Le Joueur d'échecs

Note: 3.67/5
(3.67/5 pour 3 avis)

Sur un paquebot reliant New York à Buenos Aires, un homme réservé et énigmatique met en péril le champion du monde d’échecs, jusqu’alors inébranlable dans son arrogance. Une brillante adaptation du dernier roman de Stefan Zweig.


1946 - 1960 : L'Après-Guerre et le début de la Guerre Froide Adaptations de romans en BD L'Océan Atlantique Les échecs Marine moderne

New York, 26 juillet 1947. Dans le port, un immense paquebot est à quai. C’est l’heure de l’embarquement. Dans la foule, un homme élégant et svelte, à la chevelure entièrement blanche. Il parcourt le navire à la recherche de sa cabine, la 34. Quand il l’a trouvée, il pose sa valise, porte sa main à la vilaine cicatrice qu’il a au cou et s’écroule sur le lit, la tête entre les mains. Pendant ce temps, dans sa somptueuse chambre, une jeune fille semble trouver le temps long. Alors, quand le bruit d’un hydravion approche du navire, ça lui donne enfin une bonne raison de sortir de sa cage dorée. Elle en profite pour sortir sa chouette, Solange, de la sienne. Le bateau stoppe ses machines et tous les passagers se pressent pour voir qui arrive de manière si singulière. Au beau milieu de cette agitation, la jeune femme demande à la cantonade que quelqu’un lui explique ce qui se passe ici. « C’est Mirko Czentovic » lui répond-on. « Czento… qui ? » Décidément, la jeune fille semble vivre dans une bulle ; c’est le champion du monde d’échecs bien sûr ! Et le paquebot est en émoi devant ce personnage suffisant, ce qui agace la fille du capitaine. Alors quand il faut lui céder sa chambre, parce que la seule de libre ne convient pas à monsieur, c’en est trop ! Au cours du dîner, elle lance un défi au maitre : si elle le bat aux échecs il devra lui rendre sa chambre. Si elle perd, elle acceptera de faire un tour dans son coucou.

Scénario
Dessin
Couleurs
Editeur
Genre / Public / Type
Date de parution 07 Octobre 2015
Statut histoire One shot 1 tome paru

Couverture de la série Le Joueur d'échecs © Sarbacane 2015
Les notes
Note: 3.67/5
(3.67/5 pour 3 avis)
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06/03/2016 | Erik
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Par karibou79
Note: 4/5
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(mais 3 si vous avez lu le court, limpide mais dense roman de Zweig) La rencontre autour d'une partie d'échecs entre un maître et un inconnu ayant pénétré les arcanes du jeu. Les personnages sont brièvement décrits mais assez pour le récit, l'équilibre est bien dosé. Mais si l'ouvrage est assez fidèle à l'histoire, il passe trop vite sur la période cruciale de bascule psychologue de cet énigmatique, qui est ici pourtant très joliment mise en image. Les contours doux des dessins souvent de profil et la palette des couleurs pastel rendent un bel effet Art déco qui colle à l'époque de cette croisière. Oui, une belle lecture (qui suivra et ne doit pas précéder la lecture du récit originel) qui me donne sacrément envie d'en savoir plus sur Thomas Humeau.

20/02/2023 (modifier)
Par Solo
Note: 3/5
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3,5/5. J'ai moi aussi bien aimé ce récit, fictif mais qui peut faire échos avec les tournures réelles et tragiques de certains joueurs d'échecs, où la folie a pu prendre le dessus sur tout le reste. Le thème des échecs est bien exploité car il est à la fois central et discret. Les liens tissés entre le jeu et les personnages donnent des approches intéressantes. Les plus belles planches sont d'ailleurs celles où l'échiquier se présente, à commencer par celles où le personnage en couverture, "B.", remémore son passé. Le dessin m'a plus et même si la colorisation m'a rebuté à plusieurs reprises, je pense finalement qu'elle tire son épingle du jeu pour l'atmosphère qu'elle réussit à dégager. Parce-que j'ai surtout aimé l'ambiance générale. L'exploitation de l'espace et du temps qui passe. Ce récit dure le temps d'un voyage, dans un bateau, et personne n'a de raisons particulières de s'y trouver, on découvre qu'ils sont enfermés dans la prison de leur conscience, elle-même trop fragile pour résister aux démons qui surgissent du passé. Et puis l'histoire s'arrête presque comme elle a commencé, les gens quittent ce lieu, ils se séparent, mais les péripéties les auront affectés davantage. L'épilogue apparaît alors à la fois comme un point final et des points de suspension, comme un mystère établi et non résolu, comme une "nulle" dans une partie d'échecs. Le récit est bien monté, mais j'avancerais l'idée que le roman serait bien plus intéressant à parcourir pour voir le développement de la folie de B., résultante de son passé traumatisant. Ici, je trouve ça trop court et insuffisamment intense. Je ne sais pas si le scénariste attend que l'on ressente de l'empathie pour les personnages (B., son adversaire, la fille du commandant...), en ce qui me concerne j'ai gardé mes distances. L'écriture a dû me gêner et l'histoire du meilleur joueur d'échecs, Czentovic, me semble arriver comme un cheveu sur la soupe. Lecture intéressante bien que, comme ce voyage en bateau, cela restera pour moi un moment de passage. Mais cette BD pourra rendre des lecteurs plus enthousiastes, c'est certains.

27/10/2022 (modifier)
Par Erik
Note: 4/5
L'avatar du posteur Erik

L'auteur Thomas Humeau a librement adapté le dernier roman de l'écrivain autrichien Stefan Zweig avant son décès. Le résultat est plutôt remarquable. Il est en effet question d'un champion d'échecs qui se retrouve sur une croisière d'un paquebot transatlantique en 1947. Il va devoir affronter un illustre inconnu qui réussit à le mettre en échec au milieu de la haute bourgeoisie et des journalistes. Comment cet inconnu a pu réussir à battre le champion du monde ? Quel est le secret qu'il cache ? On aura les réponses et elles seront d'une grande brutalité dans l'explication. Certes, les nazis ne sont pas loin et la folie non plus. On sera néanmoins captivé de bout en bout. Pourtant, la fin ne m'a pas trop convaincu. Je m'attendais sans doute à autre chose. On sera assez loin de la BD typiquement commerciale. J'invite les lecteurs à découvrir ce joueur d'échecs pas comme les autres. A vous de jouer !

06/03/2016 (modifier)