Des magouilles survenues à la fin de la Seconde Guerre mondiale en Provence refont surface dans les années 1960, lorsqu'on découvre le squelette d'un homme en uniforme de soldat allemand. Un légionnaire, qui sait en réalité de qui il s'agit, prévient la sœur du défunt et lui apprend que son frère a été tué après la guerre, donc probablement assassiné pour une raison obscure. Ensemble, ils enquêtent sur cette mort et sur les événements de l'époque, tandis que des politiciens corrompus voient d'un mauvais œil leurs recherches. Pour ne rien arranger, le légionnaire est accusé d'un braquage en Algérie et recherché par l'armée.
C'est un polar à la française assez confus, alternant les époques avec un grand nombre de flashbacks et de personnages secondaires. La mise en scène manque de clarté et plonge facilement le lecteur dans la confusion. Trop de protagonistes, des retours en arrière mal agencés et mal identifiés, et un récit qui peine à éclaircir ce qui arrive aux deux personnages principaux, parfois réunis, parfois séparés. Cela manque de linéarité, même si le second tome apporte une légère amélioration. L'intrigue, quant à elle, n'est pas passionnante ou du moins pas rendue de façon à l'être. Les héros manquent de charisme et les antagonistes sont caricaturaux. Les péripéties sont cousues de fil blanc et peinent à susciter l'enthousiasme. Le dessin, réaliste et correct dans le trait, souffre d'un encrage trop uniforme et sans souplesse. Je ne suis pas surpris que cette série fasse partie des nombreuses que l'éditeur Soleil a abandonnées en cours de route : pour ma part, je n'aurais pas été motivé à lire un éventuel troisième tome.
2.5
Un autre manga qui adapte un light novel qui est un isekai... Ici ça fait partie du sous-genre qui met en vedette les villainess, les méchantes rivales des héroïnes de shojos. Ça se passe dans un décor médiéval européen comme toutes les séries qui se passent dans un jeu vidéo pour filles que je connais (apparemment les jeux vidéo pour public féminin se ressemblent tous !).
Le manque d'originalité est criant dans cette série, comme d'autres héroïnes qui se sont réincarnées en la grosse méchante de service, le personnage principal va essayer de mal finir et vivre une vie calme sauf qu'évidemment cela ne va pas se passer comme prévu et elle va se retrouver au centre de l'intrigue. Honnêtement, j'ai essayé entre 2 et 3 étoiles parce que je me suis un peu ennuyé à cause du fait que j'avais l'impression d'avoir vu les éléments du scénario au moins 100 fois. Mais d'un autre côté il y a pour le moment aucun des pires côtés des histoires de type isekai et je pense qu'un lecteur moins habitué à ce type de récit risque de mieux accrocher que moi. L'héroïne est vaguement attachante et le dessin est pas trop mal.
En gros, une série qui sort clairement pas du lot, mais j'ai vu pire.
Un documentaire en BD percutant qui explore en profondeur le tabac, la cigarette et surtout le lobby des cigarettiers. Déjà opposé à la cigarette et conscient de ses dangers (après avoir fumé moins d'un an dans ma jeunesse mais mis plus d'un an à m'en défaire totalement), cet album n'a fait que renforcer mon dégoût pour cette drogue et les poisons qui l'accompagnent dans la cigarette, et pour l'immense épôt d'étrons humain que représentent les industriels du tabac et leurs lobbys meurtriers et pollueurs, uniquement motivés par l'argent. À la lecture, on constate qu'ils conservent un pouvoir colossal, tout simplement parce qu'ils ne sont pas encore derrière les barreaux et que la cigarette n'a toujours pas été bannie dans le monde entier.
L'ouvrage est remarquablement construit. Le dessin est clair, fluide, avec un narrateur principal au ton cynique et caustique, rappelant physiquement et verbalement Spider Jerusalem de Transmetropolitan, à ceci près qu'ici il est du côté des méchants. La critique d'un monde corrompu, gouverné par l'argent et d'obscènes puissants, est tout aussi virulente. Le récit est découpé en chapitres logiques et progressifs : l'histoire du tabac, l'invention et l'essor de la cigarette, les stratégies marketing, l'impact social, les dangers sanitaires et environnementaux, le combat anti-tabac, puis la contre-attaque du lobby et la situation actuelle, presque pire qu'avant malgré une impression de progrès en France.
L'accent est mis sur la manipulation psychologique de masse, notamment via l'exploitation des biais cognitifs et des messages subliminaux, afin non seulement d'inciter à fumer, mais aussi de pousser les fumeurs à défendre ce qui les tue, les ruine et pollue la planète, au nom d'une soi-disant liberté individuelle. En réalité, tout le monde y perd sauf ceux qui s'enrichissent là-dessus, et la société dans son ensemble en subit les conséquences.
En bref, mon ton est véhément parce que cet album, prêchant un convaincu, a renforcé mon aversion envers le tabac et ses lobbys. Et il rappelle incidemment que celui des cigarettiers est loin d'être le seul à pourrir le monde : armes, pétrole, finance... autant de secteurs où l'argent justifie tous les mensonges, au détriment de la planète et de l'humanité. Quand on voit leurs méthodes et stratégies et qu'on constate qu'elles fonctionnent toujours trois quarts de siècle plus tard, on se dit qu'on est loin d'être sorti de l'auberge.
Ayant beaucoup apprécié l'adaptation télévisuelle sortie sur Netflix, c'est donc tout naturellement que je me suis procuré le manga d'origine.
D'un format plus grand que les mangas habituels, ce diptyque est agréable à prendre en main et à lire. La double couverture rouge / argenté est du plus bel effet et mêle habilement le personnage central du tome et les apparitions surnaturelles, objets du récit. Au niveau des graphismes, le trait de Choi Kyu-Park est très précis et le mélange de photos en arrière plan et de dessin confère une réelle profondeur de champ aux cases. J'ai ainsi beaucoup apprécié cet ensemble qui pourra malgré tout paraitre un peu trop informatisé au goût de certains. Ce ne fut pas mon cas.
Concernant le scénario, l'histoire est centrée sur la survenue de phénomènes surnaturels, un visage féminin apparaissant devant certaines personnes pour leur annoncer leur mort dans un certain délai, ce dernier pouvant varier de quelques secondes à plusieurs dizaines d'années. L'heure fatidique arrivant, trois monstres surgissant de nulle-part déchiquètent et réduisent la personne concernée à l'état de tronc carbonisé. La question que se pose tout le monde étant l'origine et la cause de la survenue de tels phénomènes. S'agit-il de la damnation par Dieu de personnes ayant commis des actes répréhensibles ou d'événement aléatoires inexpliqués ?
Sans trop vouloir en dévoiler, le premier tome est ainsi centré sur l'histoire de Jin Kyunghoon, inspecteur de police dont la vie a été détruite suite à un drame familiale (meurtre de sa femme) et son fils Seongho. Le second tome est quant à lui consacré au personnage de Min Hyejin, avocate combattant la secte Neo Veritas (et qui apparait déjà dans le tome 1), et sur BaeYongJae, producteur dont le nouveau-né va subir une damnation.
Comme l'adaptation en série TV, j'ai vraiment été conquis par ce manga qui traite avec habileté des effets de l'endoctrinement de masse, des réseaux sociaux, et de la nécessité du plus grand nombre de trouver une explication à des phénomènes insoutenables.
Tout d'abord, l'idée de départ est vraiment très originale et malgré tout, l'auteur n'a pas cédé à la tentation de rallonger la série au détriment du scénario. On sent que l'auteur a réfléchi l'histoire en amont et l'ensemble des deux tomes sont parfaitement cohérents et complémentaires.
Ensuite, la psychologie des personnages est plutôt bien travaillée pour un manga, ce genre versant trop souvent à mon goût dans le caricatural. ici, ce n'est pas le cas, tout comme la fin de chaque tome (que je ne révélerai pas ici pour réserver la surprise aux futurs lecteurs!) qui amène le lecteur à se questionner sur la manière dont il aurait réagi face à pareille situation à la place de l'inspecteur de police ou des parents du nouveau-né.
Un sans-faute pour moi qui mérite la note maximale et qui doit trôner dans tout bonne étagère de fans de mangas !
SCENARIO (Originalité, Histoire, personnages) : 9,5/10
GRAPHISME (Dessin, colorisation) : 8,5/10
NOTE GLOBALE : 18/20
Cet imposant album se démarque tout d'abord par sa très belle édition avec une couverture imitant le papier cartonnée très sobre et le dos et la tranche imprimés de décors végétaux rappelant la jungle. L'ensemble mat est très agréable au toucher et l'illustration de couverture est une habile métaphore sur l'introspection que va réaliser le héros Nick tout au long de son parcours. Le côté pile/face du recto et du verso de l'album est également plutôt ingénieux.
Malgré ses 272 pages, cet album se lit relativement vite. En effet, les dialogues sont assez rares et l'auteur, Will McPhail, fait souvent le choix d'une mise en page très aérée avec parfois 3 à 4 cases par page. La majeure partie de l'ouvrage est en noir et blanc permettant au lecteur de se concentrer sur le trait de l'auteur. Les rares passages en couleur étant des sortes de métaphores sur les ressentis intérieurs du héros. Cette mise en page très originale et soignée fait vraiment sortir cet ouvrage des productions habituelles bien que je ne sois pas forcément très fan du trait de l'auteur.
Côté scénario, malheureusement, cela à moins bien fonctionné avec moi. Il est vrai que je me suis plutôt ennuyé durant les deux premiers tiers de l'ouvrage, ne ressentant au final que peu d'empathie pour ce célibataire trentenaire citadin, se posant des questions métaphysiques sur ses relations avec autrui. J'ai été plus touché à partir de la page 200 quand l'auteur traite du sujet de la maladie et de la perte d'un proche. Peut-être aussi car cela fait plus écho à mon vécu personnel. Mais cela me parait trop tardif et trop peu pour pouvoir mettre la note de 4/5.
Un ouvrage dont je conseille tout de même la lecture, ne serait-ce que pour l'originalité et le côté très personnel de l'histoire et de la mise en page.
SCENARIO (Originalité, Histoire, personnages) : 6/10
GRAPHISME (Dessin, colorisation) : 7/10
NOTE GLOBALE : 13/20
C'est suffisamment rare pour que je le signale d'entrée : 200 pages de strips, gags, sur une page ou quelques unes, sans lasser le moins du monde, c'est rare.
Je ne connaissais pas ce dessinateur dont je me suis offert la bd sur un coup de tête. Ou plutôt un coup de lecture : j'ouvre au hasard quelques pages et me voilà à ricaner ou être touché. Pas commun ! Par ailleurs j'adore le dessin souple, expressif, un peu brut en même temps.
Une fois le précieux objet embarqué je me suis délecté de le lire (en 2 fois pour garder du plaisir le lendemain et cette bd s'y prête).
A la fois drôle, souvent sensible, cru et honnête : de formidables qualités pour cette bd sur le père, le couple et la vie de famille; le tout vu par un homme (c'est important à souligner).
Une bd que je relirai avec plaisir.
Comme pour Toutes les morts de Laila Starr, je suis moins enthousiaste que Cacal et Alix. Pour toutes sortes de raisons. D’abord parce que si je reconnais que l’Inde a une culture très riche, l’Asie et l’Inde en particulier ne m’attirent pas du tout. Ensuite parce que si la lecture n’est pas déplaisante, l’intrigue est décousue, parfois foutraque.
Mais bon, globalement, ça se laisse lire agréablement quand même ! Ram V nous propose une sorte de road trip au travers de l’Inde, avec en particulier une mise en avant de ses trésors culinaires (l’histoire de certains ingrédients est rappelée, des recettes familiales ou ancestrales sont données dans les détails).
Pour le reste, les aspects polars et fantastiques pimentent l’intrigue (le piment est important d’ailleurs dans celle-ci !), mais pas au point de ma captiver outre mesure. Une lecture pas déplaisante, mais je n’y reviendrai sans doute pas – affaire de goûts peut-être…
Une belle lecture.
J'ai aimé que l'histoire se déploiement doucement à travers le voyage de l'héroïne ; ou l'on découvre dans le même temps un univers flotte autour d'une sorte d'héroic fantasy légère.
Les dessins oscillent entre le très beau et le naïf.
D'ailleurs la naïveté de cette bd est à la fois sa faiblesse et sa grande force.
Une faiblesse d'abord car il manque parfois un peu plus de fond et la fin, peut être trop rapide, ne prends pas le temps et n'exploite pas suffisamment à mon sens l'univers qui a été créé. C'est aussi la force de l'histoire qui donne à l'ensemble une tonalité pleine de fraicheur.
C'est pourquoi je ne serai pas étonné que tous/toutes les lecteurs/lectrices apprécient la lecture de cette bd et en même temps hésitent à mettre un 4/5.
En ce qui me concerne j'ai choisi mon camp : lecture vivement conseillée ! une belle réussite
Raja est une fresque épique en trois tomes qui nous plonge au IVe siècle av. J.-C., à l'époque où Kautilya, redoutable guerrier et stratège, rêve de devenir le souverain unique capable d'unifier le sous-continent indien. L'histoire, riche en action et en grand spectacle, évoque autant les récits mythologiques comme Gilgamesh ou la vie de Bouddha que certains mangas stratégiques à la Bokko (Stratège), où un seul homme bouleverse le monde grâce à sa force, son intelligence et son audace.
Le cadre est particulièrement intéressant : l'Inde est alors morcelée en une multitude de royaumes, tandis que les conquêtes d'Alexandre le Grand, brièvement évoquées, influencent les événements. Kautilya, maître d'armes surdoué au service d'un prince, affiche une ambition démesurée. Présenté comme un héros quasi mythologique, il refuse même le trône que lui offre son roi, préférant conquérir l'Inde par ses propres moyens. Le récit enchaîne ainsi les démonstrations de sa force, de son génie tactique et de son audace, face à d'autres figures hors du commun qu'il surpasse immanquablement.
Cette exagération assumée, typique du manga, pourra rebuter certains lecteurs mais donne aussi au récit un souffle grandiloquent et un rythme soutenu, permettant à l'histoire de s'achever en seulement trois volumes. En définitive, l'ensemble se lit avec plaisir : derrière les excès, on découvre un contexte historique indien soigné et dépaysant, qui donne à cette aventure héroïque un charme certain.
Cet album est sorti à une époque où les crypto-monnaies étaient mal connues du grand public, et où nombre d'entre elles tentaient de se faire une place sur les marchés face à l'omniprésent bitcoin. Toute l'intrigue tourne autour de l'une d'entre elles, en plein lancement, qui cherche à se faire connaître et à attirer des investisseurs privés en leur promettant monts et merveilles. Sauf qu'au-delà des risques habituels liés à ce genre d'opérations financières, celle-ci repose sur quelque chose d'encore plus douteux.
On a affaire à un thriller financier parsemé d'éléments à caractère documentaire, destinés à aider le lecteur à comprendre le fonctionnement du secteur. J'ai plutôt apprécié cet aspect, notamment la description du lancement d'une nouvelle crypto : rien n'existe vraiment tant que les premiers coins ne sont pas minés (ou "mintés", comme on le dit aussi ici), et il faut au préalable trouver des investisseurs pour amorcer la machine.
Le scénario met également en scène, de façon assez superficielle, l'opposition entre deux visions : d'un côté, les financiers traditionnels, qui détestent les crypto-monnaies et les considèrent comme des escroqueries ; de l'autre, les partisans de la crypto, qui affirment qu'elle permet de se libérer des banques centrales et des financiers qui taxent et profitent de l'argent des autres : une "vraie" finance libre, au service d'un peuple affranchi du carcan des profiteurs. On sent que les auteurs penchent pour cette seconde position, mais dans le récit, cette utopie échoue à cause de "vrais" méchants qui montent une escroquerie bien plus classique, exploitant la naïveté des investisseurs.
Et c'est là que j'ai décroché. D'abord, parce que l'escroquerie présentée est tellement basique qu'il est difficile d'imaginer qu'elle ait pu être mise en place aussi facilement, et qu'autant de naïfs s'y soient laissés prendre sans qu'aucune vérification sérieuse de la solidité technique et informatique de cette crypto n'ait été faite. Mais surtout, parce que le récit passe sous silence et considère comme normal le fait que ces cryptos, par nature, fonctionnent déjà comme un schéma de Ponzi : les premiers acheteurs s'enrichissent sur le dos de ceux qui arrivent après, qui misent à leur tour leurs économies en espérant qu'encore d'autres viendront alimenter la chaîne.
Au final, j'y ai vu un thriller financier assez basique, dont la seule originalité est de surfer sur un sujet d'actualité au moment de sa parution, mais qui passe à côté de l'arnaque de fond pour ne dénoncer qu'une classique escroquerie de surface.
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Des magouilles survenues à la fin de la Seconde Guerre mondiale en Provence refont surface dans les années 1960, lorsqu'on découvre le squelette d'un homme en uniforme de soldat allemand. Un légionnaire, qui sait en réalité de qui il s'agit, prévient la sœur du défunt et lui apprend que son frère a été tué après la guerre, donc probablement assassiné pour une raison obscure. Ensemble, ils enquêtent sur cette mort et sur les événements de l'époque, tandis que des politiciens corrompus voient d'un mauvais œil leurs recherches. Pour ne rien arranger, le légionnaire est accusé d'un braquage en Algérie et recherché par l'armée. C'est un polar à la française assez confus, alternant les époques avec un grand nombre de flashbacks et de personnages secondaires. La mise en scène manque de clarté et plonge facilement le lecteur dans la confusion. Trop de protagonistes, des retours en arrière mal agencés et mal identifiés, et un récit qui peine à éclaircir ce qui arrive aux deux personnages principaux, parfois réunis, parfois séparés. Cela manque de linéarité, même si le second tome apporte une légère amélioration. L'intrigue, quant à elle, n'est pas passionnante ou du moins pas rendue de façon à l'être. Les héros manquent de charisme et les antagonistes sont caricaturaux. Les péripéties sont cousues de fil blanc et peinent à susciter l'enthousiasme. Le dessin, réaliste et correct dans le trait, souffre d'un encrage trop uniforme et sans souplesse. Je ne suis pas surpris que cette série fasse partie des nombreuses que l'éditeur Soleil a abandonnées en cours de route : pour ma part, je n'aurais pas été motivé à lire un éventuel troisième tome.
Villainess Level 99
2.5 Un autre manga qui adapte un light novel qui est un isekai... Ici ça fait partie du sous-genre qui met en vedette les villainess, les méchantes rivales des héroïnes de shojos. Ça se passe dans un décor médiéval européen comme toutes les séries qui se passent dans un jeu vidéo pour filles que je connais (apparemment les jeux vidéo pour public féminin se ressemblent tous !). Le manque d'originalité est criant dans cette série, comme d'autres héroïnes qui se sont réincarnées en la grosse méchante de service, le personnage principal va essayer de mal finir et vivre une vie calme sauf qu'évidemment cela ne va pas se passer comme prévu et elle va se retrouver au centre de l'intrigue. Honnêtement, j'ai essayé entre 2 et 3 étoiles parce que je me suis un peu ennuyé à cause du fait que j'avais l'impression d'avoir vu les éléments du scénario au moins 100 fois. Mais d'un autre côté il y a pour le moment aucun des pires côtés des histoires de type isekai et je pense qu'un lecteur moins habitué à ce type de récit risque de mieux accrocher que moi. L'héroïne est vaguement attachante et le dessin est pas trop mal. En gros, une série qui sort clairement pas du lot, mais j'ai vu pire.
Cigarettes - Le Dossier sans filtre
Un documentaire en BD percutant qui explore en profondeur le tabac, la cigarette et surtout le lobby des cigarettiers. Déjà opposé à la cigarette et conscient de ses dangers (après avoir fumé moins d'un an dans ma jeunesse mais mis plus d'un an à m'en défaire totalement), cet album n'a fait que renforcer mon dégoût pour cette drogue et les poisons qui l'accompagnent dans la cigarette, et pour l'immense épôt d'étrons humain que représentent les industriels du tabac et leurs lobbys meurtriers et pollueurs, uniquement motivés par l'argent. À la lecture, on constate qu'ils conservent un pouvoir colossal, tout simplement parce qu'ils ne sont pas encore derrière les barreaux et que la cigarette n'a toujours pas été bannie dans le monde entier. L'ouvrage est remarquablement construit. Le dessin est clair, fluide, avec un narrateur principal au ton cynique et caustique, rappelant physiquement et verbalement Spider Jerusalem de Transmetropolitan, à ceci près qu'ici il est du côté des méchants. La critique d'un monde corrompu, gouverné par l'argent et d'obscènes puissants, est tout aussi virulente. Le récit est découpé en chapitres logiques et progressifs : l'histoire du tabac, l'invention et l'essor de la cigarette, les stratégies marketing, l'impact social, les dangers sanitaires et environnementaux, le combat anti-tabac, puis la contre-attaque du lobby et la situation actuelle, presque pire qu'avant malgré une impression de progrès en France. L'accent est mis sur la manipulation psychologique de masse, notamment via l'exploitation des biais cognitifs et des messages subliminaux, afin non seulement d'inciter à fumer, mais aussi de pousser les fumeurs à défendre ce qui les tue, les ruine et pollue la planète, au nom d'une soi-disant liberté individuelle. En réalité, tout le monde y perd sauf ceux qui s'enrichissent là-dessus, et la société dans son ensemble en subit les conséquences. En bref, mon ton est véhément parce que cet album, prêchant un convaincu, a renforcé mon aversion envers le tabac et ses lobbys. Et il rappelle incidemment que celui des cigarettiers est loin d'être le seul à pourrir le monde : armes, pétrole, finance... autant de secteurs où l'argent justifie tous les mensonges, au détriment de la planète et de l'humanité. Quand on voit leurs méthodes et stratégies et qu'on constate qu'elles fonctionnent toujours trois quarts de siècle plus tard, on se dit qu'on est loin d'être sorti de l'auberge.
Hellbound - L'Enfer
Ayant beaucoup apprécié l'adaptation télévisuelle sortie sur Netflix, c'est donc tout naturellement que je me suis procuré le manga d'origine. D'un format plus grand que les mangas habituels, ce diptyque est agréable à prendre en main et à lire. La double couverture rouge / argenté est du plus bel effet et mêle habilement le personnage central du tome et les apparitions surnaturelles, objets du récit. Au niveau des graphismes, le trait de Choi Kyu-Park est très précis et le mélange de photos en arrière plan et de dessin confère une réelle profondeur de champ aux cases. J'ai ainsi beaucoup apprécié cet ensemble qui pourra malgré tout paraitre un peu trop informatisé au goût de certains. Ce ne fut pas mon cas. Concernant le scénario, l'histoire est centrée sur la survenue de phénomènes surnaturels, un visage féminin apparaissant devant certaines personnes pour leur annoncer leur mort dans un certain délai, ce dernier pouvant varier de quelques secondes à plusieurs dizaines d'années. L'heure fatidique arrivant, trois monstres surgissant de nulle-part déchiquètent et réduisent la personne concernée à l'état de tronc carbonisé. La question que se pose tout le monde étant l'origine et la cause de la survenue de tels phénomènes. S'agit-il de la damnation par Dieu de personnes ayant commis des actes répréhensibles ou d'événement aléatoires inexpliqués ? Sans trop vouloir en dévoiler, le premier tome est ainsi centré sur l'histoire de Jin Kyunghoon, inspecteur de police dont la vie a été détruite suite à un drame familiale (meurtre de sa femme) et son fils Seongho. Le second tome est quant à lui consacré au personnage de Min Hyejin, avocate combattant la secte Neo Veritas (et qui apparait déjà dans le tome 1), et sur BaeYongJae, producteur dont le nouveau-né va subir une damnation. Comme l'adaptation en série TV, j'ai vraiment été conquis par ce manga qui traite avec habileté des effets de l'endoctrinement de masse, des réseaux sociaux, et de la nécessité du plus grand nombre de trouver une explication à des phénomènes insoutenables. Tout d'abord, l'idée de départ est vraiment très originale et malgré tout, l'auteur n'a pas cédé à la tentation de rallonger la série au détriment du scénario. On sent que l'auteur a réfléchi l'histoire en amont et l'ensemble des deux tomes sont parfaitement cohérents et complémentaires. Ensuite, la psychologie des personnages est plutôt bien travaillée pour un manga, ce genre versant trop souvent à mon goût dans le caricatural. ici, ce n'est pas le cas, tout comme la fin de chaque tome (que je ne révélerai pas ici pour réserver la surprise aux futurs lecteurs!) qui amène le lecteur à se questionner sur la manière dont il aurait réagi face à pareille situation à la place de l'inspecteur de police ou des parents du nouveau-né. Un sans-faute pour moi qui mérite la note maximale et qui doit trôner dans tout bonne étagère de fans de mangas ! SCENARIO (Originalité, Histoire, personnages) : 9,5/10 GRAPHISME (Dessin, colorisation) : 8,5/10 NOTE GLOBALE : 18/20
Au-Dedans.
Cet imposant album se démarque tout d'abord par sa très belle édition avec une couverture imitant le papier cartonnée très sobre et le dos et la tranche imprimés de décors végétaux rappelant la jungle. L'ensemble mat est très agréable au toucher et l'illustration de couverture est une habile métaphore sur l'introspection que va réaliser le héros Nick tout au long de son parcours. Le côté pile/face du recto et du verso de l'album est également plutôt ingénieux. Malgré ses 272 pages, cet album se lit relativement vite. En effet, les dialogues sont assez rares et l'auteur, Will McPhail, fait souvent le choix d'une mise en page très aérée avec parfois 3 à 4 cases par page. La majeure partie de l'ouvrage est en noir et blanc permettant au lecteur de se concentrer sur le trait de l'auteur. Les rares passages en couleur étant des sortes de métaphores sur les ressentis intérieurs du héros. Cette mise en page très originale et soignée fait vraiment sortir cet ouvrage des productions habituelles bien que je ne sois pas forcément très fan du trait de l'auteur. Côté scénario, malheureusement, cela à moins bien fonctionné avec moi. Il est vrai que je me suis plutôt ennuyé durant les deux premiers tiers de l'ouvrage, ne ressentant au final que peu d'empathie pour ce célibataire trentenaire citadin, se posant des questions métaphysiques sur ses relations avec autrui. J'ai été plus touché à partir de la page 200 quand l'auteur traite du sujet de la maladie et de la perte d'un proche. Peut-être aussi car cela fait plus écho à mon vécu personnel. Mais cela me parait trop tardif et trop peu pour pouvoir mettre la note de 4/5. Un ouvrage dont je conseille tout de même la lecture, ne serait-ce que pour l'originalité et le côté très personnel de l'histoire et de la mise en page. SCENARIO (Originalité, Histoire, personnages) : 6/10 GRAPHISME (Dessin, colorisation) : 7/10 NOTE GLOBALE : 13/20
Linge sale, amour et céréales
C'est suffisamment rare pour que je le signale d'entrée : 200 pages de strips, gags, sur une page ou quelques unes, sans lasser le moins du monde, c'est rare. Je ne connaissais pas ce dessinateur dont je me suis offert la bd sur un coup de tête. Ou plutôt un coup de lecture : j'ouvre au hasard quelques pages et me voilà à ricaner ou être touché. Pas commun ! Par ailleurs j'adore le dessin souple, expressif, un peu brut en même temps. Une fois le précieux objet embarqué je me suis délecté de le lire (en 2 fois pour garder du plaisir le lendemain et cette bd s'y prête). A la fois drôle, souvent sensible, cru et honnête : de formidables qualités pour cette bd sur le père, le couple et la vie de famille; le tout vu par un homme (c'est important à souligner). Une bd que je relirai avec plaisir.
Le Dernier Festin de Rubin
Comme pour Toutes les morts de Laila Starr, je suis moins enthousiaste que Cacal et Alix. Pour toutes sortes de raisons. D’abord parce que si je reconnais que l’Inde a une culture très riche, l’Asie et l’Inde en particulier ne m’attirent pas du tout. Ensuite parce que si la lecture n’est pas déplaisante, l’intrigue est décousue, parfois foutraque. Mais bon, globalement, ça se laisse lire agréablement quand même ! Ram V nous propose une sorte de road trip au travers de l’Inde, avec en particulier une mise en avant de ses trésors culinaires (l’histoire de certains ingrédients est rappelée, des recettes familiales ou ancestrales sont données dans les détails). Pour le reste, les aspects polars et fantastiques pimentent l’intrigue (le piment est important d’ailleurs dans celle-ci !), mais pas au point de ma captiver outre mesure. Une lecture pas déplaisante, mais je n’y reviendrai sans doute pas – affaire de goûts peut-être…
Là où dorment les géants
Une belle lecture. J'ai aimé que l'histoire se déploiement doucement à travers le voyage de l'héroïne ; ou l'on découvre dans le même temps un univers flotte autour d'une sorte d'héroic fantasy légère. Les dessins oscillent entre le très beau et le naïf. D'ailleurs la naïveté de cette bd est à la fois sa faiblesse et sa grande force. Une faiblesse d'abord car il manque parfois un peu plus de fond et la fin, peut être trop rapide, ne prends pas le temps et n'exploite pas suffisamment à mon sens l'univers qui a été créé. C'est aussi la force de l'histoire qui donne à l'ensemble une tonalité pleine de fraicheur. C'est pourquoi je ne serai pas étonné que tous/toutes les lecteurs/lectrices apprécient la lecture de cette bd et en même temps hésitent à mettre un 4/5. En ce qui me concerne j'ai choisi mon camp : lecture vivement conseillée ! une belle réussite
Raja
Raja est une fresque épique en trois tomes qui nous plonge au IVe siècle av. J.-C., à l'époque où Kautilya, redoutable guerrier et stratège, rêve de devenir le souverain unique capable d'unifier le sous-continent indien. L'histoire, riche en action et en grand spectacle, évoque autant les récits mythologiques comme Gilgamesh ou la vie de Bouddha que certains mangas stratégiques à la Bokko (Stratège), où un seul homme bouleverse le monde grâce à sa force, son intelligence et son audace. Le cadre est particulièrement intéressant : l'Inde est alors morcelée en une multitude de royaumes, tandis que les conquêtes d'Alexandre le Grand, brièvement évoquées, influencent les événements. Kautilya, maître d'armes surdoué au service d'un prince, affiche une ambition démesurée. Présenté comme un héros quasi mythologique, il refuse même le trône que lui offre son roi, préférant conquérir l'Inde par ses propres moyens. Le récit enchaîne ainsi les démonstrations de sa force, de son génie tactique et de son audace, face à d'autres figures hors du commun qu'il surpasse immanquablement. Cette exagération assumée, typique du manga, pourra rebuter certains lecteurs mais donne aussi au récit un souffle grandiloquent et un rythme soutenu, permettant à l'histoire de s'achever en seulement trois volumes. En définitive, l'ensemble se lit avec plaisir : derrière les excès, on découvre un contexte historique indien soigné et dépaysant, qui donne à cette aventure héroïque un charme certain.
Crypto-monnaie
Cet album est sorti à une époque où les crypto-monnaies étaient mal connues du grand public, et où nombre d'entre elles tentaient de se faire une place sur les marchés face à l'omniprésent bitcoin. Toute l'intrigue tourne autour de l'une d'entre elles, en plein lancement, qui cherche à se faire connaître et à attirer des investisseurs privés en leur promettant monts et merveilles. Sauf qu'au-delà des risques habituels liés à ce genre d'opérations financières, celle-ci repose sur quelque chose d'encore plus douteux. On a affaire à un thriller financier parsemé d'éléments à caractère documentaire, destinés à aider le lecteur à comprendre le fonctionnement du secteur. J'ai plutôt apprécié cet aspect, notamment la description du lancement d'une nouvelle crypto : rien n'existe vraiment tant que les premiers coins ne sont pas minés (ou "mintés", comme on le dit aussi ici), et il faut au préalable trouver des investisseurs pour amorcer la machine. Le scénario met également en scène, de façon assez superficielle, l'opposition entre deux visions : d'un côté, les financiers traditionnels, qui détestent les crypto-monnaies et les considèrent comme des escroqueries ; de l'autre, les partisans de la crypto, qui affirment qu'elle permet de se libérer des banques centrales et des financiers qui taxent et profitent de l'argent des autres : une "vraie" finance libre, au service d'un peuple affranchi du carcan des profiteurs. On sent que les auteurs penchent pour cette seconde position, mais dans le récit, cette utopie échoue à cause de "vrais" méchants qui montent une escroquerie bien plus classique, exploitant la naïveté des investisseurs. Et c'est là que j'ai décroché. D'abord, parce que l'escroquerie présentée est tellement basique qu'il est difficile d'imaginer qu'elle ait pu être mise en place aussi facilement, et qu'autant de naïfs s'y soient laissés prendre sans qu'aucune vérification sérieuse de la solidité technique et informatique de cette crypto n'ait été faite. Mais surtout, parce que le récit passe sous silence et considère comme normal le fait que ces cryptos, par nature, fonctionnent déjà comme un schéma de Ponzi : les premiers acheteurs s'enrichissent sur le dos de ceux qui arrivent après, qui misent à leur tour leurs économies en espérant qu'encore d'autres viendront alimenter la chaîne. Au final, j'y ai vu un thriller financier assez basique, dont la seule originalité est de surfer sur un sujet d'actualité au moment de sa parution, mais qui passe à côté de l'arnaque de fond pour ne dénoncer qu'une classique escroquerie de surface.