Michel Alzéal, auteur remarqué par sa bd Le Pantin qui a ému BDT, récidive avec un conte cette fois ci tourné davantage vers la jeunesse.
C’est un joli conte contemporain qui ravira certainement les plus petits et satisfera les plus grands. On y retrouve un bestiaire animalier important (un lapin, un renard, un chat, une baleine, . . .) qui participeront à tracer le destin hors du commun de Boule de neige. Certes cette bd n’est pas exempte de petits défauts, dans les traits des personnages humains notamment (proche de l'amateurisme). Mais les planches sont réussies, grâce à une mise en couleur appropriée qui se rapproche plus de l’illustration de livres pour enfants.
A recommander pour faire découvrir la bd aux enfants . . .
Ambiance américaine pour ce titre de la nouvelle collection KSTR. On pense un peu à Fargo des frères Coen. L’humour en moins, tout de même, car Missing est une histoire hautement tragique. Celle d’un flic détruit par la disparition de sa fille, deux ans auparavant, et qui, à l’apparition d’une piste, même incertaine, se démène et sort des moyens légaux pour mener son enquête personnelle. Je ne raffole pas du dessin, mais il est efficace, le découpage étant particulièrement bon, notre regard passe d’une case à l’autre sans autre forme de jugement sur le dessin en lui-même. Le dynamisme et l’esprit d’a propos de la mise en scène conjure le caractère quelque peu statique du dessin. Une faiblesse largement compensée par une vraie qualité, c’est appréciable.
J’ai été pris par l’intrigue, l’émotion qui s’en dégageait. Pourquoi seulement trois étoiles alors ? Parce que cette bd reste tout de même en dessous de ses modèles cinématographiques, dans l’intensité des émotions procurées. Modèles cité par Argunas lui–même en fin de tome : "Insomnia", "The pledge", Old Boy, "Little odessa"…
Album parfaitement recommandable.
Curieusement peu aimée (à en croire les avis postés), cette série qui se propose une parodie de l'époque de la prohibition se révèle en fait être une belle réussite qui fait mouche.
Composée au départ de plusieurs gros bras, l'agence de détective se restreint bientôt au chétif Sammy et son patron Jack Holloway qui louent donc leurs services à toutes sortes de clients quand ce n'est pas à la police pour contrer des truands aussi fameux qu'Al Capone ou Lucky Luciano.
Comme pour les "Tuniques Bleues", Cauvin s'inspire d'un cadre et de personnages réels pour nourrir ses intrigues pleines de punch, d'humour et de rebondissements, portées par d'excellents dialogues cinglants. Ses sources d'inspiration ne se limitent d'ailleurs pas aux poncifs du polar, mais peuvent très bien chercher du côté du fantastique ou du récit d'aventure...
Sans prétention et parfaitement construits, les scénarios remplissent amplement leur rôle d'oeuvres populaires de qualité, et n'importe qui reconnaîtra que la série est partie sur de très bonnes bases. Hélas, même si ici il a tendance à bien se renouveler, Cauvin finit seulement par lasser vers le vingt-huitième tome mais à partir de là, ses histoires marquent sérieusement le pas, croulant sous les répétitions et le relâchements des intrigues.
De son côté, Berk signe une illustration de qualité, classique et efficace dans la tradition "gros nez". Jean-Pol lui succède avec le même talent au tome 32, malheureusement pour servir ce qui n'est pas la meilleur veine du scénariste.
Bref, très fréquentable, surtout les débuts de la série qui ne peuvent décevoir les amateurs de parodies.
J'en attendais beaucoup et je suis un petit peu déçu. Certes l'ambition est évidente, les idées de fond et la critique sur la société moderne est pertinente et bien pensée... Certains passages sont effectivement géniaux, soit par leurs poésie noire, soit par la profondeur de raisonnement (la fin justifie les moyens, notions de bien et de mal poussées très loin)...
Et la fin est réussie. Mais beaucoup de passages anecdotiques sont carrément pénibles à lire, c'est même la première fois que j'ai passé des pages dans une BD !!!!! Pourtant j'ai une grande résistance à l'ennui et des traités ésotériques de 500 pages ne me font pas peur.
Seulement, quand on a pendant des pages et des pages des dialogues sur la banalité du quotidien et des lamentations à n'en plus finir genre "l'année dernière à Marienbad", ça finit par me gêner aux entournures.
Je dirai que le style m'a paru un peu lourd.
Le dessin classique est très bien, couleurs moches de comix '80 mais bon.
C’est vrai que cette BD à un coté sympa. Notre héros qui marche sur les traces du personnage principal du roman qu’il est en train de lire. Il cherche à se rendre sur les mêmes lieux, à vivre des impostures comme celles contées par le livre. C’est bien construit et le dénouement est lui aussi bien fichu.
Par contre, l’intro est un peu longue, et les tergiversations de cet écrivain sur le déclin ne m’ont pas emballées. Et je n’ai pas toujours accroché à la narration non plus. Un flash-back par ci, un coup dans le présent par là. Ce n’est pas que ce soit déroutant, non c’est juste que je n’ai pas forcement trouvé ça toujours approprié.
L’ensemble n’est heureusement jamais ennuyeux. Et même si cette BD est pas trop mal, ça m’étonnerait que je la relise un jour, donc c’est pour cela que je n’en conseille pas l’achat.
Très bon premier tome mettant en place l'intrigue et les protagonistes. Le scénario est original et bien construit. Le dessin est tout à fait convenable mais manque de personnalité. La note de cette série sera certainement liée à ce que cette histoire apportera de nouveau dans l'énorme production de BD...
Adaptation libre d’un conte des frères Grimm, "Frère Joyeux" me rappelle en effet vaguement quelque chose.
Le conte en lui-même n’est sans doute pas celui qui se prêtait le mieux à une transposition en bd mais beaucoup de contes ont déjà fait l’objet de telles adaptations, difficile donc d'innover. Ceci étant, le récit se lit bien. Mais c’est surtout du côté du graphisme que cette bd vaut le coup d’oeil. Dillies s’écarte du style qu’on lui connaît depuis Betty Blues. Mais cet écart est plutôt à voir comme un retour aux sources, lorsque l’auteur suscitait au lecteur une irrésistible "envie de fraises". C’est tout simplement splendide ! Les hommes ressemblent à des pantins sortant d’un cirque. Ce trait correspond finalement fort bien pour illustrer des contes... J’espère qu’il y aura d’autres Frères Joyeux mais avec un récit davantage à la hauteur du coup de crayon.
Concernant le format d’édition et le prix, je les trouve bien adaptés. Je comparerai plus volontiers cette collection à la collection jeunesse de chez Delcourt (même pagination) avec une différence de prix notable (5€ au lieu de 8.90€) !
Des bds à 1 €, ce n’est pas du jamais vu (voir collection Miniblog) mais ce n’est pas courant. Et vue la pagination, on en a pour son argent ! Une préface du scénariste présente "Cité 14", où plutôt ce qu’il n’est pas. Cette série fonctionne un peu comme un feuilleton avec une parution mensuelle et un regroupement par année (saison 1,...). Il semblerait que chaque album soit une histoire indépendante des autres mais partageant les mêmes lieux avec un recoupement des protagonistes. Bref, le concept reste encore un peu flou pour moi mais je me suis laissé tenter.
Reutimann opte pour un style suranné avec un trait rappelant celui de vieux comics. Le mélange entre personnages humain et animalier est toutefois assez singulier. Le récit débute avec un éléphant qui intègre la cité 14 pour immigrés en attente d’une carte de séjour. Ce curieux personnage va vite semer le désordre... La fin de l’opus laisse bon nombre de questions en suspens. Espérons qu’elles trouveront des réponses le mois prochain ou le suivant ! Côté narration, le rythme est soutenu, ce qui donne une lecture rapide mais qui colle bien avec le récit.
Espérons que ce choix éditorial n’aura pas le même sort que la collection 32 de Futuropolis.
Voici un bon premier opus qui laisse entrevoir une série sympathique si elle continue sur cette lancée.
Laperla a choisi d’ancrer son récit dans la piraterie, thème que j’affectionne particulièrement et qui semble revenir sur le devant de la scène ces derniers temps. Si l’originalité ne semble pas de mise, la narration ne souffre que de peu de défauts. Difficile d'en dire davantage, si ce n'est que l’histoire se met en place sans longueurs, ce qui promet pour la suite !
Concernant les dessins, il se dégage du trait de Laperla un charme désuet, un peu à l’image d’un Tardi. La coloration donne un petit air d’exotisme (sans les vahinés malheureusement).
Série à suivre... de plus, le prix incite à la découverte !
Tout comme dans leurs autres oeuvres du même genre (Chiens de fusil, Azrayen' et Les oubliés d'Annam), Giroud et Lax nous offre ici une tranche d'une histoire trop méconnue vue de l'intérieur. Irlande, Algérie, Vietnam... C'est ici la Roumanie qui est abordée, la Roumanie de l'époque de Ceaucescu et de la fin de son règne.
Cependant, je dois dire ne guère avoir été passionné par ce récit.
Au dessin, Lax n'est pas à son meilleur niveau. Ses visages sont assez inégaux, certains réussis, d'autres moches et déformés. Ses décors aussi sont inégaux, certains très bien comme les marais du Delta, d'autres vides ou médiocres comme certaines rues de Bucarest. Et il y a aussi la colorisation que j'apprécie très moyennement. Techniquement, elle est maîtrisée, mais les couleurs sont trop délavées, trop uniformes et mal choisies à mon goût.
Quant au scénario, il prend la trame classique d'une enquête réalisée au coeur du peuple roumain par un anti-héros qui sort de prison politique. Le bon côté, c'est qu'on apprend différentes choses sur la situation en Roumanie à l'époque, mais pas tant que cela finalement. Et pour le reste, l'intrigue est assez plate et sans réel impact sur le lecteur que je suis. Un peu ennuyeuse à vrai dire.
Relativement intéressante, cette BD se laisse lire mais ces auteurs ont fait nettement mieux depuis.
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Boule de Neige
Michel Alzéal, auteur remarqué par sa bd Le Pantin qui a ému BDT, récidive avec un conte cette fois ci tourné davantage vers la jeunesse. C’est un joli conte contemporain qui ravira certainement les plus petits et satisfera les plus grands. On y retrouve un bestiaire animalier important (un lapin, un renard, un chat, une baleine, . . .) qui participeront à tracer le destin hors du commun de Boule de neige. Certes cette bd n’est pas exempte de petits défauts, dans les traits des personnages humains notamment (proche de l'amateurisme). Mais les planches sont réussies, grâce à une mise en couleur appropriée qui se rapproche plus de l’illustration de livres pour enfants. A recommander pour faire découvrir la bd aux enfants . . .
Missing
Ambiance américaine pour ce titre de la nouvelle collection KSTR. On pense un peu à Fargo des frères Coen. L’humour en moins, tout de même, car Missing est une histoire hautement tragique. Celle d’un flic détruit par la disparition de sa fille, deux ans auparavant, et qui, à l’apparition d’une piste, même incertaine, se démène et sort des moyens légaux pour mener son enquête personnelle. Je ne raffole pas du dessin, mais il est efficace, le découpage étant particulièrement bon, notre regard passe d’une case à l’autre sans autre forme de jugement sur le dessin en lui-même. Le dynamisme et l’esprit d’a propos de la mise en scène conjure le caractère quelque peu statique du dessin. Une faiblesse largement compensée par une vraie qualité, c’est appréciable. J’ai été pris par l’intrigue, l’émotion qui s’en dégageait. Pourquoi seulement trois étoiles alors ? Parce que cette bd reste tout de même en dessous de ses modèles cinématographiques, dans l’intensité des émotions procurées. Modèles cité par Argunas lui–même en fin de tome : "Insomnia", "The pledge", Old Boy, "Little odessa"… Album parfaitement recommandable.
Sammy
Curieusement peu aimée (à en croire les avis postés), cette série qui se propose une parodie de l'époque de la prohibition se révèle en fait être une belle réussite qui fait mouche. Composée au départ de plusieurs gros bras, l'agence de détective se restreint bientôt au chétif Sammy et son patron Jack Holloway qui louent donc leurs services à toutes sortes de clients quand ce n'est pas à la police pour contrer des truands aussi fameux qu'Al Capone ou Lucky Luciano. Comme pour les "Tuniques Bleues", Cauvin s'inspire d'un cadre et de personnages réels pour nourrir ses intrigues pleines de punch, d'humour et de rebondissements, portées par d'excellents dialogues cinglants. Ses sources d'inspiration ne se limitent d'ailleurs pas aux poncifs du polar, mais peuvent très bien chercher du côté du fantastique ou du récit d'aventure... Sans prétention et parfaitement construits, les scénarios remplissent amplement leur rôle d'oeuvres populaires de qualité, et n'importe qui reconnaîtra que la série est partie sur de très bonnes bases. Hélas, même si ici il a tendance à bien se renouveler, Cauvin finit seulement par lasser vers le vingt-huitième tome mais à partir de là, ses histoires marquent sérieusement le pas, croulant sous les répétitions et le relâchements des intrigues. De son côté, Berk signe une illustration de qualité, classique et efficace dans la tradition "gros nez". Jean-Pol lui succède avec le même talent au tome 32, malheureusement pour servir ce qui n'est pas la meilleur veine du scénariste. Bref, très fréquentable, surtout les débuts de la série qui ne peuvent décevoir les amateurs de parodies.
Watchmen
J'en attendais beaucoup et je suis un petit peu déçu. Certes l'ambition est évidente, les idées de fond et la critique sur la société moderne est pertinente et bien pensée... Certains passages sont effectivement géniaux, soit par leurs poésie noire, soit par la profondeur de raisonnement (la fin justifie les moyens, notions de bien et de mal poussées très loin)... Et la fin est réussie. Mais beaucoup de passages anecdotiques sont carrément pénibles à lire, c'est même la première fois que j'ai passé des pages dans une BD !!!!! Pourtant j'ai une grande résistance à l'ennui et des traités ésotériques de 500 pages ne me font pas peur. Seulement, quand on a pendant des pages et des pages des dialogues sur la banalité du quotidien et des lamentations à n'en plus finir genre "l'année dernière à Marienbad", ça finit par me gêner aux entournures. Je dirai que le style m'a paru un peu lourd. Le dessin classique est très bien, couleurs moches de comix '80 mais bon.
Quelques Mois à l'Amélie
C’est vrai que cette BD à un coté sympa. Notre héros qui marche sur les traces du personnage principal du roman qu’il est en train de lire. Il cherche à se rendre sur les mêmes lieux, à vivre des impostures comme celles contées par le livre. C’est bien construit et le dénouement est lui aussi bien fichu. Par contre, l’intro est un peu longue, et les tergiversations de cet écrivain sur le déclin ne m’ont pas emballées. Et je n’ai pas toujours accroché à la narration non plus. Un flash-back par ci, un coup dans le présent par là. Ce n’est pas que ce soit déroutant, non c’est juste que je n’ai pas forcement trouvé ça toujours approprié. L’ensemble n’est heureusement jamais ennuyeux. Et même si cette BD est pas trop mal, ça m’étonnerait que je la relise un jour, donc c’est pour cela que je n’en conseille pas l’achat.
Chess
Très bon premier tome mettant en place l'intrigue et les protagonistes. Le scénario est original et bien construit. Le dessin est tout à fait convenable mais manque de personnalité. La note de cette série sera certainement liée à ce que cette histoire apportera de nouveau dans l'énorme production de BD...
Frère Joyeux
Adaptation libre d’un conte des frères Grimm, "Frère Joyeux" me rappelle en effet vaguement quelque chose. Le conte en lui-même n’est sans doute pas celui qui se prêtait le mieux à une transposition en bd mais beaucoup de contes ont déjà fait l’objet de telles adaptations, difficile donc d'innover. Ceci étant, le récit se lit bien. Mais c’est surtout du côté du graphisme que cette bd vaut le coup d’oeil. Dillies s’écarte du style qu’on lui connaît depuis Betty Blues. Mais cet écart est plutôt à voir comme un retour aux sources, lorsque l’auteur suscitait au lecteur une irrésistible "envie de fraises". C’est tout simplement splendide ! Les hommes ressemblent à des pantins sortant d’un cirque. Ce trait correspond finalement fort bien pour illustrer des contes... J’espère qu’il y aura d’autres Frères Joyeux mais avec un récit davantage à la hauteur du coup de crayon. Concernant le format d’édition et le prix, je les trouve bien adaptés. Je comparerai plus volontiers cette collection à la collection jeunesse de chez Delcourt (même pagination) avec une différence de prix notable (5€ au lieu de 8.90€) !
Cité 14 - Saison 1
Des bds à 1 €, ce n’est pas du jamais vu (voir collection Miniblog) mais ce n’est pas courant. Et vue la pagination, on en a pour son argent ! Une préface du scénariste présente "Cité 14", où plutôt ce qu’il n’est pas. Cette série fonctionne un peu comme un feuilleton avec une parution mensuelle et un regroupement par année (saison 1,...). Il semblerait que chaque album soit une histoire indépendante des autres mais partageant les mêmes lieux avec un recoupement des protagonistes. Bref, le concept reste encore un peu flou pour moi mais je me suis laissé tenter. Reutimann opte pour un style suranné avec un trait rappelant celui de vieux comics. Le mélange entre personnages humain et animalier est toutefois assez singulier. Le récit débute avec un éléphant qui intègre la cité 14 pour immigrés en attente d’une carte de séjour. Ce curieux personnage va vite semer le désordre... La fin de l’opus laisse bon nombre de questions en suspens. Espérons qu’elles trouveront des réponses le mois prochain ou le suivant ! Côté narration, le rythme est soutenu, ce qui donne une lecture rapide mais qui colle bien avec le récit. Espérons que ce choix éditorial n’aura pas le même sort que la collection 32 de Futuropolis.
La Tête de Wilson l'Enragé
Voici un bon premier opus qui laisse entrevoir une série sympathique si elle continue sur cette lancée. Laperla a choisi d’ancrer son récit dans la piraterie, thème que j’affectionne particulièrement et qui semble revenir sur le devant de la scène ces derniers temps. Si l’originalité ne semble pas de mise, la narration ne souffre que de peu de défauts. Difficile d'en dire davantage, si ce n'est que l’histoire se met en place sans longueurs, ce qui promet pour la suite ! Concernant les dessins, il se dégage du trait de Laperla un charme désuet, un peu à l’image d’un Tardi. La coloration donne un petit air d’exotisme (sans les vahinés malheureusement). Série à suivre... de plus, le prix incite à la découverte !
La Fille aux Ibis
Tout comme dans leurs autres oeuvres du même genre (Chiens de fusil, Azrayen' et Les oubliés d'Annam), Giroud et Lax nous offre ici une tranche d'une histoire trop méconnue vue de l'intérieur. Irlande, Algérie, Vietnam... C'est ici la Roumanie qui est abordée, la Roumanie de l'époque de Ceaucescu et de la fin de son règne. Cependant, je dois dire ne guère avoir été passionné par ce récit. Au dessin, Lax n'est pas à son meilleur niveau. Ses visages sont assez inégaux, certains réussis, d'autres moches et déformés. Ses décors aussi sont inégaux, certains très bien comme les marais du Delta, d'autres vides ou médiocres comme certaines rues de Bucarest. Et il y a aussi la colorisation que j'apprécie très moyennement. Techniquement, elle est maîtrisée, mais les couleurs sont trop délavées, trop uniformes et mal choisies à mon goût. Quant au scénario, il prend la trame classique d'une enquête réalisée au coeur du peuple roumain par un anti-héros qui sort de prison politique. Le bon côté, c'est qu'on apprend différentes choses sur la situation en Roumanie à l'époque, mais pas tant que cela finalement. Et pour le reste, l'intrigue est assez plate et sans réel impact sur le lecteur que je suis. Un peu ennuyeuse à vrai dire. Relativement intéressante, cette BD se laisse lire mais ces auteurs ont fait nettement mieux depuis.