Note approximative : 2.5/5
La sirène de la mer rouge commence sur un décor de première guerre mondiale décrite sur un ton narratif au second degré, avec une touche de politiquement incorrect qui m'a permis d'entrer avec le sourire dans le récit. Le dessin est un peu brouillon, notamment du fait de son encrage gras et de ses personnages volontairement moches, mais il n'est pas désagréable et bénéficie de couleurs assez bonnes.
Hélas, très vite, le scénario abandonne la touche d'humour pour se lancer dans l'aventure façon expédition exotique, à la recherche du cimetière des éléphants, mais se focalisant en fait sur des décors orientaux un peu glauques, avec pirates de l'océan indien et autres bordels puant la sueur. Le scénario apporte une petite foule de références plus ou moins discrètes mais aussi plus ou moins sans interêt, Adèle Blanc-Sec, Arthur Rimbaud, Corto Maltese, etc. Et on suit bientôt le récit sans trop s'y intéresser, sautant de personnages sordides à d'autres encore plus glauques sans réel suivi, oubliant bien vite la trame de départ pour s'intéresser à des aventures sans grand interêt même si on ne s'ennuie pas véritablement à la lecture.
Une série B de la BD d'aventure exotique sans grande surprise.
Enfin un scénario qui mette vraiment en valeur avec intelligence le superbe dessin de Manara trop souvent cantonné à de l'érotisme idiot. Et avec surprise, le scénario vient de Jodorowsky dont j'ai pourtant appris à énormément me méfier depuis ses nomreux scénarios récents que je trouve très médiocres.
Oui, le dessin est bon. Manara présente à la perfection hommes et femmes (surtout femmes bien sûr : comme à son habitude, il n'est pas de femme qui ne soit pas physiquement superbe dans cette BD). Les décors aussi sont très bons. Seules les couleurs... m'ont véritablement été difficiles à accepter, même si j'ai fini par un peu m'y habituer en cours de lecture.
Quant au scénario, il présente avec un véritable interêt la vie politique de la Rome des Borgia, les complots autour de la papauté, la quête du pouvoir et les assassinats et atrocités qu'elle implique. Le tout est raconté de manière à la fois réaliste et prenante. Seul défaut, l'abondance de violence et d'horreurs humaines, la touche de Jodorowsky je pense, dont je n'arrive pas à déterminer si elle montre avec justesse les abominations de l'époque ou si elles sont exagérées. De même, Jodo et Manara ajoutent un petit peu trop de cul, et là non plus je n'arrive pas à déterminer s'il reflète vraiment les moeurs de l'époque ou s'il s'agit de faire plus... vendeur.
Quoiqu'il en soit, c'est un récit fort, excellemment dessiné, et intéressant tant au niveau historique que par son scénario.
Sincèrement, cette BD vaut mieux par son dessin que par les scénarios de ses histoires courtes.
Le dessin est en effet du pur Sorel, le Sorel en teintes de marrons de l'époque de Mother et du début de L'ile des morts. Bon, quand on sait ce dont il est capable en matière de couleurs dans ses séries actuelles comme Algernon Woodcock, on préfèrerait que cette BD ait droit au même traitement, mais le monocromatisme de ces planches colle quand même assez bien à l'ambiance sombre. Dans tous les cas, le trait du dessin, lui, est excellent et nous avons droit à quelques très belles omages, notamment les grandes images en une planche.
Les histoires sont des adaptations libres de textes et nouvelles d'un auteur à l'imaginaire lugubre et macabre. Histoires à base de meurtres, tortures et cadavres. La majorité des histoires ou mises en images en une ou deux planches sont pas mal sans être très originales. Par contre, deux histoires m'ont moins plu, l'inquisiteur dont je n'ai guère compris la fin, et le naufrageur que je n'ai quasiment pas compris du tout.
Bref, ça se laisse lire, mais j'ai nettement plus profité du dessin que des scénarios.
Note approximative : 2.5/5
Avec un titre de série aussi attractif, je ne m'attendais pas à un scénario aussi manifestement dédié à la jeunesse. L'intrigue et le déroulement de l'histoire sont en effet traités de manière bien naïve. Les raccourcis scénaristiques sont nombreux et les personnages... gentillets. Ca ne serait pas bien grave si c'était vraiment une BD jeunesse qui s'assume, mais j'y trouve une petite tentative de faire au passage de la fantasy un peu sérieuse, avec tyran, peuple affamé et frère qu'il faut sauver d'un sort bien étrange. Ce n'est pas quelque chose de vraiment visible, plus un sentiment diffus, mais j'ai l'impression que cette série oscille entre deux tons, enfantin rigolo d'un côté, fantasy sérieuse de l'autre, sans que le cocktail fonctionne vraiment.
Pourtant, il y a des choses qui me plaisent assez dans ce monde fantasy. La "forme" du monde lui-même m'a surpris et grandement plu malgré son évidente invraisemblance. D'autres idées sont assez sympas aussi, comme les peccatores et les liens entre les différents peuples.
Au niveau du dessin, je trouve le trait plutôt bon, même si à nouveau il mélange de manière assez bizarre visages sérieux et créatures cartoonesques. Je n'aime pas trop non plus le look de la race des personnages principaux. Et j'ai eu également beaucoup de mal avec les couleurs trop informatiques des premières planches, mais ça passe mieux quand l'histoire quitte le monde aquatique.
Bref, une série dont je n'aime pas la narration et l'intrigue en demi teintes mais qui a pourtant quelques qualités si on considère bien que son public doit être assez jeune pour ne pas être bloqué par des incohérences et facilités scénaristique flagrantes.
C'est dans l'hebdo Tintin n° 8, 24ème année, du 25 février 1969 que Robin Dubois tire ses premières flèches. Un Robin qui, d'ailleurs, n'a que de très lointains rapports familiaux avec le héros créé par Sir Walter Scott.
Robin a comme souffre-douleur Lord Fritz Alwill, le shérif de Nottingham, un shérif avec qui -pourtant- il aime se retrouver à une bonne table dans une auberge... de préférence une table chargée de boissons alcoolisées diverses...
Ces rencontres, d'ailleurs, ne sont pas toujours au goût de Dame Cunégonde ; une véritable matronne maitresse-femme et également compagne du shérif !..
Turk et De Groot s'en donnent à coeur joie, balaient d'un coup de crayon la réalité historique en multipliant anachronismes et gags parfois "hénaurmes"...
Tout ce petit monde (car Robin a sa bande) se démène principalement dans et aux alentours de cette bonne vieille forêt de Sherwood.
Pas à un gag près ou à une rencontre délirante, nos compères font même Robin renconter des extraterrestres...
Cette série sera éditée en albums à partir de 1974. Les premiers tirages sont brochés.
A partir de 1981, la parution se fera en opus cartonnés.
Parue 6 ans avant la série Léonard, des mêmes auteurs, elle est de même style. Graphisme des personnages, situations burlesques... tout se tient pour le bon plaisir des jeunes -et moins jeunes- lecteurs. Ca ne révolutionnera pas le petit monde de la BD, mais c'est pas mal pensé et réalisé. Une série à ne pas se prendre la tête entre les mains. On ne s'y éclate pas de rire... mais on sourit souvent. Et n'est-ce pas là le principal ?...
Scénarisé par Maurice Rosy, dessiné par Paul Deliège, Bobo fait sa première apparition dans l'hebdo Spirou n°1204 du 12 Avril 1961.
Les lecteurs découvrent un petit personnage rondouillard qui n'a qu'un but dans la vie : s'évader ! S'évader ?... Ben oui... Bobo est un (gentil) bagnard enfermé dans le pénitencier d'Inzepocket. Sa vie n'est qu'une suite ininterrompue de tentatives d'évasions avortées de cet univers carcéral qui n'a que très peu de rapports avec la réalité. Autour de notre prisonnier, Deliège a mitonné une belle brochette de portraits : l'affreux Jo-la-Candeur -qui n'a de cesse de persécuter Bobo-, Julot-les-Pinceaux, le très paternaliste directeur de la prison, un gardien-chef colérique, une troupe de surveillants plus bêtes que méchants.
Directeur et gardiens ont pour mission principale d'endiguer les tentatives d'évasion(s) de leurs "protégés".
Sur cette idée simple, Deliège offre au lecteur une BD sympathique. Le trait est simple, le décor peu fouillé, mais l'action et la bonne humeur priment et entraînent les personnages dans des situations parfois très loufoques.
Cette plaisante série sera d'abord éditée en "Gags de Poche" (8 opus brochés, de 1964 à 1967). Dès 1977, Bobo aura les honneurs de l'album tel qu'on le connaît de nos jours ; d'abord en édition brochée, puis cartonnée.
Pour les vrais amateurs : courage ! Il vous faudra trouver les 81 "Mini Récits" détachables parus dans Spirou dès 1961.
Et les auteurs dans tout ça ?...
Paul Deliège est né à Olne, en Belgique, le 21 Janvier 1931. Outre Bobo, on lui connaît les aventures des Krostons, de Superdingue, Sam et l'Ours, etc... Son trait est tout en rondeur, ses scénarios font souvent montre d'une belle drôlerie. Il nous a quitté le 07 Juillet 2005.
Maurice Rosy est né à Fontaîne-Lévêque, en Belgique, le 17 Novembre 1927. Dessinateur-scénariste, il conçoit des histoires pour Spirou et Fantasio (de Franquin), Jerry Spring, Tif et Tondu, Boule et Bill, Max l'explorateur, Attila (Derib). Sa plus grande réussite ?... Peut-être la création de "Mr. Choc", l'ennemi héréditaire de Tif et Tondu.
Une sacrée puissance de travail qui en fait une fameuse pointure de la BD. Maurice vit toujours, il habite dans un quartier de Paris et, à près de 80 ans, continue de dessiner !...
Poussy fait ses premiers pas dans le journal belge "Le Soir" n°21, 63ème année, du 22 Janvier 1949.
Poussy ?... un petit chat noir et blanc, tout mignon, facétieux, à qui plein de petites histoires "de tous les jours" vont arriver...
Les gags sont courts, en deux bandes (strips) de quelques cases chacune, et seront publiés de manière irrégulière. Mais derrière ce petit félin se cache quelqu'un qui deviendra un des tous grands de la BD : PEYO. Ce dernier ne s'embarrasse pas de dialogues et laisse courir son sens inné de l'humour visuel.
Adopté par le lectorat, Poussy va continuer ses farces dans l'hebdo Spirou dès 1965, puis dans "Bonne Soirée". Lucien de Gieter (Papyrus) -alors assistant de Peyo- va concevoir un certain nombre de gags.
En 1989, à la sortie du magazine "Schtroumpf", Poussy revient au-devant de cette scène -qu'il n'a d'ailleurs réellement jamais quittée- et continuera ses petites aventures humoristiques sous la supervision du Studio Peyo.
Trois albums cartonné, rares en bon état, édités chez Dupuis de 1976 à 1978, vous permettent de retrouver les blagues de ce charmant petit matou. A noter : un "Gag de Poche", de n°37, intitulé "Poussy", noir et blanc, broché, non daté, mais antérieur à 1975, et qui reprend nombres d'historiettes créées par Peyo.
Poussy ?... C'est tout simple, il n'y a pas de paroles, mais le comportement de ce mignon matou, ses mimiques, les situations qu'il crée ou subit valent leur de pesant de bons souvenirs.
London calling est l'histoire de 2 jeunes adolescents un peu paumés, comme nous l'avons tous été un jour, en mal d'identité et recherchant un eldorado à leur image: aventures, liberté etc...
Ils partent avec la certitude de le découvrir à Londres.
Ce premier tome dont les dessins sont agréables, est de lecture fluide, et bien que l'on souhaiterait un peu plus de matière, représente une bonne introduction à l'histoire.
Je suivrais donc au moins le 2ème épisode (dont la sortie est prévue le 11/01/07), en espérant pouvoir affiner un peu plus mon avis à ce moment là. A lire.
Suite à la sortie du 2ème épisode, mon avis est un peu mitigé.
Le positif d'abord: Une histoire qui prend un chemin intéressant suite à l'apparition d'activistes Irlandais avec toutes les ouvertures que cela comporte au niveau scénario et aussi un 'témoignage' sur les conditions de vie de certaines classes de la société Anglaise sous la direction de la Dame de fer.
Le négatif: Après 64 pages, il faut bien reconnaître que le déroulement reste très lent.
Si j'aurai volontiers poursuivi cette histoire en format souple par un 3ème épisode à 4,95E pour me faire une idée définitive, rien n’est moins certain avec le format cartonné….
Léonard fait ses premiers pas dans "Achille Talon Magazine" n° 1 d'Octobre 1975.
C'est un véritable coup de pied dans le ciel de la plaisanterie ! De Groot et Turck s'en donnent à coeur joie dans ce pastiche d'un certain De Vinci.
Léonard ?... C'est un génie créatif ! Il passe le plus clair de son temps à inventer et concocter de magnifiques inventions, mais toutes plus farfelues -et souvent inutiles- les unes que les autres.
Mais il n'est pas bête, notre inventeur ! Pas question pour lui de les tester. C'est ici qu'intervient son Disciple, un personnage qui n'aspire qu'au repos tranquille. Mais avec son maître, il va devoir en faire son deuil ! Pas une page qu'il ne puisse terminer sans un bleu, une bosse, une plaie !... Tout cela sous le regard et le sourire du chat Prosper qui parvient à vivre sa vie au milieu de ce capharnaüm parfois dantesque.
Curieux trajet -au départ- que Léonard. Les gags paraissent d'abord dans l'éphémère périodique (et c'est bien dommage) Achille Talon Magazine (6 numéros). Les aventures se poursuivent ensuite dans des magazines néerlandais, puis dans l'hebdo "Pif Gadget".
Le premier album paraîtra en 1977 chez Dargaud, ce jusqu'au n° 18. Les éditions Appro, suivies de celles du Lombard, assureront la continuité. De 1 à 2 albums parfois par année. Une fameuse production que celle de Turck et De Groot.
J'avoue que, parfois, certains opus me laissent sur ma faim. Je n'aime pas trop les longues histoires en une quarantaine de pages. Léonard, c'est percutant -souvent- et c'est dans les gags à deux planches que les deux compères créateurs parviennent le mieux à exprimer les multiples facettes de "l'inventeur".
Une bonne série. Avec de bons opus, de moins bons parfois, mais au succès qui ne se démentit pas.
Chaminou fait ses premiers pas dans l'hebdo Spirou n° 1353 du 19 Mars 1964.
Chaminou ?... Ben, c'est un chat. Un chat qui parle. Il porte monocle et chapeau haut-de-forme. Ce jeune aristocrate est détective ; assisté de la spirituelle mademoiselle Zonzon, un oiseau charmant.
Chaminou habite Zoolande, un pays imaginé par l'auteur Raymond Macherot. Le lion-roi Léon le 38ème y gouverne avec sagesse. On vit bien en ces contrées. Il y fait calme, doux, les animaux-habitants vivent en paix et se nourrissent d'un régime végétarien.
Mais tout cela est trop beau. De vrais carnassiers vont faire leur apparition et semer une sacrée pagaille, à l'instar du Gouverneur (le loup Crunchblot) et -surtout- le léopard alias l'horrible Khrompire qui vont se faire un malin plaisir à modifier les règles établies.
Bien qu'identifiée comme album pour la jeunesse, cette histoire s'apparente au vrai genre policier. Le climat y est -pour les "petits"- vraiment angoissant (nous sommes en 1964) ; ce qui va déplaire aux responsables de Spirou. "Chaminou" en sera écarté après une seule aventure.
25 ans plus tard, ce personnage n'a pourtant pas été oublié. Macherot, d'autres scénaristes et dessinateurs vont redonner vie au détective. Dès 1989 paraîtra une "nouvelle" série, directement éditée en albums chez Marsu-Productions.
Personnellement, cette suite, trop décalée dans le temps peut-être, ne m'a plus apporté la joie ressentie lors de la première histoire où Macherot avait tout réalisé.
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La Sirène de la Mer Rouge
Note approximative : 2.5/5 La sirène de la mer rouge commence sur un décor de première guerre mondiale décrite sur un ton narratif au second degré, avec une touche de politiquement incorrect qui m'a permis d'entrer avec le sourire dans le récit. Le dessin est un peu brouillon, notamment du fait de son encrage gras et de ses personnages volontairement moches, mais il n'est pas désagréable et bénéficie de couleurs assez bonnes. Hélas, très vite, le scénario abandonne la touche d'humour pour se lancer dans l'aventure façon expédition exotique, à la recherche du cimetière des éléphants, mais se focalisant en fait sur des décors orientaux un peu glauques, avec pirates de l'océan indien et autres bordels puant la sueur. Le scénario apporte une petite foule de références plus ou moins discrètes mais aussi plus ou moins sans interêt, Adèle Blanc-Sec, Arthur Rimbaud, Corto Maltese, etc. Et on suit bientôt le récit sans trop s'y intéresser, sautant de personnages sordides à d'autres encore plus glauques sans réel suivi, oubliant bien vite la trame de départ pour s'intéresser à des aventures sans grand interêt même si on ne s'ennuie pas véritablement à la lecture. Une série B de la BD d'aventure exotique sans grande surprise.
Borgia
Enfin un scénario qui mette vraiment en valeur avec intelligence le superbe dessin de Manara trop souvent cantonné à de l'érotisme idiot. Et avec surprise, le scénario vient de Jodorowsky dont j'ai pourtant appris à énormément me méfier depuis ses nomreux scénarios récents que je trouve très médiocres. Oui, le dessin est bon. Manara présente à la perfection hommes et femmes (surtout femmes bien sûr : comme à son habitude, il n'est pas de femme qui ne soit pas physiquement superbe dans cette BD). Les décors aussi sont très bons. Seules les couleurs... m'ont véritablement été difficiles à accepter, même si j'ai fini par un peu m'y habituer en cours de lecture. Quant au scénario, il présente avec un véritable interêt la vie politique de la Rome des Borgia, les complots autour de la papauté, la quête du pouvoir et les assassinats et atrocités qu'elle implique. Le tout est raconté de manière à la fois réaliste et prenante. Seul défaut, l'abondance de violence et d'horreurs humaines, la touche de Jodorowsky je pense, dont je n'arrive pas à déterminer si elle montre avec justesse les abominations de l'époque ou si elles sont exagérées. De même, Jodo et Manara ajoutent un petit peu trop de cul, et là non plus je n'arrive pas à déterminer s'il reflète vraiment les moeurs de l'époque ou s'il s'agit de faire plus... vendeur. Quoiqu'il en soit, c'est un récit fort, excellemment dessiné, et intéressant tant au niveau historique que par son scénario.
Mort à outrance
Sincèrement, cette BD vaut mieux par son dessin que par les scénarios de ses histoires courtes. Le dessin est en effet du pur Sorel, le Sorel en teintes de marrons de l'époque de Mother et du début de L'ile des morts. Bon, quand on sait ce dont il est capable en matière de couleurs dans ses séries actuelles comme Algernon Woodcock, on préfèrerait que cette BD ait droit au même traitement, mais le monocromatisme de ces planches colle quand même assez bien à l'ambiance sombre. Dans tous les cas, le trait du dessin, lui, est excellent et nous avons droit à quelques très belles omages, notamment les grandes images en une planche. Les histoires sont des adaptations libres de textes et nouvelles d'un auteur à l'imaginaire lugubre et macabre. Histoires à base de meurtres, tortures et cadavres. La majorité des histoires ou mises en images en une ou deux planches sont pas mal sans être très originales. Par contre, deux histoires m'ont moins plu, l'inquisiteur dont je n'ai guère compris la fin, et le naufrageur que je n'ai quasiment pas compris du tout. Bref, ça se laisse lire, mais j'ai nettement plus profité du dessin que des scénarios.
Les Passagers de la Dernière Vague
Note approximative : 2.5/5 Avec un titre de série aussi attractif, je ne m'attendais pas à un scénario aussi manifestement dédié à la jeunesse. L'intrigue et le déroulement de l'histoire sont en effet traités de manière bien naïve. Les raccourcis scénaristiques sont nombreux et les personnages... gentillets. Ca ne serait pas bien grave si c'était vraiment une BD jeunesse qui s'assume, mais j'y trouve une petite tentative de faire au passage de la fantasy un peu sérieuse, avec tyran, peuple affamé et frère qu'il faut sauver d'un sort bien étrange. Ce n'est pas quelque chose de vraiment visible, plus un sentiment diffus, mais j'ai l'impression que cette série oscille entre deux tons, enfantin rigolo d'un côté, fantasy sérieuse de l'autre, sans que le cocktail fonctionne vraiment. Pourtant, il y a des choses qui me plaisent assez dans ce monde fantasy. La "forme" du monde lui-même m'a surpris et grandement plu malgré son évidente invraisemblance. D'autres idées sont assez sympas aussi, comme les peccatores et les liens entre les différents peuples. Au niveau du dessin, je trouve le trait plutôt bon, même si à nouveau il mélange de manière assez bizarre visages sérieux et créatures cartoonesques. Je n'aime pas trop non plus le look de la race des personnages principaux. Et j'ai eu également beaucoup de mal avec les couleurs trop informatiques des premières planches, mais ça passe mieux quand l'histoire quitte le monde aquatique. Bref, une série dont je n'aime pas la narration et l'intrigue en demi teintes mais qui a pourtant quelques qualités si on considère bien que son public doit être assez jeune pour ne pas être bloqué par des incohérences et facilités scénaristique flagrantes.
Robin Dubois
C'est dans l'hebdo Tintin n° 8, 24ème année, du 25 février 1969 que Robin Dubois tire ses premières flèches. Un Robin qui, d'ailleurs, n'a que de très lointains rapports familiaux avec le héros créé par Sir Walter Scott. Robin a comme souffre-douleur Lord Fritz Alwill, le shérif de Nottingham, un shérif avec qui -pourtant- il aime se retrouver à une bonne table dans une auberge... de préférence une table chargée de boissons alcoolisées diverses... Ces rencontres, d'ailleurs, ne sont pas toujours au goût de Dame Cunégonde ; une véritable matronne maitresse-femme et également compagne du shérif !.. Turk et De Groot s'en donnent à coeur joie, balaient d'un coup de crayon la réalité historique en multipliant anachronismes et gags parfois "hénaurmes"... Tout ce petit monde (car Robin a sa bande) se démène principalement dans et aux alentours de cette bonne vieille forêt de Sherwood. Pas à un gag près ou à une rencontre délirante, nos compères font même Robin renconter des extraterrestres... Cette série sera éditée en albums à partir de 1974. Les premiers tirages sont brochés. A partir de 1981, la parution se fera en opus cartonnés. Parue 6 ans avant la série Léonard, des mêmes auteurs, elle est de même style. Graphisme des personnages, situations burlesques... tout se tient pour le bon plaisir des jeunes -et moins jeunes- lecteurs. Ca ne révolutionnera pas le petit monde de la BD, mais c'est pas mal pensé et réalisé. Une série à ne pas se prendre la tête entre les mains. On ne s'y éclate pas de rire... mais on sourit souvent. Et n'est-ce pas là le principal ?...
Bobo
Scénarisé par Maurice Rosy, dessiné par Paul Deliège, Bobo fait sa première apparition dans l'hebdo Spirou n°1204 du 12 Avril 1961. Les lecteurs découvrent un petit personnage rondouillard qui n'a qu'un but dans la vie : s'évader ! S'évader ?... Ben oui... Bobo est un (gentil) bagnard enfermé dans le pénitencier d'Inzepocket. Sa vie n'est qu'une suite ininterrompue de tentatives d'évasions avortées de cet univers carcéral qui n'a que très peu de rapports avec la réalité. Autour de notre prisonnier, Deliège a mitonné une belle brochette de portraits : l'affreux Jo-la-Candeur -qui n'a de cesse de persécuter Bobo-, Julot-les-Pinceaux, le très paternaliste directeur de la prison, un gardien-chef colérique, une troupe de surveillants plus bêtes que méchants. Directeur et gardiens ont pour mission principale d'endiguer les tentatives d'évasion(s) de leurs "protégés". Sur cette idée simple, Deliège offre au lecteur une BD sympathique. Le trait est simple, le décor peu fouillé, mais l'action et la bonne humeur priment et entraînent les personnages dans des situations parfois très loufoques. Cette plaisante série sera d'abord éditée en "Gags de Poche" (8 opus brochés, de 1964 à 1967). Dès 1977, Bobo aura les honneurs de l'album tel qu'on le connaît de nos jours ; d'abord en édition brochée, puis cartonnée. Pour les vrais amateurs : courage ! Il vous faudra trouver les 81 "Mini Récits" détachables parus dans Spirou dès 1961. Et les auteurs dans tout ça ?... Paul Deliège est né à Olne, en Belgique, le 21 Janvier 1931. Outre Bobo, on lui connaît les aventures des Krostons, de Superdingue, Sam et l'Ours, etc... Son trait est tout en rondeur, ses scénarios font souvent montre d'une belle drôlerie. Il nous a quitté le 07 Juillet 2005. Maurice Rosy est né à Fontaîne-Lévêque, en Belgique, le 17 Novembre 1927. Dessinateur-scénariste, il conçoit des histoires pour Spirou et Fantasio (de Franquin), Jerry Spring, Tif et Tondu, Boule et Bill, Max l'explorateur, Attila (Derib). Sa plus grande réussite ?... Peut-être la création de "Mr. Choc", l'ennemi héréditaire de Tif et Tondu. Une sacrée puissance de travail qui en fait une fameuse pointure de la BD. Maurice vit toujours, il habite dans un quartier de Paris et, à près de 80 ans, continue de dessiner !...
Poussy
Poussy fait ses premiers pas dans le journal belge "Le Soir" n°21, 63ème année, du 22 Janvier 1949. Poussy ?... un petit chat noir et blanc, tout mignon, facétieux, à qui plein de petites histoires "de tous les jours" vont arriver... Les gags sont courts, en deux bandes (strips) de quelques cases chacune, et seront publiés de manière irrégulière. Mais derrière ce petit félin se cache quelqu'un qui deviendra un des tous grands de la BD : PEYO. Ce dernier ne s'embarrasse pas de dialogues et laisse courir son sens inné de l'humour visuel. Adopté par le lectorat, Poussy va continuer ses farces dans l'hebdo Spirou dès 1965, puis dans "Bonne Soirée". Lucien de Gieter (Papyrus) -alors assistant de Peyo- va concevoir un certain nombre de gags. En 1989, à la sortie du magazine "Schtroumpf", Poussy revient au-devant de cette scène -qu'il n'a d'ailleurs réellement jamais quittée- et continuera ses petites aventures humoristiques sous la supervision du Studio Peyo. Trois albums cartonné, rares en bon état, édités chez Dupuis de 1976 à 1978, vous permettent de retrouver les blagues de ce charmant petit matou. A noter : un "Gag de Poche", de n°37, intitulé "Poussy", noir et blanc, broché, non daté, mais antérieur à 1975, et qui reprend nombres d'historiettes créées par Peyo. Poussy ?... C'est tout simple, il n'y a pas de paroles, mais le comportement de ce mignon matou, ses mimiques, les situations qu'il crée ou subit valent leur de pesant de bons souvenirs.
London calling
London calling est l'histoire de 2 jeunes adolescents un peu paumés, comme nous l'avons tous été un jour, en mal d'identité et recherchant un eldorado à leur image: aventures, liberté etc... Ils partent avec la certitude de le découvrir à Londres. Ce premier tome dont les dessins sont agréables, est de lecture fluide, et bien que l'on souhaiterait un peu plus de matière, représente une bonne introduction à l'histoire. Je suivrais donc au moins le 2ème épisode (dont la sortie est prévue le 11/01/07), en espérant pouvoir affiner un peu plus mon avis à ce moment là. A lire. Suite à la sortie du 2ème épisode, mon avis est un peu mitigé. Le positif d'abord: Une histoire qui prend un chemin intéressant suite à l'apparition d'activistes Irlandais avec toutes les ouvertures que cela comporte au niveau scénario et aussi un 'témoignage' sur les conditions de vie de certaines classes de la société Anglaise sous la direction de la Dame de fer. Le négatif: Après 64 pages, il faut bien reconnaître que le déroulement reste très lent. Si j'aurai volontiers poursuivi cette histoire en format souple par un 3ème épisode à 4,95E pour me faire une idée définitive, rien n’est moins certain avec le format cartonné….
Léonard
Léonard fait ses premiers pas dans "Achille Talon Magazine" n° 1 d'Octobre 1975. C'est un véritable coup de pied dans le ciel de la plaisanterie ! De Groot et Turck s'en donnent à coeur joie dans ce pastiche d'un certain De Vinci. Léonard ?... C'est un génie créatif ! Il passe le plus clair de son temps à inventer et concocter de magnifiques inventions, mais toutes plus farfelues -et souvent inutiles- les unes que les autres. Mais il n'est pas bête, notre inventeur ! Pas question pour lui de les tester. C'est ici qu'intervient son Disciple, un personnage qui n'aspire qu'au repos tranquille. Mais avec son maître, il va devoir en faire son deuil ! Pas une page qu'il ne puisse terminer sans un bleu, une bosse, une plaie !... Tout cela sous le regard et le sourire du chat Prosper qui parvient à vivre sa vie au milieu de ce capharnaüm parfois dantesque. Curieux trajet -au départ- que Léonard. Les gags paraissent d'abord dans l'éphémère périodique (et c'est bien dommage) Achille Talon Magazine (6 numéros). Les aventures se poursuivent ensuite dans des magazines néerlandais, puis dans l'hebdo "Pif Gadget". Le premier album paraîtra en 1977 chez Dargaud, ce jusqu'au n° 18. Les éditions Appro, suivies de celles du Lombard, assureront la continuité. De 1 à 2 albums parfois par année. Une fameuse production que celle de Turck et De Groot. J'avoue que, parfois, certains opus me laissent sur ma faim. Je n'aime pas trop les longues histoires en une quarantaine de pages. Léonard, c'est percutant -souvent- et c'est dans les gags à deux planches que les deux compères créateurs parviennent le mieux à exprimer les multiples facettes de "l'inventeur". Une bonne série. Avec de bons opus, de moins bons parfois, mais au succès qui ne se démentit pas.
Chaminou
Chaminou fait ses premiers pas dans l'hebdo Spirou n° 1353 du 19 Mars 1964. Chaminou ?... Ben, c'est un chat. Un chat qui parle. Il porte monocle et chapeau haut-de-forme. Ce jeune aristocrate est détective ; assisté de la spirituelle mademoiselle Zonzon, un oiseau charmant. Chaminou habite Zoolande, un pays imaginé par l'auteur Raymond Macherot. Le lion-roi Léon le 38ème y gouverne avec sagesse. On vit bien en ces contrées. Il y fait calme, doux, les animaux-habitants vivent en paix et se nourrissent d'un régime végétarien. Mais tout cela est trop beau. De vrais carnassiers vont faire leur apparition et semer une sacrée pagaille, à l'instar du Gouverneur (le loup Crunchblot) et -surtout- le léopard alias l'horrible Khrompire qui vont se faire un malin plaisir à modifier les règles établies. Bien qu'identifiée comme album pour la jeunesse, cette histoire s'apparente au vrai genre policier. Le climat y est -pour les "petits"- vraiment angoissant (nous sommes en 1964) ; ce qui va déplaire aux responsables de Spirou. "Chaminou" en sera écarté après une seule aventure. 25 ans plus tard, ce personnage n'a pourtant pas été oublié. Macherot, d'autres scénaristes et dessinateurs vont redonner vie au détective. Dès 1989 paraîtra une "nouvelle" série, directement éditée en albums chez Marsu-Productions. Personnellement, cette suite, trop décalée dans le temps peut-être, ne m'a plus apporté la joie ressentie lors de la première histoire où Macherot avait tout réalisé. Achat ?... Oui pour le tome 1, « L'original »...