Hommes à la mer
Album cartonné regroupant huit nouvelles sur le monde maritime
Adaptations de romans en BD Gobelins, l'École de l'Image Il y a 10 ans... One-shots, le best-of Soleil Vieux gréements
Huit histoires indépendantes sur la mer, librement adaptés d'auteurs classiques.
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Date de parution | 29 Octobre 2014 |
Statut histoire | Histoires courtes 1 tome paru |
Les avis
Comme pour A bord de l'Etoile Matutine et Le Loup des Mers, le dessin de Riff Reb's est ici superbe ! Chaque histoire, quelque soit son ambiance visuelle, est admirable visuellement et ne serait-ce que pour ça, on prend plaisir à simplement scruter les planches. Les histoires, par contre, m'ont moins enthousiasmé. Les quatre premières tiennent des contes et légendes de la mer et je n'ai pas apprécié leur côté prévisible : dès la première page, on sent trop qu'elles vont mal finir. Celle se déroulant en Antarctique m'a laissé un peu sur ma fin : tout ça pour ça ? Et j'avoue ne pas avoir bien compris la finalité de celle sur les galériens. La cinquième, de Joseph Conrad, m'a davantage plu car j'aime son aspect plus réaliste et plus disert également. Mais là encore, j'ai trouvé qu'elle se finissait trop vite et un peu en queue de poisson. Celle de Stevenson, sur le naufrage en cours, est assez amusante, sans plus. Celle de Poe, je l'avais déjà lue et elle m'avait marquée. J'ai apprécié de la voir mise ainsi en image même si j'estime avoir moins ressenti l'émotion que j'avais eue en lisant la nouvelle. Mon imaginaire avait sans doute davantage impressionné ma mémoire que ce que permet une BD. La dernière, avec son équipage de vieillards, est également amusante mais là encore j'ai été un peu déçu par son fin trop abrute : elle se lit trop vite et j'aurais bien aimé suivre davantage ces petits vieux de la mer. En définitive, c'est encore un très bel album de Riff Reb's en terme de dessin, mais des histoires qui n'ont pas vraiment su me charmer.
Après la claque magistrale que fut Le Loup des Mers j'ai été intéressé par les différentes BD de Riff Reb's, et "Hommes à la mer" restait dans le thème marin que j'affectionne beaucoup suite au récits de Jack London notamment. J'ai été légèrement déçu de découvrir qu'il s'agissait de compilation de nouvelles illustrées, chacune d'une dizaines de pages seulement. Et lors de ma lecture, comme c'est souvent le cas dans des compilations BD, j'ai été plutôt déçu de la plupart d'entre elles. Il n'y en a guère que deux qui m'ont franchement plu dans leurs déroulés ou leur finalité, mais le reste m'a paru souvent très oubliable. C'est souvent ce qui m'embête dans des recueils de nouvelles en BD, qui sont assez rarement marquantes, contrairement à un recueil en livre. Peut-être parce que la BD s'inscrit plus dans une lecture sur de nombreuses pages, je ne sais pas trop. Cela dit je reconnais le talent dans le dessin, qui est du même niveau de ce que j'ai déjà vu de l'auteur. Là-dessus, rien à redire. En plus il ajoute quelques passages illustrés de livres d'auteurs, tous traitant de la mer aussi. C'est ce qui m'a le plus intéressé, parce qu'il y a là plusieurs styles et tons qui m'ont plu. Je vais sans doute aller en découvrir quelques uns par la suite ! Donc voila, une BD pas mauvaise mais qui a ses limites de par sa forme. Je suis clairement resté sur ma faim même cette retenue ne m'empêche pas d'en voir les qualités. Pour ma part, ça ne me refroidit pas de lire d'autres ouvrages de Riff Reb's, mais je trouve celui-là un cran en-dessous.
Dernier album d’une excellente trilogie sur la mer, les hommes qui l’affrontent et leurs drames. Mon préféré : Le Loup des Mers. Dans cet album, comme dans les trois autres, c’est la mer qui décide et l’homme finit toujours par se soumettre. Le découpage de cet album en courtes nouvelles est finalement un peu frustrant ; je préfère nettement un seul récit, qui prend le temps de se développer, de proposer des grandes planches de dessins et de belles monochromies. Si la mer est omniprésente, l’album, comme les deux autres, est en fait surtout une histoire d’hommes que les éléments poussent à la limite de leur résistance physique et surtout mentale. Un album émouvant, plein de sensibilité...
Cette trilogie maritime de Riff Reb's restera la plus grosse claque reçue en 2021 et pour les années à venir... Quel bonheur ! Un bonheur inégalable en ce qui concerne les histoires maritimes. Là encore, bien que les nouvelles soient courtes, tout ça me parle, je capte direct... Que Riff Reb's vive dans une ville portuaire, soit. Mais qu'il arrive si admirablement à adapter ces histoires maritimes, c'est à croire qu'il a vécu toute sa vie en mer (au même titre que la dernière nouvelle, très belle). Mais non, en vérité il réussit à puiser l'essence de chacun de ces bouquins pour offrir une adaptation puissante, sombre et belle, débordante de mélancolie et de mystères, en des lieux où la nature domine toute chose et où les bateaux semblent n'être que de fragiles objets origamiques. En ce qui me concerne, Riff Reb's réussit à mettre les mots et les images sur l'idée littéraire que je me fais du marin au milieu de cette vaste étendue d'eau. Le chef d'oeuvre est pour moi complet, la trilogie est à posséder les yeux fermés.
L’auteur vient de terminer sa trilogie consacrée à la mer en adaptant des classiques. On saura désormais que c’est un grand spécialiste et amoureux des récits marins. Il est vrai que le titre A bord de l'Etoile Matutine n’avait rien de vraiment extraordinaire pour moi. Il a mieux réalisé à mon goût Le Loup des Mers. Puis vient ce troisième opus qui est un peu passé inaperçu malgré ses deux précédents succès. Là encore, on peut trouver ennuyeux que tout semble raconté par la voix narrative. Par ailleurs, tous les chapitres ne se valent pas en termes de chute finale du scénario. Le plus souvent, c’est très sombre car tout le monde meurt et la mer sort toujours gagnante. Cela fait quand même très cliché dans le glauque. Par contre et c’est sans doute le gros point fort de l’auteur, graphiquement, c’est époustouflant de beauté et de réalisme. On est littéralement immergé et c’est bien le cas de le dire. Il n’y a pas son pareil pour mettre en avant les ambiances maritimes.
Après A bord de l'Etoile Matutine et Le Loup des Mers, Riff Reb’s conclut ici sa belle trilogie d’adaptations de textes sur la mer et les marins. Comme les deux précédents opus, celui-ci est très recommandable. Mais il souffre je trouve du choix de l’auteur, de ne pas adapter un seul texte, mais plutôt une série de nouvelles. Cela peut donner de bons résultats, mais cela le bride aussi, chaque nouvelle étant « traitée » en 8 pages environ (entre chaque histoire, Riff Reb’s nous offre de petits intermèdes, un extrait de texte classique illustré d’un dessin, le tout en une page). On ressort alors quelque peu frustré de la concision de ces histoires, même si Riff Reb’s s’en sort ici plutôt bien. Par contre, j’ai, encore une fois, trouvé très bon son dessin, mais aussi la colorisation, toujours très sombre (comme la plupart des récits d’ailleurs !), chaque histoire ayant sa couleur attitrée. C’est encore une fois une belle réussite graphique. Note réelle 3,5/5.
Hommes à la mer clôt la “trilogie maritime” de Riff Reb's. Après A bord de l'Etoile Matutine de Pierre Mac Orlan et Le Loup des Mers de jack London, il poursuit ses adaptations de récits de mer avec un recueil de nouvelles commises par différents auteurs classiques. Des chapitres courts, nerveux, brillants, entrecoupés d'extraits choisis de romans d'aventures illustrés par une superbe planche où l'auteur assume son admiration pour les grands dessinateurs de romans-feuilletons du XIXe siècle. Une occasion de découvrir, ou de redécouvrir, un genre littéraire tombé en désuétude. Certaines des nouvelles sont excellentes ; j'ai particulièrement aimé le court récit intitulé La Chiourme de Mac Orlan (toute la nature humaine et les rapports sociaux résumés en quelques pages quasi muettes) et aussi Le naufrage de Stevenson (une dernière bouffée d'absurdité ironique avant le grand plongeon). C'est tout aussi remarquable que les deux précédents opus. Du très très grand art. Merci Monsieur Riff Reb's de ressusciter ces grands récits de mer oubliés, et de le faire d'une façon aussi magistrale.
3.5 Riff Reb's termine sa trilogie maritime avec ce recueil d'histoires courtes. On retrouve non seulement huit nouvelles adaptées en BD, mais aussi des extraits d'histoires avec une illustration de Riff Reb's. Je n'avais jamais lu ses nouvelles (enfin, peut-être celle de Poe, mais si c'est le cas je n'en ai aucun souvenir) et donc j'ai eu du plaisir à les découvrir avec le trait formidable de l'auteur. Ses histoires sont sombres et j'aime ça. La narration est excellente (on ne dirait pas du tout que les récits sont des adaptations) et le dessin de Riff Reb's est splendide. Il n'y a que Le Grand sud qui ne m'a pas totalement convaincue, mais les autres sont des histoires qui réussissent l'exploit d'être memorable même si elles sont courtes. À lire absolument si on a aimé les deux albums maritimes de l'auteur.
Moi qui avait découvert Riff Reb's avec son envoutant Le Loup des Mers adapté de Jack London, je ne pouvais passer à côté de cette dernière réalisation. Ayant même eu la chance de le rencontrer pour une interview à Angoulême il y a 2 ans, j'avais hâte de replonger dans cet univers graphique si particulier ! Alors, ce dernier Rif ??? Si le talent est au rendez-vous, c'est avec une légère pointe de déception que j'ai attaqué ma lecture. Moi qui attendais un récit complet, qui vous embarque de la première à la dernière page, j'ai un peu tiqué en découvrant qu'il s'agissait d'un recueil d'adaptations de nouvelles... Mais bon, "Haut les cœurs !" me suis-je dit, et quand on voit la liste des auteurs avec qui il s'embarque, on se dit que même si l'on aurait préféré voyager au long cours, ces courtes régates ne devraient pas démériter. Et c'est ce qui s'est passé. On se laisse happer par le rythme et le graphisme de ces courts récits bien choisis. Chacun y aborde une facette sombre de notre humanité et des hommes de mer. Un monde qui malgré tout reste encore aujourd'hui à part, et que la littérature a toujours pressenti comme terreau fertile pour l'épique et le drame. C'est ce que nous restitue à merveille Riff Reb's avec ce coup de crayon si particulier et une mise en couleur toujours faite d'aplats et de contrastes qui exacerbe ses récits. Alors ne boudons pas notre plaisir, cet album qui clos cette trilogie maritime est encore une très belle réussite.
Avec ce dernier opus de sa trilogie consacrée à la mer, le bédéaste havrais, après A bord de l'Etoile Matutine et Le Loup des Mers, s’attaque une fois de plus à des auteurs classiques pour qui l’immensité marine tenait une place importante, parmi lesquels Joseph Conrad, Edgar Allan Poe, Robert-Louis Stevenson, Jules Verne, Victor Hugo. Le trait si particulier de l’auteur, dans un style franco-belge agrémenté de magnifiques clairs-obscurs, fait parfaitement ressortir le mystère et la folie imprégnant un univers où cohabitent tous les extrêmes, où l’homme n’a aucune prise. Ces courtes histoires sont entrecoupées d’extraits littéraires illustrés par une seule planche évoquant à merveille les grands romans d’aventure du XIXème siècle. Et c’est toujours un vrai plaisir pour les yeux. Du reste, même si ces histoires au goût iodé dépaysent l’âme, elles ne m’ont pas laissé un souvenir impérissable, tant s’en faut, après le sublime Le Loup des Mers qui m’avait révélé ce dessinateur talentueux. Ce décalage pourrait trouver sa justification dans les propos de Riff Reb’s expliquant en fin d’ouvrage pourquoi il a choisi ce format : « Je n’ai pas trouvé dans mes lectures sur ce thème un récit complet, adaptable à mes yeux. Pensant ne pouvoir faire aussi bien, j’ai donc choisi de faire différent [en faisant] du dernier volume une sorte de petit tour d’horizon. » Je n’ai pour ma part aucun doute quant à la capacité de cet auteur à nous proposer à l’avenir de beaux récits puissants.
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