Les derniers avis (48387 avis)

Par Ro
Note: 3/5
Couverture de la série Hommes à la mer
Hommes à la mer

Comme pour A bord de l'Etoile Matutine et Le Loup des Mers, le dessin de Riff Reb's est ici superbe ! Chaque histoire, quelque soit son ambiance visuelle, est admirable visuellement et ne serait-ce que pour ça, on prend plaisir à simplement scruter les planches. Les histoires, par contre, m'ont moins enthousiasmé. Les quatre premières tiennent des contes et légendes de la mer et je n'ai pas apprécié leur côté prévisible : dès la première page, on sent trop qu'elles vont mal finir. Celle se déroulant en Antarctique m'a laissé un peu sur ma fin : tout ça pour ça ? Et j'avoue ne pas avoir bien compris la finalité de celle sur les galériens. La cinquième, de Joseph Conrad, m'a davantage plu car j'aime son aspect plus réaliste et plus disert également. Mais là encore, j'ai trouvé qu'elle se finissait trop vite et un peu en queue de poisson. Celle de Stevenson, sur le naufrage en cours, est assez amusante, sans plus. Celle de Poe, je l'avais déjà lue et elle m'avait marquée. J'ai apprécié de la voir mise ainsi en image même si j'estime avoir moins ressenti l'émotion que j'avais eue en lisant la nouvelle. Mon imaginaire avait sans doute davantage impressionné ma mémoire que ce que permet une BD. La dernière, avec son équipage de vieillards, est également amusante mais là encore j'ai été un peu déçu par son fin trop abrute : elle se lit trop vite et j'aurais bien aimé suivre davantage ces petits vieux de la mer. En définitive, c'est encore un très bel album de Riff Reb's en terme de dessin, mais des histoires qui n'ont pas vraiment su me charmer.

21/12/2023 (modifier)
Par Ro
Note: 3/5
Couverture de la série Sora Log
Sora Log

J'ai entamé ce manga parce qu'il m'était tombé sous la main mais dans l'idée qu'il allait sans doute me déplaire car je suis allergique aux clichés des shojo à l'eau de rose. Et des clichés et autres tics de ce genre de publication, les premières pages de la série en sont pleines : mise en page éclatée sans décors ou presque, flocons et autres étincelles qui flottent partout dans les pages, bulles de paroles et de pensées dans tous les sens et en partie incompréhensibles : ça commençait mal. Du coup, je me suis dit que j'allais prendre ma lecture au second degré, m'amusant sincèrement des clichés du beau ténébreux mystérieux et renfermé dont l'héroïne allait forcément tomber amoureuse, comme un téléfilm de Noël, avec son lot de dialogues tellement stéréotypés que j'en rigolais déjà. Mais finalement, au bout de quelques pages, j'ai trouvé que ce n'était pas si mal que ça. Déjà le dessin est meilleur que sur les couvertures et les quelques illustrations de chapitre que je trouve assez moches. La tête du héros est un peu bizarre, avec un menton en galoche, mais dans l'ensemble les planches sont bien dessinées et l'héroïne est mignonne. Et c'est précisément le caractère de cette dernière qui a su me charmer et me faire rentrer dans l'histoire. D'apparence un peu niaise et romantique au premier abord, elle se révèle en fait rayonnante, dotée d'un caractère bien affirmé et d'une bonne intelligence. J'ai apprécié qu'elle ne se laisse pas faire, pas comme la bonne japonaise bien soumise, et qu'elle affronte la pression que les uns et les autres essaient de lui mettre en l'affrontant directement, avec des paroles justes et sans s'énerver. L'intrigue se révèle du coup éviter les trop banals quiproquos et incompréhensions entre personnages qui plombent et ralentissent artificiellement le développement de ce type d'histoire. Notamment, la romance entre les deux protagonistes progresse bien plus vite qu'on pourrait le penser, et la finalité de l'histoire n'est pas qu'ils s'avouent enfin leurs sentiments mais quelque chose d'un peu plus compliqué au-delà de cette étape. Et alors qu'au début, on pense que tout se base sur l'attente du dévoilement d'un mystère concernant le héros, afin de comprendre pourquoi il est aussi renfermé et a si mauvaise réputation, en fait il s'avère qu'il y a un autre mystère concernant l'héroïne qu'elle avait elle-même oublié. Dommage que sa révélation, qui représente le plus gros du dernier tome, s'avère un peu bidon au final, ou du moins qu'elle peine à expliquer le comportement aussi obstiné du grand frère. Pour ce qui est de ma lecture, j'ai préféré le premier tome qui raconte la rencontre et la mise en place de la romance, cette période où on a hâte de les voir s'avouer leurs sentiments. Les deux tomes suivants sont un peu plus laborieux car le rythme retombe mais ils développent quand même quelques sous-intrigues intéressantes. Et le dernier tome m'a un peu déçu avec sa révélation pas terrible mais la conclusion de l'ensemble a suffi à me satisfaire. Une jolie love story plutôt intelligente et mature malgré mes craintes initiales.

21/12/2023 (modifier)
Par Josq
Note: 3/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série Terror-Island - Une terrifiante aventure de Mickey Mouse
Terror-Island - Une terrifiante aventure de Mickey Mouse

Retour aux créations originales Disney de chez Glénat pour Alexis Nesme, mais cette fois sans Lewis Trondheim au scénario. Cette absence ne se remarque en rien, et l'album est vraiment au même niveau que le précédent, voire un peu au-dessus. Le gros atout de ce récit, c'est le nombre important de références que l'auteur-dessinateur s'amuse à glisser dans son récit. Un nombre peut-être trop important, d'ailleurs, car parfois, elles semblent introduites un peu au forceps, notamment toutes les péripéties à la Indiana Jones à l'intérieur du temple. Néanmoins, ces allusions sont souvent judicieuses et très amusantes, et rythment agréablement le récit. Par ailleurs, l'autre gros atout de cet album, c'est évidemment son dessin. Alexis Nesme a une patte graphique d'une élégance que n'égale que son aisance. Le dessin est extrêmement agréable à l'œil, et le dessinateur nous offre en outre des planches occupant parfois jusqu'à une double-page qui sont d'une beauté incroyable, remplie de détails qu'on s'amusera à déceler en s'y attardant bien volontiers. Toutefois, comme dans le premier tome, les nœuds scénaristiques sont plaisants mais se révèlent un peu trop faciles lorsqu'ils sont enfin dénoués. De même, la présence de Pat Hibulaire et de son avocat est quasiment réduite à un running gag (fort amusant au demeurant), même si le scénario essaye de la justifier dans le retournement final. C'est probablement ce qui empêche à nouveau cette création originale Glénat de se hisser plus haut et de prétendre au titre de chef-d'œuvre ou tout simplement d'excellente bande dessinée. Elle reste une lecture plaisante, qui ne dépare en rien dans une bonne bibliothèque.

21/12/2023 (modifier)
Par Josq
Note: 3/5
Couverture de la série Horrifikland - Une terrifiante aventure de Mickey Mouse
Horrifikland - Une terrifiante aventure de Mickey Mouse

Lewis Trondheim continue son exploration de la mythologie disneyenne, avec cet ouvrage qui, cette fois, ne s'oriente plus sur la voie du pastiche, mais propose quelque chose de nouveau. Le dessin d'Alexis Nesme est la principale source d'identité de l'album, il est joli, élégant et très efficace, on a envie de se perdre dans ses cases et l'univers graphique qu'elles proposent. Au niveau du scénario, c'est plus convenu. L'humour est tout-à-fait plaisant, dans la continuité des personnages qu'on connaît. Bien sûr, il n'y a rien de révolutionnaire mais on sourit volontiers à ces gags bon enfant, quand bien même ils ne cassent pas trois pattes à un Donald. Notons quand même un art de la transition entre les gags qui renforce largement leur efficacité (par exemple, lorsque Donald parle de rentrer chez lui en appuyant sur un bouton qui fait sortir un automate dans son dos et que Mickey lui dit "ne fais surtout pas demi-tour", ou quand Mickey court vers un endroit en disant "il y a du Pat là-dessous", ce qui nous transporte la case d'après dans un souterrain juste sous ses pieds où se trouve effectivement Pat Hibulaire). Quoiqu'il en soit, rien de renversant, ni dans l'humour, ni dans le récit, mais la narration, alliée au joli dessin fait de la lecture de cet album un bon moment.

21/12/2023 (modifier)
Par Ro
Note: 3/5
Couverture de la série Mes quatorze ans - Enquête sur ma découverte de la sexualité
Mes quatorze ans - Enquête sur ma découverte de la sexualité

A trente ans, Lucie Mikaelian a retrouvé le journal intime de ses quatorze ans où elle parlait très ouvertement de sexe, de ses envies et de tout ce qu'elle ressentait dans sa vie autour de ça, de ses amies et des garçons. Elle a alors utilisé ce message issu de son passé pour analyser la manière dont s'est construite sa propre sexualité d'adulte, et elle l'a tout d'abord présenté sous la forme d'une podcast avant de s'associer avec Jeanne Boëzec et Lisa Chetteau pour l'adapter en bande dessinée. Elle y livre du coup les paroles directes et crues de celle qu'elle était adolescente, avec ici et là quelques petites réflexions de la femme qu'elle est devenue. Je l'avoue sans honte : j'ai lu cette BD comme un voyeur. Ma motivation : découvrir le quotidien intime d'une adolescente et sa découverte de son corps et de la sexualité, et la comparer à mes propres expériences. Car forcément, à cet âge là, un adolescent garçon ne voit que son côté des choses et le pendant féminin est un pur mystère. Que n'aurais-je pas donné à cette époque pour pouvoir lire un journal intime aussi direct sur le sujet que celui là ? Sur la forme, c'est un mélange plutôt bien fait des paroles a priori directement issues du journal intime et d'une mise en scène plus globale de la vie de l'héroïne telle que l'autrice s'en souvient. Le dessin est simple, facile à lire et il se permet une mise en page libre et variée qui fonctionne bien. Ca se lit comme un roman graphique fluide, le récit de toute une année scolaire, celle de troisième pour l'héroïne. Et c'est d'ailleurs ce qui m'a surpris ici. Je vais faire mon vieux réac mais en troisième, j'étais hyper loin d'avoir les préoccupations de l'héroïne : à l'époque, je n'avais même pas encore embrassé de fille et la chose m'attirait tout en me faisant peur. Elle, au contraire, sort déjà avec des garçons et surtout veut vraiment passer à l'acte... et le fera au final de manière très assidue... Certes on dit que les filles sont plus matures que les garçons, mais les garçons avec qui elle fait ça sont eux aussi en troisième ou seconde. Du coup, cela donne à mes yeux un étonnant mélange entre des préoccupations et des actes que j'attribuerais plus à une vieille lycéenne, et des réactions et comportements sociaux de pré-adolescente, certaines de ses amies n'ayant même pas encore leurs règles. De sexe, on en parlera souvent mais on n'en verra aucune scène autre que les moments d'après sous les draps : désolé pour les voyeurs frustrés sur ce plan là. Mais on en apprendra beaucoup sur les envies et obsessions de l'héroïne et probablement de nombre de filles comme elles. Et on ressentira ce rappel qu'à l'adolescence ce besoin de passage à l'acte est autant une poussée hormonale qu'une pression sociale : il faut l'avoir fait pour être intégré et devenir une vraie femme ou un vrai homme. Trop la honte si tu n'es jamais sorti avec personne ! Trop la honte si tu es encore vierge ! Tout cela est présenté avec sincérité et une certaine légèreté. On reconnait les travers de l'adolescence, les idées préconçues, l'immaturité et les changements brutaux d'avis et de passions. Rien n'y est sombre même si tout n'est pas toujours rose pour l'héroïne. Et on en ressort instruit sur sa propre adolescence et son rapport à la sexualité à l'époque.

21/12/2023 (modifier)
Couverture de la série Le Chemin de Saint-Jean
Le Chemin de Saint-Jean

C’est une sorte de transposition d’un journal qu’aurait pu tenir Baudoin – et d’ailleurs chaque réédition se voit augmentée de quelques pages. J’ai lu l’édition de 2002, dans un très très grand format, qui doit gêner pour la ranger dans une bibliothèque, mais qui offre un espace immense au dessin et à l’inspiration de l’auteur. Je comprends que certains lecteurs n’aient pas trouvé leur bonheur dans une œuvre qui ne raconte pas vraiment une histoire. Mais j’ai bien aimé cette lecture. Le texte, très poétique, agglomérat d’annotations, d’observations, de souvenirs réactivés est de ceux qui m’attirent. Et le dessin de Baudoin – surtout dans ce très grand format ! – accompagne très bien le texte. Il utilise très bien le Noir et Blanc, en alternant un trait très fin et précis avec un trait bien plus gras, virant parfois à l’abstraction. Une lecture reposante et agréable en tout cas. Note réelle 3,5/5.

21/12/2023 (modifier)
Couverture de la série Vers la tempête
Vers la tempête

Je suis sorti moins enthousiaste que Gaston de ma lecture. Mais je dois dire qu’elle est plutôt agréable. Surtout que, contrairement à Gaston qui y est habitué, toutes les tournures de phrases ou les termes typiquement québécois donnent quelque chose de plaisant (comme dans les « Paul »). C’est un album autobiographique, le premier que je lis de cet auteur. Il y évoque sa volonté de devenir bédéiste. Mais surtout ses problèmes personnels : amoureux (avec une situation tendue avec sa colocataire), familiaux (relations difficiles avec ses parents, son grand-père), mais aussi sa volonté de poursuivre dans le karaté, alors même que son grand maître et professeur est atteint d’un cancer. Il va suivre une psychothérapie, pour se sortir d’une dépression qui le guette. Très autocentré, cet album ne laisse néanmoins pas le lecteur sur le côté, ça se laisse lire facilement. Car la narration est fluide, et le dessin de Bérubé très simple, mais aussi très lisible. Si les passages de combats de karaté m’ont parfois semblé trop long (je ne suis pas vraiment amateur), le reste, y compris les problèmes familiaux et/ou nombrilistes de l’auteur passent très bien.

21/12/2023 (modifier)
Couverture de la série Thésée et le Minotaure
Thésée et le Minotaure

Une des bonnes surprises dans la collection, cet album se tient très bien tout seul et à le mérite de tenir en un one shot. J’ai trouvé la partie graphique un peu étonnante mais je m’y suis fait. Mais la grande qualité de l’album est de retracer de belle manière la vie de Thésée, les débuts, le milieu, la fin … Rien de nouveau mais très agréable pour ceux, qui comme moi, n’ont que le passage avec le Minotaure en tête (nota : à l’inverse de Dédales et Icare, le labyrinthe est ici réussi ;) Ce fils de Posseïdon mérite qu’on s’attarde dessus.

21/12/2023 (modifier)
Par Gaston
Note: 3/5
Couverture de la série Marvels
Marvels

2.5 Je me suis rendu compte récemment que je n'avais lu cette série alors que je pensais que c'était le cas et je viens de corrige ce trou dans ma culture comics. Le dessin ultraréaliste d'Alex Ross est vraiment très beau et c'est un régal pour les yeux. Cela dit c'est peut-être un trait mieux adapté pour de l'illustration que pour l'art séquentiel parce que c'est un peu figé lorsqu'il y a de l'action, mais j'ai déjà vu pire alors ce petit défaut ne m'a pas trop dérangé. Quant au scénario, Busiek rend hommage à Marvel en montrant les moments clés de cette univers des années 40 aux début des années 70. Les fans de Marvel vont reconnaitre les références aux vieux comics et vont apprécier. J'avais un peu peur que le scénario ne soit qu'une suite de référence, mais il y a un vrai scénario et le personnage principal est un peu attachant. Je trouve tout de même que le scénario a un problème majeur: c'est trop réaliste et comme le dit Cassidy le réaliste cela va mal avec les super-héros. Du coup, des trucs que je laisse passer dans des histoires Marvel 'normales' me font lever les sourcils ici: pourquoi New York ressemble au New York qu'on connait alors qu'il y a des grosses bagarres entre super-héros et super-vilain tous les jours ? Il y a pas de dommage permanant ? Pourquoi il y a juste les Quatre Fantastiques qui affrontent la grosse menace que représente Galactus ? Et je pourrais continuer longtemps ! Je pense que vu qu'on joue la carte du réaliste, en aurait pu essayer de créer un univers Marvel plus réaliste aussi. En tout cas, je trouve qu'à cause de ça, le récit est au final moyen même si j'ai aimé plusieurs scènes.

20/12/2023 (modifier)
Couverture de la série Elecboy
Elecboy

Une série qui possède de beaux atouts, mais qui ne m’a pas contenté autant que je l’espérais au travers des premières pages. D’abord le dessin de Salaün, franchement très bon, et très beau. Ultra réaliste par moments. En tout cas agréable, dynamique, avec une colorisation elle aussi réussie. L’histoire est à la fois simple et complexe, et se déroule sur plusieurs plans, qui convergent peu à peu. Disons que tous les passages post-apocalypse, dans une Amérique des grands espaces d’après la catastrophe, sont assez sympas. Ça fait Mad Max parfois, avec quelques touches de révolte indienne, au XXIIème siècle. Ces passages sont relativement classiques, mais cette partie de ‘intrigue, qui oppose deux clans dans un monde où l’eau manque, où les I.A. menacent, est la plus facile à appréhender. C’est un peu plus complexe – et un chouia moins intéressant – dès lors qu’apparaissent les entités robotiques, ces I.A. qui auraient pris le pouvoir, et qui semblent vouloir anéantir l’espèce humaine : ces scènes sont d’ailleurs traitées de façon froide (très « métalliques » pour les personnages, avec de simple décompte et autres localisations des « cibles » pour les attaques). A côté, sur la Terre dévastée, une nouvelle Église renait, mais là je n’ai pas tout compris, comme je n’ai pas tout saisi des I.A. et de leurs actions. Au final, malgré des zones d’ombres et des passages moins intéressants, j’ai quand même apprécié cette lecture.

20/12/2023 (modifier)