New York cannibals

Note: 3.5/5
(3.5/5 pour 8 avis)

Six ans après l'excellente bande dessinée Little Tulip, le duo récidive avec les aventures new-yorkaises d'Azami, la fille de Yoko, l'amante de Paul.


Boucq Les prix lecteurs BDTheque 2020 New York Signé

Nous somme à New York en 1990. Pavel/Paul tient toujours son salon de tatouage. Sa protégée, Azami, devenue policière et culturiste, découvre un bébé abandonné dans une poubelle. Stérile à cause des traitements qu'elle a infligés à son corps, elle décide d'adopter l'enfant. Pour le protéger, elle va remonter la piste d'un trafic de bébés. Les fantômes du goulag dans lequel Pavel a grandi ne sont pas loin. Fresque fantasque qui ressuscite le passé d’une ville sulfureuse où se joue une tragédie aux accents très modernes, il s’agit peut-être de la plus belle collaboration à ce jour entre les deux auteurs.

Scénario
Dessin
Couleurs
Editeur / Collection
Genre / Public / Type
Date de parution 28 Août 2020
Statut histoire One shot 1 tome paru

Couverture de la série New York cannibals © Le Lombard 2020
Les notes
Note: 3.5/5
(3.5/5 pour 8 avis)
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02/09/2020 | Hervé
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Par gruizzli
Note: 4/5
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Je suis toujours surpris par Boucq, qui parvient à me donner envie de lire ses BD alors que je suis assez peu satisfait de leurs déroulés et surtout leurs conclusions. Ce fut le cas avec Little Tulip, Bouche du diable ou ses séries humoristiques qui m'ont souvent laissés assez mitigé. L'incursion du fantastique me semble souvent mal dosé, tandis que les récits se concluent trop vite à mon goût, avec des facilités que je n'aime pas. Et dans "New York cannibals", je retrouve un peu tout ça … mais en mieux. Je ne sais pas trop pourquoi, mais je trouve que pour une fois, là, ça marche. Le récit prend plus le temps et se permets toujours des facilités scénaristiques qui font grossières quand on y repense, mais ça marche. Je me suis laissé porter par le récit, par les personnages assez touchants. C'est classique dans le déroulé, sans grande surprises lorsqu'on connait les récits que Boucq a fait dans le New-York des années 80/90, mais le fantastique arrive par petites touches qui ne m'ont jamais paru forcées. Les protagonistes sont attachants par leur façon d'être, Azami est une montagne de muscle au grand cœur, Paul est le vieux tatouer qui sait toujours s'y faire question bagarre, l'albatros qui joue son rôle de second efficace et un peu Deus Ex Machina … C'est convenu dans les personnages, mais allez savoir pourquoi, je trouve que ça fonctionne. Que le récit est cohérent, alors même que je vois les grosses ficelles du scénario. Peut-être est-ce par une utilisation plus parcimonieuse de ces ficelles, ou par des gueules qui marquent et en même temps font un peu "trop". Je ne sais pas trop pourquoi, mais je suis plus satisfait de cette lecture que les autres du duo d'auteurs. Maintenant, je ne dirais pas que c'est la BD du siècle, mais elle est plaisante à lire et m'a entrainé dans son univers. Il y a des facilités, des personnages convenus, mais ça fonctionne. C'est comme un bon block-buster, on se pose et on apprécie, sans trop se poser de questions. En tout cas, je me suis laissé porter allègrement et j'en ressors satisfait. Oui, parfois ça marche sans que je ne comprenne pourquoi. Tant mieux !

21/08/2023 (modifier)
Par pol
Note: 2/5
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Je n'ai pas lu Little Tulip, je découvre dans les avis que cette BD en est la suite, mais je ne pense pas que ce soit un problème car cette histoire se lit comme un one shot. Au pire on perd un peu du background des personnages. J'ai bien aimé 2 choses : Le début et l'ambiance visuelle de New-York. La ville est hyper bien rendue, c'est un plaisir de voir ces ruelles, cette architecture, ces devantures, ces intérieurs de vieux appartements... Coté histoire, tout commence bien et pendant les 30 premières pages j'ai bien accroché. Un début interessant, une héroïne originale qui suscite la curiosité. La découverte d'un bébé dans une poubelle va lancer l'histoire. Mais je n'ai que peu apprécié le déroulement de l'intrigue. Premièrement c'est bourré de cliché et de facilité scénaristisque. Une on ferme volontiers les yeux. Mais chaque péripétie est moins crédible que la précédente. Un exemple parmi d'autres : Pavel retrouve une amie russe (qu'il croyait morte) disparue depuis des décennies. Hop elle ressort de nul part. Des explications ? non. Que devient elle ? Employée par le gouvernement américain. Quelle coïncidence quand même d'avoir embauché pile cette femme. D'ailleurs elle a besoin des compétences d'un tatoueur (en plus elle aurait eu besoin d'un dessinateur ou d'un imprimeur), et son vieil ami est justement tatoueur. Dingue. Elle va bien lui expliquer pourquoi elle a besoin de lui cette fois. Non toujours pas. 3e demande d'explications, trente pages plus tard, et là oui elle déballe le pot au rose, car après tout "tu sais bien garder un secret"... pffff maintenant c'est bon on peu tout raconter ? Ça résume globalement pour moi un certains nombres de situations qui se décantent juste parce qu'il faut bien faire avancer l'histoire "à ce moment là", mais on a bien du mal à y croire. Deuxièmement plus le récit avançait et moins je trouvais d'interêt à cette intrigue. Rien n'est crédible dans les évènements qu'on nous raconte. Et plus on avance plus c'est pire. La mama paradis au fin fond des entrailles du métro ? Pas fou. La vilaine chef gouine vampire elle même ancienne connaissance de Pavel ? Pas mieux. On ne parle même pas de la pirouette fantastique finale... C'est dommage et frustrant car le début était sympa et il y avait forcément moyen de raconter la même histoire de manière moins artificielle.

05/12/2021 (modifier)
L'avatar du posteur Agecanonix

Je n'étais pas spécialement parti pour lire cet album, ignorant au départ que c'était une suite de Little Tulip ; en fait il ne s'agit pas d'une vraie suite, c'est plus une sorte de prolongement dérivé où comme dans Little Tulip, Boucq et Charyn qui se retrouvent, impriment une ambiance aussi glauquissime. En effet, c'est glauque, inquiétant, sombre, la peinture de ce New York des bas-fonds suinte la misère, la crasse, les trafics louches, les bouges sordides, où gravite une faune hétéroclite d'exclus et de gangsters dans un monde violent et dangereux. C'est là-dedans que Azami va trouver un gosse dans une poubelle, c'est dire l'environnement pourri décrit par les auteurs. C'est pas vraiment des univers que j'apprécie et où je me sens à l'aise, c'est d'ailleurs souvent comme ça chez Boucq, c'est pour ça que j'avais pas aimé les débuts de Bouncer ; bon faut dire que c'était une vision à la Jodorowski, mais là c'est pas tellement mieux non plus, et Charyn aurait très bien pu conserver une intrigue rationnelle, il y avait suffisamment de matière pour ça, mais son aspect fantastique est de trop je trouve, ça n'apporte pas grand chose, et le final est d'ailleurs trop excessif, trop brutal pour que je l'apprécie vraiment. La touche fantastique me dérange dans ce récit dont la pertinence devient un peu bancale, en plus c'est pas si bien expliqué que ça à propos de cet enfant. Au niveau dessin, j'ai l'impression que Boucq réussit encore une de ses ambiances avec une plus grande virtuosité graphique, et avec toujours ce côté malsain et atroce (que j'évoquais à propos de Bouncer) dans les faits, les actions, les personnages à gueules et cette secte inquiétante de femmes cannibales. Un bon album, mais je garde quelques réserves sur certains points qui me chiffonnent, et j'hésite sur la note entre 2 et 3/5. Une chose est sûre, c'est pas une Bd que je relirai.

03/06/2021 (modifier)
Par Ro
Note: 3/5
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J'ai toujours un ressenti en demi-teinte envers les BD du tandem Boucq et Charyn (Bouche du diable, La Femme du magicien, Little Tulip et cet album donc). J'aime beaucoup le graphisme de Boucq, j'aime le cadre New-Yorkais de la plupart de ces histoires et la manière dont Boucq le dépeint, et j'aime aussi la petite touche de fantastique qui imprègnent ces récits. Mais en même temps, je n'apprécie pas trop l'ambiance glauque qui s'en dégage, le côté violent et sordide de leur part sombre, et du passé soviétique récurrent des protagonistes. Il y a une touche de Jodorowsky dans cette part cruelle et c'est celle que je n'aime pas. Je n'avais que moyennement apprécié Little Tulip, aussi n'étais-je pas particulièrement pressé de lire cette suite se déroulant vingt ans après. Finalement, j'ai été plutôt pris par le récit. Le duo formé par le vieux tatoueur Paul et la musclée policière Azami est assez attachant et relativement crédible dans leurs réactions. C'est également appréciable de les voir capables d'affronter sans peur des dangers aussi matérialistes que des malfrats et une police corrompue, que surnaturels en la personne d'un étrange culte construit autour d'une prêtresse maléfique. L'intrigue tient la route, même si j'ai craint en permanence et surtout vers la fin qu'elle parte trop en envolée mystique. Heureusement, les auteurs réussisent à ramener la résolution à quelque chose de réaliste sans jamais se laisser aller à la facilité du pur fantastique, ou du moins en laissant toujours ouverte la possibilité du doute. Je me suis donc laissé porter par le récit et l'ai plutôt bien apprécié, mais je continue à ne pas trouver l'ambiance glauque à mon goût et ne suis pas tombé sous son charme.

20/12/2020 (modifier)
Par Sempai
Note: 5/5 Coups de coeur expiré
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New York Cannibals est la seconde collaboration entre Charyn et Boucq, on est dans un polar avec des personnages extrêmement marqués et que vous n'oublierez pas. D'une histoire simple initialement, on tire le fil de cette pelote d'histoires qui se croisent. L'intrigue alors se révèle complexe et on se demande bien où ils veulent en venir et quelle est l'histoire principale. De plus, on nous laisse supposer l'intervention de "magie" et jusqu'à tard on ne saura pas si c'est la réalité ou une simple légende urbaine, histoire de faire peur aux personnes défavorisées. Je ne vais pas trop en dévoiler pour ne pas vous gâcher le plaisir de la découverte mais je vous recommande vraiment sa lecture.

04/12/2020 (modifier)
Par sloane
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
L'avatar du posteur sloane

J'ai beaucoup aimé cet album qui est donc une suite de Little Tulip, BD que j'avais trouvée franchement bien faite. Il semble que l'apparition d'un fantastique" chamanique" dérange un peu les lecteurs, j'ai envie de dire que François Boucq a beaucoup travaillé avec Jodorowski, alors forcément je me dis que ça doit laisser des traces. En ce qui concerne le dessin je n'ai pas grand-chose à dire, c'est maitrisé, les décors de New York sont fabuleux et correspondent à l'imaginaire que je me fais de cette ville. F. Boucq nous fait rencontrer certaines couches de la société, sans fard, nous sommes en totale immersion. Certains puristes regretteront sans doute que l'on ne sache rien de la provenance des pouvoirs de l'enfant. Que diantre, moi j'aime quand le fantastique sait garder sa part d'ombre, qu'on ne m'explique pas tout. À mon imaginaire de bosser un peu. Pour moi un excellent album et si la collaboration entre les deux auteurs doit se poursuivre nul doute que je serai de la partie.

05/10/2020 (modifier)
Par DamBDfan
Note: 3/5
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Quand j'ai aperçu cet album dans les prévisions des nouveautés sur le site du Lombard, j'ai été très étonné d'apprendre qu'il était une suite à Little Tulip car ce dernier ne laissait pas de porte ouverte pour une suite. Je me suis naturellement jeté dessus car déjà, la couverture est très belle avec cette femme tatouée imposante, massive, qui tient un bébé de façon très affectueuse et le contraste offert est touchant, délicat, appelle aux mystères. Ensuite, j'apprécie fortement le dessin de Boucq pour son dynamisme, sa façon de représenter les bas fonds new-yorkais et sa variété dans les cadrages qui alternent gros plan et petit plan sur les visages expressifs des protagonistes. Tout cela me facilite l'achat sans aucune hésitation. Après, il y a le scénario de Charyn et là, je me méfie. Les dialogues sont relativement fluides mais je lui reproche souvent son recours au fantastique qui me laisse perplexe. C'est de nouveau le cas ici et ça m'emballe moyennement car les éléments fantastiques restent inexpliqués (on ne sait rien de l'origine des pouvoirs du bébé), jurent avec le côté réaliste du décor et sont prétexte à des facilités. La fin mystique est graphiquement spectaculaire mais hélas, elle vire au grand guignol avec cette apparition du surnaturel qui laissera les esprits cartésiens bien songeurs (j'en fais partie). Au final, un album agréable à lire malgré quelques réserves, et je ne serais pas étonné d'y voir une suite car le sort de certains personnages est laissé en plan.

27/09/2020 (modifier)
Par Hervé
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
L'avatar du posteur Hervé

J'ai hésité un moment avant d'acheter, non pas l'album en tant que tel, mais cette version proposée par les éditions du Lombard, une version grand format, noir et blanc ou plutôt en bichromie. Et j'avoue ne pas avoir été déçu. Je ne dirai qu'un seul mot après la lecture de cet opus : sublime ! Avant de me lancer dans la lecture de "New York Cannibals", j'ai naturellement relu Little Tulip, véritable petit bijou de la bande dessinée. Avec cette suite, Boucq et Charyn nous offrent un album flamboyant, encore meilleur que Little Tulip. Ici, nous retrouvons Pavel/Paul avec sa fille adoptive Azami qui s'est bien transformée. Mais les souvenirs de Goulag vont rapidement le rattraper. Le rythme est bien soutenu, j'ai littéralement dévoré les 168 pages de l'album. Certes on va retrouver des personnages de Little Tulip mais aussi découvrir d'autres personnages attachants, comme l'étonnant Albatros qui joue un rôle important. Pourtant le personnage principal ici ce n'est pas Pavel, Azami ou d'autres mais bien la ville de New York, ou plutôt ses bas-fonds, parfaitement illustrés par un Boucq très inspiré. D'ailleurs dans le dossier présent dans la version n&b, Charyn écrit : "le New York que nous présentons ici est une image miroir déformée du New York moderne... la ville s'est détraquée et plonge dans l'ombre des ténèbres..." Évidemment, côté scénario, nous n'échappons pas aux références chamaniques, parfaitement assumées par Charyn et Boucq mais cela colle au scénario de manière éclatante. Et que dire du dessin de Boucq. Avec le noir et blanc de cette édition, je suis resté époustouflé devant les planches. Le grand format permet d'admirer toute la beauté du trait de Boucq, dessinateur que j'ai pourtant mis beaucoup de temps à apprécier. Il faut ajouter qu'il s'agit d'un superbe objet éditorial, avec dos toilé. Il aura fallu la série Bouncer pour que je puisse me familiariser à son style. Avec cet album, la rentrée débute bien. Un véritable coup de cœur en tout cas pour "New York Cannibals".

02/09/2020 (modifier)