Jehan Pistolet

Note: 3.14/5
(3.14/5 pour 7 avis)

Jehan Pistolet est un corsaire, né bien avant Astérix de la plume de Goscinny et du pinceau d'Uderzo. Il nous fait naviguer avec ses amis dans des aventures extraordinaires !


1643 - 1788 : Au temps de Versailles et des Lumières Albert Uderzo Goscinny Les BDs à papa Les Roux ! Pirates

Jehan Pistolet est un corsaire, né bien avant Astérix de la plume de Goscinny et du pinceau d'Uderzo. Il nous fait naviguer avec ses amis dans des aventures extraordinaires ! L'histoire se déroule au XVIIIe siècle. Jehan Pistolet, grand rêveur et amateur de récits de mer, recrute une équipe d'amis avec lesquels il retape un vieux navire baptisé "la Brave". A bord de ce vaisseau, ils combattent, plus ou moins courageusement mais avec beaucoup de chance, d'affreux pirates et deviennent ainsi corsaires au service du roy de France Série publiée au début des années 1950 dans le journal "La Libre Junior" avant d'être rééditée très récemment par les éditions Albert René.

Scénario
Dessin
Couleurs
Editeur / Collection
Genre / Public / Type
Date de parution Mai 1989
Statut histoire Une histoire par tome 4 tomes parus

Couverture de la série Jehan Pistolet © Albert René 1989
Les notes
Note: 3.14/5
(3.14/5 pour 7 avis)
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08/08/2005 | Ro
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L'avatar du posteur bamiléké

Les premières armes (de corsaires) du duo Uderzo/Goscinny a produit ces albums racontant une petite équipe de corsaires bien farfelus. Si on lit cet ouvrage hors contexte des années 50, je crains que l'on manque beaucoup du sel de ces histoires. Scénarii classiques? Je n'en suis pas si sûr. En effet je trouve que Goscinny introduit dans ses créations un humour décalé peut être moins visible aujourd'hui mais très novateur pour la BD de l'époque. Nous sommes loin d'un héros à la Eroll Flynn comme dans Barracuda qui était le lot de nombreuses publications. Au contraire nous voila avec une équipe de bras cassés qui multiplie les situations burlesques. Jehan en voit de toutes les couleurs ( de corsaire) avant de retomber sur ses pieds avec l'aide de son perroquet. Nous sommes dans la dérision irréaliste assumée ( pauvre Petit René ravalé au rôle du simple matelot gauche et sans initiative) avec des gags toutes les deux pages bien soutenus par le dessin très dynamique d'Uderzo. Il y a nombre de cases qui annoncent Astérix. Il y a bien quelques hiatus comme le quartier maître qui disparaît au cours de l'épisode du "Corsaire du Roy", l'océan à Nantes ou quelques dessins moins finis. Mais autrement c'est un régal. Pour finir ce que je considère comme la cerise et la graine en germe du génie de Goscinny. L'épisode de "L'Espion" pensé par Goscinny comme "Pistolet colonisateur" puis heureusement débaptisé ( voir L'Intégrale). Jehan part de Nantes, premier port européen de l'époque à cause de l'infamante traite négrière, avec pour mission de coloniser un bout d'Afrique. Goscinny et Uderzo retournent, par un coup de génie, la situation en nous présentant des Africains lettrés, cultivés et pacifiques qui refusent d'être les porteurs de Jehan et de son équipage. Qui sont les sauvages ? Mais ce sont les Blancs des autres bateaux, ces furieux Européens qui s'entretuent pour la richesse de la nouvelle colonie convoitée. Et Jehan qui finit par se ranger aux côtés et défendre ses nouveaux amis Africains. Il finit ami-ami avec le roi Africain, d'égal à égal, une larme à l'œil au départ. Cela écrit et dessiné dans ces années de décolonisations meurtrières avec des soldats belges, français, portugais ou anglais dans presque tous les pays d'Afrique. Sous mes yeux ébahis vient de naître LE thème vertébral de l'œuvre du duo. Hubert de la Pâte Feuilletée sera un colonisateur qui deviendra l'élève-ami de Oumpah-Pah et apprendra de la culture Indienne. Pour finir à Astérix le Résistant. Un thème qui nous colle à la peau encore aujourd'hui, militairement, culturellement ou commercialement. Chapeaux bas messieurs.

03/02/2022 (modifier)
Par Josq
Note: 3/5
L'avatar du posteur Josq

Cette série occupe une place assez importante dans l'histoire de la bande dessinée, puisqu'elle marque la première collaboration sur une bande dessinée entre les immenses René Goscinny et Albert Uderzo. Ces derniers se sont rencontrés dans les bureaux de la World Press, où ils ont mis en forme leur toute première collaboration, rubriques d'articles humoristiques sur la vie quotidienne du couple (un sujet favori de Goscinny) intitulés "Sa Majesté mon mari". Ce n'est qu'après un bon nombre d'article que les deux auteurs passent au format de la bande dessinée avec "Jehan Pistolet", simultanément à "Bill Blanchart" et Benjamin et Benjamine. C'est en quelque sorte la fin de la transition dans le style d'Uderzo : on y retrouve certains aspects du dessin réaliste de Belloy allié au style plus léger et arrondi de Benjamin et Benjamine ou d'Oumpah-Pah (voire d'Astérix, mais on en est quand même encore assez loin). Visuellement, c'est donc plutôt convaincant, mais on sent qu'Uderzo hésite encore. Le dessin s'améliorera nettement au fur et à mesure des histoires, d'ailleurs. Quant au scénario, c'est du pur Goscinny. Pas le meilleur, mais du Goscinny qui s'amuse à multiplier les situations rocambolesques, pour son plus grand plaisir et celui du lecteur. Les personnages, comme toujours, sont très hauts en couleur et constituent la principale source d'humour des différents tomes. Humour qui s'avère d'ailleurs légèrement inégal, rarement hilarant et parfois prévisible, mais qui met toujours le sourire aux lèvres. Au bilan, "Jehan Pistolet" reste sans nul doute une BD très mineure dans la carrière de Goscinny comme d'Uderzo, mais ça n'en est pas moins une saga très plaisante à lire, ne serait-ce que pour assister à l'évolution des deux auteurs. Pas incontournable, mais éminemment sympathique.

01/03/2019 (modifier)
L'avatar du posteur Agecanonix

Après avoir dessiné des héros costauds sans lendemain comme "Arys Buck" ou Belloy, Uderzo rencontre René Goscinny en 1951, et d'emblée leur complicité va être bénéfique ; ce personnage de Jehan Pistolet est historiquement leur première création en juin 1952 dans la Libre Junior, supplément hebdo pour les enfants de la Libre Belgique. On ne peut pas dire que c'est une franche réussite, ces débuts sont modestes mais au fil des épisodes, un oeil exercé entrevoit quelques germes des futures aventures du petit Gaulois, de même que le trait d'Uderzo annonce celui qu'il aura dans la série Oumpah-Pah. La série rejoint ensuite le périodique Pistolin où pour des raisons obscures de phonétique, le personnage est rebaptisé Jehan Soupolet, nom qu'il gardera lorsqu'il rallie le journal Pilote en janvier 1960. L'aspect non abouti et parfois maladroit de cette petite série qui met en scène un gentil pirate n'a sans doute pas décidé un éditeur à proposer des albums avant 1989 (chez Lefrancq), mais elle garde cependant le charme des Bd des années 50, surtout lorsqu'elles sont humoristiques. Et d'ailleurs les auteurs en garderont sûrement une pointe de nostalgie puisqu'on peut voir dans Astérix et les Normands au moins 2 silhouettes voisines de Jehan : le personnage de Goudurix en a de faux airs, ainsi que le légionnaire obséquieux Olibrius qui en adopte presque le physique. A noter que d'autres séries jeunesse reprendront ce concept d'équipage pirate à l'humeur joyeuse, telles Pepito de Bottaro, "Captain Vir-de-Bord" de Gire, ou Surplouf de Cézard...

27/11/2013 (modifier)
Par gruizzli
Note: 3/5
L'avatar du posteur gruizzli

Une petite série sympathique, agréable et assez drôle. J'avais eu les premiers tomes étant tout jeune, et en les relisant aujourd'hui, je me rends compte que cette série garde malgré tout du charme. Alors certes, les personnages sont stéréotypés, les scénarios ne sont pas forcément des plus fins et plutôt prévisibles, le dessin n'est pas le meilleur de Uderzo (même si il ira croissant au fur et à mesure des tomes), mais j'ai trouvé un charme indéniable à cette série. Personnellement, j'ai trouvé que les albums allaient croissant, avec de plus en plus d'humour et de plus en plus d'idées, le dernier tome étant à mon sens le mieux réussi, jusque dans la chute qui est hilarante. Ce dernier est d'ailleurs beaucoup plus piqué d'humour que dans les précédents. Une série qui peut très bien se lire étant jeune, elle pourra bien plaire, mais étant adulte, on passe plus facilement à côté. 3/5 et achat conseillé tout de même, surtout des deux derniers tomes.

25/11/2012 (modifier)
Par Gaston
Note: 3/5
L'avatar du posteur Gaston

Une œuvre de jeunesse faite par les auteurs d'Astérix et cela se voit. Les scénarii ne sont pas très originaux et les personnages sont stéréotypés et pas du tout attachants à l'exception du petit espion qui me fait bien rire. Dommage qu'il n'ait qu'un petit rôle. Heureusement, l'humour de Goscinny est présent et rend la lecture rafraichissante même aujourd'hui après plus de 50 ans. Ça ne vaut pas les bons mots du petit gaulois, mais plusieurs gags m'ont fait rigoler. J'aime particulièrement les gags de cannibales qui me semblent un peu 'osés' pour l'époque (les années 50).

01/06/2010 (modifier)
Par L'Ymagier
Note: 3/5

La toute première collaboration Uderzo-Goscinny. Jehan Pistolet fait ses premiers pas dans "La libre Junior", le supplément du quotidien belge "La Libre Belgique" n° 178, 69ème année, du 26 Juin 1952. (Pour les collectionneurs acharnés, ce "Libre Junior" porte le n° 26). Jehan ?... Il retape -comme il le peut- un vieux rafiot qui sera baptisé "La Brave". Parti en mer, il va combattre un grand nombre de pirates et deviendra corsaire au service du roi de France. Mais il n'est pas seul, le Jehan. Il s'est entouré d'une équipe faite d'un ramassis de gugusses dans lesquels le lecteur averti découvre un petit matelot qui ressemble très fort à René Goscinny. Jehan sera fort apprécié du public francophone belge. En 1955, il émigre vers le périodique "Pistolin" créé par les deux compères. Il est rebaptisé Jehan Soupolet. Le 28 Janvier 1960, Jehan fera son entrée dans l'hebdomadaire "Pilote" (créé depuis le 29 Octobre 1959). Mais Oumpah-Pah et Astérix s'annoncent ; et Jehan ne vivra que quelques étés. Ces aventures maritimes tournant autour de la piraterie, bourrées d'humour, ne seront pourtant éditées en albums qu'à partir de 1989. La série en comporte 4. Il faudra attendre 1999 et 2002 pour que soient édités les n° 3 et 4. Encore un des nombreux mystères de l'édition...

21/08/2006 (modifier)
Par Ro
Note: 3/5
L'avatar du posteur Ro

Poursuivant ma lecture des anciennes BDs d'Uderzo, après Belloy, Luc Junior et avant Oumpah-Pah, c'est encore une bonne surprise que j'ai à la lecture de Jehan Pistolet. Décidément, cela réussit véritablement à Uderzo d'avoir Goscinny pour scénariste. Au niveau du dessin et des couleurs, les deux premiers tomes de Jehan Pistolet font assez vieillots. Les personnages sont encore un petit peu réalistes et le résultat est assez mitigé. Mais en arrivant au 4e tome, Uderzo aura acquis son style moderne, celui d'Astérix, et autant les couleurs que les décors et les personnages deviendront très sympas et très modernes. Il me semble bien d'ailleurs que le personnage de Jehan Pistolet lui-même se retrouvera parmi l'équipage des pirates dans un album d'Astérix. Au niveau du scénario, le thème de base est classique : des aventures de corsaires et de pirates. Jehan Pistolet et son équipage sont aux ordres du Roy de France et combattent les méchants pirates, traquent les espions ennemis ou partent en Amérique chercher un ingrédient pour un médicament. Raconté comme ça, ça parait assez basique et pas palpitant pour quelqu'un de blasé par les BDs d'aventure. Mais ce sont surtout les personnages et l'humour qui caractérisent les scénarios de Goscinny. L'équipage de Jehan Pistolet est en effet composé de personnages hétéroclites, allant du petit matelot ressemblant bigrement à Goscinny lui-même jusqu'au gros cuistot à toque, en passant par un perroquet unijambiste à la répartie cinglante qui sert de mascotte. L'humour est l'élément essentiel des histoires, de l'humour assez bon et de plus en plus présent au fur et à mesure des tomes, humour qui préfigure celui d'Astérix. Il est d'ailleurs amusant de noter que, comme Luc Junior peu de temps avant, Jehan Pistolet se rendra également en Amérique pour son dernier tome, préfigurant là aussi la création de Oumpah-Pah et plus tard le voyage d'Astérix au pays des indiens. Les premiers tomes de cette série ont un peu vieilli mais se lisent bien et l'ensemble de la série est vraiment pas mal pour une série un peu oubliée.

08/08/2005 (modifier)