Mi-Mouche

Note: 3.25/5
(3.25/5 pour 4 avis)

« Mi-mouche », c’est le poids minimum pour faire des combats de boxe, la seule catégorie dans laquelle la jeune Colette peut espérer profiter de cette passion qui pourrait la sortir de la triste situation dans laquelle elle et sa famille se trouvent depuis la mort de sa soeur jumelle.


Adolescence Journal Spirou La BD au féminin La Boxe Le deuil Pays basque

Jusqu’à onze ans, Colette a vécu dans l’ombre de sa soeur Lison, la plus belle et la plus brillante des deux jumelles. Et puis Lison est morte dans un accident de voiture. Sa mère conduisait : elle a perdu un bras et sa fille préférée. Colette s’acharne à continuer la danse classique où sa soeur excellait, provoquant les sarcasmes de son ombre... Ah oui, parce que depuis la mort de sa soeur, son ombre lui parle et ne se gêne pas pour lui dire ce qu’elle pense. Et autant Colette est timorée et prudente, autant son ombre la pousse à prendre des risques et à réaliser ses rêves. Puis, un jour, le destin amène Colette dans une salle de boxe... et c’est la révélation ! Et le début des ennuis...

Scénario
Dessin
Couleurs
Editeur
Genre / Public / Type
Date de parution 23 Mai 2025
Statut histoire Série en cours 1 tome paru
Dernière parution : Moins d'un an

Couverture de la série Mi-Mouche © Dupuis 2025
Les notes
Note: 3.25/5
(3.25/5 pour 4 avis)
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15/05/2025 | Ro
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Par Spooky
Note: 3/5
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Voilà une sympathique nouvelle série à destination des préadolescent(e)s qui se cherchent et qui parfois font telle ou telle activité pour plaire à leurs parents. Pour Colette cela se double d'un traumatisme familial, la perte de la sœur jumelle préférée, celle qui attirait la lumière. La BD est centrée sur le problème relationnel entre la mère et la fille, le reste de la famille est un peu effacé dans cette histoire, ce qui est un peu dommage. Le reste de l'histoire est assez classique, ça ressemble un peu au film Billy Elliott dans un renversement des sports et des sexes, la dimension sociale en moins. C'est assez crédible dans l'ensemble, je suis curieux de voir ce que va donner la suite de l'histoire. J'aime bien le trait de Carole Maurel, ce style semi-réaliste très expressif, plein de vie et de mouvement. Sympa, à suivre.

04/10/2025 (modifier)
Par Cleck
Note: 3/5
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Jolie BD jeunesse osant affronter de face les sujets féministes du moment, rejoignant en cela le contingent des titres de 2025 (adultes pour l'essentiel : "Notre affaire", "Les Yeux d'Alex", Des filles normales, Rouge signal, etc.) dressant le paysage forcément torturé de l'actuelle condition des femmes en France et dans le monde. Les thématiques sensibles sont nombreuses ici (deuil de la sœur jumelle, handicap, adolescence et quête de soi, difficulté à assumer les espoirs et projections des parents sur leurs enfants, harcèlement scolaire, enfermement genré des corps dans des représentations stéréotypées, etc.) et, malheureusement pour le moment, il semble que la scénariste Véro Cazot ne parvienne à assembler tout cela subtilement. A titre personnel, je regrette notamment le recours, façon Ernest & Rebecca, au dialogue avec l'amie imaginaire (ici, l'ombre de l'héroïne, assimilable à son inconscient) : une fausse bonne idée focalisant l'attention et structurant l'évolution du récit. Les prochains tomes parviendront peut-être à repositionner sur le devant les importantes thématiques en l'état davantage évoquées que traitées. Côté illustrations par contre, c'est du tout bon ! J'aime beaucoup le style de Carole Maurel : ses couleurs contrastées susceptibles par un jeu d'ombre d'exclure un pan de visage, son trait dynamique et appuyé créant un mouvement incroyable évoquant sur ce point l'immense Franquin (si si !), ses cadrages et décadrages à la Vanyda rendant expressif le moindre regard ou dessin de bouche. Style encore perfectible mais déjà remarquable, moderne, sympathique de rondeur ! En espérant par contre, que les éditeurs ne la poussent pas vers l'épure (des décors de plus en plus fréquemment effacés, des plans de plus en plus rapprochés), qui la rendrait "seinen-compatible" mais dépersonnaliserait indiscutablement son style.

30/09/2025 (modifier)
Par Josq
Note: 3/5
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Voilà une série destinée à la jeunesse qui ne recule pas devant la difficulté ! Véro Cazot et Carole Maurel nous offrent un récit très séduisant, qui s'appuient sur des personnages complexes, qui pourraient certes évoquer les clichés habituels du genre, mais qui sont suffisamment construits pour qu'on ne s'en exaspère pas. Chaque personnage a ses propres motivations, ses dilemmes, que l'on comprend voire que l'on partage très bien. Le récit de Cazot est vraiment efficace, et on se laisse prendre, même si j'avoue qu'initialement, je ne pensais pas du tout être le public cible. Reste que, même en étant pris, je n'ai pas réussi à embarquer complètement, en tous cas pas assez pour monter aux 4 étoiles. Néanmoins, il me paraît indéniable que la bande dessinée a su trouver le bon ton pour toucher davantage un public plus jeune, qui pourra s'émouvoir et réfléchir de manière construite et intéressante aux différentes problématiques abordées ici. Le dessin de Maurel est, lui aussi, très efficace, et dégage une belle ambiance, avec son style un peu crayonné et ses couleurs chaudes. Au bilan, une belle découverte, qui s'adresse probablement plus à un jeune public, mais dont je serais curieux de voir les évolutions après ce premier tome convaincant dans l'ensemble.

15/05/2025 (modifier)
Par Ro
Note: 4/5
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La vie de Colette a basculé suite à la mort de sa sœur jumelle, qui attirait toute l'attention et l'affection familiale. Depuis ce drame, sa mère, brisée par le deuil, devient étouffante par peur de perdre aussi sa seconde fille. Colette, de son côté, tente désespérément de combler le vide laissé par sa sœur, notamment en reprenant ses cours de danse… pour lesquels elle n'a ni talent ni goût. Entre une mère omniprésente, une solitude pesante et le harcèlement qu'elle subit à l'école à cause de sa petite taille, Colette n'a que son ombre à qui se confier car elle n'arrive pas à se rebeller contre sa situation. Jusqu'au jour où elle découvre par hasard une salle de boxe. Ce sport de combat, inattendu pour elle, devient une soudaine passion et une échappatoire. Mais comment affronter une mère terrifiée à l'idée qu'elle se mette en danger ? Et comment faire entendre son envie d'exister pour elle-même, sans trahir la mémoire de sa sœur ? Mi-Mouche est une série jeunesse à la fois délicate et lucide, qui aborde des sujets graves avec intelligence, bienveillance et optimisme. La force du récit repose sur des personnages profondément humains : Colette, bien sûr, tiraillée entre la culpabilité, le besoin de reconnaissance et l'élan d'émancipation que lui offre la boxe ; mais aussi sa mère, figure complexe, à la fois victime et obstacle, qui tente de survivre à sa douleur sans vraiment voir celle de sa fille. On aurait pu craindre un récit balisé façon Karate Kid où l'héroïne va devenir très forte et se venger de ses harceleurs, mais l'histoire reste ancrée dans une réalité sensible, où les combats sont moins spectaculaires que profondément intérieurs. Loin des clichés, Colette ne cherche pas la revanche, mais une forme de résilience et de construction personnelle. Graphiquement, c'est une vraie réussite : le dessin est expressif, vivant, chaleureux, capable de transmettre aussi bien la tendresse que la tension. Il accompagne à merveille le ton du récit, mêlant émotions à fleur de peau et énergie vitale. Et la relation active entre l'héroïne et son ombre qui l'accompagne en permanence et influe sur ses décisions, est une intéressante mise en scène des doutes et interrogations des adolescents de cet âge. On s'attache vite à cette petite héroïne, fragile mais tenace, qu'on a envie d'encourager à chaque page. Et surtout, on espère la voir trouver sa voie, imposer sa voix, et convaincre sa mère que boxer lui permettra enfin de faire le deuil et d'affirmer sa propre personnalité.

15/05/2025 (modifier)