Les derniers avis (47312 avis)

Par Ju
Note: 3/5
Couverture de la série Intrus à l'Etrange
Intrus à l'Etrange

Curieux récit de Simon Hureau que voici. De lui, je n'avais lu que L'Oasis que j'avais adoré, et je n'ai pas trop hésité au moment d'acheter cette bd en brocante. Mine de rien, il y a quasi 10 ans entre les deux récits, et ça se voit quand même au niveau du dessin. C'est moins abouti mais quand même très agréable, pour le coup j'ai apprécié ce trait, les personnages et les paysages. Même si certains personnages sont peu reconnaissables, il s'agit de personnages très secondaires et ce n'est donc pas très dérangeant. L'histoire, quant à elle, se laisse lire et je dirais même que j'étais assez curieux vers le milieu du récit et que j'avais vraiment envie de connaitre la fin et la résolution de l'intrigue. On évolue en même temps que le héros et on découvre les éléments au fur et à mesure en même temps que lui, ce qui fait qu'on a envie de connaitre les explications. Mais il y a quand même des défauts qui sont assez marqués. La résolution de l'intrigue est un peu facile est pas très claire, en tout cas selon moi. Je n'ai pas tout tout compris et ça manque un peu d'explications et de détail, je n'ai pas l'impression d'en savoir beaucoup moins que le héros, en plus, alors que lui semble avoir tout pigé. Et en plus de l'intrigue principale, les intrigues secondaires, notamment la relation entre le héros et le personnage principal féminin, ne sont pas non plus abouties, à mon sens. La narration est volontairement un peu mystérieuse mais du coup pas très claire et pourrait laisser certains lecteurs, à mon avis, complètement à côté. Reste qu'il se dégage de cette bande dessinée une atmosphère particulière et assez sympathique et poétique qui fait que j'ai plutôt apprécié ma lecture, malgré les défauts relevés ci-dessus.

26/07/2022 (modifier)
Couverture de la série Talleyrand
Talleyrand

Cet album m'a intéressé par son aspect historique même si je ne suis pas un admirateur de Talleyrand, mais son action à travers plusieurs régimes reste quelque chose d'unique en France, car peu d'hommes ont su traverser autant de guerres, de régimes, de coups d'Etat et de bouleversements sans chuter. C'est pourquoi par pur intérêt historique et par intérêt castellogique, j'ai visité le château de Chalais où il passa son enfance, élevé par sa grand-mère (Chalais étant de nos jours un gros chef-lieu de canton charentais situé à une quarantaine de km d'Angoulême), on en voit une séquence dans cet album. L'autre château lié à Talleyrand, bien plus intéressant et plus magnifique, est le château de Valençay, situé en Indre, au nord de Châteauroux ; acquis en 1803 par Talleyrand, alors ministre des Relations extérieures du Consulat, sur recommandation de Bonaparte, il servit de résidence de campagne mais surtout de cage dorée pour princes déchus, puisque de 1808 à 1813, Ferdinand VII d'Espagne, son frère et son oncle y furent assignés à résidence. Bien que situé en Berry, ce château est apparenté par son architecture splendide aux châteaux du Val de Loire. De plus, il est richement meublé et contient de nombreux objets ayant appartenu à Talleyrand. Charles-Maurice de Talleyrand Périgord est né à Paris en 1754, il méritait bien sa place dans cette collection Ils ont fait l'Histoire. Talleyrand a occupé des postes de pouvoir politique durant la majeure partie de sa vie et sous la plupart des régimes successifs que la France connaît à l'époque : il sera d'abord destiné à la carrière ecclésiastique et sera évêque d'Autun, puis il quitte cette carrière. Il est ensuite notamment agent général du clergé en 1780, puis député aux États généraux sous l'Ancien Régime, président de l'Assemblée nationale et ambassadeur pendant la Révolution française, ministre des Relations extérieures sous le Directoire, le Consulat puis sous le Premier Empire, président du gouvernement provisoire, ambassadeur, ministre des Affaires étrangères et président du Conseil des ministres sous la Restauration, ambassadeur sous la Monarchie de Juillet. Il assiste aux couronnements de Louis XVI en 1775, Napoléon Ier en 1804 et Charles X en 1825. Ce bilan est édifiant, comme on le voit, il a occupé des postes prestigieux tout au long de sa vie, et de ce fait il trouve une place légitime parmi les grands hommes qui ont fait la France. On peut simplement détester l'homme pour son opportunisme et son cynisme. L'album ne présente pas une bio très complète de Talleyrand, on voit une petite partie consacrée à son enfance au début ; on sent que l'enfant va développer une intelligence supérieure pour combler son infirmité, ce qui lui permettra de gravir les échelons de la hiérarchie sociale digne de son rang. Après cet épisode, Talleyrand trahit Napoléon Ier dès 1814 en jouant double jeu face au tsar de Russie Alexandre Ier. Les auteurs se focalisent surtout sur le Congrès de Vienne de 1815 qui phagocyte un peu l'album, mais cet événement historique est tellement capital pour la France qu'il méritait d'être mis en lumière car on ne sait pas trop ce qui s'y passa vraiment. On y apprend notamment que Talleyrand permit à la France à la chute de l'Empire, de conserver sa place sur l'échiquier politique des grandes puissances. C'est un album qui se résume à une joute politique, il n'y a pas de scènes de combats, il traite principalement de politique, de négociations et d'intrigues de pouvoir sur un ton de livre d'Histoire, selon un modèle vu déja dans Robespierre ou dans Clémenceau ; c'est donc un peu morne, et selon les personnages, c'est plus ou moins intéressant, je préviens donc que ça manque de vigueur, et que ça risque d'être ennuyeux et monotone pour certains lecteurs, à moins d'être totalement passionné par le personnage et par le contexte historique. D'un autre côté, je me réjouis toujours de voir les actes de personnages historiques dans une Bd, même si c'est un peu statique. Au dessin, Andrea Meloni n'est pas inconnu, il a déja oeuvré sur 3 albums de cette collection, son dessin est fluide, précis et soigné, avec de bons cadrages et une bonne reproduction des têtes célèbres, sauf que là, il y a quand même quelques erreurs de dessin (objets qui apparaissent et disparaissent d'une case à l'autre, vêtements changeants, personnages trop ressemblants), il y a sans doute eu un petit manque de la part des correcteurs, mais ce n'est pas bien méchant. Ce qui compte, c'est que cet album présente le personnage de Talleyrand de la meilleure façon et qu'il instruise de ses actes politiques.

26/07/2022 (modifier)
Par Gaston
Note: 3/5
Couverture de la série Something is Killing the Children
Something is Killing the Children

J'ai lu les trois premiers tomes et ça tombe bien ils forment un cycle complet. Alors dans une petite ville il y a un monstre qui tue les jeunes, un ado rescapé d'un massacre est soupçonné d'être coupable de meurtre et il rencontre une mystérieuse fille badass qui en sait beaucoup sur les monstres. Si ce résumé très rapide vous semble être du réchauffé, et ben c'est le cas de pratiquement tout le scénario. C'est pas mauvais en soit, mais disons que je n'étais pas surpris par les événements ou par la personnalité des personnages. Du coup ma lecture n'a pas été passionnante, mais au moins je ne me suis pas ennuyé. Disons que le scénariste a assez de talent pour que je trouve son récit sympathique et que je lises trois albums sans problème, mais voilà le manque d'originalité fait en sorte que j'ai juste pas envie de lire la suite. Le dessin est le point fort de la série. Il est très dynamique, j'aime les couleurs et le dessinateur sait comment créer une atmosphère d'horreur. Allez, on va dire que c'est pour les gros fans d'horreurs, les autres peuvent passer leur chemin ou à la limite emprunter les tomes pour se faire une idée.

25/07/2022 (modifier)
Par Gaston
Note: 3/5
Couverture de la série Stand Still, Stay Silent
Stand Still, Stay Silent

2.5 J'ai lu les deux premiers tomes et je n'ai pas envie d'aller plus loin. Il faut dire que les albums sont denses (chaque album que j'ai lu m'a pris une journée entière) tellement il y a du texte et que la narration n'est pas fluide. Je vois qu'à l'origine c'était un webcomics. J'imagine que l'autrice publiait quelques pages par semaine, et que c'était sympa à lire sur internet, mais mises ensembles dans un album c'est un peu ennuyeux à lire par moment. En fait, le principal problème est qu'au début l'univers semble original, vu que c'est un post-apocalypse qui se passe dans les pays nordiques, mais lorsqu'on arrive enfin dans le futur, j'ai trouvé que le développement de l'intrigue et les personnages étaient un peu clichés. Par moment, on dirait juste Avatar le dernier maitre de l'air en version nordique. C'est dommage parce que la série a quelques éléments intéressants, mais globalement j'étais un peu indifférent à ce que je lisais et il y a rien qui me donne envie de continuer cette longue saga. Au final, ce qui m’a semblé le plus intéressant est le début lorsqu’un virus attaque la planète. Certaines scènes font drôlement penser à ce qui est arrivé durant la pandémie du Covid. Peut-être que les ados vont plus accrocher que moi.

24/07/2022 (modifier)
Par Solo
Note: 3/5
Couverture de la série Jamais
Jamais

Il est toujours bon de lire les BD de Duhamel, même si leur recette ont souvent les mêmes ingrédients! Le dessin me plait dès les premières planches, très rond ce qui donne une ambiance légère sans être enfantine. Toujours un plaisir de voir les trognes que cet auteur est capable de dessiner et il y a toujours un soin particulier donné à son personnage principal. Petit casting, mais avec des personnalités et des expressions si fortes que cela donne beaucoup de couleurs au récit. Et faut dire que cette petite Madeleine est un sacré phénomène. Tout comme les personnages principaux des autres récits de Duhamel (Abel, Doug, Cristobal), il s'en dégage un caractère bougon, indépendant et entier. J'ai aimé la suivre, voir son quotidien solitaire et découvrir ses intimités mélancoliques. Au-delà d'être attachante, c'est le genre de personnage qui m'intéresse pour leur rapport avec la solitude. Comme toujours, l'histoire est assez légère, plutôt rapide à lire et semble rester en surface. Mais en réalité, et comme toujours, Duhamel met en avant de nombreux faits de société qui entraînent plusieurs problématiques : vieillissement de la population, environnement, vie rurale, responsabilité des pouvoirs publics, image sociale et niveau d'indépendance des individus, la famille... Encore une fois, on retrouve l'exploitation de stéréotypes pour faire rire et créer des péripéties (cf. les gendarmes, le maire, les jeunes). Ca paraît toujours grossier, et pourtant il y a un je-ne-sais-quoi de poétique dans l'ensemble. Lire Duhamel, c'est toujours un moment agréable visuellement. Pour le récit, l'auteur garde ce qui fait son identité, ce qui n'est pas pour me déplaire ici. On se sent toujours très proche de ses personnages principaux (à part dans Le Retour me concernant). 3,5/5

23/07/2022 (modifier)
Couverture de la série Go West young man
Go West young man

Tiburce Oger qui a déja versé dans le western à plusieurs reprises, a monté un projet fou de réunir un collectif de grands dessinateurs (dont beaucoup que j'affectionne) pour un hommage au western, en reprenant le concept de Winchester 73, chef-d'oeuvre hollywoodien indiscutable réalisé par Anthony Mann, l'un des 4 ou 5 réalisateurs que j'admire le plus en matière de western. Sauf qu'ici, il ne s'agit pas d'un fusil qui passe de main en main, mais d'une montre à gousset qui sert de fil rouge, et dont on suit le destin de ses différents propriétaires. A travers ces 14 récits courts au nombre de pages variables, les auteurs explorent ce Far West sauvage en s'étalant sur une longue période, en différentes époques et différents contextes ; de nombreux thèmes sont abordés, toutes les facettes de l'Ouest américain sont dépeintes avec plus ou moins de réussite, un Ouest jonché de morts, de tragédies et d'abominations montrant le plus souvent la folie humaine. Ce genre d'exercice reste toujours difficile à réaliser, c'est forcément inégal, et on a chacun nos préférences, mais je note quand même une belle cohésion dans ces petites histoires que j'aurais préféré dans un ordre chronologique afin de mieux suivre les changements de propriétaires de la montre, plutôt que cette livraison éparpillée dans le désordre. Je regrette aussi de ne pas trouver parmi les dessinateurs des gars comme Hermann, Derib et Serpieri qui ont tant traité le western, mais je salue l'initiative qui donne une grande originalité à cet album.

23/07/2022 (modifier)
Couverture de la série La Piste des Ombres
La Piste des Ombres

Avant Ghost Kid, Buffalo Runner … et entre 2 Gorn, la première incursion de Tibuce Oger dans le genre western. Une série abandonnée mais les 3 tomes étant des récits indépendants, il n’y a pas de réelle déception à l’issue de la lecture. Au dessin, on retrouve la patte caractéristique de l’auteur, j’apprécie mais n’en raffole pas spécialement, ça peut être super beau comme plus mitigé, de même pour les couleurs. Mais c’est tatillon, ça fait plus que le taf, un trait original et unique. Les différentes histoires le sont tout autant, du western mâtiné de fantastique avec ces pierres maléfiques (attention cette partie peut rebuter les puristes). Chaque tome se déroule dans une ambiance différente. Mon préféré est sans conteste le 2 puis le 3, et finalement le 1 (qui me saoule un peu maintenant). Pas un immanquable mais du western original qui vaut le coup de s’attarder à l’occasion.

22/07/2022 (modifier)
Couverture de la série Le Dernier Envol
Le Dernier Envol

Romain Hugault nous propose via la collection Cockpit quatre histoires courtes de dernières missions avant le paradis des volants. Les scénarii s'entrecroisent ce qui permet à l'Américain d'avoir un sursis comme l'indique le titre de son épisode. Quand on ouvre l'album, on est immédiatement pris par le graphisme de Hugault. Son dessin est précis au boulon près, avec des angles de plongées dans tous les sens de l'horloge avec quatre appareils mythiques qui ont marqué la ww2. Un épisode japonais, américain, allemand et franco-russe, tous sur la fin du conflit (sauf le soviétique) avec quatre missions très différentes les unes des autres. C'est varié, dynamique et laisse beaucoup de place au côté humain des sentiments des pilotes. Il y a une chose qui me gène et c'est pourquoi je mets 3. Le discours du Kamikaze lors de la première mission sonne pour moi comme un déni historique. La mise en avant de la grande civilisation nipponne sans un mot sur son caractère très belliciste au cours des siècles et les atrocités des troupes japonaises sur des civils en Chine (Nankin) en Corée où dans les îles relève de l'erreur historique. Je suis farouchement contre cette mythologie du Kamikaze qui sert de vitrine pour cacher toutes les horreurs commises depuis 37. Par ailleurs, il est étonnant qu'un as comme L'Expert de la Luftwaffe n'ait pas été orienté vers la mise au point du fameux Me 262 à réaction exclusivement réservé aux pilotes très confirmés. Une belle lecture tout de même avec de belles scènes réalistes et sobres.

22/07/2022 (modifier)
Par gruizzli
Note: 3/5
Couverture de la série Pucelle
Pucelle

Voila une BD pas dégeu mais dont j'ai du mal à envisager l'achat du second tome pour finir la série. Principalement parce que la série ne me semble pas spécialement adressée. Basée sur la vraie histoire de l'auteure, nous voyons l'enfance de Florence Dupré la Tour, dans son parcours de découverte de sa condition de femme. Disons que sa famille n'a probablement pas aidé, entre la religion très marquée de ses parents et l'absence paternelle, ainsi qu'un environnement où le masculin est totalement valorisé. Bref, c'est une fille bien entourée par un collectif charmant. Et elle découvre progressivement son dégout d'être une femme, une "inférieure", une "souillée" de part sa condition. C'est bien retranscrit par le dessin, notamment lorsque sa rage explose ou qu'elle exprime la douleur intérieure d'être l'autre (comme disait Simone de Beauvoir). Le hic, c'est que la BD n'explore pas véritablement au-delà, et que j'ai du mal à considérer sa vie comme extrapolable à un ensemble de personnes. Sa condition sociale et les voyages qu'elle fait la rendent assez singulière dans sa façon de vivre l'enfance. Tout comme son rapport aux animaux, nombreux autour d'elle. En somme, je pense que la BD porte plus une valeur de témoignage que d'histoire universelle. Cela n'enlève pas ses qualités intrinsèques et je considère que c'est une BD de bonne facture, qui parlera sans doute à des plus jeunes notamment adolescents. Pour ma part, c'est plus discutable et même si je n'ai pas détesté, je ne suis pas certain de poursuivre l'achat de la série. A voir si je tombe sur le tome 2 ...

22/07/2022 (modifier)
Couverture de la série Chesapeake
Chesapeake

La baie de Chesapeake est le plus grand estuaire des Etats-Unis, située entre les Etats de Virginie et du Maryland ; elle fut le théâtre de cette bataille qui nous est contée avec sérieux et pédagogie par Delitte qui s'est régalé en plus à dessiner des vaisseaux détaillés jusqu'au moindre cabestan ou au moindre cordage. C'est proprement fabuleux ce que ce gars arrive à faire avec son crayon, et ses double-pages sont stupéfiantes, on prend plaisir à scruter le moindre détail tant c'est foisonnant. Et pourtant, comme dans beaucoup d'albums de cette collection, la bataille en elle-même ne fait l'objet que de très peu de pages, même si elle n'a pas eu une fulgurance active, c'est son impact qui fut énorme, car ce 5 septembre 1781, la flotte française commandée par l'amiral de Grasse a repoussé à l'entrée de la baie la Royal Navy qui cherchait à briser l'encerclement de Yorktown et qui n'a pas pu ravitailler ses troupes au sol. C'est une bataille décisive dans cette guerre d'Indépendance américaine, une victoire complémentaire de la victoire franco-américaine de Yorktown, en même temps qu'une contribution essentielle à l'indépendance des Etats-Unis, dont les 13 colonies sont enfin libérées de la couronne britannique. Tout ceci est très bien expliqué avant la bataille, la complexité du contexte reste accessible, sans trop de redondance, et parvient à éviter l'ennui, c'est ce que je redoutais. Ce qui m'a fait plaisir, c'est de voir les Anglais essuyer un revers, surtout avec leur flotte réputée invincible. On retrouve chez Delitte non seulement le talent sur ses décors de navires, mais aussi toujours le même défaut sur les personnages, avec des visages trop ressemblants. Mais dans un sens, il valait mieux ici, privilégier les décors plutôt que les têtes.

22/07/2022 (modifier)