Des BDs assez originales composées principalement d'histoires en une planche au dessin tout en silhouettes noires.
Le dessin parait assez simple, silhouettes obligent, mais il est bien agréable et pas moche du tout.
Les histoires sont assez spéciales, jouant en une case sur des touches d'absurde, parfois d'humour noir (mais nettement moins que le titre me le laissait penser), et plus globalement sur un imaginaire assez débridé, objectivement original et très différent de pages en pages. Honnêtement, j'ai souri uniquement à certaines de ces planches mais j'ai été plus ou moins charmé par l'imagination des auteurs.
Le premier tome est à savourer avec une certaine modération car il est légèrement indigeste par son nombre de planches, la densité de chacune et le manque de suivi de ses histoires. Cependant, c'est avec interêt et amusement qu'on découvre au fur et à mesure des liens entre certaines histoires et certains personnages, même si ce lien reste assez superficiel et qu'il ne faut pas s'attendre à une grande histoire liant le tout en fin d'album.
Le second tome, lui, est bâti un peu différemment. Il offre, parmi un certain nombre de planches indépendantes, des histoires plus suivies dont les planches sont disséminées au fil des pages pour garder une structure identique aux autres récits. Moins d'originalité à mes yeux dans ce second tome (ou moins d'effet de surprise) mais le meilleur suivi des histoires permet de se lasser un peu moins vite.
Eric Castel foule ses premières pelouses dans l'hebdo "super As" n° 1 du 13 Février 1979.
Eric ?... C'est un footballeur professionnel. Au départ de la série, il joue au FC Barcelone. Il va se lier d'amitié avec Pablito, un gamin d'une bande des quartiers pauvres de la ville.
Petit à petit, au fil des divers championnats qui émaillent le monde du football, Eric va voyager aux quatre coins de la planète. Il deviendra une des grandes vedettes de ce sport populaire.
Si la série, en général, tourne autour du football, Reding ne va pourtant pas hésiter à adjoindre un peu de mystère, un brin d'aventure.
Il a pour assistante -et surtout décoriste- Françoise Hugues. Celle-ci, bien documentée, va apporter une nette touche d'authenticité aux décors, à l'architecture des stades, des villes visitées, ainsi qu'aux ambiances de matches.
Cette BD réaliste, qui joue sur l'attrait des amoureux du football, sera bien appréciée du lectorat.
15 albums cartonnés parsèmeront la vie sportive d'Eric. Bien que certaines aventures "tirent un peu", l'ensemble nous donne une bonne série, bien documentée, palpitante parfois.
L'auteur :
Raymond Reding, dessinateur-scénariste, est né à Louviers, dans l'Eure, le 23 Février 1920.
Outre Eric Castel, on lui doit aussi Vincent Larcher, Jari, d'autres séries -malheureusement oubliées (mais pas de moi !...)-.
Spécialiste dans des histoires sportives, son trait réaliste et dynamique y faisait merveille.
J'écris "y faisait" car Raymond nous a quitté en Février 1999.
La toute première collaboration Uderzo-Goscinny.
Jehan Pistolet fait ses premiers pas dans "La libre Junior", le supplément du quotidien belge "La Libre Belgique" n° 178, 69ème année, du 26 Juin 1952. (Pour les collectionneurs acharnés, ce "Libre Junior" porte le n° 26).
Jehan ?... Il retape -comme il le peut- un vieux rafiot qui sera baptisé "La Brave". Parti en mer, il va combattre un grand nombre de pirates et deviendra corsaire au service du roi de France.
Mais il n'est pas seul, le Jehan. Il s'est entouré d'une équipe faite d'un ramassis de gugusses dans lesquels le lecteur averti découvre un petit matelot qui ressemble très fort à René Goscinny.
Jehan sera fort apprécié du public francophone belge. En 1955, il émigre vers le périodique "Pistolin" créé par les deux compères. Il est rebaptisé Jehan Soupolet.
Le 28 Janvier 1960, Jehan fera son entrée dans l'hebdomadaire "Pilote" (créé depuis le 29 Octobre 1959). Mais Oumpah-Pah et Astérix s'annoncent ; et Jehan ne vivra que quelques étés.
Ces aventures maritimes tournant autour de la piraterie, bourrées d'humour, ne seront pourtant éditées en albums qu'à partir de 1989. La série en comporte 4. Il faudra attendre 1999 et 2002 pour que soient édités les n° 3 et 4. Encore un des nombreux mystères de l'édition...
Cosey est un grand auteur de bande dessinée et son double ouvrage est vraiment très beau. Les paysages montagnards sont splendides. Cependant, je dois avouer que si l'histoire se laisse bien lire, je n'ai pas vraiment été scotché. Je trouve qu'il ne se passe pas grand chose. C'est plus une BD d'ambiance et une belle histoire d'amour, mais malgré ses qualités, je ne crois pas que je relirais ce diptyque.
Goscinny et Uderzo ont créé Oumpah-pah au moment d’une escapade au journal Tintin à la fin des années 50. Pendant longtemps éditées au Lombard, les aventures d’Oumpah-pah ont été rééditées par les éditions Albert-René.
L’histoire évoque la colonisation de l’Amérique du Nord, les relations entre les Indiens et les Français, sur un mode humoristique. Oumpah-pah partage la vedette avec un Hubert de la Patte-Feuilletté plutôt gaffeur. Mais le succès d’Astérix a empêché les auteurs de poursuivre les aventures du jeune indien. A découvrir, car ce qui a fait le succès d’Astérix était déjà présent dans les aventures d’Oumpah-pah.
Un bon récit sur la première guerre mondiale et ses conséquences sentimentales, servi par des planches peintes de belle manière.
Le style pictural est parfois presque photo-réaliste, d'autres fois plus impressionniste. S'y ajoute par moment un dessin plus épuré, "à la Matisse", qui m'est également très agréable. Bref, c'est une belle BD.
L'histoire est assez forte et touchante sur la quasi-totalité des planches. La représentation du soutien psychologique de lettres d'une femme aimante à un soldat désabusé est très bien rendue. L'horreur de la guerre et l'amour romantique se mêlent de belle manière. Je suis hélas un peu déçu par la fin de ce récit qui est franchement abrupte et... m'a laissé sur un sentiment d'inachevé. Il n'y a pas cette conclusion qui aurait pu élever l'âme de cette BD et me la rendre très appréciable.
Elle reste juste bonne, touchante et dotée d'un beau dessin, mais ne marquera hélas pas suffisamment mon esprit, je le crains.
Un récit historique d'espionnage très bien documenté et particulièrement intéressant pour l'amateur des incroyables complots politiques et stratégiques qui ont précédé la seconde guerre mondiale.
Le dessin est bon. J'aime cependant assez peu la colorisation dont la peinture donne des teintes vertes et torturées aux visages.
Quant au récit, comme dit plus haut, il est bien mené et intéressant. Hélas, comme beaucoup de récits d'espionnage à mes yeux de lecteur moyennement amateur, les dialogues et situations sont parfois ardus à suivre. Une documentation bienvenue nous est heureusement offerte en fin d'album, permettant d'appréhender le contexte politique globale (assez connu du tout commun ceci dit) mais aussi et surtout les identités et origines de chacun des protagonistes qui semblent quasiment tous avoir véritablement existé.
Les amateurs d'Histoire et d'espionnage de haut niveau seront ravis. Les autres seront intéressés mais peut-être pas captivés.
130 pages de commérages, de bavardages de femmes devant le thé à l'heure où les hommes font la sieste, voilà qui a de quoi faire peur au lecteur mâle que je suis, non ?
Eh bien non. Déjà parce que l'homme curieux que je suis est avide de commérages, un peu comme un voyeur qui écoute les affaires des autres. Ensuite parce que ces commérages sont une des facettes du récit de Satrapi nous permettant de découvrir la vie de tous les jours dans cet Iran qui parait à la fois mystérieux puisqu'on n'en sait bien peu de choses de nos jours, et tellement proche tant ces discussions paraissent semblables à celles de femmes occidentales. Et enfin, il faut bien avouer que Satrapi a un très bon sens de la narration et du dialogue qui rend cette lecture très agréable et sans ennui aucun.
Seul reproche à mes yeux, c'est que ce n'est pas vraiment le genre de BD que je relirais personnellement, même si le tout ne manque pas d'interêt.
Il était une fois dans le futur recueille quatre nouvelles adaptées en BD : trois de Jack London, récits parlant de navires et de missionnaires transposés dans l'espace pour les rendre plus actuels dans leur narration, et un chapitre d'un roman de Stanislaw Lem (auteur de Solaris) qui devait déjà avoir pour décor une planète extra-terrestre.
Le dessin de Gimenez y est excellent, dans sa veine semi-réaliste habituelle qui colle aussi bien à l'autobiographie qu'à la science-fiction comme ici. Certaines planches sont de toute beauté même si leur narration graphique est un petit peu lourde.
Les récits sont sans grande surprise mais plutôt bons et plaisants à lire. Ils sont assez durs pour la plupart, à la limite de l'humour noir ou du cynisme. Sympathique.
C'est avec plaisir que j'ai retrouvé le dessinateur de Horologiom que j'ai beaucoup aimé, mais ce fut presque un soucis pour moi car je n'ai pas pu m'empêcher de faire le rapprochement entre ces deux séries. Ce rapprochement, je le fais d'une part au niveau du dessin, dans le trait de Lebeault, bien sûr, mais aussi dans les décors architecturaux de la ville et des détails comme les agents de police aux airs de carabiniers. Ca n'en reste pas moins un dessin et une colorisation que j'aime bien.
Je fais aussi le rapprochement dans l'introduction du récit, de jeunes vagabonds qui pénètrent dans une ville où ils sont traités en étranger et poursuivis avant de comprendre les rouages de ce qu'il s'y passe. Et puis il y a aussi l'aspect mécanique de ce croquemitaine...
Mais passés ces ressemblances, le récit n'en est pas moins sympathique et assez prenant. Hormis le décor que j'apprécie, il manque un peu d'originalité mais se lit agréablement.
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Petits contes noirs
Des BDs assez originales composées principalement d'histoires en une planche au dessin tout en silhouettes noires. Le dessin parait assez simple, silhouettes obligent, mais il est bien agréable et pas moche du tout. Les histoires sont assez spéciales, jouant en une case sur des touches d'absurde, parfois d'humour noir (mais nettement moins que le titre me le laissait penser), et plus globalement sur un imaginaire assez débridé, objectivement original et très différent de pages en pages. Honnêtement, j'ai souri uniquement à certaines de ces planches mais j'ai été plus ou moins charmé par l'imagination des auteurs. Le premier tome est à savourer avec une certaine modération car il est légèrement indigeste par son nombre de planches, la densité de chacune et le manque de suivi de ses histoires. Cependant, c'est avec interêt et amusement qu'on découvre au fur et à mesure des liens entre certaines histoires et certains personnages, même si ce lien reste assez superficiel et qu'il ne faut pas s'attendre à une grande histoire liant le tout en fin d'album. Le second tome, lui, est bâti un peu différemment. Il offre, parmi un certain nombre de planches indépendantes, des histoires plus suivies dont les planches sont disséminées au fil des pages pour garder une structure identique aux autres récits. Moins d'originalité à mes yeux dans ce second tome (ou moins d'effet de surprise) mais le meilleur suivi des histoires permet de se lasser un peu moins vite.
Eric Castel
Eric Castel foule ses premières pelouses dans l'hebdo "super As" n° 1 du 13 Février 1979. Eric ?... C'est un footballeur professionnel. Au départ de la série, il joue au FC Barcelone. Il va se lier d'amitié avec Pablito, un gamin d'une bande des quartiers pauvres de la ville. Petit à petit, au fil des divers championnats qui émaillent le monde du football, Eric va voyager aux quatre coins de la planète. Il deviendra une des grandes vedettes de ce sport populaire. Si la série, en général, tourne autour du football, Reding ne va pourtant pas hésiter à adjoindre un peu de mystère, un brin d'aventure. Il a pour assistante -et surtout décoriste- Françoise Hugues. Celle-ci, bien documentée, va apporter une nette touche d'authenticité aux décors, à l'architecture des stades, des villes visitées, ainsi qu'aux ambiances de matches. Cette BD réaliste, qui joue sur l'attrait des amoureux du football, sera bien appréciée du lectorat. 15 albums cartonnés parsèmeront la vie sportive d'Eric. Bien que certaines aventures "tirent un peu", l'ensemble nous donne une bonne série, bien documentée, palpitante parfois. L'auteur : Raymond Reding, dessinateur-scénariste, est né à Louviers, dans l'Eure, le 23 Février 1920. Outre Eric Castel, on lui doit aussi Vincent Larcher, Jari, d'autres séries -malheureusement oubliées (mais pas de moi !...)-. Spécialiste dans des histoires sportives, son trait réaliste et dynamique y faisait merveille. J'écris "y faisait" car Raymond nous a quitté en Février 1999.
Jehan Pistolet
La toute première collaboration Uderzo-Goscinny. Jehan Pistolet fait ses premiers pas dans "La libre Junior", le supplément du quotidien belge "La Libre Belgique" n° 178, 69ème année, du 26 Juin 1952. (Pour les collectionneurs acharnés, ce "Libre Junior" porte le n° 26). Jehan ?... Il retape -comme il le peut- un vieux rafiot qui sera baptisé "La Brave". Parti en mer, il va combattre un grand nombre de pirates et deviendra corsaire au service du roi de France. Mais il n'est pas seul, le Jehan. Il s'est entouré d'une équipe faite d'un ramassis de gugusses dans lesquels le lecteur averti découvre un petit matelot qui ressemble très fort à René Goscinny. Jehan sera fort apprécié du public francophone belge. En 1955, il émigre vers le périodique "Pistolin" créé par les deux compères. Il est rebaptisé Jehan Soupolet. Le 28 Janvier 1960, Jehan fera son entrée dans l'hebdomadaire "Pilote" (créé depuis le 29 Octobre 1959). Mais Oumpah-Pah et Astérix s'annoncent ; et Jehan ne vivra que quelques étés. Ces aventures maritimes tournant autour de la piraterie, bourrées d'humour, ne seront pourtant éditées en albums qu'à partir de 1989. La série en comporte 4. Il faudra attendre 1999 et 2002 pour que soient édités les n° 3 et 4. Encore un des nombreux mystères de l'édition...
A la recherche de Peter Pan
Cosey est un grand auteur de bande dessinée et son double ouvrage est vraiment très beau. Les paysages montagnards sont splendides. Cependant, je dois avouer que si l'histoire se laisse bien lire, je n'ai pas vraiment été scotché. Je trouve qu'il ne se passe pas grand chose. C'est plus une BD d'ambiance et une belle histoire d'amour, mais malgré ses qualités, je ne crois pas que je relirais ce diptyque.
Oumpah-Pah
Goscinny et Uderzo ont créé Oumpah-pah au moment d’une escapade au journal Tintin à la fin des années 50. Pendant longtemps éditées au Lombard, les aventures d’Oumpah-pah ont été rééditées par les éditions Albert-René. L’histoire évoque la colonisation de l’Amérique du Nord, les relations entre les Indiens et les Français, sur un mode humoristique. Oumpah-pah partage la vedette avec un Hubert de la Patte-Feuilletté plutôt gaffeur. Mais le succès d’Astérix a empêché les auteurs de poursuivre les aventures du jeune indien. A découvrir, car ce qui a fait le succès d’Astérix était déjà présent dans les aventures d’Oumpah-pah.
Le Sang des Valentines
Un bon récit sur la première guerre mondiale et ses conséquences sentimentales, servi par des planches peintes de belle manière. Le style pictural est parfois presque photo-réaliste, d'autres fois plus impressionniste. S'y ajoute par moment un dessin plus épuré, "à la Matisse", qui m'est également très agréable. Bref, c'est une belle BD. L'histoire est assez forte et touchante sur la quasi-totalité des planches. La représentation du soutien psychologique de lettres d'une femme aimante à un soldat désabusé est très bien rendue. L'horreur de la guerre et l'amour romantique se mêlent de belle manière. Je suis hélas un peu déçu par la fin de ce récit qui est franchement abrupte et... m'a laissé sur un sentiment d'inachevé. Il n'y a pas cette conclusion qui aurait pu élever l'âme de cette BD et me la rendre très appréciable. Elle reste juste bonne, touchante et dotée d'un beau dessin, mais ne marquera hélas pas suffisamment mon esprit, je le crains.
Sir Arthur Benton
Un récit historique d'espionnage très bien documenté et particulièrement intéressant pour l'amateur des incroyables complots politiques et stratégiques qui ont précédé la seconde guerre mondiale. Le dessin est bon. J'aime cependant assez peu la colorisation dont la peinture donne des teintes vertes et torturées aux visages. Quant au récit, comme dit plus haut, il est bien mené et intéressant. Hélas, comme beaucoup de récits d'espionnage à mes yeux de lecteur moyennement amateur, les dialogues et situations sont parfois ardus à suivre. Une documentation bienvenue nous est heureusement offerte en fin d'album, permettant d'appréhender le contexte politique globale (assez connu du tout commun ceci dit) mais aussi et surtout les identités et origines de chacun des protagonistes qui semblent quasiment tous avoir véritablement existé. Les amateurs d'Histoire et d'espionnage de haut niveau seront ravis. Les autres seront intéressés mais peut-être pas captivés.
Broderies
130 pages de commérages, de bavardages de femmes devant le thé à l'heure où les hommes font la sieste, voilà qui a de quoi faire peur au lecteur mâle que je suis, non ? Eh bien non. Déjà parce que l'homme curieux que je suis est avide de commérages, un peu comme un voyeur qui écoute les affaires des autres. Ensuite parce que ces commérages sont une des facettes du récit de Satrapi nous permettant de découvrir la vie de tous les jours dans cet Iran qui parait à la fois mystérieux puisqu'on n'en sait bien peu de choses de nos jours, et tellement proche tant ces discussions paraissent semblables à celles de femmes occidentales. Et enfin, il faut bien avouer que Satrapi a un très bon sens de la narration et du dialogue qui rend cette lecture très agréable et sans ennui aucun. Seul reproche à mes yeux, c'est que ce n'est pas vraiment le genre de BD que je relirais personnellement, même si le tout ne manque pas d'interêt.
Il était une fois dans le futur (Les Bourreaux)
Il était une fois dans le futur recueille quatre nouvelles adaptées en BD : trois de Jack London, récits parlant de navires et de missionnaires transposés dans l'espace pour les rendre plus actuels dans leur narration, et un chapitre d'un roman de Stanislaw Lem (auteur de Solaris) qui devait déjà avoir pour décor une planète extra-terrestre. Le dessin de Gimenez y est excellent, dans sa veine semi-réaliste habituelle qui colle aussi bien à l'autobiographie qu'à la science-fiction comme ici. Certaines planches sont de toute beauté même si leur narration graphique est un petit peu lourde. Les récits sont sans grande surprise mais plutôt bons et plaisants à lire. Ils sont assez durs pour la plupart, à la limite de l'humour noir ou du cynisme. Sympathique.
Le croquemitaine
C'est avec plaisir que j'ai retrouvé le dessinateur de Horologiom que j'ai beaucoup aimé, mais ce fut presque un soucis pour moi car je n'ai pas pu m'empêcher de faire le rapprochement entre ces deux séries. Ce rapprochement, je le fais d'une part au niveau du dessin, dans le trait de Lebeault, bien sûr, mais aussi dans les décors architecturaux de la ville et des détails comme les agents de police aux airs de carabiniers. Ca n'en reste pas moins un dessin et une colorisation que j'aime bien. Je fais aussi le rapprochement dans l'introduction du récit, de jeunes vagabonds qui pénètrent dans une ville où ils sont traités en étranger et poursuivis avant de comprendre les rouages de ce qu'il s'y passe. Et puis il y a aussi l'aspect mécanique de ce croquemitaine... Mais passés ces ressemblances, le récit n'en est pas moins sympathique et assez prenant. Hormis le décor que j'apprécie, il manque un peu d'originalité mais se lit agréablement.