Lino Ventura est un de mes acteurs préférés depuis que j'ai quitté un univers exclusivement Disney. J'aime à la fois l'acteur et aussi l'homme dans son côté "brut de fonderie" du gros dur au cœur tendre.
J'ai été un peu déçu par la série qui manque un peu de souffle à mes yeux. Arnaud Le Gouëfflec reprend le modèle ultra classique de l'interview pour éclairer différents aspects de la vie et de la carrière de Lino.
En premier lieu, le personnage du journaliste/enquêteur est un peu faible et assez loin du Jacques Brel de "L'emmerdeur" dont j'ai cru reconnaître le schéma. Ensuite j'ai senti le scénario hésitant entre le côté perso et le côté acteur.
Cela donne une suite d'anecdotes que j'ai lues avec intérêt mais il manque de la fluidité et du lien pour que le récit soit plus touchant. Je trouve que les auteurs passent trop vite sur des passages clés comme ses liens avec Giovanni ou son implication dans "Perce-neige" à une époque où le handicap était surtout caché.
Le graphisme de Stéphane Oiry fait le travail même si je trouve que le visage de Lino n'est pas toujours constant au fil des cases. De plus je trouve que l'auteur abuse des mimiques incontournables du Lino acteur.
Pour finir je n'ai pas été séduit par cette mise en couleur avec un fond jaunâtre ou rosâtre.
Toutefois malgré ces réserves j'ai pris du plaisir à retrouver cet homme que j'apprécie beaucoup.
Ced reprend un concept très en vogue dans les années 90. J'étais assez fan de ces lectures avec mon fils qui nous faisait lire, jouer avec des dés et développer votre propre imaginaire Fantasy.
J'avoue que je suis moins fan (l'âge ?) de la reprise du concept dans le domaine de la BD. En effet je trouve que la discontinuité des cases rompt le charme de l'univers BD.
Toutefois je reconnais que Ced a bien réussi sa série. Tout d'abord il a choisi le bon personnage avec un Sherlock bien dans l'esprit d'origine avec de l'humour et des enquêtes multidirectionnelles.
La construction est bien faite et je ne me suis jamais perdu en chemin. Ced donne envie d'aller explorer tous les chemins disponibles ce qui propose plusieurs lectures possibles.
Le graphisme de Ced est rempli d'humour et très accessible à un public pré-ado. C'est assez simple dans les détails mais travaille bien sur l'expression des personnages.
Un tome m'a suffi mais la série peut plaire à un public jeune et curieux d'autant plus qu'elle est techniquement bien réalisée.
Mon premier contact avec la collection Les Contes des coeurs perdus, le public visé est un lectorat assez jeune mais je jetterai volontiers un œil sur les autres albums.
Une lecture que je juge un peu trop rapide mais servie par une belle histoire autour de la mort, et surtout un graphisme très agréable, les couleurs sont vraiment bien réussies. J’ai adoré les cases représentant les voyages de nos 2 amis.
Il y a beau côté poétique qui s’en dégage. Parfait pour la cible.
2.5
Premier tome d'une anthologie sur les adaptations en mangas des œuvres de l'écrivain japonais Edogawa Ranpo que je ne connais pas, mais qui semble avoir laissé sa marque sur la littérature japonaise et d'ailleurs il y a déjà des adaptations de ses récits enregistrées sur le site.
Ce premier tome contient deux histoires qui ont pour thème commun les lieux utopiques paradisiaques. La première est par le célèbre Kazuo Kamimura qui adapte une nouvelle qui avait déjà eu une autre adaptation en manga à savoir ''L'Ile panorama''. Un type prend la place d'un mort riche et va profiter de sa fortune pour bâtir son utopie sur une ile. L'idée de base n'est pas mauvaise, mais le récit n'est pas passionnant. En fait, on retrouve ce que je n'aime pas trop dans le style gekiga.
Le dessin est pas mal quoique j'ai déjà vu Kamimura mieux dessiner. Il y a une belle atmosphère et justement j'ai l'impression que tout le récit mise sur cette atmosphère et qu'on se fiche du reste comme rendre les personnages intéressants ou la logique du scénario. Ce qui n'aide pas c'est que le récit se termine dans un gros délire psychédélique qui ne m'a pas du tout intéressé.
Le second récit est meilleur. Cette fois-ci on est encore dans un lieu étrange bâti par un riche excentrique avec comme différence que si le premier récit montrait surtout comment le lieu avait été bâti, ici tout est construit dès le départ et on voit ce qui arrive lorsqu'un tueur en série se cache parmi les invités et qu'un inspecteur fait tout pour trouver le coupable. Le récit est classique, mais pas mal même si on tombe encore par moment dans le grand-guignolesque que les Japonais semblent affectionner et que personnellement je n'aime pas trop. L'action se passe dans un parc d'attraction étrange et j'ai bien aimé l'atmosphère qui se dégage de ce lieu. Le dessinateur est un inconnu et son style est typique du manga réaliste de l'époque et il est efficace.
Donc le premier tome de cette anthologie ne m'a qu'à moitié convaincu et mine de rien cela fait au moins deux ans qu'il est sorti sans avoir de suite.
Le 7 octobre 2006, l'assassinat d'Anna Politkovskaïa. Le 16 février 2024, la mort plus que suspecte d'Alexeï Navalny. Rien ne change dans la Russie de Poutine, il ne fait pas bon de critiquer le régime en place, la mort frappera à un moment ou un autre.
Cette BD commence en 1999 avec la deuxième guerre tchétchène, puis bascule en 2002 et la prise d'otages au théâtre de la Doubrovka et enfin direction Beslan en Ossétie du nord pour la prise d'otages de plus de mille personnes, dont une majorité d'enfants. Des événements qui seront couverts pour le journal Novaïa Gazeta par Anna Politkovskaïa et à chaque fois la même question : à qui profite le crime ? Et toujours la même réponse : Poutine, le nouveau tsar de Russie.
La BD est instructive, mais je lui reproche un manque de liant entre les différentes périodes, de ne pas assez s'attarder sur la personnalité de cette courageuse femme et d'être trop vite lue.
Mais un album qui à le mérite de rappeler l'épée de damoclès qui plane au dessus de chaque tête des journalistes d'investigations en Russie. Six autres journalistes ou collaborateurs de Novaïa Gazeta ont été tués entre 2000 et 2009, dont Natalia Estemirova, 50 ans, qui avait remplacé Anna Politkovskaïa au sein du journal ou encore Anastassia Babourova en 2009.
Comme trop souvent dans la BD documentaire, un dessin qui ne m'enthousiasme pas. Un noir et blanc efficace, qui va à l'essentiel et qui fait le boulot. Sans plus.
Pour ne pas oublier.
Vanoli est un auteur original que j’aime bien. Son œuvre – relativement importante – s’est développée en marge (éditeurs, inspiration, dessin) du mainstream.
Cette histoire décousue, un chouia loufoque, m’a quand même un peu déçu. Il y a sans doute trop de longueurs, peut-être pas assez de moments contemplatifs, comme c’est souvent le cas chez lui.
Mais la lecture est quand même globalement agréable. D’abord parce que j’aime bien son dessin. Il use une nouvelle fois d’un trait gras, charbonneux, avec des personnages à l’image de l’intrigue, brinquebalants (animaux et humains intervertissent parfois leurs rôles).
Et Vanoli s’écarte volontairement de tout réalisme, pour insuffler de la poésie, un peu d’absurde, dans son histoire, où les oiseaux ne volent plus, où certains humains « lévitent ». Un récit inclassable, pas le meilleur de l’auteur, mais une lecture sympathique néanmoins.
Note réelle 2,5/5.
C’est en en empruntant quelques albums « pour voir » que je me suis rappelé en avoir lu quelques-uns il y a maintenant fort longtemps.
Et je pense que cette série ne passe pas du tout la barrière de l’âge, elle doit être réservée aux très jeunes. J’ai aussi un doute quant à la barrière du temps. En effet, ces aventures ont quelque chose de désuet dans leur déroulé et dans le dessin (normal me direz-vous, cela date d’un autre millénaire !), et je ne suis pas sûr que les jeunes d’aujourd’hui accrochent autant que leurs « ancêtres » (je n’ai plus d’enfants en bas âge sous la main pour le leur faire vérifier).
Bon, maintenant, si j’évalue la série en tenant compte de son âge, mais surtout du public cible, ça reste une lecture tout à fait recommandable. Petzi est toujours enjoué et partant pour construire, aller à l’aventure, et il est entouré de quelques personnages secondaires – un pingouin, un pélican et un phoque surtout – qui l’accompagnent et permettent aux jeunes lecteurs de retrouver une chouette équipe dans chaque album (très vite lus, avec un dessin simple avare de décors, et seulement une trentaine de pages).
L'Histoire a probablement oublié cette histoire d'un bateau armé par de riches mécènes pour aller toucher le Pôle Nord (alors encore inviolé) en passant par le Détroit de Béring, entre la Sibérie et L'Alaska. Une trentaine d'hommes d'un grand courage sont ainsi partis en 1879, et ne sont rentrés, du moins certains, que trois ans plus tard, bredouilles.
Cette aventure humaine hors du commun nous est donc contée par Clément Baloup, auteur fasciné par les voyages, les explorations, les luttes sociales. Des prémices du projet jusqu'au retour des survivants sous la conduite du chef mécanicien George Melville, les évènements nous sont racontés par ordre chronologique, de manière très factuelle, et je l'imagine le scénariste a comblé quelques trous dans l'histoire. On notera au passage l'action significative de Melville, qui a probablement permis de sauver une douzaine d'hommes d'une mort certaine. C'est vraiment prenant, on ne s'ennuie pas du tout, malgré parfois des passages muets, pas forcément contemplatifs.
Au niveau graphique Baloup collabore avec Hugo Stephan, qui avait jusque-là travaillé en tant qu'illustrateur et motion designer. Sans être totalement mature, son trait retranscrit bien les ambiances (souvent glaciales) de l'histoire, en installant surtout au début un repère visuel basé sur les couleurs. Des couleurs qui se réduisent au bleu lorsque les marins de la Jeannette se retrouvent au milieu des immensités glacés, à la merci de la mort qui rôde...
Simon Portepoisse est une série jeunesse qui rappelle un peu Petit Vampire tant dans son graphisme que dans son esprit.
Le héros est le cadet d'une famille de monstres gentils dont le rôle est de distribuer de la malchance à des personnes désignées. Ce n'est pas de la méchanceté : cette malchance est attribuée à ces personnes pour des raisons parfois bien précises, par exemple pour que le malheur subi entraine un plus grand bonheur ou un développement personnel plus tard.
Graphiquement, le trait rappelle celui de Sfar. Il est très lâché, jamais droit mais reste globalement maîtrisé même si les jambes et bras sont régulièrement très... anatomiquement faux, surtout le chat Monsieur Georges. Je ne suis pas fan de ce type de dessin mais il fonctionne et les couleurs sont plaisantes.
Les histoires sont assez enfantines mais sympathiques à suivre. J'aime bien l'idée de ces malheurs pour de bonnes raisons, et la famille des Portepoisse est plutôt sympa. Ce n'est pas passionnant mais c'est divertissant. A réserver quand même plutôt à des lecteurs de moins de 12 ans.
Sur un pitch de départ assez casse-gueule (et usé jusqu'à l'os...), l'auteur réussit à tisser une trame pas mal prenante ; surtout grâce au mystère entretenu autour des évènements prévus, ainsi qu'au travers des relations qu'entretiendront -ou entretiennent déjà ?!- les héros. La temporalité, bien bousculée pour le coup (écho des évènements à venir et présents des protagonistes exposés dans le désordre en fonction des points de vus de chacun...!), ajoute au dynamisme du récit, et on suit la progression de l'histoire avec curiosité tant l'angle choisi -intime sans être romantique : très rare- est parfaitement maitrisé. Un sens de l'écriture et de la dramaturgie qui va à l'essentiel : l'action ne perd pas de temps et on avance sans avoir besoin, à chaque chapitre, de dix pages d'explications. Les personnages, pleins de sensibilité et de profondeur, font la différence essentielle de ce puzzle de Science-Fiction, finalement original tant le coeur du propos est décalé d'avec la ligne classique du genre. Pas d'emphase ni de grandiloquence, ici ; et même la touche philosophique finale est assortie : humaine.
Le graphisme frôle le croquis (surtout après les débuts) et est très expérimentalement encré et colorisé en demi-teintes imprécises, renforçant l'ambiance au détriment du détail. Là aussi, l'accent est mis sur les êtres, et non les choses ; mais j'ai trouvé l'équilibre pas mal réussi ; même si je suis persuadé que le format papier présente beaucoup mieux l’œuvre que son pendant numérique (trop grand).
Différent. À découvrir si on aime les histoires de paradoxes temporels prétextes à l'exploration de l'âme ; même aussi Lambda que celles-ci.
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Lino Ventura et l'oeil de verre
Lino Ventura est un de mes acteurs préférés depuis que j'ai quitté un univers exclusivement Disney. J'aime à la fois l'acteur et aussi l'homme dans son côté "brut de fonderie" du gros dur au cœur tendre. J'ai été un peu déçu par la série qui manque un peu de souffle à mes yeux. Arnaud Le Gouëfflec reprend le modèle ultra classique de l'interview pour éclairer différents aspects de la vie et de la carrière de Lino. En premier lieu, le personnage du journaliste/enquêteur est un peu faible et assez loin du Jacques Brel de "L'emmerdeur" dont j'ai cru reconnaître le schéma. Ensuite j'ai senti le scénario hésitant entre le côté perso et le côté acteur. Cela donne une suite d'anecdotes que j'ai lues avec intérêt mais il manque de la fluidité et du lien pour que le récit soit plus touchant. Je trouve que les auteurs passent trop vite sur des passages clés comme ses liens avec Giovanni ou son implication dans "Perce-neige" à une époque où le handicap était surtout caché. Le graphisme de Stéphane Oiry fait le travail même si je trouve que le visage de Lino n'est pas toujours constant au fil des cases. De plus je trouve que l'auteur abuse des mimiques incontournables du Lino acteur. Pour finir je n'ai pas été séduit par cette mise en couleur avec un fond jaunâtre ou rosâtre. Toutefois malgré ces réserves j'ai pris du plaisir à retrouver cet homme que j'apprécie beaucoup.
Sherlock Holmes - La BD dont vous êtes le héros
Ced reprend un concept très en vogue dans les années 90. J'étais assez fan de ces lectures avec mon fils qui nous faisait lire, jouer avec des dés et développer votre propre imaginaire Fantasy. J'avoue que je suis moins fan (l'âge ?) de la reprise du concept dans le domaine de la BD. En effet je trouve que la discontinuité des cases rompt le charme de l'univers BD. Toutefois je reconnais que Ced a bien réussi sa série. Tout d'abord il a choisi le bon personnage avec un Sherlock bien dans l'esprit d'origine avec de l'humour et des enquêtes multidirectionnelles. La construction est bien faite et je ne me suis jamais perdu en chemin. Ced donne envie d'aller explorer tous les chemins disponibles ce qui propose plusieurs lectures possibles. Le graphisme de Ced est rempli d'humour et très accessible à un public pré-ado. C'est assez simple dans les détails mais travaille bien sur l'expression des personnages. Un tome m'a suffi mais la série peut plaire à un public jeune et curieux d'autant plus qu'elle est techniquement bien réalisée.
Le Silence est d'ombre
Mon premier contact avec la collection Les Contes des coeurs perdus, le public visé est un lectorat assez jeune mais je jetterai volontiers un œil sur les autres albums. Une lecture que je juge un peu trop rapide mais servie par une belle histoire autour de la mort, et surtout un graphisme très agréable, les couleurs sont vraiment bien réussies. J’ai adoré les cases représentant les voyages de nos 2 amis. Il y a beau côté poétique qui s’en dégage. Parfait pour la cible.
Ranpo Gekiga - Anthologie
2.5 Premier tome d'une anthologie sur les adaptations en mangas des œuvres de l'écrivain japonais Edogawa Ranpo que je ne connais pas, mais qui semble avoir laissé sa marque sur la littérature japonaise et d'ailleurs il y a déjà des adaptations de ses récits enregistrées sur le site. Ce premier tome contient deux histoires qui ont pour thème commun les lieux utopiques paradisiaques. La première est par le célèbre Kazuo Kamimura qui adapte une nouvelle qui avait déjà eu une autre adaptation en manga à savoir ''L'Ile panorama''. Un type prend la place d'un mort riche et va profiter de sa fortune pour bâtir son utopie sur une ile. L'idée de base n'est pas mauvaise, mais le récit n'est pas passionnant. En fait, on retrouve ce que je n'aime pas trop dans le style gekiga. Le dessin est pas mal quoique j'ai déjà vu Kamimura mieux dessiner. Il y a une belle atmosphère et justement j'ai l'impression que tout le récit mise sur cette atmosphère et qu'on se fiche du reste comme rendre les personnages intéressants ou la logique du scénario. Ce qui n'aide pas c'est que le récit se termine dans un gros délire psychédélique qui ne m'a pas du tout intéressé. Le second récit est meilleur. Cette fois-ci on est encore dans un lieu étrange bâti par un riche excentrique avec comme différence que si le premier récit montrait surtout comment le lieu avait été bâti, ici tout est construit dès le départ et on voit ce qui arrive lorsqu'un tueur en série se cache parmi les invités et qu'un inspecteur fait tout pour trouver le coupable. Le récit est classique, mais pas mal même si on tombe encore par moment dans le grand-guignolesque que les Japonais semblent affectionner et que personnellement je n'aime pas trop. L'action se passe dans un parc d'attraction étrange et j'ai bien aimé l'atmosphère qui se dégage de ce lieu. Le dessinateur est un inconnu et son style est typique du manga réaliste de l'époque et il est efficace. Donc le premier tome de cette anthologie ne m'a qu'à moitié convaincu et mine de rien cela fait au moins deux ans qu'il est sorti sans avoir de suite.
Anna Politkovskaïa - Journaliste dissidente
Le 7 octobre 2006, l'assassinat d'Anna Politkovskaïa. Le 16 février 2024, la mort plus que suspecte d'Alexeï Navalny. Rien ne change dans la Russie de Poutine, il ne fait pas bon de critiquer le régime en place, la mort frappera à un moment ou un autre. Cette BD commence en 1999 avec la deuxième guerre tchétchène, puis bascule en 2002 et la prise d'otages au théâtre de la Doubrovka et enfin direction Beslan en Ossétie du nord pour la prise d'otages de plus de mille personnes, dont une majorité d'enfants. Des événements qui seront couverts pour le journal Novaïa Gazeta par Anna Politkovskaïa et à chaque fois la même question : à qui profite le crime ? Et toujours la même réponse : Poutine, le nouveau tsar de Russie. La BD est instructive, mais je lui reproche un manque de liant entre les différentes périodes, de ne pas assez s'attarder sur la personnalité de cette courageuse femme et d'être trop vite lue. Mais un album qui à le mérite de rappeler l'épée de damoclès qui plane au dessus de chaque tête des journalistes d'investigations en Russie. Six autres journalistes ou collaborateurs de Novaïa Gazeta ont été tués entre 2000 et 2009, dont Natalia Estemirova, 50 ans, qui avait remplacé Anna Politkovskaïa au sein du journal ou encore Anastassia Babourova en 2009. Comme trop souvent dans la BD documentaire, un dessin qui ne m'enthousiasme pas. Un noir et blanc efficace, qui va à l'essentiel et qui fait le boulot. Sans plus. Pour ne pas oublier.
Panique à Saint-Pancréas
Vanoli est un auteur original que j’aime bien. Son œuvre – relativement importante – s’est développée en marge (éditeurs, inspiration, dessin) du mainstream. Cette histoire décousue, un chouia loufoque, m’a quand même un peu déçu. Il y a sans doute trop de longueurs, peut-être pas assez de moments contemplatifs, comme c’est souvent le cas chez lui. Mais la lecture est quand même globalement agréable. D’abord parce que j’aime bien son dessin. Il use une nouvelle fois d’un trait gras, charbonneux, avec des personnages à l’image de l’intrigue, brinquebalants (animaux et humains intervertissent parfois leurs rôles). Et Vanoli s’écarte volontairement de tout réalisme, pour insuffler de la poésie, un peu d’absurde, dans son histoire, où les oiseaux ne volent plus, où certains humains « lévitent ». Un récit inclassable, pas le meilleur de l’auteur, mais une lecture sympathique néanmoins. Note réelle 2,5/5.
Petzi
C’est en en empruntant quelques albums « pour voir » que je me suis rappelé en avoir lu quelques-uns il y a maintenant fort longtemps. Et je pense que cette série ne passe pas du tout la barrière de l’âge, elle doit être réservée aux très jeunes. J’ai aussi un doute quant à la barrière du temps. En effet, ces aventures ont quelque chose de désuet dans leur déroulé et dans le dessin (normal me direz-vous, cela date d’un autre millénaire !), et je ne suis pas sûr que les jeunes d’aujourd’hui accrochent autant que leurs « ancêtres » (je n’ai plus d’enfants en bas âge sous la main pour le leur faire vérifier). Bon, maintenant, si j’évalue la série en tenant compte de son âge, mais surtout du public cible, ça reste une lecture tout à fait recommandable. Petzi est toujours enjoué et partant pour construire, aller à l’aventure, et il est entouré de quelques personnages secondaires – un pingouin, un pélican et un phoque surtout – qui l’accompagnent et permettent aux jeunes lecteurs de retrouver une chouette équipe dans chaque album (très vite lus, avec un dessin simple avare de décors, et seulement une trentaine de pages).
Captif des glaces
L'Histoire a probablement oublié cette histoire d'un bateau armé par de riches mécènes pour aller toucher le Pôle Nord (alors encore inviolé) en passant par le Détroit de Béring, entre la Sibérie et L'Alaska. Une trentaine d'hommes d'un grand courage sont ainsi partis en 1879, et ne sont rentrés, du moins certains, que trois ans plus tard, bredouilles. Cette aventure humaine hors du commun nous est donc contée par Clément Baloup, auteur fasciné par les voyages, les explorations, les luttes sociales. Des prémices du projet jusqu'au retour des survivants sous la conduite du chef mécanicien George Melville, les évènements nous sont racontés par ordre chronologique, de manière très factuelle, et je l'imagine le scénariste a comblé quelques trous dans l'histoire. On notera au passage l'action significative de Melville, qui a probablement permis de sauver une douzaine d'hommes d'une mort certaine. C'est vraiment prenant, on ne s'ennuie pas du tout, malgré parfois des passages muets, pas forcément contemplatifs. Au niveau graphique Baloup collabore avec Hugo Stephan, qui avait jusque-là travaillé en tant qu'illustrateur et motion designer. Sans être totalement mature, son trait retranscrit bien les ambiances (souvent glaciales) de l'histoire, en installant surtout au début un repère visuel basé sur les couleurs. Des couleurs qui se réduisent au bleu lorsque les marins de la Jeannette se retrouvent au milieu des immensités glacés, à la merci de la mort qui rôde...
Simon Portepoisse
Simon Portepoisse est une série jeunesse qui rappelle un peu Petit Vampire tant dans son graphisme que dans son esprit. Le héros est le cadet d'une famille de monstres gentils dont le rôle est de distribuer de la malchance à des personnes désignées. Ce n'est pas de la méchanceté : cette malchance est attribuée à ces personnes pour des raisons parfois bien précises, par exemple pour que le malheur subi entraine un plus grand bonheur ou un développement personnel plus tard. Graphiquement, le trait rappelle celui de Sfar. Il est très lâché, jamais droit mais reste globalement maîtrisé même si les jambes et bras sont régulièrement très... anatomiquement faux, surtout le chat Monsieur Georges. Je ne suis pas fan de ce type de dessin mais il fonctionne et les couleurs sont plaisantes. Les histoires sont assez enfantines mais sympathiques à suivre. J'aime bien l'idée de ces malheurs pour de bonnes raisons, et la famille des Portepoisse est plutôt sympa. Ce n'est pas passionnant mais c'est divertissant. A réserver quand même plutôt à des lecteurs de moins de 12 ans.
The Bunker
Sur un pitch de départ assez casse-gueule (et usé jusqu'à l'os...), l'auteur réussit à tisser une trame pas mal prenante ; surtout grâce au mystère entretenu autour des évènements prévus, ainsi qu'au travers des relations qu'entretiendront -ou entretiennent déjà ?!- les héros. La temporalité, bien bousculée pour le coup (écho des évènements à venir et présents des protagonistes exposés dans le désordre en fonction des points de vus de chacun...!), ajoute au dynamisme du récit, et on suit la progression de l'histoire avec curiosité tant l'angle choisi -intime sans être romantique : très rare- est parfaitement maitrisé. Un sens de l'écriture et de la dramaturgie qui va à l'essentiel : l'action ne perd pas de temps et on avance sans avoir besoin, à chaque chapitre, de dix pages d'explications. Les personnages, pleins de sensibilité et de profondeur, font la différence essentielle de ce puzzle de Science-Fiction, finalement original tant le coeur du propos est décalé d'avec la ligne classique du genre. Pas d'emphase ni de grandiloquence, ici ; et même la touche philosophique finale est assortie : humaine. Le graphisme frôle le croquis (surtout après les débuts) et est très expérimentalement encré et colorisé en demi-teintes imprécises, renforçant l'ambiance au détriment du détail. Là aussi, l'accent est mis sur les êtres, et non les choses ; mais j'ai trouvé l'équilibre pas mal réussi ; même si je suis persuadé que le format papier présente beaucoup mieux l’œuvre que son pendant numérique (trop grand). Différent. À découvrir si on aime les histoires de paradoxes temporels prétextes à l'exploration de l'âme ; même aussi Lambda que celles-ci.