Autant les premiers tomes de cette série laissaient présager une intrigue véritablement suivie et je craignais de la voir ainsi s'étirer et se diluer sur les 12 tomes déjà parus, autant j'ai été finalement assez agréablement surpris de découvrir au bout du tome 3 ou 4 environ que les albums deviennent rapidement totalement indépendants. Alors bien sûr, il y a un suivi chronologique, on retrouve d'un tome au suivant une continuité dans les évènements, mais on peut très bien lire un tome sans avoir lu les précédents.
Au niveau du dessin, j'ai eu un tout petit peu de réticence à apprécier le style du premier tome que je trouvais encore un peu hésitant, pas tout à fait maîtrisé. Mais le dessin devient très bon au fil des tomes, rappelant parfois l'excellence (à mes yeux) de celui de Bourgeon.
Et comme Bourgeon dans les Compagnons du Crépuscule, les auteurs font ici le choix de nous plonger véritablement dans l'intrigue historique en nous offrant les textes en ancien Français. Et globalement, autant sur ces dialogues que sur le décor et les personnages, l'aspect Historique de cette BD est fouillé et réussi. Il y a moult choses à apprendre dans cette série sur une période très précise de l'histoire, autour de 1590 et durant les guerres de religion qui ont précédé l'avènement d'Henri IV.
Les héros, Gunther et Pritz, sont des mercenaires Allemands qui ont plus ou moins voué leur cause à Henri IV contre la Ligue Catholique. Mais leurs aventures vont les amener à voyager de loin en loin, de Bretagne jusqu'en Suisse, de Navarre jusqu'à Paris, avec pour chaque album ou presque son contexte et son décor géographique différent.
Les scénarios de chaque album sont relativement originaux et intelligents. Mais il y a à mes yeux un gros souci au niveau de la compréhension de chacun de ces scénarios : les intrigues sont souvent complexes, se basant sur des données historiques et régionales qui m'ont souvent échappé, et les dialogues en vieux Français de même qu'un manque d'explication notoire (tout semble rapidement compris par les héros et leur entourage, mais moi, lecteur, je n'ai pas toujours compris) n'arrangent rien. Sur plusieurs albums, j'ai préféré me laisser porter par l'action et les évènements car le pourquoi du comment m'était souvent ardu à déchiffrer. En cela, la série m'a un peu déçu même si elle doit au contraire plaire d'autant plus aux puristes de l'Histoire et des intrigues complexes et parfois même psychologiques.
En lisant Courtney Crumrin, il est évidemment très difficile de ne pas penser à Harry Potter. Effectivement, le sujet est très proche: un enfant dont la vie quotidienne est sinistre (parents fades et arrivistes, environnement scolaire déprimant) découvre peu à peu un univers baigné de sorcellerie et de fantastique dans lequel il trouve peu à peu sa place et révèle son véritable talent.
Mais le parallèle s'arrête là. Quand Harry Potter garde un ton bon enfant et plutôt optimiste, les aventures de Courtney sont résolument sombres et inquiétantes, imprégnées de cynisme et de cruauté. Le traitement des terreurs infantiles est ici sans concession et - je pense - beaucoup plus intéressant. L'univers auquel Courtney fait face est impitoyable et rempli de dangers mortels qui ne frappent pas que les méchants et/ou les adultes. Plus d'un enfant innocent en fait les frais dans les deux volumes que j'ai lus.
Par ailleurs, certaines histoires sont véritablement effrayantes et n'ont rien à envier aux classiques de l'épouvante (je pense notamment à la première histoire du T. 2, celle où sévit le hobgobelin décharné).
Le dessin mérite également le détour, il m'a fait très souvent penser à celui de Mike Mignolla, le créateur de Hellboy, tant dans le trait que dans le découpage des planches.
En revanche, je trouve les histoires d'une qualité assez inégale et j'aurais préféré une trame plus longue à des historiettes un peu trop courtes à mon goût.
J'attends de pouvoir lire le dernier tome pour décider de mettre ou non une quatrième étoile (ce qui dépendra de l'évolution du scénario).
Cet album est totalement indépendant de l’autre série de Mathieu « Julius Corentin Acquefacques ».
« L’ascension » est un recueil de nouvelles de l’auteur.
Certaines d’entre elles semblent être des histoires assez vieilles puisque M. A. Mathieu glisse par moment des dates comme 1985.
L'album se révèle très agréable à lire et les histoires sont suffisamment différentes pour intéresser le lecteur.
La bd démarre par un récit fantastique digne d’un extrait de la série phare de cet auteur. Ensuite, des nouvelles mi-fantastiques, mi-réalistes parsèmeront l’album.
J’ai particulièrement apprécié « la valise » dont la chute est ironique et assez représentative de notre dérive vers le modernisme à outrance…
j’aime le graphisme en noir et blanc de Marc-Antoine Mathieu, il demande une certaine adaptation de la part d’un lecteur novice mais se révèlera d’une lisibilité exemplaire. En tout cas, son trait est très personnel.
Cet album n’est franchement pas une bd indispensable mais j’ai passé un agréable moment de lecture à le feuilleter.
Le pays de la non vie : 3/5
L'avantage de cette série c'est qu'il s'agit, à chaque fois, d'un one shot. L'inconvénient de cette série, c'est qu'il s'agit, à chaque fois d'un one shot... avec un dessinateur différent.
Je suis assez déçu par ce nouvel opus qui occulte quelque peu la mission des chevaliers dragons au profit d'une "chasse au trésor" initiée par Haïrin et sa famille. En effet, le scénario d'Ange repose sur le destin croisé de Mara, chevalier dragon, et d'une gamine, Eléanor. Dans cet épisode, les auteurs ont gommé le zeste d'érotisme, assez présent dans le premier volume (si ma mémoire est bonne), en l'annonçant d'ailleurs dès la page 9 en faisant dire à l'un personnage : "Un chevalier dragon ? Je croyais qu'elles étaient plus... plus... heu disons... déshabillées." On en arriverait même à oublier la présence du chevalier dragon dans cet opus, sans le remarquable et spectaculaire combat final. En effet, l'intrigue principale repose beaucoup plus sur la famille d'Eléanor (et les mystères du viell) que sur Mara. Espérons que le prochain numéro (qui sortira en 2005) sera meilleur.
Les jardins du palais : 4/5
Je vais encore faire hurler certain(e)s mais "La geste des chevaliers dragons" est une série que j'affectionne particulièrement. Même si certains épisodes sont moins bons que d'autres, Ange a su créer un univers original et intéressant. Le dernier album faisait appel à la force et au tragique, ici, pour une fois, l'humour est au rendez-vous grâce au personnage de Jo, véritable ovni dans cette caste de chavaliers. Niveau scénario, la boucle est bouclée pour la recherche du pendentif, et ce d'une façon originale et drôle. Je suis resté en outre sous le charme du dessin de Christian Paty, qui s'accorde parfaitement au monde des "chevaliers dragons". De l'humour (beaucoup), de l'action, du charme (n'oublions pas que l'éditeur est "soleil") bref un opus qui fait vraiment honneur à cette série.
J'apprécie généralement le savoir-faire scénaristique de Joël Callède. Il sait manier dans un même tome toute une galerie de personnages sans pour autant les perdre de vue et il sait donner à chacun une personnalité propre. A ce titre, la réussite des deux tomes des Enchaînés est éclatante. Ici, on retrouve la même patte, on passe d'un perso à l'autre avec aisance, on n'a pas le temps de souffler, les évènements s'enchaînent bien… Mais le fond de l'intrigue est moins fort, plus banal que dans les Enchaînés… Cette histoire de contamination n'est pas extrêmement originale…
Mais bon, comme je le dis plus haut, quand le savoir-faire est là, ça se laisse lire sans problème.
Côté dessin, je ne suis pas fan ni détracteur … C'est appréciable mais plutôt standard au vu de la production actuelle, le dessinateur sert bien l'histoire, sans plus...
Album sympathique que voici ! Le récit, rythmé, bénéficie d’un cadrage dynamique. La narration est prenante et ne laisse que peu de répit au lecteur tout comme à Jane, une fillette survoltée (et survitaminée). La rencontre de Jane avec un ermite (qui tient plus du sorcier africain) est propice à des joutes verbales sur un ton humoristique. En outre, j’apprécie le style graphique de Guilloteau (un brin anguleux mais très expressif). Quant aux couleurs de Delph, elles sont bien à propos. Bref, nous avons un bel album "jeunesse" qui pêche sans doute par une trame de l’histoire plutôt convenue.
"Dans l'cochon, tout est bon" est une satire de notre société de tous les excès (consommation pantagruélique, pollution à tout va et autres joyeusetés). Comme le souligne Don Lope, le cadre de cette bd a donc de quoi indisposer sans pour autant paraître vulgaire ou déplacé. Dans cet univers pour le moins particulier, Mazan ancre l’histoire de Philibert dont sa vie a basculé depuis sa rencontre avec Léa. Le découpage en chapitres permet de passer d’un moment de la vie de Phil à un autre sans difficulté. Un soin particulier a été apporté aux dialogues que je trouve vraiment bon ! L’auteur nous présente un récit touchant avec un final poignant. Quant au dessin, j’apprécie ce style assez caricatural dans le ton et rehaussé par une mise en couleur qui retranscrit fort bien l’ambiance du récit.
Bref, voici une histoire fine, cachée sous un amas de chairs fétides . . . l’auteur ne s’épargne aucune difficulté !
Elle est marrante cette BD! En plus j'aime bien le dessin.
C'est vrai que les gags sont inégaux, mais j'apprécie ce genre d'humour... c'est le genre d'humour "qui tombe à plat", si vous voyez ce que je veux dire. Avec des situations cocasses, des quiproquos, des petites crises de folie (normal avec une BD sur les psys)...
Enfin voilà quoi... C'est rigolo.
Une véritable tornade, cette bd, rien ni personne n'y est épargné. Sous couvert d'humour, ce pastiche de Gil Jourdan de Tillieux est une critique féroce du monde de la bd et de l'édition. Des éditeurs (les frères Traknar), aux chasseurs de dédicaces ("vous pouvez me faire un dessin... c'est pour revendre... sur ebay"), aux collectionneurs prêts aux hold-up pour posséder un tirage de tête, jusqu'aux libraires ("deux albums pour le prix de trois"), bref une galerie de portraits très acide est présentée.
Mais ce qui ressort le plus du scénario c'est évidement le parallèle entre la gestion de Tintin par Moulinsart (car Nick Rodwell et Fanny Rémi n'y sont guère représentés à leurs avantages dans l'album) et celle du personnage Bibou.
Les allusions à peine dissimulées aux studios Hergé (avec Martin Braque alias Jacques Martin) m'étonnent du peu de réaction de Moulinsart sur cette BD. En effet, il ne faut pas oublier que récemment Marniquet a connu quelques déboires avec les ayant -droits de Jacobs...
Néanmoins, cet album est fort agréable à lire (et surtout à regarder) malgré un scénario parfois (euh... souvent) tiré par les cheveux et on s'attend à croiser Libellule ou Croûton au détour d'une page, tant on baigne dans l'univers de Tillieux. Un bel hommage à Maurice Tillieux, cette bd étant d'ailleurs préfacée par sa fille.
Il faut garder à l'esprit qu'il s'agit ici d'une série jeunesse. Lue avec des yeux d'adultes comme je l'ai fait le scénario parait bien naïf et "gentillet".
Le dessin lui-même a ce côté "naïf" qui donne l'impression de voir un petit livre illustré pour enfants, qu'on regarde la couverture ou qu'on feuillette les albums. On ne peut pas dire que le style soit particulièrement beau ou esthétisant : les décors sont très simplifiés, les personnages simples et souvent caricaturaux et le tout ressemble à des décors de conte pour enfant.
L'histoire elle-même, comme on peut en juger en lisant le premier tome, est naïve. Un fourbe conseiller du roi de la ville d'Uli ourdit un complot à la solde des Turcs, mais le jeune prince est le seul à voir sa fourberie et c'est avec l'aide d'une petite tzigane qu'ils vont ensemble réveiller la population d'Uli pour sauver la ville des méchants Turcs. Les tomes suivants sont du même tonneau, opposant méchants adultes fourbes contre gentils enfants dans des aventures relativement variées.
Tout cela n'a rien de très original ni de vraiment prenant, mais ça se laisse lire même si le sujet doit vraiment plus intéresser un enfant qu'un adulte.
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Les chemins de Malefosse
Autant les premiers tomes de cette série laissaient présager une intrigue véritablement suivie et je craignais de la voir ainsi s'étirer et se diluer sur les 12 tomes déjà parus, autant j'ai été finalement assez agréablement surpris de découvrir au bout du tome 3 ou 4 environ que les albums deviennent rapidement totalement indépendants. Alors bien sûr, il y a un suivi chronologique, on retrouve d'un tome au suivant une continuité dans les évènements, mais on peut très bien lire un tome sans avoir lu les précédents. Au niveau du dessin, j'ai eu un tout petit peu de réticence à apprécier le style du premier tome que je trouvais encore un peu hésitant, pas tout à fait maîtrisé. Mais le dessin devient très bon au fil des tomes, rappelant parfois l'excellence (à mes yeux) de celui de Bourgeon. Et comme Bourgeon dans les Compagnons du Crépuscule, les auteurs font ici le choix de nous plonger véritablement dans l'intrigue historique en nous offrant les textes en ancien Français. Et globalement, autant sur ces dialogues que sur le décor et les personnages, l'aspect Historique de cette BD est fouillé et réussi. Il y a moult choses à apprendre dans cette série sur une période très précise de l'histoire, autour de 1590 et durant les guerres de religion qui ont précédé l'avènement d'Henri IV. Les héros, Gunther et Pritz, sont des mercenaires Allemands qui ont plus ou moins voué leur cause à Henri IV contre la Ligue Catholique. Mais leurs aventures vont les amener à voyager de loin en loin, de Bretagne jusqu'en Suisse, de Navarre jusqu'à Paris, avec pour chaque album ou presque son contexte et son décor géographique différent. Les scénarios de chaque album sont relativement originaux et intelligents. Mais il y a à mes yeux un gros souci au niveau de la compréhension de chacun de ces scénarios : les intrigues sont souvent complexes, se basant sur des données historiques et régionales qui m'ont souvent échappé, et les dialogues en vieux Français de même qu'un manque d'explication notoire (tout semble rapidement compris par les héros et leur entourage, mais moi, lecteur, je n'ai pas toujours compris) n'arrangent rien. Sur plusieurs albums, j'ai préféré me laisser porter par l'action et les évènements car le pourquoi du comment m'était souvent ardu à déchiffrer. En cela, la série m'a un peu déçu même si elle doit au contraire plaire d'autant plus aux puristes de l'Histoire et des intrigues complexes et parfois même psychologiques.
Courtney Crumrin
En lisant Courtney Crumrin, il est évidemment très difficile de ne pas penser à Harry Potter. Effectivement, le sujet est très proche: un enfant dont la vie quotidienne est sinistre (parents fades et arrivistes, environnement scolaire déprimant) découvre peu à peu un univers baigné de sorcellerie et de fantastique dans lequel il trouve peu à peu sa place et révèle son véritable talent. Mais le parallèle s'arrête là. Quand Harry Potter garde un ton bon enfant et plutôt optimiste, les aventures de Courtney sont résolument sombres et inquiétantes, imprégnées de cynisme et de cruauté. Le traitement des terreurs infantiles est ici sans concession et - je pense - beaucoup plus intéressant. L'univers auquel Courtney fait face est impitoyable et rempli de dangers mortels qui ne frappent pas que les méchants et/ou les adultes. Plus d'un enfant innocent en fait les frais dans les deux volumes que j'ai lus. Par ailleurs, certaines histoires sont véritablement effrayantes et n'ont rien à envier aux classiques de l'épouvante (je pense notamment à la première histoire du T. 2, celle où sévit le hobgobelin décharné). Le dessin mérite également le détour, il m'a fait très souvent penser à celui de Mike Mignolla, le créateur de Hellboy, tant dans le trait que dans le découpage des planches. En revanche, je trouve les histoires d'une qualité assez inégale et j'aurais préféré une trame plus longue à des historiettes un peu trop courtes à mon goût. J'attends de pouvoir lire le dernier tome pour décider de mettre ou non une quatrième étoile (ce qui dépendra de l'évolution du scénario).
L'Ascension et autres récits
Cet album est totalement indépendant de l’autre série de Mathieu « Julius Corentin Acquefacques ». « L’ascension » est un recueil de nouvelles de l’auteur. Certaines d’entre elles semblent être des histoires assez vieilles puisque M. A. Mathieu glisse par moment des dates comme 1985. L'album se révèle très agréable à lire et les histoires sont suffisamment différentes pour intéresser le lecteur. La bd démarre par un récit fantastique digne d’un extrait de la série phare de cet auteur. Ensuite, des nouvelles mi-fantastiques, mi-réalistes parsèmeront l’album. J’ai particulièrement apprécié « la valise » dont la chute est ironique et assez représentative de notre dérive vers le modernisme à outrance… j’aime le graphisme en noir et blanc de Marc-Antoine Mathieu, il demande une certaine adaptation de la part d’un lecteur novice mais se révèlera d’une lisibilité exemplaire. En tout cas, son trait est très personnel. Cet album n’est franchement pas une bd indispensable mais j’ai passé un agréable moment de lecture à le feuilleter.
La Geste des Chevaliers Dragons
Le pays de la non vie : 3/5 L'avantage de cette série c'est qu'il s'agit, à chaque fois, d'un one shot. L'inconvénient de cette série, c'est qu'il s'agit, à chaque fois d'un one shot... avec un dessinateur différent. Je suis assez déçu par ce nouvel opus qui occulte quelque peu la mission des chevaliers dragons au profit d'une "chasse au trésor" initiée par Haïrin et sa famille. En effet, le scénario d'Ange repose sur le destin croisé de Mara, chevalier dragon, et d'une gamine, Eléanor. Dans cet épisode, les auteurs ont gommé le zeste d'érotisme, assez présent dans le premier volume (si ma mémoire est bonne), en l'annonçant d'ailleurs dès la page 9 en faisant dire à l'un personnage : "Un chevalier dragon ? Je croyais qu'elles étaient plus... plus... heu disons... déshabillées." On en arriverait même à oublier la présence du chevalier dragon dans cet opus, sans le remarquable et spectaculaire combat final. En effet, l'intrigue principale repose beaucoup plus sur la famille d'Eléanor (et les mystères du viell) que sur Mara. Espérons que le prochain numéro (qui sortira en 2005) sera meilleur. Les jardins du palais : 4/5 Je vais encore faire hurler certain(e)s mais "La geste des chevaliers dragons" est une série que j'affectionne particulièrement. Même si certains épisodes sont moins bons que d'autres, Ange a su créer un univers original et intéressant. Le dernier album faisait appel à la force et au tragique, ici, pour une fois, l'humour est au rendez-vous grâce au personnage de Jo, véritable ovni dans cette caste de chavaliers. Niveau scénario, la boucle est bouclée pour la recherche du pendentif, et ce d'une façon originale et drôle. Je suis resté en outre sous le charme du dessin de Christian Paty, qui s'accorde parfaitement au monde des "chevaliers dragons". De l'humour (beaucoup), de l'action, du charme (n'oublions pas que l'éditeur est "soleil") bref un opus qui fait vraiment honneur à cette série.
Tatanka
J'apprécie généralement le savoir-faire scénaristique de Joël Callède. Il sait manier dans un même tome toute une galerie de personnages sans pour autant les perdre de vue et il sait donner à chacun une personnalité propre. A ce titre, la réussite des deux tomes des Enchaînés est éclatante. Ici, on retrouve la même patte, on passe d'un perso à l'autre avec aisance, on n'a pas le temps de souffler, les évènements s'enchaînent bien… Mais le fond de l'intrigue est moins fort, plus banal que dans les Enchaînés… Cette histoire de contamination n'est pas extrêmement originale… Mais bon, comme je le dis plus haut, quand le savoir-faire est là, ça se laisse lire sans problème. Côté dessin, je ne suis pas fan ni détracteur … C'est appréciable mais plutôt standard au vu de la production actuelle, le dessinateur sert bien l'histoire, sans plus...
Jane des Dragons
Album sympathique que voici ! Le récit, rythmé, bénéficie d’un cadrage dynamique. La narration est prenante et ne laisse que peu de répit au lecteur tout comme à Jane, une fillette survoltée (et survitaminée). La rencontre de Jane avec un ermite (qui tient plus du sorcier africain) est propice à des joutes verbales sur un ton humoristique. En outre, j’apprécie le style graphique de Guilloteau (un brin anguleux mais très expressif). Quant aux couleurs de Delph, elles sont bien à propos. Bref, nous avons un bel album "jeunesse" qui pêche sans doute par une trame de l’histoire plutôt convenue.
Les Aventures de Philibert
"Dans l'cochon, tout est bon" est une satire de notre société de tous les excès (consommation pantagruélique, pollution à tout va et autres joyeusetés). Comme le souligne Don Lope, le cadre de cette bd a donc de quoi indisposer sans pour autant paraître vulgaire ou déplacé. Dans cet univers pour le moins particulier, Mazan ancre l’histoire de Philibert dont sa vie a basculé depuis sa rencontre avec Léa. Le découpage en chapitres permet de passer d’un moment de la vie de Phil à un autre sans difficulté. Un soin particulier a été apporté aux dialogues que je trouve vraiment bon ! L’auteur nous présente un récit touchant avec un final poignant. Quant au dessin, j’apprécie ce style assez caricatural dans le ton et rehaussé par une mise en couleur qui retranscrit fort bien l’ambiance du récit. Bref, voici une histoire fine, cachée sous un amas de chairs fétides . . . l’auteur ne s’épargne aucune difficulté !
Les Psy
Elle est marrante cette BD! En plus j'aime bien le dessin. C'est vrai que les gags sont inégaux, mais j'apprécie ce genre d'humour... c'est le genre d'humour "qui tombe à plat", si vous voyez ce que je veux dire. Avec des situations cocasses, des quiproquos, des petites crises de folie (normal avec une BD sur les psys)... Enfin voilà quoi... C'est rigolo.
Les Aventures de Simon Nian
Une véritable tornade, cette bd, rien ni personne n'y est épargné. Sous couvert d'humour, ce pastiche de Gil Jourdan de Tillieux est une critique féroce du monde de la bd et de l'édition. Des éditeurs (les frères Traknar), aux chasseurs de dédicaces ("vous pouvez me faire un dessin... c'est pour revendre... sur ebay"), aux collectionneurs prêts aux hold-up pour posséder un tirage de tête, jusqu'aux libraires ("deux albums pour le prix de trois"), bref une galerie de portraits très acide est présentée. Mais ce qui ressort le plus du scénario c'est évidement le parallèle entre la gestion de Tintin par Moulinsart (car Nick Rodwell et Fanny Rémi n'y sont guère représentés à leurs avantages dans l'album) et celle du personnage Bibou. Les allusions à peine dissimulées aux studios Hergé (avec Martin Braque alias Jacques Martin) m'étonnent du peu de réaction de Moulinsart sur cette BD. En effet, il ne faut pas oublier que récemment Marniquet a connu quelques déboires avec les ayant -droits de Jacobs... Néanmoins, cet album est fort agréable à lire (et surtout à regarder) malgré un scénario parfois (euh... souvent) tiré par les cheveux et on s'attend à croiser Libellule ou Croûton au détour d'une page, tant on baigne dans l'univers de Tillieux. Un bel hommage à Maurice Tillieux, cette bd étant d'ailleurs préfacée par sa fille.
Modou la tzigane
Il faut garder à l'esprit qu'il s'agit ici d'une série jeunesse. Lue avec des yeux d'adultes comme je l'ai fait le scénario parait bien naïf et "gentillet". Le dessin lui-même a ce côté "naïf" qui donne l'impression de voir un petit livre illustré pour enfants, qu'on regarde la couverture ou qu'on feuillette les albums. On ne peut pas dire que le style soit particulièrement beau ou esthétisant : les décors sont très simplifiés, les personnages simples et souvent caricaturaux et le tout ressemble à des décors de conte pour enfant. L'histoire elle-même, comme on peut en juger en lisant le premier tome, est naïve. Un fourbe conseiller du roi de la ville d'Uli ourdit un complot à la solde des Turcs, mais le jeune prince est le seul à voir sa fourberie et c'est avec l'aide d'une petite tzigane qu'ils vont ensemble réveiller la population d'Uli pour sauver la ville des méchants Turcs. Les tomes suivants sont du même tonneau, opposant méchants adultes fourbes contre gentils enfants dans des aventures relativement variées. Tout cela n'a rien de très original ni de vraiment prenant, mais ça se laisse lire même si le sujet doit vraiment plus intéresser un enfant qu'un adulte.