Je découvre ces deux auteurs avec ce one shot et je dois avouer qu'ils ont un certain talent.
Une histoire fantastique.
Après une explosion mise sur le compte d'un attentat du fait des origines arabes du locataire, l'immeuble retrouve de nouveaux habitants, dont Aisha musulmane pratiquante.
Après quelques jours, elle rêve d'entités monstrueuses, mais est-ce bien des rêves ?
Un scénario qui va monter crescendo dans le fantastique. Quelques flash-back qui vont nous permettre de comprendre la personnalité des protagonistes.
Un fantastique digne des meilleurs films d'épouvante. Attention âme sensible.
En trame de fond Pichetshote développe des thèmes forts : la famille recomposée, la xénophobie, la religion et l'éducation.
Un album riche, bien structuré et maîtrisé de bout en bout.
Le dessin arrive à rendre les scènes fantastiques angoissantes et criantes de vérité. On ressent la peur dans les yeux des personnages.
Un trait gras, sombre, précis, la noirceur est omniprésente.
Que de détails, il suffit de regarder la monstruosité des entités et les arrières plans.
Une mise en page qui fait ses effets.
Les couleurs sombres accentuent le climat terrifiant.
Que du bonheur.
Une petite pépite que je conseille aux amoureux du genre.
Je viens de terminer la lecture de ce diptyque et j'en ressors plus que satisfait.
Tout d'abord, nous avons deux très beaux objets avec des couvertures découpées avec le profil de Holmes et du mystérieux mage. Mais on est rarement déçu avec Ankama.
Une intrigue captivante avec une narration particulière, nous suivons le fil rouge de l'enquête. Le fil rouge du raisonnement de Sherlock Holmes, ses idées directrices et un fil rouge physique tout le long de ces deux albums. Ingénieux.
Ce procédé nous permet d'entrer dans la tête de Holmes ou plutôt son usine à réflexion, cela est tout bonnement un délice que de suivre en temps réel toutes les déductions de notre Sherlock.
Le dessin dans un style semi-réaliste retranscrit à merveille le Londres victorien.
Les visages semi-caricaturaux sont de petits bijoux, très beaux et expressifs.
Une mise en page extraordinaire, que de trouvailles visuelles. Dahan se sert tantôt d'un sablier, tantôt de la couronne de la reine entre autres pour son découpage. Waouh!
Les planches sont truffées de détails.
Les couleurs ternes et l'arrière plan couleur parchemin font que l'on pourrait croire que ces deux albums sont de la fin du XIX° siècle.
Un rendu somptueux.
Surtout n'oubliez pas de temps en temps de retourner l'album, comme sur la planche finale.
Je ne peux qu'en conseiller la lecture.
3.5
Seconde série de Tezuka sortit chez Isan manga cette année et j'ai mieux accroché qu'avec 'Ambassador Magma' qui possède des similitudes avec cette série. Il faut dire que si Magma s'adressait aux enfants, Microid S est une œuvre plus sombre avec des scènes vraiment horribles.
Alors cette fois-ci au lieu d'un méchant alien, l'humanité ce fait attaquer par une races d'insectes intelligentes. Cette race a créer les Microids à partir d'humain pour en faire leurs esclaves. Ce sont donc des humains de la taille d'insectes qui possèdes des ailes. Bien sur, certains vont se rebeller et aider les humains contre cette invasion. Globalement, c'est bien fait. À partir d'un scénario de série B, Tezuka crée une histoire qui se lit bien et qui est plutôt intelligent par moment. Les scènes d'attaques sortent d'un film d'horreur et à plusieurs moment j'ai ressenti de la tension.
Bon, j'ai bien que globalement c'est bien fait parce que par moment c'est moyen. On retrouve la mauvaise habitude de Tezuka de mettre de l'humour quant ce n'est pas le moment et certains personnages sont trop caricaturaux pour une série sérieuse qui contient des scènes horribles comme des piles de cadavres humains. Je pense notamment au personnage du professeur sadique qui semble sortir d'une série humoristique. Bref, c'est bien, mais il faut aimer le style de l'auteur pour apprécier.
Ouaips!! La variation d'un thème classique ultra connu est un exercice très difficile dans tous les domaines. La bande dessinée ne fait pas exception. J'ai commencé par Wanted, au pif. J'ai tout de suite adhéré à l'œuvre de Matthieu Bonhomme que je ne connaissais pas. J'aime beaucoup le physique de LL, fin, racé et dynamique. Que dire des pétroleuses type Brigitte Bardot et Claudia Cardinale lancées dans un concours du premier bisou. succulent, quel idiot ce Luke!!
C'est un petit tour vers le cinéma comme les cadrages proposés par M.Bonhomme. Mais on parle de Luke comme si il n'était pas humain s'interroge Cherry! L'auteur nous proposerait-il une introspection du cow-boy solitaire? Côté cœur? Côté remords? Avec toute cette horde sauvage de vieux personnages rangés sous la poussière des rayonnages
Pete, Joss, Brad fils de Phil. J'ai une seule envie, c'est de rouvrir tous mes vieux albums que j'ai donné à mon fils. Je me rabats sur l'Homme Qui Tua Lucky Luke.
Le dernier exemplaire du libraire, ouf. Pareil je trouve le scénario très bien ficelé avec une histoire touchante de handicap, ce n'est pas si courant!.
Les couleurs font ressortir les ambiances de pluie, de colère, de haine aveugle d'une foule rouge de haine pour la première victime expiatoire venue. Les indiens feront très bien l'affaire d'un petit lynchage.
Les mineurs furieux sont vite manipulés et aveuglés, ils sont portés par un chant digne du KKK où chien rime avec indien et porc avec or. Très fort. La nuit sera-t-elle rouge? ou l'après-midi? Le seul moment où Luke retrouve ses couleurs de sape , c'est pour se salir comme jamais! Miss Legs ne s'était pas trompée sur la valeur de l'humanité des hommes qu'elle aimait.
Avec une telle créativité je peux dire comme Cherry "Lucky Luke! Vous serez toujours le bienvenu. Ici on vous aime."
Sabre de bois, voici une série pilier de la bande dessinée pour la jeunesse. Pour moi, cette série est culte pour plusieurs raisons. Une série éponyme d'un magazine, je n'en connais que trois mais ma science de la BD est courte.
Son créateur repose au Panthéon des auteurs de la bande dessinée et si on la nomme Neuvième Art, monsieur Franquin en est pour quelque chose. Franquin, c'est un foisonnement créatif dans chaque case. Que ce soit dans le dessin, ha ! ces vaches de la cambrousse ! ou dans le texte. Sans oublier les clins d'œil aux copains de la rédac Dupuis.
De plus le couple Spirou (Spip)/Fantasio, c'est une vraie histoire d'amitié presque de fraternité. J'ai toujours cette case en tête de la Vallée Des Bannis où Fantasio rattrape la main de Spirou malgré son délire meurtrier. Bien sûr avec une série de plus de cinquante albums on peut faire la fine bouche sur un ou deux. On peut s'amuser à comparer Franquin vs Fournier vs Tome et Janry. Que nenni bonnes gens !
Chacun y a déversé son talent et une vision de l'époque qui passe. Il a fallu beaucoup de courage aussi pour assumer la prolongation d'un géant comme Franquin. Chacun sa technique, chacun sa vision mais un Spirou qui avance avec la même aspiration à bonifier le monde, génération après génération. ELLEUQ ELLEB EIRES.
Les éditions Bamboo jeunesse présente un collection pouss' de Bamboo pour les tout-petits. A mon avis cela cible les deux ans ( un peu plus) jusqu'à quatre. L'idée originale est de proposer un format de bande dessinée sans texte. Il y a juste une ligne en haut de page pour située l'action .
La Petite Poule Rousse est un conte que j'avais entendu avec mes premiers enfants quand France Télévision passait les histoires du Père Castor le matin avant l'école. J'ai retrouvé ce conte avec plaisir, mais j'ai été un tout petit peu déçu.
Je commence par le très bien. Les couleurs de Sylvie Bonino sont formidables pour les petits ( et pour moi aussi). Elles sont douces et lumineuses, un vrai régal pour les yeux. Les dessins sont du même ordre pleins de mouvements, rigolos et en dehors des standards Disney.
Ce qui me chagrine c'est le format de trente pages que je trouve très long pour un petit. Ce genre d'histoire doit être conter en dix quinze minutes maximum sinon ça décroche. A mon sens on aurait pu raccourcir des passages. Mais les parents peuvent très bien le faire avec leurs enfants .Le deuxième point qui me chagrine est que l'intérieur de chez Poule Rousse est quasi vide.
Or Poule Rousse est une travailleuse qui brode et recoud tous les vêtements des voisins. Cela a son importance car cela explique pourquoi elle possède une paire de ciseaux dans sa poche.
Je noterai 3,5 arrondi à 4 car c'est de la bonne qualité qui peut rapprocher parents et enfants autour d'une première BD
C’est Paco qui m’a mis entre les mains cette série avec un petit sourire du coin des lèvres. Et lorsqu’il me soumet des albums, je dois avouer qu’il se trompe rarement le bougre.
Me voilà donc installé confortablement dans mon canapé. J’attaque ! Les premières planches sont plutôt rudes à décrypter. Je n’arrive pas à plonger dans l’histoire. Je m’accroche et … j’ai bien fait. Après un début difficile, tout devient fluide. Je suis transporté. Impossible de décrocher. La narration omniprésente, est soutenue par un graphisme magnifique. Le rendu de l’univers carcéral est froid, sinistre, outrageusement violent et en même temps d’une finesse incroyable. On s’y croirait presque.
L’histoire balance entre mondes imaginaires, dénonciation des conditions carcérales, et épisodes aventureux. L’imaginaire de Darrel Standing est sans limite.
Le changement de la colorisation en mode sépia au fil de l’histoire permet de basculer plus aisément d’une scène à l’autre. C’est bien vu. Vos émotions seront donc rythmées en fonction des différents tableaux.
Au final, je me suis régalé dans cet univers oppressant. C’est une tuerie cette série, au propre comme au figuré ! A découvrir. Merciiiiiiiii Paco.
Je ne sais pas vous, mais quand j’étais gosse, il y avait un truc que j’adorais… faire un tour de manège et surtout décrocher la queue du Mickey ! Quelle fierté ! Que du bonheur de savourer cette prise qui semblait inaccessible. Avec cet album, j’ai de nouveau ressenti cette jubilation d’antan. Que c’est bon, que c’est délicieux d’être emmené en quelques planches loin de tout.
J’étais pourtant un peu sur la retenue avant de me procurer Tananarive. Le battage médiatique autour de la sortie de cet album ne m’encourageait pas. J’ai pourtant craqué dès que j’ai feuilleté celui-ci. Mais que c’est beau visuellement. Un petit bijou graphique. Le dessin de Sylvain Vallée est juste terrible avec un découpage cinématographique. Les gros plans sont formidables et les personnages expressifs.
Quant à l’histoire, je suis tombé à la renverse. Magnifique. Ce duo improbable, Amédée le notaire à la retraite et Jo l’aventurier bourlingueur, va vous entrainer dans leur sillage. Vous ouvrez l’album et vous ne pourrez pas le fermer avant de connaitre la fin. Hummmm c est exquis. Le scénario est maitrisé de A à Z. Pas une minute de temps mort. L’expédition du notaire en quête de l’héritier de son ami, va vous charcuter jusqu’en dans vos entrailles. C’est bouleversant.
C’est que j’en reprendrais bien un peu de Tananarive.
Oyé oyé chers lecteurs de BDthèque, précipitez vous dans votre librairie pour vous procurer cette pépite. Ce road trip sénior, c’est votre rayon de soleil assuré. Coup de cœur évidemment et un 5 étoiles ! Je ne peux pas mettre moins tellement j’ai aimé.
Vous reprendrez bien un peu d'récit choral ?
Toujours aussi doué pour nous construire des récits aussi torturés que les personnages qu'il met en scène, Ed Brubacker se lâche et nous propose avec ses comparses habituels (le duo Phillips père & fils) un pavé dense qui risque de décrocher quelques mâchoires.
Et c'est sur le personnage de Teeg Lawless qu'ils jettent leur dévolu. Déjà personnage clé de la série Criminal, Teeg devient le pivot de ce récit le temps d'un été pas comme les autres...
C'est toujours aussi sombre et désespéré (mais pas désespérant !), mais oh combien jubilatoire en tant que lecteur que de suivre le parcours de ces gueules et bras cassés qui s'escriment à fomenter le "casse du siècle" ou trouver l'amouuur. Mais la réalité est chez nos auteurs toujours cruelle et impitoyable.
Si le rêve est permis, l’atterrissage est souvent brutal voire fatal, quelque soit le bord par lequel nos personnages abordent la toile tissée par noter cher Ed Brubacker. Un vrai maître de jeu qui se joue tout aussi bien de ses personnages que de ses lecteurs pour notre plus grand plaisir !
Pour ce qui est du graphisme, Sean Phillips et son fils Jacob ont su trouver un équilibre remarquable qui assois les ambiances noires nécessaires aux facéties de leur scénariste.
Alors foncez, les connaisseurs ne pourront qu'être ravis, les néophytes conquis !
Voilà un bel objet (je parle de l’extérieur comme de l’intérieur), qui abrite une histoire dont la lecture se révèle exigeante. Mais ça vaut vraiment le coup de persévérer, et de ne pas se laisser arrêter par certains aspects sans doute obscures – même si je ne suis pas sûr d’avoir tout saisi de cette intrigue.
Le dessin d’Andréas est chouette, et sa mise en pages, comme souvent chez lui, joue sur des planches déstructurées, des cases aux formes et emplacements peu ordinaires. Leur verticalité d’ensemble accentue le jeu sur la géométrie des décors – et l’architecture des bâtiments.
L’alternance entre cases arides en Noir et Blanc (comme si seul le crayonné avait été conservé) et celles où la couleur s’immisce un peu (le rouge surtout) crée une atmosphère étrange.
Étrangeté aussi de la narration, qui mêle des récits parallèles, qui semblent parfois se répéter, se répondre. Cet aspect est franchement déroutant (et là, le découpage des cases, déjà signalé, accentue sans doute la difficulté que l’on peut avoir à tout « saisir »).
Mais on est quand même happé par l’histoire, le fantastique qui s’invite et nous invite à plonger dans un récit assez mystérieux. Et là les décors (on a l’impression de naviguer dans des pièces immenses, aux plafonds surélevés), traversées par des lignes qui donnent à l’ensemble un air de labyrinthe dans lequel le lecteur que je suis a failli se perdre.
Album intriguant et original, à découvrir.
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Infidel
Je découvre ces deux auteurs avec ce one shot et je dois avouer qu'ils ont un certain talent. Une histoire fantastique. Après une explosion mise sur le compte d'un attentat du fait des origines arabes du locataire, l'immeuble retrouve de nouveaux habitants, dont Aisha musulmane pratiquante. Après quelques jours, elle rêve d'entités monstrueuses, mais est-ce bien des rêves ? Un scénario qui va monter crescendo dans le fantastique. Quelques flash-back qui vont nous permettre de comprendre la personnalité des protagonistes. Un fantastique digne des meilleurs films d'épouvante. Attention âme sensible. En trame de fond Pichetshote développe des thèmes forts : la famille recomposée, la xénophobie, la religion et l'éducation. Un album riche, bien structuré et maîtrisé de bout en bout. Le dessin arrive à rendre les scènes fantastiques angoissantes et criantes de vérité. On ressent la peur dans les yeux des personnages. Un trait gras, sombre, précis, la noirceur est omniprésente. Que de détails, il suffit de regarder la monstruosité des entités et les arrières plans. Une mise en page qui fait ses effets. Les couleurs sombres accentuent le climat terrifiant. Que du bonheur. Une petite pépite que je conseille aux amoureux du genre.
Dans la tête de Sherlock Holmes
Je viens de terminer la lecture de ce diptyque et j'en ressors plus que satisfait. Tout d'abord, nous avons deux très beaux objets avec des couvertures découpées avec le profil de Holmes et du mystérieux mage. Mais on est rarement déçu avec Ankama. Une intrigue captivante avec une narration particulière, nous suivons le fil rouge de l'enquête. Le fil rouge du raisonnement de Sherlock Holmes, ses idées directrices et un fil rouge physique tout le long de ces deux albums. Ingénieux. Ce procédé nous permet d'entrer dans la tête de Holmes ou plutôt son usine à réflexion, cela est tout bonnement un délice que de suivre en temps réel toutes les déductions de notre Sherlock. Le dessin dans un style semi-réaliste retranscrit à merveille le Londres victorien. Les visages semi-caricaturaux sont de petits bijoux, très beaux et expressifs. Une mise en page extraordinaire, que de trouvailles visuelles. Dahan se sert tantôt d'un sablier, tantôt de la couronne de la reine entre autres pour son découpage. Waouh! Les planches sont truffées de détails. Les couleurs ternes et l'arrière plan couleur parchemin font que l'on pourrait croire que ces deux albums sont de la fin du XIX° siècle. Un rendu somptueux. Surtout n'oubliez pas de temps en temps de retourner l'album, comme sur la planche finale. Je ne peux qu'en conseiller la lecture.
Microid S
3.5 Seconde série de Tezuka sortit chez Isan manga cette année et j'ai mieux accroché qu'avec 'Ambassador Magma' qui possède des similitudes avec cette série. Il faut dire que si Magma s'adressait aux enfants, Microid S est une œuvre plus sombre avec des scènes vraiment horribles. Alors cette fois-ci au lieu d'un méchant alien, l'humanité ce fait attaquer par une races d'insectes intelligentes. Cette race a créer les Microids à partir d'humain pour en faire leurs esclaves. Ce sont donc des humains de la taille d'insectes qui possèdes des ailes. Bien sur, certains vont se rebeller et aider les humains contre cette invasion. Globalement, c'est bien fait. À partir d'un scénario de série B, Tezuka crée une histoire qui se lit bien et qui est plutôt intelligent par moment. Les scènes d'attaques sortent d'un film d'horreur et à plusieurs moment j'ai ressenti de la tension. Bon, j'ai bien que globalement c'est bien fait parce que par moment c'est moyen. On retrouve la mauvaise habitude de Tezuka de mettre de l'humour quant ce n'est pas le moment et certains personnages sont trop caricaturaux pour une série sérieuse qui contient des scènes horribles comme des piles de cadavres humains. Je pense notamment au personnage du professeur sadique qui semble sortir d'une série humoristique. Bref, c'est bien, mais il faut aimer le style de l'auteur pour apprécier.
Lucky Luke vu par Mathieu Bonhomme (L'Homme qui tua Lucky Luke / Wanted Lucky Luke)
Ouaips!! La variation d'un thème classique ultra connu est un exercice très difficile dans tous les domaines. La bande dessinée ne fait pas exception. J'ai commencé par Wanted, au pif. J'ai tout de suite adhéré à l'œuvre de Matthieu Bonhomme que je ne connaissais pas. J'aime beaucoup le physique de LL, fin, racé et dynamique. Que dire des pétroleuses type Brigitte Bardot et Claudia Cardinale lancées dans un concours du premier bisou. succulent, quel idiot ce Luke!! C'est un petit tour vers le cinéma comme les cadrages proposés par M.Bonhomme. Mais on parle de Luke comme si il n'était pas humain s'interroge Cherry! L'auteur nous proposerait-il une introspection du cow-boy solitaire? Côté cœur? Côté remords? Avec toute cette horde sauvage de vieux personnages rangés sous la poussière des rayonnages Pete, Joss, Brad fils de Phil. J'ai une seule envie, c'est de rouvrir tous mes vieux albums que j'ai donné à mon fils. Je me rabats sur l'Homme Qui Tua Lucky Luke. Le dernier exemplaire du libraire, ouf. Pareil je trouve le scénario très bien ficelé avec une histoire touchante de handicap, ce n'est pas si courant!. Les couleurs font ressortir les ambiances de pluie, de colère, de haine aveugle d'une foule rouge de haine pour la première victime expiatoire venue. Les indiens feront très bien l'affaire d'un petit lynchage. Les mineurs furieux sont vite manipulés et aveuglés, ils sont portés par un chant digne du KKK où chien rime avec indien et porc avec or. Très fort. La nuit sera-t-elle rouge? ou l'après-midi? Le seul moment où Luke retrouve ses couleurs de sape , c'est pour se salir comme jamais! Miss Legs ne s'était pas trompée sur la valeur de l'humanité des hommes qu'elle aimait. Avec une telle créativité je peux dire comme Cherry "Lucky Luke! Vous serez toujours le bienvenu. Ici on vous aime."
Spirou et Fantasio
Sabre de bois, voici une série pilier de la bande dessinée pour la jeunesse. Pour moi, cette série est culte pour plusieurs raisons. Une série éponyme d'un magazine, je n'en connais que trois mais ma science de la BD est courte. Son créateur repose au Panthéon des auteurs de la bande dessinée et si on la nomme Neuvième Art, monsieur Franquin en est pour quelque chose. Franquin, c'est un foisonnement créatif dans chaque case. Que ce soit dans le dessin, ha ! ces vaches de la cambrousse ! ou dans le texte. Sans oublier les clins d'œil aux copains de la rédac Dupuis. De plus le couple Spirou (Spip)/Fantasio, c'est une vraie histoire d'amitié presque de fraternité. J'ai toujours cette case en tête de la Vallée Des Bannis où Fantasio rattrape la main de Spirou malgré son délire meurtrier. Bien sûr avec une série de plus de cinquante albums on peut faire la fine bouche sur un ou deux. On peut s'amuser à comparer Franquin vs Fournier vs Tome et Janry. Que nenni bonnes gens ! Chacun y a déversé son talent et une vision de l'époque qui passe. Il a fallu beaucoup de courage aussi pour assumer la prolongation d'un géant comme Franquin. Chacun sa technique, chacun sa vision mais un Spirou qui avance avec la même aspiration à bonifier le monde, génération après génération. ELLEUQ ELLEB EIRES.
La Petite Poule Rousse
Les éditions Bamboo jeunesse présente un collection pouss' de Bamboo pour les tout-petits. A mon avis cela cible les deux ans ( un peu plus) jusqu'à quatre. L'idée originale est de proposer un format de bande dessinée sans texte. Il y a juste une ligne en haut de page pour située l'action . La Petite Poule Rousse est un conte que j'avais entendu avec mes premiers enfants quand France Télévision passait les histoires du Père Castor le matin avant l'école. J'ai retrouvé ce conte avec plaisir, mais j'ai été un tout petit peu déçu. Je commence par le très bien. Les couleurs de Sylvie Bonino sont formidables pour les petits ( et pour moi aussi). Elles sont douces et lumineuses, un vrai régal pour les yeux. Les dessins sont du même ordre pleins de mouvements, rigolos et en dehors des standards Disney. Ce qui me chagrine c'est le format de trente pages que je trouve très long pour un petit. Ce genre d'histoire doit être conter en dix quinze minutes maximum sinon ça décroche. A mon sens on aurait pu raccourcir des passages. Mais les parents peuvent très bien le faire avec leurs enfants .Le deuxième point qui me chagrine est que l'intérieur de chez Poule Rousse est quasi vide. Or Poule Rousse est une travailleuse qui brode et recoud tous les vêtements des voisins. Cela a son importance car cela explique pourquoi elle possède une paire de ciseaux dans sa poche. Je noterai 3,5 arrondi à 4 car c'est de la bonne qualité qui peut rapprocher parents et enfants autour d'une première BD
Le Vagabond des Étoiles
C’est Paco qui m’a mis entre les mains cette série avec un petit sourire du coin des lèvres. Et lorsqu’il me soumet des albums, je dois avouer qu’il se trompe rarement le bougre. Me voilà donc installé confortablement dans mon canapé. J’attaque ! Les premières planches sont plutôt rudes à décrypter. Je n’arrive pas à plonger dans l’histoire. Je m’accroche et … j’ai bien fait. Après un début difficile, tout devient fluide. Je suis transporté. Impossible de décrocher. La narration omniprésente, est soutenue par un graphisme magnifique. Le rendu de l’univers carcéral est froid, sinistre, outrageusement violent et en même temps d’une finesse incroyable. On s’y croirait presque. L’histoire balance entre mondes imaginaires, dénonciation des conditions carcérales, et épisodes aventureux. L’imaginaire de Darrel Standing est sans limite. Le changement de la colorisation en mode sépia au fil de l’histoire permet de basculer plus aisément d’une scène à l’autre. C’est bien vu. Vos émotions seront donc rythmées en fonction des différents tableaux. Au final, je me suis régalé dans cet univers oppressant. C’est une tuerie cette série, au propre comme au figuré ! A découvrir. Merciiiiiiiii Paco.
Tananarive
Je ne sais pas vous, mais quand j’étais gosse, il y avait un truc que j’adorais… faire un tour de manège et surtout décrocher la queue du Mickey ! Quelle fierté ! Que du bonheur de savourer cette prise qui semblait inaccessible. Avec cet album, j’ai de nouveau ressenti cette jubilation d’antan. Que c’est bon, que c’est délicieux d’être emmené en quelques planches loin de tout. J’étais pourtant un peu sur la retenue avant de me procurer Tananarive. Le battage médiatique autour de la sortie de cet album ne m’encourageait pas. J’ai pourtant craqué dès que j’ai feuilleté celui-ci. Mais que c’est beau visuellement. Un petit bijou graphique. Le dessin de Sylvain Vallée est juste terrible avec un découpage cinématographique. Les gros plans sont formidables et les personnages expressifs. Quant à l’histoire, je suis tombé à la renverse. Magnifique. Ce duo improbable, Amédée le notaire à la retraite et Jo l’aventurier bourlingueur, va vous entrainer dans leur sillage. Vous ouvrez l’album et vous ne pourrez pas le fermer avant de connaitre la fin. Hummmm c est exquis. Le scénario est maitrisé de A à Z. Pas une minute de temps mort. L’expédition du notaire en quête de l’héritier de son ami, va vous charcuter jusqu’en dans vos entrailles. C’est bouleversant. C’est que j’en reprendrais bien un peu de Tananarive. Oyé oyé chers lecteurs de BDthèque, précipitez vous dans votre librairie pour vous procurer cette pépite. Ce road trip sénior, c’est votre rayon de soleil assuré. Coup de cœur évidemment et un 5 étoiles ! Je ne peux pas mettre moins tellement j’ai aimé.
Un été cruel
Vous reprendrez bien un peu d'récit choral ? Toujours aussi doué pour nous construire des récits aussi torturés que les personnages qu'il met en scène, Ed Brubacker se lâche et nous propose avec ses comparses habituels (le duo Phillips père & fils) un pavé dense qui risque de décrocher quelques mâchoires. Et c'est sur le personnage de Teeg Lawless qu'ils jettent leur dévolu. Déjà personnage clé de la série Criminal, Teeg devient le pivot de ce récit le temps d'un été pas comme les autres... C'est toujours aussi sombre et désespéré (mais pas désespérant !), mais oh combien jubilatoire en tant que lecteur que de suivre le parcours de ces gueules et bras cassés qui s'escriment à fomenter le "casse du siècle" ou trouver l'amouuur. Mais la réalité est chez nos auteurs toujours cruelle et impitoyable. Si le rêve est permis, l’atterrissage est souvent brutal voire fatal, quelque soit le bord par lequel nos personnages abordent la toile tissée par noter cher Ed Brubacker. Un vrai maître de jeu qui se joue tout aussi bien de ses personnages que de ses lecteurs pour notre plus grand plaisir ! Pour ce qui est du graphisme, Sean Phillips et son fils Jacob ont su trouver un équilibre remarquable qui assois les ambiances noires nécessaires aux facéties de leur scénariste. Alors foncez, les connaisseurs ne pourront qu'être ravis, les néophytes conquis !
Le Triangle Rouge
Voilà un bel objet (je parle de l’extérieur comme de l’intérieur), qui abrite une histoire dont la lecture se révèle exigeante. Mais ça vaut vraiment le coup de persévérer, et de ne pas se laisser arrêter par certains aspects sans doute obscures – même si je ne suis pas sûr d’avoir tout saisi de cette intrigue. Le dessin d’Andréas est chouette, et sa mise en pages, comme souvent chez lui, joue sur des planches déstructurées, des cases aux formes et emplacements peu ordinaires. Leur verticalité d’ensemble accentue le jeu sur la géométrie des décors – et l’architecture des bâtiments. L’alternance entre cases arides en Noir et Blanc (comme si seul le crayonné avait été conservé) et celles où la couleur s’immisce un peu (le rouge surtout) crée une atmosphère étrange. Étrangeté aussi de la narration, qui mêle des récits parallèles, qui semblent parfois se répéter, se répondre. Cet aspect est franchement déroutant (et là, le découpage des cases, déjà signalé, accentue sans doute la difficulté que l’on peut avoir à tout « saisir »). Mais on est quand même happé par l’histoire, le fantastique qui s’invite et nous invite à plonger dans un récit assez mystérieux. Et là les décors (on a l’impression de naviguer dans des pièces immenses, aux plafonds surélevés), traversées par des lignes qui donnent à l’ensemble un air de labyrinthe dans lequel le lecteur que je suis a failli se perdre. Album intriguant et original, à découvrir.