Je me suis procuré cet album juste pour me délecter du trait sublissime de Gildas Java. C’est vraiment admirable visuellement. Beaucoup de détails dans chaque case notamment pour les arrières plans. Au final des planches remarquables avec notamment une colorisation particulièrement travaillée. Les scènes de combat sont dantesques ! Historia a validé ! Tout est dit !
Au-delà du coup de crayon de ce dessinateur breton que j’affectionne particulièrement, j’avoue avoir eu du mal à rentrer dans l’histoire. Ce péplum retrace l’accession d’Alexandre au trône de Macédoine et ses exploits guerriers avec en parallèle une multitude d’intrigues qui se succèdent à rythme soutenu. Il y a trop de personnages. Cela manque de fluidité. Je me suis perdu. J’ai dû relire certains passagers pour ne pas être définitivement largué !
A découvrir pour les amateurs du genre.
Libre adaptation du roman éponyme, ce livre nous raconte le destin de 3 femmes, sur 3 continents. Smita, l'indienne, qui vit le plus modestement qui soit, tout en bas de l'échelle sociale de son pays. Sarah, la canadienne, est une working girl, associée dans un important cabinet d'avocats, elle frise le burn out avec un emploi du temps surchargé. Et enfin Giulia, qui vit en Sicile et travaille dans l'atelier familial.
Le récit passe de l'histoire de l'une à l'histoire de l'autre, et c'est avec ce chassé-croisé que l'on suit les 3 destinées en parallèle. Elles ne se connaissent pas, ne sont pas amener à se croiser, mais leurs destinées suivent une trajectoire similaire. Le terme de parallèle est ici particulièrement adapté. Chacune d'elle va vivre un drame qui va bouleverser sa vie et écrire son futur proche de manière incertaine. Ce sont ces événements qui font le parallèle entre nos 3 héroïnes et qui les relient.
Selon sa sensibilité personnelle face au deuil ou à la maladie, et son propre vécu, on sera plus touché par l'une ou l'autre des histoires. Personnellement j'ai été plus sensible à celle de Smita qui lutte pour sortir de sa condition et offrir un avenir à sa fille. L'histoire des 2 autres protagonistes m'a paru un peu plus stéréotypée. Le trait est même un peu trop exagéré pour montrer comment Sarah fait passer son travail avant sa famille et sa santé, même si des gens fonctionnent certainement comme ça. Pas mal de cases avec des décors minimalistes, des visages un peu figés, Il manque un peu de caractère au dessin. Certains regards rattrapent un peu cette impression, mais globalement on ne ressent pas les émotions qu'on aimerait avec ce genre d'histoire.
Sans rendre ces destinées bouleversantes, sans être particulièrement marquant, cet album raconte de manière efficace trois histoires contemporaines.
Je ne suis a priori pas amateur de films d’horreur, même si j’en ai vu certains, et si j’ai même pu en apprécier (davantage ceux jouant sur une ambiance angoissante que sur une surenchère d’hémoglobine d’ailleurs). C’est en tout cas dans cet univers que se déroule l’histoire, puisque les protagonistes sont dans le « milieu » et se trouvent en même temps impliqués dans une histoire sordide, policière, avec des relents de film d’horreur justement.
Plein de références donc, c’est une sorte d’hommage au genre – comme pouvait l’être « Scream », et si l’on accepte de rentrer dans l’intrigue sans y regarder de trop près, l’histoire est relativement captivante, surtout les deux premiers tomes.
Par contre, comme souvent dans ce genre de récits où le fantastique, le « suggéré » prennent de plus en plus de place, on se demande comment le scénariste va pouvoir retomber sur ses pattes. Et je dois dire que je suis resté sur ma faim, c’est un peu facile, abracadabrantesque. Mais l’ambiance « angoissante », propre au genre, est, elle assez bien entretenue.
Autre bémol, mais lui valable pour l’essentiel du triptyque, le côté graphique. Il fait franchement daté (j’ai cru un temps que la série datait des années 1980 – mais les références aux ordinateurs portables et à internet m’ont ramené aux années 2000 de la série. Le dessin est aussi souvent brouillon, et la colorisation pas extraordinaire je trouve.
Bon, ça reste lisible, et les amateurs de films d’horreur apprécieront sans doute de se retrouver dans univers familier, avec à peu près tous les clichés du genre placé, parfois dans une mise en abime (deux personnages « jouant » la scène de la douche de « Psychose », des allusions à « The thing », « Scream », « Massacre à la tronçonneuse » se glissant dans l’intrigue.
Clarke est un touche à tout, qui a abordé pas mal de genres, et visé des publics assez divers. Il a ici droit à la collection Signé, avec un one-shot que j’ai trouvé pas mal. Sans plus, mais d’une lecture agréable.
L’idée de départ a été traité ailleurs, avec ces personnages de fiction qui se retrouvent en but à leur créateur. Après un temps d’adaptation pour comprendre le truc, on entre assez facilement dans le récit.
Clarke a je trouve privilégié la fluidité à la complexité. Cela donne quelque chose de très lisible, facile à suivre, avec un fantastique assez « doux ». Mais, revers de la médaille, il manque à l’intrigue une densité qui rendrait l’histoire plus captivante.
Dans ce genre de récit, on se demande toujours comment le scénariste va « s’en sortir », par quelle pirouette il va pouvoir conclure. Je ne sais pas si j’attendais quelque chose de précis, mais je trouve un peu décevante la fin, finalement trop « simple ». A tout prendre, laisser en suspens les choses, faire confiance à l’imagination du lecteur, aurait peut-être été plus satisfaisant, je ne sais pas.
Bon, ça se laisse lire. Mais c’est un truc vite consommé et sans doute aussi vite oublié.
Note réelle 2,5/5.
Pas évident à appréhender, cette histoire ! J’ai en tout cas mis du temps à y entrer, pour ensuite prendre le parti de ne pas forcément chercher à tout comprendre. Je me suis alors laissé porter par un récit qui fait la part belle à une certaine poésie, créant une ambiance agréable.
Le dessin de Kokor est assez réussi. Simple, agréable, fluide – pour le coup bien plus accessible que l’histoire elle-même.
Au final, on a là un album qui rebutera certains, qui laissera perplexes les amateurs d’histoires carrées, de romans graphiques classiques. Mais c’est aussi quelque chose d’original, une traversée du Havre entre poésie et rêve.
Comme Canarde j’ai lu cette série dans l’intégrale de Physalis. Et, comme elle, j’ai apprécié ma lecture.
Dès le départ, on s’attache à ces pirates d’opérette, ces faux durs, ces méchants en guimauve. Pourtant, les dialogues méchants fusent, il y a des morts – mais pas trop quand même !, des coups bas. Mais ça s’adresse à un public assez large (plutôt jeune a priori, mais l’adulte que je suis y a trouvé son compte).
Il y a quelque chose de la Famille Pirate dans le dessin et certains aspects (je compare avec le dessin animé, que j’avais regardé il y a très longtemps avec mes gamins, et non avec la version BD, que je ne connais pas).
Quelques touches d’humour dynamisent les récits (dans les dialogues, souvent surjoués, le personnage du jeune mousse La Pieuvre avec ses piafs, etc.).
Des trois albums, seul le deuxième m’est apparu en retrait, cette histoire de morts-vivants m’ayant moins intéressé. Mais les deux autres sont meilleurs.
Enfin, le dessin, très caricatural, avec pas mal de personnages « à trognes », est dynamique, fluide. En tout cas, il accompagne très bien ces aventures qui naviguent sur tous les clichés liés aux pirates, mais des pirates commandés par une sorte de loser à grande gueule.
2.5
Un recueil des meilleures histoires courtes de Junji Ito et c'est l'auteur lui-même qui a fait la sélection. Comme j'ai trouvé le premier tome franchement moyen et que j'ai pas envie de lire la suite et ben si c'est le meilleur, j'ai pas envie de voir le pire !
Ito est un mangaka dont je trouve la production inégale et jusqu'à présent les quelques récits de lui que j'ai bien aimés étaient des séries ou des one-shot, pas des histoires courtes. J'ai trouvé que la plupart des récits présents dans cet album était moyens. Sur les 10, il y en a juste trois qui me plaisent un peu. Le problème est que souvent l'horreur est un peu trop convenue, et surtout la plupart du temps on ne comprend pas l'origine du paranormal, ça arrive comme ça d'un coup et c'est tout. Il y aussi le fait que ça tourne parfois au grand-guignolesque comme cette histoire avec les ballons. Ce récit est d'ailleurs un bon exemple des faiblesses de l'auteur. J'ai eu l'impression que c'était totalement improvisé, parce que brusquement, vers la moitié du récit, on change brutalement de sujet et des éléments présents dans la première partie sont au final superficiels.
Sinon, pour le dessin, c'est du pur Ito, bien craignos par moment (le récit avec l'appartement graisseux est horrible !) et ça va plaire à ses fans.
Je pensais faire une belle petite découverte avec cet emprunt. J’en suis sorti assez dubitatif, je n’y ai pas trouvé le souffle que j’espérais.
Je découvre Jean-Yves Delitte avec cette série. Son trait ne m’emporte pas spécialement mais l’auteur sait dessiner, je suis pas trop fan de ses persos (un peu de mal à les différencier parfois) mais solide sur les costumes et surtout les bateaux. On sent sa passion pour les vieux gréements, les double pages sont plus que réussies.
Niveau histoire, je trouve ça malheureusement trop plat, j’ai lu sans passion cette aventure. Pourtant l’auteur tente quelque chose avec sa narration mais aux ressorts trop éculés, j’ai vu venir le pot aux roses à des kilomètres. Ça manque d’épique ou de flamboyance à mes yeux, l’auteur axe son récit sur un ton réaliste auquel je n’ai que moyennement adhéré.
Reste que ça se lit tranquille, et je ne doute pas que cette version de Barbe Noire intéressera les amateurs du genre.
Pour moi, un petit oui.
2,5
Comme souvent avec le galeriste/éditeur Daniel Maghen, l’aspect graphique est soigné. Même si parfois le trait est un peu figé, le dessin de Gauckler, très classique, est agréable, fluide.
Le pitch de départ sent un peu le déjà vu : un artefact inconnu, potentiellement extraterrestre, est découvert dans une exploitation minière canadienne. La suite, durant le premier tome en tout cas, vire au long, trop long teasing, le personnage principal et narrateur n’arrêtant pas de dire à son interlocuteur « et c’est là que », « si j’avais su », etc. Si les 80 pages se laissent lire, j’ai trouvé que ça tournait en rond, et le procédé était franchement lassant.
Forcément – et heureusement, ça se densifie et s’accélère dans le deuxième tome, quelques clés sont montrées pour comprendre un peu mieux « ce » qui a été découvert. Lorsque je parle d’accélération, je ne pense pas au rythme, mais plutôt au flux d’informations, un peu plus important. Disons que ça avance, au lieu du sentiment de sur place laissé par le premier tome.
Mais du coup, après le temps mis à « lancer » l’intrigue, on reste presque déçu, frustré par une histoire un chouia expédiée, une fin que j’ai trouvée brutale, laissant pas mal de choses en suspens, n’expliquant pas tout (plusieurs pistes pouvaient être creusées).
Ensuite, j’ai trouvé certains passages un peu trop naïfs. En particulier sur l’accueil de la « créature », sur la réaction des grands États et de l’armée, quasi spectateurs, alors qu’on imagine aisément que dans ce genre de situation ils chercheraient immédiatement à mettre hors-jeu le grand public pour se garder l’exclusivité, ou tout du moins le contrôle des connaissances potentiellement très importantes découlant de cette découverte. Je n’ai donc pas été totalement convaincu par cette histoire, qui m’a laissé un peu sur ma faim.
Note réelle 2,5/5.
Voilà un récit d’aventures policières, fortement mâtiné de fantastique. Si l’on n’est pas réfractaire ou allergique à certains aspects de l’histoire (en particulier les « super pouvoirs » possédés par plusieurs protagonistes – disparaitre et apparaître où l’on veut, se déplacer sur les murs comme un lézard, etc.), le récit se laisse lire, plutôt agréablement.
La couverture, et certains aspects du scénario (les cambriolages de haute volée en particulier) m’avaient fait penser et m’attendre à quelque chose de proche de la série « Le réseau Bombyce ». Mais en fait, malgré quelques petits points commun, c’en est très éloigné.
Dans l’espace et le temps (on est aux États-Unis dans le premier tiers du XXème siècle), mais aussi parce que l’aspect fantastique est bien plus présent.
Aussi parce que l’intrigue est a priori moins riche, plus inégale, avec quelques temps plus faibles. Mais ça reste quand même rythmé, agréable à suivre, avec pas mal de scènes finalement assez violentes.
Il y avait sans doute matière à développer un peu l’histoire (une vengeance du héros – le gecko du titre après la mort de sa famille ? Plus d’infos sur le méchant et ses animaux ? Un passage plus développé autour du cirque ? Quelques vols du gecko ou des saltimbanques en moments de transition ?).
Mais je suis quand même sorti satisfait de ma lecture.
Note réelle 3,5/5.
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Alexandre - L'épopée
Je me suis procuré cet album juste pour me délecter du trait sublissime de Gildas Java. C’est vraiment admirable visuellement. Beaucoup de détails dans chaque case notamment pour les arrières plans. Au final des planches remarquables avec notamment une colorisation particulièrement travaillée. Les scènes de combat sont dantesques ! Historia a validé ! Tout est dit ! Au-delà du coup de crayon de ce dessinateur breton que j’affectionne particulièrement, j’avoue avoir eu du mal à rentrer dans l’histoire. Ce péplum retrace l’accession d’Alexandre au trône de Macédoine et ses exploits guerriers avec en parallèle une multitude d’intrigues qui se succèdent à rythme soutenu. Il y a trop de personnages. Cela manque de fluidité. Je me suis perdu. J’ai dû relire certains passagers pour ne pas être définitivement largué ! A découvrir pour les amateurs du genre.
La Tresse
Libre adaptation du roman éponyme, ce livre nous raconte le destin de 3 femmes, sur 3 continents. Smita, l'indienne, qui vit le plus modestement qui soit, tout en bas de l'échelle sociale de son pays. Sarah, la canadienne, est une working girl, associée dans un important cabinet d'avocats, elle frise le burn out avec un emploi du temps surchargé. Et enfin Giulia, qui vit en Sicile et travaille dans l'atelier familial. Le récit passe de l'histoire de l'une à l'histoire de l'autre, et c'est avec ce chassé-croisé que l'on suit les 3 destinées en parallèle. Elles ne se connaissent pas, ne sont pas amener à se croiser, mais leurs destinées suivent une trajectoire similaire. Le terme de parallèle est ici particulièrement adapté. Chacune d'elle va vivre un drame qui va bouleverser sa vie et écrire son futur proche de manière incertaine. Ce sont ces événements qui font le parallèle entre nos 3 héroïnes et qui les relient. Selon sa sensibilité personnelle face au deuil ou à la maladie, et son propre vécu, on sera plus touché par l'une ou l'autre des histoires. Personnellement j'ai été plus sensible à celle de Smita qui lutte pour sortir de sa condition et offrir un avenir à sa fille. L'histoire des 2 autres protagonistes m'a paru un peu plus stéréotypée. Le trait est même un peu trop exagéré pour montrer comment Sarah fait passer son travail avant sa famille et sa santé, même si des gens fonctionnent certainement comme ça. Pas mal de cases avec des décors minimalistes, des visages un peu figés, Il manque un peu de caractère au dessin. Certains regards rattrapent un peu cette impression, mais globalement on ne ressent pas les émotions qu'on aimerait avec ce genre d'histoire. Sans rendre ces destinées bouleversantes, sans être particulièrement marquant, cet album raconte de manière efficace trois histoires contemporaines.
L'Ombre du Cinéphage
Je ne suis a priori pas amateur de films d’horreur, même si j’en ai vu certains, et si j’ai même pu en apprécier (davantage ceux jouant sur une ambiance angoissante que sur une surenchère d’hémoglobine d’ailleurs). C’est en tout cas dans cet univers que se déroule l’histoire, puisque les protagonistes sont dans le « milieu » et se trouvent en même temps impliqués dans une histoire sordide, policière, avec des relents de film d’horreur justement. Plein de références donc, c’est une sorte d’hommage au genre – comme pouvait l’être « Scream », et si l’on accepte de rentrer dans l’intrigue sans y regarder de trop près, l’histoire est relativement captivante, surtout les deux premiers tomes. Par contre, comme souvent dans ce genre de récits où le fantastique, le « suggéré » prennent de plus en plus de place, on se demande comment le scénariste va pouvoir retomber sur ses pattes. Et je dois dire que je suis resté sur ma faim, c’est un peu facile, abracadabrantesque. Mais l’ambiance « angoissante », propre au genre, est, elle assez bien entretenue. Autre bémol, mais lui valable pour l’essentiel du triptyque, le côté graphique. Il fait franchement daté (j’ai cru un temps que la série datait des années 1980 – mais les références aux ordinateurs portables et à internet m’ont ramené aux années 2000 de la série. Le dessin est aussi souvent brouillon, et la colorisation pas extraordinaire je trouve. Bon, ça reste lisible, et les amateurs de films d’horreur apprécieront sans doute de se retrouver dans univers familier, avec à peu près tous les clichés du genre placé, parfois dans une mise en abime (deux personnages « jouant » la scène de la douche de « Psychose », des allusions à « The thing », « Scream », « Massacre à la tronçonneuse » se glissant dans l’intrigue.
Nocturnes (Clarke)
Clarke est un touche à tout, qui a abordé pas mal de genres, et visé des publics assez divers. Il a ici droit à la collection Signé, avec un one-shot que j’ai trouvé pas mal. Sans plus, mais d’une lecture agréable. L’idée de départ a été traité ailleurs, avec ces personnages de fiction qui se retrouvent en but à leur créateur. Après un temps d’adaptation pour comprendre le truc, on entre assez facilement dans le récit. Clarke a je trouve privilégié la fluidité à la complexité. Cela donne quelque chose de très lisible, facile à suivre, avec un fantastique assez « doux ». Mais, revers de la médaille, il manque à l’intrigue une densité qui rendrait l’histoire plus captivante. Dans ce genre de récit, on se demande toujours comment le scénariste va « s’en sortir », par quelle pirouette il va pouvoir conclure. Je ne sais pas si j’attendais quelque chose de précis, mais je trouve un peu décevante la fin, finalement trop « simple ». A tout prendre, laisser en suspens les choses, faire confiance à l’imagination du lecteur, aurait peut-être été plus satisfaisant, je ne sais pas. Bon, ça se laisse lire. Mais c’est un truc vite consommé et sans doute aussi vite oublié. Note réelle 2,5/5.
Au-delà des mers
Pas évident à appréhender, cette histoire ! J’ai en tout cas mis du temps à y entrer, pour ensuite prendre le parti de ne pas forcément chercher à tout comprendre. Je me suis alors laissé porter par un récit qui fait la part belle à une certaine poésie, créant une ambiance agréable. Le dessin de Kokor est assez réussi. Simple, agréable, fluide – pour le coup bien plus accessible que l’histoire elle-même. Au final, on a là un album qui rebutera certains, qui laissera perplexes les amateurs d’histoires carrées, de romans graphiques classiques. Mais c’est aussi quelque chose d’original, une traversée du Havre entre poésie et rêve.
Rosco le Rouge
Comme Canarde j’ai lu cette série dans l’intégrale de Physalis. Et, comme elle, j’ai apprécié ma lecture. Dès le départ, on s’attache à ces pirates d’opérette, ces faux durs, ces méchants en guimauve. Pourtant, les dialogues méchants fusent, il y a des morts – mais pas trop quand même !, des coups bas. Mais ça s’adresse à un public assez large (plutôt jeune a priori, mais l’adulte que je suis y a trouvé son compte). Il y a quelque chose de la Famille Pirate dans le dessin et certains aspects (je compare avec le dessin animé, que j’avais regardé il y a très longtemps avec mes gamins, et non avec la version BD, que je ne connais pas). Quelques touches d’humour dynamisent les récits (dans les dialogues, souvent surjoués, le personnage du jeune mousse La Pieuvre avec ses piafs, etc.). Des trois albums, seul le deuxième m’est apparu en retrait, cette histoire de morts-vivants m’ayant moins intéressé. Mais les deux autres sont meilleurs. Enfin, le dessin, très caricatural, avec pas mal de personnages « à trognes », est dynamique, fluide. En tout cas, il accompagne très bien ces aventures qui naviguent sur tous les clichés liés aux pirates, mais des pirates commandés par une sorte de loser à grande gueule.
Les Chefs-d'œuvre de Junji Ito
2.5 Un recueil des meilleures histoires courtes de Junji Ito et c'est l'auteur lui-même qui a fait la sélection. Comme j'ai trouvé le premier tome franchement moyen et que j'ai pas envie de lire la suite et ben si c'est le meilleur, j'ai pas envie de voir le pire ! Ito est un mangaka dont je trouve la production inégale et jusqu'à présent les quelques récits de lui que j'ai bien aimés étaient des séries ou des one-shot, pas des histoires courtes. J'ai trouvé que la plupart des récits présents dans cet album était moyens. Sur les 10, il y en a juste trois qui me plaisent un peu. Le problème est que souvent l'horreur est un peu trop convenue, et surtout la plupart du temps on ne comprend pas l'origine du paranormal, ça arrive comme ça d'un coup et c'est tout. Il y aussi le fait que ça tourne parfois au grand-guignolesque comme cette histoire avec les ballons. Ce récit est d'ailleurs un bon exemple des faiblesses de l'auteur. J'ai eu l'impression que c'était totalement improvisé, parce que brusquement, vers la moitié du récit, on change brutalement de sujet et des éléments présents dans la première partie sont au final superficiels. Sinon, pour le dessin, c'est du pur Ito, bien craignos par moment (le récit avec l'appartement graisseux est horrible !) et ça va plaire à ses fans.
Black Beard
Je pensais faire une belle petite découverte avec cet emprunt. J’en suis sorti assez dubitatif, je n’y ai pas trouvé le souffle que j’espérais. Je découvre Jean-Yves Delitte avec cette série. Son trait ne m’emporte pas spécialement mais l’auteur sait dessiner, je suis pas trop fan de ses persos (un peu de mal à les différencier parfois) mais solide sur les costumes et surtout les bateaux. On sent sa passion pour les vieux gréements, les double pages sont plus que réussies. Niveau histoire, je trouve ça malheureusement trop plat, j’ai lu sans passion cette aventure. Pourtant l’auteur tente quelque chose avec sa narration mais aux ressorts trop éculés, j’ai vu venir le pot aux roses à des kilomètres. Ça manque d’épique ou de flamboyance à mes yeux, l’auteur axe son récit sur un ton réaliste auquel je n’ai que moyennement adhéré. Reste que ça se lit tranquille, et je ne doute pas que cette version de Barbe Noire intéressera les amateurs du genre. Pour moi, un petit oui. 2,5
Kébek
Comme souvent avec le galeriste/éditeur Daniel Maghen, l’aspect graphique est soigné. Même si parfois le trait est un peu figé, le dessin de Gauckler, très classique, est agréable, fluide. Le pitch de départ sent un peu le déjà vu : un artefact inconnu, potentiellement extraterrestre, est découvert dans une exploitation minière canadienne. La suite, durant le premier tome en tout cas, vire au long, trop long teasing, le personnage principal et narrateur n’arrêtant pas de dire à son interlocuteur « et c’est là que », « si j’avais su », etc. Si les 80 pages se laissent lire, j’ai trouvé que ça tournait en rond, et le procédé était franchement lassant. Forcément – et heureusement, ça se densifie et s’accélère dans le deuxième tome, quelques clés sont montrées pour comprendre un peu mieux « ce » qui a été découvert. Lorsque je parle d’accélération, je ne pense pas au rythme, mais plutôt au flux d’informations, un peu plus important. Disons que ça avance, au lieu du sentiment de sur place laissé par le premier tome. Mais du coup, après le temps mis à « lancer » l’intrigue, on reste presque déçu, frustré par une histoire un chouia expédiée, une fin que j’ai trouvée brutale, laissant pas mal de choses en suspens, n’expliquant pas tout (plusieurs pistes pouvaient être creusées). Ensuite, j’ai trouvé certains passages un peu trop naïfs. En particulier sur l’accueil de la « créature », sur la réaction des grands États et de l’armée, quasi spectateurs, alors qu’on imagine aisément que dans ce genre de situation ils chercheraient immédiatement à mettre hors-jeu le grand public pour se garder l’exclusivité, ou tout du moins le contrôle des connaissances potentiellement très importantes découlant de cette découverte. Je n’ai donc pas été totalement convaincu par cette histoire, qui m’a laissé un peu sur ma faim. Note réelle 2,5/5.
Le Gecko
Voilà un récit d’aventures policières, fortement mâtiné de fantastique. Si l’on n’est pas réfractaire ou allergique à certains aspects de l’histoire (en particulier les « super pouvoirs » possédés par plusieurs protagonistes – disparaitre et apparaître où l’on veut, se déplacer sur les murs comme un lézard, etc.), le récit se laisse lire, plutôt agréablement. La couverture, et certains aspects du scénario (les cambriolages de haute volée en particulier) m’avaient fait penser et m’attendre à quelque chose de proche de la série « Le réseau Bombyce ». Mais en fait, malgré quelques petits points commun, c’en est très éloigné. Dans l’espace et le temps (on est aux États-Unis dans le premier tiers du XXème siècle), mais aussi parce que l’aspect fantastique est bien plus présent. Aussi parce que l’intrigue est a priori moins riche, plus inégale, avec quelques temps plus faibles. Mais ça reste quand même rythmé, agréable à suivre, avec pas mal de scènes finalement assez violentes. Il y avait sans doute matière à développer un peu l’histoire (une vengeance du héros – le gecko du titre après la mort de sa famille ? Plus d’infos sur le méchant et ses animaux ? Un passage plus développé autour du cirque ? Quelques vols du gecko ou des saltimbanques en moments de transition ?). Mais je suis quand même sorti satisfait de ma lecture. Note réelle 3,5/5.