Les derniers avis (48356 avis)

Par Spooky
Note: 3/5
Couverture de la série Le Sage d'Atlantide
Le Sage d'Atlantide

Après Les Anciens astronautes, Avalon - Les Dames du Lac ou encore Constellation, Vincent Pompetti continue d'explorer des mythes anciens. Cette fois-ci c'est celui de l'Atlantide qui passe par son interprétation graphique, via l'adaptation -libre- d'un roman de Christia Sylf. L'album a été financé via Ulule, avec des goodies exclusifs pour les contributeurs. C'est donc le destin de Markosamo, Empereur de l'Atlantide, qui nous est conté, en 144 pages (dont des présentations des protagonistes et une postface sur l'oeuvre de Christia Sylf). Son élévation spirituelle, en tant que "Maha" (dont on apprend assez peu de choses au final), ses amours contrariées par la rencontre d'une créature semi-divine, l'action délétère du Régent et le déclin de son empire... Tout cela ne m'a guère passionné, à vrai dire. C'est un peu cousu de fil blanc, et les personnages manquent singulièrement de charisme. A côté de cela, on sent que Vincent Pompetti avait à coeur de raconter cette histoire, avec son style si particulier, difficile à décrire. Il semble prendre beaucoup de plaisir avec les décors gigantesques, rétro-futuristes, les vaisseaux au design presque organique des Atlantes. Visuellement, on voit qu'il y a beaucoup de boulot, et les fans de l'auteur seront ravis.

15/01/2023 (modifier)
Par Canarde
Note: 3/5
Couverture de la série Sông
Sông

Un parcours de femme suivant les deux guerres, d'Indochine puis du Vietnam. J'ai toujours trouvé que ce pays lointain, et peu familier des Français d'aujourd'hui, méritait d'être regardé à la loupe. Comment venir à bout d'une puissance coloniale puis de la première puissance militaire au monde avec simplement l'aplomb de la légitimité. Cela devrait nous inspirer en des moments où notre pouvoir politique ne semble pas aussi démocratiquement installé qu'il pouvait l'être dans les années 50, et où la volonté collective semble assez floue. Ici nous suivons le parcours de Linh, jeune femme déracinée par la guerre d'Indochine, d'abord éloignée de son père, puis de sa mère, qui passe 7 ans à faire la cuisine dans le maquis pour soutenir les résistants qui finiront par mettre les américains dehors, puis qui devient cinéaste, et parcours le monde... C'est aussi une leçon individuelle, où la douleur, la colère d'avoir été ballotée par l'Histoire se transforme en création artistique, dans une rage froide et solitaire. Bref j'ai été touchée par ce personnage, puissant dans son métier, et impuissant dans la communication avec sa fille, comme avec sa mère d'ailleurs... mais un peu laissée sur ma faim devant le dessin qui est un peu trop lisse, à mon goût. Les personnages se ressemblent beaucoup et ont tous une beauté de statue. Je ne sais pas si cet exotisme esthétisant n'efface pas indument la violence de l'histoire, plutôt que d'être un contraste fécond. Bref une pièce de plus dans le puzzle que chacun constitue pour comprendre le monde...

15/01/2023 (modifier)
Par Spooky
Note: 3/5
Couverture de la série Soloist in a Cage
Soloist in a Cage

Tiens, un titre qui détone dans le catalogue de Ki-oon ! Pas de fantasy "classique", pas de monstres ou de récits avec des animaux rigolos. Je caricature bien sûr, mais pour cette nouvelle série courte, l'éditeur français a mis les moyens. Un format plus grand, une pagination conséquente (250 pages)... A vrai dire il s'agit d'une quête déjà un peu vue : une enfant parvient à s'échapper d'une cité-prison grande de centaines de milliers d'habitants, mais elle perd son petit frère, bébé, en route... Désormais jeune femme, plus aguerrie, elle décide de revenir le chercher, dans l'espoir qu'il soit encore vivant bien sûr. Au-delà de ce pitch, le récit ne réserve que très peu de surprises dans ce premier volume. Chloé doit se faire des alliés (de circonstance ?) dans cette cité où la mort est au coin de la rue, et faire appel à ses aptitudes particulières au combat pour s'y frayer un chemin. Un peu de facilités cependant pour éviter certains pièges, mais l'ensemble du récit est assez plaisant et prenant. Sur le plan du graphisme, Shiro Moriya, dont c'est le premier manga publié, fait preuve d'une belle maturité, autant dans la mise en scène que dans le style, plutôt maîtrisé, même si parfois les visages de ses personnages auraient besoin d'être plus travaillés. Je lirai la suite avec intérêt.

15/01/2023 (modifier)
Couverture de la série Goat mountain
Goat mountain

Etrange histoire que celle-ci, adaptée d’un roman que je ne connais pas. Un gamin de onze ans part dans les montagnes avec son père, son grand-père et un de leurs amis pour une chasse, durant laquelle il doit tuer son premier cerf. Une sorte de rite initiatique donc. Mais il n’y a pas ici de côté festif ! En effet, dès le départ on sent une tension latente, et une froideur de la plupart des protagonistes, y compris dans les relations qui auraient dû les unir, mais qui manquent franchement d’empathie. Rapidement un drame a lieu et, si la chasse est maintenue, la violence exacerbée va prendre le dessus, révélant des personnalités – y compris celle du gamin, qui fait froid dans le dos ! – plus qu’inquiétantes. Cela m’a un peu fait penser à certaines ambiances du film « Delivrance », avec ces personnages où aucun vernis ne masque plus la sauvagerie brute. Le dessin est lui aussi étrange. Classique et réaliste, il est avare de détails. Presque pas de colorisation – seul un peu de rouge apparait au milieu de la grisaille dominant. Et des décors souvent sacrifiés à des gros plans – c’est un peu dommage, tant les décors naturels dans lesquels se joue le drame auraient pu être chouettes à observer. Mais bon, tout l’accent est mis sur le drame psychologique, la brutalité des actes – qui du coup paraissent parfois absurdes, tant l’absence d’empathie des acteurs, du gamin au grand père, déroutent. Une lecture intéressante, même si j’ai trouvé qu’il manquait quelque chose (je ne saurais pas forcément dire quoi) pour la densifier, des à-côtés – au niveau narratif ou graphique – qui lui auraient donné plus de coffre.

15/01/2023 (modifier)
Couverture de la série Les Poils
Les Poils

Agrémenté d’une préface de Charles Berberian (qui a développé des histoires assez proches sur le même thème), cet album se laisse lire agréablement. J’ai juste trouvé la fin un peu abrupte. Ou plutôt non conclusive. Comme si manquaient quelques pages (je n’ai pas trop compris non plus l’histoire du texto et de la mystérieuse bagarre de laquelle notre héros est revenu ensanglanté ?). Mais c’est que l’album ne présente qu’une tranche de vie. Et qu’il s’insère dans un ensemble de trois albums pouvant se lire séparément (je n’ai pour le moment pas lu les deux autres), mais qui se complètent. L’histoire est assez simple en fait. Nous suivons surtout deux personnages, mari et femme, qui tous les deux – mais chacun de son côté – sont confrontés aux mêmes questionnements concernant la vie de couple, la fidélité, ce qui peut pimenter et/ou relancer une relation amoureuse ancienne menacée par la routine et tous les « tue l’amour » du quotidien. Le récit est fluide, les personnages sont crédibles, et on peut sans doute se reconnaitre dans certaines attitudes. Rien d’extraordinaire, mais une lecture légère et sympathique. Mais avec une fin frustrante, même s’il ne s’agit pas ici d’aventure avec un but précis à viser.

15/01/2023 (modifier)
Couverture de la série Harry est fou
Harry est fou

Je n'ai pas été particulièrement séduit par la série de Rabaté. Cette rencontre merveilleuse entre Harry (le garçon) et Madison (le perroquet) est trop classique pour moi. Je trouve que le scénario manque de piquant et que l'humour s'épuise trop vite. Je suis même un peu perplexe sur le graphisme que je trouve plus adapté à un récit humour que Jeunesse. De même j'ai trouvé la mise en couleur assez fade. Malgré mes réserves, la lecture est facile et accessible pour un public assez jeune. Une série pas forcément très à mon goût mais sans grosse faiblesse pour autant. 2,5

15/01/2023 (modifier)
Couverture de la série La Malédiction de Bellary
La Malédiction de Bellary

Une des quelques dernières Bd de la collection Vécu que je n'avais pas encore lue ; j'ai failli l'acheter dans une brocante de livres il y a 5 ou 6 ans, mais j'y avais renoncé parce qu'elle était trop chère, et le bonhomme, un particulier mais vieil entêté, n'a rien voulu savoir. Tant pis pour lui. De nos jours encore, la série se trouve facilement à des prix allant de 4 à 9 euros pour les 2 premiers tomes, mais le tome 3 vaut souvent plus de 20 euros, c'est une honte, et je comprend mal ce prix dans la mesure où cette série est passée quasiment inaperçue à sa parution ; elle n'a eu qu'un maigre succès pour une saga Vécu, et d'ailleurs, il n'y a eu que 7 pages publiées dans le magazine Vécu en 2002, la série n'est ensuite pas reparue, et Vécu s'est arrêté en 2004. C'est sans doute pour ça que les auteurs ont conclu en 3 tomes alors qu'il y en avait 6 de prévus ; cette conclusion est visiblement maladroite, on sent la précipitation. Toujours est-il que j'ai fini par trouver les 3 tomes dans une nouvelle petite bibli d'une banlieue bordelaise que j'ai découverte. Et pourtant, cette Bd avait de bons atouts pour séduire, c'est un récit à travers les âges, du XIIIème siècle à 1793, avec une malédiction tenace, un peu comme ce qu'avait fait Swolfs sur Le Prince de la Nuit ; le fond historique est bien rendu dans les décors, les costumes et les mentalités d'époques, et le sujet de base à défaut d'être original me tentait bien, j'aime ces histoires de malédiction à travers les siècles. Le tome 1 est bon, l'histoire enclenchée est d'un bon niveau, où l'on suit les aventures malheureuses d'un être au visage difforme, rejeté de partout, car au Moyen Age, on prenait les signes de laideur comme une marque démoniaque. Il y a également une bonne rythmique. Le dessin n'est pas mal, il est sans génie et manque parfois de finition, mais disons qu'il est correct et qu'il ne me gâche pas le plaisir de lecture comme c'est le cas sur d'autres Bd. Martinez s'en sort mieux sur les décors que sur les visages des personnages qui manquent d'esthétique, même s'il améliore grandement cet aspect sur le tome 3. C'est après que ça se gâte, tout au moins sur le tome 3 qui, paradoxe infernal, est celui qui coûte le plus cher comme dit plus haut. Heureusement que j'avais pas acheté la série à ce sale bonhomme, je l'aurais regretté. Et heureusement aussi que l'époque change à chaque album, parce que la recette s'use sérieusement, c'est trop répétitif, on prend les mêmes et on recommence, mais surtout les auteurs ne savent pas rendre passionnant leur récit, ce n'est pas assez palpitant, il n'y a pas de fougue dans la narration, il y a des redondances, l'ensemble est assez paresseux. Bref, n'est pas Swolfs qui veut ! Au final, je ne suis pas aussi déçu que les posteurs précédents, mais je trouve que cette série a ses limites et que le sujet aurait mérité un plus grand sérieux, il y avait un potentiel qui a été selon moi trop galvaudé. Pour la note j'ai hésité, disons 2,5/5.

15/01/2023 (modifier)
Couverture de la série Dessus Dessous
Dessus Dessous

"Dessus Dessous" est un album pour la prime jeunesse. L'histoire est sans texte ce qui ouvre la possibilité de "lecture" aux enfants de maternelles. Le scénario est un classique du propriétaire/chasseur de taupes (par exemple Arnest Ringard de Franquin). Le proprio sûr de sa force, est mis en échec par la gentille petite taupe. Ici la taupe est bien aidée par les enfants malicieux de l'exterminateur. Un scénario soft qui plaira aux jeunes enfants (et aux parents). Le récit se lit facilement. Il est bien mis en valeur par le très bon graphisme de Dawid. Son trait rond et fin délivre un bon dynamisme et les personnages sont très attachants et facilement appropriables par les enfants. Les couleurs sont chaudes et reposantes, ce qui permet une lecture agréable pour tous.

14/01/2023 (modifier)
Par Cacal69
Note: 3/5
Couverture de la série Asgard
Asgard

Une lecture sympathique, mais rien de plus. Un récit qui se déroule au temps des vikings, en pleine légende nordique, avec pour personnage principal un homme avec une jambe de fer, Asgard. Une lecture plaisante mais qui manque d'originalité, je n'ai jamais été surpris par le scénario, il est prévisible. On en devine la fin bien en amont. En outre, les protagonistes qui vont à la pêche "au monstre" manquent de personnalité, impossible d'avoir le moindre attachement. Heureusement, la narration est rythmée, ce qui a su maintenir mon intérêt. Ralph Meyer propose une réalisation soignée avec des personnages qui ont des gueules, et de très beaux décors. La mise en page est réussie, ainsi que les couleurs. Mais ça manque de folie, c'est trop 'sage'. J'ai préféré et de loin Undertaker par ce même duo d'auteurs.

14/01/2023 (modifier)
Par Blue boy
Note: 3/5
Couverture de la série Le Dormeur (Santullo/Aón)
Le Dormeur (Santullo/Aón)

C’est une belle découverte que nous proposent les Editions iLatina, démontrant par là même la qualité de la bande dessinée sud-américaine. Le Festival d’Angoulême ne s’y est pas trompé en intégrant cette année « Le Dormeur » à la sélection officielle, dans la catégorie « polar ». Avec à son actif plusieurs ouvrages publiés depuis une petite dizaine d’années, notamment chez Glénat et les Humanoïdes associés, le scénariste Rodolfo Santullo signe ici une œuvre à mi-chemin entre l’enquête policière et le récit d’anticipation. « Le Dormeur », c’est un peu la rencontre de « Dix Petits Nègres » et de Walking Dead, ou peut-être plutôt « La Route » de Cormac McCarthy, les cannibales ayant ici remplacé les zombies. Mais l’ambiance de ce huis-clos post-apo, singulièrement oppressante, rappelle par bien des aspects la célèbre série de Charlie Adlard et Robert Kirkman. Seul le personnage principal, le fameux « dormeur » en question, apporte un peu de légèreté par son côté anti-héros, sa dégaine mal assurée et son costume incongru. Comme dans tout bon roman policier, les protagonistes sont bien campés et apparaissent tous potentiellement coupables du meurtre de Luis jusqu’au dénouement, difficile à deviner. L’intrigue nous captive dès les premières pages et la narration est de très bonne tenue. Le dessin semi-réaliste de Carlos Aón est en phase avec le propos, rappelant un peu le Gipi de La Terre des fils, autre récit post-apocalyptique, en moins esquissé. Le tout est parfaitement exécuté, la mise en page et le cadrage participant à la fluidité du récit. De même, la palette de couleurs est d’équerre dans ses sombres tonalités gris-beige visant à renforcer le contexte oppressant, virant au rouge quand la violence est palpable. « Le Dormeur » nous offre un bon moment de lecture, grâce à une collaboration efficace et concluante entre les deux auteurs. Le seul regret résiderait peut-être dans le format finalement assez court pour un univers qui aurait mérité d’être creusé, même si celui-ci ne sert que de toile de fond à cette enquête policière, qui, elle, est plutôt réussie.

14/01/2023 (modifier)