Cette BD attire beaucoup par son graphisme remarquable. Silvio Camboni offre des planches superbes et colorées, aussi impeccable pour représenter les personnages de l'univers Disney que pour des décors d'aventure exotique et une ambiance vaguement steampunk. C'est très beau... mais pas très lisible hélas. Chaque case contient trop d'information visuelle et cela embrouille la narration graphique, forçant le lecteur à se concentrer pour bien suivre ce qu'il se passe ce qui amoindrit la fluidité de la lecture.
Quant à l'histoire... C'est le point faible.
Pour commencer, je n'ai vraiment pas du tout eu l'impression de lire une histoire de Mickey. Ce sont bien les personnages de cet univers mais, à part vaguement Pat Hibulaire, aucun d'entre eux n'a un comportement similaire à ceux des aventures de Mickey. En fait, on se croirait dans une aventure d'action steampunk basique pour adolescents, avec des personnages interchangeables. En outre, l'abus de vocabulaire technique et bidon est pénible dès les premières pages : ça sonne complètement factice alors qu'en plus cela ne sert strictement à rien.
Et l'intrigue elle-même est bidon, avec beaucoup d'incohérences et des motivations sans consistance pour les antagonistes. Encore une fois, ça sonne faux et gratuit, de l'aventure pour l'aventure sans tenir compte de la cohérence. Du coup, il n'y a pas moyen d'être pris dans l'histoire.
Dommage car le graphisme est superbe et j'aime l'ambiance de SF-Aventure légèrement steampunk de l'ensemble.
Note : 2,5/5
Tiens, un autre comics de zombies.
La présentation du récit est originale. Le lecteur a le point de vue d'un personnage silencieux qu'on ne voit jamais comme c'est le cas dans plusieurs jeux vidéos sauf qu'on ne peut pas contrôler les actions du personnages, on ne fait que suivre l'action.
Le résultat est pas mal et il y a une bonne ambiance post-apocalypse oppressante où le danger peut surgir n'importe quand. Le récit est beaucoup plus axé sur la psychologie des personnages que sur le bourrin. Il y a au final peut de scènes d'actions et c'est pas plus mal parce que j'en ai marre des scènes de zombie qui se font tirer dessus par dizaines et autre joyeuseté du genre.
Au final, le récit est tout de même un peu banal malgré le gimmick. L'univers post-apocalyptique ressemble à tant d'autres qu'on a déjà vus avant. Cela reste tout de même un bon divertissement servit par un bon dessin. Une curiosité à lire sans être un indispensable.
En 1904, les jeux olympiques sont organisés pour la première fois hors sol européen. C’est l’occasion pour les Etats-Unis de prendre leur revanche sur les jeux de Paris. Le marathon va ainsi devenir le théâtre d’un drame hilarant. Drame car les conditions dans lesquelles les organisateurs vont forcer les participants à concourir va occasionner de sévères séquelles physiques. Hilarant car l’organisation est telle qu’elle permet tous les excès, même les plus incongrus. Kid Toussaint s’empare de la grande histoire pour la réinterpréter à sa manière, s’autorisant quelques écarts avec la réalité historique pour nous servir une farce enlevée et néanmoins révélatrice d’une époque.
Le récit est enjoué, bien porté par le dessin de Munuera. Les multiples personnages permettent de montrer les enjeux parfois forts différents qui motivent ces coureurs. Les auteurs nous entrainent alors dans une course aussi improbable qu’historique : l’absence de ravitaillement, un parcours si mal fléché qu’il est facile de s’égarer, des athlètes parfois réquisitionnés juste pour faire exotique (c’est ainsi que deux sud-africains et un amérindien vont être ‘invités’ à participer à l’épreuve sans y avoir été préparé d’aucune manière), de la triche, du dopage organisé (à la strychnine, s’il vous plait !) C’est tout bonnement tellement incroyable, tellement gros que c’en devient amusant !
Il manque toutefois un petit quelque chose à cet album pour que je m’y attache vraiment. Là, j’ai passé un agréable moment de lecture, je me suis souvent amusé, j’ai souvent été édifié… mais aucun de ces coureurs ne m’aura vraiment touché dans l’âme. Peut-être parce qu’il y en a de trop, je ne saurais dire, mais voilà, hormis le caractère édifiant de ce fait historique, je crains de ne pas retenir grand-chose de ce récit.
Il s’agit toutefois d’une lecture plaisante et je vous la conseille… même si, pour moi, on reste dans l’anecdotique.
Je rejoins totalement les deux avis précédents de Noirdésir et Canarde.
En commençant cette intégrale au format souple de chez Physalis, j'ai immédiatement pensé à la Famille Pirate que je regardais en dessin-animé l'après-midi sur France 3. C'est bien déjanté, ça ne fait pas forcément rire aux éclats mais beaucoup de situations m'ont fait sourire. L'association des personnages de Rosco, vieil escroc pirate, de la Pieuvre, enfant un peu benêt, et du mutique Mammouth fonctionne plutôt bien. On prend un réel plaisir à suivre leurs pérégrinations d'îles en îles et de déconvenues en déconvenues.
Enfin, si de prime abord, on pourrait croire que le dessin est peu travaillé, il n'en est rien, ces pirates ont de vrai trognes. Et la mise en couleur est plutôt bien réussie, collant parfaitement avec l'univers déjanté de ce triptyque.
Une belle surprise à partager avec son fils de 10 ans :)
Histoire - Originalité : 7/10
Dessin - Mise en couleurs : 7/10
NOTE GLOBALE : 14/20
Norbert aurait bien aimé passer des vacances tranquilles chez lui à jouer sur sa console mais ses parents ont décidé de l'envoyer à la campagne chez ses grands-parents. D'un monde moderne comme le nôtre, il va se retrouver dans un cadre de fantasy où sa famille élève des nuages comme on le ferait de moutons, et où tous les enfants qu'il va rencontrer ont un lien magique avec différents éléments de la Nature : une fille qui promène des chardons, un garçon qui peut se rendre invisible ou encore une gamine qui produit du feu à volonté. Et alors qu'ils s'entendent bien et pourraient passer des vacances finalement pas si mal, un danger rôde dans la forêt et ils vont devoir l'affronter.
L'album mélange habilement les classiques histoires de vacances chez les grands-parents et cette ambiance de fantasy et de magie qui semble ici pourtant complètement naturelle. Et même si c'est discret, elle pose bien également ses origines roumaines, une partie du bestiaire légendaire ainsi que les noms, costumes et habitations des personnages étant manifestement typiques de la région d'origine des autrices. Et au final, même si le fond de l'intrigue présente peu de surprise, c'est tout cet ensemble d'originalité qui forme la personnalité à part de cette BD tout à fait agréable. Le dessin est lui aussi très sympathique, mignon graphisme pour la jeunesse bien maîtrisé et avec des très bonnes couleurs.
C'est une BD qu'on lit avec plaisir et qui fait passer un bon moment.
Indubitablement, ce récit pourrait concourir dans la catégorie WTF du comics au scénario improbable. Imaginez une invasion de monstres venus d’un univers parallèle que seul pourrait éradiquer le heavy metal. Vous n’y parvenez pas ? Pas grave, Daniel Warren Johnson l’a fait pour vous.
Alors oui, le scénario est assez incongru. Oui, il tient sur un timbre postal. Oui, il vaut mieux avoir les bases minimales en matière de heavy et de hard rock, parce que ça aide pour s’amuser de certains clins d’œil (de Rob Halford à Ronnie James Dio en passant par Lemmy Kilmister et bien d'autres). Oui, ce récit est surtout visuel avec de grosses scènes de combat à coup de Flying V ou de Stratocaster, voire de set de batterie volant (avec pédale double sur la grosse caisse). Oui, clairement, c’est du grand n’importe quoi.
Mais il y a quand même un fond. Derrière le délire se cache une morale, celle-ci tient dans le fait que même si tout s’écroule, même si la vie est éphémère, la musique nous porte et nous soutient.
… Oui, d’accord, c’est pas la morale du siècle… Mais elle a le mérite d’être sincère, et de constituer une véritable preuve d’amour de l’auteur pour la musique en général et le heavy en particulier.
Alors voilà, je me suis bien amusé par moments, j’ai trouvé ça lourdingue à d’autres, les clins d’œil que j’ai repéré m’ont plu, la dimension dramatique ne m’est pas parue idiote même si parfois assez déstabilisante (il y a toute une histoire autour d’un des personnages atteint d’un cancer et qui a sombré parce que, justement, il a renoncé à la musique). Surtout, je n’ai pas eu le temps de m’ennuyer parce que cet album se lit vite et qu’il s’y passe toujours quelque chose. Le dessin est lisible même dans les scènes de combat. Les créations graphiques amusent. La mise en page reste sobre et permet donc une lecture aisée.
Pas un chef-d’œuvre (certainement pas) mais pas une daube sans nom non plus. Juste un truc improbable qui fait passer le temps. Pas mal, quoi, mais sans plus (et très honnêtement, je n’espérais pas plus).
A sa manière, ce livre traite de la beauté de l’éphémère, du charme du temps qui passe et du temps passé. Surtout, il ravive les souvenirs des anciens à la vue de ce château de sable sans cesse recommencé et sans cesse emporté. Si les marées l’effacent, son souvenir reste en nos mémoires, embelli par les années. Aussi, si ce livre entièrement muet s’adresse de prime abord avant tout aux jeunes lectrices et lecteurs, il dégage un charme nostalgique qui parlera aux plus anciens dans mon genre.
Entièrement muet donc, ce récit se concentre sur une journée à la plage. Journée durant laquelle deux enfants n’auront de cesse de construire et reconstruire leur château de sable, détruit tantôt par un chapeau emporté par le vent, tantôt par un bambin indélicat et tantôt par la marée montante. C’est finement observé, plein de charme, joliment dessiné et lumineusement colorisé. L’absence de textes renforce le caractère poétique et philosophique de l’œuvre : pas besoin de paroles, le lecteur ressent les émotions des personnages au travers du dessin et en tire ses propres conclusions.
Même s’il est très léger et ne raconte rien d’essentiel, ce petit livre m’a procuré un plaisir réel. Je suis intimement convaincu qu’il plaira aussi aux jeunes, qui s’amuseront des obstacles qui se dressent entre les deux enfants et la réalisation de leur château. Et qui, comme moi, le reliront bien plus vieux en se remémorant ces journées à la plage passée à construire des châteaux éphémères.
PS : l’éditeur mentionne le nom de la traductrice. Le livre étant entièrement muet, hormis la traduction du titre, je ne saurais dire quel a été son rôle mais j’aurais trouvé indélicat de l’oublier alors que l’éditeur la mentionne.
Je vais bientôt avoir lu tout ce qu'Anouk Ricard a pu faire. Ici on retrouve ses personnages animaliers "dessinés comme un enfant de 5 ans" mais c'est plus clairement destiné à un public jeune que certaines autres de ses oeuvres. L'auteur sait aussi montrer un autre style de dessin lors d'intermèdes entre les différentes histoires.
Anna est une petite fille entourée d'animaux qui parlent (à moins qu'elle prête des voix à ses peluches). Pour autant on pourra y voir une double lecture qui fait qu'un adulte ne s'ennuiera pas. Il y a aussi certaines morales dans ces petites histoires comme quand les personnages sont méchants ou égoïstes telle l'histoire avec ce thon qui doit toujours aller récupérer le ballon. L'histoire où Anna croit avoir avalé un ver de terre est drôle aussi. Bref les 2 tomes que j'ai pu lire m'ont bien plu.
Pas facile de faire une métaphore de la création artistique en BD, pour un public jeune.
C'est pourtant ce qu'a essayé de faire Claire Grimond avec cette première BD, elle qui s'est faite connaître en tant que sculpteuse et scénariste pour l'animation. Sa fascination pour l'inspiration créatrice, la peinture en particulier transpire des idées qui parsèment ce récit qui mêle quête initiatique et amour filial (petit-filial, en l'occurrence). C'est assez basique, avec des gentils très vite identifiés, un méchant qui reste méchant tout du long, et des simili-méchants qui s'avèrent plutôt bienveillants. A côté de ça, le cheminement de l'histoire et ses différents éléments sont confus, même si les enjeux sont correctement posés.
Le dessinateur est lui aussi un "débutant" dans l'exercice, Léo Verrier a fait ses armes dans le cinéma d'animation. Le communiqué de presse parle d'inspirations diverses, telles que Hayao Miyazaki, Italo Calvino, David Lynch et Nicolas de Crécy. C'est ce dernier nom qui me semble le plus légitime pour cet album, avec ses couleurs pastels et son design rond, particulièrement pour le fameux navire écarlate, que j'aime beaucoup. Les personnages m'ont moins convaincu, je trouve qu'ils manquent un peu de fantaisie, mais l'ensemble est tout de même fort agréable à l'œil, et je tiens à mettre en exergue la couverture, très jolie avec son vernis argenté sélectif.
En bonus, un plan en coupe du fameux navire.
Je ne connaissais pas Emmanuel Moynot dans le registre humoristique que peut proposer Fluide Glacial. Déjà le titre me fait bien marrer. C'est une revisite des débuts de la religion du Livre avec Adam et Eve, leurs enfants Caïn, Abel et puis les autres, tout cela à une époque préhistorique où on fait de la peinture sur les murs de sa grotte. Bien sûr avec un langage aussi châtié que le titre, ce n'est pas rédigé dans un style conventionnel et si l'ensemble n'est pas à mourir de rire, l'histoire révèle une certaine fidélité à l'originale avec un ton rafraichissant. Le dessin bien qu'un peu brouillon et la colorisation me vont bien.
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Mickey et l'océan perdu
Cette BD attire beaucoup par son graphisme remarquable. Silvio Camboni offre des planches superbes et colorées, aussi impeccable pour représenter les personnages de l'univers Disney que pour des décors d'aventure exotique et une ambiance vaguement steampunk. C'est très beau... mais pas très lisible hélas. Chaque case contient trop d'information visuelle et cela embrouille la narration graphique, forçant le lecteur à se concentrer pour bien suivre ce qu'il se passe ce qui amoindrit la fluidité de la lecture. Quant à l'histoire... C'est le point faible. Pour commencer, je n'ai vraiment pas du tout eu l'impression de lire une histoire de Mickey. Ce sont bien les personnages de cet univers mais, à part vaguement Pat Hibulaire, aucun d'entre eux n'a un comportement similaire à ceux des aventures de Mickey. En fait, on se croirait dans une aventure d'action steampunk basique pour adolescents, avec des personnages interchangeables. En outre, l'abus de vocabulaire technique et bidon est pénible dès les premières pages : ça sonne complètement factice alors qu'en plus cela ne sert strictement à rien. Et l'intrigue elle-même est bidon, avec beaucoup d'incohérences et des motivations sans consistance pour les antagonistes. Encore une fois, ça sonne faux et gratuit, de l'aventure pour l'aventure sans tenir compte de la cohérence. Du coup, il n'y a pas moyen d'être pris dans l'histoire. Dommage car le graphisme est superbe et j'aime l'ambiance de SF-Aventure légèrement steampunk de l'ensemble. Note : 2,5/5
Daybreak
Tiens, un autre comics de zombies. La présentation du récit est originale. Le lecteur a le point de vue d'un personnage silencieux qu'on ne voit jamais comme c'est le cas dans plusieurs jeux vidéos sauf qu'on ne peut pas contrôler les actions du personnages, on ne fait que suivre l'action. Le résultat est pas mal et il y a une bonne ambiance post-apocalypse oppressante où le danger peut surgir n'importe quand. Le récit est beaucoup plus axé sur la psychologie des personnages que sur le bourrin. Il y a au final peut de scènes d'actions et c'est pas plus mal parce que j'en ai marre des scènes de zombie qui se font tirer dessus par dizaines et autre joyeuseté du genre. Au final, le récit est tout de même un peu banal malgré le gimmick. L'univers post-apocalyptique ressemble à tant d'autres qu'on a déjà vus avant. Cela reste tout de même un bon divertissement servit par un bon dessin. Une curiosité à lire sans être un indispensable.
La Course du siècle
En 1904, les jeux olympiques sont organisés pour la première fois hors sol européen. C’est l’occasion pour les Etats-Unis de prendre leur revanche sur les jeux de Paris. Le marathon va ainsi devenir le théâtre d’un drame hilarant. Drame car les conditions dans lesquelles les organisateurs vont forcer les participants à concourir va occasionner de sévères séquelles physiques. Hilarant car l’organisation est telle qu’elle permet tous les excès, même les plus incongrus. Kid Toussaint s’empare de la grande histoire pour la réinterpréter à sa manière, s’autorisant quelques écarts avec la réalité historique pour nous servir une farce enlevée et néanmoins révélatrice d’une époque. Le récit est enjoué, bien porté par le dessin de Munuera. Les multiples personnages permettent de montrer les enjeux parfois forts différents qui motivent ces coureurs. Les auteurs nous entrainent alors dans une course aussi improbable qu’historique : l’absence de ravitaillement, un parcours si mal fléché qu’il est facile de s’égarer, des athlètes parfois réquisitionnés juste pour faire exotique (c’est ainsi que deux sud-africains et un amérindien vont être ‘invités’ à participer à l’épreuve sans y avoir été préparé d’aucune manière), de la triche, du dopage organisé (à la strychnine, s’il vous plait !) C’est tout bonnement tellement incroyable, tellement gros que c’en devient amusant ! Il manque toutefois un petit quelque chose à cet album pour que je m’y attache vraiment. Là, j’ai passé un agréable moment de lecture, je me suis souvent amusé, j’ai souvent été édifié… mais aucun de ces coureurs ne m’aura vraiment touché dans l’âme. Peut-être parce qu’il y en a de trop, je ne saurais dire, mais voilà, hormis le caractère édifiant de ce fait historique, je crains de ne pas retenir grand-chose de ce récit. Il s’agit toutefois d’une lecture plaisante et je vous la conseille… même si, pour moi, on reste dans l’anecdotique.
Rosco le Rouge
Je rejoins totalement les deux avis précédents de Noirdésir et Canarde. En commençant cette intégrale au format souple de chez Physalis, j'ai immédiatement pensé à la Famille Pirate que je regardais en dessin-animé l'après-midi sur France 3. C'est bien déjanté, ça ne fait pas forcément rire aux éclats mais beaucoup de situations m'ont fait sourire. L'association des personnages de Rosco, vieil escroc pirate, de la Pieuvre, enfant un peu benêt, et du mutique Mammouth fonctionne plutôt bien. On prend un réel plaisir à suivre leurs pérégrinations d'îles en îles et de déconvenues en déconvenues. Enfin, si de prime abord, on pourrait croire que le dessin est peu travaillé, il n'en est rien, ces pirates ont de vrai trognes. Et la mise en couleur est plutôt bien réussie, collant parfaitement avec l'univers déjanté de ce triptyque. Une belle surprise à partager avec son fils de 10 ans :) Histoire - Originalité : 7/10 Dessin - Mise en couleurs : 7/10 NOTE GLOBALE : 14/20
Les Vacances de Nor
Norbert aurait bien aimé passer des vacances tranquilles chez lui à jouer sur sa console mais ses parents ont décidé de l'envoyer à la campagne chez ses grands-parents. D'un monde moderne comme le nôtre, il va se retrouver dans un cadre de fantasy où sa famille élève des nuages comme on le ferait de moutons, et où tous les enfants qu'il va rencontrer ont un lien magique avec différents éléments de la Nature : une fille qui promène des chardons, un garçon qui peut se rendre invisible ou encore une gamine qui produit du feu à volonté. Et alors qu'ils s'entendent bien et pourraient passer des vacances finalement pas si mal, un danger rôde dans la forêt et ils vont devoir l'affronter. L'album mélange habilement les classiques histoires de vacances chez les grands-parents et cette ambiance de fantasy et de magie qui semble ici pourtant complètement naturelle. Et même si c'est discret, elle pose bien également ses origines roumaines, une partie du bestiaire légendaire ainsi que les noms, costumes et habitations des personnages étant manifestement typiques de la région d'origine des autrices. Et au final, même si le fond de l'intrigue présente peu de surprise, c'est tout cet ensemble d'originalité qui forme la personnalité à part de cette BD tout à fait agréable. Le dessin est lui aussi très sympathique, mignon graphisme pour la jeunesse bien maîtrisé et avec des très bonnes couleurs. C'est une BD qu'on lit avec plaisir et qui fait passer un bon moment.
Murder Falcon
Indubitablement, ce récit pourrait concourir dans la catégorie WTF du comics au scénario improbable. Imaginez une invasion de monstres venus d’un univers parallèle que seul pourrait éradiquer le heavy metal. Vous n’y parvenez pas ? Pas grave, Daniel Warren Johnson l’a fait pour vous. Alors oui, le scénario est assez incongru. Oui, il tient sur un timbre postal. Oui, il vaut mieux avoir les bases minimales en matière de heavy et de hard rock, parce que ça aide pour s’amuser de certains clins d’œil (de Rob Halford à Ronnie James Dio en passant par Lemmy Kilmister et bien d'autres). Oui, ce récit est surtout visuel avec de grosses scènes de combat à coup de Flying V ou de Stratocaster, voire de set de batterie volant (avec pédale double sur la grosse caisse). Oui, clairement, c’est du grand n’importe quoi. Mais il y a quand même un fond. Derrière le délire se cache une morale, celle-ci tient dans le fait que même si tout s’écroule, même si la vie est éphémère, la musique nous porte et nous soutient. … Oui, d’accord, c’est pas la morale du siècle… Mais elle a le mérite d’être sincère, et de constituer une véritable preuve d’amour de l’auteur pour la musique en général et le heavy en particulier. Alors voilà, je me suis bien amusé par moments, j’ai trouvé ça lourdingue à d’autres, les clins d’œil que j’ai repéré m’ont plu, la dimension dramatique ne m’est pas parue idiote même si parfois assez déstabilisante (il y a toute une histoire autour d’un des personnages atteint d’un cancer et qui a sombré parce que, justement, il a renoncé à la musique). Surtout, je n’ai pas eu le temps de m’ennuyer parce que cet album se lit vite et qu’il s’y passe toujours quelque chose. Le dessin est lisible même dans les scènes de combat. Les créations graphiques amusent. La mise en page reste sobre et permet donc une lecture aisée. Pas un chef-d’œuvre (certainement pas) mais pas une daube sans nom non plus. Juste un truc improbable qui fait passer le temps. Pas mal, quoi, mais sans plus (et très honnêtement, je n’espérais pas plus).
Le Jour des châteaux de sable
A sa manière, ce livre traite de la beauté de l’éphémère, du charme du temps qui passe et du temps passé. Surtout, il ravive les souvenirs des anciens à la vue de ce château de sable sans cesse recommencé et sans cesse emporté. Si les marées l’effacent, son souvenir reste en nos mémoires, embelli par les années. Aussi, si ce livre entièrement muet s’adresse de prime abord avant tout aux jeunes lectrices et lecteurs, il dégage un charme nostalgique qui parlera aux plus anciens dans mon genre. Entièrement muet donc, ce récit se concentre sur une journée à la plage. Journée durant laquelle deux enfants n’auront de cesse de construire et reconstruire leur château de sable, détruit tantôt par un chapeau emporté par le vent, tantôt par un bambin indélicat et tantôt par la marée montante. C’est finement observé, plein de charme, joliment dessiné et lumineusement colorisé. L’absence de textes renforce le caractère poétique et philosophique de l’œuvre : pas besoin de paroles, le lecteur ressent les émotions des personnages au travers du dessin et en tire ses propres conclusions. Même s’il est très léger et ne raconte rien d’essentiel, ce petit livre m’a procuré un plaisir réel. Je suis intimement convaincu qu’il plaira aussi aux jeunes, qui s’amuseront des obstacles qui se dressent entre les deux enfants et la réalisation de leur château. Et qui, comme moi, le reliront bien plus vieux en se remémorant ces journées à la plage passée à construire des châteaux éphémères. PS : l’éditeur mentionne le nom de la traductrice. Le livre étant entièrement muet, hormis la traduction du titre, je ne saurais dire quel a été son rôle mais j’aurais trouvé indélicat de l’oublier alors que l’éditeur la mentionne.
Anna et Froga
Je vais bientôt avoir lu tout ce qu'Anouk Ricard a pu faire. Ici on retrouve ses personnages animaliers "dessinés comme un enfant de 5 ans" mais c'est plus clairement destiné à un public jeune que certaines autres de ses oeuvres. L'auteur sait aussi montrer un autre style de dessin lors d'intermèdes entre les différentes histoires. Anna est une petite fille entourée d'animaux qui parlent (à moins qu'elle prête des voix à ses peluches). Pour autant on pourra y voir une double lecture qui fait qu'un adulte ne s'ennuiera pas. Il y a aussi certaines morales dans ces petites histoires comme quand les personnages sont méchants ou égoïstes telle l'histoire avec ce thon qui doit toujours aller récupérer le ballon. L'histoire où Anna croit avoir avalé un ver de terre est drôle aussi. Bref les 2 tomes que j'ai pu lire m'ont bien plu.
Le Navire écarlate
Pas facile de faire une métaphore de la création artistique en BD, pour un public jeune. C'est pourtant ce qu'a essayé de faire Claire Grimond avec cette première BD, elle qui s'est faite connaître en tant que sculpteuse et scénariste pour l'animation. Sa fascination pour l'inspiration créatrice, la peinture en particulier transpire des idées qui parsèment ce récit qui mêle quête initiatique et amour filial (petit-filial, en l'occurrence). C'est assez basique, avec des gentils très vite identifiés, un méchant qui reste méchant tout du long, et des simili-méchants qui s'avèrent plutôt bienveillants. A côté de ça, le cheminement de l'histoire et ses différents éléments sont confus, même si les enjeux sont correctement posés. Le dessinateur est lui aussi un "débutant" dans l'exercice, Léo Verrier a fait ses armes dans le cinéma d'animation. Le communiqué de presse parle d'inspirations diverses, telles que Hayao Miyazaki, Italo Calvino, David Lynch et Nicolas de Crécy. C'est ce dernier nom qui me semble le plus légitime pour cet album, avec ses couleurs pastels et son design rond, particulièrement pour le fameux navire écarlate, que j'aime beaucoup. Les personnages m'ont moins convaincu, je trouve qu'ils manquent un peu de fantaisie, mais l'ensemble est tout de même fort agréable à l'œil, et je tiens à mettre en exergue la couverture, très jolie avec son vernis argenté sélectif. En bonus, un plan en coupe du fameux navire.
L'Humanité de mes couilles
Je ne connaissais pas Emmanuel Moynot dans le registre humoristique que peut proposer Fluide Glacial. Déjà le titre me fait bien marrer. C'est une revisite des débuts de la religion du Livre avec Adam et Eve, leurs enfants Caïn, Abel et puis les autres, tout cela à une époque préhistorique où on fait de la peinture sur les murs de sa grotte. Bien sûr avec un langage aussi châtié que le titre, ce n'est pas rédigé dans un style conventionnel et si l'ensemble n'est pas à mourir de rire, l'histoire révèle une certaine fidélité à l'originale avec un ton rafraichissant. Le dessin bien qu'un peu brouillon et la colorisation me vont bien.