travail à la carte à gratter de Thomas Ott, superbe, et qui convient parfaitement à l’atmosphère sombre des sous-bois, et de l’histoire. Mais je reste quand même un peu sur ma faim, du fait de la trop grande rapidité de lecture. C’est beau (je salue ici auteur et éditeur), mais l’histoire elle-même – contraintes et format oblige – manque de profondeur.
Je trouve en effet le principe de cette collection risqué, un peu casse-gueule. Car si cela convient parfaitement pour des portfolios, des arts books, le lecteur de BD peut sortir frustré (ça a été mon cas) de sa rapide lecture.
Mais c’est quand même un bel objet, et un très beau travail graphique.
C'est clair que si on n'est pas fan de The X-Files, l'ensemble de l'intrigue sous-jacente, entre enquêtes paranormales et grossesse particulière de l'héroïne, passe à des kilomètres au-dessus du lectorat. En tant que fan de la série, j'ai bien aimé ces clins d'oeil, que je n'ai pas trouvés trop présents. Mais c'est un peu la seule qualité de la série ; l'humour est lourd, vraiment lourd, les poules zombies ont bon dos au bout de trois tomes. A côté de ça, le dessin, très "libéré", est souvent difficile visuellement, on ne comprend pas toujours ce qu'on a sous les yeux.
Du coup, en conclusion, je dirais que c'est un pastiche tout juste passable.
2.5
Une mini-série qui raconte les débuts d'Huntress et qui explique comment elle est devenue une super-héroïne par vengeance lorsque sa famille mafieuse s'est faite assassiner.
Disons que si on ne connait pas trop le personnage, c'est le genre d'album à lire. Quant à moi, je n'ai pas appris grand chose de nouveau sur la vie d'Huntress vu que j'avais déjà lu ''Batman : Huntress - Cry for blood'' que je trouve bien mieux. Je ne dis pas que c'était mauvais, il y a de bons moments, surtout à partir du moment où Huntress va se confronter à Batman et Batgirl, c'est juste que j'avais l'impression de lire du déjà vu. La vie d'Huntress est beaucoup mieux racontée dans Cry for blood. En plus, le dessin est typique du dessin des comics des années 2010, à savoir un style sans saveur, froid et sans personnalité.
Alors si on connait pas trop les comics et qu'on aime les thrillers, cela pourrait vous plaire, mais je conseille plus l'autre album sur Huntress que j'ai nommé plus haut.
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Titania
Gimenez est un bon, voire très bon dessinateur, et ça se voit encore ici. J’aime vraiment beaucoup son travail. Même si son univers SF est assez classique – et dans cet album cela ne sort pas trop de ce qu’il a fait ailleurs dans de nombreuses séries du genre, c’est du bon boulot. Seule la colorisation, un peu datée sur certaines histoires, m’a un peu laissé sur ma faim. Au niveau scénario, c’est un peu moins bon, il manque clairement un petit quelque chose à la plupart des histoires (humour, noirceur, profondeur – mais là la faible pagination de chacune bride un peu l’imagination). Mais ça n’en reste pas moins un album agréable à lire, que les amateurs du genre – et de l’époque (années 1980) peuvent apprécier, à l’occasion d’un emprunt. Certaines auraient mérité un plus ample développement (Antoinette par exemple, qui aurait pu davantage jouer sur l’érotisme et/ou l’humour). Note réelle 2,5/5.
L'Île D-7
Voilà un album très représentatif du travail de Juan Gimenez, des univers qu’il développe (on retrouve d’ailleurs ici des liens avec Le Quatrième pouvoir - en particulier le personnage de Gal). Comme souvent chez Gimenez, le scénario est lisible, sans être extraordinaire. Mais c’est de la bonne SF, sympa, avec de la baston, de l’action. Je reste juste sur ma faim à propos de la conclusion de l’histoire, un peu rapide, expédiée, c’est dommage. Pour le reste, le dessin de Gimenez est plutôt chouette, les combats dans l’espace et sur le sol ferme sont très bien rendus (même si certaines cases, très chargées, ne sont pas toujours suffisamment lisibles). C’est du même niveau que la série Le Quatrième pouvoir, et les amateurs du genre et de l'auteur y trouveront leur compte je pense. J’ai en tout cas trouvé la lecture distrayante. Rapide, mais agréable, et donc recommandée.
Vers la ligne claire
Un dernier avis pour terminer cette année 2020 chaotique, pour se détendre et oublier tout l'espace d'un instant de lecture. Il s'agit de vieux récits (enfin vieux, c'est relatif, pour moi ce qui est "vieux" date de l'après-guerre), des récits courts que j'ai retrouvé dans des numéros de l'Echo des Savanes première formule, puis dans Métal Hurlant ; ces récits ont été publiés entre 1977 et 1979 dans ces 2 revues. Et ça a donné cet album "Vers la Ligne Claire", le second de Ted Benoit, autant dire qu'on est à ses tout débuts et c'est intéressant parce que ça permet de voir l'évolution de son style graphique. Ses débuts sont marqués par l'influence de l'Underground américain, surtout Crumb, on y reconnait quelques airs crumbiens au détour des pages, qu'il mélange habilement avec une Ligne Claire qui rappelle celle de Tardi à cette époque ; curieusement, Ted Benoit ne versera pas dans le maniérisme des suiveurs de l'école hergéenne, il en adopte quelques attraits, mais il se forge un style à lui, une approche post-moderne avec un refus des codes classiques, on y voit non seulement des ombres par endroits, mais disons que c'est un style qui hésite entre l'atome et le classique hergéen. Le dessin de Ted Benoit est en pleine mutation, ses influences Underground vont rapidement évoluer vers un traité très proche du style de Hergé mais qu'il peaufinera un peu moins que Hergé, ça sera volontairement beaucoup moins net tout en étant épuré. Dans les derniers récits, c'est plus flagrant lorsqu'apparait son héros fétiche Ray Banana (qu'il avait introduit entretemps dans un premier récit en 1980, Berceuse électrique publié dans A Suivre). Au niveau narratif, c'est aussi un refus d'adopter la technique Ligne Claire totale, car Ted Benoit a une façon bien à lui de construire un univers artificiel où les personnages comme les décors ne sont que prétextes à faire jouer un système de références. Dans Ray Banana, c'est flagrant. Cette compilation de premiers travaux est donc une approche vers ce style narratif et graphique, ils sont assez inégaux mais pas déplaisants, et surtout retracent le parcours de Ted Benoit et du cheminement de son trait depuis l'Underground US jusqu'au graphisme épuré et linéaire de l'école de Bruxelles, style qu'il ne quittera plus et dont il sera un des pourvoyeurs aux côtés d'auteurs comme Chaland, Floc'h ou Joost Swarte et quelques autres. C'est donc une sorte de document, un véritable manifeste graphique des années 80.
Robilar ou le Maistre Chat
Robilar ou le Maistre chat botté. On découvre dans le premier tome une revisite du chat botté plus "trash", plus sombre et tragique. L'histoire met du temps à démarrer. Je n'ai pas bien compris l'intérêt de donner comme origine à Robilar un passé de gros matou à sa maman, surtout quand on voit ce qu'il devient par la suite. Passée l'introduction, on rentre vite dans le vif du sujet avec un chat sournois et prêt à tout pour se venger et arriver à ses fins. On est loin du conte pour enfant et c'est tant mieux ! Le récit est agrémenté de nombreuses références à des comptines et autres contes pour enfants, il suffit d'être attentif aux planches (ce sont parfois de très petits détails). En parlant des planches, les dessins sont vraiment beaux, on ressent bien l'aspect "conte coloré" tout en gardant un ton adulte et sérieux. Le grand point fort de la bd selon moi, est sans aucun doute la qualité des dialogues agrémentés de vieux français. Plus qu'à attendre la suite qui se fera en 3 tomes si j'ai bien compris. 3 étoiles. MAUPERTUIS, OSE ET RIT !
Lovely trouble
J’ai eu du mal à entrer dans l’histoire. La faute à un dessin que je trouvais hésitant, pas exempt de reproches, et à une intrigue qui me paraissait lente à se développer et qui manquait d’originalité. Mais, finalement, j’ai fini ma lecture satisfait. D’une part parce que je me suis fait au trait d’Alarcon – même si certains passages (rares heureusement) louchaient vers un style manga. Une sorte de ligne claire moderne, avec une colorisation sans nuance qui passe bien. L’histoire elle-même – quelques rebelles/grains de sable luttant contre une société totalitaire et aseptisée (interdisant les représentations imagées donc les œuvres d’art, luttant contre tout aspect érotique et ayant fait perdre le souvenir même de l’acte sexuel) n’est pas forcément hyper originale. Mais la narration est fluide, et les divers retournements qui ponctuent la fin sont eux plus surprenants. Au final, c’est une lecture que j'ai trouvé agréable, malgré mes préventions de départ.
Ghost Kid
Je ne sais pas très bien quoi penser de cette lecture qui alterne le bon et le un peu moins bon. C'est plutôt pas mal dans l'ensemble, mais assez inégal. Côté dessin il y a de très belles choses. De magnifiques décors enneigés dans le Dakota. De magnifiques paysages rocheux au sud des États-Unis. On se croirait dans les grands parcs nationaux américains qui font la légende de bon nombre de westerns, type Monument Valley. Les grandes cases pleines planches sont également superbes. Bref c'est un plaisir de voyager au fil du périple de notre cow-boy. Par contre à côté de ça, n'essayez pas de reconnaitre qui est qui dans une scène d'action où plusieurs personnages se tirent dessus, depuis leur cheval au milieu de la poussière. Tenues similaires jusque dans les coloris, visages proches, des scènes assez peu lisibles globalement. Du bon et du moins bon. Coté scénario, idem. Notre héros va traverser le pays à la recherche de sa fille perdue. Un road-trip à cheval qui va le conduire dans différentes régions, des plaines sauvages aux petites villes où il sera plus ou moins bienvenu. Souvent moins que plus. Par moment ça traine un peu et c'est pas très palpitant. Je ne sais pas si la demie cécité du héros et ses rhumatismes avancés sont d'un grand intérêt au final. J'ai préféré la dernière partie où il approche du but, on sent que sa fille n'est pas loin, qu'il est sur la bonne piste et qu'il y a enfin un peu de suspense. Du bon et du moins bon.
Hikaru no Go
Je n'y connais strictement rien au go. Je ne savais même pas que cela existait. Et pourtant j'ai dévoré tout de A à Z. Après la lecture de l'intégralité, j'ai quelques notions sur les règles du jeu mais je suis incapable de jouer une partie. Cela ne m'a pas empêché de prendre beaucoup de plaisir à lire ce manga. On se retrouve dans un shonen assez classique, où Hikaru devient de plus en plus fort et tout le monde est impressionné par le héros plus le temps passe, avec le rival bien entendu. Cependant, on a pas de grand méchant comme on a l'habitude de voir, et cela fait du bien. On est dans un récit sain, sans haine de l'autre (juste un peu de jalousie). Les scènes de "combat" , si on peut appeler ainsi les parties de go, sont prenantes et diversifiées ; je n'ai jamais été lassé par une seule partie sur les 23 tomes. J'ai également apprécié que le héros et ses alliés ne gagnent pas toujours et ne suis pas spécialement le chemin que j'aurai imaginé. Il y a donc quelques bonnes surprises dans le scénario. Cependant, j'ai été vraiment déçu par la fin du premier cycle. Sans spoiler, le tome 17, qui clôture le premier cycle, connait une fin tragique et déchirante (je n'en suis toujours pas remis) qu'on ne voit pas spécialement arriver ( du moins avant le tome 15). A mes yeux, cette fin n'apporte pas grand chose aux héros et à l'histoire ou du moins c'est trop tôt. Le tome 18, qui est une parenthèse dans le récit, est à mes yeux complètement inutile et superflu. Les 5 derniers tomes sont sympas mais sans plus. Sans doute du à la fin tragique du tome 17, il manque en effet quelque chose. Le manga se conclut sur une fin correcte mais sans plus également. En bref, ce manga vaut vraiment le détour jusqu'au tome 17. Tome 1 à 17: 4 étoiles Tome 18: 1 étoile Tome 19 à 23: 2 étoiles Note globale: 3 étoiles ( virgule 43478260869 pour être précis) MAUPERTUIS OSE ET RIT !
La Forêt (Ott)
Cela faisait quelques temps que Thomas Ott n’avait pas publié d’album, et j’étais curieux – comme toujours avec les productions de cet auteur suisse – de voir ce qu’il allait nous montrer chez ce nouvel éditeur. Éditeur que je découvre donc, et qui inaugure ici une collection avec un cahier des charges des plus sévères : une histoire muette de 25 pages, avec une image par page. A voir ce que cela pourra donner par la suite avec d’autres auteurs (un autre opus au moins est d'ors et déjà prévu). En tout cas, c’est clairement un bel objet (voir description dans la fiche de l’album), et on ne peut que saluer le très beau travail éditorial ! L’histoire est forcément rapide à résumer (comme à lire d’ailleurs !) : nous suivons un enfant, qui traverse une forêt, passe outre ses peurs, dans ce décor propice à les faire surgir, puis qui revient chez lui, alors qu’on semble enterrer son grand-père. Sa « balade » l’a rasséréné, lui a donné confiance en lui, et lui a donné la force de surmonter certaines douleurs – comme la mort de ce grand père semble-t-il. Ce récit vaut surtout pour le travail à la carte à gratter de Thomas Ott, superbe, et qui convient parfaitement à l’atmosphère sombre des sous-bois, et de l’histoire. Mais je reste quand même un peu sur ma faim, du fait de la trop grande rapidité de lecture. C’est beau (je salue ici auteur et éditeur), mais l’histoire elle-même – contraintes et format oblige – manque de profondeur. Je trouve en effet le principe de cette collection risqué, un peu casse-gueule. Car si cela convient parfaitement pour des portfolios, des arts books, le lecteur de BD peut sortir frustré (ça a été mon cas) de sa rapide lecture. Mais c’est quand même un bel objet, et un très beau travail graphique.
Murder & Scoty
C'est clair que si on n'est pas fan de The X-Files, l'ensemble de l'intrigue sous-jacente, entre enquêtes paranormales et grossesse particulière de l'héroïne, passe à des kilomètres au-dessus du lectorat. En tant que fan de la série, j'ai bien aimé ces clins d'oeil, que je n'ai pas trouvés trop présents. Mais c'est un peu la seule qualité de la série ; l'humour est lourd, vraiment lourd, les poules zombies ont bon dos au bout de trois tomes. A côté de ça, le dessin, très "libéré", est souvent difficile visuellement, on ne comprend pas toujours ce qu'on a sous les yeux. Du coup, en conclusion, je dirais que c'est un pastiche tout juste passable.
Birds of Prey – Huntress
2.5 Une mini-série qui raconte les débuts d'Huntress et qui explique comment elle est devenue une super-héroïne par vengeance lorsque sa famille mafieuse s'est faite assassiner. Disons que si on ne connait pas trop le personnage, c'est le genre d'album à lire. Quant à moi, je n'ai pas appris grand chose de nouveau sur la vie d'Huntress vu que j'avais déjà lu ''Batman : Huntress - Cry for blood'' que je trouve bien mieux. Je ne dis pas que c'était mauvais, il y a de bons moments, surtout à partir du moment où Huntress va se confronter à Batman et Batgirl, c'est juste que j'avais l'impression de lire du déjà vu. La vie d'Huntress est beaucoup mieux racontée dans Cry for blood. En plus, le dessin est typique du dessin des comics des années 2010, à savoir un style sans saveur, froid et sans personnalité. Alors si on connait pas trop les comics et qu'on aime les thrillers, cela pourrait vous plaire, mais je conseille plus l'autre album sur Huntress que j'ai nommé plus haut.