Les derniers avis (48356 avis)

Par Antoine
Note: 3/5
Couverture de la série Airboy
Airboy

Celui qui a été un jour confronté à l'écriture connaît parfaitement la situation que l'auteur de cette bd a vécu lorsqu'on lui a confié le scénario d'Airboy. Syndrome de la page blanche, syndrome de l'imposteur, etc. Après, chacun sa façon de dépasser ces derniers. Ici, la solution trouvée est de se biturer la tronche jusqu'à ne plus en finir. Pourquoi pas. Même si les auteurs laissent planer le doute sur ce qui est vrai et ce qui ne l'est pas dans le processus de création qui a été le leur, il est évident que leur épopée semble tout de même grossie, pour le bien de la bd que nous avons sous les yeux. Récapitulons un peu. James Robinson est un auteur de comics en mal de reconnaissance, même s'il a déjà réalisé des choses intéressantes. On lui propose de faire revivre un vieux héros un peu ringard : Airboy. Et il n'a absolument aucune inspiration, considérant qu'il vaut mieux que ça. Sa première réaction est plutôt saine : rencontrer le futur dessinateur (Greg Hinkle) afin que de leur rencontre naisse l'inspiration. Et c'est là que ça dérape. En gros, picole, sniffage, baise, bagarre. Et hallucinations. Airboy leur apparaît et les entraîne dans ses aventures. Il faut dire qu'ils ont sacrément consommé nos lascars. Et franchement, ça fonctionne. Les scènes de biture sont drôles et les scènes avec Airboy qui se fout sur la tronche avec les nazis sont sacrément bien foutues. Il est clair que l'on est sur un bon délire d'artiste et même si c'est sans doute très romancé, le processus de destruction/création est bien amené. Encore une fois, tous les artistes n'ont pas besoin de se défoncer pour créer, mais par contre, me semble-t-il, tous les auteurs ont besoin de passer par cette étape de destruction avant de pouvoir créer ou rédiger. Le dessin est chouette, la palette des couleurs pour différencier ce qui est réel de ce qui est rêvé est utilisée à bon escient. Le trait d'Hinkle est maîtrisé. Je conseille cette lecture parce que c'est certes drôle mais cela en dit beaucoup sur l'univers des comics et des personnes qui se cachent derrière nos lectures tant aimées.

08/01/2023 (modifier)
Couverture de la série Cyclopes
Cyclopes

Voilà une série qui se laisse lire. C’est rythmé, le lecteur ne s’ennuie pas (même si je pense que l’intrigue aurait pu être resserrée sur un tome de moins). Le scénario brasse assez large, sans jamais vraiment s’écarter d’un certain déjà-vu. En arrière-plan, nous avons une vision cynique des relations internationales (avec une critique d’une ONU futuriste). Et puis, surtout, une illustration au vitriol de la téléréalité. Avec en sus une critique de ces multinationales qui contrôlent un peu tout, avec des conflits d’intérêt malsains. Voilà pour le positif, ce qui justifie les trois étoiles. Mais pour le reste, si le début m’avait accroché, j’ai trouvé que tout se diluait au fur et à mesure que l’intrigue se développait. Et que l’on retombait sur des choses vues mille fois dans des séries thrillers contemporaines, l’aspect SF ne masquant pas ce manque d’originalité. Enfin, je n’ai pas accroché au dessin. Il est correct mais pas mon truc dans les deux premiers albums (même remarque pour la colorisation), alors que j’avais trouvé Jacomon meilleur sur Le Tueur. Je l’ai trouvé encore moins à mon goût dans les deux suivants – l’équipe ayant changé. Cette colorisation informatique n’est vraiment pas mon truc. Donc voilà, on a une série pop-corn, vite oubliée, mais qui se laisse lire, pour peu que l’on ne soit pas trop réfractaire au dessin, et surtout à condition de ne pas rechercher à tout prix l’originalité. Note réelle 2,5/5.

08/01/2023 (modifier)
Couverture de la série Comme par hasard
Comme par hasard

L’histoire est un peu légère (cette faiblesse peut aussi être sa force, cela dit). Un peu comme le dessin de Bonin, toujours avec son trait fin, ses visages effilés – et une colorisation plutôt sympa. Léger, mais pas désagréable à lire. On suit ce personnage, comptable engoncé dans une routine qui le protège et le phagocyte en même temps, et qui va, suite à une succession de hasard se trouver embarqué dans une fuite en avant l’éloignant de toute routine. Le casanier va rencontrer l’aventure, les voyages, l’amour, va frôler la mort. Bref, va vivre intensément sa vie. En la prenant en main ou en accompagnant les aléas de rencontres marquantes ? Une réflexion sur le hasard – ce que certains nomment le destin, d’autres les opportunités. Les personnages manquent sans doute de complexité, mais le dessin de Bonin, la fluidité de la narration font de cet album une petite lecture recommandable.

08/01/2023 (modifier)
Par Jeïrhk
Note: 3/5
Couverture de la série One
One

Sympa, original le scénario, cela permet de pimenter la recette tant connue de ce genre de thème déjà vu mainte fois. Difficile à reconnaître les personnages, comme dit précédemment, ils ont à peu près tous la même tête donc on s'y perd assez vite, ce qui rend la lecture moins agréable. Bon scénario prenant du début à la fin, des bons dialogues, même si j'ai fait l'impasse sur certains pavés politiques inutiles à mon sens, mais qui rendent l'immersion plus réaliste. Un second cycle n'aurait pas été de refus, surtout avec cette fin qui ouvre la possibilité d'une suite.

07/01/2023 (modifier)
Couverture de la série La Drôle de Guerre de Papi et Lucien
La Drôle de Guerre de Papi et Lucien

On a là une série historique qui joue avant tout sur l’humour. Si elle s’adresse à un public assez large (à partir de 9/10 ans je pense), ce sont les jeunes ados qui l’apprécieront le plus à mon avis. Mais l’adulte que je suis a trouvé plutôt sympa ce tome inaugural. Fabrice Erre joue ici sur ses deux atouts : c’est un professeur d’Histoire adepte d’humour. L’Histoire est pas mal malmenée, et l’humour, sans doute bien moins con qu’à son habitude, se révèle gentiment réussi. Les deux personnages principaux, qui traversent toute la France au moment de la capitulation de juin 1940 pour rejoindre Londres, sont assez bien choisis : un grand père et son petit-fils. Avec une inversion des rôles, puisque c’est souvent le gamin qui tance son papi et lui « donne des leçons », ce papi, casque de 14-18 sur le crâne, revivant la résistance héroïque de Verdun. Tous les deux, sans s’en rendre compte, déclenchent une grosse pagaille dans les rangs nazis, et parviennent à Londres. Erre s'est peut-être souvenu du film "La grande vadrouille", il y a quelques accointances. Londres où nous retrouvons le général de Gaulle. Ferri avait déjà su développer le potentiel comique du grand Charles, avec son De Gaulle à la plage, et je trouve qu’ici aussi les passages où ils intervient sont plutôt savoureux. Le dessin de Téhem est correct, efficace, et plaira au cœur de cible plutôt jeune. Il fait vraiment basculer l’intrigue vers un humour potache. A voir pour la suite, mais pour le moment, c’est une série sympathique à suivre.

07/01/2023 (modifier)
Couverture de la série Elya et sa tribu
Elya et sa tribu

Je ne suis qu'à moitié satisfait par cette nouveauté jeunesse. Toutefois il y a beaucoup de bonnes choses dans la série de Milena. Tout d'abord l'autrice met l'aventure préhistorique au niveau de ses jeunes lecteurs. Milena incorpore dans son récit une multitude d'informations sur la faune, sur les nécessités de la vie (les migrations), sur les progrès et l'inventivité (le feu, les outils) des hommes pour survivre dans ces milieux hostiles. Son récit n'est pas du tout guimauve car elle y ajoute des moments de tension avec des épisodes de chasses ou de combats contre des prédateurs. Un petit carnet de Léo en fin d'ouvrage explique de façon simple et pédagogique certaines étapes importantes de la vie préhistorique. Le graphisme est adapté aux enfants assez jeunes 6/10 ans dans un style plus ou moins réaliste en fonction des personnages. Son graphisme cherche surtout à privilégier le dynamisme de l'histoire et le lien qui existe entre Elya et Léo, sorte de gros doudou sauvage. Milena assume le parti pris de mélanger les animaux et les époques. Cela me gêne un peu mais cela permet de provoquer des situations spectaculaires. Ce qui me gêne aussi est de présenter les prédateurs comme des "méchants" qui pensent devenir végétariens après leur déconvenue. Il ne faut pas oublier que la série s'ouvre sur une chasse aux mammouths effectuée par nécessité par les super prédateurs que sont les gentils parents d'Elya. C'est ce petit côté qui me dérange mais la lecture reste plaisante et avec de bonnes idées pour les enfants.

07/01/2023 (modifier)
Par grogro
Note: 3/5
Couverture de la série L'Ours de Ceausescu
L'Ours de Ceausescu

Voilà une petite BD maline comme tout. En outre, c'est pas dénué d'humour, le dessin est original quoique discutable (mais avec moi ça passe bien), et le procédé narratif parvient à maintenir notre curiosité éveillée jusqu'à cette conclusion on-ne-peut plus surprenante. Je réalise que derrière le crayon se cache le dessinateur d'Alexandre Jacob, une BD que j'avais beaucoup appréciée à sa sortie. Pas évident de reconnaître le coup de patte tant le style graphique a changé. Nous suivons donc intrigués l'interrogatoire de sept citoyens roumains appréhendés par la police à la veille de la destitution de Ceausescu. La première personne à être menée à l'interrogatoire est une jeune militante que la police enlève au cours d'une manifestation en prenant soin de maquiller l'arrestation. On se dit qu'elle va passer un sale quart d'heure. La tension monte. Mais les interrogatoires nous conduisent ailleurs. Ils sont drôles, ce qui surprend. Au début, on ne sait pas trop sur quel pied danser, et on se dit que tout cela est imagé. La séance tournant autour du champ lexical scatologique est ainsi particulièrement savoureuse. Elle laisse cependant un doute quant à son issue. Serait-ce en effet une méthode particulièrement perverse pour abaisser la future victime qui, au demeurant, transpire abondamment ? Ainsi se succèdent les interrogatoires jusqu'au twist-ending que j'évoquais. J'ai passé un bon moment avec les personnages, et si ce n'est peut-être pas une BD inoubliable, elle est bien troussée et vaut une lecture. Si j'avais pu, j'aurais plus mis un bon 3,5.

07/01/2023 (modifier)
Par Josq
Note: 3/5
Couverture de la série Jules Verne et l'astrolabe d'Uranie
Jules Verne et l'astrolabe d'Uranie

Etonnante série que Jules Verne et l'astrolabe d'Uranie... J'aimerais n'en dire que du bien, mais quelques éléments m'en empêchent. Le scénario d'Esther Gil est à la fois assez malin et trop convenu. Cette manière de mettre en scène Jules Verne dans une aventure du même style que ce que lui a écrit est indéniablement jubilatoire. C'est avec beaucoup de plaisir qu'on s'amuser à chercher les innombrables allusions (beaucoup sont transparentes) à l'œuvre de l'écrivain, et en même temps, on a l'impression d'avoir déjà vu ou lu un certain nombre de fois ces péripéties. Le problème, d'ailleurs, n'est pas tant que ces péripéties soient assez conventionnelles. Le souci, c'est surtout que les péripéties ne s'enchaînent pas toujours de manière très fluide. L'action est parfois mal découpée, et on doit faire appel à son imagination pour combler les trous du récit. La faute, peut-être aussi, à un dessin qui, pour être somptueux, n'en est pas moins confus quand le récit s'agite. Néanmoins, ne boudons pas excessivement notre plaisir ! Le récit reste captivant par la richesse de l'univers développé (même si tout est plus ou moins repris de Jules Verne), et les aventures vécues par le héros sont tout-à-fait satisfaisantes, on a exactement ce qu'on est venu chercher. Mais surtout, la grande qualité de l'album réside dans le dessin de Carlos Puerta. Hallucinant de réalisme, il donne pourtant à ses images un côté presque impressionniste, en floutant souvent les contours, comme si on était plongé au sein de photos d'époque, d'une qualité variable. Cela donne une patte graphique extrêmement convaincante, quoiqu'un peu trop figée par moments et comme dit ci-dessus, un peu confuse dans les scènes d'action. Visuellement, Jules Verne et l'astrolabe d'Uranie n'en reste pas moins une petite claque qui fait du bien. Donc cette bande dessinée n'est pas à fuir, bien au contraire. Assez rythmée, passionnante dans son univers, graphiquement magnifique, elle témoigne certes de quelques faiblesses narratives et d'un manque d'originalité globale qui font qu'elle n'est pas le chef-d'œuvre génial qu'on aurait pu espérer. Mais ça reste de la bonne bande dessinée, élégante, référencée et agréable à lire.

07/01/2023 (modifier)
Couverture de la série La Cellule
La Cellule

Étrange cette histoire, un peu brinquebalante, mais qui se laisse lire. L’essentiel de l’intrigue tourne autour d’un type, que sa copine vient de quitter, et qui ne le supporte pas. Il va squatter dans un hôtel en bas de chez elle, et s’enfoncer peu à peu dans une sorte de folie plus ou moins douce. Peu à peu quelque chose de différent s’ajoute, un côté fantastique – qui m’a un peu fait penser au film « La mouche ». Cet aspect est sans doute le moins convaincant de l’histoire, et du coup la fin est un peu confuse. Mais la lecture – rapide – n’est pas désagréable. Note réelle 2,5/5.

07/01/2023 (modifier)
Couverture de la série La Cendre et le Trognon
La Cendre et le Trognon

Je trouve l’avis précédent un peu dur. Même si certains passages m’ont un peu échappé, et si j’ai trouvé l’histoire un peu décousue et brouillonne, j’ai trouvé cette lecture globalement agréable. Le dessin est certes simple (mais pas simpliste), délaissant souvent les décors (souvent des décors ferroviaires – ce qui colle bien à la thématique véhiculée en sous-mains par cette histoire). En tout cas il est fluide et passe bien. Quant à l’histoire, il m’a fallu quelques temps pour m’acclimater au style du récit. En effet, il y a pas mal d’aller-retours entre plusieurs personnages, à plusieurs moments de leur vie. Il y a aussi une alternance entre passages « réalistes » et d’autres ou plus oniriques, ou plus métaphoriques. En particulier en jouant sur le train, les rails, les aiguillages. Mais aussi sur les bagages – plus ou moins lourds et encombrants – que chaque personnage se trimballe. On peut y voir les remords, regrets, les rêves, les souvenirs, toutes ces choses étant plus ou moins bien supportées par les personnages. Pas toujours très claire, cette histoire est quand même intéressante. Et plutôt originale dans son traitement. Quant à l’éditeur, il se fend ici d’une couverture épaisse cartonnée, là où cette collection a souvent droit à une couverture plus souple. Une histoire à découvrir en tout cas, elle sort du lot, malgré ses défauts.

07/01/2023 (modifier)