J’étais impatient de lire cet album, je me suis fait dédicacer le tirage limité (avec la superbe couverture de Mathieu Bablet) à Angoulême, mais je ressors malheureusement mitigé de ma lecture.
D’abord parce que l’intrigue n’est finalement qu’une bête course poursuite… la visite des différentes planètes est certes dépaysante, et la mise en image est vraiment magnifique... mais rien de bien passionnant en ce qui me concerne. Ensuite, parce que je trouve que le dessin manque parfois un peu de clarté, ce qui a déjà été relevé dans les autres avis. Enfin, parce que j’ai trouvé le dénouement un peu confus, et que j’ai dû le relire, ainsi que les quelques autres passages comportant du texte, pour arriver (je pense) à une conclusion satisfaisante (et surprenante !)
Voilà, « Moon deer » est certes un OVNI graphique, et un chouette premier album pour Yoann Kavege… mais une lecture un peu laborieuse en ce qui me concerne.
Il y a un peu de la Planète des singes dans cette histoire (je pense à la scène finale du premier film), qui semble jouer sur deux tableaux. Une petite réflexion sur les guerres nucléaires et la conséquence pour notre planète, mais aussi la création d’un monde parallèle, l’intrigue se déroulant ainsi sur « deux Terre » en même temps.
C’est cet aspect qui prend le dessus (le titre de l’édition originale était « Parallèle »). Cela dynamise l’intrigue, sans aucun doute. Mais ça la rend aussi souvent difficile à suivre. Les aller-retours dans le temps et « l’espace » ne sont pas toujours très clairs (en tout cas j’ai à plusieurs reprises dû faire une pause et revenir en arrière pour mieux comprendre ce qui se passait, en particulier dans le second tome). Là aussi, comme pour le dessin, cela manque de précision je trouve.
N'étant pas fan de la flopée de séries tournant autour des attaques de hordes de zombies, je n’ai pas accroché aux nombreuses scènes dans le New-York parallèle où des Terriens devenus zombies se jettent sur tout ce qui bouge, éliminant les uns après les autres les membres de l’équipage dirigé par le héros (certaines scènes m’ont fait l’effet de prétexte pour faire monter artificiellement la tension et remplir l’histoire sans rien apporter).
Le dessin est efficace, mais je ne le trouve pas extraordinaire, avec une colorisation qui lisse un peu trop le rendu. En tout cas je n’ai pas trop accroché au travail de Laval NG (pas mon style, comme avec les cheveux du fils du héros ont des airs de Manga genre « Naruto », mais aussi trop brouillon).
Bref, une histoire pas forcément désagréable, mais qui souffre de quelques défauts, et sur laquelle je ne pense pas revenir.
Note réelle 2,5/5.
On retrouve pas mal de choses communes avec certaines séries de Baru dans cet album. La jeunesse populaire, un ton enjoué, une chronique d’un quotidien ordinaire au passage de l’adolescence à l’âge adulte.
On est aussi en plein dans cette époque années 1960 (Cabanes était lui aussi ado à cette époque). Aux préoccupations de l’âge des personnages (la drague – voire les premières et nombreuses expériences sexuelles, l’émancipation des adultes), s’ajoute une ode à ces sixties où le rock, de nouvelles modes, faisaient entrer la jeunesse dans la société de consommation.
Il y a un côté nostalgique (l’histoire a été publiée dans les années 1990) qui parlera sans doute aux lecteurs les plus âgés.
Elle peut aussi laisser de côté une partie des autres. Cette ode à la déconne, à l’insouciance et à la frivolité (mais aussi au machisme assumé) est assez légère, manque clairement de fond. Mais ça se laisse lire. Idem pour le dessin, loin d’être exempt de défauts, mais qui, avec une colorisation lumineuse, n’est pas désagréable.
Note réelle 2,5/5.
Il y a plein d'intentions dans cet album. En premier lieu et la plus évidente de toutes : faire passer Nathan, un jeune autiste Asperger, pour un homme normal. On découvre à un jeune adulte, développeur informatique doué, évidemment. Plus surprenant, il a également un groupe d'amis, plutôt féminin. Il interagit avec elles de manière spontanée (Par exemple il ne prend pas de pincette pour dire à l'une d'elle "toi t'es un peu moche", ahah). Il y a pas mal de situations qui jouent sur son état. Cette vision de l'autisme me semble assez réaliste. Elle est en tout cas traitée de manière intéressante ici.
Mais cet album raconte également une histoire teintée de fantastique. Quand Nathan aime un peu trop une personne, il arrive à prévoir les mauvaises choses qu'il va lui arriver. Comme des sortes de vision, il pourra anticiper un accident par exemple. Coincé entre ses sentiments naissants et la peur de ses visions, il aura du mal à décider comment il doit agir.
Ce récit a une petite dimension thriller, une des jeunes filles va disparaitre. Nathan et ses copines vont tout faire pour la retrouver. Ce qui va introduire une certaine tension dans le récit. Et pour conclure il y a un petit message écolo survivaliste sur ce qui attend notre société.
Cela peut paraitre beaucoup, mais les pièces de puzzle s'emboitent plutôt bien. Toutes ces dimensions sont bien dosées, le tout est cohérent et l'histoire plutôt agréable à lire.
Encore un bon moment passé avec une BD issue de la collection Ex-libris de Delcourt adaptant des classiques de la littérature tels que Dom Juan ou Le Tour du monde en 80 jours et après avoir apprécié récemment Les Enfants du Capitaine Grant, de Jules Verne.
Je ne m'attarderai pas sur l'histoire, adaptée de la nouvelle de Robert Louis Stevenson que tout le monde connait ou presque et qui est à présent devenue une expression du langage courant pour décrire une personne qui mène une double vie. Il est tout de même important de souligner la très bonne adaptation en BD de ce récit dont l'histoire reste très fidèle à l'originale. Les découpages scénaristiques de ce diptyque sont bons et maintiennent le lecteur en haleine jusqu'au dénouement final.
En ce qui concerne le dessin, le trait appuyé avec beaucoup de hachures et les cases très sombres de Mejan participent beaucoup à l'ambiance oppressante de l'histoire.
Un bon 3,5.
SCENARIO (Originalité, Histoire, personnages) : 7/10
GRAPHISME (Dessin, colorisation) : 7/10
NOTE GLOBALE : 14/20
Le premier album nous permet de découvrir Donnington, prétendument romancier, mais qu’on ne voit jamais écrire – ni travailler d’ailleurs ! Le bonhomme n’a semble-t-il pas de soucis financiers, et traine son dilettantisme au Congo belge.
Un polar très classique au rythme mollasson, aux personnages pas très marquants, avec une forte accélération en fin d’album, les révélations s’enchainant. Je n’ai pas été convaincu par cet album, et j’ai failli m’arrêter là.
J’avais aussi le troisième tome sous la main et j’ai finalement poursuivi ma lecture. Cet album est plus intéressant je trouve, jouant davantage sur le côté aventure, avec des personnages plus construits et une intrigue moins convenue (et un Donnington qu’on voit enfin taper quelques manuscrits, et qui est moins omniprésent, ce qui aère l’intrigue je trouve !).
L’intrigue est plus resserrée, avec moins de personnages, une bonne partie étant un huis-clos sur une minuscule île grecque. Mais j’ai bien aimé cette histoire, qui contrebalance bien la première, qui m’avait déçu.
Le dessin de Delitte est pas mal dans le premier tome, mais un peu grossier et daté. Je l’ai trouvé bien meilleur dans le troisième, avec un trait plus fin – là aussi c’est plus agréable à suivre.
Deux tomes lus donc sur les trois parus (un quatrième, « Compte à rebours » était annoncé), mais chacun peut se lire indépendamment des deux autres. Si vous ne devez en lire qu’un de ces deux, choisissez « La mort dans l’île » donc.
2.5
Ce qui m'a le plus marqué avec cet album est l'ambiance qui se dégage du dessin. J'ai tout simplement adoré et c'est pour ça que j'ai emprunté l'album, rien que regarder la couverture me donnait envie de lire cette BD et le dessin ne m'a pas du tout déçu.
En revanche, j'ai moins accroché au scénario. Je le trouve pas mauvais, les personnages sont attachants et il y a de bons dialogues. C'est juste que le récit ne m'a pas trop passionné. Le rythme est un peu lent et ça tourne un peu en ronds par moment. Et puis lorsqu'il se passe enfin quelque chose de passionnant....ben je suis pas certain d'avoir tout compris. Après avoir refermé l'album, j'ai eu la sensation que je venais de lire une œuvre qui semblait géniale et qu'il me manquait des éléments pour bien apprécier. Peut-être que je vais mieux accrocher durant une relecture, mais franchement il y a rien qui me donne envie de relire l'album un jour.
Le titre bien sûr, mais aussi la lecture de la quatrième de couverture, des premières pages, ainsi que le dessin, volontairement rigide, coincé, font immédiatement penser à une pièce de théâtre de boulevard. En fait, j’ai pensé trouver là quelque chose de ressemblant à la pièce « Les faux british ».
Bon, certes, c’est quand même nettement moins loufoque et hilarant, mais j’ai quand même apprécié ma lecture. C’est assez amusant – gentiment, mais suffisamment pour que la lecture soit plaisante. Quelques bons mots, des situations absurdes et loufoques, des personnages surjouant rôle et situation (comme pour les « Faux british » on a plusieurs fois l’impression d’être dans une pièce de boulevard médiocre, jouée par de mauvais acteurs, le tout donnant un résultat amusant).
Rien d’hilarant donc, mais une lecture plutôt agréable.
Jack & Zita est un album crossover issu de la rencontre entre deux séries : Jack le téméraire et Zita la fille de l'espace du même auteur. Toutes deux sont des séries jeunesse, l'une dans une ambiance plutôt urban fantasy en partie inspirée de Jack et le haricot magique, l'autre dans une pure ambiance de science-fiction aventureuse avec vaisseaux spatiaux et robots. Dans cet album commun, ils affrontent une menace davantage issue de l'univers de Jack, donc plutôt ambiance fantasy, et ils vont devoir combiner leurs pouvoirs et leurs alliés pour y faire face. Même si l'auteur avait visiblement prévu qu'ils partageaient bien le même univers, le mélange des deux séries mêle du coup énormément d'éléments, chacun des deux héros amènant avec lui les nombreux camarades, adversaires et éléments issus de ses propres aventures.
Sur le papier, c'est sympa. J'aime les rencontres entre différentes séries surtout quand elles sont de styles différents et permettent de confronter les esprits et capacités des uns et des autres. Toutefois ici il faut un peu s'accrocher. Ceux qui n'ont pas lu les deux séries en question seront certainement perdus dans la foule de personnages avec leurs particularités et pouvoirs. D'autant que l'histoire commence directement, sans explication de comment les deux héros se sont rencontrés, et ils sont très vite confrontés à un danger à l'échelle mondiale.
Le dessin de Ben Hatke est sympathique et il permet une action dynamique bien adaptée aux pré-ados.
L'histoire est rythmé mais un peu décousue, la faute à ce trop grand nombre d'éléments que l'auteur condense dans son histoire. Il y a trop de personnages, trop de sous-intrigues envisagées et rapidement laissées en plan. Il se passe plein de choses partout mais aucune ne parait suffisamment consistante pour capter pour de bon le lecteur. Ca manque de substance. Et puis il y a la conclusion de l'intrigue, avec une scène rappelant fortement la fin de Avengers: Endgame, qui m'a laissé perplexe car je n'ai tout simplement pas compris comment, en deux pages de dialogues, les héros résolvaient d'un coup toute la situation.
Je trouve donc ce crossover un peu raté sur le plan de son scénario mais j'ai quand même apprécié l'idée de mélanger les aventures de ces deux héros et ça reste divertissant.
Note : 2,5
Je trouve que cette série Jeunesse arrive à créer une ambiance à la Georges Sand. J'ai lu la série comme une sorte de "Mare au diable" version enfants. On y retrouve beaucoup d'éléments un peu romantiques adaptés à note époque.
Le principal élément est pour moi le lien avec la nature qui accompagne le scénario à travers le jardin de la grand-mère ou les balades dans la campagne autour du village. Le graphisme de Tatania Domas fait la part belle à ce lien. À l'image de la peinture romantique elle nous propose de beaux paysages champêtres aux lignes sinueuses.
J'ai trouvé que les auteurs mettaient l'accent sur l'expression des sentiments entre Téo et Léa mais aussi avec la grand-mère ou avec la maman de Léa. Les dialogues sont soignés et tirent les enfants vers le haut.
L'action rappelle avec nostalgie les parties de jeux d'une gentille bande de gamin(e)s à la recherche d'un souterrain mystérieux ou apprentis détectives au soin de la rivière. Rien de très sérieux dans ces aventures si ce n'est un parfum de mystère qui nous renvoie au romantisme installé par Filippi.
En conclusion j'ai trouvé de beaux atouts à cette série pour les enfants avec cette ambiance littéraire assez peu commune. Une bonne lecture à mon avis injustement sous-évaluée.
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Moon deer
J’étais impatient de lire cet album, je me suis fait dédicacer le tirage limité (avec la superbe couverture de Mathieu Bablet) à Angoulême, mais je ressors malheureusement mitigé de ma lecture. D’abord parce que l’intrigue n’est finalement qu’une bête course poursuite… la visite des différentes planètes est certes dépaysante, et la mise en image est vraiment magnifique... mais rien de bien passionnant en ce qui me concerne. Ensuite, parce que je trouve que le dessin manque parfois un peu de clarté, ce qui a déjà été relevé dans les autres avis. Enfin, parce que j’ai trouvé le dénouement un peu confus, et que j’ai dû le relire, ainsi que les quelques autres passages comportant du texte, pour arriver (je pense) à une conclusion satisfaisante (et surprenante !) Voilà, « Moon deer » est certes un OVNI graphique, et un chouette premier album pour Yoann Kavege… mais une lecture un peu laborieuse en ce qui me concerne.
Alter (Parallèle)
Il y a un peu de la Planète des singes dans cette histoire (je pense à la scène finale du premier film), qui semble jouer sur deux tableaux. Une petite réflexion sur les guerres nucléaires et la conséquence pour notre planète, mais aussi la création d’un monde parallèle, l’intrigue se déroulant ainsi sur « deux Terre » en même temps. C’est cet aspect qui prend le dessus (le titre de l’édition originale était « Parallèle »). Cela dynamise l’intrigue, sans aucun doute. Mais ça la rend aussi souvent difficile à suivre. Les aller-retours dans le temps et « l’espace » ne sont pas toujours très clairs (en tout cas j’ai à plusieurs reprises dû faire une pause et revenir en arrière pour mieux comprendre ce qui se passait, en particulier dans le second tome). Là aussi, comme pour le dessin, cela manque de précision je trouve. N'étant pas fan de la flopée de séries tournant autour des attaques de hordes de zombies, je n’ai pas accroché aux nombreuses scènes dans le New-York parallèle où des Terriens devenus zombies se jettent sur tout ce qui bouge, éliminant les uns après les autres les membres de l’équipage dirigé par le héros (certaines scènes m’ont fait l’effet de prétexte pour faire monter artificiellement la tension et remplir l’histoire sans rien apporter). Le dessin est efficace, mais je ne le trouve pas extraordinaire, avec une colorisation qui lisse un peu trop le rendu. En tout cas je n’ai pas trop accroché au travail de Laval NG (pas mon style, comme avec les cheveux du fils du héros ont des airs de Manga genre « Naruto », mais aussi trop brouillon). Bref, une histoire pas forcément désagréable, mais qui souffre de quelques défauts, et sur laquelle je ne pense pas revenir. Note réelle 2,5/5.
Les Années pattes d'eph'
On retrouve pas mal de choses communes avec certaines séries de Baru dans cet album. La jeunesse populaire, un ton enjoué, une chronique d’un quotidien ordinaire au passage de l’adolescence à l’âge adulte. On est aussi en plein dans cette époque années 1960 (Cabanes était lui aussi ado à cette époque). Aux préoccupations de l’âge des personnages (la drague – voire les premières et nombreuses expériences sexuelles, l’émancipation des adultes), s’ajoute une ode à ces sixties où le rock, de nouvelles modes, faisaient entrer la jeunesse dans la société de consommation. Il y a un côté nostalgique (l’histoire a été publiée dans les années 1990) qui parlera sans doute aux lecteurs les plus âgés. Elle peut aussi laisser de côté une partie des autres. Cette ode à la déconne, à l’insouciance et à la frivolité (mais aussi au machisme assumé) est assez légère, manque clairement de fond. Mais ça se laisse lire. Idem pour le dessin, loin d’être exempt de défauts, mais qui, avec une colorisation lumineuse, n’est pas désagréable. Note réelle 2,5/5.
Un homme normal
Il y a plein d'intentions dans cet album. En premier lieu et la plus évidente de toutes : faire passer Nathan, un jeune autiste Asperger, pour un homme normal. On découvre à un jeune adulte, développeur informatique doué, évidemment. Plus surprenant, il a également un groupe d'amis, plutôt féminin. Il interagit avec elles de manière spontanée (Par exemple il ne prend pas de pincette pour dire à l'une d'elle "toi t'es un peu moche", ahah). Il y a pas mal de situations qui jouent sur son état. Cette vision de l'autisme me semble assez réaliste. Elle est en tout cas traitée de manière intéressante ici. Mais cet album raconte également une histoire teintée de fantastique. Quand Nathan aime un peu trop une personne, il arrive à prévoir les mauvaises choses qu'il va lui arriver. Comme des sortes de vision, il pourra anticiper un accident par exemple. Coincé entre ses sentiments naissants et la peur de ses visions, il aura du mal à décider comment il doit agir. Ce récit a une petite dimension thriller, une des jeunes filles va disparaitre. Nathan et ses copines vont tout faire pour la retrouver. Ce qui va introduire une certaine tension dans le récit. Et pour conclure il y a un petit message écolo survivaliste sur ce qui attend notre société. Cela peut paraitre beaucoup, mais les pièces de puzzle s'emboitent plutôt bien. Toutes ces dimensions sont bien dosées, le tout est cohérent et l'histoire plutôt agréable à lire.
L'Etrange cas du Dr Jekyll et de Mr Hyde
Encore un bon moment passé avec une BD issue de la collection Ex-libris de Delcourt adaptant des classiques de la littérature tels que Dom Juan ou Le Tour du monde en 80 jours et après avoir apprécié récemment Les Enfants du Capitaine Grant, de Jules Verne. Je ne m'attarderai pas sur l'histoire, adaptée de la nouvelle de Robert Louis Stevenson que tout le monde connait ou presque et qui est à présent devenue une expression du langage courant pour décrire une personne qui mène une double vie. Il est tout de même important de souligner la très bonne adaptation en BD de ce récit dont l'histoire reste très fidèle à l'originale. Les découpages scénaristiques de ce diptyque sont bons et maintiennent le lecteur en haleine jusqu'au dénouement final. En ce qui concerne le dessin, le trait appuyé avec beaucoup de hachures et les cases très sombres de Mejan participent beaucoup à l'ambiance oppressante de l'histoire. Un bon 3,5. SCENARIO (Originalité, Histoire, personnages) : 7/10 GRAPHISME (Dessin, colorisation) : 7/10 NOTE GLOBALE : 14/20
Donnington
Le premier album nous permet de découvrir Donnington, prétendument romancier, mais qu’on ne voit jamais écrire – ni travailler d’ailleurs ! Le bonhomme n’a semble-t-il pas de soucis financiers, et traine son dilettantisme au Congo belge. Un polar très classique au rythme mollasson, aux personnages pas très marquants, avec une forte accélération en fin d’album, les révélations s’enchainant. Je n’ai pas été convaincu par cet album, et j’ai failli m’arrêter là. J’avais aussi le troisième tome sous la main et j’ai finalement poursuivi ma lecture. Cet album est plus intéressant je trouve, jouant davantage sur le côté aventure, avec des personnages plus construits et une intrigue moins convenue (et un Donnington qu’on voit enfin taper quelques manuscrits, et qui est moins omniprésent, ce qui aère l’intrigue je trouve !). L’intrigue est plus resserrée, avec moins de personnages, une bonne partie étant un huis-clos sur une minuscule île grecque. Mais j’ai bien aimé cette histoire, qui contrebalance bien la première, qui m’avait déçu. Le dessin de Delitte est pas mal dans le premier tome, mais un peu grossier et daté. Je l’ai trouvé bien meilleur dans le troisième, avec un trait plus fin – là aussi c’est plus agréable à suivre. Deux tomes lus donc sur les trois parus (un quatrième, « Compte à rebours » était annoncé), mais chacun peut se lire indépendamment des deux autres. Si vous ne devez en lire qu’un de ces deux, choisissez « La mort dans l’île » donc.
Nuit couleur larme
2.5 Ce qui m'a le plus marqué avec cet album est l'ambiance qui se dégage du dessin. J'ai tout simplement adoré et c'est pour ça que j'ai emprunté l'album, rien que regarder la couverture me donnait envie de lire cette BD et le dessin ne m'a pas du tout déçu. En revanche, j'ai moins accroché au scénario. Je le trouve pas mauvais, les personnages sont attachants et il y a de bons dialogues. C'est juste que le récit ne m'a pas trop passionné. Le rythme est un peu lent et ça tourne un peu en ronds par moment. Et puis lorsqu'il se passe enfin quelque chose de passionnant....ben je suis pas certain d'avoir tout compris. Après avoir refermé l'album, j'ai eu la sensation que je venais de lire une œuvre qui semblait géniale et qu'il me manquait des éléments pour bien apprécier. Peut-être que je vais mieux accrocher durant une relecture, mais franchement il y a rien qui me donne envie de relire l'album un jour.
Petite mort en un acte
Le titre bien sûr, mais aussi la lecture de la quatrième de couverture, des premières pages, ainsi que le dessin, volontairement rigide, coincé, font immédiatement penser à une pièce de théâtre de boulevard. En fait, j’ai pensé trouver là quelque chose de ressemblant à la pièce « Les faux british ». Bon, certes, c’est quand même nettement moins loufoque et hilarant, mais j’ai quand même apprécié ma lecture. C’est assez amusant – gentiment, mais suffisamment pour que la lecture soit plaisante. Quelques bons mots, des situations absurdes et loufoques, des personnages surjouant rôle et situation (comme pour les « Faux british » on a plusieurs fois l’impression d’être dans une pièce de boulevard médiocre, jouée par de mauvais acteurs, le tout donnant un résultat amusant). Rien d’hilarant donc, mais une lecture plutôt agréable.
Jack & Zita
Jack & Zita est un album crossover issu de la rencontre entre deux séries : Jack le téméraire et Zita la fille de l'espace du même auteur. Toutes deux sont des séries jeunesse, l'une dans une ambiance plutôt urban fantasy en partie inspirée de Jack et le haricot magique, l'autre dans une pure ambiance de science-fiction aventureuse avec vaisseaux spatiaux et robots. Dans cet album commun, ils affrontent une menace davantage issue de l'univers de Jack, donc plutôt ambiance fantasy, et ils vont devoir combiner leurs pouvoirs et leurs alliés pour y faire face. Même si l'auteur avait visiblement prévu qu'ils partageaient bien le même univers, le mélange des deux séries mêle du coup énormément d'éléments, chacun des deux héros amènant avec lui les nombreux camarades, adversaires et éléments issus de ses propres aventures. Sur le papier, c'est sympa. J'aime les rencontres entre différentes séries surtout quand elles sont de styles différents et permettent de confronter les esprits et capacités des uns et des autres. Toutefois ici il faut un peu s'accrocher. Ceux qui n'ont pas lu les deux séries en question seront certainement perdus dans la foule de personnages avec leurs particularités et pouvoirs. D'autant que l'histoire commence directement, sans explication de comment les deux héros se sont rencontrés, et ils sont très vite confrontés à un danger à l'échelle mondiale. Le dessin de Ben Hatke est sympathique et il permet une action dynamique bien adaptée aux pré-ados. L'histoire est rythmé mais un peu décousue, la faute à ce trop grand nombre d'éléments que l'auteur condense dans son histoire. Il y a trop de personnages, trop de sous-intrigues envisagées et rapidement laissées en plan. Il se passe plein de choses partout mais aucune ne parait suffisamment consistante pour capter pour de bon le lecteur. Ca manque de substance. Et puis il y a la conclusion de l'intrigue, avec une scène rappelant fortement la fin de Avengers: Endgame, qui m'a laissé perplexe car je n'ai tout simplement pas compris comment, en deux pages de dialogues, les héros résolvaient d'un coup toute la situation. Je trouve donc ce crossover un peu raté sur le plan de son scénario mais j'ai quand même apprécié l'idée de mélanger les aventures de ces deux héros et ça reste divertissant. Note : 2,5
Téo
Je trouve que cette série Jeunesse arrive à créer une ambiance à la Georges Sand. J'ai lu la série comme une sorte de "Mare au diable" version enfants. On y retrouve beaucoup d'éléments un peu romantiques adaptés à note époque. Le principal élément est pour moi le lien avec la nature qui accompagne le scénario à travers le jardin de la grand-mère ou les balades dans la campagne autour du village. Le graphisme de Tatania Domas fait la part belle à ce lien. À l'image de la peinture romantique elle nous propose de beaux paysages champêtres aux lignes sinueuses. J'ai trouvé que les auteurs mettaient l'accent sur l'expression des sentiments entre Téo et Léa mais aussi avec la grand-mère ou avec la maman de Léa. Les dialogues sont soignés et tirent les enfants vers le haut. L'action rappelle avec nostalgie les parties de jeux d'une gentille bande de gamin(e)s à la recherche d'un souterrain mystérieux ou apprentis détectives au soin de la rivière. Rien de très sérieux dans ces aventures si ce n'est un parfum de mystère qui nous renvoie au romantisme installé par Filippi. En conclusion j'ai trouvé de beaux atouts à cette série pour les enfants avec cette ambiance littéraire assez peu commune. Une bonne lecture à mon avis injustement sous-évaluée.