Marvels

Note: 3.45/5
(3.45/5 pour 11 avis)

Will Eisner Award 1994 : Best Finite Series/Limited Series La genèse des héros de la Marvel revisitée par Ross et Busiek


Alex Ross Crossover Marvel New York Super-héros Univers des super-héros Marvel Will Eisner Awards

Bienvenue à New-York. Ici, des silhouettes enflammées survolent les rues, des hommes aux costumes hauts en couleurs réduisent en poussière le verre et le béton tandis que des créatures venues de l'espace menacent de dévorer notre planète. Bienvenue dans l'univers Marvel où l'ordinaire et l'extraordinaire se côtoient quotidiennement. Bienvenue dans le monde des miracles. assistez en témoins privilégié à l'avènement de ces êtres hors du communs. Pour la première fois, arpentez l'Univers Marvel à partir d'une nouvelle perspective... la vôtre.

Scénario
Dessin
Couleurs
Editeur / Collection
Genre / Public / Type
Date de parution Janvier 1994
Statut histoire One shot 1 tome paru

Couverture de la série Marvels © Panini 1994
Les notes
Note: 3.45/5
(3.45/5 pour 11 avis)
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12/09/2002 | ArzaK
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Par Gaston
Note: 3/5
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2.5 Je me suis rendu compte récemment que je n'avais lu cette série alors que je pensais que c'était le cas et je viens de corrige ce trou dans ma culture comics. Le dessin ultraréaliste d'Alex Ross est vraiment très beau et c'est un régal pour les yeux. Cela dit c'est peut-être un trait mieux adapté pour de l'illustration que pour l'art séquentiel parce que c'est un peu figé lorsqu'il y a de l'action, mais j'ai déjà vu pire alors ce petit défaut ne m'a pas trop dérangé. Quant au scénario, Busiek rend hommage à Marvel en montrant les moments clés de cette univers des années 40 aux début des années 70. Les fans de Marvel vont reconnaitre les références aux vieux comics et vont apprécier. J'avais un peu peur que le scénario ne soit qu'une suite de référence, mais il y a un vrai scénario et le personnage principal est un peu attachant. Je trouve tout de même que le scénario a un problème majeur: c'est trop réaliste et comme le dit Cassidy le réaliste cela va mal avec les super-héros. Du coup, des trucs que je laisse passer dans des histoires Marvel 'normales' me font lever les sourcils ici: pourquoi New York ressemble au New York qu'on connait alors qu'il y a des grosses bagarres entre super-héros et super-vilain tous les jours ? Il y a pas de dommage permanant ? Pourquoi il y a juste les Quatre Fantastiques qui affrontent la grosse menace que représente Galactus ? Et je pourrais continuer longtemps ! Je pense que vu qu'on joue la carte du réaliste, en aurait pu essayer de créer un univers Marvel plus réaliste aussi. En tout cas, je trouve qu'à cause de ça, le récit est au final moyen même si j'ai aimé plusieurs scènes.

20/12/2023 (modifier)
Par Bruno :)
Note: 5/5
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On a tout dit au sujet de la maitrise picturale de Alex Ross. Quelle chance on a qu'il ait eu, comme nous, le coup de foudre pour le genre et, par dessus le marché, une intelligence manifeste à l'analyser et le mettre en scène avec une fidélité miraculeuse dans son rendu, pourtant peint ! C'est qu'on les reconnait tous ! La page de garde de cette merveille est une véritable capsule temporelle dans son exécution, si précise, de toute une époque pleine de trouvailles graphiques et scénaristiques. Rien que l'attitude de Susan Storm, Franklin dans ses bras, et je me retrouve avec mon Nova ouvert sur les cuisses, perdu dans les difficultés conjugales et familiales des FF ! Mais la grande réussite de ce recueil est d'avoir pris le point de vue de ce reporter -le notre, donc : extérieur- pour chroniquer bien quarante ans des délires Marvel ayant frappé la ville de New York ! J'ai fais la visite de ma propre culture -rêvée- en parcourant ces pages superbes, composées des clichés -et instantanés- d'évènements qui ont, sans que je le sache ni ne le décide, formé mon goût pour le genre du super-héros (fiction extrêmement spécifique) comme filtre pour appréhender une réalité infiniment moins séduisante et qui, dans le même temps, m'ont ouvert l'esprit aux motivations des autres, en m'explicitant les raisons de leurs comportements au travers des affres personnelles de Spiderman et Cie. On ne se rend compte de ce que nous ont transmis les artistes -les bons !- que lors ce qu'il est trop tard pour revenir en arrière ; d'où l'intérêt (la nécessité) d'une exposition la plus large possible aux sources de création les plus variées. Pour l'amateur, Marvels emplit l'âme comme le ferait la clarté solaire et, si je frémis à la vue des Sentinelles survolant la ville, si mon coeur se serre au souvenir du destin de Gwen Stacy, je ne peux m'empêcher de rejoindre son point de vue poétique à l'invasion Atlante des rues de New-York ; et son ravissement m'accompagne alors que j'admire, positivement ébloui, l'éclat de lumière irisé sur l'épaule de Galactus, tout là-haut.

21/10/2023 (modifier)
Par Ems
Note: 4/5

"Marvels" c'est dès le premier contact un dessin ultra-réaliste au rendu peinture. C'est très beau mais le rendu est dense, certaines pages paraissent très chargées. Le scénario revisite l'histoire des personnages Marvels au travers des yeux d'un journaliste photographe. L'intérêt réel de ce type de récit réside dans l'approche humains/super-héros. La relation complexe entre ces 2 communautés est bien retranscrite, elle est surtout abordée et non ignorée. Il manque des nuances dans cette approche parfois, les interprétations sont souvent radicales mais il est impossible de traiter tous les cas spécifiques, il faut s'en tenir à des généralités. L'expérience de cette lecture vaut le coup, le contenu est cohérent avec l'univers Marvel. Récemment, j'ai lu Les Vengeurs - Les plus grands héros de la Terre qui semblait jouxter ce récit. Ce comics transversal est donc cohérent et didactique pour les néophytes et apporte une vision des super-héros sous un angle différent pour tout le monde. Un agréable divertissement.

08/04/2011 (modifier)

Je ne suis pas un grand fan de super héros en pyjama. Le seul comics que j'ai sur ce thème est d'ailleurs le Dark Knight de Miller. Après quelques avis élogieux ici et là (surtout "là" pour le coup ), je me suis finalement jeté à l'eau. Le concept est étonnant : l'arrivée des super héros Marvel est vécue par un journaliste qui nous relate leur relation, l'accueil (bon ou mauvais) du public, sans jamais avoir la vision propre de ces personnages hauts en couleurs (et en collant moule-burnes). On a donc du mal à suivre les alliances/ruptures entre super héros, puisqu'aucune raison n'est donnée, et qu'on subit tout, exactement comme le journaliste, en se posant des questions. Ceux qui connaissent un peu l'univers savent ce qu'il s'est passé à un moment donné de la vie de ces êtres supérieurs, mais il est intéressant de voir la réaction de personnes étrangères à tout ça. Mais tout ça donne une intrigue très décousue, où l'on ne fait que subir au fil des pages des aventures extérieures. C'est un poil dommage, et surtout (surtout !) : ça manque quand même cruellement de Batman................ Alors pourquoi le recommander si je le trouve si moyen ? Simplement car le dessin est majestueux. Rares sont les BD où chaque page est un vrai tableau de peinture. C'est beau, et c'est suffisant pour ne pas me faire regretter l'achat du livre.

30/07/2008 (modifier)
Par Ro
Note: 4/5
L'avatar du posteur Ro

Il faut sans doute assez bien connaître les classiques de Marvel pour apprécier cette BD mais moi-même qui en ai lu juste quelques-uns, j'ai ressenti une part de la nostalgie et de la qualité de l'hommage qui se dégage des pages de Marvels. Car cette BD repose sur deux idées : celle de rendre hommage aux grands héros classiques de l'univers Marvel d'une part, mais aussi celle de les présenter non plus vus à leur côté mais par les yeux des êtres humaines normaux, ceux de la rue, qui les voient évoluer au-dessus d'eux comme des dieux ou des démons. Une manière de revivre des évènements cruciaux de la saga Marvel d'une nouvelle façon, leur donnant au passage une nouvelle vie et plus de profondeur. Le dessin est parfait pour ce type d'oeuvre. A la fois superbe (talent d'Alex Ross oblige), il est en outre tellement réaliste qu'on croirait voir des photos aux effets spéciaux impressionnants. Giant Man ou Galactus vus par les yeux d'hommes au niveau du sol a quelque chose de vraiment fort. Et les autres héros sont tout aussi réussis. Je pense par exemple à la Torche Humaine (l'androïde premier du nom) et la superbe manière dont Ross donne l'impression qu'il irradie sa propre lumière, ou encore Spider-man dont les plis réalistes dans le costume rappellent qu'il n'est finalement qu'un jeune homme qui n'a pas de quoi se payer le superbe costume ultra-design qu'on voit dans les films récents. Alors on peut ne pas apprécier ce type de dessin, ce photoréalisme un peu grandiloquent et un peu figé, mais non seulement le talent est pour moi indéniable mais en plus je trouve qu'il colle parfaitement avec l'ambition de Marvels. Quant au récit, j'avoue que je craignais les hommages mièvres et superficiels que le même Alex Ross avait rendus avec Paul Dini aux héros DC Superman / Batman / Wonder Woman.... Mais ici le récit, sans être pour autant vraiment profond, est nettement plus intéressant et plus prenant. Et comme dit plus haut, il permet de découvrir ou redécouvrir avec un oeil nouveau des moments cruciaux de l'histoire de Marvel, l'évènement le plus marquant pour moi étant la première arrivée de Galactus. Autant j'avais trouvé le récit original de Stan Lee et jack Kirby un peu désuet quand je l'ai découvert il y a peu de temps seulement, autant le revoir ainsi interprété et vu par des yeux totalement différents y ajoute beaucoup de force et d'intérêt. Bref, une très bonne lecture, un très bon dessin et un excellent hommage même s'il ne convaincra sûrement pas ceux qui ne sont pas ne serait-ce que légèrement amateurs de super-héros et de l'univers Marvel classique.

24/07/2007 (modifier)
Par LaurentG
Note: 5/5 Coups de coeur expiré

Oui il s'agit d'une oeuvre à part dans l'univers des comics, comme Alex Ross à l'art de savoir en créer (souvent avec son comparse Busiek d'ailleurs). Et il n'y a pas de mal à dire qu'il faut la lire au second degré : peu importe que l'on tente de se placer du point de vue de monsieur-tout-le-monde, il s'agit d'une histoire de super-héros nom d'un chien ! On ne fera pas de Spider-Man Jean Valjean, ni de Hulk Le Comte de Monte-Cristo ! Ce n'est pas de la littérature classique, ni même une histoire se voulant réaliste. Le truc est de se laisser guider par les superbes planches de Mr Ross et le fil conducteur, certes un peu "facile", de Mr Busiek. Ce qui pourrait rebuter certains lecteurs est : - le style hyper-réaliste de Ross : moi, j'adore, et c'est véritablement U-N-I-Q-U-E dans le monde des comics, et même de la BD, croyez-moi ! - le côté un peu "lent" de la narration, qui éloigne cette histoire des classiques "BLAM ! CRUNCH ! KA-BOOM !" habituels des comics...

23/06/2007 (modifier)

J'interviens ici pour défendre cet ouvrage qui est l'un de mes préférés et que je trouve fort sévèrement jugé. Les dessins : Bon, les goûts et les couleurs, n'est-ce pas. Au delà, c'est vrai que si vous appréciez les silhouettes mal proportionnées, les visages inexpressifs et les couleurs criardes caractéristiques de la majorité des comics, vous risquez d'être déçu. Le dessin est bien maîtrisé, les couleurs sobres sans être fades, les super-héros ne sont pas fluos et il ressemble à des hommes. Et c'est pas plus mal vu que la plupart sont quand même censés être (à tout le moins) des humanoïdes ! Bref, c'est mieux dessiné que la plupart des comics. Faut aimer le style réaliste, c'est sur, mais de la à dire que Ross ne sait pas dessiner, y a un pas que vous ne franchirez pas chez moi. Le scénario : Alors, c'est sur que ça manque de coups de poing dans la g..., de damned !, de je-vais-te-paralyser-avec-mon-pouvoir-nucléaire. Alors oui, les superhéros s'agitent en arrière-plan (quoique tout le livre ne parle que d'eux) et c'est bien sur l'idée géniale du scénario : présenter les agissements des super-héros du point de vue de l'homme de la rue, lequel, coincé dans le métro, les voit se battre dans le ciel sans rien comprendre à ce qui se passe. On voit ici la population de la ville totalement dépendante de la venue des êtres supérieurs, sauveurs autoproclamés, pour assurer sa survie. On voit les hommes "normaux" incapables de se défendre seuls mais également incapables de comprendre leurs défenseurs, leurs motivations, leurs agissements (les 4 fantastiques vont-ils arriver pour empêcher Galactus de détruire la ville ? Personne ne sait. Marnor est-il bon ? Personne ne sait non plus. La population est dans l'ignorance des plans des super-héros qui la défendent), totalement infantilisés, passant de l'admiration béate à la haine irrationnelle et vice-versa. Bref, entre la population de New York et les super-héros se dessinent des rapports dominants/dominés éminemment pervers. Evidemment, ce n'est pas du niveau de Spiderman vs Rhino... La réflexion sur l'idéologie du super-héros (et l'infantilisation résultante du reste de la population) est une des clés du scénario et, perso, j'ai trouvé ça génial. Si l'homme ne sait plus assurer sa survie qu'en s'en remettant à des êtres supérieurs qui, pas plus que les super-vilains, ne daignent lui faire part de leurs motivations ni de leurs plans et n'ont de compte à rendre à personne, alors l'homme est mal barré. En gros : méfions-nous des sauveurs auto-proclamés ! Le perso principal est ronchon ? Oui et tellement humain, à mille lieux des persos hyper-positifs ou hyper-négatifs mais sans profondeur psychologique des histoires classiques. Ca peut déplaire, c'est sur, Loïs Lane ou Lex Luthor sont plus faciles à comprendre. Le perso se répète ? Disons qu'il se pose des questions, évoluant de la fascination à la répulsion sans jamais trouver de réponses. Au lecteur de se faire une opinion. Les invraisemblances ? Il y en a ? Quoi ? Captain America est de la partie et Hitler ne se fait pas ramasser en 42 (mais peut-être a-t-il trouvé la lance de Longinus) ? Quoi ? On ne voit pas la reconstruction de immeubles détruits par les combats ? Franchement, veut-on vraiment parler des invraisemblances qui émaille le genre super-héros ? Comment fait le bouffon vert pour voler sur son aile minuscule ? Comment Superman respire-t-il dans l'espace ? Vous le savez, vous ? En résumé, pour moi, Marvels est une fantastique histoire sur le thème des super-héros, pas une histoire de super-héros, faut pas se tromper ! Alors, pour citer l'un des critiques précédents, si vous cherchez un Marvel du style : "Ferme ta gueule, réfléchis pas trop, regarde-les faire, et sois fasciné", passez votre chemin mais si vous voulez lire une histoire qui dynamite intelligemment le mythe, allez-y. Vous ne serez pas déçu. Et après, allez lire Powers, Superman - For All Seasons et Gotham Central, c'est pas mal non plus. Notez que, comme Kingdom Come (l'une des mauvaises idées de DC, parait-il), Marvels a reçu le prix Eisner qui récompense les meilleures bd de l'autre côté de l'Atlantique...

18/06/2007 (modifier)
Par Spooky
Note: 3/5
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Bon, je ne suis pas un spécialiste de Marvel, ni de l'univers des super-héros non plus, même si j'ai quelques notions héritées de lointaines lectures de Strange et autres Titans. Je ne suis donc pas à même de juger avec le maximum de clés en mains cet ouvrage qui ressemble à un OVNI. Cependant je peux quand même un peu en parler, vu qu'on me l'a prêté (merci Enclume) et que je lis tout ce qui me passe entre les mains. Bon, trêve de bavardage et passons aux spookysmes. J'avoue qu'avec la couverture de l'édition Semic, je n'avais aucune idée de l'identité des auteurs de "Marvels". J'ai commencé la lecture sans m'en soucier. Et puis le dessin me disant vaguement quelque chose, je me suis arrêté pour vérifier : Alex Ross ! Okay, le gars qui fait des fantastiques couvertures et de beaux "art-of". J'aime beaucoup ce qu'il fait en général (enfin, le peu que j'en ai vu me reste gravé dans la mémoire). Ici il a un style très particulier, assez photoréaliste, accompagné de couleurs très claires. Au final, j'ai été un peu déçu par ce dessin. En effet celui-ci ne me semble pas vraiment dynamique. J'ai eu un peu l'impression de voir une suite de tableaux, et donc d'images figées. Or, la caractéristique des comics des super héros est au contraire le choix d'être toujours en mouvement. Cette impression est renforcée par le scénario de Kurt Busiek, ou plutôt son orientation artistique, car ce terme n'est pas galvaudé ici. "Marvels" est en effet une suite de passages obligés des grands évènements de l'univers Marvel (énumérés par mes camarades, donc je n'y reviens pas), avec pour seul liant une vague histoire de journaliste passionné par cette émergence et persistance de super héros et mutants. Le gars est chiant, passe son temps à se lamenter sans réellement agir. La passivité est donc le maître mot de ce comics. Raté. Au final, j'ai donc pris un peu plus de plaisir à essayer de reconnaître Daredevil ou les X-Men au cours d'un vernissage qu'à vraiment m'intéresser à l'histoire, qui n'offre aucune originalité, même pour un semi-néophyte comme votre serviteur. Ils auraient dû mettre Stan Lee, tiens, ça aurait été rigolo. Note finale : 2,5/5.

10/03/2007 (modifier)
Par bab
Note: 3/5
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Voilà une bd un peu atypique dans son genre. La première chose qui frappe ce sont les dessins. Au delà du fait qu’ils sont totalement différents de ceux qu’on peut rencontrer dans ce type de bd, ils sont vraiment très très jolis. La lumière est parfaite et le style réaliste appliqué aux Marvels leurs donne une autre dimension. Plus ancré dans notre monde. De plus, j’ai trouvé l’approche originale, voir ces super héros par les yeux d’un humain spectateur de tout ça est franchement intéressant. Du coup, les problématiques propres aux Marvels qui sont les sujets des comics en général, nous est totalement invisible : ce n’est pas le sujet de cette bd. Ici, on nous montre comment un humain ordinaire vit et perçoit un monde peuplé d’être aux pouvoirs extraordinaires. Après on partage ou non son point de vue et ses idées, ça c’est subjectif. Le problème est qu’en adoptant un style hyper réaliste, on s’attend à quelque chose qui tient la route niveau cohérence du scénario par rapport au cadre ou sont placés les personnages. Et c’est là que le bas blesse. Avec la pléiade de super héros présents, placés dans un contexte historique et réel, étalé sur une cinquantaine d’années, on a vite fait de créer quelques invraisemblances. Mais on ne s’y attache pas dans un comics, pourquoi s’y attacher ici ? Par ailleurs, si on n’a pas une culture Marvels et comics assez conséquente, on passe à côté de beaucoup de choses, et pour un non initié, l’histoire peut être très dure à suivre en fonction des événements majeurs de la vie des super héros, dont la trame n’est pas détaillée, puisque vu d’un point de vue d’un spectateur ignorant tout de la vie « intime » de ces héros. A lire pour les dessins superbes et cette approche originale, mais il faut s'affranchir d'une petite culture Marvel auparavant pour ne pas être débarqué.

12/01/2005 (modifier)
Par Cassidy
Note: 1/5

Le dessin "quasi-réaliste" d’Alex Ross a été à la mode dans le milieu des comics pendant un certain temps. Les 2 principaux éditeurs, DC et Marvel, semblaient mourir d’envie de voir leur super-héros redessinés non plus comme des personnages de BD ou de cartoon, mais comme des "vrais gens". Mais plutôt que de se contenter de demander à Ross de dessiner des couvertures ou des posters, ils lui ont fait faire des BD entières, ce qui restera l’une des grandes FAUSSES bonnes idées de l’histoire des comics, puisqu’elle donna lieu à des BD toutes plus médiocres les unes que les autres. Pour DC, ce fut notamment "Kingdom Come" et, pour Marvel, "Marvels". Les fausses bonnes idées, hélas, "Marvels" les accumule. Déjà, pour être en adéquation avec le dessin de Ross, le scénar de Busiek se veut lui aussi "quasi-réaliste" (l’histoire est racontée du point de vue d’un être humain normal et se déroule en parallèle à des événements historiques du monde réel, comme la seconde guerre mondiale). Or, primo, super-héros et réalisme font rarement bon ménage, et secundo, l’une des rares fois où ça a donné quelque chose de bien, ça a donné quelque chose de tellement mémorable qu’il est difficile de passer après sans souffrir de la comparaison… N’est pas Alan Moore qui veut et, hélas pour "Marvels", le traitement de ce concept par Busiek n’arrive pas à la cheville de "Watchmen". Il échoue complètement dans sa tentative de donner un aspect réel à tout cela, les invraisemblances propres aux super-héros Marvel étant inconciliables avec cette ambition de réalisme. Ainsi, tous les héros semblent avoir élu domicile à New York et nulle part ailleurs ; les affrontements entre personnages surpuissants sont si fréquents et destructeurs qu’on a l’impression qu’ils dévastent la moitié de la ville environ une fois par an, mais malgré ça elle semble toujours pimpante, intacte, propre et souriante… Dans "Watchmen", l’existence de surhommes dans le monde réel rendait ce monde différent du nôtre : les inventions dues aux super-cerveaux de Dr. Manhattan et Ozymandias faisaient que les années 80 de "Watchmen" sont plus avancées technologiquement que nos années 2000 ; Dr. Manhattan avait permis aux Américains de gagner la guerre du Viêt-Nam… Rien de cela dans "Marvels" : le monde a suivi le même cours que le nôtre, malgré l’existence de super-héros… et c’est pas crédible ! Il y a une vanne qui dit que, si les Américains avaient vraiment eu des types aussi forts que Rambo et l’Agence tous risques au Viêt-Nam, ils auraient gagné la guerre ; eh bien de même, si des super-héros avaient vraiment aidé les Alliés pendant la seconde guerre mondiale, elle aurait été vite finie à mon avis… Là, non, Captain America et ses potes y participent, mais elle suit son cours normal, la guerre… Autre fausse bonne idée : alors que l’éditeur Marvel a basé son succès sur le fait que, bien que ses héros aient des pouvoirs extraordinaires, ils doivent néanmoins affronter les problèmes ordinaires des gens ordinaires (Spider-Man ou la Torche Humaine font leur crise d’adolescence, DareDevil est aveugle, Hulk n’a plus rien à se mettre pour aller au bal de la promo parce qu’il a niqué toutes ses fringues, etc…), Busiek passe son temps à insister lourdement sur le fait que tous ces super-héros sont des êtres hors du commun, des demi-dieux, bien au-dessus de nous autres, pauvres mortels. Alors, essayer de faire quelque chose de neuf, ça peut paraître louable, mais essayer de rendre hommage à Marvel en faisant exactement le contraire de ce qu’ils ont toujours fait, c’est un peu débile, non ? Toujours au chapitre des idées à la con, le personnage principal, reporter obsessionnel qui consacre sa vie aux super-héros. Idée à la con parce que ce type est agaçant, pas du tout attachant, qu’il est bavard et qu’il va passer la série (et sa vie) à rabâcher la question "Mais quelle est notre place à nous, malheureux humains ordinaires, dans ce monde où habitent désormais des surhommes ?" sans jamais que le scénario semble avoir la moindre envie d’y donner le moindre élément de réponse intéressant. Finalement, la seule réponse qu’on peut trouver, c’est en gros "Ferme ta gueule, réfléchis pas trop, regarde-les faire, et sois fasciné"… Remarquez, ça pourrait faire un bon slogan pour l’éditeur... Comme cet abruti prend toute la place, du coup, les héros eux-mêmes se retrouvent réduits au rang de figurants. C’est un comble, non ? Cette BD nous répète à longueur de pages qu’ils sont partout et qu’ils sont fascinants, et elle refuserait presque de nous les montrer ! Tout au plus voit-on, de temps en temps, une de ces fameuses "images d’Épinal" dont parle Arzak : l’arrivée de Galactus et du Surfer d’Argent sur Terre, le mariage de Red Richards et Jane Storm, la mort de Gwen Stacy… Au final, d’ailleurs, c’est tout ce qu’on retiendra de cette ennuyeuse saga : quelques moments forts de l’histoire de Marvel redessinés par Alex Ross. C’est sûr qu’avec son style si particulier, ça aurait fait de chouettes couvertures ou de chouettes posters. Mais une bonne BD, certainement pas. A NOTER : en plus de l'édition cartonnée chez Téméraire présentée par Arzak, il existe également une version intégrale en TP publiée chez Semic. Soleil avait également prévu de rééditer la série mais l'ont finalement annulée.

29/02/2004 (modifier)