Première série de Geoffroy Monde que je lis et visuellement c'est un ovni. Plusieurs pages sont absolument superbes à regarder ! Il maitrise parfaitement l'art du dessin et de la mise en scène.
En revanche, le scénario est moyen. Il y a du bon et du moins bon. Dans le très bon, le coté philosophique de l'œuvre est pas mal, l'univers créé est très bien aussi même si les méchants géants font un peu trop copier-coller de 'L'attaque des titans'. Du coté moins bien, et ben il y a pratiquement tous les défauts dont Blue Boy parle dans son excellent avis sur la série. La plupart des personnages ne sont pas attachants. Il y a juste deux ou trois qui m'ont intéressé un peu. Les autres sont souvent oubliables et heureusement qu'il y a des résumés et des fiches sur les personnages au début des albums parce que sinon je pense que je me serais perdu vu que je n'arrivais plus trop à me remémorer qui était qui.
C'est vraiment le genre de série où je trouve que la qualité varie selon les scènes. Pour faire simple, j'ai aimé les moments plus profonds, notamment lorsqu'on voit que certaines choses sont plus complexes qu'elles semblaient l'être, alors que les scènes d'action m'ont globalement ennuyé. Certes, l'action est bien dessinée, mais comme je me foutais de la plupart des personnages, je ne ressentais pas de tension. J'avais pas peur qu'il puisse leur arriver malheur. Les planètes auraient pu exploser et ça m'aurait laissé indifférent. Aussi, les dernières pages sont bien faites, mais je trouve que la fin est un peu subite. J'ai du lire la quatrième de couverture pour avoir la confirmation que la série était complétée !
Pour moi une série à emprunter à la bibliothèque. Je ne me vois pas relire la série un jour ou alors justes les passages que j'ai aimés.
Voilà un album que j’ai trouvé plus inclassable que drôle – comme la catégorie dans lequel il a été rangé pouvait le laisser supposer. Il y a bien un chouia d’humour (les dialogues des moutons par exemple), mais pour le reste, cela joue davantage sur une certaine poésie, du contemplatif. Il ne faut en tout cas pas être réfractaire aux récits où il ne se passe pas grand-chose, où le temps se dilate (voir le récit autour des figuiers).
Mais c’est une lecture que j’ai appréciée. Un recueil d’histoires courtes valant essentiellement pour l’ambiance, une certaine « coolitude ». Et qui est très bien mis en valeur par le dessin de Georges Bess, franchement très bon. Simple, réaliste, son Noir et Blanc au trait fin ajoute au côté « calme », reposant de ces histoires.
Une petite lecture sans prétention, mais sympathique.
Ma première incursion dans la collection "les reines de sang". Je n'ai pas choisi Tseu Hi - La Dame dragon par hasard, j'ai un faible pour l'empire du milieu.
Un récit historique qui respecte dans les grandes lignes l'ascension de cette femme avide de pouvoir.
Un premier tome bien construit qui prend son temps, il développe admirablement sa conquête du pouvoir, bien aidé par ses talents au lit et surtout par un eunuque qui restera un allié fidèle toute sa vie, et même beaucoup plus, il a les mêmes ambitions que la future impératrice. La société chinoise, dans toute sa complexité, ses ethnies différentes, ses codes et les conspirations de palais, est très bien retranscrite.
Un second tome qui commence sur les mêmes bases que le premier, par contre la fin de son règne est expédié à vitesse grand V ce qui gâche un peu l'ensemble. Un troisième opus aurait été le bienvenu pour développer plus en profondeur la période de 1881 à sa mort en 1908.
A la mort de l'empereur Xianfeng, son épouse légitime aura pour titre Ci'an alors que celle que l'on nomme Tseu Hi est plus communément appelée Cixi, des souvenirs Lanfeustiens me reviennent en mémoire.
Visuellement, le dépaysement est total, j'ai été transporté dans cette Chine fin XIX° siècle. Des paysages aux personnages, tout est parfait. Du très beau travail.
Une délicieuse lecture.
Je recommande vivement.
Note réelle : 3,5. Il manque un troisième tome.
Prix des BD "Bulles de sang d'encre" en 2020, je me suis empressé de m'approprier ce titre suite au lauréat de 2019 (RIP) qui m'avait subjugué.
Je suis donc parti avec beaucoup d'enthousiasme en plus des nombreuses critiques positives que j'avais pu lire de cette BD de Thimothé Le Boucher.
Malgré des dessins qui ne m'attiraient pas vraiment et qui tirait beaucoup trop sur les "influences mangas" de cet auteur, je suis tout de suite rentré dans ce pavé de plus de 300 pages.
J'ai été happé par ce thriller psychologique du début à la fin avec cette envie de terminer le livre et de connaitre le fin mot de l'histoire.
Le scénario reste tout de même très prévisible même si le final à la Shutter Island lui donne une autre dimension.
Le retournement de situation du milieu du livre est le gros point négatif à mon sens. En effet, l'introduction d'une "voix off" au personnage principal change la donne et me laisse perplexe. La rapidité à laquelle bascule l'intrique me dérange également et donne un arrière goût de déception.
Je reste donc mitigé sur cet ouvrage et je ne sais pas si je dois, oui ou non, le recommander à mon entourage. Une lecture fluide et sans coupure mais un scénario prévisible et une construction hachée avec une fin énigmatique qui peut déplaire.
Sans m’avoir totalement comblé, un diptyque que je trouve plutôt sympathique.
L’histoire propose un western un peu atypique de part ses personnages et son intrigue. Nous allons suivre 5 âmes blessées post guerre de Sécession : 3 anciens soldats et 2 femmes dont une enfant, en perte de repères dans leur Sud dévasté. L’ambiance sera tout sauf joviale, à travers nos héros nous suivons les conséquences de la guerre côté vaincu : gueules cassées, fermes pillées, population et États humiliés, tout est à reconstruire. Le titre de la série est bien choisi.
Sur ce constat, les auteurs brassent pas mal de décors (plantations, bayou …), thèmes (vaudou, KKK …) et y mêlent de nombreuses références : Alice aux pays des merveilles et Le magicien d’Oz en tête.
Malheureusement sans être loupé, je n’ai pas trouvé le scénario hyper prenant (une chasse au trésor dans le fond) mais la série possède des qualités, celles précitées et surtout sa qualité graphique, ce que j’ai lu de plus beau de Fabrice Meddour.
J'ai offert l'intégrale de cette série à ma fille de 9 ans pour Noël car j'ai bien aimé l'atmosphère que reflétaient les planches quand je l'ai parcourue.
Effectivement le grand plus de la série réside dans cette ambiance assez douillette et surannée qui ressort du graphisme de Séverine Lefebvre. Son dessin qui cible des enfants est agréable. Le trait rond et chaud permet une lecture paisible pour les plus jeunes. J'aime beaucoup les couleurs sur des tons roux. Par moment je me croyais plus à Londres qu'à Paris.
Le scénario emprunte au registre fantastique très soft. Les deux missions de Betty (les tomes 2 et 3 forment un diptyque) consistent à voyager dans le temps pour retrouver des disparus morts ou vivants.
Il n'y a rien de très effrayant dans cette histoire de fantômes avec un combat final très vite expédié. On peut reprocher aux scénarii de ne pas multiplier les difficultés et les rebondissements invraisemblables.
Cela donne des conclusions un peu expéditives mais je trouve que le charme de la série est plus dans l'atmosphère proposée. Atmosphère que les autrices prennent le temps de bien installer pour la mettre en valeur.
La personnalité de la jeune Betty qui reste une petite fille sans capacité extraordinaire me plait bien.
Une lecture charmante pour une série sans prétention mais agréable.
Une lecture rapide pour un western classique.
Dobbs se spécialise dans le western en ce moment, après Jesse James et Wild Bill Hickok, voici "Souviens-toi que tu vas mourir". Un titre prémonitoire ?
Ici, Dobbs nous transporte en mai 1865 dans le Kentucky juste après la guerre de Sécession. Un récit qui va amener un sergent noir nordiste (Meadows) et un confédéré (Blackwood) à s'entraider pour survivre. Mais le massacre dans la ville de Lauwrence en août 1863, qui a fait 200 victimes parmi lesquelles la femme de Meadows, par la bande de Quantrill dont faisait partie le gang James, mais aussi Blackwood, ne vas pas arranger leur collaboration. Ce mélange d'historique et de fiction fonctionne très bien. Par contre l'histoire reste assez classique, mais avec des rebondissements bien placés. Les thèmes abordés, la haine, le pardon et la rédemption le sont de manière intéressante sans être extraordinaire.
Les deux personnages principaux sont bien campés sans pour autant sortir des standards.
Le dessin de Genzianella colle parfaitement au genre western, son coup de crayon est précis et détaillé. La mise en page est réussie, tout comme la colorisation.
Une lecture agréable.
Pour les accros de western.
Alors, vous prenez quelques œuvres de SF et fantastique parmi les meilleures que le cinéma et la littérature aient engendrées, au hasard Alien le 8e passager, Les montagnes hallucinées et The Thing. Vous secouez un peu tout ça (au passage, vous remplacez Sigourney Weaver et sa petite culotte mémorable par une scène lesbienne, faut pas pousser mémé dans les orties non plus), et vous obtenez The Shadow Planet.
Voilà ! Côté scénar, à ce stade, on a un peu tout dit. Du coup, ben ça fonctionne plutôt bien même si c'est sans surprise.
Reste le dessin, les dialogues et la mise en situation. En ce qui concerne dialogues et situations, je dirais qu'à part quelques scènes plutôt confuses, on avance bien et que malgré ça, étant données les influences qui soutiennent cette BD, on n'a pas le sentiment de passer à côté de quelque chose de fondamental. Restent les dessins, ma foi assez réussis, sans que là encore ils ne réservent de surprise non plus. J'allais oublier la mise en couleur, bien sentie, qui contribue quant à elle fortement à l'ambiance.
C'est loin d'être mauvais, c'est même plutôt bien fait, faut le reconnaître. La fin est cool, et comme dans Alien, on est en droit d'envisager une suite (que l'on n'attendra pas impatiemment pour autant). A lire si on n'a rien d'autre sous la main, car comme le dit l'adage : faute de grive, on mange du merle.
Cette BD a de très bon côtés, mais pèche par une absence de soin dans les détails.
Je m'explique : le point de départ de l'intrigue est intéressant, on a un jeune métis anglo-indien (ou plutôt irlando-indien) travaillant pour l'Intelligence Service, chargé de débusquer un traître en collusion avec l'empire russe.
Il assiste à une remise de documents à bord d'un paquebot sans voir le visage du traître, qui pour couvrir ses trace va faire couler le navire.
Notre héros se retrouvant accusé d'être le traître et le saboteur, il ne voit comme solution pour prouver son innocence de plonger sur l'épave avec l'aide du Capitaine Nemo, qu'il évade d'une geôle russe également où il croupissait. Vous l'aurez deviné, ils vont utiliser le Nautilus.
Sauf que ce qui vient gâcher l'ensemble se trouve également dans ce résumé :
-Le paquebot est à quai dans le port de Bombay, mais on tente de nous faire croire qu'il a coulé à plusieurs centaines de mètres?
-Le paquebot toujours est calqué sur le Titanic, et le dessin de l'épave est partie plagié d'un dessin fait par Ken Marschall pour l'épave du Britannic, le frère jumeau du Titanic coulé en 1916 (l'auteur a même poussé le vice jusqu'à décalquer des photos du navire à son quai de Southampton pour des scènes censées se dérouler en Inde...). J'aurais aimé un minimum d'originalité : si l'auteur peut créer de manière crédible un Nautilus original, pourquoi pas un paquebot et son épave qui le sont tout autant?
-Le côté "accusé à tort" est franchement pas super bien amené (euphémisme) et est un énorme poncif. De même que c'est bien entendu une créature superbe avec laquelle il était proche qui va traquer notre héros.
-Enfin, faire couler (à la torpille en plus :on se demande comment tout ceci a pu être dissimulé dans un port grouillant de monde) un paquebot pour cacher la traîtrise d'un individu est quand même très très gros.
Restent donc de très beaux dessins et une interaction avec Nemo des plus intéressantes, au final c'est bien Nemo le vrai héros du récit, ambivalent à souhaits.
Je suis un peu circonspect après la lecture du roman graphique proposé par Pep Domingo (Nadar) en forme de coup de gueule sur le déclassement de la génération Y dite "sacrifiée".
J'ai trouvé que trois histoires sur le même thème nous enfermaient dans une ambiance de généralisation victimaire qui ne reflète pas toute la réalité, en France tout du moins.
D'ailleurs comme il est écrit dans la postface, un ingénieur diplômé ne reste jamais de façon significative dans un emploi non qualifié.
Un couple du type Carlos/Diégo Ingénieur/Kiné (typiquement TINK) démarre facilement à 4000+ euros/mois en France. Ce type de déclassement (Ingénieur vers emploi non qualifié) vaut surtout pour des étudiants étrangers dont les diplômes ne sont pas reconnus.
Je trouve donc le premier cas à la limite du sujet et l'histoire ne vaut que pour la crise du ménage entre les deux amants.
Je trouve l'histoire de Sara beaucoup plus proche de la réalité même si son agressivité ne fait pas beaucoup progresser ses chances de réussites. Je ne suis d'ailleurs pas vraiment d'accord avec la vision de l'auteur.
En effet des employeurs hésitent souvent à embaucher des super diplômés (sauf des immigrés) pour des emplois vraiment peu qualifiés car ils sont réputés volatiles et vite râleurs.
Le propre de la jeunesse est de s'adapter à l'époque dans laquelle elle vit. Si la génération des Babyboomers a profité d'une période extraordinaire c'est probablement une des rares dans l'histoire de l'humanité.
De plus si l'on en croit des penseurs comme Jancovici (Le monde sans fin) le modèle des parents et grands-parents de cette génération, modèle sociétal basé sur une croissance forte est caduque et probablement à réinventer.
Se lamenter n'y changera rien. Depuis des milliers d'années des personnes se sont prostituées tel David pour pouvoir manger ou faire manger leur famille. Donc là encore rien de nouveau sous le soleil.
Par contre j'ai trouvé le graphisme bon avec un format original qui favorise le dynamisme des histoires.
J'ai bien aimé la forme des récits mais je suis plus réservé sur le message sociologique à sens unique proposé par l'auteur.
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Poussière
Première série de Geoffroy Monde que je lis et visuellement c'est un ovni. Plusieurs pages sont absolument superbes à regarder ! Il maitrise parfaitement l'art du dessin et de la mise en scène. En revanche, le scénario est moyen. Il y a du bon et du moins bon. Dans le très bon, le coté philosophique de l'œuvre est pas mal, l'univers créé est très bien aussi même si les méchants géants font un peu trop copier-coller de 'L'attaque des titans'. Du coté moins bien, et ben il y a pratiquement tous les défauts dont Blue Boy parle dans son excellent avis sur la série. La plupart des personnages ne sont pas attachants. Il y a juste deux ou trois qui m'ont intéressé un peu. Les autres sont souvent oubliables et heureusement qu'il y a des résumés et des fiches sur les personnages au début des albums parce que sinon je pense que je me serais perdu vu que je n'arrivais plus trop à me remémorer qui était qui. C'est vraiment le genre de série où je trouve que la qualité varie selon les scènes. Pour faire simple, j'ai aimé les moments plus profonds, notamment lorsqu'on voit que certaines choses sont plus complexes qu'elles semblaient l'être, alors que les scènes d'action m'ont globalement ennuyé. Certes, l'action est bien dessinée, mais comme je me foutais de la plupart des personnages, je ne ressentais pas de tension. J'avais pas peur qu'il puisse leur arriver malheur. Les planètes auraient pu exploser et ça m'aurait laissé indifférent. Aussi, les dernières pages sont bien faites, mais je trouve que la fin est un peu subite. J'ai du lire la quatrième de couverture pour avoir la confirmation que la série était complétée ! Pour moi une série à emprunter à la bibliothèque. Je ne me vois pas relire la série un jour ou alors justes les passages que j'ai aimés.
Escondida
Voilà un album que j’ai trouvé plus inclassable que drôle – comme la catégorie dans lequel il a été rangé pouvait le laisser supposer. Il y a bien un chouia d’humour (les dialogues des moutons par exemple), mais pour le reste, cela joue davantage sur une certaine poésie, du contemplatif. Il ne faut en tout cas pas être réfractaire aux récits où il ne se passe pas grand-chose, où le temps se dilate (voir le récit autour des figuiers). Mais c’est une lecture que j’ai appréciée. Un recueil d’histoires courtes valant essentiellement pour l’ambiance, une certaine « coolitude ». Et qui est très bien mis en valeur par le dessin de Georges Bess, franchement très bon. Simple, réaliste, son Noir et Blanc au trait fin ajoute au côté « calme », reposant de ces histoires. Une petite lecture sans prétention, mais sympathique.
Tseu Hi - La Dame dragon
Ma première incursion dans la collection "les reines de sang". Je n'ai pas choisi Tseu Hi - La Dame dragon par hasard, j'ai un faible pour l'empire du milieu. Un récit historique qui respecte dans les grandes lignes l'ascension de cette femme avide de pouvoir. Un premier tome bien construit qui prend son temps, il développe admirablement sa conquête du pouvoir, bien aidé par ses talents au lit et surtout par un eunuque qui restera un allié fidèle toute sa vie, et même beaucoup plus, il a les mêmes ambitions que la future impératrice. La société chinoise, dans toute sa complexité, ses ethnies différentes, ses codes et les conspirations de palais, est très bien retranscrite. Un second tome qui commence sur les mêmes bases que le premier, par contre la fin de son règne est expédié à vitesse grand V ce qui gâche un peu l'ensemble. Un troisième opus aurait été le bienvenu pour développer plus en profondeur la période de 1881 à sa mort en 1908. A la mort de l'empereur Xianfeng, son épouse légitime aura pour titre Ci'an alors que celle que l'on nomme Tseu Hi est plus communément appelée Cixi, des souvenirs Lanfeustiens me reviennent en mémoire. Visuellement, le dépaysement est total, j'ai été transporté dans cette Chine fin XIX° siècle. Des paysages aux personnages, tout est parfait. Du très beau travail. Une délicieuse lecture. Je recommande vivement. Note réelle : 3,5. Il manque un troisième tome.
Le Patient
Prix des BD "Bulles de sang d'encre" en 2020, je me suis empressé de m'approprier ce titre suite au lauréat de 2019 (RIP) qui m'avait subjugué. Je suis donc parti avec beaucoup d'enthousiasme en plus des nombreuses critiques positives que j'avais pu lire de cette BD de Thimothé Le Boucher. Malgré des dessins qui ne m'attiraient pas vraiment et qui tirait beaucoup trop sur les "influences mangas" de cet auteur, je suis tout de suite rentré dans ce pavé de plus de 300 pages. J'ai été happé par ce thriller psychologique du début à la fin avec cette envie de terminer le livre et de connaitre le fin mot de l'histoire. Le scénario reste tout de même très prévisible même si le final à la Shutter Island lui donne une autre dimension. Le retournement de situation du milieu du livre est le gros point négatif à mon sens. En effet, l'introduction d'une "voix off" au personnage principal change la donne et me laisse perplexe. La rapidité à laquelle bascule l'intrique me dérange également et donne un arrière goût de déception. Je reste donc mitigé sur cet ouvrage et je ne sais pas si je dois, oui ou non, le recommander à mon entourage. Une lecture fluide et sans coupure mais un scénario prévisible et une construction hachée avec une fin énigmatique qui peut déplaire.
Après l'enfer
Sans m’avoir totalement comblé, un diptyque que je trouve plutôt sympathique. L’histoire propose un western un peu atypique de part ses personnages et son intrigue. Nous allons suivre 5 âmes blessées post guerre de Sécession : 3 anciens soldats et 2 femmes dont une enfant, en perte de repères dans leur Sud dévasté. L’ambiance sera tout sauf joviale, à travers nos héros nous suivons les conséquences de la guerre côté vaincu : gueules cassées, fermes pillées, population et États humiliés, tout est à reconstruire. Le titre de la série est bien choisi. Sur ce constat, les auteurs brassent pas mal de décors (plantations, bayou …), thèmes (vaudou, KKK …) et y mêlent de nombreuses références : Alice aux pays des merveilles et Le magicien d’Oz en tête. Malheureusement sans être loupé, je n’ai pas trouvé le scénario hyper prenant (une chasse au trésor dans le fond) mais la série possède des qualités, celles précitées et surtout sa qualité graphique, ce que j’ai lu de plus beau de Fabrice Meddour.
L'Étrange Boutique de Miss Potimary
J'ai offert l'intégrale de cette série à ma fille de 9 ans pour Noël car j'ai bien aimé l'atmosphère que reflétaient les planches quand je l'ai parcourue. Effectivement le grand plus de la série réside dans cette ambiance assez douillette et surannée qui ressort du graphisme de Séverine Lefebvre. Son dessin qui cible des enfants est agréable. Le trait rond et chaud permet une lecture paisible pour les plus jeunes. J'aime beaucoup les couleurs sur des tons roux. Par moment je me croyais plus à Londres qu'à Paris. Le scénario emprunte au registre fantastique très soft. Les deux missions de Betty (les tomes 2 et 3 forment un diptyque) consistent à voyager dans le temps pour retrouver des disparus morts ou vivants. Il n'y a rien de très effrayant dans cette histoire de fantômes avec un combat final très vite expédié. On peut reprocher aux scénarii de ne pas multiplier les difficultés et les rebondissements invraisemblables. Cela donne des conclusions un peu expéditives mais je trouve que le charme de la série est plus dans l'atmosphère proposée. Atmosphère que les autrices prennent le temps de bien installer pour la mettre en valeur. La personnalité de la jeune Betty qui reste une petite fille sans capacité extraordinaire me plait bien. Une lecture charmante pour une série sans prétention mais agréable.
Souviens-toi que tu vas mourir
Une lecture rapide pour un western classique. Dobbs se spécialise dans le western en ce moment, après Jesse James et Wild Bill Hickok, voici "Souviens-toi que tu vas mourir". Un titre prémonitoire ? Ici, Dobbs nous transporte en mai 1865 dans le Kentucky juste après la guerre de Sécession. Un récit qui va amener un sergent noir nordiste (Meadows) et un confédéré (Blackwood) à s'entraider pour survivre. Mais le massacre dans la ville de Lauwrence en août 1863, qui a fait 200 victimes parmi lesquelles la femme de Meadows, par la bande de Quantrill dont faisait partie le gang James, mais aussi Blackwood, ne vas pas arranger leur collaboration. Ce mélange d'historique et de fiction fonctionne très bien. Par contre l'histoire reste assez classique, mais avec des rebondissements bien placés. Les thèmes abordés, la haine, le pardon et la rédemption le sont de manière intéressante sans être extraordinaire. Les deux personnages principaux sont bien campés sans pour autant sortir des standards. Le dessin de Genzianella colle parfaitement au genre western, son coup de crayon est précis et détaillé. La mise en page est réussie, tout comme la colorisation. Une lecture agréable. Pour les accros de western.
The Shadow Planet
Alors, vous prenez quelques œuvres de SF et fantastique parmi les meilleures que le cinéma et la littérature aient engendrées, au hasard Alien le 8e passager, Les montagnes hallucinées et The Thing. Vous secouez un peu tout ça (au passage, vous remplacez Sigourney Weaver et sa petite culotte mémorable par une scène lesbienne, faut pas pousser mémé dans les orties non plus), et vous obtenez The Shadow Planet. Voilà ! Côté scénar, à ce stade, on a un peu tout dit. Du coup, ben ça fonctionne plutôt bien même si c'est sans surprise. Reste le dessin, les dialogues et la mise en situation. En ce qui concerne dialogues et situations, je dirais qu'à part quelques scènes plutôt confuses, on avance bien et que malgré ça, étant données les influences qui soutiennent cette BD, on n'a pas le sentiment de passer à côté de quelque chose de fondamental. Restent les dessins, ma foi assez réussis, sans que là encore ils ne réservent de surprise non plus. J'allais oublier la mise en couleur, bien sentie, qui contribue quant à elle fortement à l'ambiance. C'est loin d'être mauvais, c'est même plutôt bien fait, faut le reconnaître. La fin est cool, et comme dans Alien, on est en droit d'envisager une suite (que l'on n'attendra pas impatiemment pour autant). A lire si on n'a rien d'autre sous la main, car comme le dit l'adage : faute de grive, on mange du merle.
Nautilus
Cette BD a de très bon côtés, mais pèche par une absence de soin dans les détails. Je m'explique : le point de départ de l'intrigue est intéressant, on a un jeune métis anglo-indien (ou plutôt irlando-indien) travaillant pour l'Intelligence Service, chargé de débusquer un traître en collusion avec l'empire russe. Il assiste à une remise de documents à bord d'un paquebot sans voir le visage du traître, qui pour couvrir ses trace va faire couler le navire. Notre héros se retrouvant accusé d'être le traître et le saboteur, il ne voit comme solution pour prouver son innocence de plonger sur l'épave avec l'aide du Capitaine Nemo, qu'il évade d'une geôle russe également où il croupissait. Vous l'aurez deviné, ils vont utiliser le Nautilus. Sauf que ce qui vient gâcher l'ensemble se trouve également dans ce résumé : -Le paquebot est à quai dans le port de Bombay, mais on tente de nous faire croire qu'il a coulé à plusieurs centaines de mètres? -Le paquebot toujours est calqué sur le Titanic, et le dessin de l'épave est partie plagié d'un dessin fait par Ken Marschall pour l'épave du Britannic, le frère jumeau du Titanic coulé en 1916 (l'auteur a même poussé le vice jusqu'à décalquer des photos du navire à son quai de Southampton pour des scènes censées se dérouler en Inde...). J'aurais aimé un minimum d'originalité : si l'auteur peut créer de manière crédible un Nautilus original, pourquoi pas un paquebot et son épave qui le sont tout autant? -Le côté "accusé à tort" est franchement pas super bien amené (euphémisme) et est un énorme poncif. De même que c'est bien entendu une créature superbe avec laquelle il était proche qui va traquer notre héros. -Enfin, faire couler (à la torpille en plus :on se demande comment tout ceci a pu être dissimulé dans un port grouillant de monde) un paquebot pour cacher la traîtrise d'un individu est quand même très très gros. Restent donc de très beaux dessins et une interaction avec Nemo des plus intéressantes, au final c'est bien Nemo le vrai héros du récit, ambivalent à souhaits.
Le Monde à tes pieds
Je suis un peu circonspect après la lecture du roman graphique proposé par Pep Domingo (Nadar) en forme de coup de gueule sur le déclassement de la génération Y dite "sacrifiée". J'ai trouvé que trois histoires sur le même thème nous enfermaient dans une ambiance de généralisation victimaire qui ne reflète pas toute la réalité, en France tout du moins. D'ailleurs comme il est écrit dans la postface, un ingénieur diplômé ne reste jamais de façon significative dans un emploi non qualifié. Un couple du type Carlos/Diégo Ingénieur/Kiné (typiquement TINK) démarre facilement à 4000+ euros/mois en France. Ce type de déclassement (Ingénieur vers emploi non qualifié) vaut surtout pour des étudiants étrangers dont les diplômes ne sont pas reconnus. Je trouve donc le premier cas à la limite du sujet et l'histoire ne vaut que pour la crise du ménage entre les deux amants. Je trouve l'histoire de Sara beaucoup plus proche de la réalité même si son agressivité ne fait pas beaucoup progresser ses chances de réussites. Je ne suis d'ailleurs pas vraiment d'accord avec la vision de l'auteur. En effet des employeurs hésitent souvent à embaucher des super diplômés (sauf des immigrés) pour des emplois vraiment peu qualifiés car ils sont réputés volatiles et vite râleurs. Le propre de la jeunesse est de s'adapter à l'époque dans laquelle elle vit. Si la génération des Babyboomers a profité d'une période extraordinaire c'est probablement une des rares dans l'histoire de l'humanité. De plus si l'on en croit des penseurs comme Jancovici (Le monde sans fin) le modèle des parents et grands-parents de cette génération, modèle sociétal basé sur une croissance forte est caduque et probablement à réinventer. Se lamenter n'y changera rien. Depuis des milliers d'années des personnes se sont prostituées tel David pour pouvoir manger ou faire manger leur famille. Donc là encore rien de nouveau sous le soleil. Par contre j'ai trouvé le graphisme bon avec un format original qui favorise le dynamisme des histoires. J'ai bien aimé la forme des récits mais je suis plus réservé sur le message sociologique à sens unique proposé par l'auteur.