Les derniers avis (105091 avis)

Par Don Lope
Note: 4/5
Couverture de la série Le Temps des Bombes
Le Temps des Bombes

L'anarchisme est un thème qui personnellement me passionne. Moynot aborde avec finesse cette utopie et porte un regard parfois dur et parfois tendre sur ces jeunes révolutionnaires, de la formation de leurs idéaux à la mise en pratique, parfois sanglante, de ceux-ci. Je ne suis pas franchement emballé par son trait, dont le style assez naïf cadre mal avec son propos (note : j'ai lu la version couleur en trois tomes). On passe outre cependant assez facilement, pris par l'histoire de ce fils de bonne famille qui découvre les joies de la communauté et les contraintes qu'elle impose. Le dernier tome, bien que moins passionnant, a d'ailleurs le mérite de décrire objectivement l'échec d'une expérience et de ne pas embellir une théorie qui pourait aparaître sur le papier des plus séduisantes. Il y a une sorte de passage à l'âge adulte dans ce dernier tome qui n'est pas pour autant un renoncement ou une dénonciation du style : "t'as grandi maintenant, arrête de rêver et joue en bourse". C'est là tout le mérite de Moynot.

10/03/2004 (modifier)
Par Don Lope
Note: 3/5
Couverture de la série Le Sang des Valentines
Le Sang des Valentines

L'autre grand choc graphique, avec "La vengeance du comte Skarbek", de ce début d'année. Malheureusement, malgré un début d'histoire prometteur, "Le sang des Valentines" tombe vite dans un ennui, certes relatif, la lecture n'étant pas désagréable, mais bien réel. On a peine à être passionné par le deuil de ce pauvre bougre, rentré indemne de la grande guerre, pour s'apercevoir au final qu'il n'a plus de famille. L'ensemble se veut poétique, mais peine à émouvoir en voulant en rajouter dans le tragique larmoyant à la manière d'un film grand budget de Miramax dans la course à l'Oscar. Une BD qui se voulait ambitieuse mais qui peine, passé l'effet de surprise, et se termine en eau de boudin. Reste le dessin, magnifique.

10/03/2004 (modifier)
Par Don Lope
Note: 4/5
Couverture de la série Voleurs d'Empires
Voleurs d'Empires

Les "Voleurs d'empire", dans son approche fantastique, est à rapprocher de "Sang de Lune", du même auteur. Par contre le côté historique qui fait la réussite des "Voleurs d'empire" est totalement absent de cette autre série, ce qui explique pourquoi elle est à mon sens moins réussie. Le contexte de la guerre franco-prussienne de 1870, suivi par l'épisode tragique de la Commune, est ici excellement rendu et constitue à mon avis le segment le plus intéressant de la série. Non pas que le côté fantastique soit un ratage complet, mais il est abordé avec trop de facilité alors que l'idée de base (la mort recrute des âmes damnées pour semer le trouble et la misère) est extrêmement séduisante. S'ensuit donc une épopée à la documentation quasi irréprochable et qui nous décrit notamment l'avant et l'après commune, et ce dans chacun des camps, lacune évidente de l'oeuvre de Tardi. Le dessin n'est pas exempt de tout reproche, tantôt grandiose, parfois maladroit, notamment en ce qui concerne les différents personnages. L'ensemble reste cependant extrêmement prenant et aisé à lire, ce qui n'était pas gagné au départ. J'ai été également un poil déçu par la fin qui, quoiqu'originale ne se termine pas avec la force que l'on aurait pu attendre d'une telle saga.

10/03/2004 (modifier)
Par Don Lope
Note: 4/5
Couverture de la série Aymeric
Aymeric

"Aymeric et les Cathares" et "Aymeric à Montségur", c'est de la BD historique au vrai sens du terme. Alors c'est sûr que si l'on n'est pas intéressé un minimum par l'histoire cathare, ce ne sont pas les dessins qui vont faire passer la pilule, le style de Forton étant assez rigide (au passage ce n'est pas n'importe qui, il a tout de même bossé avec Charlier). Par contre, les autres y trouveront un condensé (trop, mais c'est obligatoire quand on pense que "L'épopée cathare" de Michel Roquebert s'étend sur 5 énormes tomes) facilement abordable d'un pan important de l'histoire de l'Occitanie, romancé juste ce qu'il faut pour ne pas avoir l'impression de ne lire qu'un bouquin d'histoires. Pour l'anecdote, le grand chevalier blond sur son cheval blanc, c'est moi qui l'ai inspiré (lol), le scénariste étant mon grand-père ; je me rappelle avoir bien fait la gueule lors de ma première visite à Montségur quand j'ai vu dans quel état les Croisés m'avaient laissé mon château (pour les néophytes, c'étaient les ancêtres des hooligans du Kop Boulogne).

10/03/2004 (modifier)
Par Spooky
Note: 3/5
Couverture de la série Double JE
Double JE

Voilà le prototype de la BD vite lue, vite oubliée. Malgré le scénario percutant de Toff (manipulations génétiques, mère porteuse inhabituelle), il s'agit avant tout d'une histoire d'amour, entre Luce et Stéphane/Vincent, mais aussi entre Luce et son père. Mais malgré le dessin tout à fait honnête de Joseph Béhé, on n'y croit pas vraiment. Dommage, avec un scénario plus solide, cela aurait pu donner un classique du genre.

10/03/2004 (modifier)
Par Don Lope
Note: 4/5
Couverture de la série Cercle vicieux
Cercle vicieux

Formellement, c'est ce que j'ai vu de plus fort avec MA Mathieu. Et encore, Léocrart réussit son pari là où Mathieu échouait partiellement dans un quatrième tome de "Julius Corentin Acquefacque" nettement moins intéressant que les autres. Si l'on veut pinailler un peu, l'histoire elle-même n'est pas franchement des plus passionantes, ce qui explique pourquoi je ne mets pas la note maximum. Par contre je suis soufflé par le tour de force graphique et scénaristique et la facilité avec laquelle Lécroart déroule son histoire : ma copine, qui il est vrai n'est pas une énorme lectrice de BD, a mis ainsi plusieurs pages à s'apercevoir de la spécificité de ce bouquin. Une bande dessinée VRAIMENT originale.

10/03/2004 (modifier)
Par Don Lope
Note: 4/5
Couverture de la série Où le regard ne porte pas...
Où le regard ne porte pas...

Si le tome 1 est beaucoup plus attachant que le deuxième, ce dytique est tout de même une belle réussite. L'histoire est à la fois simple et originale, prenante et touchante. Peu d'auteurs arrivent à nous faire partager des sentiments aussi forts et indicibles que sont la nostalgie et la mélancolie. J'ai tout de suite pensé à Cosey en lisant cette série, car l'ensemble n'en est pas pour autant dénué d'espoir et de joie de vivre malgré les destin assez tragiques des personnages. C'est une BD douce amère dont la beauté des pages vous saisit à la lecture, que l'on soit en Italie ou au Costa-Rica; le travail sur la lumière est en tout point remarquable, et le style semi-réaliste du dessin ajoute un peu de magie et de naïveté à une histoire résolument fantastique et au fond assez noir. Un mélange réussi d'influences et de sentiments.

10/03/2004 (modifier)
Par Don Lope
Note: 4/5
Couverture de la série Hauteville House
Hauteville House

Je le reconnais, j'aime assez ce que fait Duval en général. En BD d'action, il a peu d'équivalent. De la SF de "Carmen Mc Callum" et "Travis" au steam-punk de "Hauteville House", Duval ne perd aucunement de ses qualités : l'ensemble a la pèche, le scénario est prenant et travaillé et le monde créé parfaitement défini et crédible, ce qui pour une bd steam-punk tient presque du tour de force! Le dessin de Gioux est efficace et maîtrisé, ce dernier profitant du découpage d'un maître en la matière : Christophe Quet, qui, pour mémoire, a mis une claque à tous ses lecteurs dans une mémorable scène d'enlèvement sur la tour Eiffel. Rien d'aussi marquant ici, mais des angles de vues parfaitement choisis et une fluidité jamais démentie. J'aime également énormément la couverture du tome 2 : un vrai petit bijou. Au final une BD d'action certes mais au fond historique indéniable et important, qui ne livre pas tous les tenants de l'intrigue lors des deux premiers tomes (on se retrouve à la fin du 2 exactement où l'on se trouvait au début du 1, sacré flash back!) mais qui nous en donne suffisamment pour me faire attendre la sortie du prochain opus avec impatience.

10/03/2004 (modifier)
Par Ro
Note: 2/5
Couverture de la série Amours Volatiles
Amours Volatiles

J'avais été attiré par la couverture de l'album et le fait que de manière générale, j'aime bien les BDs de Ptiluc. Mais je dois avouer ne pas avoir été réceptif à cet album là. Le dessin déjà n'est pas exceptionnel (je préfère quand Ptiluc dessine ses rats). En outre, je trouve la colorisation terne et mièvre, presque un boulot d'amateur loin des belles planches grises en aquarelles de Pacush Blues ou de La geste de Gilles de Chin et du dragon de Mons. Ensuite l'histoire aurait pu être pas mal. Enfin disons qu'elle commençait bien. Une discussion entre un jars et une jeune fille, ça peut toujours être intéressant. Mais Ptiluc tombe dans ses travers que personnellement je n'aime pas trop : trop de réflexion, de prise de tête, de lamentation sur la vie et son absurdité, et surtout aucun rythme dans la narration et l'histoire. C'est bien simple : je n'ai pas du tout été intéressé par l'histoire dès les premières pages passées. Ah, et puis le côté humour m'est complètement passé à côté. Dommage... Heureusement, Ptiluc a fait mieux depuis.

10/03/2004 (modifier)
Par Ro
Note: 3/5
Couverture de la série Irish Melody (Lester Cockney Jeunesse)
Irish Melody (Lester Cockney Jeunesse)

Ce qui m'a tout d'abord plu dans cette bd, c'est le décor. C'est le coin d'Irlande qui m'avait le plus plu quand j'y étais (le Comté de Kerry et le Dingle) et il est représenté de façon "vraie", c'est-à-dire tel qu'il est, sans coucher de soleil ou couleurs pêtantes pour faire encore plus grandiloquent, sans celticisme exagéré. J'ai ressenti une impression de véracité dans cette lecture, un peu comme si c'était une oeuvre historique et que la jeunesse de Lester Cockney avait réellement eu lieu ainsi et que je le suivais dans un décor d'Irlande telle qu'elle était vraiment à l'époque. Bref, de beaux décors mis en valeur par le dessin de Franz qui est très réaliste (en général, je n'aime pas ça, mais là ça m'allait très bien) et très sympa à la fois. Ensuite l'histoire en elle-même est bien aussi. Très réaliste également, elle ne sombre ni dans la tragique ni dans le conte qui finit bien où tout se passe bien. Encore une fois, ça sonne totalement vrai. Maintenant vient ce qui m'a posé problème à la lecture de ces deux albums. Dans "Irish Melody", en fait d'histoire, on suit 2 histoires quasiment totalement indépendantes : celle de Lester Cockney et celle d'une petite aristocrate et de sa famille. Déjà, je ne vois pas le lien entre les deux, et à quoi servait-il de raconter celle de l'aristocrate dans une BD sensée raconter la jeunesse de Lester Cockney seulement, mais surtout les sauts d'une histoire à l'autre sont abrupts et assez mal gérés, je trouvais. Mais le vrai souci à mes yeux vient de la narration, que ce soit dans "Irish Melody" ou dans "Shamrock Song". L'enchainement des évènements et des cases n'est pas toujours évident, avec parfois quelques raccourcis dans l'histoire peu intelligibles, des enchainements de paroles également parfois incongrus. Bref, l'histoire n'est pas mauvaise mais pourrait être mieux racontée. Une bd intéressante, bien dessinée, dans un décor vrai et beau dans sa simplicité, mais dont on a parfois du mal à voir où veut en venir l'histoire et où la narration laisse à désirer.

10/03/2004 (modifier)