Tonoharu

Note: 2.67/5
(2.67/5 pour 3 avis)

Ce roman graphique américain, paru à l’origine en deux volumes, suit Daniel Wells à son arrivée dans une petite ville de la province japonaise au poste d’assistant scolaire. Loin du Japon qu’il espérait, il est bientôt confronté à un pays froid et terne, où le moindre contact social relève de l’exploit. Ce journal d’une solitude semi-autobiographique suit les difficiles tentatives du jeune homme pour s’intégrer à une société étrange et étrangère.


Carnets de voyages

Lars Martinson propose une sorte de Stupeur et Tremblement ou de Lost in Translation subtil et feutré, où le Japon se dévoile dans un trait dur et dans le silence d’une province grise et monolithique. A l’opposée d’un pays souvent décrit comme excessif, Tônoharu dresse le portrait d’un Japon très différent, source de désillusion pour l’Occidental plus habitué aux anime et aux frasques de la mégalopole tokyoïte. La rigidité feinte du dessin, qui révèle l’influence de Chris Ware et de Seth, résonne avec l’immobilisme de la vie du personnage, empruntant parfois au registre des gravures qui ont fait les grands récits de voyage européens.

Scénario
Dessin
Editeur
Genre / Public / Type
Date de parution Mai 2011
Statut histoire Série abandonnée (peut se lire comme un one-shot) 1 tome paru

Couverture de la série Tonoharu © Le Lezard Noir 2011
Les notes
Note: 2.67/5
(2.67/5 pour 3 avis)
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10/12/2011 | cac
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Par gruizzli
Note: 2/5
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Je suis mitigé après ce premier tome qui semble toujours être orphelin à ce jour. Et la faute en incombe à la fois au dessin, avec lequel j'ai eu du mal, notamment parce que le héros ne semble jamais changer de tête au gré de son humeur, et aussi à la façon dont le scénario s'organise. Je suis assez bon public des récits de vie, mais là j'ai eu un petit blocage. J'ai bien apprécié l'idée de montrer l'envers de ce que peut être le Japon quand on y vit, surtout niveau de la compréhension (avec cette idée de laisser tout ce qu'il ne comprend pas en non traduit), mais pour le reste ... J'ai eu du mal a apprécier le personnage principal, qui me semble assez terne et trop timide, je n'ai pas été dans le récit et finalement je n'ai pas tellement envie que ça de lire la suite. Comprenez que la BD n'est pas mauvaise, c'est juste que je n'ai pas du tout été convaincu. Dommage parce que l'idée de base n'est pas mauvaise et que ça aurait pu donner une bien meilleure BD.

01/10/2017 (modifier)
Par Ro
Note: 2/5
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Un roman graphique sur le séjour d'un américain au Japon, ça devait m'intéresser. Mais celui-ci est largement plus ennuyeux qu'autre chose à mon goût. Il a pour personnage principal un type franchement morne, un défaitiste un peu névrosé comme on en trouve dans trop de comics underground. On dirait un mauvais Jimmy Corrigan. Du coup, plutôt que de nous présenter le Japon, cette BD s'attarde beaucoup trop sur les états d'âme pénibles de ce héros sans intérêt. A côté de cela, on a une vision parcellaire d'un peu de ce à quoi ressemble la vie d'un expatrié au Japon, mais ceux qui connaissent un tout petit peu ce pays, ne serait-ce que par la lecture d'autres BDs ou mangas, n'y apprendront rien de neuf. Bref, ce fut une lecture ennuyeuse pour moi et je n'ai aucune hâte de lire le second et dernier tome.

18/03/2013 (modifier)
Par cac
Note: 4/5
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Tônoharu, un roman graphique d'un américain au nom à consonance danoise qui raconte son expérience au Japon, pas banal non ? Le format est lui aussi à la croisée des genres. De la forme et de la consistance d'un manga avec environ 250 pages qui regroupent 2 tomes de l'édition originale américaine, l'éditeur le Lézard Noir brouille les pistes. Les planches sont composées en gaufrier ce qui m'a rappelé Jeffrey Brown dans un autre genre : 4 cases, simples et efficaces avec un style graphique qui me plaît, très bien maîtrisé et propre (et là rien à voir avec Brown). De manière en partie autobiographique, ayant lui-même beaucoup voyagé notamment au Japon, Lars Martinson met en scène un jeune homme fraîchement diplômé qui débarque dans l'arrière-pays nippon pour y être professeur d'anglais assistant. Au sein d'un collège il a un rôle subalterne auprès de collègues japonais avec qui le courant passe plus ou moins bien. Le contact avec cette nouvelle culture est rude et le dépaysement total par rapport à son Amérique natale. Et on ne peut pas dire que les japonais d'une réserve voire d'une timidité maladive l'aident beaucoup à s'intégrer. En serait-il autrement avec d'autres étrangers qu'un américain ? Je pense que non même si le passé entre ces 2 pays est encore douloureux, on n'y évoque pas de xénophobie de manière frontale. L'auteur fait bien ressentir toute la difficulté de communication, le Japon paraît comme un autre monde un peu austère où tout est compliqué à commencer par la barrière de la langue. D'ailleurs à certains passages les personnages parlent en japonais sans que cela soit traduit ce qui nous fait partager l'isolement ressenti. Notre jeune prof se raccroche donc aux autres rares étrangers qu'il peut croiser et notamment Constance, elle-aussi assistante arrivée en même temps que lui mais qui semble se débrouiller beaucoup mieux. J'ai bien aimé la scène où elle commande un café trouvant cela tout à fait normal et anodin comme geste au bout de 2 mois sur place... il acquiesce mais lui ne sait toujours pas le faire. Le livre est bien dosé avec de petites notes d'humour dans ce genre mais aussi de silences et de moments gênés bien retranscrits par l'auteur. Où l'on voit l'apathie du personnage et on découvre petit à petit son absence de centres d'intérêt - en dehors de la télé et dormir, puis les névroses d'un homme qui se laisse doucement submerger par une mélancolie et un mal du pays manifeste. Ajoutons à cela que sa vie sentimentale n'est pas non plus au beau fixe. La fin est ouverte et permet d'imaginer une suite plus radieuse avec ce qu'on peut espérer comme une reprise en main du protagoniste et la découverte plus approfondie du pays. Il serait intéressant de voir le point de vue opposé, à savoir celui d'un japonais qui voit débarquer un américain dans son collège et ce qu'il pense vraiment derrière sa réserve de façade. Pour conclure - j'allais écrire ce manga - ce roman graphique est un exemple réussi de récit de voyage tout en faisant bien passer les états d'âme que peut connaître un étranger. On peut le rapprocher de ce que fait Guy Delisle bien que le ton ne soit pas le même. Certains y verront du Chris Ware, on peut aussi y voir du Clowes en filigrane. Pour plus de détails, le site de Martinson contient pas mal d'informations et un avancement régulier de son travail sur le 3ème tome : http://larsmartinson.com/

10/12/2011 (modifier)