Les derniers avis (39407 avis)

Par Franz
Note: 4/5
Couverture de la série La Ligne de fuite
La Ligne de fuite

Du faussaire au mythe. La ligne de fuite est une mise en perspective de la trajectoire d'Arthur Rimbaud, de Charleville à l'Abyssinie, sous la forme d'une bande dessinée qui met en scène un poète décadent, Adrien, lancé sur les traces de "l'homme aux semelles de vent". Vaste entreprise où il est facile de se casser les dents avec pertes et tracas mais le scénario est maîtrisé de bout en bout par Christophe Dabitch et les partis pris sont pertinents. La fiction s'insinue habilement dans la réalité (littéraire, rêvée, recomposée). Rimbaud touche bientôt à la fin de son séjour terrestre alors que son mythe prend déjà son essor. C'est sur cette charnière que l'histoire s'appuie. Le dessin de Benjamin Flao semble flottant avec ses traits brouillés et ses hachures indécises, ses belles couleurs aquarellées. Le lecteur navigue entre réalité triviale et onirisme exacerbé. Les atmosphères parisiennes, ardennaises, marseillaises, abyssines sont bien rendues. Adrien, le poète faussaire du journal Le Décadent finit par prendre l'aspect physique d'Arthur Rimbaud. Enfin, des poèmes de Rimbaud, écrits en lettres de feu et de sang émaillent le récit, véritables filons enchâssés : " Des humains suffrages, des communs élans, Là tu te dégages et voles selon". Nombre d'allusions et de clins d'oeil parsèment le cours du récit et montrent la connaissance et la connivence que les auteurs ont tressées autour de l'œuvre rimbaldienne, la vie et la poésie intimement liées.

12/10/2021 (modifier)
Par Yann135
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série Armen
Armen

Je vais profiter de la réédition d’Armen chez Locus Solus éditions pour vous parler de toute mon admiration pour le travail de Briac. Je dois avoir 5 6 planches originales de ce dessinateur talentueux. J’adore sa technique qui n’appartient qu’à lui , qui n’a rien d’académique, qui est la résultante de gribouillis (c’est son expression), de l’acrylique et pour éponger le tout pour créer les nuances de couleurs … du Sopalin ! C’est juste magnifique. C’est le Van Gogh de la BD. On aime ou on déteste. Me concernant j’adore et je suis fan invétéré de toutes les publications de cet autodidacte. Chaque case est un tableau. Quel régal pour les yeux. Armen est son premier album mais déjà son graphisme particulier est bien là. C’est noir mais que c’est beau. Le breton marque son territoire. Il s’approprie le phare d’Armen en mer d’iroise en relatant une partie de son histoire durant la seconde guerre mondiale. Son côté poète et son imagination débordante fonctionnent déjà à plein régime. L’atmosphère est lourde et oppressante pour ce huit clos dans l'enfer des enfers. Il est perfectionniste le bougre. Rien n’est laissé au hasard. Une couleur qui dérape et il recommence tout. Encore et encore. Au-delà de ce récit, je vous invite à découvrir ses autres albums. Il a évolué sous la houlette d’Arnaud le Gouëffec au scénario. Et son trait est plus spontané et un peu moins figé. C’est un auteur breton mais il mérite une notoriété nationale qu’il n’a pas encore. Il ne tient qu’à vous de vous enhardir à sortir de votre zone de confort et de découvrir son univers. De mon côté j’attends avec impatience la sortie en 2022 de Méridien, l’histoire d’une expédition de savants aux 18ème siècles au Pérou . j'ai hâte d'avoir entre les mains son nouvel album !

12/10/2021 (modifier)
Par kanibal
Note: 5/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série Deadwood Dick
Deadwood Dick

Je n'aurai pas assez de mots pour dire tout le bien que je pense de Deadwood Dick. Quelle lecture !! j'ai savouré ces trois récits, comme dirait l'autre tout est bon dans le cochon. Le dessin de très bonne facture, scenario qui tient en haleine de bout en bout, et les dialogues sont truculents, faut dire que le bougre n'a pas sa langue dans sa poche. Notre cow-boy a de la répartie, il a les répliques qui tuent, il aime les femmes, ce qui lui procurera pas mal de déconvenues. L'humour dans la série est bien dosé, les scènes d'actions sont jouissives (ça saigne quand même) Deadwood Dick rentre au panthéon du western. Culte !!!

12/10/2021 (modifier)
Couverture de la série Les 3 Petits Cochons (Léturgie)
Les 3 Petits Cochons (Léturgie)

Les trois petits cochons est l'une de mes histoires préférées. Je l'ai racontée des centaines de fois et je continue. Les qualités de la collection restent les mêmes, à savoir des couleurs formidables et un dessin au niveau, rapide, élégant et rigolo. A noter que dans la nouvelle édition Bamboo Jeunesse la partie apprendre à dessiner n'existe plus. Je note simplement que les trente pages passent bien mieux que pour d'autres histoires, même si on aurait pu raccourcir un peu certains passages. Sur le fond de l'histoire je trouve les conteurs un peu frileux. Un conte a de nombreuses variantes à travers le temps. Je trouve dommage de rester normer sur un standard Disney même si je comprends bien que la télévision formate un peu tout le monde. Je trouve les petits frères un peu désinvoltes. De construire une maison en paille ou en bois n'empêche pas de faire du mieux qu'ils peuvent. Je préfère les voir avec des talents différents que des courages différents. Les épisodes avec le loup manquent d'originalité. Les enfants ne sont pas idiots et se rendent vite compte qu'un loup court plus vite et est plus fort qu'un petit cochon. Comme dans Pierre et le Loup avec le canard. On peut imaginer plein d'astuces pour expliquer la fuite du cochon : la poussière de la paille, un rondin qui tombe sur la tête ou une écharde dans la patte, les maisons sont solides ce qui affaiblit le loup pour la poursuite. A nous d'inventer. Ici un bon travail est récompensé et sauve le petit face au fort. C'est la morale qui doit rester la même.

11/10/2021 (modifier)
Couverture de la série Inguinis - Oracle
Inguinis - Oracle

Katia Even poursuit son exploration imagée et érotique du monde romain de Tibère. Elle nous plonge dans une intrigue pour savoir à qui reviendra le célèbre cirque de Rome. La désignation de l'héritier.e n'est pas une petite affaire tant la charge correspondante amène de richesses, de gloire et d'honneurs pour la famille qui l'obtient. En effet le cirque est entre autres événements, un lieu de célébrations sacrées dédiées à la déesse Vesta. Or c'est Vesta qui protégera les légions romaines parties défendre la gloire de Rome. Toute transgression à ce protocole sacré est punie de mort ou d'exil. L'exil pouvait être pire pour un Antique puisqu'il y perdait son identité, son passé., devenant moins qu'un esclave. Je trouve l'intrigue très bien ficelée K.Even s'appuyant sur du droit et des coutumes romaines bien éloignés de notre vision contemporaine. N.Guenet nous propose de nombreuses scènes de sexe très explicites, bien situées dans le récit. J'ai un peu de mal avec les corps bodybuildés des hommes même si je reconnais que les Romains devaient être de solides gaillards. En fait j'ai à peine regardé les scènes tellement j'ai aimé l'intrigue. Une fin qui boucle les quatre tomes de façon assez imprévue. Un bon moment de lecture adulte.

11/10/2021 (modifier)
Par Polette
Note: 5/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série Tananarive
Tananarive

Après des années de silence, je reprends la plume, euh enfin le clavier, pour vous dire à quel point ce récit m'a touchée. Un road trip du troisième âge c'est du déjà vu, me direz vous. Pourtant dans la lignée des romans graphiques sur les vieux, celui ci se distingue particulièrement. J'ai d'abord été attirée par la graphisme qui est tout ce que j'aime : trait précis, visages expressifs, de belles couleurs. J'ai trouvé dans l'épopée d'Amédée, le notaire retraité, une belle ode à la vie. En partant à la recherche de l'héritier de son ami, ce bonhomme sympathique va vivre des aventures cocasses aux quatre coins du monde des hauts de France. Il rencontre des personnages hauts en couleur qui lui en apprendront beaucoup sur son ami, mais il en apprendra encore plus, sans le savoir, sur lui même. Car au delà de ce coté amusant du scénario, j'ai particulièrement apprécié la réflexion que celui-ci apporte sur le temps qui passe, le coté éphémère de la vie, la nécessité de profiter de chaque instant. Le message de fond "ne passe pas à coté de ta vie" résonne encore dans ma tête après avoir refermé l'album.

11/10/2021 (modifier)
Par pol
Note: 4/5
Couverture de la série Tananarive
Tananarive

Avec tout le bien que j'en entend ici ou là, j'en serais presque déçu de ne trouver cette BD "que" franchement bien. Mais je ne boude pas mon plaisir tant cette lecture est plaisante. Déjà graphiquement c'est un régal. Les dessins sont vraiment excellents. Que ce soit les personnages ou les décors, c'est une réussite totale. Et pour ne rien gâcher, le découpage et les cadrages sont juste parfaits. Lisible, dynamique, esthétique... un sans faute. Tout ça donne un album qui procure un vrai plaisir visuel, une vraie invitation à dévorer les planches et à profiter du récit. Et justement le scénario est à la hauteur. On trouve ce qu'il faut d'originalité pour qu'on ait envie de plonger dans l'histoire : en 3 pages à peine on est déjà dedans. On trouve ensuite ce qu'il faut de piments pour qu'on n'ait pas envie de reposer l'album avant de connaitre le dénouement. Si des histoires mettant en scène des personnes âgées ont connues pas mal de succès ces derniers temps, Tananarive tire son épingle du jeu tranquillement mais surement. Suivre Amédée, notaire retraité, qui remonte le fil du temps à la recherche de l'héritier de son ami fraichement décédé, est une aventure amusante et attendrissante à la fois. Je ne peux pas dire que j'ai trouvé ça drôle ou émouvant, je ne peux pas dire qu'il y a un suspens à couper le souffle autour du passé de l'ami qu'on arrive assez vite à cerner, mais voilà il y a une vraie alchimie qui opère. Cette BD donne le sourire et c'est bien là le principal.

11/10/2021 (modifier)
Par gruizzli
Note: 5/5
Couverture de la série Monster
Monster

Après mûr réflexion, je me décide tout de même à accorder le culte à cette série. En effet, je considère que Monster, par beaucoup d'aspect, a été une petite révolution à sa publication. Tout d'abord, la publication fit découvrir Naoki Urasawa en Europe, d'autre part, le manga fit beaucoup parler de lui, et enfin (et surtout), cette BD est impressionnante ! Une histoire chorale dont les protagonistes vont se croiser en même temps qu'ils remonteront le cours d'une histoire ancienne. Des enfants au cœur d'une tourmente mélangeant les idéaux de la Guerre Froide, les volontés de personnages malfaisants, et un médecin qui tente de réparer une terrible erreur. Le récit est le point central de ce manga, incontestablement. C'est le mystère du thriller qui nous tient en haleine durant 18 tomes, ce qui n'est pas rien il faut bien l'avouer. Mais c'est aussi une histoire qui brosse un tableau peu reluisant de l'Allemagne post-mur. Nous aurons le droit aux néo-fascistes qui envahissent la politique et opèrent dans les quartiers louches, aux restes d'une Allemagne de l'est testant les pires choses sur les humains en toute impunité, mais aussi à des touches humaines sur des personnes immigrées en situation précaires. D'ailleurs, la thématiques des personnes issues de l'immigration revient dans de nombreux volumes, à commencer par le personnage principal. A travers cette thématique, l'auteur explore la peur de l'inconnu, la notion même de l'identité (thématique centrale aussi à la série) mais aussi aux transformations d'un monde qui a connu le mur de Berlin et le rideau de fer. C'est ingénieusement mis en scène dans l'histoire du personnage principal, ayant fait une chose qu'il pensait bonne et se rendant compte que c'était une erreur, qu'il tente désormais de réparer. Une mise en abyme entre le propos et le récit, en somme. D'autre part, l'auteur a un coup de crayon qui correspond très bien à ce genre d'histoire : réaliste dans les visages, précis dans les décors au point d'avoir l'impression de voyager en Allemagne. C'est aussi un des points qui m'avait surpris à ma première lecture, et encore aujourd'hui d'ailleurs : la précision du dessin ne correspondait pas à mes habitudes de manga que je lisais alors. Je ne parle pas de la précision de tout ce qui entoure les héros, également (les armes, les véhicules, etc ...) dont le détail et le soin confèrent un plus grand réalisme à l'univers. En bref, je dois dire que Monster m'avait mis une claque à l'époque de sa sortie, et avec les relectures je suis toujours sous le charme de cette histoire passionnante qui contient tant de personnages attachants, de situations prenantes et d'histoire prenante. C'est un excellent thriller qui nous est proposé ici, déroulant une histoire cohérente et prenante sur 18 tomes, sans tout dévoiler cependant lorsque l'histoire sera conclue. Des indices sont disséminés au fur et à mesure, mais c'est au final moins la résolution qui importe que son dénouement. Et j'aime beaucoup cette histoire, qui est sortie il y a près de vingt ans. Elle m'aura marquée, notamment parce que ma vision du manga fit un sacré bon avec cette lecture. Et pour toutes les raisons évoquées, je considère Monster comme culte !

11/10/2021 (modifier)
Par Ro
Note: 4/5
Couverture de la série Phoolan Devi, reine des bandits
Phoolan Devi, reine des bandits

Je ne connaissais ni l'existence de Phoolan Devi ni la situation en Inde dans les années 70 et 80 qui est abordée ici. Cette BD m'a donc largement instruit sur le sujet, et de très belle manière. C'est une dénonciation de l'inégalité sociale régnant à l'époque dans l'Uttar Pradesh, où les Indiens de haute caste abusaient ignoblement de ceux de faibles castes, et où par extension, la condition de la femme était terrible. Après que sa famille ait été spoliée sans que ni police ni justice ne leur vienne en aide, et après avoir été bafouée et violée à maintes reprises, l'adolescente qu'était alors Phoolan Devi, jeune fille issue d'une famille paysanne, se voit offrir l'opportunité de rejoindre une bande de dacoïts, des brigands composés d'anciens paysans dépossédés, et de combattre les armes à la main les profiteurs de sa région, lui permettant au passage de se venger de ce qu'elle a subi. Cette BD est très bonne à plusieurs aspects. D'abord il y a tout ce contexte qui est très clairement mis en scène et qui a tout pour faire bondir la fibre socialiste ou féministe des lecteurs face à tant d'injustice et de besoin d'obtenir réparation. Je connais mal l'Inde et même si je connaissais les problèmes de castes, je ne pensais pas que c'en était encore à ce point dans les années 80. Quant à la situation de la femme en Inde, on en a beaucoup parlé ces dernières années avec les histoires de viols collectifs, et il est bon de voir que certaines se sont dressées contre ça il y a quarante ans déjà. Ensuite, l'histoire est très bien racontée. Ce n'est pas du tout un documentaire dans la forme, mais bien une histoire d'aventure, avec de nombreux passages très prenants et une héroïne à laquelle on s'attache rapidement. C'est très bien fait, captivant et instructif. Et le dessin est lui aussi de bonne qualité. C'est donc incontestablement une très bonne BD.

11/10/2021 (modifier)
Couverture de la série Toussaint Louverture et la révolution de Saint-Domingue (Haïti)
Toussaint Louverture et la révolution de Saint-Domingue (Haïti)

Un homme exceptionnel à une époque exceptionnelle pour un enjeu exceptionnel. C'est peu dire que cet alignement de comètes ne se rencontre pas souvent dans l'Histoire. C'est peu dire aussi la frilosité de l'historiographie française sur ce sujet encore très sensible. Cela nous renvoie à une période très sombre et très ambigüe de notre histoire. Le bon y côtoie l'ignoble et l'image de plusieurs de nos grands hommes est passablement écornée. Je possède l'édition Hachette BD de 1985 et le moins que l'on puisse dire c'est quelle croule sous les défauts. Pourtant je lui mets 4 car ce livre présente un mérite au-dessus des autres: il existe. Recherchez une biographie digne de ce nom de Toussaint Louverture. Pas facile jusqu'en... 2020 par le professeur d'Oxford Sudhir Hazareesingh. Pourtant nos forêts sont décimées pour fabriquer des biographies de chanteurs, de footballeurs, d'auteurs de BD (lol) sans compter les pensées éternelles de nos hommes politiques. Revenons à notre BD. Tout d'abord je trouve la couverture grotesque. Non Toussaint n'est pas un Napoléon Noir mais bien un Black Spartacus. De plus le dessin de couverture me fait plus penser à la statue de Louis XIV du château de Versailles qu'autre chose. Un one shot pour une vie de Toussaint Louverture c'est forcément faire l'impasse sur de nombreux faits. Exit son enfance d'esclave, son apprentissage de la lecture et de l'écriture. Exit son affranchissement et son passé de propriétaire esclavagiste bien que né Noir et Esclave. Toussaint a déjà une cinquantaine d'années en 1791 quand commence le récit. C'est un Papa au sens Africain du terme. Rien que son âge et son expérience procure le respect des esclaves mais aussi des colons. Toussaint est un pragmatique qui a le sens de l'histoire. Il a changé de camp plusieurs fois mais obtiendra toujours des succès fulgurants. L'œuvre de P. Briens et N. Saint-Cyr me semble destiner surtout à des collégiens, lycéens ou aux amateurs d'histoire. Le parti pris du scénario est de suivre un récit historique sans fioriture romanesque. Il y a donc beaucoup de dates, de lieux et de nombreux d'intervenants à St Domingue ou en métropole. C'est difficile de s'y retrouver. La difficulté majeure du scénario est de faire de l'ordre dans une situation bien embrouillée et de bien poser les enjeux du moment, ils sont multiples. J'aurais aimé une introduction plus fouillée sur St Domingue alors principale possession française. Son importance économique et stratégique pour la France du XVIIIeme siècle et un pouvoir royal au bord de la banqueroute. Cette colonie est aussi au centre des routes maritimes qui convergent vers les Amériques. C'est donc une position clé qui fait la richesse de nombreux ports comme Nantes, La Rochelle ou Bordeaux mais plus, alimente les circuits financiers de Paris et procure à bas prix de nombreux produits exotiques devenus indispensables. Cette richesse est basée sur la traite et le travail de centaines de milliers d'esclaves venus d'Afrique. Cela fait deux siècles que ça dure et beaucoup y trouvent leurs comptes. Ceci posé, il y a la complexité de la position internationale France, Espagne et Angleterre, la complexité de la population Blancs, Mulâtres et Noirs, les hommes libres ou esclaves. Il y a donc des enjeux géostratégiques, économiques, philosophiques et personnels qui s'entrechoquent. Je trouve que le livre ne pose pas assez clairement les très grands intervenants. Les passages en métropole embrouillent plus qu'ils ne clarifient à mon avis. Le dessin ne facilite pas les choses et il faut l'astuce du tissu rouge sur la tête de Toussaint pour que nous puissions le reconnaître. Les auteurs mettent l'accent sur des coups plus que des batailles du type Wagram ce qui permet d'expliquer l'ascension fulgurante de Toussaint. Mais très peu de choses sur sa gestion de l'île et la rédaction d'une constitution assez contestable. Constitution dont profitera Dessalines ancien esclave de Toussaint, qui a probablement trahi Toussaint. La fin est expéditive et ne montre pas assez l'importance historique de l'action de Toussaint dans le temps. Après avoir vaincu les français un an après la mort de Toussaint il s'agit ni plus ni moins de la création du premier état Noir libre et indépendant issu de l'esclavage. C'est beaucoup plus qu'un simple épisode important de l'histoire d'Haïti. Pour des millions d'esclaves au XIXeme siècle ce sera un signe d'espoir immense et pour les abolitionnistes Blancs comme Victor Schoelcher un modèle.

10/10/2021 (modifier)