Les derniers avis (48387 avis)

Couverture de la série Jolie mer de Chine
Jolie mer de Chine

C’est un album qui regroupe l’adaptation de deux nouvelles de Coatalem (que je ne connais pas). Les deux se déroulent sur un paquebot en mer de Chine. Les deux se laissent lire sans problème – mais aussi sans passion. La faute sans doute à un rythme un peu lent, et – mais cela vient sans doute du format court (une trentaine de pages pour chaque histoire) – un manque de profondeur des personnages et de l’intrigue. Le dessin de Loustal accentue sans doute ce sentiment de langueur, de lenteur, même s’il est ici assez agréable. A chaque fois la chute donne un peu de peps à l’intrigue, surprend quelque peu (surtout la première, d’une ironie très noire). A lire à l’occasion.

20/12/2023 (modifier)
Couverture de la série El Boxeador
El Boxeador

Voilà un album qui sort clairement de l’ordinaire, et qui est un pari risqué pour l’éditeur. Mais un pari réussi je trouve. Résumer « l’intrigue » serait assez simple : nous suivons deux boxeurs que tout semble opposer (l’un, Hector, issu des beaux quartiers, filiforme, raffiné et cocooné, l’autre, Rafa, massif, brutal et sorti de la mouise), jusqu’à leur inévitable affrontement pour la couronne mondiale. Mais, si leur rencontre, et donc leur affrontement est bien le point culminant de cette histoire, celle-ci n’est pas bâtie ordinairement. En effet, cet imposant album à l’italienne peut se lire dans les deux sens. Si vous commencez par un côté, vous lirez la version Hector jusqu’au combat final page 100. Ou alors vous commencez par l’autre côté avec la version Rafa, qui se termine donc 100 pages plus loin par l’affrontement avec Hector. Surprenante au départ, cette construction ne frustre pas le lecteur, il n’y a pas de redite, et chaque partie ne dévoile rien de l’autre à l’avance (si ce n’est la rencontre finale). Ajoutons que chaque partie a son propre dessinateur : si certains passages de a partie Hector m’ont moins plu (une influence manga sur certaines cases, d’autres pas toujours suffisamment lisible), les deux sont intéressants et usent d’une même « charte » graphique, glissant plus ou moins de rouge dans un dessin en Noir et Blanc. Une lecture agréable et originale. Note réelle 3,5/5.

20/12/2023 (modifier)
Par Ro
Note: 3/5
Couverture de la série Immigrants
Immigrants

Titre et couverture de cette BD me laissaient penser qu'il s'agissait de récits de migrants clandestins comme j'en avais lu plusieurs déjà, un plaidoyer sur l'accueil que la France devait donner aux réfugiés et le devoir de solidarité. Des réfugiés, certains des protagonistes de cet album en ont été ou bien leurs parents, mais il n'est presque pas question ici de clandestins ou d'immigration illégale : les personnes qui témoignent dans cet album sont en majorité des immigrés purement légaux, de ces gens qui ont fait le maillage culturel de la France du 20e siècle. Ce qu'ils nous racontent, ce sont leurs expériences, les raisons qui les ont amenés à vivre en France, comment les choses se sont passées et comment ils les ressentent encore aujourd'hui. J'ai trouvé ça intéressant car les personnes interrogées sont d'origine très diverses : il y a quelques réfugiés, des migrants économiques, des migrants politiques ou encore des migrants venus là pour faire des études ou chercher des soins qu'ils n'avaient pas dans leur pays d'origine. Ce sont les immigrés eux-mêmes ou leurs enfants qui étaient trop jeunes pour avoir fait autre chose que suivre leurs parents au moment de leur migration et qui n'en ont vu que les résultats. Et s'il y en a bien qui ont souffert, aucun ne se plaint de sa nouvelle situation en France comparée à ses origines, et certains y ont même très bien réussi leur vie. J'aime la touche d'espoir que la plupart de ces récits diffusent même si cela a souvent impliqué beaucoup d'efforts de la part des principaux concernés. Pour la forme, s'agissant d'un collectif, le résultat est forcément inégal mais il est globalement bon. J'y ai mes préférences, comme notamment les planches de Simon Hureau dont j'aime la douceur et la clarté du trait. Je trouve toutefois que dans la majorité des cas, ces dessins tiennent plus de l'illustration de texte que d'une narration en bande dessinée. Si bien qu'on se retrouve souvent à bien davantage lire le texte et regarder après coup vaguement les images plutôt que de lire l'album comme une pure BD. Ca rend la lecture parfois légèrement rébarbative.

20/12/2023 (modifier)
Par Josq
Note: 3/5
Couverture de la série Minnie et le secret de Tante Miranda
Minnie et le secret de Tante Miranda

Pas grand-chose à dire sur cet album. Cosey développe une histoire sympathique, bien écrite mais sans surprise. Le personnage de Minnie, fort en caractère, est assez réussi, quoiqu'on se demande parfois pourquoi elle s'emporte aussi vite. Celui de Clarabelle permet de former un duo équilibré, qui offre une bonne dynamique à l'histoire. Si la narration est fluide, donc, le problème principal réside dans le manque global d'originalité du récit. Rien ne surprendra un lecteur un tant soit peu rôdé aux histoires d'aventures. En revanche, il séduira probablement les enfants, qui sont sans doute le public cible. Du côté du dessin, c'est sobre et élégant, ça se contemple agréablement et les paysages enneigés de Cosey nous emportent facilement. Bref, un album fonctionnel, qui touchera sans aucune doute les enfants auxquels il s'adresse, au risque de laisser une partie des adultes sur le carreau. Bref, ça se lit avec un certain plaisir et un réel intérêt, mais sans enthousiasme excessif.

20/12/2023 (modifier)
Par Cacal69
Note: 3/5
Couverture de la série Fukushima - Chronique d'un accident sans fin
Fukushima - Chronique d'un accident sans fin

Je me rappelle très bien de ce 11 mars 2011, de ces images apocalyptiques qui tournaient en boucle à la télé. Ce n'était, hélas, que le début de la catastrophe... Une BD qui retrace la catastrophe de la centrale nucléaire de Fukushima. On va suivre pendant les 5 premiers jours le déroulement chronologique des faits à travers l'interrogatoire, pour la commission d'enquête, de M Yoshida, le directeur de la centrale nucléaire. Celle-ci a pour but d'en éclaircir et d'en comprendre les causes pour que cela ne se reproduise plus jamais. Un récit richement documenté qui mélange personnages/faits réels et fictifs et qui met en lumière des hommes et des femmes qui ont dû gérer une situation hors de contrôle, avec pour donneurs d'ordres (et contre-ordres) l'opérateur Tepco et un premier ministre dépassés par les événements, ce qui amènera M Yoshida à leurs désobéir. Une lecture fluide et très instructive dont je retiendrais en premier lieu, le sacrifice des nombreuses personnes sur le site de la catastrophe pour essayer d'éviter le pire du pire. Pour compléter ce récit, un dossier de Pierre Fetet en fin d'album des plus intéressant. Un dessin et des couleurs très classiques qui conviennent parfaitement à ce type d'ouvrage. Une lecture recommandable. Note réelle : 3,5.

20/12/2023 (modifier)
Par Josq
Note: 3/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série Mickey - L'épée magique d'Excalidor
Mickey - L'épée magique d'Excalidor

Quel plaisir ! Mais quel plaisir ! Je viens tout juste de redécouvrir cette série dont j'ai lu, relu et re-relu les deux premiers épisodes quand j'étais enfant. A l'époque, quel pied je prenais ! J'aurais mis 5/5 sans hésiter un seul instant. Aujourd'hui, il est évident que le regard d'adulte doit revenir sur quelques éléments que je n'avais pas quand j'étais petit. Néanmoins, cette bouffée de nostalgie et de magie m'a à nouveau embarqué ! Il faut dire que les deux premiers épisodes sont excellents. Mickey se fait emporter dans un livre magique qui l'amène dans un monde de fantasy vraiment fascinant. Au début, c'est classique, mais le deuxième chapitre est brillant : l'intervention de ce moine silencieux, vieillard à l'apparence d'enfant, de cet aigle télépathe qui crée de l'orage, de ce temple à l'architecture impossible où la gravité n'existe pas, de ce sorcier et de sa mystérieuse boule de cristal... Tout cela est absolument génial, et j'ai ressenti le même coup de cœur que quand j'étais enfant, vraiment. Malheureusement, les chapitres suivants que je n'avais encore jamais lus, ramènent l'histoire dans des sentiers plus balisés. Rien de mauvais, mais c'est déjà plus ou moins vu. Heureusement, les auteurs s'y entendent pour faire exister les méchants et leur donner une certaine ampleur, ce qui reste appréciable. Mais le problème, c'est qu'une fois adulte, on voit tous les raccourcis narratifs. On constate que les idées scénaristiques sont géniales, mais que leur mise en œuvre est trop rapide. On bondit d'une scène à l'autre sans avoir le temps de s'étendre sur les personnages (pourtant ultra-puissants) ou de développer les arcs narratifs. Au bilan, cela reste une bande dessinée agréable à lire. L'univers est excellent et même s'il n'est pas assez développé, on arrive quand même à entrer dedans. Simplement, il est dommage que la narration soit aussi rapide, et que plus on avance dans le récit, plus on retombe sur des schémas narratifs trop connus. En tous cas, pour moi qui avais plusieurs chapitres enfants, la puissance nostalgique de cet album reste bel et bien intacte. Je ne peux pas ne pas finir sur un petit coup de gueule : je suis rarement à cheval sur le travail éditorial, mais celui de Glénat est proprement scandaleux. L'image de couverture est d'une laideur incommensurable, le corps de Mickey tout déformé et les traits épais ne reflètent en rien la qualité graphique du récit (même si elle n'a rien de révolutionnaire, c'est du sérieux, dedans). Et de manière générale, quand on tient l'album en main, on a l'impression de tenir un livre pour enfants imprimé à la va-vite sans aucune ambition. Quand on voit le degré d'ambition du récit, on ne peut que regretter que le travail éditorial lui rende aussi peu hommage à ce point...

20/12/2023 (modifier)
Par Ro
Note: 3/5
Couverture de la série Princess Lucia
Princess Lucia

Un shonen harem impliquant des anges et des démons sur le ton de l'humour et d'un érotisme léger : c'est divertissant et assez amusant mais ça ne casse pas des briques. Une jolie fille débarque dans la vie du héros et déclare vouloir un enfant de lui. Il s'avère que c'est une démone mignonne et un peu ingénue, et que de jolies anges et autres démones vont vouloir aussi séduire le "malheureux" héros. Pourquoi ? Simplement parce qu'il est né à une date bien précise et qu'un enfant de lui pourra dominer le monde. Mais c'est bien sûr un simple prétexte à attirer l'attention d'une foule de jolies filles sur le personnage principal. Ca ressemble à beaucoup d'autres shonen harem, et il y a un peu aussi de Urusei Yatsura - Lamu dans ce personnage de démone jolie, gentille mais souvent très brusque et capable de créer de belles catastrophes autour d'elle. Le ton est en partie humoristique. Les démones s'y comportent comme des collégiennes japonaises immatures, avec le lot de quiproquos de ce genre d'histoires. Et quand la princesse des démons pourrait presque atteindre son but, elle rejette le héros en criant que c'est un sale pervers, yaaaaa ! Anges et démons y sont régulièrement ridiculisés et il y a pas mal de situations amusantes sans être hilarantes. Il y a aussi évidemment une grosse dose de fan-service, presque d'érotisme. Les filles y sont régulièrement dénudées et placées dans des poses aguichantes voire très sexualisées. Heureusement, ça ne se prend pas au sérieux sur ce thème là et on sourit souvent lors de ces scènes car elles sont vite désamorcées par des gags. Il n'y a toutefois pas de vrai fil narratif qui donne de grosse envie de lire la suite : c'est plus une suite de saynètes assez clichés dans leur genre. Mais par contre, comme il fallait donner une fin à cette histoire, les derniers chapitres se prennent un peu plus au sérieux avec une grosse bataille généralisée qui n'est pas palpitante, et surtout une conclusion pas convaincante du tout même si elle permet finalement... de ne pas choisir. Divertissant donc mais pas forcément à lire entièrement car l'intérêt est plus dans l'humour et les jolies filles que dans l'intrigue en elle-même.

19/12/2023 (modifier)
Couverture de la série Fortune de mer
Fortune de mer

Je pensais (je ne sais pourquoi d’ailleurs) lire un documentaire sur les navires secourant les bateaux de migrants en détresse, en fait il n’en est rien, nous suivons l’un des remorqueurs très puissants qui vont au-devant des navires – marchands pour l’essentiel – en détresse face aux tempêtes, avaries matérielles, pour sauver les vies des équipages, et empêcher que les navires ne s’échouent, provoquant des catastrophes écologiques. La narration est agréable, ça n’est pas un documentaire pur, mais il est plutôt habilement mâtiné de fiction, avec des personnages assez tranchés, bourrus, entiers. Il faut dire qu’il faut plus de folie que de romantisme dans ce genre de boulot. Boulot qui est bien décrit. En particulier, j’ai appris que ces « sauveteurs » ont un statut un peu ambigu (du moins à mes yeux), entre service public et société privée, les marins se partageant des primes de sauvetage/remorquage qui varie selon la valeur de la cargaison (et ces primes sont inégales selon le grade…). En plus des éléments parfois déchainés (on est au large d’Ouessant), ils font face à la mauvaise foi de certains capitaines, et au calcul mercantile de certains assureurs et/ou armateurs, qui font tout pour ne pas être pris en charge (pour ne pas payer les frais de remorquage, mais aussi pour ne pas payer amendes et frais d’immobilisation dans un port français, suite aux infractions multiples que les autorités ne manqueraient pas de découvrir), voire qui négocient avec d’autres remorqueurs (moins chers car naviguant avec une main d’œuvre plus « exotique »). Le dessin est simple, mais dynamique, très lisible. Le trait de Belin m’a fait penser à celui de Nicoby. C’est en tout cas une lecture intéressante.

19/12/2023 (modifier)
Par Ro
Note: 3/5
Couverture de la série Catalyse
Catalyse

Petit sentiment de perplexité en terminant cet album : le développement de la personnalité du héros apparait étrange, imprévisible. En effet, ce qui forme le principal défaut de cette histoire, c'est qu'on y suit pendant trop longtemps un héros qui glande au boulot, s'ennuie, ne fait rien. Ces passages là ne sont pas passionnants et auraient probablement pu être raccourcis, même s'ils permettent d'insister sur le sentiment d'inutilité qui pourrait miner le protagoniste quoique cela n'apparait pas clairement non plus. Puis arrive sa rencontre avec un nouveau collègue : ce dernier se révèle intéressant par son efficacité et aussi son état d'esprit difficile à cerner, à la fois perfectionniste dans son boulot et peut-être pourtant aussi étranger à sa cause. C'est surtout lui qui attise la curiosité du lecteur. Mais quand vient la fin, qui se déroule justement sans ce second protagoniste, les actions du héros ne coulent pas vraiment de source. Je n'ai pas ressenti l'évolution de son état d'esprit et ce qui l'a poussé à agir ainsi. Si bien que j'ai refermé l'album avec un sentiment un peu circonspect, moyennement convaincu, et me demandant où l'auteur voulait vraiment en venir. J'ai plutôt bien aimé ma lecture mais elle me laisse malgré tout une impression mi-figue mi-raisin.

19/12/2023 (modifier)
Par Ro
Note: 3/5
Couverture de la série La Dernière des Salles Obscures
La Dernière des Salles Obscures

Ce n'est pas le genre de récit qui me passionne mais je n'ai rien à reprocher à cette série sur la forme. Elle commence en nous présentant un vieillard au caractère insupportable et dont le comportement étrange entraine sa mort. Puis on va découvrir l'histoire de toute sa vie pour comprendre comment il en est arrivé là. Grosse impression de déjà vu pour ce qui est de cette structure narrative. Mais viennent ensuite quelques originalités. La première est le cadre de Prague et d'autres lieux que va visiter le personnage au fil des années. Il y a là quelque intérêt historique à suivre ces scènes mais rien de très approfondi. La seconde est la carrière cinématographique du personnage principal, non pas dans la réalisation mais dans la production. Là encore, le sujet est très peu approfondi, on le voit côtoyer quelques réalisateurs, quelques acteurs, il nous parle d'une poignée de films et courts métrages qu'il a produits. Rien de marquant. Enfin, il y a sa relation avec les autres membres du quatuor qu'ils ont formé à Varsovie en 1945. Il y a son ami réalisateur qui lui aura été le plus fidèle tout du long. Il y a la femme qui sera au cœur des intrigues amoureuses de la série. Et il y a le quatrième, lui aussi réalisateur, symbole de celui qui se rangera du côté du pouvoir communiste et, visiblement, trahira ses anciennes convictions et amitiés. Sauf que justement je n'ai pas clairement saisi l'intensité des reproches que le héros va retenir envers ce dernier et qui vont le pousser à faire ce qu'il va faire. J'ai trouvé ce passage un peu trop théâtral. Concrètement, ce n'est ni une série que j'achèterais ni que j'irais conseiller à quelqu'un, mais s'il y a des amateurs de récits mélodramatiques mêlant Histoire et cinéma, ce n'est pas une mauvaise BD.

19/12/2023 (modifier)