Les derniers avis (48369 avis)

Par Josq
Note: 3/5
Couverture de la série Pandemonium
Pandemonium

Encore une semi-réussite pour Christophe Bec... Il y a beaucoup de bon dans Pandemonium, et si la série se résumait à ses deux premiers tomes, elle serait excellente. Mais le tome final gâche bien des choses... Au rang des points positifs, comme toujours chez Bec, l'atmosphère est plutôt réussie, et même très réussie par moments. Souvent glauque, les quelques incursions de fantastique dans le récit sont excellentes, très bien gérées, et font monter la tension de manière progressive. Mais au milieu du deuxième tome, le récit bifurque et passe du récit horrifique à une sorte de thriller militant et beaucoup plus convenu. Alors sur le côté militant, je veux bien qu'on s'insurge contre les méthodes barbares employées dans les sanatorium jusque tard durant le XXe siècle. C'est probablement tout ce qu'il y a de plus fondé, et la bande dessinée explique bien ce qu'on peut reprocher aux médecins qui officiaient dans ces établissements. Mais j'ai toujours eu du problème avec les discours de ce type dans des bandes dessinées. Militer contre les méthodes rétrogrades des sanatorium au XXe siècle, je veux bien. Seulement à une époque où tout ça a disparu, ça atténue considérablement la charge portée... Et surtout, la plupart du temps, quand une oeuvre de fiction, quelle qu'elle soit, porte un message de manière un peu trop marqué, ça l'ancre complètement dans son époque (ou dans une époque, puisque la BD de Bec et Raffaele ne concerne pas leur époque d'écriture), et souvent, ça l'empêche de bien vieillir. Pandemonium en est une nouvelle preuve... Avec ça, le dernier tome introduit d'énormes problèmes narratifs dans la saga, à commencer par la sempiternelle question : à quoi ont servi ces histoires de fantômes savamment mises en oeuvre dans les tomes précédents ? Strictement à rien ! Elles n'influent jamais sur le récit, elles sont juste là pour créer une ambiance, mais comme Bec a décidé de partir sur la voie du thriller plutôt que du récit fantastique, elles se révèlent totalement inutiles... Pour moi, ça invalide toute la démarche de la BD et c'est plus que dommage. Néanmoins, on ne peut pas bouder son plaisir devant la première moitié de la saga. Autant, je trouve la deuxième moitié soit nulle soit sans intérêt, autant j'ai pris un énorme plaisir à lire les deux premiers tomes, d'où ma note. Mais il est vraiment dommage que la conclusion soit à ce point à côté de la plaque. L'autre élément qui fait qu'on passe un bon moment, c'est le dessin de Raffaele, qui est très réussi. Il contribue d'autant plus à l'atmosphère que le dessinateur a énormément de cases à disposition pour faire des dessins d'ambiance, sans texte. Et ça, c'est vraiment réussi, ça crée quelque chose de très oppressant et en même temps, de très poisseux. Car Pandemonium n'hésite pas à aller loin, également, et on en frissonne presque de dégoût, tant certaines scènes sont extrêmement crues. C'est pour ça que c'est un peu rageant de voir le 3e tome faire retomber tout le soufflé, en ramenant ce qui était un récit fantastique d'horreur captivant à un simple thriller médico-médiatique. Bon, c'était quand même pas mal, mais ça aurait pu être tellement mieux !

28/10/2022 (modifier)
Par Josq
Note: 3/5
Couverture de la série Sky Hawk
Sky Hawk

Ayant A-DO-RE plus que tout l'adaptation cinématographique du Sommet des Dieux sortie l'année dernière (que je recommande à tous !), je me suis donc orienté vers le support original, que j'ai commencé à lire avec beaucoup d'intérêt, et qui se révèle au niveau. En attendant de lire la saga au complet, je me suis tourné vers ce one-shot, plus court et donc moins coûteux, afin d'en découvrir plus de Taniguchi, et aussi parce que le concept de western en manga m'intriguait et m'intéressait. Même si le coup de cœur n'est pas venu comme pour Le Sommet des dieux, je suis amplement satisfait de cette lecture. Ce qui frappe, tout d'abord, c'est la qualité du dessin de Taniguchi. Sa patte graphique est absolument unique, et en font à mon avis le meilleur dessinateur de manga que je connaisse, en tous cas mon préféré. Il est même susceptible de séduire ceux qui rejettent le manga pour son dessin (test effectué sur d'authentiques détracteurs du genre !), je suis sûr que même Agecanonix craquerait ! Taniguchi avait montré sa maîtrise totale du dessin de montagne, mais ici, il montre que son aisance s'étend à tous les types de paysage. Et on en vient à regretter que le format manga soit aussi petit, tant on aimerait pouvoir se plonger dans chaque case pour aller courir aux côtés des personnages dans les plaines de l'Ouest. L'auteur/dessinateur sait parfaitement rendre les beautés de la nature et leur rendre hommage, c'est un pur plaisir visuel. Sur le plan narratif, c'est un peu moins intéressant. Le choc des cultures n'est pas sans intérêt, mais finalement, il ne sert pas tant que ça l'histoire. Nos deux Japonais sont rapidement intégrés et assimilés à des indiens, et même s'ils apprennent quelques techniques de combat aux autochtones, l'auteur ne peut pas leur donner une trop grande importance, car il ne peut pas changer le cours de l'Histoire. Cette histoire est franchement intéressante et mérite d'être mise en lumière (la dépossession territoriale des indiens par le gouvernement américain), mais comme dans tout récit historique, il est difficile de s'écarter des sentiers battus. Ainsi, la narration est alourdie par de grosses ellipses temporelles, et par une légère impression de va-et-vient qui se dégage du récit : les Blancs attaquent les indiens, les indiens attaquent les Blancs en représailles, mais les Blancs se vengent en les attaquant, etc. Au bout d'un moment, ça devient un peu répétitif. Je sais bien que Taniguchi ne peut pas faire grand-chose de plus, puisqu'il est un peu prisonnier de l'Histoire, justement, mais c'est un peu dommage. Peut-être aurait-il pu accentuer davantage le point de vue américain de cette histoire. Evidemment, ce n'est pas son but ici, mais il illustre dans quelques trop courtes scènes le dilemme de certains américains (dont le président Grant) qui voient bien que ce qu'ils font est injuste, mais soit par lâcheté, soit par incapacité, ne reculent pas devant l'exploitation des terres indiennes. Je trouve que ça aurait été un élément narratif intéressant de se concentrer un peu plus sur ces Blancs qui refusent le rapt des terres indiennes, ou ceux qui n'osent pas s'y opposer publiquement. Quoiqu'il en soit, malgré son aspect assez conventionnel, Sky Hawk reste un flamboyant manga semi-historique, et dépeint avec brio toute une époque, même si j'aurais pour ma part aimé que ce soit un peu plus développé. Il témoigne toutefois d'un excellent sens épique, et d'une bonne maîtrise de cette description des destins individuels face au poids de l'Histoire. De quoi largement emporter l'adhésion !

28/10/2022 (modifier)
Par Cleck
Note: 3/5
Couverture de la série Un petit goût de noisette
Un petit goût de noisette

J'ai beaucoup d'estime pour Vanyda, mais crains qu'elle ne se perde peu à peu. On retrouve dans cette série-ci tout ce qui faisait le charme infini de Celle que..." (cette manière d'esquisser des sentiments vaporeux par quelques traits ronds et des (dé)cadrages merveilleux), mais de manière diluée. Vanyda prend confiance en son trait et ose davantage de scénettes sans texte, d'amples illustrations, de scènes de sexe plus adultes... Elle féminise son dessin et son propos, mais tout cela au détriment de ses personnages et histoires. Auparavant, l'apparente modestie de son propos, de ses illustrations... contenait de l'implicite, qui cette fois est éjecté par cette maturité manifestée. Cela reste bon, mais l'auteure doit digérer cette transition artistique pour nous offrir de nouveau les merveilles de sensibilité dont elle avait le secret. Le tournant que constitue son prochain projet (une adaptation des romans de fantasy "La Passe-miroir") représente alors autant un risque qu'une opportunité.

28/10/2022 (modifier)
Par Cleck
Note: 3/5
Couverture de la série Feuilles volantes
Feuilles volantes

Avec Clérisse, on s'attend à de l'original et l'on espère que les promesses maintes fois dessinées soient enfin confirmées. Force est de constater que la situation n'évolue pas vraiment avec cet album-ci. Il y a ces illustrations très ludiques, qui empruntent volontiers aux albums jeunesse, et osent ici des mises en page très intéressantes (le décor qui crée les contours des cases enchevêtrées dans un coin), une histoire évidemment originale mais qui ne parvient pas véritablement à lier les temporalités. On reste sur sa fin avec cette histoire, parce que le puzzle s'emboîte mal aux entournures, parce que le discours sur le livre et l'écrit n'est pas développé, parce que le discours sur la science et le savoir est creux... C'est agréable à lire, joli, original, mais cela ne s'élève jamais quand tout était en place pour, laissant à regrets une impression d'acte manqué, de paisible gâchis. Ce sera pour la prochaine fois peut-être.

28/10/2022 (modifier)
Couverture de la série Terror-Island - Une terrifiante aventure de Mickey Mouse
Terror-Island - Une terrifiante aventure de Mickey Mouse

Il ne lui manque que le fouet ! Car même le gag du chapeau sous la porte est présent dans Terror-Island. Je ne sais pas qui est le public cible de cette série mais comme adulte j'ai été un peu déçu par le récit. La réutilisation de codes hyper classiques déjà proposés de nombreuses fois a nui à l'intérêt que j'ai porté à cette série. Les références à Indiana Jones sont tellement directes et nombreuses (les gâteaux secs !) que je n'ai pas lu le scénario comme une création originale (c'est pourtant le titre de la collection) mais comme une suite de clins d'oeil ou de rappels de gags déjà utilisés. À force de vouloir rendre hommage aux glorieux anciens, le risque est d'oublier sa propre créativité et de se réfugier dans l'excellence technique. Car le graphisme d'Alexis Nesme est vraiment très bon. Mickey et ses amis respectent les codes Disney avec un Mickey au look ancien et un Donald et Dingo plus modernes. Il y a un gros travail sur les éclairages et les découpages. Certaines planches sont vraiment très belles avec moult détails. Il y a tout de même un humour au second degré assez présent avec le détournement de l'image de King Kong ou l'utilisation d'un comique de répétition assez réussi. Dans une collection que j'aime bien ce n'est pas l'opus que je préfère mais la lecture n'est pas déplaisante et plaira à un public assez jeune.

28/10/2022 (modifier)
Couverture de la série Diosamante
Diosamante

Pour le moment je n'ai rien lu de Jodorowsky qui m'ait fait battre le coeur. Pourtant j'ai plutôt bien apprécié cet ouvrage qui est bien porté par un graphisme de Jean-Claude Gal que je trouve excellent. J'ai été ébloui par la richesse des cases représentant les temples à la façon khmer dans une jungle qui pourrait nous transporter au Cambodge ou au Laos. Gal réussit très bien à jouer sur les éclairages et les couleurs pour nous emmener dans des atmosphères érotiques mais aussi violentes ou mystiques. Le mysticisme ressort du scénario de Jodorowsky qui nous propose un melting pot de références de classiques grecs (Tiresias, Oedipe) d'évangile de Jean, de blaise Pascal ou de pensées stylées sagesse orientale. J'ai plutôt bien aimé ces pages qui introduisent chaque chapitre. Je les ai trouvées assez "amusantes" et originales. Le gros problème est de proposer une fin qui tienne l'histoire. Ici je trouve que c'est un peu bricolé New Age où l'on peut y mettre ce que l'on veut. Une lecture un peu particulière avec un graphisme très fort et un scénario où vous trouverez ce que vous apportez.

28/10/2022 (modifier)
Par Solo
Note: 3/5
Couverture de la série Le Joueur d'échecs
Le Joueur d'échecs

3,5/5. J'ai moi aussi bien aimé ce récit, fictif mais qui peut faire échos avec les tournures réelles et tragiques de certains joueurs d'échecs, où la folie a pu prendre le dessus sur tout le reste. Le thème des échecs est bien exploité car il est à la fois central et discret. Les liens tissés entre le jeu et les personnages donnent des approches intéressantes. Les plus belles planches sont d'ailleurs celles où l'échiquier se présente, à commencer par celles où le personnage en couverture, "B.", remémore son passé. Le dessin m'a plus et même si la colorisation m'a rebuté à plusieurs reprises, je pense finalement qu'elle tire son épingle du jeu pour l'atmosphère qu'elle réussit à dégager. Parce-que j'ai surtout aimé l'ambiance générale. L'exploitation de l'espace et du temps qui passe. Ce récit dure le temps d'un voyage, dans un bateau, et personne n'a de raisons particulières de s'y trouver, on découvre qu'ils sont enfermés dans la prison de leur conscience, elle-même trop fragile pour résister aux démons qui surgissent du passé. Et puis l'histoire s'arrête presque comme elle a commencé, les gens quittent ce lieu, ils se séparent, mais les péripéties les auront affectés davantage. L'épilogue apparaît alors à la fois comme un point final et des points de suspension, comme un mystère établi et non résolu, comme une "nulle" dans une partie d'échecs. Le récit est bien monté, mais j'avancerais l'idée que le roman serait bien plus intéressant à parcourir pour voir le développement de la folie de B., résultante de son passé traumatisant. Ici, je trouve ça trop court et insuffisamment intense. Je ne sais pas si le scénariste attend que l'on ressente de l'empathie pour les personnages (B., son adversaire, la fille du commandant...), en ce qui me concerne j'ai gardé mes distances. L'écriture a dû me gêner et l'histoire du meilleur joueur d'échecs, Czentovic, me semble arriver comme un cheveu sur la soupe. Lecture intéressante bien que, comme ce voyage en bateau, cela restera pour moi un moment de passage. Mais cette BD pourra rendre des lecteurs plus enthousiastes, c'est certains.

27/10/2022 (modifier)
Par gruizzli
Note: 3/5
Couverture de la série Little Tulip
Little Tulip

J'ai beaucoup envie de lire New York cannibals de Boucq, mais je me devais de lire au préalable ce tome qui le précédait. Et je ressors de ce tome avec une impression de Déjà-vu par rapport à une autre histoire de Boucq : Bouche du diable. Sans dire que c'est identique, on retrouve beaucoup de points communs : enfance en Russie soviétique dans un endroit où le personnage est violentée, arrivée en Amérique, retrouvaille avec des bribes du passé qui obligent à affronter des nouveaux les mêmes personnes côtoyées précédemment, le tout alternant les flashbacks et une enquête sur le présent. Avec en prime, l'incursion du fantastique dans le dernier moment du récit. Ça ressemble quand même beaucoup en terme de trame. Après, ce n'est pas du tout la même chose dans le fond et l'histoire, bien sur. Ici c'est une question de tatouage et de l'importance de ces clans qui existent dans les goulags ou les bas-fonds New-Yorkais. A ce niveau, l'histoire fait une part belle au dessin, celui des tatouages mais aussi le dessin de manière générale. On sent que Boucq se fait plaisir niveau représentation de ceux-ci, de même qu'il apprécie visiblement la représentation de "trogne" au niveau des personnages. Niveau histoire, la violence est assez présente, une violence qui semble venir de loin dans le temps et l'espace, mais se perpétue dans les milieux des années 80, une violence qui frappe toujours les femmes d'ailleurs. C'est assez ancré dans l'insécurité des grandes agglomérations de cette époque, je me demande comment il poursuit cette histoire ! Parce qu'au sortir de ce tome, dont je n'ai pas grand chose à dire de plus que mon avis sur Bouche du diable qui a beaucoup de points communs, je suis surtout intéressé par la façon dont il a poursuivit cette histoire. Pour le reste, je ne peux toujours pas me déclarer fan de Boucq, étant toujours sur un ressenti de "pas mal sans plus". Je ne pense pas que c'est un auteur que j'adulerais, je trouve juste son travail sympa. Mais c'est déjà très bien !

27/10/2022 (modifier)
Par gruizzli
Note: 3/5
Couverture de la série Julia & Roem (Coup de sang)
Julia & Roem (Coup de sang)

Je n'ai pas lu "Animal'z" qui semble se dérouler dans le même univers, mais j'ai bien aimé ce livre de Bilal qui est une reprise de Roméo & Juliette absolument pas dissimulé. En fait, c'est une simple adaptation de l’œuvre de Shakespeare dans un monde post-apocalyptique, n'en attendons pas plus. Et pourtant, je trouve que ça fonctionne plutôt bien. L'univers est simplifié à l'extrême (il n'y a rien que le désert et l'hôtel où tout se passe), peu de personnages et chacun étant utile à sa façon au scénario, une intrigue qui reprends les points-clés de celle de Shakespeare et une petite altération pour ne pas non plus tomber dans la référence pure. C'est simple comme idée, mais je trouve qu'elle passe assez bien au final. Une sorte d'hommage, ou de référence qui parlera à tout le monde. On pourrait arguer que Bilal ne s'est pas trop fait suer niveau scénario, mais j'ai franchement l'impression que c'est la volonté qu'il a eut ici : un ouvrage "simple", une citation à une œuvre connue et reconnue, un hommage également. Pour moi, ça me suffit, la volonté est clairement affiché dans la BD elle-même et c'est suffisant pour le plaisir de lecture. Cela dit, ça n'en fait pas un immanquable non plus. Je dirais que c'est un Bilal mineur, une petite BD rapidement lue et qui fait son petit effet, après quoi on passe à autre chose. Niveau dessin, Bilal reste Bilal mais j'ai l'impression, peut-être fausse, que les personnages sont légèrement moins raides dans celle-ci que dans d'autres que j'ai pu lire de lui. Bref, ça passe simplement, ça fait son travail et je n'en demande pas beaucoup plus. Par contre, indispensable au fan de Bilal !

27/10/2022 (modifier)
Par Ro
Note: 3/5
Couverture de la série Entre les lignes (Mermoux)
Entre les lignes (Mermoux)

J'ai trouvé cette BD bien, intéressante sur le fond et fourmillant de fulgurances émotionnelles ça et là, mais en même temps je l'ai trouvé trop longue et j'ai décroché plusieurs fois On sent à cette longueur qu'il s'agit de l'adaptation d'un roman et je ne suis pas persuadé que j'aurais vraiment réussi à lire ce dernier sans lâcher l'affaire avant même d'en atteindre le tiers. S'agissant de la BD, j'ai trouvé le dessin réussi. J'apprécie le changement de style entre la période moderne et le récit des souvenirs de la vie du grand-père. Cette vie là est complexe et il aurait effectivement été compliqué d'en élaguer certains passages sans impacter la compréhension des évènements suivants et de l'état d'esprit du personnage principal. Mais tout de même, la biographie du grand-père parait ici tellement exhaustive qu'on a l'impression d'un ensemble de détails pas vraiment passionnants, avec l'interrogation qui a duré longtemps pour ma part de découvrir où l'auteur voulait en venir. La biographie va finalement s'attarder plus précisément sur la période de la seconde guerre mondiale, la clé de l'intrigue se déroulant à cette époque, mais alors j'en suis venu à me demander s'il avait été vraiment nécessaire de passer en revue aussi détaillée toutes les années précédentes de 1910 à 1939. Certes, ces années là fournissent les clés pour bien appréhender l'ensemble des faits mais n'y avait-il pas moyen de les résumer pour se focaliser seulement sur la période principale ? Qui plus est, d'ordinaire, après un récit aussi long et intime, on s'attache au personnage principal et l'émotion devrait se faire d'autant plus forte quand elle surgit enfin. Mais dans mon cas, je me suis peu attaché à lui et j'ai ressenti seulement des bribes d'émotions, et notamment très peu sur la conclusion elle-même de l'album, en particulier sur le contenu de la boite en fer blanc qui m'était paru évident plusieurs pages auparavant. Et pour finir, la partie moderne du récit m'a peu enthousiasmé : à la limite, seul le récit du grand-père m'aurait suffi. Voilà bien des reproches de ma part, mais malgré cela je trouve que ça reste une bonne BD, une belle biographie avec de jolies émotions et un bon dessin. Seule sa trop grande longueur m'aura essoufflé et empêché d'apprécier pleinement ses moments clés.

27/10/2022 (modifier)