Les derniers avis (39405 avis)

Par karibou79
Note: 4/5
Couverture de la série Baker Street
Baker Street

Comment noter une série dont les 2 premiers sont cultes à mes yeux et les 2 suivants largement oubliables? Pour Astérix c'est simple tellement les bons sont nombreux (et les mauvais aussi malheureusement) mais ici c'est 4 albums. Si vous êtes fan de Sherlock Holmes, il est impossible de descendre sous 4 tant les détournements, son humour, sa vision de l'ère victorienne sont légion. Et le dessin si fin, les couleurs printanières, la légèreté de l'ensemble... on s'y sent bien, installé dans un fauteuil en cuir épais en observant le cabotinage du quatuor Holmes-Watson-Lestrade-la gouvernante. On y retrouve les sensations d'enfant suivant les aventures de Léonard et de son pauvre disciple, ça fait du bien (ce qui fait largement pardonner le n'importe quoi des tomes 3 et 4.)

24/12/2021 (modifier)
Par karibou79
Note: 4/5
Couverture de la série Dans la tête de Sherlock Holmes
Dans la tête de Sherlock Holmes

4.5 Sincèrement, ce diptyque est devenu pour moi une référence pour la BD d'enquête. Les auteurs se sont fait la main avec le Psychoinvestigateur ont doublé la mise et tout raflé. La mise en page l'expression "suivre le fil" est un déroulé de trouvailles pour suivre la résolution d'une enquête dans l'esprit du plus fameux détective. Les auteurs sont passionnés de l'oeuvre de Doyle, les remarques et manières de Sherlock sont parfaitement en adéquation avec celui des enquêtes d'origine. (on prend alors plaisir à remarquer par exemple un livre de cosmologie traînant dans une poubelle.) L'histoire est brillante et le matériel la sert parfaitement: les couvertures se superposant, la type de papier et sa couleur... rien n'a été laissé au hasard pour que le lecteur plonge dans le XIXème siècle. Les explications des tenants et aboutissants sont peut-être un peu trop longues et trop détaillées avec un côté moralisateur peut-être influencé par les préoccupations actuelles. Mais bon, c'est largement pardonné au vu du plaisir que nous ont offert ces 2 passionnés. Reste à voir si le concept peut tenir sur la durée. Relevé ce défi est tout ce que je leur souhaite.

24/12/2021 (modifier)
Par karibou79
Note: 5/5
Couverture de la série Le Photographe
Le Photographe

4 + 0.5 pour la pédagogie Un mélange réussi de BD, documentaire et collage photos. Pas très attirant au feuilletage mais les prix et les avis poussent la curiosité plus loin. Et ça fait mouche. Ce qui pourrait n'être qu'une "bande dessinée" devient un témoignage du quotidien de MSF et des populations impactées par la dureté de la guerre. Le récit prend le temps et s'adapte à la vitesse du convoi qui sillonne lentement entre les espaces isolés où chaque rencontre peut changer le cours des choses. On découvre des coutumes en même temps que le photographe, on est confronté aux chocs qu'il subit mais aussi aux belles âmes qu'il côtoit. Un ouvrage qu'il faudrait fournir à tous les collèges et lycées pour expliquer un large spectre de problématiques mais aussi de découvertes. Et peut-être faire naître de belles vocations. Le documentaire DVD de la cheffe de mission est un formidable complément qui met en image ce que l'on a lu et apporte un second point de vue. Et rend encore plus nécessaire l'achat.

23/12/2021 (modifier)
Par karibou79
Note: 4/5
Couverture de la série Georges et Louis
Georges et Louis

Ce qui est bien avec Goossens c'est qu'il fait toujours... du Goossens. De l'absurde, du pince-sans-rire, du cliché à gogo, des personnages attachants, une alternance de plans figés puis en action, c'est la Goossens-touch. On s'insère confortablement dans le quotidien de ce joyeux duo prenant les bêtises insignifiantes tout aussi sérieusement que les choses les plus capitales, les titres parlent d'eux-mêmes. Et, chouette, la qualité des albums va crescendo. Donc si vous souriez à la lecture du 1er, continuez car vous rirez franchement au 3ème.

23/12/2021 (modifier)
Par karibou79
Note: 4/5
Couverture de la série Bill Baroud
Bill Baroud

Ah les années 1990 de Fluide Glacial. Pas les meilleures disent certains mais celle dans laquelle j'ai baigné donc forcément je suis attaché à Bill Baroud de la même manière que Georges et Louis. Oui il ne faut pas lire les albums trop vite car on peut saturer mais ces mini-histoires sont calibrées pour un mensuel donc pour se payer une bonne tranche de rire en attendant la sortie de la prochaine connerie de notre agent secret. Gotlib a créé et rendu indispensable Super-Dupont, le 100 % chez nous, pourquoi Manu n'aurait-il le droit d'en faire de même avec ce Jack Bauer niveau ++? Et ces tronches impassibles et prenant toute chose incohérente le plus sérieusement possible, c'est du grand art. Tiens, dommage que l'on n'en ait pas tiré un film à la façon de "Y a-t-il un pilote dans l'avion?", ça aurait valu son pesant de cacahuètes.

23/12/2021 (modifier)
Par karibou79
Note: 5/5
Couverture de la série Les Indes fourbes
Les Indes fourbes

4.5 Avec un duo d'auteurs de cette trampe, on ne prend pas beaucoup de risque en se lançant dans ce gros album (qui aurait pu être vendu en plusieurs tomes comme les 3 parties composant le récit; top pour éviter la frustration des délais de parution), graphisme et narration tapent très haut. Et chose rare, on le relit pour reprendre de zéro et voir si tout correspond avec la fin. Et on le relit rien que pour admirer ces belles planches colorées. Et on le relit en raison du bon souvenir avant de le prêter à quelqu'un en le prévenant bien de ne pas feuilleter l'album pour ne pas gâcher le plaisir. Car oui, c'est un plaisir de suivre ce filou attachant qui vous attacherait pour mieux vous détrousser. Et encore plus grâce à Ayrolle qui adopte un style moins lyrique et bavard que d'autres séries qu'il a écrites. Et en plus, la couverture est si belle que vous pourriez encadrer l'album et le suspendre.

23/12/2021 (modifier)
Par Titanick
Note: 4/5
Couverture de la série Dans le palais des miroirs
Dans le palais des miroirs

Liv Strömquist ne déroge ici pas à son engagement féministe. Elle décortique les mécanismes en jeu pour ce qui concerne le diktat de la beauté, et tout particulièrement bien sûr celui de la beauté féminine. Ce diktat s'impose aux filles autant par les hommes que par les autres femmes qui ont tendance à se comparer entre elles pour se rassurer sur ce que l'auteure nomme très poétiquement leur « degré de baisabilité ». Elle se penche donc spécialement sur les mécanismes mentaux et psychologiques qui poussent les individus à essayer de ressembler celles et ceux qu'ils choississent comme modèles, les vedettes médiatiques modernes remplaçant la plus jolie fille du village d'antan. Elle illustre la schizophrénie de la majorité de nos civilisations qui exigent des femmes qu'elles soient belles tout en critiquant la futilité de la coquetterie. Comme pour ses précédents ouvrages, l'auteure s'appuie sur les travaux de chercheurs, psychologues et sociologues. Toutes les citations de ces chercheurs sont sourcées dans le corps et reprises en fin d'album. J'ai trouvé les propos plutôt intéressants et instructifs. Les anecdotes historiques sur la rivalité entre Sissi et l'impératrice Eugénie sont bien amusantes. Bon, je me suis sentie moins concernée par le chapitre sur la mode actuelle de la mise en scène de soi-même sur les réseaux sociaux et la quête effrénée de likes... pas mon truc ! J'avoue que j'apprécie plutôt ce genre d'ouvrage qui résume et illustre des études que je n'aurais sans doute jamais lues dans leur forme originale. Le dessin et la graphie utilisés sont typiques de cette auteure et j'ai fini par les trouver agréables malgré leur côté... on va dire un peu brut ! Pour ma part, un cran en dessous de l'autre œuvre que j'avais lue, L'Origine du Monde, mais bien intéressant quand même, et une belle édition toilée bien jolie dans ma bibliothèque.

22/12/2021 (modifier)
Couverture de la série Chantier interdit au public
Chantier interdit au public

Cette collection est vraiment intéressante, mais inégale. Mais cet album fait clairement partie des réussites. Comme souvent, le dessin est minimaliste, mais pas essentiel, l’important est qu’il soit lisible et efficace, ce qui est le cas ici. Et son style brouillon convient bien au propos de toute façon. En tout cas ce « reportage » est bien mis en image, et l’on nous montre bien une partie de l’envers du décor. En tout cas ce que donne « l’externalisation », comme le disent les grandes boites de BTP, c’est-à-dire la sous-traitance, qui entraine la surexploitation d’une main d’œuvre immigrées, corvéable à merci, via des agences d’intérim, avec une bonne dose d’hypocrisie des pouvoirs publics quant au respect des règles (de sécurité entre autres). Certaines scènes « d’embauche » ou de travail ne dépareraient pas dans un reportage sur le travail des ouvriers au milieu du XIXème siècle. Le racisme, qui cantonne certaines catégories d’immigrés aux taches les plus rudes, les plus dangereuses et moins payées, ajoute à la noirceur du tableau. Interdire la sous-traitance systématique lorsqu’une grosse entreprise remporte un marché devrait être la norme. Mais ce système inique renforce les bénéfices des grands groupes, et permet de tenir délais et prix bas dans la construction, donc il perdure. Lecture recommandée donc, d’autant plus que la narration est fluide, casant des moments d'humour dans un univers qui ne s'y prêtait pas spontanément.. Note réelle 3,5/5.

22/12/2021 (modifier)
Par Canarde
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série Ecoute, Jolie Márcia
Ecoute, Jolie Márcia

Morceau de bravoure réaliste et brésilien. La couleur très psychédélique m'a à la fois intriguée et inquiétée dans un premier temps, mais c'est presque la seule touche de fantaisie qui permettra de nous faire rencontrer le monde merdique des favellas et des hôpitaux de Rio aujourd'hui. On pourrait faire un pitch un peu différent de celui de l'éditeur : comment une prostituée des favellas, Jacqueline, réussit à se sortir d'une mouise mortifère, malgré elle, grâce au courage et à la pugnacité de sa mère, Marcia, infirmière à l'hôpital. Mais ça ne se fera pas sans dégâts collatéraux très importants, le tragique reste la base, et rien ne dit que la fin ouvrira sur une vie agréable... Cela commence comme une comédie dramatique, avec l'adolescente infernale qui fait tourner sa mère en bourrique et ignore un beau-père un peu falot. Mais très vite l'action nous happe, on a le souffle court devant tous les risques que prennent les personnages, et l'on s'attache à tout ce petit monde, gras, pauvre et blin-bling à la fois. Les 125 pages à la grille arrondies (et au couleurs agressives pour nous autres européens) passent très vite, et finissent dans une douceur kitch... J'oubliais la très bonne traduction des dialogues en cascades, où on a presque envie de fermer le livre pour que le débit se tarisse enfin, par moment. Pour ceux qui aiment regarder la réalité en face, avec ses violences, ses stupidités, ses intérêts, mais aussi ses devoirs, ses tendresses et ses courages. Pour ceux qui préfèrent l'héroïque fantaisie, passez votre chemin.

22/12/2021 (modifier)
Par Loupgris
Note: 4/5
Couverture de la série Les Indes fourbes
Les Indes fourbes

Cette BD m'avait attiré l’œil de par son format car elle ne passe pas inaperçu dans les rayons. Quand ensuite j'ai vu les auteurs, alors là je me suis dit il faut la lire, surtout que c'est un one shot donc n'hésitons pas. Le scénario est fort sympathique (sans être monstrueux), on reconnaît bien le talent d'Ayrolles dans le style et sa façon de nous accrocher avec des une histoire simple mais dont on veut absolument savoir la suite. Au niveau du dessin, c'est de très bonne qualité, les couleurs sont belles, colle au style de la BD. Toutefois, je trouve qu'on atteint pas les sommets de Blacksad mais cela reste très agréable pour les yeux. Au final, une très bonne BD, plaisante. La collaboration entre les 2 auteurs n'atteint peut-être pas les sommets espérés mais cela reste un très bon moment de lecture.

22/12/2021 (modifier)