Quand on entame cet album sans rien en savoir, le prologue mettant en scène le héros à l'âge de jeune adolescent et évoquant son passé laisse penser qu'on va suivre le récit de sa jeunesse et du traumatisme qui semble l'avoir affecté. Mais ce n'est en réalité là que le tout début de l'histoire car cette BD va raconter quasiment toute la vie de cet homme, Carlos Vargas Moreno, de son enfance durant la guerre civile espagnole jusqu'à 1975, et surtout montrer comment son parcours complexe va l'amener à devenir l'un des rois de la pègre de Barcelone durant toute la période Franquiste. A travers lui, on découvre une histoire familiale tragique ainsi qu'un aperçu de la société Barcelonaise sous la dictature de Franco.
Trois dessinateurs se partagent le dessin sans que je sois capable de distinguer qui a fait quoi et où s'arrête l'apport de l'un ou l'autre. Il faut dire que Torrents avaient déjà fait la preuve avec Le Convoi qu'il était capable de produire un graphisme proche de celui de Ruben Pellejero (Un peu de fumée bleue...) avec une ligne claire élégante et un encrage épais. Quant à Martín Pardo, dont c'est la première BD que je lis, il se fond bien au style des deux autres. Le résultat est visuellement très appréciable et pousse à la lecture : c'est beau et mis en scène avec une grand clarté.
L'histoire surprend un peu par son rythme, les années s'écoulant parfois très vite d'une scène à la suivante, donnant une légère impression de survoler la vie du héros et de n'en avoir que des extraits, mais des extraits plutôt bien choisis qui forment un tout cohérent et consistant. Les drames sont nombreux dans la jeunesse du héros et forgent le caractère du futur adulte qu'il deviendra. Pas de manichéisme car Carlos n'a rien d'un saint, passant du statut de victime à celui de salaud à peine mesuré dans ses actes. Certaines transitions entre les années sont un peu abruptes et donnent l'impression d'avoir manqué une étape ou deux, mais l'ensemble fonctionne et j'ai apprécié de suivre ce parcours d'un homme et de découvrir à travers lui la situation du Pays Catalan dans ces années là. La dictature franquiste est un élément essentiel de l'intrigue mais elle se personnalise avant tout en la personne d'un policier pourri qu'on en vient très vite à détester, aussi minable que le fascisme qu'il adule.
Ce fut pour moi une lecture intéressante et prenante mais dont le personnage principal devient de moins en moins attachant au fil des années, ce qui, ajouté au sentiment de superficialité d'une narration au rythme un peu échevelé, établit une certaine distance entre le lecteur et l'émotion qui pourrait se dégager de cette histoire. Elle apparait dès lors davantage instructive que vraiment touchante. J'en conserve toutefois un agréable souvenir et l'envie probable de la relire un jour ou l'autre.
Voici une BD dont j'attendais beaucoup et qui m'a malheureusement déçu.
Sans doute méritait-elle une pagination plus importante pour développer davantage les points de vue des 3 protagonistes (l'héroïne, le ministère et l'entreprise privée), pour comprendre chez l'une l'évolution du point de vue et la maîtrise du projet, chez les autres la dualité et le froid pragmatisme. En l'état, tout est un peu rapide, volontiers caricatural et fort peu réflexif.
La dénonciation est alors bien faible et bien vite caricaturée par cet improbable personnage de l'agent de sécurité. Le choix politique de subventionner la transition écologique et d'en laisser la chronologie et la moralité au bon vouloir des entreprises privées, a pour conséquence d'inattendus écocides comme les forages en mer dont il est question ici [ou ces lourdes voitures électriques et batteries ultra polluantes souvent chargées en accéléré, dont l'usage ne permettra pas de compenser le désastreux bilan carbone initial ; ou ces légumes biologiques cultivés sous serres chauffées au fioul ; ou ces centrales nucléaires sur-consommatrices d'eau produisant des déchets dont on ne sait que faire hormis un problématique enfouissement ; ou... bref, fin de l'aparté]. Tout cela sera à peine évoqué, alors que la réunion initiale dans les bureaux du ministère nous le laissait espérer. L'on assiste plutôt à un agréable récit d'aventure, avec une héroïne donnant d'abord une réalité à sa quête de sens au travail, puis confrontée à la problématique de la survie en autarcie (elle sera gagnée par la faim, la soif, le danger de l'isolement...), puis confrontée à cette intrusion capitaliste.
Ce projet fut longtemps porté et remis à plus tard par son auteur. Un peu comme un étudiant dépassé par son sujet de mémoire, il a peut-être manqué le méticuleux regard d'un éditeur pour cadrer l'ensemble et éviter l'écueil de vouloir emprunter toutes les directions, au risque de n'en traiter aucune véritablement.
C'est néanmoins dynamique, avec des décors joliment illustrés et finement colorés à l'aquarelle (je suis plus réservé quant aux personnages souvent sur-expressifs), le sujet est beau et original. Une demi-réussite donc.
Incontestablement, ce western porte bien son nom. De fait, l’histoire se résume uniquement à la traque vengeresse d’un père de famille sur les traces de trois criminels en cavale. C’est à la fois une force et une faiblesse.
Force car cela donne au récit des airs d’exercice de style qui ne sont pas pour me déplaire. Développer et travailler une seule thématique demande une certaine maîtrise et oblige l’auteur à creuser ses personnages. Et David Wautier fait montre de maîtrise, tant dans son découpage (avec une classique mais judicieuse utilisation de flash-backs) que dans le développement de la thématique centrale (cette soif de vengeance aveugle ce père de famille au point de le pousser à mettre ses enfants en danger).
Faiblesse car, forcément, cela restreint les possibilités de développement de l’univers. Et dans le cas présent, la linéarité du scénario est telle qu’elle crée une certaine monotonie. Ce n’est pas déplaisant à lire, il y a des thématiques abordées qui me semblent très intéressantes, mais ça manque quand même de matière à mes yeux.
Au niveau du dessin, je trouve avant toutes autres choses la couverture très réussie. Le contenu est lui aussi plutôt à mon goût. J’ai découvert un auteur talentueux qui n’est pas sans me rappeler un Benoît Blary dans le trait mais avec un emploi des couleurs plus classique, plus grand public. Le résultat est vraiment agréable à regarder et bien dans la ligne éditoriale des éditions Anspach (qui privilégient des styles classiques et élégants capables de séduire un large panel de lecteurs). Le choix du format de l’album convient également très bien au découpage de David Wautier : suffisamment grand pour que l’on puisse profiter des plans larges mais suffisamment réduit pour ne pas laisser de sensation de vide.
La lecture est très rapide et si l’histoire est bien construite et aborde des thématiques intéressantes, j’aurais aimé que l’auteur creuse un peu plus ses personnages, histoire d’encore plus casser l’aspect manichéen de cette quête. Mais c’est un bon western. Pas assez marquant à mes yeux pour que je monte à un « franchement bien » mais suffisamment prenant pour que je vous en conseille la lecture, voire même l’achat (même si là, le rapport temps de lecture/coût d’achat n’en fait pas une priorité à mes yeux).
Tiens, un manga réalisé par des auteurs français !
Avec "L'ombre de Moon", Nevan (au dessin) et Sylvain Ferret (scénario) nous proposent un one shot qui tient plutôt bien la route, même si la trame générale sent quand même le "déjà lu". Sans en révéler davantage, j'avais grosso modo compris l'essentiel de l'histoire rendu à la moitié.
Pour autant, la lecture de ce manga est agréable grâce à un bestiaire, des décors et des personnages bien imaginés. On se laisse prendre par le rythme soutenu du récit, valorisé par un découpage et un dessin dynamiques.
Côté "message", on sent que le scénariste a voulu faire passer pas mal de choses, ce qui se démarque à mon sens des mangas japonais que je trouve plus "binaires".
Deux auteurs à suivre avec une première production prometteuse.
2.5
Une œuvre typique des années 70, époque où sous l'influence du mouvement gekiga les mangakas brisaient tous les tabous et même les magazines pour garçons et pour filles proposaient des séries plus matures que ce qu'il se faisait avant.
Dans cette série on retrouve selon moi les forces et ls faiblesses de Kazuo Kamimura et aussi du gekiga de l'époque. En gros, le dessin est bon, il y a une bonne ambiance glauque et il y a de bonnes scènes, mais le scénario globalement est vraiment moyen. Ça sent l'improvisation parce qu'on passe souvent du coq à l'âne dans le scénario. On dirait que l'auteur avait une liste de sujets dont il voulait aborder et qu'il se foutait de la cohérence.
Les thèmes traités ne sont pas dénués d'intérêt et sont souvent encore d'actualité, mais ils ne sont pas souvent bien développé. On retrouve aussi le coté trop mélodramatique des mangas de l'époque qui va trop loin par moment pour être crédible. Je pense notamment à la scène où l'héroïne découvre la vérité sur la mort de son père. Les dialogues de cette scène sont bons, mais la mise en scène trop dramatique gâche tout. On dirait que les personnages sont des mauvais acteurs de théâtres qui surjouent.
Un manga à lire pour découvrir ce qu'on faisait à l'époque, mais cela a vieillis pour moi.
Je ressors avec un avis mitigé de ma lecture, mais celle-ci a quand même été agréable, d’où les trois étoiles.
Le dessin de Dethorey est lisible, mais je l’ai trouvé emprunté au début, avec quelques erreurs (proportions), et un côté un peu brouillon. Ça s’améliore au fil des tomes (à partir du tome 3 je dirais), même s’il fait bien son âge ! Je ne suis par contre pas fan de la colorisation, très – trop terne – donnant l’impression d’album insolés. Bon, par contre, ça peut coller avec l’ambiance générale de la série, où l’on ne baigne pas dans l’optimisme.
En effet, Giroud a ancré l’intrigue (ou les intrigues, tant on peut presque discerner des cycles d’un ou deux tomes) de la fin de la première guerre mondiale aux prémices de la seconde. Louis Ferchot, le personnage principal, est embarqué à son corps défendant dans tout un tas de péripéties douloureuses. Enrôlé durant la première guerre mondiale, il est, à la fin, embarqué dans des combats en Russie, puis déportés pour insubordination à Cayenne, c’est là que commence la série. Il débarque à Paris pour apprendre la mort de sa mère dans la misère, et puis il est immergé dans les violences des Ligues et un complot, puis est témoin de la montée du fascisme (il assiste à la tentative de putsch d’Hitler à Munich) en Allemagne, en Italie et en Espagne.
On le voit, l’arrière-plan est très riche, et à lui seul il est une mine inépuisable d’action. Giroud utilise bien ce matériau je trouve. Au point que ce décor vole la vedette à la vedette ! En effet, Louis, anar à principes, porte bien son nom, et il s’en prend plein la gueule (au propre comme au figuré) et court de désillusions en désillusions, même s’il poursuit tête baissée, accompagné de quelques idéalistes ou anti-fascistes comme lui (et de quelques femmes), tous et toutes finissant mal généralement.
En lui-même le personnage est intéressant, mais la répétition lasse un peu, et surtout Ferchot n’est souvent qu’un « guide touristique » d’une Europe à la dérive, qui s’efface derrière une machine qui le dépasse.
Et on a aussi parfois l’impression que Giroud force un peu le trait, pour faire en sorte que Ferchot soit partout où l’Histoire se fait, croise des personnages importants. C’est le cas avec Hitler, mais aussi avec Tzara dans le premier tome (passage en soi inutile pour l’intrigue, sur un ton qui de plus ne m’a pas convenu).
Bon, ceci dit, la lecture est plutôt agréable, le cadre historique intéressant. C’est globalement un bon millésime de cette collection Vécu.
1866, USA, chantier de construction de chemins de fer : Le décor est immédiatement planté. S'il fallait enfoncer le clou, on aura droit très vite à de la poussière, des colts, des chevaux et un saloon. Les codes du western sont respectés à la lettre. Sauf que ce récit lorgne fortement du coté du polar. En effet il y sera question de meurtres de prostituées, proférés par ce qui ressemble à un sérial killer. On suit un chasseur de primes, mandaté pour résoudre l'affaire.
Le récit est plutôt efficace, bien servi par un dessin agréable, même si les couleurs sont parfois un peu sombres. Notre héros va de suspects en suspects, interroge les différents témoins et il est plutôt doué pour démêler le vrai du faux. Il est surtout bien malin pour éviter les fausses pistes évidentes dans lesquelles l'intendant du chantier se précipite un peu trop volontiers. Ca parait trop facile pour lui.
L'histoire est conclue en un tome, mais la série devrait comporter d'autres titres par la suite. Du coup un effort est fait pour distillé quelques infos sur son passé et nous montrer un héros tourmenté par de vieux démons.
Si il fallait reprocher quelque chose à cette enquête c'est qu'au final on a l'impression que la vérité arrive un peu sur un plateau à notre héros. Ce n'est pas le résultat d'un travail d'investigation minutieux (c'est pas Sherlock Holmes). Il explore les environs à la recherche du suspect, élimine deux ou trois pistes et pousse un peu la 4e quand un détail louche retient son attention. Et cette dernière piste sera la bonne, comme par hasard. Du coup le suspens est un peu inexistant, mais c'est pas gênant. Cette lecture n'est pas prise de tête et c'est déjà très bien.
Malgré un graphisme qui m'a séduit je n'ai pas accroché à l'humour de cette série. C'est dommage car il y a de nombreux passages plaisants.
Le récit travaille entre la satire sociale portée par Maki et le documentaire culturel dans les pérégrinations du groupe qui entoure le lémurien.
Si j'ai bien aimé les descriptions de villes, de musiciens ou de traditions malgaches j'ai moins apprécié les remarques (souvent vulgaires) d'une philosophie de comptoir de Maki.
C'est de l'humour "déconne" qui n'est pas ma tasse de thé. D'ailleurs les auteurs indiquent dès le titre et le nom de la série cette volonté déjantée. Cela reste tout de même assez soft.
À l'inverse j'ai bien aimé le graphisme de Farahaingo qui porte une force humoristique importante dans les expressions utilisées.
La mise en couleur assez kitch renvoie à une exubérance exotique qui convient bien au récit.
Une lecture dépaysante mais que j'ai moyennement appréciée. Dans le genre je préfère les aventures de Rémy.
Now I’m here, Don’t stop me now, Bohemian Rhapsody, The Show must go on, We will rock You/We are the champions, Killer queen, I’m going slightly mad, Radio gaga, I want to break free, Innuendo… La liste est tellement longue qu’il est impossible de ne pas oublier l’un ou l’autre tube signé par ce prodigieux groupe que fut Queen. Un groupe qui m’aura accompagné depuis mon enfance (je n’avais que 5 ans lorsque Bohemian Rhapsody a envahi les ondes) jusqu’à la fin de mes études (je me souviens encore du concert hommage de 1992, regardé dans le salon TV de l’internat dans lequel je séjournais alors). Un groupe protéiforme, une somme d’individualités qui ne parvenaient jamais à donner le meilleur d’elles-mêmes que lorsqu’elles étaient réunies (il suffit d’écouter les projets solos des différents membres pour s’en convaincre). Queen, quoi !
Séduit par le volume consacré à Led Zeppelin dans cette même collection éditée par Petit à Petit, je me suis laissé tenter par cet album. Avec une grosse crainte toutefois : voir les auteurs se focaliser sur Freddy Mercury et oublier les autres membres du groupe. Heureusement, il n’en est rien et le volet documentaire de ce livre est parfaitement maitrisé et très réussi. Bien sûr, il est impossible de parler de tout mais les auteurs reviennent sur de nombreux événements marquants et impliquant l’ensemble des musiciens, de sorte que nous avons droit à une très belle rétrospective hors de laquelle on peut pêcher l’une ou l’autre anecdote moins connue. De la sorte, que l’on soit fan ou juste curieux de mieux connaître ce groupe, chaque lecteur peut trouver son bonheur.
Au niveau du dessin, je suis par contre nettement moins enthousiaste. Les différents dessinateurs officient dans des styles très disparates (ce qui n’est pas un défaut) dont certains m’ont semblé peu adaptés au propos ou maladroit au niveau des morphologies (et ça, c’est plus gênant). Sans le contexte, à certains moments j’aurais bien eu du mal à vous dire si tel dessinateur avait voulu croquer Freddy Mercury ou Linda de Suza !
Au niveau de l’alternance dessin/documentaire, j’ai également trouvé cet album par moments maladroit, avec des enchainements qui ne se complétaient pas toujours, avec des redites inutiles. Ce n’est pas dramatique mais j’espérais quand même mieux.
Si le sujet vous intéresse, cet album a de quoi vous satisfaire mais c’est surtout via sa partie documentaire. Le côté bd, lui, m’a un peu déçu… mais c’est une lecture que je ne regrette quand même pas. Et puis ce concept d'alterner bandes dessinées et courts documentaires est un fameux moteur pour la lecture puisqu'il nous encourage à continuer celle-ci, chaque volet étant suffisamment court pourque l'on se dise "Bon ! Allez, je vais encore lire ça puis j'arrête"... sans jamais vraiment arrêter.
Neverlanders, en version originale, est un comics pour jeunes ados reprenant le concept du Pays Imaginaire de Peter Pan imaginé par J. M. Barrie. L'histoire se déroule de nos jours et met en scène un groupe de 5 orphelins survivant en groupe dans une société qui les ignore, tandis que du côté du monde imaginaire Peter Pan et la majorité des Enfants perdus ont été tués par les pirates. Paco, le dernier survivant de ces derniers, est venu dans le monde réel chercher ces cinq là pour devenir les nouveaux Enfants perdus, voire peut-être le nouveau Pan pour l'un d'entre eux. De retour à Neverland, les orphelins vont découvrir une île assiégée par des pirates bien armés et aidés de créatures maléfiques, et ils vont devoir compter sur les costumes et super-pouvoirs qu'ils vont chacun gagner pour contrer la menace et sauver l'Arbre-Coeur du Pays Imaginaire.
Si on en retrouve bien les décors et l'idée de base de Peter Pan, on est clairement ici dans le domaine du récit de super-héros pour adolescents, avec pour originalité ce cadre de fantasy. Chacun des héros va recevoir son super-costume et des pouvoirs qui lui seront propres, et ils s'organiseront en une équipe soudée pour combattre des vilains très vilains. Les pirates sont en dirigeable et armés de pistolets et autres fusils mitrailleurs. Quant au fées et à Clochette en particulier, c'est une armée de petites créatures volantes aux allures punk, prêtes à en découdre avec l'ennemi.
Graphiquement, c'est du comics jeunesse, légèrement influencé par l'animation Disney. C'est un style maîtrisé, dynamique, percutant, un peu trop convenu toutefois. Il cherche plus à donner de la classe à ses personnages qu'à les rendre crédibles, et un lecteur adulte s'étonnera par exemple du style vestimentaire cool et recherché des pauvres orphelins dès les premières pages.
On est ici dans de l'action à grand spectacle et sans prise de tête. Il y a beaucoup de passages stéréotypés, et je pense notamment au traitement du plus âgé des orphelins et de ce qu'il va être amené à faire. Les auteurs revisite le mythe de Peter Pan et bouleverse un peu la situation au pays imaginaire par rapport à ce que l'on en connait de l'oeuvre de Barrie. A ce sujet, la fin du tome 1 apporte une révélation fracassante mais que je trouve assez factice et peu crédible par rapport aux caractères des personnages concernés.
Globalement, c'est une série divertissante mais sans doute plus à même de séduire de jeunes lecteurs que des adultes. A noter que l'album actuellement paru porte le numéro 1 indiquant que, même si c'est une histoire complète qui peut se suffire à elle-même, les auteurs n'excluent pas la possibilité d'une suite.
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Barcelona, âme noire
Quand on entame cet album sans rien en savoir, le prologue mettant en scène le héros à l'âge de jeune adolescent et évoquant son passé laisse penser qu'on va suivre le récit de sa jeunesse et du traumatisme qui semble l'avoir affecté. Mais ce n'est en réalité là que le tout début de l'histoire car cette BD va raconter quasiment toute la vie de cet homme, Carlos Vargas Moreno, de son enfance durant la guerre civile espagnole jusqu'à 1975, et surtout montrer comment son parcours complexe va l'amener à devenir l'un des rois de la pègre de Barcelone durant toute la période Franquiste. A travers lui, on découvre une histoire familiale tragique ainsi qu'un aperçu de la société Barcelonaise sous la dictature de Franco. Trois dessinateurs se partagent le dessin sans que je sois capable de distinguer qui a fait quoi et où s'arrête l'apport de l'un ou l'autre. Il faut dire que Torrents avaient déjà fait la preuve avec Le Convoi qu'il était capable de produire un graphisme proche de celui de Ruben Pellejero (Un peu de fumée bleue...) avec une ligne claire élégante et un encrage épais. Quant à Martín Pardo, dont c'est la première BD que je lis, il se fond bien au style des deux autres. Le résultat est visuellement très appréciable et pousse à la lecture : c'est beau et mis en scène avec une grand clarté. L'histoire surprend un peu par son rythme, les années s'écoulant parfois très vite d'une scène à la suivante, donnant une légère impression de survoler la vie du héros et de n'en avoir que des extraits, mais des extraits plutôt bien choisis qui forment un tout cohérent et consistant. Les drames sont nombreux dans la jeunesse du héros et forgent le caractère du futur adulte qu'il deviendra. Pas de manichéisme car Carlos n'a rien d'un saint, passant du statut de victime à celui de salaud à peine mesuré dans ses actes. Certaines transitions entre les années sont un peu abruptes et donnent l'impression d'avoir manqué une étape ou deux, mais l'ensemble fonctionne et j'ai apprécié de suivre ce parcours d'un homme et de découvrir à travers lui la situation du Pays Catalan dans ces années là. La dictature franquiste est un élément essentiel de l'intrigue mais elle se personnalise avant tout en la personne d'un policier pourri qu'on en vient très vite à détester, aussi minable que le fascisme qu'il adule. Ce fut pour moi une lecture intéressante et prenante mais dont le personnage principal devient de moins en moins attachant au fil des années, ce qui, ajouté au sentiment de superficialité d'une narration au rythme un peu échevelé, établit une certaine distance entre le lecteur et l'émotion qui pourrait se dégager de cette histoire. Elle apparait dès lors davantage instructive que vraiment touchante. J'en conserve toutefois un agréable souvenir et l'envie probable de la relire un jour ou l'autre.
La Brute et le Divin
Voici une BD dont j'attendais beaucoup et qui m'a malheureusement déçu. Sans doute méritait-elle une pagination plus importante pour développer davantage les points de vue des 3 protagonistes (l'héroïne, le ministère et l'entreprise privée), pour comprendre chez l'une l'évolution du point de vue et la maîtrise du projet, chez les autres la dualité et le froid pragmatisme. En l'état, tout est un peu rapide, volontiers caricatural et fort peu réflexif. La dénonciation est alors bien faible et bien vite caricaturée par cet improbable personnage de l'agent de sécurité. Le choix politique de subventionner la transition écologique et d'en laisser la chronologie et la moralité au bon vouloir des entreprises privées, a pour conséquence d'inattendus écocides comme les forages en mer dont il est question ici [ou ces lourdes voitures électriques et batteries ultra polluantes souvent chargées en accéléré, dont l'usage ne permettra pas de compenser le désastreux bilan carbone initial ; ou ces légumes biologiques cultivés sous serres chauffées au fioul ; ou ces centrales nucléaires sur-consommatrices d'eau produisant des déchets dont on ne sait que faire hormis un problématique enfouissement ; ou... bref, fin de l'aparté]. Tout cela sera à peine évoqué, alors que la réunion initiale dans les bureaux du ministère nous le laissait espérer. L'on assiste plutôt à un agréable récit d'aventure, avec une héroïne donnant d'abord une réalité à sa quête de sens au travail, puis confrontée à la problématique de la survie en autarcie (elle sera gagnée par la faim, la soif, le danger de l'isolement...), puis confrontée à cette intrusion capitaliste. Ce projet fut longtemps porté et remis à plus tard par son auteur. Un peu comme un étudiant dépassé par son sujet de mémoire, il a peut-être manqué le méticuleux regard d'un éditeur pour cadrer l'ensemble et éviter l'écueil de vouloir emprunter toutes les directions, au risque de n'en traiter aucune véritablement. C'est néanmoins dynamique, avec des décors joliment illustrés et finement colorés à l'aquarelle (je suis plus réservé quant aux personnages souvent sur-expressifs), le sujet est beau et original. Une demi-réussite donc.
La Vengeance
Incontestablement, ce western porte bien son nom. De fait, l’histoire se résume uniquement à la traque vengeresse d’un père de famille sur les traces de trois criminels en cavale. C’est à la fois une force et une faiblesse. Force car cela donne au récit des airs d’exercice de style qui ne sont pas pour me déplaire. Développer et travailler une seule thématique demande une certaine maîtrise et oblige l’auteur à creuser ses personnages. Et David Wautier fait montre de maîtrise, tant dans son découpage (avec une classique mais judicieuse utilisation de flash-backs) que dans le développement de la thématique centrale (cette soif de vengeance aveugle ce père de famille au point de le pousser à mettre ses enfants en danger). Faiblesse car, forcément, cela restreint les possibilités de développement de l’univers. Et dans le cas présent, la linéarité du scénario est telle qu’elle crée une certaine monotonie. Ce n’est pas déplaisant à lire, il y a des thématiques abordées qui me semblent très intéressantes, mais ça manque quand même de matière à mes yeux. Au niveau du dessin, je trouve avant toutes autres choses la couverture très réussie. Le contenu est lui aussi plutôt à mon goût. J’ai découvert un auteur talentueux qui n’est pas sans me rappeler un Benoît Blary dans le trait mais avec un emploi des couleurs plus classique, plus grand public. Le résultat est vraiment agréable à regarder et bien dans la ligne éditoriale des éditions Anspach (qui privilégient des styles classiques et élégants capables de séduire un large panel de lecteurs). Le choix du format de l’album convient également très bien au découpage de David Wautier : suffisamment grand pour que l’on puisse profiter des plans larges mais suffisamment réduit pour ne pas laisser de sensation de vide. La lecture est très rapide et si l’histoire est bien construite et aborde des thématiques intéressantes, j’aurais aimé que l’auteur creuse un peu plus ses personnages, histoire d’encore plus casser l’aspect manichéen de cette quête. Mais c’est un bon western. Pas assez marquant à mes yeux pour que je monte à un « franchement bien » mais suffisamment prenant pour que je vous en conseille la lecture, voire même l’achat (même si là, le rapport temps de lecture/coût d’achat n’en fait pas une priorité à mes yeux).
L'Ombre de Moon
Tiens, un manga réalisé par des auteurs français ! Avec "L'ombre de Moon", Nevan (au dessin) et Sylvain Ferret (scénario) nous proposent un one shot qui tient plutôt bien la route, même si la trame générale sent quand même le "déjà lu". Sans en révéler davantage, j'avais grosso modo compris l'essentiel de l'histoire rendu à la moitié. Pour autant, la lecture de ce manga est agréable grâce à un bestiaire, des décors et des personnages bien imaginés. On se laisse prendre par le rythme soutenu du récit, valorisé par un découpage et un dessin dynamiques. Côté "message", on sent que le scénariste a voulu faire passer pas mal de choses, ce qui se démarque à mon sens des mangas japonais que je trouve plus "binaires". Deux auteurs à suivre avec une première production prometteuse.
Maria
2.5 Une œuvre typique des années 70, époque où sous l'influence du mouvement gekiga les mangakas brisaient tous les tabous et même les magazines pour garçons et pour filles proposaient des séries plus matures que ce qu'il se faisait avant. Dans cette série on retrouve selon moi les forces et ls faiblesses de Kazuo Kamimura et aussi du gekiga de l'époque. En gros, le dessin est bon, il y a une bonne ambiance glauque et il y a de bonnes scènes, mais le scénario globalement est vraiment moyen. Ça sent l'improvisation parce qu'on passe souvent du coq à l'âne dans le scénario. On dirait que l'auteur avait une liste de sujets dont il voulait aborder et qu'il se foutait de la cohérence. Les thèmes traités ne sont pas dénués d'intérêt et sont souvent encore d'actualité, mais ils ne sont pas souvent bien développé. On retrouve aussi le coté trop mélodramatique des mangas de l'époque qui va trop loin par moment pour être crédible. Je pense notamment à la scène où l'héroïne découvre la vérité sur la mort de son père. Les dialogues de cette scène sont bons, mais la mise en scène trop dramatique gâche tout. On dirait que les personnages sont des mauvais acteurs de théâtres qui surjouent. Un manga à lire pour découvrir ce qu'on faisait à l'époque, mais cela a vieillis pour moi.
Louis la Guigne
Je ressors avec un avis mitigé de ma lecture, mais celle-ci a quand même été agréable, d’où les trois étoiles. Le dessin de Dethorey est lisible, mais je l’ai trouvé emprunté au début, avec quelques erreurs (proportions), et un côté un peu brouillon. Ça s’améliore au fil des tomes (à partir du tome 3 je dirais), même s’il fait bien son âge ! Je ne suis par contre pas fan de la colorisation, très – trop terne – donnant l’impression d’album insolés. Bon, par contre, ça peut coller avec l’ambiance générale de la série, où l’on ne baigne pas dans l’optimisme. En effet, Giroud a ancré l’intrigue (ou les intrigues, tant on peut presque discerner des cycles d’un ou deux tomes) de la fin de la première guerre mondiale aux prémices de la seconde. Louis Ferchot, le personnage principal, est embarqué à son corps défendant dans tout un tas de péripéties douloureuses. Enrôlé durant la première guerre mondiale, il est, à la fin, embarqué dans des combats en Russie, puis déportés pour insubordination à Cayenne, c’est là que commence la série. Il débarque à Paris pour apprendre la mort de sa mère dans la misère, et puis il est immergé dans les violences des Ligues et un complot, puis est témoin de la montée du fascisme (il assiste à la tentative de putsch d’Hitler à Munich) en Allemagne, en Italie et en Espagne. On le voit, l’arrière-plan est très riche, et à lui seul il est une mine inépuisable d’action. Giroud utilise bien ce matériau je trouve. Au point que ce décor vole la vedette à la vedette ! En effet, Louis, anar à principes, porte bien son nom, et il s’en prend plein la gueule (au propre comme au figuré) et court de désillusions en désillusions, même s’il poursuit tête baissée, accompagné de quelques idéalistes ou anti-fascistes comme lui (et de quelques femmes), tous et toutes finissant mal généralement. En lui-même le personnage est intéressant, mais la répétition lasse un peu, et surtout Ferchot n’est souvent qu’un « guide touristique » d’une Europe à la dérive, qui s’efface derrière une machine qui le dépasse. Et on a aussi parfois l’impression que Giroud force un peu le trait, pour faire en sorte que Ferchot soit partout où l’Histoire se fait, croise des personnages importants. C’est le cas avec Hitler, mais aussi avec Tzara dans le premier tome (passage en soi inutile pour l’intrigue, sur un ton qui de plus ne m’a pas convenu). Bon, ceci dit, la lecture est plutôt agréable, le cadre historique intéressant. C’est globalement un bon millésime de cette collection Vécu.
Red Gun
1866, USA, chantier de construction de chemins de fer : Le décor est immédiatement planté. S'il fallait enfoncer le clou, on aura droit très vite à de la poussière, des colts, des chevaux et un saloon. Les codes du western sont respectés à la lettre. Sauf que ce récit lorgne fortement du coté du polar. En effet il y sera question de meurtres de prostituées, proférés par ce qui ressemble à un sérial killer. On suit un chasseur de primes, mandaté pour résoudre l'affaire. Le récit est plutôt efficace, bien servi par un dessin agréable, même si les couleurs sont parfois un peu sombres. Notre héros va de suspects en suspects, interroge les différents témoins et il est plutôt doué pour démêler le vrai du faux. Il est surtout bien malin pour éviter les fausses pistes évidentes dans lesquelles l'intendant du chantier se précipite un peu trop volontiers. Ca parait trop facile pour lui. L'histoire est conclue en un tome, mais la série devrait comporter d'autres titres par la suite. Du coup un effort est fait pour distillé quelques infos sur son passé et nous montrer un héros tourmenté par de vieux démons. Si il fallait reprocher quelque chose à cette enquête c'est qu'au final on a l'impression que la vérité arrive un peu sur un plateau à notre héros. Ce n'est pas le résultat d'un travail d'investigation minutieux (c'est pas Sherlock Holmes). Il explore les environs à la recherche du suspect, élimine deux ou trois pistes et pousse un peu la 4e quand un détail louche retient son attention. Et cette dernière piste sera la bonne, comme par hasard. Du coup le suspens est un peu inexistant, mais c'est pas gênant. Cette lecture n'est pas prise de tête et c'est déjà très bien.
Les Aventures de Philou et Mimimaki
Malgré un graphisme qui m'a séduit je n'ai pas accroché à l'humour de cette série. C'est dommage car il y a de nombreux passages plaisants. Le récit travaille entre la satire sociale portée par Maki et le documentaire culturel dans les pérégrinations du groupe qui entoure le lémurien. Si j'ai bien aimé les descriptions de villes, de musiciens ou de traditions malgaches j'ai moins apprécié les remarques (souvent vulgaires) d'une philosophie de comptoir de Maki. C'est de l'humour "déconne" qui n'est pas ma tasse de thé. D'ailleurs les auteurs indiquent dès le titre et le nom de la série cette volonté déjantée. Cela reste tout de même assez soft. À l'inverse j'ai bien aimé le graphisme de Farahaingo qui porte une force humoristique importante dans les expressions utilisées. La mise en couleur assez kitch renvoie à une exubérance exotique qui convient bien au récit. Une lecture dépaysante mais que j'ai moyennement appréciée. Dans le genre je préfère les aventures de Rémy.
Queen en BD
Now I’m here, Don’t stop me now, Bohemian Rhapsody, The Show must go on, We will rock You/We are the champions, Killer queen, I’m going slightly mad, Radio gaga, I want to break free, Innuendo… La liste est tellement longue qu’il est impossible de ne pas oublier l’un ou l’autre tube signé par ce prodigieux groupe que fut Queen. Un groupe qui m’aura accompagné depuis mon enfance (je n’avais que 5 ans lorsque Bohemian Rhapsody a envahi les ondes) jusqu’à la fin de mes études (je me souviens encore du concert hommage de 1992, regardé dans le salon TV de l’internat dans lequel je séjournais alors). Un groupe protéiforme, une somme d’individualités qui ne parvenaient jamais à donner le meilleur d’elles-mêmes que lorsqu’elles étaient réunies (il suffit d’écouter les projets solos des différents membres pour s’en convaincre). Queen, quoi ! Séduit par le volume consacré à Led Zeppelin dans cette même collection éditée par Petit à Petit, je me suis laissé tenter par cet album. Avec une grosse crainte toutefois : voir les auteurs se focaliser sur Freddy Mercury et oublier les autres membres du groupe. Heureusement, il n’en est rien et le volet documentaire de ce livre est parfaitement maitrisé et très réussi. Bien sûr, il est impossible de parler de tout mais les auteurs reviennent sur de nombreux événements marquants et impliquant l’ensemble des musiciens, de sorte que nous avons droit à une très belle rétrospective hors de laquelle on peut pêcher l’une ou l’autre anecdote moins connue. De la sorte, que l’on soit fan ou juste curieux de mieux connaître ce groupe, chaque lecteur peut trouver son bonheur. Au niveau du dessin, je suis par contre nettement moins enthousiaste. Les différents dessinateurs officient dans des styles très disparates (ce qui n’est pas un défaut) dont certains m’ont semblé peu adaptés au propos ou maladroit au niveau des morphologies (et ça, c’est plus gênant). Sans le contexte, à certains moments j’aurais bien eu du mal à vous dire si tel dessinateur avait voulu croquer Freddy Mercury ou Linda de Suza ! Au niveau de l’alternance dessin/documentaire, j’ai également trouvé cet album par moments maladroit, avec des enchainements qui ne se complétaient pas toujours, avec des redites inutiles. Ce n’est pas dramatique mais j’espérais quand même mieux. Si le sujet vous intéresse, cet album a de quoi vous satisfaire mais c’est surtout via sa partie documentaire. Le côté bd, lui, m’a un peu déçu… mais c’est une lecture que je ne regrette quand même pas. Et puis ce concept d'alterner bandes dessinées et courts documentaires est un fameux moteur pour la lecture puisqu'il nous encourage à continuer celle-ci, chaque volet étant suffisamment court pourque l'on se dise "Bon ! Allez, je vais encore lire ça puis j'arrête"... sans jamais vraiment arrêter.
Retour à Neverland
Neverlanders, en version originale, est un comics pour jeunes ados reprenant le concept du Pays Imaginaire de Peter Pan imaginé par J. M. Barrie. L'histoire se déroule de nos jours et met en scène un groupe de 5 orphelins survivant en groupe dans une société qui les ignore, tandis que du côté du monde imaginaire Peter Pan et la majorité des Enfants perdus ont été tués par les pirates. Paco, le dernier survivant de ces derniers, est venu dans le monde réel chercher ces cinq là pour devenir les nouveaux Enfants perdus, voire peut-être le nouveau Pan pour l'un d'entre eux. De retour à Neverland, les orphelins vont découvrir une île assiégée par des pirates bien armés et aidés de créatures maléfiques, et ils vont devoir compter sur les costumes et super-pouvoirs qu'ils vont chacun gagner pour contrer la menace et sauver l'Arbre-Coeur du Pays Imaginaire. Si on en retrouve bien les décors et l'idée de base de Peter Pan, on est clairement ici dans le domaine du récit de super-héros pour adolescents, avec pour originalité ce cadre de fantasy. Chacun des héros va recevoir son super-costume et des pouvoirs qui lui seront propres, et ils s'organiseront en une équipe soudée pour combattre des vilains très vilains. Les pirates sont en dirigeable et armés de pistolets et autres fusils mitrailleurs. Quant au fées et à Clochette en particulier, c'est une armée de petites créatures volantes aux allures punk, prêtes à en découdre avec l'ennemi. Graphiquement, c'est du comics jeunesse, légèrement influencé par l'animation Disney. C'est un style maîtrisé, dynamique, percutant, un peu trop convenu toutefois. Il cherche plus à donner de la classe à ses personnages qu'à les rendre crédibles, et un lecteur adulte s'étonnera par exemple du style vestimentaire cool et recherché des pauvres orphelins dès les premières pages. On est ici dans de l'action à grand spectacle et sans prise de tête. Il y a beaucoup de passages stéréotypés, et je pense notamment au traitement du plus âgé des orphelins et de ce qu'il va être amené à faire. Les auteurs revisite le mythe de Peter Pan et bouleverse un peu la situation au pays imaginaire par rapport à ce que l'on en connait de l'oeuvre de Barrie. A ce sujet, la fin du tome 1 apporte une révélation fracassante mais que je trouve assez factice et peu crédible par rapport aux caractères des personnages concernés. Globalement, c'est une série divertissante mais sans doute plus à même de séduire de jeunes lecteurs que des adultes. A noter que l'album actuellement paru porte le numéro 1 indiquant que, même si c'est une histoire complète qui peut se suffire à elle-même, les auteurs n'excluent pas la possibilité d'une suite.