Les derniers avis (39407 avis)

Par Gaston
Note: 5/5
Couverture de la série The Promised Neverland
The Promised Neverland

Je suis bien content de voir ce manga enfin débarquer en français. Cela faisait longtemps qu'un manga faisant partie de la catégorie des shonens m'avait autant passionné ! Il faut dire que le cadre du scénario est original pour un shonen, un genre qui depuis des décennies ne faisait que reprendre les mêmes codes encore et encore. Ici, il n'y a pas de jeune garçon qui veut devenir le meilleur dans son domaine, il n'y a pas de combats, il n'y a pas de rival qui devient aussi le pote du héros, il n'y a pas d'amie d'enfance amoureuse du héros....Il y a juste des orphelins normaux qui ont leur intelligence comme seul pouvoir. Le cadre de l'orphelinat est aussi original vu que c'est un endroit paisible (je sais pas pour vous mais la plupart du temps lorsque je tombe sur un orphelinat dans une oeuvre de fiction et ben c'est un endroit horrible où les enfants sont misérables). Ici, les enfants sont heureux et ils ont une mère adoptive gentille et affectueuse. On peut tout de même voir que quelque chose cloche (ils n'ont pas le droit d'aller dans le monde extérieur, ils font des tests bizarres) et un jour l’héroïne et son copain découvrent la vérité et leur monde bascule et ils doivent s'enfuir avant qu'il soit trop tard. Le scénario est prenant et intelligent. Les personnages sont attachants, intéressants et leurs réactions sont crédibles. C'est rempli de rebondissements et de retournements de situation qui me tiennent en haleine. Le dessin est dynamique et je le trouve agréable à regarder. Si les auteurs continuent comme ça je vais peut-être même finir par mettre la note culte ! xxx Je remonte mon avis après avoir enfin pu lire le dernier tome. Je sais que plusieurs n'aiment pas comment le manga a évolué et je les comprends un peu. Globalement, j'adore, mais je trouve que cela va un peu trop vite sur les deux-trois derniers tomes. Il y a des bonnes idées, mais mal amenées comme si les auteurs voulaient absolument finir le manga le plus vite possible. Le manga devient un peu générique avec le message "l'amour et l'amitié c'est important" mis en gros plan comme dans n'importe quel manga shonen. Cela reste globalement excellent malgré tout et je garde la note maximale. Je déconseille l'anime parce que si la saison 1 est bonne, cela devient n'importe quoi dans la saison 2.

25/04/2018 (MAJ le 09/10/2021) (modifier)
Par sloane
Note: 4/5
Couverture de la série Fortune de mer
Fortune de mer

Que voila une BD fort intéressante sur le travail ô combien essentiel des marins de l'Abeille Bourdon. Qui n'a pas vu la mer de cailloux au large de Brest ne peut comprendre combien il est difficile de naviguer dans ces eaux. A perte de vue vers Ouessant, ce ne sont que des vagues surplombées d'écume qui déferlent sur ces mortels bancs de caillasses. D'ailleurs vous n'y verrez que peu d'embarcations, hormis peut-être la navette qui vous emmène à Ouessant ou Molène. Ah ! c'est beau, il n'y a pas à dire, mais bien dangereux. Imaginez un instant le même paysage avec de creux de plusieurs mètres et alors vous aurez une faible idée de ce que veut dire naviguer dans ces parages. Il fallait donc un navire à la mesure de cette mer dantesque pour aller au secours des immenses portes containers en perdition et qui risque de s'échouer sur les côtes. Sachant ce qu'ils peuvent transporter un remorqueur comme "la Bourdon" n'est pas de trop. Ne nous étendons pas sur ses caractéristiques techniques (avec des creux de dix à quinze mètres il tire ses 200 tonnes). Bref voilà bien un album qui donne à voir au plus près le travail des marins de l'Abeille. Le récit est sans esbroufe, il va à l'essentiel en abordant avec subtilité différents aspects de la vie au large en opération. Dans un style sobre donc, nous avons ici un récit prenant que j'ai pour ma part trouvé fort intéressant.

09/10/2021 (modifier)
Par pol
Note: 4/5
Couverture de la série Moon River
Moon River

Après avoir exploré différents styles avec humour, Fabcaro s'attaque ici au polar. Il nous promet un récit noir, un crime sordide, une enquête au cordeau pour essayer de démasquer le coupable. Tout commence donc avec l'agression sauvage d'une actrice pendant la nuit. Et c'est pas beau à voir. On la retrouve au petit matin avec... une bite dessinée au feutre sur sa joue ! Evidement Fabcaro tourne tout ça en dérision dans son style si caractéristique. Les interrogatoires absurdes succèdent aux investigations décalées et improbables. Le tout est saupoudré de répliques sorties de nulle part. C'est tellement inattendu qu'on rigole volontiers. Une parodie d'histoires policières à la sauce Fabcaro, c'est des interrogatoires dans un bar à karaoké plutôt qu'au poste de police, c'est des questions qui n'ont rien à voir avec l'enquête, c'est des paroles de début de soirée pour mettre la pression sur le suspect. Et c'est évidemment très drôle. Pour détendre l'atmosphère bien oppressante de cette enquête, l'auteur n'hésite pas à couper le récit pour intercaler de temps en temps une planche ou deux le mettant en scène lors de la réalisation de l'album. L'incrédulité de sa famille sur la possibilité de vraiment faire une BD sur une histoire de bite sur la joue, son hernie qui l'enquiquine, ou encore la fermière voisine qui à un sale caractère. Evidement c'est décalé, et la encore c'est très drôle. Du bon Fabacaro comme je l'aime.

09/10/2021 (modifier)
Par Benjie
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série La Vengeance du Comte Skarbek
La Vengeance du Comte Skarbek

Je viens de relire cette série dont je gardais un très bon souvenir et bien, j’ai à nouveau passé un très bon moment. Cette histoire de trahison, de spoliation, de vengeance et de manipulation est menée à un bon rythme. Le scénario est bien maîtrisé et la filiation avec Dumas, parfaitement assumée. Un travail de pro ! Dans la deuxième partie de l’histoire, les rebondissements du scénario s’enchaînent à un rythme de plus en plus rapide. On croit avoir atteint la fin de l’histoire et la résolution de l’énigme quand tout repart en arrière et on recommence. C’est très bien fait même si, de temps, l’auteur a recours à des raccourcis bizarres. Quelques pages de plus auraient peut-être permis de les éviter et de ralentir un peu le rythme dans la seconde partie du récit. Un peu trop de texte aussi dans certaines cases, c’est un peu bavard. Mais le must de cette série, c’est incontestablement le dessin ! Que c’est beau ! Certaines cases sont des tableaux. On les regarde un bon moment avant de continuer la lecture. Couleurs, lumières, contrastes, nuances… Un coup de cœur !

09/10/2021 (modifier)
Par doumé
Note: 4/5
Couverture de la série Goodnight paradise
Goodnight paradise

Une plongée dans le monde des sans-abris à Los Angeles. Les auteurs, le scénariste comme le dessinateur ne nous épargnent rien des conditions de vie de cette communauté qui vit au jour le jour dans des conditions sanitaires exécrables. Ils vont nous faire vivre une enquête policière dans cette communauté pleine de rebondissements et de suspens. Notre personnage principal est l'un d'eux, c'est l'antithèse du héros tel que nous le définissons avec son addiction. Il se démarque de ses compagnons grâce à son empathie pour les autres sans-abris. Un scénario qui nous tient en haleine avec ce personnage toujours au bord de la rupture qui rend cette histoire émouvante. Le dessin représente l'univers des SDF sans cliché et doit être proche de la réalité. La représentation des visages abîmés par la vie qu'ils mènent accompagne le scénario avec justesse. Cette bd se démarque par l'originalité du milieu social et du personnage principal, une enquête qui ne laisse pas indifférent.

08/10/2021 (modifier)
Couverture de la série La Véridique Histoire des Compteurs à Air
La Véridique Histoire des Compteurs à Air

Que voilà une histoire étouffante, triste et noire, au travers de laquelle on peut lire une dénonciation des inégalités de classe, des malheurs des catégories populaires asservies (au XIXème siècle ou aujourd’hui), mais aussi de sociétés alternant liberté et totalitarisme, cherchant à contrôler ses membres et à éliminer les « déviants ». On entre de plain-pied dans l’intrigue, qui est simple, épurée, comme l’est le dessin. Affaire d’ambiance essentiellement, avec ce crayonné grisâtre qui domine, à peine parsemé de quelques couleurs chatoyantes, lorsqu’il est question des beaux quartiers ou d’une fleur. C’est que respirer coûte, chacun doit contrôler sa consommation d’air, porte un compteur sur son dos, marque de son asservissement, mais aussi « rappel à l’ordre » monétaire pour ceux qui consomment trop – par rapport à ce que leurs ressources permettent de consommer s’entend. Cardon développe, avec une économie de moyen (que ce soit l’image ou le texte), un récit étrange et triste, dans lequel une poésie noire affleure, le long de ses décors aux formes rectilignes, traversées comme certains tableaux de de Chirico par des ombres ou des rêves. Comme pour Cathédrale, j’ai été happé par ce récit dur, qui fait la part belle aux cauchemars, mais aussi à l’imagination. Et le travail éditorial réalisé lors de la réédition par Les Cahiers Dessinés est remarquable (même si le prix s’en ressent forcément), dans un grand format à l’italienne, une couverture et un papier épais, des pages très aérées qui mettent en valeur le trait de Cardon. Je m’étonne que cet auteur rare mais précieux n’ait pas plus de lecteurs (si j’en crois le peu d’avis postés ici à son propos).

08/10/2021 (modifier)
Par PAco
Note: 4/5
Couverture de la série Monstress
Monstress

"Monstress", c'est avant tout pour moi un graphisme qui tape à l'oeil.. mais pas que... Imaginez en effet une série mêlant habillement le comics, la dark fantasy, le steampunk et Miyazaki... Amateur des quatre, tout cela pouvait paraître bien ambitieux, et j'avoue qu'il m'aura fallu terminer ma lecture pour en apprécier pleinement la richesse. Car "Monstress", un peu comme cette créature étrange qui "habite" notre héroïne, demande à se faire apprivoiser. On se retrouve au début largué dans cet univers complexe sans en posséder toutes les clés. Mais en s'accrochant, on finit par en comprendre les subtilités et la force. Marjorie Liu, en tant qu'écrivaine, sait construire un récit et sans pour autant nous prendre par la main, nous conduit là où elle veut, grâce à une intrigue bien ficelée, des personnages intéressants et un décorum d'une grande richesse. Et puis il y a le dessin de Sana Takeda ! Wow ! Franchement, j'ai vraiment accroché ! Réussir à composer autant d'influences sur la trame que lui a concoctée par Marjorie Liu est déjà assez fort, mais il y a ce petit truc en plus qui fait que la magie opère pour nous proposer un dessin somptueux, complètement au service de ce récit. A découvrir ! *** Tome 2 *** Après un premier album surprenant tant par la richesse et la densité de sa trame narrative que des nombreux personnages qui le traversent, j'étais curieux de voir comment mes deux auteures allaient poursuivre ces aventures. Notre héroïne, Maïka Demi-Loup, fuit et poursuit sa quête, toujours pour découvrir les secrets bien gardés de sa mère. Sur un rythme tout aussi effréné, Maïka nous plonge dans de nouvelles contrées, croisant des créatures toujours aussi fantastiques, mystérieuses et dangereuses. Et si cela fonctionne aussi bien, c'est que la mise en image par Sana Takeda de l'imaginaire foisonnant et débordant de Marjorie Liu est impressionnante. Si son trait peut parfois paraître inégal, sa mise en couleur nous fait oublier rapidement ces menus défauts. Ce deuxième tome assied donc "tranquillement" un premier tome surprenant par sa richesse en nous apportant quelques réponses, mais le mystère qui entoure Mîka Demi-Loup n'est que partiellement levé. Vivement la suite ! *** Tomes 3&4 *** Notre Maïka Demi-Loup poursuit "tranquillement" sa quête pour retrouver d'une part les fragments de masque qui lui permettront d'assoir sa supériorité sur les différentes forces en courses pour conquérir le pouvoir. Les retournements de situations et les trahisons s'enchainent, chacun usant de ses réseaux et de ses petites influences ou pouvoirs pour avancer ces pions dans cette partie d'échecs dantesque. Car, entre le passé qui se dessine petit à petit et les rivalités toujours en places, chacun y met du sien pour brouiller les pistes et parvenir à ses fins, qui ne sont pas toujours celles qu'on croit... Loin d'être un long fleuve tranquille, cette série réussit malgré la complexité de son scénario et ses nombreux protagonistes à imposer un univers vaste et torturé qu'on appréhende au fil des pages pour qui sait s'accrocher. Petit reproche quand même pour ces deux derniers tomes, j'ai l'impression que le dessin se relâche un peu sur certaines cases. Autant il reste époustouflant sur certaines, autant d'autres laissent quand même un peu à désirer, heureusement que la colorisation magnifique de Sana Takeda camoufle un peu ce "laisser-aller" (genre, les bateaux c'est pas son truc ^^ ). Cela reste quand même une très bonne série, pas simple certes, mais qui si on se donne la peine nous offre un univers d'une rare originalité. *** Tome 5 *** La guerre tant redoutée entre les Arcaniques et la Fédération est sur le point d'éclater. Notre chère Maïka Demi-Loup va devoir choisir entre poursuivre sa quête personnelle ou aider ses amis... Voilà un cinquième tome plus tourné sur l'action que sur les révélations. Maïka Demi-Loup, choisis donc de mener la résistance lors du siège de Ravenna, et on ne peut pas dire qu'elle y aille avec le dos de la cuillère. Que ce soit pour s'assurer la loyauté des civils qu'elle laisse rentrer dans la ville pour se mettre à l’abri ou pour terroriser ses adversaires de la Fédération, la miss a de la ressource et une imagination... efficace ! De son côté, la Fédération a aussi son lot de surprises à proposer et ses nouvelles troupes d'élite ne font pas dans la dentelle non plus ! Voilà donc un tome où ça charkle et ça gicle pas mal dans tous les sens et qui, s'il laisse un peu de côté la divinité qui cohabite avec Maïka, permet d'approfondir son histoire et sa psychologie. La jeune Kippa gagne aussi en importance dans la trame du récit, se révélant petit à petit d'une importance grandissante au fil des pages. Côté dessin, on reste sur cet équilibre graphique qui oscille entre cases majestueuses et cases un peu bâclées mais sublimées par la mise en couleur qui semblent devenir la marque de fabrique de cette série. Si c'est un peu regrettable, je pense que le timing imposé pour la réalisation des épisodes explique certainement cela, ne boudons pas notre plaisir car "Monstress" est une série vraiment à part grâce à la richesse de son univers.

27/02/2017 (MAJ le 07/10/2021) (modifier)
Par Solo
Note: 4/5
Couverture de la série Tyler Cross
Tyler Cross

Très très proche du culte, j'ai dévoré les 3 tomes. Atar Gull ou le destin d'un esclave modèle m'avait laissé un goût d'insatisfaction, pas Tyler Cross. C'est très noir, on tombe dans un monde de pourris où l'on suit les aventures de Tyler Cross. Indépendant, il n'oublie jamais de calculer chacun de ses actes pour, malgré tout, garder une certaine sécurité. Il connait la géopolitique des mafieux véreux comme sa poche, lui permettant presque toujours d'obtenir ce pour quoi il est destiné: le butin. On ne sait rien de lui, on cherche à déceler ce qu'il lui reste encore d'intimes. En vain. Il est le mystère des 3 histoires. Il a une petite faiblesse pour les individus injustement victimes des évènements, mais ses opposants ne le voient pas, trop aveuglés par le gain et le pouvoir. C'est cette différence qui nous nous permet de l'apprécier. Si le dessin et la colorisation équivaut à celui d'Atar Gull en termes de rendu et de qualité - que je trouve génialissime -, ma satisfaction atteint maintenant le summum grâce à un scénario terriblement bien foutu. Ou plutôt 3 scénarios. Chaque tome a son propre environnement et sa propre ambiance, sans jamais dénaturer l'ensemble. La narration est percutante, les phrases sont courtes, froides et logiques. Cette rationalité pragmatique participe à rendre une ambiance de polar bien noir. Les pensées de Tyler, traduites en narration à la troisième personne, me refont penser à la façon dont Rorschach mène son enquête dans Watchmen. Ici, elles sont d'autant plus essentielles qu'elles entraînent le lecteur à pénétrer dans les pensées des personnages et à comprendre absolument chaque action d'une scène. C'est beaucoup trop bien foutu. Super puissant. Pour les amateurs de polars et d'histoires de mafieux, foncez lire cette série en espérant que vous ne serez pas rebuté par le dessin de Bruno au style particulier (mais tellement beau!)

06/10/2021 (modifier)
Par gruizzli
Note: 4/5
Couverture de la série Fennec
Fennec

Honnêtement, c'est une BD qui est surprenante ! Une sorte de BD pour enfant que je ne laisserais probablement pas dans les mains des enfants trop jeunes. Car les gags s'enchainent avec des idées parfois osées et des morales plutôt en humour noir. Mais pour un adulte, c'est parfait ! En tout cas, j'ai ri en le lisant et cela m'a déjà suffit. Surtout que pour un album aussi court, les gags s'enchainent très bien et sans trop de doublons, écueil assez fréquent sur des albums de gags. Le dessin s'allie très bien au genre, lisible et aussi amusant avec la représentation des animaux de cette jungle. L'avis sera court, mais parce qu'il n'y a pas grand chose à dire sur cette BD. C'est amusant, drôle à plusieurs moments, bien dessinés et assez surprenant niveau du ton. Un mélange de genre assez peu représentés, mais que j'ai bien aimé. Regardez les images de la galerie pour vous faire une idée, et si ça vous semble bon, foncez !

06/10/2021 (modifier)
Par gruizzli
Note: 4/5
Couverture de la série Spirou et Fantasio
Spirou et Fantasio

Spirou et Fantasio, la série fleuve qui est toujours le pilier des éditions Dupuis. Le personnage emblématique, concurrent direct de Tintin, est devenu l'une des icônes de la BD franco-belge par excellence, aux côtés d'Astérix ou Tintin. Pour ma part, j'ai toujours bien aimé lire les aventures de Spirou, reporter-aventurier, explorant les continents et les pays imaginaires, puis réels, en compagnie de Fantasio, le compte de Champignac, Spip, le marsupilami, Seccotine... Une galerie de personnages qui s'étoffe au fur et à mesure des albums et des auteurs. Car, en effet, chaque période (définie par son auteur) est très différente dans le ton et la forme. La première, de Franquin, pose les bases mais a le désavantage de nous présenter un Spirou parfois trop lisse et parfait. Cela dit, les albums sont excellents, à mes yeux, et c'est toujours avec grand plaisir que je les redécouvre à chaque lecture. La période Fournier est amusante, avec des petites touches plus ancrées dans une actualité de guerre froide, de nucléaire et de pacifisme. A titre personnel, j'ai adoré le diptyque sur Kodo le tyran. Fournier ne semble pas cacher ses velléités pacifistes et l'idée de comment renverser le tyran m'avait paru très judicieuse à l'époque. Une belle leçon, loin de simplement dénoncer un tyran et l'arrêter facilement. La période Cauvin et Nic est la pire, avec des albums que j'ai tout simplement détestés lors de ma lecture. Ce sont les seuls que je n'ai jamais relus. La période suivante, Tome et Janry, est le deuxième âge d'or de la série. Les albums sont merveilleux, plusieurs histoires ont définitivement marqué la série et semblent désormais indissociables de l'univers de la série. Plus terre-à-terre, plus ancrée dans des réalités d'une époque, Spirou devient mature et adulte, les sujets sont parfois graves, la série se concluant sur l'album le plus polémique de la série "Machine qui rêve" (que j'ai moyennement aimé à titre personnel mais dont je reconnais l'audace). Les albums suivants sont ceux que je n'ai pas et que j'ai peu envie de lire au final. La série m'a paru être inutilement allongée, jusqu'à la décision (que je considère comme la meilleure) d'ouvrir la possibilité de faire un album "Spirou et Fantasio" à tous, sans que cela n'intervienne dans les albums canons de la série. Bref, cette dernière période m'attire bien moins que l'explosion d'inventivité que certains auteurs ont eut lorsqu'on leur a laissé la possibilité d'exploiter le héros à la houppette rousse. A mes yeux, les albums indépendants sont les réels successeurs de cette série, osant en tout sens et allant chercher des histoires et des idées à tout niveau. Bref, la série de Spirou et Fantasio est assez inégale dans sa totalité, variant entre les auteurs et les genres, les idées et les tons, mais dans l'ensemble j'ai toujours une grande affection pour ces albums. Certaines périodes sont bien plus réussies que d'autres, et cela reste une série jeunesse qui plait aux adultes. Spirou et Fantasio, un indémodable !

06/10/2021 (modifier)