L'Horloge

Sur un schéma rigoureux - 12 chapitres de 12 pages, régis chacun par une couleur différente, un signe du zodiaque, un élément du règne végétal, un élément du règne animal..., le tout formant un cercle - Roosevelt laisse courir très librement son imagination.
Auteurs brésiliens Esotérisme Les canards Les petits éditeurs indépendants Peinture et tableaux en bande dessinée
Cela commence dans une étrange contrée où flottent des coquillages géants (qui servent de maison une fois arrimés au sol), où l'écriture n'est plus et le savoir se transmet par des dessins et où vivait un peintre aveugle célèbre dont les toiles sont convoitées par un étrange groupe d'hérétiques adorateurs du cercle. Trois amis, un faune, une jeune fille avec une queue animale et un canard, partent sur les traces de ce peintre qui était l'un de leurs amis, et des hérétiques. Leur voyage va être rythmé par la découverte de 12 tableaux du peintre qui vont en ponctuer les étapes (à ce sujet les tableaux de Roosevelt (eh oui, il est peintre autant que dessinateur) sont tout bonnement magnifiques !). Ils vont petit à petit découvrir le monde extérieur à leur petit paradis fermé et être confrontés à un monde en pleine déliquescence, innocents comme le candide de voltaire. Il vont y rencontrer leurs fantasmes (les livres et la philosphie pour l'une, les animaux pour l'autre et l'ésotérisme et la religion pour le troisième). Mais leur joie de la découverte de va pas durer longtemps, ils vont voir leurs rêves se briser devant la dure réalité de ce monde, pour finalement se retrouver séparés les uns des autres. Ils vont finalement parvenir à une conclusion de leur quête, une sorte d'illumination, chacun ayant découvert la fugacité de ce qui lui tenait à coeur et ce qu'ils cherchaient tout les trois le mystère de feu leur ami le peintre.
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Date de parution | Avril 2000 |
Statut histoire | Série terminée (Edition originale en 3 tomes) 2 tomes parus |
Les avis


L'Horloge est la première grande BD de José Roosevelt et elle porte tous les germes de ce qui composera ses œuvres suivantes. Peintre surréaliste à l'origine, Roosevelt s'inspire essentiellement de Dali mais aussi de Bosch et Brueghel. Dans L'Horloge, il intègre ses tableaux comme des éléments à part entière de l'intrigue. C'est aussi pour lui l'occasion de créer la galerie de personnages qui vont peupler toutes ses BD ultérieures, jouant chaque fois des rôles sensiblement différents, à la manière d'une Commedia dell'Arte façonnant peu à peu son univers artistique et narratif. Cette série constitue donc la première brique de cet univers, déjà extrêmement riche en symbolisme, ésotérisme et références érudites. Elle dégage une atmosphère onirique séduisante au départ, mais devient vite confuse, voire étouffante. Suite à l'assassinat mystérieux d'un peintre aux allures de prophète, le canard anthropomorphe Juanalberto et le couple de jeunes faunes, Vi et Ian, quittent leur vallée paisible pour partir vers l'Est à la recherche d'on ne sait trop quoi : un message, une rencontre avec d'hypothétiques hérétiques, ou encore un sens au rêve que le peintre leur a transmis. Leur quête est structurée en 12 chapitres, comme autant d'heures d'une horloge, mais aussi comme autant d'étapes ésotériques liées au zodiaque, aux saisons, aux anges et à d'autres symboles mystiques. Graphiquement, on oscille entre le splendide et l'approximatif : les peintures sont remarquables, mais le dessin des personnages ou certains choix de couleurs peuvent sembler maladroits, voire rebutants. On sent qu'il s'agit des débuts de l'auteur en BD, notamment dans la raideur de Juanalberto, qui deviendra plus tard son personnage fétiche, quasi avatar. Les couleurs de l'édition Paquet ne sont pas mauvaises mais portent la marque de la colorisation informatique de la fin des années 1990 (la même qui avait momentanément défiguré L'Incal de Moebius). 25 ans plus tard, la réédition en intégrale aux Éditions du Canard a repris ces couleurs dans des teintes monochromatiques plus élégantes, qui mettent bien mieux en valeur les peintures. J'ai apprécié l'ambiance mystérieuse et certaines planches où les peintures à l'huile s'intègrent parfaitement au récit, apportant un supplément d'âme et de mystère. Les premiers chapitres intriguent grâce à leurs idées originales et à des décors intéressants. Malheureusement, la suite s'alourdit : tirades pompeuses, personnages absurdes ou mal exploités, et développements scénaristiques qui tiennent souvent du raccourci ou du fourre-tout. Les intrigues se perdent dans des allusions bibliques, littéraires ou philosophiques qui brouillent le propos au lieu de l'éclairer. Certains monologues sont franchement rébarbatifs. Le travail symbolique, lui, reste intéressant : chaque chapitre s'ancre dans une ambiance et des motifs ésotériques qui seront explicités à la fin du troisième tome par un tableau symbolique récapitulatif. Mais là encore, aucune explication véritable n'est donnée sur leur signification. On notera également un clin d'œil appuyé à l'œuvre de Carl Barks à la fin de ce même tome. C'est aussi à ce moment de la lecture que l'on croit toucher enfin aux révélations, que l'intrigue semble s'ordonner et promet de tout éclairer... sauf que l'œuvre s'arrête brusquement, comme s'il manquait une ultime page de révélation ou au moins de retrouvailles. Effet sans doute volontaire d'un auteur qui souhaite laisser libre cours à l'interprétation du lecteur, mais le résultat est frustrant et laisse un goût d'inachevé. En définitive, malgré quelques fulgurances visuelles et une vraie ambition intellectuelle, j'ai trouvé cette lecture plus frustrante qu'enrichissante. Elle m'a donné le sentiment d'une œuvre pleine d'intentions et de symbolisme, mais mal aboutie. J'ai parfois été captivé, mais bien souvent aussi perdu en route.


José Roosevelt est un peintre reconnu qui aime à manier l'érudition et les symboles. Cet amalgame d'érudition livresque, d'ésotérisme, de mysticisme et de peinture nous livre un cycle de trois tomes très énigmatique. Probablement trop, car si le début de l'aventure de Vi, Ian et Juanalberto est intéressante avec beaucoup d'idées créatives, l'auteur me perd dans un tome trois très noir presque incompréhensible (pour moi) avec des retours en arrière peu convaincants et assez ennuyeux et l'apparition surnaturelle d'un Gabriel à trois visages, ce qui sent le raccourci scénaristique pour conclure une oeuvre bien commencée mais mal aboutie. C'est dommage car j'ai beaucoup aimé l'ambiance onirique et mystérieuse des deux premiers tomes. L’adjonction de très belles peintures à l'huile bien placées dans le récit apportant une valeur ajoutée à la série. Malheureusement le sombre tome 3 et sa conclusion très curieuse me font me demander où l'auteur voulait nous conduire à travers cette quête. Je me suis perdu en chemin. 2.5 (pour les deux premiers tomes 3.5 et 1 pour le trois)


A n'en pas douter Roosevelt est un très grand peintre, en tant que dessinateur et scénariste de BD mon jugement est carrément moins élogieux. Alors oui il y a du symbolisme de l'ésotérisme et sûrement plein d'autres choses mais tout cela est exposé de manière tellement ampoulée que ça en devient vite imbuvable. Et puis désolé, mais moi un canard qui m'explique, ou tente de le faire, le sens de la vie , j'ai du mal. Alors oeuvre particulière ? Sans conteste. De la BD ? sans doute il y a des cases et des personnages qui causent dedans. Bon j'aurais essayé, mais Roosevelt n'est pas fait pour moi.


Voici ce qui s'appelle, pour moi, un beau foutage de gueule en bonne et due forme ! Pour quelle raison? Parceque, l'auteur, ne sachant trop comment mener sa barque à partir de la moitié de l'œuvre, tant il s'est empêtré les pinceaux (c'est le cas de le dire, avec cette histoire de peintre!), nous livre un troisième opus complètement bâclé, fourre-tout, avec une fin qui ne répond absolument pas aux (nombreuses) questions que la lecture soulève. C'est bien dommage, car l'histoire débute sous les meilleurs auspices, avec d'excellents ingrédients: un monde onirique, une touche d'art, un soupçon de religion et d'ésotérisme. Bref, à la fin du premier tome, j'étais agréablement surpris, et désirais ardemment connaître la suite. C'est dans le deuxieme tome qu'a commencé mon ennui, avec les longues tirades indigestes du maître bibliothécaire. Ne voyant pas poindre la moindre réponse aux mystères présents dans l'histoire, à la fin de cet album, je commençais déjà à avoir des doutes... Comme je le craignais, hélas, le troisième tome nous sert une tambouille indigeste de personnages superflus (comme la secrétaire du juge, par exemple), ou délirants (un descendant de Picsou et Donald Duck, non vous ne rêvez pas), le scénario prend tout simplement un tournure catastrophique, les actes des personnages étant non-justifiés (pourquoi le bibliothécaire devient-il soudain un abominable violeur sadique?), ou incredibles. Et, pour couronner le tout, bing ! La grosse facilité scénarisitique! Nos heureux personnages sont sauvés par l'apparition d'un ange! Comme c'est recherché ! Côté dessins, la qualité est assez irrégulière, mais globalement, si le niveau est acceptable, il n'arrive pas le moins du monde à faire avaler cette amère pilule qu'est le scénario. J'ajoute que les phylactères sont trop gros, et que je n'ai pas trop apprécié la police avec laquelle les dialogues sont écrits, qui donne l'impression de lire un magazine pour enfants en bas âge. Résumé en deux mots: GROSSE DÉCEPTION ! (120)


Après Derfal le magnifique et La Table de Vénus que j'avais trouvés assez moyens, je me suis attaquée à "L'Horloge", pensant garder le meilleur pour la fin. Malheureusement avec cette dernière bd je suis arrivée à saturation de l'univers de Roosevelt, je n'ai lu que le tome 1, les autres étant au-dessus de mes forces. Les personnages me sortent par les yeux. Rhââ ce canard je ne peux plus l'imaginer que sur un bon lit de petites patates dorées au four, et cette Vi dont je n'ai eu qu'une envie c'est de lui couper la queue ! Tchak ! En général j'aime bien les bds qui touchent à l'absurde, mais ici ça ne me parle pas, d'autant que souvent ce sont des objets de tous les jours qui sont détournés ou carrément inconnus des protagonistes, comme par exemple ici l'horloge, où sur une planche entière on nous explique comment lire l'heure ! Trop c'est trop, on retombe encore dans le pédagogique agaçant. Oh mais j'oubliais que ce n'est pas de l'absurde mais de l'ésotérique, onirique, symbolique etc. etc. etc. Bref, c'est la dernière bd de Roosevelt que je lis.


J'ai failli arrêter ma lecture après le chapitre 1 tant j'avais une indigestion d'un charabia réellement pompeux. Puis, on fait la connaissance d'un personnage genre Donald Duck dans un paysage rappelant les toiles du grand peintre Dali où des coquillages flottent dans les airs. J'ai crû halluciner complètement ! Cependant, petit à petit, il s'est passé quelque chose au travers de cette lecture qui est comme une sorte de voyage initiatique dans un monde qui a perdu la connaissance de l'écriture. On a vite envie de percer le mystère de cette civilisation du futur baignée dans l'ignorance. Je regrette également l'utilisation d'un dessin trop naïf pour ce type d'histoire très intéressante avec une grande dose de philosophie. Je conseille cependant vivement la lecture de ce qui peut être qualifié comme une oeuvre avant-gardiste ou du moins d'un type nouveau.

C'est incontestablement une BD très particulière, de par son scénario, mâtiné de symbolisme et d'ésotérisme, la façon dont l'histoire est structurée, l'univers décrit et le style graphique de Roosevelt. Si j'ai été séduite par cette histoire, il y a cependant des détails de cette série qui m'ont gênée (la jeune fille qui se fait dessus parce qu'elle a peur de mourir... franchement !), et je trouve le scénario un peu confus. Côté dessin, les oeuvres du peintre sont magnifiques et évoquent certains peintres de fantastique contemporains comme J-P Alaux, j'aime également beaucoup l'univers dans lequel évoluent les persos.... mais pas la façon dont il est dessiné. De même, le choix des couleurs me paraît franchement discutable. Alors pourquoi en conseiller l'achat ? Parce que les qualités de cette BD sont réelles et les défauts peut-être plus... subjectifs !

L'Horloge est une oeuvre magnifique, construite comme une fable ésotérique. Le dessin de Roosevelt est fin et expressif, tout à fait en phase avec l'histoire, et ses tableaux sont sublimes. Ils s'intègrent parfaitement dans la BD. Les décors sont très réussis, toujours détaillés. Les couleurs pastels s'accordent particulièrement bien avec l'ambiance et font ressortir les tableaux plus vifs. L'histoire est complexe et bien menée, elle se déroule comme un mystère que l'on poursuit et non comme une intrigue que l'on éclaircit, chaque chapitre apporte plus de questions. A la seconde lecture, on découvre que les tableaux et les éléments qui y sont associés et/ou évoqués éclairent les chapitres et donnent d'autres clef de compréhension. Les personnages sont attachants (surtout Juanalberto le canard potier, sympathique, franc, simple et têtu, je l'adore :-) ) et très réussis tant dans leurs attitudes que leur personnalité. A lire absolument, tout le monde y trouve son compte, les amateurs d'histoires fantastiques et oniriques, ceux d'intrigues et d'histoire complexes, comme ceux de personnages attachants et tout sauf manichéens.
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