La Fille aux Ibis

Note: 2.95/5
(2.95/5 pour 19 avis)

1994 : Prix France Info de la Bande dessinée d’actualité et de reportage. Stoian, prof en Roumanie se voit accuser de viol sur une de ses éléves à tort


1961 - 1989 : Jusqu'à la fin de la Guerre Froide Aire Libre Dictatures et répression Europe centrale et orientale Prix France Info

Stoian Mirtzu rejoint son village et sa famille après dix ans de détention au pénitencier de Poarto Alba. Officiellement arrêté pour avoir flirté avec une de ses élèves, mineure, Stoian a en réalité subi la répression du régime dictatorial de Caucescu. Professeur de littérature à l'Université de Bucarest, Mirtzu avait des idées bien trop libérales et perverties pour ne pas mériter un petit lavage de cerveau. Loin d'oublier sa détention, qu'il revit par flash-back, Stoian n'a désormais plus qu'une idée en tête : retrouver Rodica, la jeune fille pour l'amour de laquelle il a été condamné. Il croit reconnaître son visage sur un timbre poste. Remontant la piste à partir cet indice assez mince, déterminé et soutenu par la force d'un amour qui a déjà tout enduré, Stoian rejoint Bucarest. La politique architecturale absurde de celui qui se fait appeler le "conducator" a détruit le patrimoine de la capitale, défigurée. Mais en cet hiver 1989, des remous agitent la population. A peine conscients de l'histoire qui se prépare à tourner une page, Stoian et Rodica vont s'approcher, se fuir, se retrouver. Après le pire, que peut-il leur rester d'autre que le meilleur ?

Scénario
Dessin
Lax
Couleurs
Lax
Editeur / Collection
Genre / Public / Type
Date de parution Mai 1993
Statut histoire One shot 1 tome paru

Couverture de la série La Fille aux Ibis © Dupuis 1993
Les notes
Note: 2.95/5
(2.95/5 pour 19 avis)
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25/08/2001 | LOÏC
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L'avatar du posteur bamiléké

J'aime beaucoup les histoires d'amour que nous propose Lax. Ici il est accompagné de Giroud ce qui ne gâte rien. Ses histoires s'inscrivent toujours dans un contexte historique ou social très défavorable. C'était le cas pour Azrayen', Chiens de fusil, Sarane ou Soleil Cou Coupé que j'ai lus et appréciés. Quand le contexte est historique (Algérie, Irlande, Afrique coloniale) cela permet au scénario de jouer sur la grande et la petite histoire. Procédé très classique mais qui nécessite un minimum de sérieux au niveau documentation historique pour ne pas tomber dans le ridicule. Ici l'ouvrage est écrit deux ans après la chute de Ceausescu en Roumanie pendant cette semaine de décembre qui a tenu toutes les TV européennes en live et en haleine tous les jours. Moments incroyables pour les journalistes et leurs auditoires de vivre sur place et en direct ce que tout le monde pensait impossible quelques mois auparavant. Stoian Mirtzu professeur type "Cercle des poètes disparus" exerce dans la charmante petite ville de Baia Mare au nord de la Roumanie. Un enseignement jugé subversif, ce qui lui vaut un très joli piège et 10 ans de prison dans les geôles de la Securitate de sinistre mémoire. Giroud et Lax axent leur passage carcéral sur les méthodes psychologiques très subtiles employées par les tortionnaires. Pour Stoian une reconstruction passe forcément par une recherche de la vérité de ses actes et de ses sentiments vis à vis de Rodica. Je trouve le scénario tourné vers l'intimisme bien construit. Le spectaculaire est peu présent même dans les scènes de la "révolution populaire". Les auteurs par quelques cases ouvrent une porte sur la mise en scène possible des événements orchestrés par une caste qui se savait perdue. Mais c'est au lecteur d'approfondir le sujet. Graphiquement Lax était à la fin d'un cycle juste avant Sarane. Son trait est plus fin moins puissant et caricatural que ce qu'il fera par la suite. Cela correspond bien à l'esprit de la série pour les passages intimistes moins pour la prison ou la révolution. Les couleurs ne sont pas au top. Elles rendent Bucarest, le Maramures et le delta du Danube très tristes (c'était l'hiver) ce qui est injuste. Je connais bien le nord de la Roumanie. C'est un pays charmant avec des gens très accueillants. Le delta passe pour l'un des plus beaux paysages encore naturels d'Europe et Bucarest est surnommée "Petite Paris". De meilleures couleurs auraient rendu justice à leur beauté. Le type d'ouvrage sans clinquant que j'apprécie beaucoup.

19/05/2022 (modifier)
L'avatar du posteur Noirdésir

L’histoire se déroule en Roumanie, dans les derniers temps du régime de Ceauscescu. Un homme, victime de la Securitate (la police politique du régime) et sorti brisé d’une dizaine d’années de prisons, recherche la jeune femme qu’il aimait avant. Cela se laisse lire, assez facilement et vite, mais sans non plus déclencher d’enthousiasme. C’est assez – trop ? – classique, et je ne pense pas avoir envie d’y revenir. Malgré le dessin de Lax plutôt bon. Il faut dire que Giroud n’a utilisé la dictature roumaine que comme un décor assez terne et lointain. Rien pour expliquer ce régime et le fonctionnement de la Securitate, ni pour expliquer la grande misère de la population au milieu de laquelle les apparatchiks vivaient dans de bien meilleures conditions. C’est pourtant ce régime qui est au cœur de l’intrigue. Et nous le voyons d’ailleurs s’effondrer en fin d’album. Du coup, faute d’avoir creusé l’aspect politique, les mises en garde du personnage principal en fin d’album semblent elle-aussi un peu creuses. Reste cette histoire d’amour contrariée, avec donc un décor politique. Mais je suis sorti déçu de ma lecture. Note réelle 2,5/5.

18/05/2018 (modifier)
L'avatar du posteur Agecanonix

Un récit austère dans un environnement politique pas du tout gai. Giroud donne une version assez poétique de ces événements en Roumanie à travers un amour perdu puis retrouvé. Une histoire désenchantée au trop long démarrage, on ne sait pas trop où Giroud va emmener le lecteur, on a l'impression d'être un peu ballotté, en tout cas, ce genre de sujet ne me réjouis pas des masses, c'est pas trop mon truc, et je ne m'attendais pas à ça, mais c'est joliment conté par endroits, embelli par un dessin tout en douceur de Lax qui comme dans Sarane délaisse le côté broussailleux vu dans L'Aigle sans orteils ; il livre un dessin fin et clair, aux très jolis contours et d'une belle pureté, j'aime cette finesse de trait. Mais cette vision roumaine est trop poétique, ça atténue sans doute la dureté des événements et l'austérité du décor, mais j'ai besoin de plus. D'abord, ces personnages ne me touchent pas, et le fond social historique, même s'il est moderne, n'est que survolé, voire même jamais véritablement nommé ; si l'on ne devine pas qu'il s'agit de la chute de la dictature de 1989 en Roumanie, on ne sait rien, le contexte politique n'est pas abordé, le fond n'est donc pas assez nourri pour vraiment m'intéresser, il y a des trous béants dans cette Bd, ça m'étonne de Giroud qui a la réputation de soigner ses scénarios avec une toile de fond solide, je suis surpris qu'il laisse autant de courants d'air dans cette intrigue trop aérienne pour captiver le lecteur et qui n'aurait pu servir que pour égayer le vrai fond du sujet qui reste l'évocation de cette révolution roumaine. Je m'attendais à nettement mieux.

23/04/2016 (modifier)
Par sloane
Note: 3/5
L'avatar du posteur sloane

Que le début est laborieux! et en cela il n'est pas du tout aidé par le dessin de Lax. Il y a trop d'inexpressivité dans les visages pour que la lecture soit plaisante. Petit a petit l'histoire se met en place et se concentre sur la recherche d'un amour de jeunesse. Le fond, la Roumanie quelques jours avant la Révolution qui abattra Causescu; la situation de l'époque n'est révélée que par petites touches. Au final quelques défauts au niveau du dessin et des couleurs assez ternes plus une histoire ou je n'ai jamais été en empathie avec les personnages, m'empêche de mettre une meilleure note. Achat dispensable.

20/09/2014 (modifier)
Par Gaston
Note: 3/5
L'avatar du posteur Gaston

Le sujet (la Roumanie sous la dictature communiste) aurait pu donner une meilleure bande dessinée selon moi car ce n'est pas une dictature très connue. Malheureusement, les auteurs préfèrent parler d'une histoire d'amour et on ne sait pas grand chose du contexte historique. En fait, ça aurait pu se passer dans n'importe quelle dictature. La lecture n'est tout de même pas sans intérêt. La quête de l'ancien professeur pour retrouver l'élève qu'il a aimée a attiré mon attention, mais maintenant que je sais toute la vérité derrière cette relation je ne vois pas l'intérêt d'une relecture. Et puis au final j'ai trouvé qu'il y avait quelque chose de peu crédible dans cette relation.

09/04/2012 (modifier)
Par McClure
Note: 2/5
L'avatar du posteur McClure

Comme pour beaucoup d'avis, j'ai été déçu par cette histoire du duo d'Azrayen. Si comme à son habitude Giroud nous transporte vers une page sombre de notre histoire contemporaine, et à ce titre, c'est toujours dans un cadre historique très intéressant et didactique, il ne parvient pas ici à sortir suffisamment de sa bluette et de la faiblesse de l'intrigue des personnages. J'aurais vraiment préféré en avoir plus sur le contexte politique, sur les différences régionales roumaines et les implications induites dans la conduite de la police secrète etc. En clair, si l'histoire est prenante, on peut survoler l'Histoire. Mais ici, l'histoire ne nous tient pas en haleine et l'Histoire n'est pas assez fouillée pour compenser. Graphiquement, c'est pas désagréable, même si la différence dans la qualité du traitement femme/homme est criante. Quelques cases avec des belles architectures locales. A lire malgré tout, mais vraiment pas du niveau de leurs références.

02/03/2012 (modifier)
L'avatar du posteur Mac Arthur

Au vu des derniers avis, je me demandais si cet album avait mal vieilli. Je l'ai donc relu... et apprécié. C'est un fait que La Fille aux Ibis vaut surtout par son scénario car le dessin de Lax paraît sinon synthétique, du moins peu naturel. Il faut un temps pour s'y habituer mais ce n'est pas gênant non plus. De plus, les personnages féminins sont très réussis. L'histoire, quant à elle, est excellente de bout en bout. Cette quête amoureuse au travers d'un pays déboussolé, semée de fausses pistes et de non-dits est une des plus belles qui m'aient été contées. Le contexte historique est également bien exploité et donne à l'ensemble un côté documentaire intéressant. Tous les personnages sont crédibles mais j'ai particulièrement apprécié ce réalisateur/photographe désabusé et lucide qui verra déjà la révolution roumaine sous un oeil très critique. Définitivement franchement bien.

09/02/2009 (modifier)
Par kalish
Note: 2/5

Comme d’autres, je l’ai lu pour retrouver les auteurs qui m’avaient agréablement surpris avec Azrayen'. Mais dès les premières pages, je me suis rappelé que Lax avait changé de style entre ces deux œuvres. Et définitivement, je préfère le nouveau Lax. Ce n’est pas moche, mais ce n’est pas beau non plus et loin d’être unique. Les couleurs non plus n’ont rien d’attirant. De son côté, Giroud, comme à son habitude, utilise des faits historiques méconnus des français comme toile de fond. Sauf qu’ici sa petite histoire ne m’a pas intéressé, tout simplement. Je lirai tout de même leur première collaboration, pour une vue d’ensemble de leur travail commun.

25/09/2008 (modifier)
Par Ems
Note: 2/5

Une vraie déception, j'ai emprunté cette BD au vu des noms des auteurs. Le scénario a pourtant un atout : le fait de situer le récit en Roumanie dans ses heures peu glorieuses. Mais mis à part quelques faits bien retranscrits, le récit s'appuie sur une histoire d'amour entre 2 personnages. Mais je n'ai pas vraiment réussi à rentrer dans cette histoire qui ne m'a pas ému comme elle aurait dû avec ses aspects dramatiques. Peut-être la faute au dessin : les personnages sont fades, les visages peu expressifs. La mise en couleur ne m'a pas plu du tout, on dirait même que ça bave par moment. Une BD sans...

06/03/2008 (modifier)
Par Erik
Note: 2/5
L'avatar du posteur Erik

J'ai parcouru ce livre avec le sentiment qu'il manquait quelque chose à cette histoire d'amour pour être crédible ou tout simplement pour s'attacher. Le dessin est glacial, les personnages le sont également. On ne vibre pas avec eux. On ne ressent finalement pas grand chose. Pourtant tous les ingrédients y sont: la Sécuritate, la Libertate... On n'y croit pas, tout simplement. Il manque "le ciment" non pas que la réalisation ne soit pas efficace. On peut oublier cette fille aux Ibis même si la lecture n'est pas désagréable...

30/07/2007 (MAJ le 04/03/2008) (modifier)