Les derniers avis (38554 avis)

Couverture de la série L'Aimant
L'Aimant

L’objet est d’abord agréable. Le travail éditorial (très grand format, couverture et papier épais) et les choix esthétiques (dessin ligne claire moderne, colorisation franche), on a là quelque chose de sympa, d’aéré : on entre avec plaisir dans cette histoire. Histoire qui garde certains de ses mystères après lecture, et qui vaut presque autant, voire plus, pour son ambiance que pour ses péripéties. La façon avec laquelle l’étrange, un certain fantastique, s’immiscent dans la narration se fait de façon fluide, sans faire de vague. La lecture est de ce fait rapide (on est captivé, et il n’y a pas beaucoup de texte finalement), et l’on accepte aisément de ne pas avoir toutes les réponses. Voilà une histoire originale, que je vous encourage à découvrir.

19/04/2021 (modifier)
Couverture de la série Là où dansent les morts
Là où dansent les morts

Katou a réalisé ici une adaptation plutôt fidèle du roman de Tony Hillerman. J’ai bien aimé les romans de cet auteur que j’avais lus. L’univers des Indiens pueblos n’est pas celui que je connais le plus, mais ce sujet m’intéresse, et la façon d’Hillerman de traiter, patiemment, sont sujet, en y insufflant beaucoup de leur culture, tout en faisant avancer son enquête, est vraiment chouette. Ici, Katou n’a pas modifié grand-chose, donc c’est intéressant. C’est juste que, bien qu’il ait développé l’histoire en 2 tomes, c’est moins riche que le roman d’origine. Mais c’est quand même du bon boulot, l’histoire est bien narrée, c’est fluide. Son dessin, qui lorgne un peu vers Giraud pour certains décors, est lui aussi efficace et agréable. Les décors sont très beaux, c’est plutôt dans certains détails (visages) que parfois c’est moins réussi, mais là aussi je dois dire que ça me convient. Voilà donc une lecture que je recommande à ceux qui ne connaissent pas l’univers de Tony Hillerman, une façon de dépayser le polar, tout en s’immergeant dans une culture riche et exotique. Note réelle 3,5/5.

19/04/2021 (modifier)
Par Solo
Note: 4/5
Couverture de la série Momotaro
Momotaro

Dans mon pèlerinage vers la sainte Culture BD... Aïe aïe aïe, que c'est bon de découvrir Toppi! C'est typiquement les œuvres que j'adore garder près de moi. Et si les autres travaux de Toppi sont de la même trempe que Momotaro, je risque bien d'aggraver ma situation financière puisque l'auteur semble avoir été assez prolifique. C'est un conte médiéval japonais où nous suivons l'histoire d'un enfant abandonné qui affronte sa destinée dans un monde engloutit dans l'obscurité à cause d'un prince terrible et démoniaque. Notre héros est pur, entièrement bon, et il peut avoir une confiance aveugle envers son compagnon de voyage qui guidera ses pas. Le dessin est fin et bien fouillé... C'est un sacré coup de crayon, vraiment magnifique! Le trait réaliste est d'une maîtrise exceptionnelle dans l'ensemble. On peut, par exemple, profiter du talent de l'auteur pour rencontrer une faune admirable (page 17, Monsieur le Renard). On peut encore s'extasier devant les démons et les géants, antagonistes essentiels qui sont là pour nourrir notre imaginaire plutôt que pour nous terroriser. Certains sont même attendrissants, et nous sommes heureux d'avoir une histoire où personne ne meurt et où tout se transforme. Le conte permet d'offrir un manichéisme nuancé et une saveur poétique de très bon goût. L'environnement japonisant est un décor bienvenu, c'est la cerise sur le gâteau en ce qui me concerne. Le récit est assez enfantin, merveilleux, on passe d'une étape à une autre sans transition et avec légèreté. 50 planches d'émerveillement où l'imaginaire nous emporte très facilement. Je conseille le combo terrible : auteur à découvrir, BD à posséder.

18/04/2021 (modifier)
Par Blue boy
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série Sous Terre
Sous Terre

Après Le Mystère du Monde Quantique, Mathieu Burniat signe avec « Sous terre » sa deuxième docu-BD dans le domaine scientifique. On avait pu constater son talent pour vulgariser des concepts plutôt obscurs pour le lecteur lambda. Force est de reconnaître que Burniat s’en sort haut la main dans cet exercice, parvenant à produire ici quelque chose de hautement original, avec la bénédiction du Muséum national d’histoire naturelle. Cet ouvrage nous immerge immédiatement grâce au mode narratif choisi, celui de l’aventure. Hadès, qui a lancé une invitation aux humains pour participer à une sorte de jeu de piste, promet au vainqueur de prendre sa place lorsqu’il découvrira la « corne d’abondance ». Et les candidats au poste seront très nombreux… En réalité, le dieu des enfers va utiliser leur cupidité et leur soif de pouvoir pour se venger des désordres commis en son royaume, conséquence de l’activité humaine. Et il s’est juré de leur faire vivre… l’enfer ! En se mettant dans les pas de cette fillette qui va répondre à l’invitation pour demander à Hadès de ramener son chien mort tragiquement, le lecteur, ramené dans la position du candide, va pénétrer dans les entrailles de la Terre, un univers aussi méconnu que fascinant, dans un voyage plein de surprises et de rebondissements… Dans sa ligne claire toute en rondeur, Mathieu Burniat nous révèle ces souterrains obscurs en y insufflant des couleurs chatoyantes, renforçant l’aspect ludique de son exposé didactique. A ce titre, la très belle couverture est on ne peut plus parlante et suggère un royaume souterrain coloré et aux richesses infinies, méconnu même des scientifiques qui « ignorent le nom de plus de 99 pour cent des êtres qui s’y trouvent et la manière dont ils vivent ». L’auteur réussit la gageure de ne jamais nous ennuyer grâce à une narration enlevée. On appréciera les clins d’œil au cinéma fantastique, notamment au film de Richard Fleischer, « Le Voyage fantastique ». Pour leur permettre d’avoir une meilleure vision de cet univers étrange, les protagonistes voient leur taille constamment modifiée, parfois à des dimensions microscopiques. Les créatures invisibles à l’œil nu deviennent des monstres dignes de « Voyage au centre de la Terre ». On frissonnera de voir Suzanne et son nouveau compagnon Tom aux prises avec des taupes géantes, des « pseudoscorpions » à taille humaine ou encore des acariens tueurs gros comme des ballons de foot. On s’esclaffera de voir nos aventuriers dialoguer avec des bactéries et on s’émerveillera de ce « métrover », moitié lombric moitié métro, se frayant un chemin dans les profondeurs du sol. Jusqu’à la conclusion du livre, autre référence particulièrement bien sentie aux zombies. « Sous terre », c’est un peu comme une fête foraine où l’on ressort tourneboulé mais aussi enrichi d’une connaissance qui nous aurait paru négligeable avant cette lecture. La terre, ce n’est pas juste de la terre, ce n’est pas juste cette matière inerte de couleur brune ou noire, amas charbonneux saturé de microbes servant seulement à salir nos beaux habits. On réalise au contraire que notre sous-sol est un vaste microcosme où le vivant prospère dans une parfaite symbiose, dans l’ombre du mépris des hommes qui pourraient pourtant s’inspirer de cette formidable machine à recycler. Ce monde qui grouille de vie, certes pas toujours très ragoûtant, Mathieu Burniat s’emploie à le nous le rendre familier, le présentant comme un élément qui mérite le plus grand respect car indispensable à la survie des générations futures. Et à travers la référence à la mythologie, il pointe du doigt nos tares et notre comportement anthropocentriste, non sans espièglerie. L’homme peut-il se persuader, sans une bonne dose de mauvais foi, que la planète est exploitable à l’infini et que son génie suffira pour pallier les problèmes environnementaux qui ne font que s’accentuer avec les années. Notre arrogance a provoqué la colère de Hadès, à juste titre, car au fond, il est plutôt sympa le dieu des enfers.

18/04/2021 (modifier)
Par Benjie
Note: 5/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série Le Photographe
Le Photographe

Un documentaire poignant, totalement immersif grâce au savant mélange de photos et de dessins. Loin des photos d’Afghanistan que l’on connaît, celles de Didier Lefèbre sont dans leur jus, grises, sombres aussi, parfois à la limite de la lisibilité mais très belles. Et c’est ce qui donne l’extraordinaire impression d’être sur le terrain, au sein de la mission de MSF. Est-ce une BD ? Oui et non, mais c’est ce qui est certain c’est que c’est une expérience, au premier sens du terme. J’avais lu cette série à sa sortie, je viens de la relire et je redécouvre ces paysages, ces populations qui vivent sur fond de guerre qui déroule au loin… enfin, pas si loin que ça. De la préparation de la mission au Pakistan, à l’hôpital de campagne dans une vallée du nord du pays, on marche avec eux, on vit avec eux. Le côté répétitif du quotidien est renforcé par les planches contacts aux scènes répétées. On n’est pas du tout dans l’aventure héroïque, mais plutôt dans le laborieux travail d’une équipe médicale qui œuvre avec les moyens du bord pour soigner les populations locales et inculquer des rudiments de médecine aux soignants locaux. Le dessin, en total contraste avec les photos est simple et coloré. Il raconte essentiellement le quotidien des membres de la mission. Le texte est très bon parce qu’il est sincère, simple et humble. La voix off aborde tous les sujets, le caractère des hommes et des femmes, leurs relations, leur vie privée, les galères, la fatigue, les astuces pour survivre dans cet environnement hostile… Si de prime abord, l’album peut rebuter par une certaine austérité, à peine commencé on est happé, emmené en voyage au cœur d’un pays peu connu, on apprend des tas de choses, des petits détails sur le quotidien des Afghans et sur celui de la mission. Je recommande très chaleureusement.

18/04/2021 (modifier)
Par Yann135
Note: 4/5
Couverture de la série Charly 9
Charly 9

François II meurt le 5 décembre 1560. Il faut donc un nouveau roi. Et qui est le gagnant ? Son frère ! C’est le mâle désigné de la famille. Voilà donc Charles IX qui prend place sur le trône de France. Il n’a que … 10 ans ! Autant dire que c’est maman, Catherine de Médicis qui gouverne le royaume. Avec cet album vous allez découvrir ou re découvrir la vie du monarque du 23 août 1572 – la veille du massacre de la Saint Barthélemy à sa mort, le 30 mai 1574. On attaque cet album par un conseil de « famille ». Cette réunion entre bien-pensants pose les esquisses du massacre de milliers de protestants. La guerre des religions fait rage ! Charles IX, Charly 9 n’a pas assez de poids pour imposer ses choix. On va donc décider pour plus. Mais l’histoire retiendra son nom comme le responsable du carnage de la St Barthélemy. Il y a un vrai travail en amont pour décrire l’atmosphère du moment. Le scénario est palpitant. La narration appropriée et pas du tout ennuyeuse. On croise certains personnages connus avec délectation. Pierre de Ronsard ou Ambroise Paré par exemple. Cet album est plus qu’une BD, c’est un morceau d’histoire. Pour faciliter la lecture, le récit est organisé en chapitres. Plutôt bien. Cela permet de mieux appréhender les anecdotes historiques qui fourmillent. Vous serez ainsi tout sur l’origine du poisson d’avril et des brins de muguet que l'on offre le 1er mai. C’est vraiment captivant l’histoire de ce roi qui sombre peu à peu dans la folie. Si vous rajouter un graphisme particulièrement réussi avec une colorisation bien sombre, vous comprendrez aisément que cet album est une petite pépite à découvrir au plus tôt.

18/04/2021 (modifier)
Par claudine
Note: 5/5
Couverture de la série La Sirène des pompiers
La Sirène des pompiers

C'est délicieux ! Comme toujours chez ce tandem (dont j'avais adoré L'île aux femmes) : c'est fin, tout en subtilité, et le dessin est en parfaite harmonie avec l'histoire.

18/04/2021 (modifier)
Par Solo
Note: 4/5
Couverture de la série La Chasse
La Chasse

Première lecture d’un achat quasiment à l’aveugle, ne sachant pas trop à quoi m’attendre. Cet album graphique, résolument abstrait et « artistique », vaut bien son 4/5. J’aime beaucoup la réappropriation de l’art rupestre après avoir récemment découvert le travail du céramiste Jacques Blin (je vous invite à taper une recherche si vous n’avez jamais vu ses œuvres). Donc ce que j’espérais à mon goût s’est confirmée, le dessin. Ce style pariétal travaillé à l’aquarelle est un vrai bonheur. La technique utilisée s’apparente au lavis (j’apprends l’existence de ce mot en même temps que j’avise). Il n’y a qu’une seule couleur, le noir ici, et l’auteur maîtrise parfaitement le dégradé pour jouer avec la profondeur, mettre en avant les sujets et offrir des détails riches. Vraiment superbe. La structure générale donne une lecture tout à fait fluide. La découpe entre les planches est bien ciselée, donnant comme de petites scènes à chaque page. On peut profiter de formats variés, les cases sont aérées entre elles et les 2 ou 3 « illustrations » pleine page sont franchement magnifiques (celle du cerf et de l’homme face à l’immensité, c’est le gros kiff !). L’ensemble est d’une grande homogénéité et offre un décor beau, quoique triste et pesant, comme s’il existait un Mal mystérieux au cœur de cette Nature étrange. Mystérieux, étrange…vous avez compris : c’est un monde assez difficile à dater et à situer. Aussi, cet homme solitaire dont on ne connaît pas l’origine se trouve en chasse et sera amené à suivre une piste nouvelle, une quête existentielle, une destinée. On est dans de la BD « artistique », faut aimer… L’ensemble est abstrait, allégorique, mais personnellement je trouve que le rendu est excellent. Quant au récit en tant que tel, c’est sûrement là où le bât blesse. Comme d'habitude pour moi avec ce genre, je comprends pas absolument tout. Il y a plusieurs scènes éphémères qui s’enchaînent et dont souvent je ne comprends pas l’importance, ni même la présence. Assez difficile d’y trouver une interprétation claire, surtout au milieu du récit (démon, lézard, accouplement) où je ne sais pas trop où l'auteur nous embarque. Et le second problème, c’est le déséquilibre entre le dessin et l’écriture, dont je ne trouve pas la complémentarité : si le récit pictural m’a emporté directement, l’écriture quant à elle ne m’a quasiment jamais apporté quelque chose, au point de regretter son existence. Quitte à proposer une BD de ce genre, autant peut-être aller jusqu’au bout du principe et construire un récit muet, car les images se suffiraient à elles-mêmes (quand on les comprend, si vous m'avez bien suivi)… Mais bon, vu le poids du texte dans ce récit, ça n'est pas si grave que cela. Et dans l'ensemble, le récit dégage une atmosphère qui fait réfléchir et j’arrive à accrocher. Quand je reviens sur les planches, j’aime chaque fois plus le dessin. Et puis les thèmes abordés sont profonds, actuels et traités avec subtilité: la relation homme/animal, la place de l’homme dans la nature, la place de la nature chez l’homme, la responsabilité de l’homme vis-à-vis de la nature, la société et la domination de l’homme sur l’homme, l’humanité face à son propre destin… Pour finir, c’est presque rageant d’avoir un si beau travail réduit en "seulement" 52 planches. Non pas qu’il faille à tout prix quelque chose d’épais pour raconter une histoire, c’est juste que celle-ci méritait que l’on s’y plonge un peu plus longtemps pour que l’auteur développe certaines parties de son scénario. C'est donc une très belle découverte. Les points bloquants sont pour moi relativement mineurs. Alors pour la qualité du dessin qui occupe dignement une place centrale dans le récit, mais aussi pour l’épilogue et l’angle d’approche audacieuse, je vous invite à découvrir cette BD et cet auteur.

18/04/2021 (modifier)
Par Benjie
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série Monsieur désire ?
Monsieur désire ?

Dès la première page de cet album, on entre par la porte de service dans la domesticité d’une maison de maîtres. Dans l’Angleterre victorienne, un dandy beau, réputé bien membré et fêtard rentre un soir inconscient et ensanglanté. Il s’est aventuré dans l’East End londonien au péril de sa vie. Alors que le personnel est absent, une jeune domestique consignée pour garder la maison n’a d’autre choix que de s’occuper de son maître et de le déshabiller. S’instaure, à partir de cette soirée, un rapport très ambigu entre les deux personnages : Edouard, un maître de maison dépravé et Lisbeth, une domestique besogneuse et discrète, au physique ingrat, mais à la vertu inébranlable. Entre tendresse, écoute patiente, suffisance et mépris, une relation complice s’installe. C’est très bien fait, bien écrit – même si dans plusieurs bulles il manque des mots ! – Le scénario est bien découpé. La logique voudrait que l’on aime Lisbeth et que l’on déteste Edouard, mais ce n’est pas si simple… La fresque sociale peinte par les auteurs est passionnante et nous plonge dans la société de l’époque victorienne. Les personnages sont complexes, profonds, mais, si on découvre le passé d’Edouard et les raisons de son comportement excessif, on ne sait pas grand-chose de Lisbeth. Dommage… un tome 2 serait le bienvenu. Le dessin est très précis, d’une grande finesse avec des cadrages réussis et des couleurs douces parfaitement bien choisies. Bref ! Une lecture très agréable, un régal pour les yeux.

17/04/2021 (modifier)
Par Madelaine
Note: 5/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série Les Druides
Les Druides

J'ai été passionné dès les premiers tomes, avec les enquêtes, puis la deuxième série je me suis emballé également. Seul regret, et très grosse déception, que la série se soit arrêtée. Je suis resté sur ma faim, dommage.

17/04/2021 (modifier)