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Couverture de la série Derfal le magnifique
Derfal le magnifique

Roosevelt aime à nous proposer des récits sous forme de contes philosophiques. Le projet est ambitieux d'autant plus qu'il aborde le concept du langage qui n'est pas simple. On retrouve le personnage de Juanalberto que j'avais croisé dans L'Horloge. Ici le canard est un sage philosophe qui nous fait réfléchir sur notre transformation personnelle face aux idées. C'est le passage du récit que j'ai préféré car j'ai trouvé le début de l'ouvrage un peu rébarbatif. En effet toutes les premières planches divisées en quatre cases sans dialogue m'ont paru manquer de fluidité et de chaleur. J'ai trouvé le récit froid et trop didactique avec une trop grande distance de situations entre les cases. C'est bien plus vivant dans la seconde partie. Le graphisme en N&B est vraiment très travaillé avec un trait fin et précis. L'abondance de détails dans la seconde partie rend le récit bien plus intéressant et aide à s'approprier le message que veut nous faire passer Roosevelt. Une série qui se lit vite mais qui mérite que l'on s'y attarde. C'est d'autant plus intéressant en BD où la problématique du héros qui comprend toutes les langues de son environnement est souvent insurmontable.

05/12/2022 (modifier)
Couverture de la série Paola Crusoé
Paola Crusoé

Je suis entièrement d'accord avec l'avis de Ro sur cette série. J'aurais même la tentation de la noter plus sévèrement mais comme lui, ma fille de neuf ans l'a dévorée en une soirée. Il faut donc convenir que Mathilde Domecq a su toucher juste dans son récit d'aventure style Robinson sur une île déserte. Le récit est bourré d'invraisemblances mais elles ne sont pas perceptibles à cet âge. C'est la dynamique du récit et l'enchaînement des péripéties qui captivent les jeunes lecteurs et les jeunes lectrices. Pourtant l'auteure inscrit son récit dans un cadre très réaliste, dans les lieux, les époques et l'ambiance générale mais elle propose des personnalités parentales vraiment bizarres et des rapports entre les personnages non crédibles (par exemple le rapport Yoann/Rachel est ridicule). Entre une mère, sorte de professeur Tournesol avec son pendule et un père qui prend des décisions dangereuses et incompréhensibles sur l'île ou sur le radeau, c'est un modèle parental un peu farfelu. De plus l'auteure introduit des concepts sous-jacents très adultes comme la fidélité dans le couple ou des notions sur le vol ou la pêche industrielle. J'ai eu l'impression d'un double niveau de lecture. Mais en lecture adulte je n'adhère pas du tout au récit. Je trouve le passage de Monbasa ridicule sur presque tout (par exemple pourquoi des pêcheurs Kenyans parlent espagnol ??). Le graphisme est sympa et très accessible aux enfants avec une belle mise en couleur avec des tons chauds En conclusion une lecture pour les enfants de 8/12 ans au scénario assez superficiel mais qui fait passer un bon moment de détente aux enfants. 2.5

05/12/2022 (modifier)
Par Gaston
Note: 3/5
Couverture de la série Affaires d'État - Jihad
Affaires d'État - Jihad

2.5 Dernière série du nouveau concept du scénariste Richelle qui se base sur des faits réels pour trois séries mettant en vedette des affaires qui ont entaché l'état français. Vu que ça se passe dans les années 80 et le titre, je pensais que ça parlerait de la vague d'attentats qu'il y a eue durant cette période, et ben non ça parle de la vente d'armes d’une société française à l'Iran grâce à la complicité de certains politiciens. On retrouve les mêmes défauts que dans les autres séries de Richelle: le dessin réaliste sans personnalité ou saveur, le scénario un peu confus par moment tellement il y a de personnages et l'impression qu'il faut déjà avoir des connaissances de base de l'affaire pour bien tout comprendre. Malgré tout, cela se laisse lire et il y a de bonnes scènes. C'est juste raconté de manière peu captivante (il faut dire que les personnages principaux ne sont pas très attachants) et franchement le résultat est trop formaté pour sortir la série du lot, mais bon cela risque de plaire aux gros fans de ce genre de récit réaliste.

04/12/2022 (modifier)
Couverture de la série Vive la corruption
Vive la corruption

Didier Viodé nous propose une série assez atypique dans la BD africaine. Son titre est déjà une provocation avec "ce vilain mot inventé en Europe pour culpabiliser les honnêtes dictateurs...". p43. Le ton est donné et on se retrouve dans un univers satirique à la Charlie, à la fois dans le verbe mais aussi dans le graphisme. Yao, jeune artiste intègre, est confronté à la perversité du pouvoir dans tous les domaines. Dans une dizaine d'histoires courtes qui touchent différents aspects de la vie africaine, Yao nous renvoie à sa précarité et à son inadaptation aux habitudes locales. Viodé se fait observateur critique d'un système où l'esprit égoïste du clan domine le bien public. Son graphisme très caricatural style Reiser convient bien à son propos. Son trait est très dynamique mais pourrait être un peu plus travaillé. Une série piquante, bon exemple de liberté d'expression. 3.5

04/12/2022 (modifier)
Couverture de la série Poèmes de Victor Hugo en BD
Poèmes de Victor Hugo en BD

Les treize poèmes choisis pour constituer ce petit recueil de l'oeuvre de Victor Hugo ont le mérite de montrer l'éclectisme littéraire du grand écrivain. On y retrouve des poèmes d'engagement politique ou social, des réflexions sur le sens de la vie et la mort ou d'autres sur les femmes. Comme les chants les plus tristes sont les plus beaux, c'est Alfred qui a le redoutable honneur d'illustrer le poème le plus beau et le plus aimé de la littérature française (si on en croit le moteur de recherche de Google). Les encarts biographiques de Christophe Renaud sont succincts comme s’il ne voulait pas empiéter sur l'oeuvre du géant. Il ne s'agit pas d'explorer les différentes vies de Victor Hugo mais plus simplement de se laisser bercer par la musique et la force de ces vers dont certains résonnent dans nos têtes ou nos coeurs depuis l'enfance. Le graphisme est collectif donc pluriel avec un mélange de talents reconnus comme Alfred ou Efix et d'autres talents en devenir. Cette variété de styles se marie bien avec les nombreux thèmes choisis. Une lecture agréable que l'on peut proposer à ses ados pour sortir d'une approche purement scolaire.

04/12/2022 (modifier)
Couverture de la série Les rivières du passé
Les rivières du passé

Desberg essaye de faire du neuf avec du vieux. A travers plusieurs époques, un secret pèse sur le monde, autour de la notion de monothéisme. En particulier autour de celui qui pourrait en être l’ancêtre fondateur, au moment où l’empire égyptien a un temps été adepte de cette vision, sou Akhénaton. Qu’est donc devenu AY, grand prêtre devenu lui-même pharaon ? Entre certaines séries comme Le Troisième Testament et « Indiana Jones » (la très sexy Lamia est archéologue), avec créatures diaboliques (ici les Shayks), riche collectionneur prêt à tout, on a là de l’aventure fantastique qui brasse un peu tout. Se baladant de Paris à Venise, puis en Égypte, à diverses époques (l’entame se veut surprenante, puisque située en 2016, dans des décors qui font plutôt XVIIIème siècle !), l’intrigue nous entraine dans un tourbillon d’action, assez violente et rythmée (l'aout principal de la série, c'est bien ce rythme, ce dépaysement permanents). Mais ce n'est pas toujours aisé à suivre, pas toujours crédible, car il y a quelques passages grand-guignolesques, quelques facilités scénaristiques (le passage des « portes »), mais ça se laisse lire quand même. Le fait est qu’on ne s’ennuie pas ! Le dessin de Corboz est parfois surprenant. Assez différent de ce que j’avais pu voir de son travail ailleurs. La plupart des planches se présentent comme des sortes de crayonnés coloriés de façon superficielle. C’est souvent beau, mais j’ai trouvé ça lassant au bout d’un moment, pas toujours heureux. Dans le second tome, c’est plus irrégulier, certaines planches ont un rendu plus précis, un dessin plus léché et « fini », comme ce qu’il fait d’habitude. Et Linn et Lamia sont vraiment très jolies, franchement sexy ! Mention spéciale à Lamia qui, contre toute crédibilité, se balade en permanence en tenue moulante (vraiment très moulante !) et « déshabillée », avec des talons aiguilles, y compris dans le désert de sable égyptien ! Je ne sais pas trop quoi penser de ce diptyque. Mais c’est une lecture détente pas désagréable. Pas inoubliable non plus. A emprunter à l’occasion.

04/12/2022 (modifier)
Par Gaston
Note: 3/5
Couverture de la série Affaires d'État - Extrême droite
Affaires d'État - Extrême droite

J'ai mieux accroché à cette série qu'à Affaires d'État - Guerre froide. Il faut dire que je connais mieux l'affaire que traite Richelle, à savoir la mort de François Duprat, numéro 2 du Front National, qui a fini explosé dans sa voiture. Bon, le scénariste change les noms et joue un peu avec les faits. Ainsi son Francis Dupré meurt en se faisant tirer dessus et la police découvre l'identité des tueurs alors qu'à ce jour on a jamais découvert les coupables, mais bon il faut bien que le scénariste ait quelque chose à raconter durant 4 tomes et j'ai surtout l'impression qu'il veut montrer le côté obscur de l'extrême-droite avec ses financements obscurs et aussi le fait que certaines personnalités ayant été collabos durant la guerre ont fini recyclées par la République française pour différentes raisons (combattre le communisme, notamment). Je rappelle qu'avant sa mort François Duprat aurait prévu un livre-brulot sur Georges Albertini et c'est la thèse la plus retenue sur son assassinat: il savait des choses et il voulait pas fermer sa gueule. Le scénario se laisse lire sans problème. Contrairement à ''Affaires d'État - Guerre froide'', on ne part pas dans tous les sens. Il n'y a que quelques retours dans le passé et on comprend bien pourquoi le scénariste fait des sauts dans le temps. Je pense que pour aimer il faut être comme moi et aimer lire les histoires de magouilles politico-financières. Le seul problème est que ce n'est pas non plus captivant à lire. Les enquêteurs qui servent de personnages principaux ne sont pas très charismatiques et les scènes montrant leur vie privée sont sans intérêt. Le dessin est correct, mais encore une fois c'est du réaliste sans personnalité qu'on retrouve dans des centaines d'albums chaque année.

04/12/2022 (modifier)
Couverture de la série Maison Ronde
Maison Ronde

Zanello nous présente ici de façon quasi exhaustive la diversité du monde de « Radio France », en nous faisant visiter la Maison de la radio, avec tous les métiers qui s’y côtoient, les lieux – parfois insolites (les abris antiatomiques !). Il nous rappelle aussi les spécificités de ce service publique, les différentes radios (j’ai très souvent écouté FIP étant plus jeune, et, même si j’écoute très rarement la radio, je me réveille avec France Info et écoute ensuite épisodiquement France culture). C’est donc très instructif, et devrait d’ailleurs encourager les gens – en France tout du moins – à mieux défendre la liberté de ton et d’action de ces radios, en particulier en ce moment, à l’heure où les médias sont rachetés par des milliardaires et où la redevance a été supprimée, faisant peser un doute quant à la pérennité et à la qualité du financement de Radio France. Instructif, donc, mais pas rébarbatif. Car Zanello adopte un ton et une mise en image proches de ceux de Marion Montaigne. Pas de gaufrier, un dessin minimaliste (peu ou pas de décor, des traits de visage effacés, etc.), pas mal d’auto-dérision, de passages humoristiques qui aèrent la lecture. Une lecture intéressante et agréable donc. Note réelle 3,5/5.

04/12/2022 (modifier)
Par Cacal69
Note: 3/5
Couverture de la série 100 bullets
100 bullets

Je viens de terminer le tome 15, j'ai étalé ma lecture sur un peu plus d'un mois, ce qui, je pense, m'a évité une overdose. L'idée de départ est pour le moins accrocheuse, avoir le choix entre le pardon ou la vengeance tout en étant assuré de l'immunité. L'agent Graves transmet un attaché-case contenant une arme banalisée, cent (bullets) totalement intraçables, ainsi que des preuves indéniables du mal qui leur a été fait et de l'identité du ou des responsables. Des albums qui contiennent une ou plusieurs histoires avec toujours ce principe de base, même si le postulat de départ pourra à de très rares occasions évoluer. Des histoires bien construites autour de ce mystérieux Graves dont on en apprendra plus au fil des albums, ainsi que sa lutte contre une organisation mafieuse : le Trust. Il essayera aussi de réactiver les Minutemen, l'ancien bras armée du Trust, pour l'aider à lutter contre cette organisation secrète. Un sacré imbroglio. Des histoires bien construites, elles sont cependant redondantes et le suivi de cette guerre secrète n'est pas évidente à suivre. Ça reste toutefois très agréable à lire grâce à sa narration nerveuse, mais à petites doses. Le dessin de Risso, que j'avais déjà beaucoup apprécié dans Torpedo 1972, est percutant, dynamique et efficace, il apporte cette touche "obscure" aux récits. Très agréable à regarder. Une lecture recommandable pour les amateurs de thriller. Note réelle : 3,5.

03/12/2022 (modifier)
Par Yann135
Note: 3/5
Couverture de la série Alexandre - L'épopée
Alexandre - L'épopée

Je me suis procuré cet album juste pour me délecter du trait sublissime de Gildas Java. C’est vraiment admirable visuellement. Beaucoup de détails dans chaque case notamment pour les arrières plans. Au final des planches remarquables avec notamment une colorisation particulièrement travaillée. Les scènes de combat sont dantesques ! Historia a validé ! Tout est dit ! Au-delà du coup de crayon de ce dessinateur breton que j’affectionne particulièrement, j’avoue avoir eu du mal à rentrer dans l’histoire. Ce péplum retrace l’accession d’Alexandre au trône de Macédoine et ses exploits guerriers avec en parallèle une multitude d’intrigues qui se succèdent à rythme soutenu. Il y a trop de personnages. Cela manque de fluidité. Je me suis perdu. J’ai dû relire certains passagers pour ne pas être définitivement largué ! A découvrir pour les amateurs du genre.

03/12/2022 (modifier)