Les derniers avis (47777 avis)

Couverture de la série La Vie me fait peur
La Vie me fait peur

Un Tronchet étonnant, loin de ses productions personnelles – en tout cas de la déconne poisseuse que j’apprécie dans plusieurs de ses séries. Loin aussi des romans de sa compagne qu’il a déjà adaptés. Le roman à l’origine de cet album m’est inconnu, et je pense d’ailleurs que ça n’est pas ma came. Pourtant ça se laisse lire, avec une mécanique romantique assez bien huilée. Il y a une grosse rupture de ton lorsque Paul, le héros, perd sa mère, ce qui l’amène à « partir » un peu partout (sans que cela soit toujours précisé), multipliant expériences professionnelles et amoureuses. Mais la grande affaire de Paul, ce sont ses relations avec son père, un doux rêveur, toujours à l’esbroufe pour fonder de nouveaux projets, un « winner loser » finalement sympathique. Mais à part quelques passages un peu amusants, et des idées intéressantes pour lier les personnages, j’ai trouvé l’ensemble finalement assez creux. Et je n’ai pas toujours trouvé très crédibles les relations entre Paul et Vivien, même si celles-ci permettent à Paul se moins avoir peur de la vie. Note réelle 2,5/5.

28/08/2025 (modifier)
Couverture de la série Sinope
Sinope

Cette collection des Grandes Batailles navales commence à être bien fournie. Et du coup, au bout d’un moment, Delitte doit bien aller chercher des batailles sans doute moins importantes, les principales ayant déjà été traitées. Mais c’est aussi l’occasion de découvrir des batailles très peu connues, comme c’est le cas avec celle-ci, que je ne connaissais pas du tout. Elle prend place comme une introduction à la guerre de Crimée, avant que la France et l’Angleterre n’interviennent directement contre la Russie. On ne voit ici ces puissances qu’au travers de leurs conseillers militaires/observateurs, dont le rôle est ici essentiellement narratif : par leur bouche sont présentés défauts et handicaps de la marine et de l’armée ottomanes (de toute façon l’issue de la bataille nous est donnée dès la première page, le reste étant une sorte de flash-back). La bataille en elle-même a ressemblé à un tir aux pigeons, les navires russes coulant une escadre ottomane en rade en très peu de temps. L’essentiel de l’album tient donc dans la préparation de ce désastre, la mise en place du contexte et des personnages principaux. Ça se laisse lire, sans être très emballant non plus. Aucun personnage charismatique, et une action faible, jusqu’au dernier tiers de l’album, Delitte étirant trop certains passages peu importants (comme ceux autour des officiers russes, chassés d’une forteresse, puis finalement embarqué sur leur flotte). Le dessin de Sandro fait le travail. Quelques menus défauts de proportions, mais il accompagne bien sinon le texte de Delitte. Comme à l’habitude, un petit dossier historique complète la lecture et situe assez bien le contexte (la principale importance de cette bataille vient du fait que c'est la dernière à opposer deux marines à voiles). Mais en le lisant, on s’aperçoit que plusieurs dialogues et commentaires du récit reprennent mot pour mot le texte de certains passages du dossier. J’avais déjà remarqué ça sur d’autres albums de la collection… Note réelle 2,5/5.

28/08/2025 (modifier)
Par gruizzli
Note: 3/5
Couverture de la série La Guerre des Amazones
La Guerre des Amazones

Encore une fois, je rejoins Noirdésir dans l'envie de dire que c'est bien mais ça manque de quelque chose. Les circonstances dramatiques de la sortie de la BD y sont peut-être pour beaucoup, mais cette BD a un étrange gout de non-achevée, un manque assez flagrant de consistance. La BD explore le 9è siècle allemand, ce dont je me suis réjoui puisqu'il est assez rare de voir des BD se concentrer sur le haut-Moyen-Âge souvent délaissé au profit du bas Moyen-Âge. On se concentre donc ici sur une légende locale, à savoir une jeune femme en résistance suite à la défaite de son père contre Charlemagne et les siens, avec notamment l'avancée de la conversion au christianisme. Et si la BD a de bonnes idées, la fin est un peu brutale et semble diluer le message porté (assez intelligemment pour une fois) sur la place des femmes dans une société qui va connaitre bientôt des changements, tout en présentant un peuple que l'on connait assez mal. Ce qui est d'autant plus dommage, au final, c'est que l'histoire de cette BD semble totalement inspirée et tirée de l'histoire de Libuse (ou Libussa), la fondatrice légendaire de Prague et du peuple tchèque, histoire dont le résumé wikipédia me confirme totalement le rapport : les liens se retrouvent partout et c'est clairement une adaptation plus contemporaine de la légende. Et c'est franchement dommage, puisque la légende semble s'arrêter vite (sans doute dû au décès du dessinateur) mais la suite m'aurait intéressé et ce manque final se ressent dans la trame, curieusement trop développé sur certains aspects pour la conclusion qui en résulte. Le dessin est très bon, sauf dans les visages parfois trop durs et fermés (surtout lorsqu'on se rapproche) mais anatomiquement juste et faisant la part belle aux femmes musclées sans les sexualiser. D'ailleurs je noterais que je n'ai pas remarqué le changement de dessinateur en fin d'album. Bref, une BD sympathique dont j'aurais aimé plus. C'est un petit regret que j'ai en fermant l'album, celui d'avoir un sujet intéressant malheureusement trop vite évoqué.

28/08/2025 (modifier)
Par gruizzli
Note: 3/5
Couverture de la série Le Grand Migrateur
Le Grand Migrateur

J'aime beaucoup ce que fait Louise Joor et cette BD était dans ma pile d'envie depuis un moment. Malheureusement, et tout comme Noir désir, je trouve que la BD manque de quelque chose. C'est sans doute une question de pagination, les 70 pages brassant énormément de sujets différents qui ne sont pas tous bien développés et manquent parfois de consistance. Plusieurs personnages principaux traversent l’œuvre, dont quelques uns qui ne seront finalement qu'esquissé. C'est regrettable, d'autant que plusieurs d'entre eux sont des bons potentiels. De même, je suis un peu déçu que le méchant -grand méchant- soit finalement si caractériel, presque monolithique, avec une vraie raison d'être si destructeur. J'aurais personnellement trouvé ça plus cruel et plus réaliste son envie de destruction motivé seulement par une envie presque sadique. Mais, en dehors de ça, je suis content que l'histoire aborde de façon détournée des problématiques écologiques pour enfant. Il est juste dommage que la résolution soit si "simple" et qu'elle finisse aussi bien. Une telle histoire aurait mérité plus de nuance, plus de détails qui ajoutent (surtout vu le public cible) une couche de complexité à l'ensemble, faisant ressortir de plus belle les absurdités de notre monde. Le dessin de Louise Joor reste parfaitement adapté, avec son trait rond parfois typé manga qui colle bien au récit, les personnages étant vite identifiables et les environnements privilégiant la nature, parfois saccagée. La colorisation est au poil, d'ailleurs. En fin de compte, je suis sorti de la lecture en repensant à Bergères Guerrières et en me disant que j'aurais aimé que cette BD prenne ainsi son temps, quitte à faire plus de tomes, pour développer et étoffer son monde, rendre les personnages plus fouillés et surtout étoffer le message qui sonne ici un peu creux. Bergères Guerrières a un scénario finalement proche, une thématique commune et un message similaire, mais réussit bien mieux son coup d'éclat, et très franchement je la recommanderais en priorité !

28/08/2025 (modifier)
Par gruizzli
Note: 3/5
Couverture de la série Crushing
Crushing

Bon, encore une fois je me retrouve embêté pour un avis, non pas pour ce que cette BD est foncièrement mais pour ce qu'elle dit. Commençons par la base : c'est une sympathique BD sur deux personnes seules, dans une grande ville où ils côtoient tant de gens sans jamais parler ni échanger, où tout est foule en mouvement et manque de liens sociaux. Elle recherche quelqu'un sans savoir qui, lui a du mal à parler à des gens, se sent seul ... Et puis voila, vous vous doutez de la fin. Une petite comédie de mœurs finissant romantique avec ce petit jeu de chassé-croisé entre les deux, où l'autre apparait sans cesse en arrière-plan pour finir enfin au premier. La BD est servie par un dessin qui est vraiment pas mal et m'a rappelé le dessin de Anneli Furmark que j'ai déjà pu apprécier, avec cette façon de faire des crayonnées aux touches de couleurs spécifiques qui parsèment l'ouvrage (ici du rose/rouge), et un trait faussement naïf qui est pourtant avant tout précis dans ses visages, postures et décors. J'aime le rendu que ça apporte, la double planche qui ouvre l'album étant un bon exemple avec cette note de couleur et ce paysage évoqué en fond. Le dessin rend aussi bien compte de la foule, omniprésente, envahissante mais aussi distante et masse informe. Ces qualités évoqués, il faut cependant que je parle du fond. Et là, je suis plus embêté. Si la comédie romantique est un genre que j'adore (réellement), il m'est tout de même difficile de dire ici que ça me convient. Déjà, l'autrice explique que la BD a été en grande partie écrite pendant le covid, lors des confinements successifs. C'est une BD sur la difficulté à se croiser, créer des liens, etc ... Le parralèle avec cette crise qui empêcha les gens de se voir est assez clair, surtout dans l'interrogation de nos sociétés contemporaines surexposées à la solitude. Cela étant dit, j'ai tout de même un souci avec le message. En substance, ces deux personnes ont des problèmes dans la vie : travail, ami, loisir, tout semble dysfonctionnel chez eux. Leur vie ne semble pas leur convenir et ils en souffrent. Sauf que du fait de la comédie romantique, la seule façon dont la BD résout tout, c'est l'amour. Et ce message-là, il m'embête beaucoup. Parce que l'amour n'est pas suffisant (ni même nécessaire) pour bien vivre, que l'autre ne résoudra pas tout tes problèmes (et n'est pas là pour ça), qu'un.e compagnon-compagne n'est pas la solution à vos soucis. Et même que ça peut aggraver le tout ! En fait, je reprocherais à cette BD la naïveté dont font preuve la plupart des comédies romantiques qui s'imaginent que quand on s'aime tout est réglé. Plus de souci de travail, de loyer, d'amitié défaillante, de solitude social. C'est bon, je suis amoureux, tout va bien ! Et ce message-là, je ne l'aime pas. Il est malheureusement bien trop présent et amène des situations où les gens cherchent l'amour plutôt qu'a aller mieux, ce qui me dérange. D'autant que la BD parle surtout de la solitude contemporaine, sans jamais montrer les tenants et aboutissants du problème : pourquoi tant de gens se sentent seul ? Comment en est-on arrivé là ? Quel est le vrai problème, quelle solution est envisageable ? Par une pirouette scénaristique, on peut se dire que l'amour suffira. Mais c'est esquiver les vrais enjeux et de fait, les solutions adaptés. BD pas mauvaise donc, qui mérite son petit 3* pour le dessin et l'ambiance, mais dont je veux souligner le propos avec lequel je suis en désaccord.

28/08/2025 (modifier)
Par Gaston
Note: 3/5
Couverture de la série Golden Guy
Golden Guy

Une série mettant en vedette des yazukas pas trop mal. Le ton est un peu ce que l'on retrouve dans les séries B (il faut dire que le magazine qui publie la série n'a pas la réputation de publier beaucoup de chef d'œuvres) avec notamment des nombreuses scènes de violences. Cela ne me dérange pas trop même si parfois il y a un peu trop de facilités dans le scénario. Je peux bien croire que les petites mains des yazukas se massacrent entre eux, mais lorsque je vois un gros parrain censé être puissant se faire piéger et tuer facilement, ma suspension consentie de l'incrédibilité en prend un coup ! Un autre problème que j'ai rencontré durant la lecture est qu'il y a beaucoup de personnages et qu'en plus ils ont tendance à changer de camp c'est parfois un peu dur de s'y retrouver. Malgré tout, cela reste une série que j'ai trouvé sympathique. L'intrigue autour du mystérieux trésor est palpitante et j'avais bien envie de voir comment cela allait finir. Il y a des bonnes scènes et certains personnages sont un peu attachants. Il y a peut-être un peu trop de scènes d'action, mais au moins cela fait en sorte que les tomes se lisent plus vite ! Une bonne série divertissante avec un bon dessin.

28/08/2025 (modifier)
Par Ro
Note: 3/5
Couverture de la série Ghost Squadron
Ghost Squadron

Années 1950. Alors que Fletcher Williams pensait couler des jours tranquilles sur son île du Pacifique, son ancien officier le retrouve pour lui imposer une mission secrète au service de l'armée américaine : constituer une escadrille de pilotes, réunis autour d'avions récupérés, afin de partir à la recherche d'un milliardaire disparu. Mais la mission implique de patrouiller autour d'un atoll maudit, théâtre de nombreuses disparitions de bateaux et d'avions dans des circonstances effrayantes. Fantômes, démons ou actes de piraterie sanguinaire ? Ghost Squadron s'inscrit dans la grande tradition des récits d'aviation et d'aventure, à la manière d'un Buck Danny avec ses décors exotiques et son souffle d'épopée à l'ancienne, construit en diptyque. Comme souvent dans ce genre de récit, un mystère aux allures de fantastique ou de science-fiction plane d'abord, mais l'on devine vite qu'il ne s'agit que d'un voile masquant une vérité plus réaliste. Située peu après la Seconde Guerre mondiale, l'intrigue permet aux auteurs de convoquer d'anciens combattants mais surtout d'aligner quelques-uns des avions emblématiques du conflit : Catalina, P-51 Mustang, P-38 Lightning, Corsair ou encore Zéro raviront les amateurs de belles machines. Le cadre militaire est ici plus souple que dans Buck Danny : les héros, civils mais agissant dans le secret pour l'armée, offrent davantage de liberté de ton. Quant au recrutement de pilotes venus d'horizons divers, chacun avec son caractère et ses compétences, il alimente efficacement l'intérêt pour l'aventure. Le dessin est de belle facture, particulièrement dans la représentation des avions, mais aussi des personnages et des paysages du Pacifique. La mise en couleurs, posée avec assurance et techniquement maîtrisée, manque toutefois de subtilité : les teintes franches, souvent primaires, peinent à s'harmoniser et donnent un rendu parfois un peu abrupt. Si j'ai apprécié le divertissement, le souffle d'aventure et le dépaysement, j'ai trouvé le mystère de l'atoll maudit et de ses créatures un peu cousu de fil blanc. Les ficelles scénaristiques se voient trop pour réellement surprendre. Mais je ne trouve pas ça désagréable : je lirai volontiers la suite.

27/08/2025 (modifier)
Couverture de la série London Inferno
London Inferno

Rien d’exceptionnel dans cette histoire. Mais c’est du travail bien fait, et on ne s’ennuie jamais. Un polar noir et poisseux, bien accompagné par le dessin de Mason, qui use d’un Noir et Blanc tranché très adapté à ce type de récit. Si l’intrigue elle-même manque peut-être de développement, sa mécanique implacable est intéressante. Bollée joue d’ailleurs plus sur cette mécanique que sur l’histoire elle-même (les retournements de situations de la fin, en particulier ce qu’on apprend de la famille d’un héros sont un peu trop « faciles je trouve). Mais le personnage de John, flic aux méthodes parfois atypiques, mais qui ne lâche jamais l’affaire, permet au rythme de ne jamais baisser. A propos de rythme, la musique ambiance le récit, dont les titres de chapitres sont tirés de chansons des Beatles, pour ancrer le récit dans un Londres nocturne bien rendu par le dessin de Masson. Un petit polar sympathique.

27/08/2025 (modifier)
Par cac
Note: 3/5
Couverture de la série L'Or du spectre
L'Or du spectre

Dans la lignée de Le Serpent et le Coyote, mais il peut se lire indépendamment, cet album est moins surprenant sur sa trame. C'est une chasse au butin d'un ancien taulard qu'il avait planqué avant de finir à l'ombre. Sa compagne compte bien en croquer aussi. Quelques rebondissements vont ponctuer cette course. Le coup du vieux cow-boy délirant est assez surprenant, un spectre réel ou non ; pourtant il se prend une balle sans être blessé. Il reste que c'est un bel album à lire et bien illustré avec les décors du Colorado.

26/08/2025 (modifier)
Par Ro
Note: 3/5
Couverture de la série Grizzly jam
Grizzly jam

Marcia décide de mettre son travail dans l'informatique entre parenthèses pour un été, qu'elle passe dans un hôtel de type lodge, composé de chalets en bois, aux abords du parc de Yellowstone. L'établissement, tenu par une amie de sa grand-mère, devient le point de départ d'une immersion dans une région où humains et grizzlys cohabitent, et où elle fait connaissance avec les habitants comme avec les visiteurs de passage. Le récit prend une forme contemplative, fortement porté par le dessin d'Alice Chemama. Son trait doux et coloré, à la ligne claire légèrement naïve, évoque les affiches et publicités anciennes des parcs américains auxquelles il fait régulièrement référence, ce qui contribue à plonger le lecteur dans une atmosphère dépaysante et charmante. Le rythme est volontairement lent, scindé par des ellipses de quelques semaines ou d'un mois, marquant l'évolution du séjour. Marcia reste discrète, parle peu, à la différence du couple affable et souriant qui tient l'hôtel. Ses pensées, livrées par bribes, finissent par se tourner vers un possible amour de vacances, fragile et incertain, mais le cœur du livre demeure bien l'exploration de la nature, la place des ours dans cet écosystème et le fonctionnement même du parc. Si ce roman graphique se révèle plaisant, il reste relativement anecdotique et rapide à lire. Le dernier tiers de l'album change de registre : il propose une autre BD, réalisée plus tôt par l'autrice, qui prend la forme d'un pur documentaire sur Yellowstone et ses ours. On y retrouve de nombreux éléments déjà abordés dans le récit, mais enrichis et détaillés. Intéressant sur le plan informatif, ce complément a toutefois le ton plus aride d'un documentaire, et donc moins de souffle narratif.

26/08/2025 (modifier)