Les derniers avis (48362 avis)

Couverture de la série Sept Nains
Sept Nains

Un honnête album et deux fois plus au regard de la collection qui aura été plus que versatile. Les 7 nains arrivent sur le tard mais ils étaient tout désignés à y entrer. Lupano joue avec l’image que l’on connaît d’eux à travers Blanche-neige, il écorne gentiment ce petit monde, le ton y est plus caustique et un rien girond, il nous propose ainsi sa version de ce conte célèbre. Tout est revisité la reine, le miroir, la mort du roi et bien sûr le tempérament de nos personnages principaux. Le graphisme est sympa mais aurait pu être plus appliqué par moment. Une vision divertissante et amusante mais il m’a manqué un truc pour succomber pleinement, on reste un peu à la surface, ça aurait pu être encore plus drôle et marquant. Lecture recommandable cependant, toujours compliqué de faire du neuf avec du vieux, les auteurs s’en sortent bien dans notre cas.

05/12/2022 (modifier)
Couverture de la série La Tête en l'air (Rides)
La Tête en l'air (Rides)

Le point de départ, lorsque le héros se retrouve dans la chambre de son ehpad avec un compagnon de chambre qui semble exploiter sans vergogne les autres pensionnaires, j’ai pensé à l’Anatole de Anatole & Léontine. Il y a bien quelques points communs, mais en fait ça ne bifurque pas vers la méchanceté, au contraire, tout semble s’adoucir, jusqu’à l’apaisement final – et définitif. C’est d’ailleurs le réalisme et « l’humanité » (si tant est que ce terme ait un réel sens) de l’histoire qui la rend attachante. Même si personnellement j’espère ne pas avoir à passer par ce purgatoire et garder le plus longtemps possible forme intellectuelle et physique, et donc mon autonomie. Passages tristes (parfois un peu méchant mais pas tant donc) et humoristiques alternent, sans jugement. On ne critique pas le fonctionnement de ces maisons de retraite (dont le personnel est quasi absent des cases), on ne juge pas les familles qui « abandonneraient » leurs parents (le début pouvait faire penser à cette orientation de l’histoire). La lecture est fluide, agréable, peut aussi donner à réfléchir. Note réelle 3,5/5.

05/12/2022 (modifier)
Par Cacal69
Note: 3/5
Couverture de la série La Venin
La Venin

Avis qui portera sur les trois premiers tomes. Un western classique, le cahier des charges est respecté, mais avec une héroïne, Emily, qui sort des sentiers battus, tantôt putain, tantôt nonne et tantôt institutrice. Une intrigue bien ficelée, la vengeance est le moteur de ce récit avec Emily qui en sera le bras armé. Une narration linéaire entrecoupée de flash-back racontant son enfance (rapports mère/fille compliqués) et ses blessures, les mystères qui entourent cette vendetta seront en partie dévoilés. Un road movie au féminin dans ce Far West plutôt masculin. Un récit bien structuré et sans temps mort. Je regrette seulement quelques facilités scénaristiques et des albums bâtis sur un schéma identique. Par contre, j'ai apprécié l'intervention des deux détectives de I’Agence Pinkerton, ordres et contre-ordres vont les faire tourner bourrique. J'aime le trait de Laurent Astier même si je le trouve quelquefois brouillon, il apporte ce côté rude et sauvage au récit et la colorisation n'est pas en reste. Les décors sont soignés et les personnages ont des gueules. Un western au dessus de la moyenne. J'emprunterai la suite dès qu'elle sera disponible pour en connaître son dénouement.

05/12/2022 (modifier)
Par Benjie
Note: 3/5
Couverture de la série Clues
Clues

Clues est une série courte de quatre albums qui se lisent agréablement. Le scénario est bien construit sans être original même si les rebondissements arrivent toujours à point pour relancer l’intrigue. Le dessin, un peu déroutant au début – un côté dessin animé que l’on n’attend pas forcément pour évoquer des personnages vivant à l’époque victorienne – passe finalement très bien. Les points faibles sont pour moi les incohérences du scénario et des ficelles un peu grosses pour être crédibles. Mara a du talent, c’est indéniable mais il manque un peu de folie et d’originalité à cette série. J’aurais aimé mettre plus que *** mais j’en resterai là.

05/12/2022 (modifier)
Par Ro
Note: 3/5
Couverture de la série Le Petit Frère
Le Petit Frère

Cet ouvrage est un exutoire pour l'auteur, une manière d'exorciser plus de quarante ans plus tard la mort tragique de son petit frère, fauché par une voiture. C'est un bel ouvrage, bien raconté, bien dessiné. J'aime le trait de Tripp et il est ici impeccable tant dans le soin apporté à ses planches que dans sa narration. Plus de la moitié de cet épais album raconte en détail les jours de la tragédie. Cela commence joyeusement, sur le bref récit de vacances en roulotte en Bretagne et j'en étais à me dire que j'aimerais beaucoup passer de telles vacances quand le drame intervient soudainement, aussi abruptement qu'il a frappé l'auteur et sa famille. Puis c'est le déroulé de tout ce qui s'en est directement suivi, le choc, la déposition à la police, l'hôpital et l'annonce fatidique, puis les tristes formalités qui s'ensuivent et enfin les funérailles. Le reste de l'album prend un peu plus de recul, raconte les mois et années qui ont suivi, puis le procès du chauffard, et tout le traumatisme et la réflexion qui accompagneront ensuite Jean-Louis Tripp et sa famille, les marquant encore des décennies plus tard. Le récit est forcément touchant. Je n'ai pas de petit frère, je n'ai pas subi de perte aussi intense que la sienne, mais le simple fait d'imaginer que la même chose puisse arriver à l'un de mes enfants me met directement les larmes aux yeux. Je ressens la sincérité de cet album et à quel point il s'est sans doute avéré nécessaire et bénéfique pour l'auteur lui-même. En tant que lecteur toutefois, j'ai un peu décroché ça et là quand le rythme retombe, comme lors des funérailles notamment, ou aussi en partie quand l'auteur nous narre la manière dont ses parents ont été traumatisés différemment, chacun de leur côté. Il est probable que si j'avais subi moi-même un drame similaire, j'aurai davantage été touché et captivé par ma lecture. En l'état, je trouve que c'est une bonne bande dessinée, abordant avec brio un sujet tragique et des émotions intenses, mais ce n'est pas un album que je relirai.

05/12/2022 (modifier)
Par Josq
Note: 3/5
Couverture de la série Bunker
Bunker

Grosse déception que cette saga... Le premier tome est une vraie réussite. Le dessin et le scénario de Christophe Bec y sont absolument brillants, j'y ai retrouvé un peu la même fascination que celle qui m'avait saisie à la lecture du prodigieux Sanctuaire. La patte graphique de Bec y fait merveille, tandis que l'atmosphère oppressante se construit admirablement dans ce thriller fantastique qui nous mène on ne sait où. Mais dès le deuxième tome, la saga prend une toute autre direction que celle qui semblait être annoncée dans le premier. On revient alors à une histoire plus classique, trop terre-à-terre par rapport à ce qui avait été annoncé. Et à partir de là, je trouve que l'intrigue surnaturelle ne réussit plus du tout à coller avec les intrigues humaines. Chaque camp est plutôt bien dessiné, mais il y a trop de personnages, et ça part un peu trop dans tous les sens, sans que le dernier tome ne réussisse vraiment à coller tout ça ensemble. Cette intrigue composite ne m'a pas empêché d'accrocher encore sur 2 ou 3 tomes, mais c'est vraiment le dernier qui m'a complètement perdu, car je me suis rendu compte que finalement, je me fichais bien de savoir où tout ça finirait par nous mener... Il y a un côté tellement grandiloquent dans cette histoire de cosmogénèse et de pseudo-messie extraterrestre que j'ai plus pensé à la déception Crusaders qu'à la réussite Sanctuaire. Restent une atmosphère générale relativement réussie, même si elle délaisse trop le côté ésotérique, à mon avis bien meilleur (avant de tomber dans le gloubi-boulga pseudo-philosophico-religieux de la fin), et surtout un dessin extrêmement réussi. Même si j'aurais préféré que Bec continue au dessin, le trait de Genziella est joli et très efficace. Il fonctionne bien et se met au service de l'histoire avec brio. Ainsi, j'ai passé un bon moment de lecture pendant 3 tomes et demi, donc je ne descends pas trop sur la note. Mais je suis très déçu par la conclusion de la saga, qui à mon avis, rajoute au côté bordélique de la chose au lieu de bien relier tous les fils narratifs éparpillés. Là où un Dorison a réussi son Alien avec Sanctuaire, Christophe Bec signe plutôt ici son Prometheus... On n'est pas au même niveau. 2,5/5

05/12/2022 (modifier)
Par Spooky
Note: 3/5
Couverture de la série Gatsby le Magnifique (Fordham)
Gatsby le Magnifique (Fordham)

Ma lecture du roman de Fitzgerald remonte aux années lycée, à l'époque où j'essayais de lire un maximum de classiques. Des brumes de ma mémoire émergent des descriptions de fêtes pharaoniques, de femmes alanguies sur des canapés plus cher que mon appartement et d'un drame au coeur d'un quintett amoureux... Et surtout le fait que j'étais à mille lieues de ce monde-là. Car oui, c'est bien là le fond de cette histoire : une, ou plutôt plusieurs romances entremêlées, dans un milieu social où des nantis passent leur temps à s'ennuyer, discuter de tout mais surtout de rien, où des retrouvailles ravivent des flammes sentimentales que l'on croyait éteintes... C'est un roman complexe, qui se situe au coeur des années folles, avec quelques cendres de la Première Guerre Mondiale... Un monde où chaque personnage a l'air d'un salaud, qui par la façon dont il ou elle traite son mari, son amant ou sa maîtresse, qui par le comportement face à un accident de la circulation... Fred Fordham me semble avoir saisi l'essence du classique de Fitzgerald, et avoir trouvé dans le style graphique d'Aya Morton également l'expression presque parfaite de ces années-là : un style évanescent, naïf, plus proche de l'illustration de mode que de la bande dessinée... On dirait un peu du Jacques Martin natif et naïf, avec des couleurs pastel et passées. Cela donne, malgré la gravité des dernières scènes, une atmosphère diaphane et superficielle à cette histoire. Après cette lecture, je n'aime toujours pas les personnages de cette histoire, mais j'ai au moins eu l'impression de mieux les comprendre.

05/12/2022 (modifier)
Par iannick
Note: 3/5
Couverture de la série La Différence invisible
La Différence invisible

Un bon conseil, si vous voulez garder la surprise en cours de lecture, ne lisez surtout pas le résumé de cette bande dessinée ! J’ai feuilleté « La Différence invisible » sans avoir lu la préface et sans savoir de quoi ça parle vraiment… et c’est tant mieux ! Du coup, j’ai pris du plaisir à découvrir cette histoire basée sur le destin réel d’une personne qui vit avec un handicap. Je ne vous dirai pas de quoi l’héroïne a été diagnostiquée histoire de vous laisser le suspens en cours de lecture (même si je ne fais pas d’illusion sur le fait que vous saviez déjà de quoi ça parle)… J’y ai appris beaucoup de choses sur sa situation d’handicap, sur comment elle le vit et comment elle est perçue par son entourage. A titre personnel, le comportement de la plupart des gens « normaux » vis-à-vis de la protagoniste principale ne m’a guère surpris. Cette bande dessinée confirme encore ce que j’ai moi-même conclu : Dans ce genre de situation, il ne faut pas hésiter à faire le tri parmi les personnes que l’on fréquente quitte parfois à s’écarter des diktats régis par la société pour être « bien dans sa peau ». Ne vous inquiétez pas pour l’héroïne et cette fois-ci, je vous donne un indice : ce récit se termine par un happy end… M’ouais, la protagoniste est encore jeune ; par conséquent et c’est heureux, elle a encore toute sa vie devant elle mais je serai bien curieux de découvrir ce qu’il en sera dans 10 ou 20 ans : est-ce qu’elle aura encore cette envie de se battre contre les préjugés et (supporter ?) tous ceux qui la font ch… ?. Pour le reste, alors oui, cette bande dessinée est très agréable à feuilleter grâce à sa bonne narration, à la sincérité des propos et au graphisme plaisant qui sied bien au récit mais… Pourquoi diable avoir fait cette préface (oui, je reviens dessus !) et dévoiler tout de go de quelle situation d’handicap il s’agit ? Cela pourrait enlever beaucoup à la satisfaction qu’éprouveraient les lecteurs sur cette bande dessinée. Bon, en dehors de ça, « La Différence invisible » est tout de même un bon récit et je suis bien heureux d’avoir appris de nombreuses choses sur cette « pathologie ».

05/12/2022 (modifier)
Couverture de la série West Stories
West Stories

Pour dégoter cet album, c'est pas évident, et jusqu'à une date assez récente, j'ignorais même que Pleyers avait fait du western. J'ai fini par le dégoter chez un bouquiniste bordelais que je connais depuis longtemps, et comme j'ai squatté dans sa boutique pendant plus d'une heure pour trouver quelques Bd intéressantes à l'ancienne, j'ai pu le lire en entier car malgré le fait que ce soit un western et un prix relativement modeste, je n'avais pas envie de l'acheter. Bon, faut avouer que ça se voit que c'est les premiers travaux de Pleyers, son dessin n'est pas reconnaissable mais il y a déja une petite maîtrise des plans, des cadrages, des détails, des perspectives et de certains décors. Par contre, au niveau scénarios, c'est pas terrible, on dirait des histoires dignes de certains petits formats westerns que je lisais à mon adolescence, du genre Buck John, Totem, Tex Tone, Mustang ou Tipi et bien d'autres encore... ah lala que de souvenirs ! mais il faut bien avouer que dans ces pockets des années 60 et 70, il y avait à prendre et à laisser. On trouvait du matériel plutôt bien torché dans les pockets Rodeo et Nevada (de chez Lug, maison lyonnaise qui soignait ses publications), normal me direz-vous, c'est là-dedans qu'on trouvait les traductions de Tex Willer. Or ici, c'est à peu près du niveau des petits formats que j'ai cités, avec des situations invraisemblables et des trucs très naïfs ; attention cependant, ce constat ne doit pas faire jeter l'anathème sur TOUS les petits formats, certains étaient vraiment remarquables, et j'ai lu certaines Bd parues directement en albums qui sont beaucoup moins valeureuses. L'épisode Justice à Tombstone est paru en 1977 dans les journaux belges le Soir et la Libre Belgique, pour les autres, je ne sais pas, mais c'est sans doute le cas, c'est donc une bande destinée au départ à la presse qui a eu ensuite la chance de paraître en album chez Deligne, ce qui n'était pas donné à tout le monde. Il faut donc partir du principe que ce sont les premiers travaux de Pleyers avant sa rencontre avec Jacques Martin et avant l'aventure Jhen (Xan). Note réelle : 2,5/5.

05/12/2022 (modifier)
Couverture de la série Bullwhite
Bullwhite

Ce récit qui apparemment n'est pas paru dans l'Echo des Savanes (j'ai cherché dans mes numéros de 1988 et 89, rien trouvé), en a cependant la teneur, d'autant plus que Lapière et Stassen avaient déja collaboré avec l'Echo pour des récits courts. Ici, il s'agit encore d'une des premières oeuvres de Stassen où graphiquement, il adopte une Ligne Claire avec un style hésitant entre Ted Benoit et Van Den Bogaard, comme dans l'album Bahamas ; j'avoue que je préfère nettement ce style de dessin à celui plus grossier qu'il adoptera plus tard, comme dans Le Bar du vieux Français. Quant à Lapière, son scénario semble un peu hésitant, mais il n'est pas si mal développé que ça ; quelques naïvetés peut-être mais c'est pas bien grave, pour moi ça fonctionne. En tout cas, ça ressemble plus à un roman graphique qu'à un vrai polar, car le récit s'intéresse au maccarthysme et à cette époque trouble à Hollywood dans les années 50, en incluant d'autres éléments, ce qui donne au final une histoire pas si désagréable.

05/12/2022 (modifier)